Mark Chapman : l'homme qui a tué John Lennon | Celebrity Obsessed | Épisode entier
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00:00 [Musique]
00:04 Décembre 1980, au pied d'un immeuble luxueux de New York, un homme armé est tapis dans l'obscurité.
00:11 Il avait un passé violent et des antécédents de troubles mentaux.
00:16 Le diable ou du moins une voix dans sa tête lui a ordonné de le faire.
00:22 [Musique]
00:26 Et il a ouvert le feu.
00:28 Il a tiré cinq fois.
00:30 [Musique]
00:35 Il vient d'abattre l'une des stars de la musique les plus célèbres de la planète.
00:39 Je n'oublierai jamais ce moment. Je me suis dit je connais ce type, je l'ai déjà vu quelque part.
00:44 Et puis tout d'un coup ça m'a frappé. Mais oui c'est John Lennon.
00:48 Il est grièvement blessé et meurt quelques minutes plus tard.
00:54 Personne n'aurait imaginé que quelqu'un puisse assassiner John Lennon.
00:58 Quand j'ai entendu que le tueur venait d'Hawaï et a agrandi à Décatur en Géorgie, j'ai su tout de suite que c'était lui.
01:06 C'est horrible.
01:09 Au lieu de s'enfuir, le tueur se rend immédiatement à la police.
01:14 Il avait les mains en l'air.
01:16 Les enquêteurs comprennent rapidement que son geste s'explique par sa personnalité narcissique.
01:24 Pour lui, il était le véritable John Lennon.
01:26 C'est lui qui aurait dû être connu.
01:28 L'homme important, c'était lui.
01:31 Et donc Lennon ne méritait pas de vivre.
01:34 Il voulait commettre un meurtre dans le seul but d'attirer l'attention sur lui.
01:40 Il était persuadé que le fait de tuer Lennon lui procurerait le pouvoir et la gloire dont il avait toujours rêvé.
01:50 Voici l'histoire de celui qui a fait trembler le monde des célébrités.
01:53 Son geste leur a fait comprendre que leurs fans pouvaient aussi être leurs pires ennemis.
01:57 Des gens comme Mark Chapman, il y en a plein.
02:03 [Générique]
02:28 [Musique]
02:36 Le drame survenu dans les rues de Manhattan dans la nuit du 8 décembre 1980 a bouleversé le monde entier.
02:44 Le meurtre du musicien mondialement connu restera à jamais gravé dans les mémoires.
02:50 Et il a définitivement changé la façon dont les stars interagissent avec leurs fans.
02:55 [Musique]
03:00 En 1980, un jeune homme à l'esprit dérangé décide de tuer une célébrité.
03:06 Il veut s'attaquer à une star de renommée mondiale.
03:09 Il s'appelle Mark David Chapman et sa cible n'est autre que John Lennon.
03:16 Comment et pourquoi s'est-il retrouvé cette nuit là devant chez lui à Manhattan ?
03:23 Une arme à la main ? La réponse à cette question est plus complexe qu'il n'y paraît.
03:28 Pour l'opinion publique, l'accusé était un fou, fan des Beatles, totalement obsédé par John Lennon.
03:36 Mais en réalité, ce n'était pas le cas.
03:38 Il était surtout obsédé par sa propre personne.
03:41 Il voulait à tout prix attirer l'attention sur lui pour s'approprier la célébrité de quelqu'un d'autre.
03:47 [Musique]
03:59 Mark Chapman est né au Texas.
04:01 Sa famille s'installe à Décatur, dans la banlieue d'Atlanta, lorsqu'il est enfant.
04:05 Je devais avoir 10 ans à l'époque.
04:10 Je me souviens, j'étais en train de jouer dehors et j'ai vu un garçon avec un petit avion à moteur attaché à une ficelle qui volait en rond, comme ça.
04:17 C'était lui.
04:19 C'est comme ça que je l'ai rencontré.
04:21 Il était gentil et plutôt doux, du genre pas très sociable.
04:25 Il n'était pas vraiment bon en sport.
04:28 Mais à part ça, je le trouvais tout à fait normal.
04:32 Malgré les apparences, la vie de famille des Chapman est loin d'être paisible.
04:39 Apparemment, il avait de bonnes relations avec sa mère, mais d'après lui, son père tyrannisait toute la famille.
04:46 Je ne sais pas s'il s'agissait de maltraitance physique ou psychologique, mais en tout cas, ça se passait très mal avec son père.
04:54 La mère de Mark était très narcissique.
05:00 Durant toute son enfance, elle lui a répété que si elle s'était mariée avec son père, c'était uniquement pour avoir un enfant comme lui.
05:08 Elle lui disait qu'il deviendrait un homme important et qu'il pourrait faire tout ce qu'il voudrait.
05:13 Il a donc grandi dans l'idée qu'il était exceptionnel.
05:17 Et que le monde lui appartenait.
05:21 Mais les rêves de grandeur de sa mère sont bien loin de la réalité.
05:27 Il n'avait rien de particulier, il était du genre plutôt solitaire.
05:31 Il n'avait pas de très bonnes notes en classe et il n'était pas spécialement doué en sport.
05:36 A l'adolescence, il traînait avec un groupe de jeunes et s'est mis à prendre de la drogue.
05:42 Pour lui, c'était une façon de se faire remarquer et de jouer les durs.
