Depuis la démission de Renzo Sulli en octobre dernier, Echirolles est devenue la plus grande commune iséroise dirigée par une femme. Membre du Parti Communiste, comme son prédécesseur, Amandine Demore est l'invitée du QG Politique.
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00:00:00 (Générique)
00:00:18 Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé Grenoble,
00:00:22 avec chaque semaine un élu du territoire dont les décisions peuvent impacter directement notre vie quotidienne.
00:00:28 Aujourd'hui, je reçois Amandine Demore. Bonjour.
00:00:30 Bonjour.
00:00:31 Bienvenue sur ce plateau. Vous êtes la nouvelle maire d'Échirol depuis le mois de novembre 2023.
00:00:37 Vous êtes également conseillère départementale depuis 2021 sur le canton d'Échirol, élue avec Daniel Bessiron.
00:00:45 Et puis vous êtes conseillère communautaire au siège à la métro depuis 2020.
00:00:50 Vous avez 46 ans et vous êtes membre du Parti communiste.
00:00:54 Voilà pour la carte postale politique. Votre arrivée, Amandine Demore, à la tête de la troisième ville du département
00:01:01 fait suite à la démission du maire Renzo Sully, après 24 ans à la tête de la ville.
00:01:07 C'était prévu cette démission au cours de mandat ?
00:01:10 Non, elle n'était pas prévue cette démission. Je veux le rappeler, c'est tout d'abord un choix qui appartenait à Renzo Sully
00:01:17 de démissionner à ce moment-là. Il avait 74 ans. Il a aspiré à prendre un petit peu de recul.
00:01:23 Et surtout, je crois qu'il estimait l'équipe municipale en place, compétente et prête à continuer sans lui.
00:01:31 J'imagine qu'il vous a prévenu un petit peu avant quand même de démissionner. Comment ça s'est passé dans les coulisses ?
00:01:36 Vous saviez en 2020, quand vous avez été élue sur cette mandature, que vous prendriez à un moment donné sa place ?
00:01:44 Non, pas du tout. Bien sûr qu'il nous a prévenu avant. C'est quelque chose qui a été discuté au sein de la majorité municipale d'Échirol.
00:01:52 Qui d'ailleurs, je remercie mes collègues de leur confiance puisqu'ils m'ont tous soutenue pour prendre sa suite à ce moment-là.
00:02:01 Il n'y avait pas d'autre candidat au sein de la majorité ? Ça n'a inspiré personne de prendre la place de Renzo Sully ?
00:02:06 Non, ça a été assez unanime. Je pense que j'ai fait du bon travail en tant que première adjointe.
00:02:10 Et puis, mon appétence aussi sur les questions de rassemblement de la gauche, de respect de la diversité de la municipalité d'Échirol aussi ont fait que tout s'est bien passé.
00:02:21 Alors vous avez été élue officiellement par les membres du conseil municipal. C'était le 28 octobre. On a quelques images de ce moment.
00:02:28 J'imagine qu'on a de l'émotion quand on devient maire d'une commune ?
00:02:32 Oui, beaucoup d'émotion. Beaucoup.
00:02:35 Ça c'est le premier discours. Vous êtes officiellement avec les Chars. C'est quelque chose que vous aviez quand même en tête ces dernières années,
00:02:46 de succéder un jour à Renzo Sully, même si vous ne connaissiez pas le moment ?
00:02:50 C'est quelque chose auquel j'aspirais parce que je pense et j'avais raison, le mandat de maire reste un très beau mandat de proximité avec les habitants et les habitantes.
00:03:00 Donc oui, je m'y préparais aussi un petit peu, voilà, pour rien cacher.
00:03:06 Est-ce que Renzo Sully reste au sein du conseil municipal ? Comment ça se passe quand ta mère démissionne de son poste ? Qu'est-ce qu'il devient ?
00:03:13 Son souhait était de rester au conseil municipal. Donc aujourd'hui il est conseiller municipal.
00:03:19 Je l'ai chargé du coup du suivi des grands projets métropolitains puisqu'il est resté vice-président à la Métropole en charge des grands projets.
00:03:27 Et pour moi ce lien il est majeur. On aura l'occasion sans doute d'en reparler.
00:03:32 Mais de l'accompagnement de la Métropole sur les grands projets est aujourd'hui extrêmement important sur les territoires de la Métropole.
00:03:38 Est-ce qu'il joue un rôle particulier avec vous ? Il vous conseille ? Vous lui demandez des conseils de votre côté ? Comment ça se passe la relation entre vous deux ?
00:03:47 C'est très bonne relation parce qu'on a travaillé quand même pendant plus de 15 ans ensemble. On a une très belle relation.