05:47 Il ne se limitait pas à la marijuana, il prenait aussi des molécules chimiques comme le LSD.
05:52 Il m'a dit qu'il en avait pris plusieurs fois.
05:56 Il était dépressif et se sentait mal dans sa peau.
05:59 Et quand il prenait de l'acide, il priait pour que Dieu vienne le sauver.
06:07 Il le voyait descendre vers lui par le plafond et il était persuadé qu'il viendrait s'asseoir sur ses genoux.
06:13 Sa période de rébellion cesse brusquement, du jour au lendemain.
06:22 À 16 ans, Mark devient chrétien évangéliste et change radicalement de comportement.
06:28 D'une certaine façon, durant sa jeunesse, il se droguait.
06:38 Il prenait du LSD et puis du jour au lendemain, il s'est jeté corps et âme dans un christianisme extrême.
06:47 Et en quelque sorte, à ce moment-là, il se voyait comme une rockstar.
06:53 Il a changé tout d'un coup au lycée. Il est devenu ce qu'on appelle un fou de Dieu.
07:05 Il portait une énorme croix, il distribuait des brochures sur Jésus à tout le monde.
07:10 Mark Chapman trouve une activité qui lui plaît en s'occupant des jeunes.
07:16 On était dans la même troupe de scouts et plus tard, à l'adolescence, on s'est tous les deux retrouvés animateurs dans les camps de vacances de la YMCA, la jeunesse chrétienne.
07:24 On s'occupait de plusieurs activités dans la journée. On faisait du tir à l'arc, du tir, du baseball. On faisait aussi de la natation tous les jours.
07:41 Il est parti dans l'Arkansas avec la YMCA pour accueillir des réfugiés vietnamiens. Les enfants l'adoraient, ils savaient s'y prendre avec eux. Il était désigné animateur de l'année tous les ans.
07:51 C'est aussi par le biais de la religion qu'il fait la connaissance de sa première petite amie, Jessica Blankenship.
07:59 Jessica est venue lui rendre visite dans l'Arkansas. Il l'aimait beaucoup. Il lui avait pris une chambre d'hôtel.
08:09 Il leur avait fait mettre une banderole "Bienvenue Jessica" pour son arrivée. Puis la YMCA l'a envoyée au Liban, mais la guerre a éclaté deux jours après son arrivée et ils l'ont rapatriée aux Etats-Unis.
08:21 Tout se passait bien à la YMCA, il y était très bien vu. Les directeurs de centre l'appréciaient énormément.
08:28 Au milieu des années 70, tout réussit à Mark Chapman. Après s'être cherché au début de sa jeunesse, il a désormais trouvé sa voie.
08:39 Il est apprécié et respecté de tous. A l'époque, rien ne laisse présager qu'il marquerait les esprits de façon indélébile. Il semble mener une vie ordinaire.
08:50 Les années 70 marquent également un tournant dans la vie de l'une des grandes stars de l'époque.
09:00 John Lennon et les Beatles sont connus dans le monde entier.
09:06 La popularité des Beatles était incroyable et je n'exagère pas.
09:10 Ils avaient tout pour eux. Ils représentaient et résumaient à eux seuls le meilleur de la culture populaire.
09:19 John Lennon était célèbre dans tout l'Occident.
09:25 Il était le plus subversif du groupe et il était le plus populaire.
09:33 Il était le plus subversif du groupe et le moins enclin à jouer le jeu de la célébrité.
09:38 John Lennon s'est déjà illustré en se moquant gentiment de l'aristocratie britannique.
09:55 C'était une époque tourmentée. Il y avait la guerre du Vietnam, le pays était secoué par la contestation sociale, des personnalités avaient été assassinées et les Beatles étaient un véritable antidote à l'atmosphère ambiante.
10:08 Lennon avait un côté rebelle. Il n'hésitait pas à envoyer balader les gens et à faire ce qu'il voulait, quitte à être mal vu. Du coup, on l'adorait.
10:22 Après la séparation houleuse des Beatles, John Lennon s'installe à New York.
10:27 Du coup, il était devenu plus disponible pour son public. Il vivait dans le quartier de Central Park West. Il menait tranquillement sa petite vie à New York, il allait en studio, on pouvait le croiser à n'importe quel coin de rue.
10:39 Il vivait avec Yoko Ono et leur fils de 5 ans. Il s'occupait de son petit garçon. Bref, il essayait de mener une vie de famille normale.
10:48 Yoko Ono et lui n'étaient évidemment pas des New Yorkais comme les autres, mais ça s'arrêtait là et ça lui confiait très bien.
10:55 Il ne cherchait pas à être sous le feu des projecteurs, il n'avait pas du tout la folie des grandeurs. Il affichait même une certaine modestie dans ce qu'il faisait.
11:11 Il ne se cachait pas du tout, il sortait dans la rue comme tout le monde, le plus souvent sans garde du corps. Il menait une vie confortable dans le West Side et les gens respectaient sa vie privée.
11:22 À New York, il se sentait libre et il adorait cette liberté. C'est pour ça qu'il appréciait particulièrement cette ville.
11:30 Ceux qui la connaissent le savent, The Big Apple dégage une énergie particulière et c'est justement ce qu'il adorait.
11:39 Mark Chapman aime la musique des 4 garçons dans le vent. Il a toujours été un fan de John Lennon.
11:46 Il adorait les Beatles, il avait tous leurs disques.
11:50 Il avait 7 ou 8 ans quand son père lui a acheté son premier album du groupe. Après ça, il déguisait ses petits soldats en Beatles.
11:59 On ne sait pas pourquoi, mais il s'est toujours davantage identifié à John qu'aux autres membres.
12:07 Il imitait beaucoup John Lennon. Il voulait faire comme lui. Il chantait, il jouait de la guitare.
12:14 Un jour, il m'a demandé qui était le plus talentueux du groupe. J'ai répondu Paul McCartney et tout de suite il m'a rétorqué "mais non, c'est John Lennon le meilleur".
12:24 Je pense que d'une certaine façon, il voulait lui ressembler.
12:29 Mais le héros de Mark Chapman va bientôt baisser dans son estime.
12:36 Un jour, John Lennon a déclaré que les Beatles étaient plus célèbres que Jésus.
12:40 Et ça, ça l'a rendu fou de rage. Si les propos de John Lennon passent plus ou moins inaperçus au Royaume-Uni, il n'en est pas de même aux États-Unis.
12:46 L'animateur radio Tommy Charles part en croisade contre lui et les Beatles.
12:51 Si vous, comme un jeune homme américain, êtes offensé par des propos de chanteurs étrangers qui se battent à la base de notre existence comme citoyens patriotes,
13:01 nous vous enverrons prendre vos records Beatles, vos photos et vos souvenirs à la pointe de la quête qui s'appelle.
13:07 Et la nuit de l'apparition des Beatles à Memphis, le 19 avril, ils seront détruits dans un énorme bonfire public, à un endroit qui s'appelle bientôt.
13:16 Restez sur Wacky pour de plus grands développements.
13:19 Il a brûlé tous ses disques des Beatles.
13:21 John Lennon prêchait l'amour et la paix, mais après cet incident, Mark n'y croyait plus.
13:26 Pour lui, il n'était pas sincère.
13:30 Mark Chapman commence alors à s'identifier à Holden Caulfield, le jeune anti-héros du roman de J.D. Salinger, "L'attrape-coeur".
13:46 La première fois que je l'ai lu, ce livre m'a bouleversé.
13:49 Ça me parlait, parce que oui, le monde des adultes est une imposture.
13:54 Leur hypocrisie détruit l'innocence des enfants qui, au départ, à leur naissance, sont des êtres purs et parfaits.
14:02 Mais ils sont ensuite pervertis par les adultes.
14:07 Il s'est mis en tête que Lennon était lui aussi un hypocrite et un usurpateur.
14:14 Et cette lubie lui est apparemment venue après la lecture de "L'attrape-coeur".
14:19 Chapman s'est identifié à Holden Caulfield, le personnage principal du livre.
14:27 Tout comme lui, il n'était pas très bon élève.
14:30 Il était très critique envers les autres. Il traitait presque tout le monde d'hypocrite.
14:35 Et pour lui, John Lennon faisait partie de ces gens.
14:38 Mark Chapman devient jaloux de son succès.
14:43 Il considérait que John Lennon était devenu celui qui avait beaucoup d'argent et menait une vie luxueuse à New York,
14:49 au milieu des autres nantis et de la haute société.
14:52 Il était donc lui aussi un imposteur. Et il s'est senti personnellement trahi.
14:58 Il vivait dans les beaux quartiers. Il n'était pas allé s'installer dans un coin populaire de Brooklyn.
15:05 Ça n'allait pas avec l'image qu'il avait de lui dans son enfance, celle de l'artiste "Peace and Love",
15:11 qui parlait d'amour dans ses chansons.
15:13 Il aurait voulu qu'il ait le même genre de vie que mère Teresa.
15:18 Mais il était célèbre et de fait, il avait trahi cet idéal.
15:23 Pour lui, il était le véritable John Lennon.
15:28 C'est lui qui aurait dû être célèbre. L'homme important, c'était lui.
15:32 Et donc Lennon ne méritait pas de vivre.
15:37 Voilà ce qu'il pensait au fond de lui. Il nageait en plein délire,
15:40 comme beaucoup de personnes souffrant de troubles psychotiques.
15:43 Et je pense que c'était le cas de Mark Chapman.
15:46 Malgré son narcissisme, la vie du jeune homme ne prend pas la tournure qu'il avait imaginée.
15:59 Après ses études universitaires, il est devenu agent de sécurité.
16:03 Pour lui, on ne pouvait pas tomber plus bas.
16:06 Il avait l'impression de faire partie de la lie de la société.
16:09 Il ressentait cette situation comme la fin du monde.
16:13 Tous ses rêves d'enfant s'écroulaient. Il n'était personne.
16:17 Il allait finalement mener la vie de "Monsieur Tout-le-Monde".
16:20 Il décide alors de prendre un nouveau départ et quitte la Géorgie pour Hawaï.
16:26 Mais là encore, rien ne se passe comme prévu.
16:31 Au départ, il était parti à Hawaï dans l'intention d'y dépenser un maximum d'argent.
16:35 Et de se suicider une fois qu'il n'en aurait plus.
16:39 Il est allé dans un magasin de bricolage s'acheter un long tuyau, une sorte de flexible d'aspirateur.
16:46 Il s'est loué une voiture et il l'a utilisée pour faire passer les gaz d'échappement dans l'habitacle.
16:52 Il s'est égaré dans une zone très fréquentée où on pourrait le voir.