00:03:53 C'est souvent moi qui vient demander conseil. Je suis assez admirative de la façon dont il a cessé ses fonctions.
00:04:00 Ou il me laisse faire sans venir faire d'ingérence.
00:04:04 Mais c'est pas évident quand on a été 25 ans à la manœuvre d'un coup.
00:04:08 Oui, c'est pas forcément évident mais il est dans un respect total et c'est plutôt moi qui de temps en temps lui demande des conseils.
00:04:13 Puisque j'ai la chance encore de l'avoir au sein du conseil municipal.
00:04:17 Et puis parce que vous l'avez rappelé il est resté maire d'Échirol pendant 24 ans et élu de cette ville pendant 40 ans.
00:04:23 Donc c'est une ville forcément il connaît Échirol un petit peu de la même façon que moi sur le bout des doigts.
00:04:29 Mais il a porté les projets et son expertise est toujours intéressante pour moi.
00:04:34 Alors vous étiez première adjointe jusqu'à ce qu'il vous laisse la place.
00:04:39 Donc le poste de premier adjoint était à pourvoir. C'est quelqu'un de votre génération qui l'a pris, Pierre Labrier.
00:04:45 Vous allez fonctionner en bilan. Comment ça se passe aussi entre le premier adjoint et le maire ?
00:04:52 Oui, il y a forcément une relation un peu particulière avec le premier adjoint.
00:04:55 Parce que c'est lui qui a amené à me remplacer si j'ai à m'absenter déjà.
00:04:59 Et puis oui on travaille, mais on travaille j'ai envie de dire de façon assez collégiale avec l'ensemble de la majorité municipale.
00:05:06 J'ai la chance d'avoir une équipe qui est unie, qui a envie pour ce territoire, qui est compétente.
00:05:13 Et c'est une vraie richesse. Donc j'ai envie de dire que c'est le collectif qui avance à mes côtés.
00:05:18 Alors la fonction de maire est nouvelle pour vous. Mais vous connaissez bien le fonctionnement de la commune d'Échirol.
00:05:24 Puisque vous l'avez dit, vous êtes élue depuis 15 ans. Vous étiez sur la liste de Renzo Sully en 2008.
00:05:30 Mais vous n'aviez pas été élue à ce moment-là.
00:05:33 Non, j'étais en place non éligible. Je suis montée un an après, suite à la démission d'une de mes collègues.
00:05:39 Donc je suis montée concierge municipale. Et c'est bien parce que j'ai traversé toutes ces étapes-là.
00:05:44 Finalement de concierge municipale, adjointe, première adjointe et aujourd'hui maire de la commune.
00:05:49 Quand on se présente à une élection et qu'on est dans une place non éligible, c'est que souvent on n'a pas forcément une vocation de s'investir, de faire carrière dans ce domaine-là.
00:05:57 À cette époque-là, en 2008, vous étiez dans quel état d'esprit ?
00:06:00 Bon si, j'avais de la pétance quand même pour ça. Simplement j'étais jeune.
00:06:04 Vous avez dû être déçue de ne pas être dans des places éligibles ?
00:06:07 Non, non, pas du tout. Parce que quand on s'engage sur une liste, bien sûr qu'on regarde un petit peu son numéro de place.
00:06:16 Mais c'était pas ça qui m'importait. Moi j'étais jeune, c'était ma première expérience.
00:06:20 J'étais un petit peu déçue, mais pas plus que ça.
00:06:23 On avait vécu une très belle expérience qui était la campagne électorale.
00:06:28 C'est toujours des moments extrêmement forts.
00:06:30 Et après, ravi, un an après d'être élue forcément.
00:06:34 Vous êtes pas originaire d'Ichirol, vous venez d'Ardèche.
00:06:39 Oui, où j'ai grandi, j'ai passé les premières années de ma vie là-bas.
00:06:43 Je suis arrivée sur l'agglomération pour mes études à l'âge de 18 ans.
00:06:47 Et puis, tombée en amour d'Ichirol.
00:06:51 Pour plusieurs raisons, c'est que cette ville, c'est une grande ville, 37 000 habitants, mais elle reste à taille humaine.
00:06:59 Et ça, ça m'importait.
00:07:01 Et puis, ça correspondait aussi aux valeurs qui étaient les miennes, qui étaient portées.
00:07:07 Des services publics forts, une dynamique associative sur ce territoire qui est assez incroyable.
00:07:13 Beaucoup d'animation.
00:07:15 Et oui, je suis tombée en amour de ce territoire.