16:55 Et il a allumé le contact.
16:59 Mais ce jour-là, un pêcheur japonais est passé par là.
17:02 En rentrant de la plage, il l'a vu.
17:05 Il a tapé sur sa vitre en lui demandant si tout allait bien.
17:08 Pour le jeune homme, c'était un ange envoyé par Dieu.
17:14 C'était un signe, ça voulait dire qu'il devait vivre.
17:18 Ensuite, il a fait le nécessaire pour se faire admettre dans un hôpital psychiatrique.
17:22 ...
17:37 Il m'a dit qu'il entendait des voix dans sa tête.
17:41 Elle lui parlait et il leur répondait.
17:44 Il discutait avec elle. Il entendait des voix.
17:48 J'ai trouvé ça bizarre, mais sur le coup, je n'ai pas compris à quel point son état était grave.
17:53 Malheureusement, une fois sorti de l'hôpital, sa situation ne s'améliore pas.
18:02 Il enchaînait les petits boulots sans avenir, comme agent de sécurité ou autre.
18:08 Une fois, l'un de ses employeurs a remarqué qu'il avait pointé en signant John Lennon.
18:13 Les gens se sont dit que là, il avait franchi la ligne.
18:17 Donc, on voit bien que c'était quelqu'un de perturbé et que John Lennon était déjà l'objet de son ressentiment.
18:23 Sa personnalité narcissique prend totalement le dessus.
18:36 Sa situation instable et ses troubles mentaux ne font qu'augmenter sa confusion mentale.
18:43 Il continuait d'être vraiment convaincu qu'un jour, il accomplirait quelque chose et serait connu.
18:48 Ou tout du moins, qu'il serait célèbre.
18:52 Puis il s'est dit, je ne ferai jamais de grande chose.
18:57 Il faut que je trouve un autre moyen de devenir célèbre.
19:00 Il était en proie à la forme la plus extrême de convoitise.
19:06 Les gens comme lui veulent non seulement posséder le corps de l'autre, mais aussi son âme.
19:12 À la fin, il ressentait quelque chose de cette nature envers John Lennon.
19:16 Il voulait être lui et avoir sa notoriété.
19:21 D'une certaine façon, on peut dire que dans sa tête, le fait de tuer John Lennon allait provoquer un phénomène d'osmose,
19:32 qui lui procurerait le pouvoir et la gloire dont il avait toujours rêvé.
19:38 Il voulait à tout prix devenir célèbre, quitte à passer un pacte avec le diable pour parvenir à ses fins.
19:44 Il était prêt à tout pour y arriver.
19:48 Il se rend alors à New York, bien déterminé à commettre un meurtre.
19:58 Il ne sait pas encore qui sera sa victime, mais il a déjà établi une liste de cibles potentielles.
20:06 Il s'était fait une liste. Il avait d'autres cibles en vue.
20:09 Notamment Jacqueline Kennedy Onassis, George C. Scott ou encore Johnny Carson, qui à l'époque présentait le Tonight Show.
20:17 Paradoxalement, le poste de vigile que Mark Chapman a occupé va l'aider à mettre son plan à exécution.
20:26 Le fait d'avoir travaillé comme agent de sécurité dans un aéroport lui a été très utile.
20:31 Il est venu deux fois à New York. La première fois, c'était environ deux semaines avant le 8 décembre 1980.
20:37 Comme il avait été agent de sécurité, il savait qu'il pouvait cacher une arme dans les bagages allant en soute.
20:43 Il s'est donc rendu à New York avec un revolver, puis a essayé de se procurer des balles.
20:50 En parallèle, il a aussi cherché à savoir à quelle star il pourrait s'en prendre.
21:00 Mais comme il n'a pas réussi à trouver de balles, il est finalement retourné à Hawaii.
21:23 Il a quitté New York. Une fois rentré à Hawaii, il a essayé d'oublier tout ça, mais très rapidement, cette obsession a recommencé à le torturer.
21:31 Il est donc retourné à New York, mais cette fois, il a d'abord fait une hale dans une autre ville.
21:41 Il avait rendez-vous avec quelqu'un pour acheter des balles à pointes creuses.
21:45 Il s'est ensuite rendu avec cet homme dans les bois pour s'entraîner à tirer.
21:52 La rock star David Bowie figure lui aussi sur la liste de Mark Chapman.
21:57 A l'époque, il joue à Broadway dans la pièce "Elephant Man".
22:01 Il est allé voir la pièce avec une jeune fille qu'il avait rencontrée dehors.
22:07 Il avait son revolver dans la poche pendant la représentation, alors il aurait pu facilement en tuer David Bowie.
22:15 Mais la seule personne qui était vraiment en danger à ce moment-là, c'était John Lennon.
22:21 L'idole de son enfance, c'était lui.
22:23 Après avoir lu "L'attrape-coeur", il le considérait comme le pire des hypocrites.
22:28 Le futur tueur passe la nuit du 8 décembre au château de New York.
22:37 Il est donc allé voir la pièce avec une jeune fille qu'il avait rencontrée dehors.
22:41 Le futur tueur passe la nuit du 8 décembre au Sheraton de Manhattan.
22:46 Il savait que ce lundi 8 décembre serait le jour où il passerait à l'acte et ferait ce qu'il avait prévu.
22:54 Avant de partir, il a fait une sorte de dessin qu'il a laissé dans sa chambre d'hôtel pour expliquer un peu qui il était.