00:07:18 Alors, c'est la troisième ville du département en termes de taille, il y a Grenoble, Saint-Martin-d'Erc, un tout petit peu devant vous, et puis Ichirol.
00:07:26 C'est la première fois qu'une femme dirige la commune d'Ichirol.
00:07:30 C'était important pour vous aussi ce symbole ?
00:07:33 Forcément, c'est important pour moi, oui, en tant que femme.
00:07:36 Et puis, ce que je peux regretter, c'est qu'il y a très peu de femmes mères encore aujourd'hui, puisque nous sommes à peu près 20 % de femmes à exercer ce...
00:07:44 Il y en a 7 sur les 49 communes de la métropole, par exemple.
00:07:48 Oui, au niveau métropolitain, ça déclinait encore un peu.
00:07:50 On est même en dessous des 20 % sur l'agglo.
00:07:53 Et puis, suite aux vagues de démission, là, depuis 2020, je pense que ça s'est encore un petit peu aggravé au niveau national.
00:08:00 Oui, forcément, c'est une fierté, mais ça m'oblige aussi, j'ai envie de dire.
00:08:07 C'est un boulot à plein temps, quand on devient maire d'Ichirol ? Vous aviez une activité professionnelle à côté ?
00:08:12 Oui, forcément, c'est à temps plein, oui. Donc, j'ai dû démissionner de mon activité professionnelle.
00:08:16 D'accord. Vous étiez dans quel domaine ?
00:08:18 À la métropole.
00:08:19 À la métropole.
00:08:20 Voilà.
00:08:21 Alors, Ichirol a une autre particularité, c'est d'avoir connu trois maires seulement depuis la Deuxième Guerre mondiale.
00:08:28 C'est un travail fou, parce qu'il y a 80 ans, mais il y a eu Georges Culou, qui est resté 37 ans en place, Gilbert Biessi, ensuite 18 ans, et donc Renzo Sully, 24 ans.
00:08:36 Ça veut dire que vous êtes parti pour un très long bail, Amandine ?
00:08:39 Je me le souhaite.
00:08:42 Ça dénote d'une vraie stabilité politique sur Ichirol.
00:08:46 Et puis, de cette vision de long terme, qui a été portée par les différents maires, vous les avez cités,
00:08:53 Georges Culou, Gilbert Biessi, Renzo Sully, a toujours se projeté sur l'avenir,
00:08:58 parce que les projets qu'on porte pour un territoire et pour une ville aussi grande qu'Ichirol, c'est forcément sur le long terme.
00:09:04 Et c'est important.
00:09:05 Alors, il y a une échéance importante pour vous, c'est dans deux ans, 2026, l'élection municipale.
00:09:09 Là, vous serez confronté directement au suffrage des Ichirolois.
00:09:13 Alors, je me suis penché un peu sur les différents scrutins.
00:09:16 Le Parti communiste a perdu 10 points en moyenne à chaque élection municipale à Ichirol depuis 20 ans, 66 % en 2001.
00:09:22 Au premier tour, 57 en 2008, toujours au premier tour, 45 en 2014, 37 en 2020.
00:09:29 J'imagine que ces chiffres, vous les connaissez.
00:09:32 Ce sera compliqué pour vous de conserver la ville en 2026.
00:09:35 Comment vous l'appréhendez ?
00:09:36 Je l'appréhende plutôt bien parce que j'ai un bon retour du terrain de la part des habitants et habitantes.
00:09:42 Après, j'aimerais aussi qu'on mette ça en parallèle avec l'abstention qui est grandissante pour toutes les élections.
00:09:48 Un peu moins, elle se fait un petit peu moins sentir sur les élections locales quand même.
00:09:52 Mais 2020, si on prend cette dernière élection, elle a été quand même marquée par une forte abstention.
00:09:58 Je rappelle qu'on était en pleine pandémie.
00:10:00 Même les électeurs qui se sont déplacés se sont déplacés avec beaucoup d'angoisse de rentrer dans ces bureaux de vote.
00:10:07 Donc, on a à travailler ces questions-là aussi d'abstention.
00:10:12 Alors, je disais trois maires depuis la Deuxième Guerre mondiale, tous les trois adhérents du Parti communiste.
00:10:17 Vous êtes dans cette lignée-là. Vous avez toujours milité au PC ?
00:10:21 Pas toujours. Je suis issue d'une famille de militants politiques.
00:10:26 J'ai fait une petite crise d'adolescente pas bien méchante.
00:10:29 J'ai fait mes propres expériences. Mais très vite, je savais où était ma famille politique.
00:10:36 C'est au moment du traité européen en 2005 que les choses ont été pour moi marquées et fondamentales.