23:08 Il est parti de bonne heure, comme il faisait mauvais temps et qu'il devait suivre quelqu'un, il portait des chaussures confortables,
23:15 une veste bien chaude et suffisamment large pour pouvoir cacher son arme et son livre.
23:22 Il s'est posté en bas de chez John Lennon, au milieu des autres fans.
23:28 Il y en avait quasiment en permanence devant son immeuble, le Dakota.
23:34 D'ailleurs, je me dis que tous ces gens qui veulent absolument approcher une icône de la pop, doivent vraiment avoir envie d'accomplir dans leur vie.
23:41 John Lennon et Yoko Ono quittent le Dakota à 17h.
23:47 Il descend en bas de son immeuble et en passant, il est tombé sur Chapman, qui était en train de l'attendre en bas de chez lui.
23:57 Lennon s'est montré très sympathique avec lui, il a accepté de lui dédicacer son album.
24:03 John Lennon a été amical avec cet homme. Il a pris l'album Double Fantasy qu'il lui tendait et lui a dédicacé.
24:10 Chapman venait juste de l'acheter. Ça faisait partie de son plan pour se faire passer pour un fan et pouvoir l'approcher.
24:17 Et à sa grande surprise, son ancien idole a accepté de le signer.
24:22 Paul Gorsh faisait partie de ces gens qui passaient leur temps en bas du Dakota dans l'espoir d'apercevoir John Lennon.
24:30 Du coup, il avait pris de nombreuses photos de lui.
24:33 Et ce jour-là, il a réussi à capturer l'instant où John Lennon signe une dédicace à son assassin.
24:40 À ce moment-là, il est certainement redevenu le fan des Beatles qu'il était. Il devait être muet d'admiration.
24:47 Ensuite, Lennon est parti. Il avait du travail, il n'avait pas que ça à faire.
24:53 Il est allé en studio, puis il est rentré chez lui.
24:59 John Lennon et Yoko Ono rentrent chez eux aux alentours de 23 heures.
25:03 En été lundi soir, c'était en décembre, il faisait froid et il n'y avait pas grand monde dehors.
25:10 Mark était là tout seul à attendre. Il a vu une limousine se garer devant l'immeuble.
25:14 Il s'est douté que John et Yoko étaient à l'intérieur.
25:17 Il avait la main posée sur son revolver, prêt à tirer.
25:24 Et il savait qu'il allait s'en servir, avant même qu'il voit leur limousine s'approcher.
25:29 Il était venu pour ça, il s'est dit "c'est le moment, il faut que je le fasse".
25:35 Le couple est passé rapidement devant lui sans s'arrêter.
25:41 Chapman l'a interpellé au moment où il passait près de lui.
25:46 Il lui a dit "Monsieur Lennon ?" et celui-ci a eu un moment d'hésitation.
25:53 Il avait vu Chapman quelques heures plus tôt.
25:56 Et tout d'un coup il s'est souvenu de lui.
25:58 Puis il s'est retourné et il est parti.
26:01 À mon avis, à ce moment-là, John ne devait pas vraiment avoir envie de discuter
26:07 ou de se montrer particulièrement aimable avec un type comme lui, obsédé par la célébrité.
26:13 Yoko Ono est entré en premier.
26:19 Son mari était derrière elle.
26:22 Le tireur a alors sorti un revolver Charter Arms de calibre 38,
26:27 chargé avec 5 balles à tête creuse.
26:31 Le diable, au du moins une voix dans sa tête, lui a ordonné de le faire.
26:40 "Vas-y, fais-le, vas-y !"
26:42 Mark Chapman ira jusqu'au bout.
26:49 Il délirait complètement.
26:51 Mais personne n'était là pour lui dire
26:53 "Attends Mark, ce que tu vas faire n'a pas de sens.
26:57 Réfléchis bien avant d'agir."
27:00 Il n'y avait personne pour l'arrêter.
27:04 Chapman s'est placé derrière lui en position de tir,
27:16 avec les deux mains sur le revolver comme le font les policiers.
27:20 Il a interpellé John Lennon et a ensuite tiré 5 fois dans sa direction.
27:26 Il a été touché au moins 4 fois.
27:32 Les balles Watcutter sont terribles.
27:39 Elles lui ont infligé de terribles blessures.
27:43 Il a réussi à courir un bref instant avant de s'effondrer sur les marches de l'immeuble.
27:48 Yoko qui était devant s'est précipité et s'est agenouillé près de lui.
27:55 Rosset, le portier, lui a crié
27:59 "Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu as fait ça ? Dégage !"
28:03 Pas dans le sens "Vas-y, sauve-toi" mais plutôt
28:06 "Tu viens de tuer un artiste incroyable, hors de ma vue.
28:09 Je ne veux plus te voir."
28:13 Il a désarmé Chapman et a éloigné l'arme avec son pied.
28:17 Ce dernier a alors compris qu'il venait de faire quelque chose de terrible.
28:22 Il aurait voulu disparaître et se cacher dans son livre de l'attrape-coeur.
28:26 Tout de suite après ça, il l'a sorti et il s'est mis à le lire.
28:32 Il espérait que ça suffirait à le transformer en Holden Caulfield.
28:39 L'agent Herb Frauenberger et son collègue Tony Palma sont de service ce soir-là.
28:44 Je m'en souviens comme si c'était hier.
28:47 C'était une nuit d'hiver, il faisait froid comme c'est souvent le cas à New York à cette période de l'année.
28:51 On nous a signalé par radio des coups de feu devant le Dakota.
28:56 À notre arrivée, nos collègues Peter Cullen et Steve Spiro ont été en route.
29:01 Ils ont fait un tour de la région, ils ont fait un tour de la région,
29:05 et à notre arrivée, nos collègues Peter Cullen et Steve Spiro nous avaient précédés.
29:10 Ils se sont garés de l'autre côté de la rue et on est tous descendus de nos voitures en même temps.
29:15 Donc on était quatre au total.
29:18 Steve et Peter sont arrivés d'un côté et nous de l'autre.
29:24 Tout était silencieux. Il n'y avait pas un bruit.
29:27 On n'avait aucune idée de ce qui avait pu se passer.
29:32 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:35 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:38 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:41 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:44 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:47 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:50 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:53 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:56 Steve et Peter ont commencé à se déplacer.
29:59 Je me souvenais très bien de l'arrivée des policiers.
30:02 Ils se sont approchés. L'un d'eux a retiré sa casquette.
30:05 Il avait son badge en évidence au cas où Mark n'aurait rien fait et ne serait pas le tireur.
30:10 Il s'est avancé poliment vers lui.
30:13 Et là, on a entendu quelqu'un qui criait du fond du hall de l'immeuble.
30:19 Il y a un blessé. Quelqu'un s'est fait tirer dessus.
30:22 Tommy et moi, on s'est précipités pour aller voir.
30:26 On s'est avancés, arme à la main, prêts à tirer.
30:29 Et là, j'ai vu un homme immobile allongé par terre.
30:32 Il avait les deux bras en croix, comme s'il avait trébuché et était tombé sur le ventre.
30:37 Il gisait dans une mare de sang et ne bougeait plus.
30:41 On a regardé autour de nous, mais il n'y avait personne.
30:45 Donc, je me suis précipité et je me suis agenouillé près de lui.
30:50 Et il était face contre terre.
30:54 Je ne pouvais pas voir son visage.
30:57 Alors, je l'ai retourné pour voir s'il était toujours vivant.
31:01 Mais à cause de la quantité de sang par terre, j'avais des doutes.
31:06 Son cœur battait encore. Il était très faible, mais j'ai senti son cou.
31:10 Et là, je n'oublierai jamais ce moment.
31:12 Je me suis dit, je connais ce type. J'ai déjà vu quelque part.
31:17 Au même moment, quelqu'un est arrivé en courant derrière moi et m'a dit que c'était John Lennon.
31:23 J'ai eu l'impression de me prendre un coup de batte de baseball sur la tête.
31:26 Ça m'a rassommé. J'avais du mal à y croire.
31:30 Et puis, tout d'un coup, ça m'a frappé.
31:37 Mais oui, c'est bien John Lennon.
31:39 Les policiers doivent faire vite.
31:42 J'ai dit aux autres, il vit encore, mais il faut l'emmener à l'hôpital en urgence.
31:48 L'un de mes collègues avait sa radio sur lui.
31:51 Heure estimée d'arrivée du bus, 10 minutes.
31:54 Bus, c'était le terme utilisé dans notre jargon pour ambulance.
31:57 Je lui ai répondu que c'était beaucoup trop long, qu'il fallait l'évacuer tout de suite.
32:01 Je lui ai dit de le prendre par les bras, et moi, je l'ai attrapé par les jambes.
32:06 Mais une fois dehors, notre voiture était bloquée par les autres unités de secours.
32:10 Heureusement, un collègue venait juste de se garer devant. C'était Jimmy Moran.
32:15 Il était grièvement blessé.
32:17 Les policiers n'ont pas hésité une seconde et l'ont pris en charge.
32:21 Ils l'ont conduit eux-mêmes aux urgences.
32:24 On a ouvert la portière, on l'a mis sur la banquette arrière,
32:28 et j'ai dit à Jimmy de foncer le plus vite possible à l'hôpital Roosevelt.
32:33 J'ai fermé la porte, et ils sont partis.
32:36 Nous, on les suivait avec Yoko.
32:39 Le drame qui vient de se dérouler devant le Dakota va bientôt faire la une des journaux du monde entier.
32:46 Mais Mark Chapman ne semble pas réaliser ce qu'il vient de faire,
32:50 et cherche surtout à se faire remarquer.
32:52 Il reste immobile, et parfaitement silencieux.
32:55 Il avait fait ça pour attirer l'attention sur lui. Il n'avait aucune raison de se sauver.
33:00 Le crime a eu lieu à Langues de la 72ème et de Central Park West.
33:05 Il y a une station de métro juste à côté.
33:08 Il n'avait que quelques mètres à faire.
33:10 Donc s'il l'avait voulu, le jeune homme aurait très bien pu descendre dans le métro et disparaître.
33:17 S'il s'était échappé, il ne serait jamais devenu célèbre pour ce qu'il venait de faire.
33:23 Et de fait, ça n'aurait eu aucun intérêt pour lui.
33:26 Il voulait être connu dans le monde entier pour avoir tué John Lennon.
33:31 Mais quelque part dans un coin de son cerveau dérangé,
33:34 son geste était aussi une façon de fustiger la solitude du monde des adultes.
33:40 Il est resté à lire son livre.
33:42 D'ailleurs, ce bouquin, je l'ai rapporté le lendemain au greffier comme pièce à conviction.
33:47 Donc je suis bien placé pour savoir que c'est ce livre-là qu'il avait à la main.
33:52 Il se souvient bien qu'un des policiers l'a attrapé et l'a jeté sans ménagement dans une voiture de patrouille.
34:01 Il n'y est pas allé de main morte avec lui.
34:03 Son collègue lui a dit « Tu réalises ce que tu viens de faire ? Personne n'oubliera jamais ton geste. »
34:08 Alors que Mark, lui, essayait de lui expliquer pourquoi il avait apporté ce livre et que l'attrape-cœur, c'était lui.
34:15 Bien sûr, c'était la première fois que je voyais Yoko Ono.
34:22 Elle nous a suivis dehors, devant l'immeuble.
34:25 Elle voulait monter dans la voiture avec son mari.
34:28 On lui a dit que ce n'était pas possible et qu'on allait l'emmener.
34:32 On l'a donc fait monter avec nous dans notre véhicule et on a suivi notre collègue, toute sirène hurlante, en direction de l'hôpital Roosevelt.
34:41 Malgré ce qui venait de se passer, je l'ai trouvé étonnamment calme.
34:46 De toute évidence, elle était en état de choc.
34:49 On voyait qu'elle avait du mal à prendre conscience de ce qui venait de se passer.
34:55 Mais contrairement à d'autres personnes dans ce genre de situation, elle n'était pas du tout hystérique.
35:02 Elle nous parlait, elle nous demandait comment il allait.
35:06 Bien sûr, on essayait de la rassurer au maximum et de la réconforter.
35:11 On a mis moins de deux minutes pour arriver à l'hôpital Roosevelt.
35:15 On était lundi soir, il n'y avait pas de circulation.
35:19 Le centre Lincoln était fermé, donc on est arrivé très vite.
35:23 Les urgentistes nous attendaient déjà devant.
35:30 Tony a fait sortir Yoko Ono de la voiture et il l'a accompagné à l'intérieur.
35:35 Je les ai suivis. Ils l'avaient mis sur un brancard et ils étaient en train de lui faire un massage cardiaque.
35:42 En voyant ça, forcément, je me suis dit que c'était pas bon signe.
35:48 Environ cinq minutes plus tard, l'un des médecins est venu nous voir.
35:58 Il a dit « Je suis désolé, on n'a rien pu faire. Il est mort. »
36:03 Les médecins ont fait tout ce qu'ils ont pu pour relancer son cœur et le ranimer, mais ils ne l'ont pas réussi.
36:20 Son décès a été prononcé peu de temps après son arrivée aux urgences.
36:26 Il avait perdu énormément de sang. Il avait reçu quatre balles.
36:31 Trois de ses blessures n'étaient pas forcément mortelles.
36:35 Il avait pris deux balles dans l'épaule et une dans le dos.
36:38 Sur les cinq balles, une ne l'a pas touchée, mais une autre a atteint une artère.
36:42 D'après les médecins, même s'il avait été pris en charge immédiatement, il n'avait aucune chance.
36:46 Il n'aurait rien pu faire de plus.
36:49 La nouvelle de la mort de John Lennon se répand rapidement et les fans affluent devant chez lui.
36:55 Environ une heure plus tard, on est retourné sur la scène de crime.
37:00 Il y avait déjà des milliers de personnes rassemblées dehors, devant l'immeuble.
37:05 Les gens avaient mis des bougies, ils jouaient ou écoutaient des chansons de John Lennon.
37:10 C'était un spectacle très important.
37:13 Bien sûr, je ne dirais pas que l'ambiance était festive, mais il y avait plein de monde.
37:19 Les gens chantaient, c'était bouleversant.
37:23 La nouvelle de sa mort a provoqué une immense vague de tristesse.
37:34 Tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu,
37:38 tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu,
37:43 tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu,
37:47 tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu, tous ceux qui l'ont vu.
37:51 Et ça a été le cas dans beaucoup d'autres endroits dans le monde.
38:05 J'ai été avec ma femme le lendemain matin en le levant,
38:08 et j'ai vu John Lennon qui était mort.
38:11 Il avait été abattu.
38:13 Ça ne nous était jamais arrivé, et on s'est mis à pleurer dans notre lit.
38:17 Même là, rien que d'en parler, j'ai les larmes qui montent.
38:21 C'était un moment très difficile.
38:24 Je me suis dit que c'était un moment très difficile.
38:27 Je me suis dit que c'était un moment très difficile.
38:30 Je me suis dit que c'était un moment très difficile.
38:33 C'était un moment tellement triste.
38:36 Pour nous, c'était totalement inconcevable.
38:39 On avait déjà vu des hommes politiques se faire tuer.
38:42 Il y avait eu les assassinats de John et de Robert Kennedy
38:45 Il y avait eu les assassinats de John et de Robert Kennedy
38:48 ou de Martin Luther King.
38:51 Donc on avait déjà vécu ce genre de drame.
38:54 Mais qu'une star de la musique, débordant de vie comme lui,
38:57 puisse se faire tuer, ça non, pour nous,
39:00 c'était au-delà de notre compréhension.
39:03 Ce n'était pas possible.
39:05 On est rentrés au poste.
39:11 En arrivant, on est montés tout de suite dans les bureaux de la criminelle.
39:14 Il y avait un monde incroyable dehors.
39:17 Il devait y avoir une centaine de journalistes.
39:20 On est allés les voir pour essayer de faire le point sur l'affaire.
39:23 Bien sûr, à la crime, c'était l'effervescence.
39:26 Ils étaient en train d'interroger Chapman.
39:29 Et il a été entendu par deux collègues.
39:32 Et il était très calme.
39:35 On n'avait vraiment pas l'impression qu'il venait de commettre un crime.
39:38 Il faisait comme si de rien n'était.
39:41 Je me suis dit, mais comment c'est possible ?
39:44 Il avait l'air tout à fait normal.
39:50 Il n'avait jamais cru qu'il était capable de tuer.
39:53 Steve m'a raconté qu'il lui avait demandé s'il se rendait compte de ce qu'il venait de faire.
39:57 Il lui a dit, "Tu sais que tu viens de gâcher ta vie."
40:01 Et il a haussé les épaules.
40:04 Après son arrestation, il a été incarcéré à la prison de Riker.
40:10 Là-bas, les détenus ont la télévision.
40:13 Là, il a vu que même s'il n'avait pas changé le monde,
40:16 le temps était resté comme suspendu pendant trois jours.
40:20 Dans cette affaire, il n'y avait pas de mystère.
40:32 On savait comment s'étaient déroulés les événements.
40:35 Le portier du Dakota avait été témoin de la scène,
40:38 donc on connaissait les circonstances du meurtre.
40:41 L'arme du crime avait été retrouvée sur place.
40:44 Bref, il n'y avait aucun doute quant à l'identité et la culpabilité du suspect.
40:49 Et le mobile était évident.
40:51 Il voulait attirer l'attention sur lui.
40:54 Donc, dès le départ, il était clair que la défense allait plaider la folie.
40:58 Quand j'ai appris qu'il disait avoir obéi à des voix qui lui parlaient dans sa tête,
41:07 ça ne m'a pas étonné.
41:09 Ça concordait avec ce que j'avais observé chez lui quand nous étions adolescents ou jeunes adultes.
41:13 À l'époque, il disait déjà qu'il entendait des voix.
41:16 Il discutait avec elles.
41:18 Et quand il était en colère contre l'une d'entre elles, il la tuait.
41:22 Quand il s'est entretenu avec le psychiatre et le psychologue, il n'a parlé que de lui.
41:28 Il n'a jamais évoqué la gravité de son geste
41:31 ou ses conséquences terribles pour la famille de John Lennon
41:35 ou pour ses millions de fans à travers le monde.
41:39 La seule chose qui comptait, c'était lui et l'impact que son geste allait avoir sur sa vie à lui.
41:44 Curieusement, j'ai trouvé que son geste avait quelque chose de très impersonnel.
41:49 En général, la plupart des fans qui suivent surveillent leur idole et s'en prennent à elle,
41:54 s'imaginent qu'ils ont un lien privilégié très personnel avec elle.
41:58 Elle nourrit leur fantasme.
42:00 Mais je n'avais pas cette impression avec Jackman.
42:05 Je le trouvais étrangement détaché et très distant.
42:08 Pour moi, ça ressemblait davantage à un simple meurtre.
42:11 Mais Mark Chapman ne comparaîtra jamais devant la cour.
42:17 À l'audience préliminaire qui précède la mise en accusation
42:22 et la tenue d'un éventuel procès pénal,
42:26 le prévenu s'est présenté avec son avocat et il a plaidé coupable.
42:31 Il a été condamné à la prison à vie avec une période de sûreté de 20 ans.
42:35 Depuis, il a fait plusieurs demandes de libération conditionnelles.
42:39 Mais elles ont été systématiquement rejetées par le bureau du procureur.
42:43 Et jusqu'ici, le comité de probation a toujours refusé de le laisser sortir de prison.
42:49 Il est toujours en isolement. Il n'est plus à Attica.
42:54 Il a été transféré au centre correctionnel de Wendy, près de Buffalo.
42:58 Même à l'intérieur de la prison, beaucoup de gens seraient prêts à le tuer pour ce qu'il a fait.
43:05 Après la mort tragique de John Lennon, les célébrités ont définitivement changé leurs habitudes.
43:12 À l'époque, on ne parlait pas du tout de harceleur.
43:18 Le terme n'existait même pas.
43:20 Sa mort a été une véritable sonnette d'alarme.
43:23 Avant l'assassinat de John Lennon, la plupart des stars hollywoodiennes ou d'autres célébrités
43:32 ne se sentaient jamais menacées.
43:35 Elles pensaient qu'elles pouvaient se permettre de se promener dans la rue sans garde du corps.
43:41 Personne n'aurait jamais imaginé que John Lennon se ferait assassiner un jour.
43:47 Donc forcément après ça, les artistes, les acteurs et actrices connus ont modifié leur comportement.
43:53 Ils se sont dit, si ça lui est arrivé à lui, ça peut très bien m'arriver à moi.
44:00 Après ça, plus rien n'a été pareil.
44:03 Les stars se sont beaucoup plus souciées de leur sécurité.
44:08 Des gens comme Mark Chapman, il y en a plein.
44:12 On ne les remarque pas, mais ils sont parmi nous.
44:15 C'est ça, c'est le cas.
44:17 [Musique]
44:45 [Musique]
44:48 Merci à tous !
44:50 [SILENCE]