00:10:44 Et que j'ai adhéré au Parti communiste.
00:10:47 Alors, aujourd'hui, le leader du Parti communiste, c'est Fabien Roussel.
00:10:50 Vous êtes en phase avec lui ?
00:10:52 Oui, complètement.
00:10:53 Surtout ?
00:10:54 Oui.
00:10:55 Oui, complètement, parce qu'il a rapporté quand même une image un petit peu différente aussi du Parti communiste.
00:11:02 C'est quelqu'un qui est capable de parler des sujets avec beaucoup de franchise.
00:11:07 Moi, j'apprécie la façon, par exemple, dont il traite les sujets de sécurité.
00:11:11 Il ne se cache pas derrière son petit doigt. Il est plutôt lucide sur la situation que traverse notre pays.
00:11:18 Fabien Roussel, par rapport à l'union de la gauche que vous évoquiez, il a une position quand même un peu tranchée par rapport à cette nupesse.
00:11:25 Il s'est clairement opposé à sa poursuite.
00:11:28 Je ne dirais pas qu'il s'est opposé. Je dirais qu'il a attendu des éclaircissements de cette nupesse.
00:11:34 Qu'il n'a pas eu.
00:11:35 Tout à fait. Mais lui, comme le Parti socialiste, comme Europe et l'écologie, il est vert, j'ai envie de vous dire.
00:11:41 Donc, il n'a pas été le seul.
00:11:43 Si je vous parle de ça, c'est que l'union de la gauche, elle est parfois compliquée à comprendre, suivant les territoires, suivant les collectivités.
00:11:50 Par exemple, les écologistes iséraux ont acté le divorce avec les autres forces de gauche au niveau départemental il y a quelques mois,
00:11:58 en quittant le groupe de gauche dans lequel vous siégez, qui était issu du Printemps Iséraux au département.
00:12:04 Vous vous êtes resté avec la France insoumise. Pourquoi ?
00:12:08 Avec la France insoumise et le Parti socialiste ?
00:12:10 Parce qu'on s'était engagé dans ce Printemps Iséraux.
00:12:14 C'était un rassemblement qui était un petit peu unique quand même.
00:12:16 On avait réussi à rassembler l'ensemble des forces de gauche pour ces départementales.
00:12:21 Moi, je n'ai aucune raison de revenir sur mes engagements premiers de rassemblement.
00:12:25 Le rassemblement, je vous le disais tout à l'heure, j'y suis extrêmement attachée.
00:12:29 Je pense que c'est ce qui est attendu par les électeurs et électrices de gauche et ils ont bien raison.
00:12:35 Pour autant, la France insoumise siège dans votre opposition quand on passe au niveau municipal.
00:12:39 Ça, je le regrette.
00:12:40 Ça, j'imagine bien, mais c'est vrai qu'on se demande comment vous faites pour discuter avec ces membres unis au département
00:12:46 et puis les retrouver en frontal quand vous changez l'assemblée.
00:12:50 C'est souvent artificiel, les oppositions.
00:12:54 Moi, Sœur Echirol, je considère que c'est artificiel.
00:12:58 C'est pour ça que j'ai tout de suite tendu la main à l'opposition de gauche dès mon élection,
00:13:03 dès le jour de mon discours.
00:13:05 – L'atronisation.
00:13:07 – Tout à fait.
00:13:08 Je leur ai tendu la main et très sincèrement.
00:13:10 Très sincèrement parce qu'aujourd'hui, la situation, si on prend un petit peu de hauteur,
00:13:15 la situation politique exige de la gauche qu'elle se rassemble,
00:13:20 que ce soit au niveau local comme au niveau national.
00:13:23 On voit bien les dangers, notamment celui de l'extrême droite qui se présage.
00:13:29 Voilà, il faut être responsable.
00:13:31 – C'est une de vos ambitions, c'est d'unir la gauche chichéroise, notamment pour 2026 ?
00:13:35 – Tout à fait.
00:13:36 – Vous n'avez pas beaucoup de temps, il y a trois groupes, on peut dire,
00:13:38 deux de gauche dans l'opposition et votre majorité aujourd'hui au sein du Conseil municipal.
00:13:43 – Oui, une opposition de gauche, on a la droite et l'extrême droite.
00:13:47 Oui, j'ai déploré toute mon énergie, je suis têtue, comme je leur ai dit.
00:13:51 Très têtue, parce que moi ce qui m'importe, c'est que sur mon territoire,
00:13:55 sur la commune des Chirol, on contienne le rassemblement national
00:14:00 et c'est par l'union de la gauche qu'on y arrivera.
00:14:02 Il faut arrêter de minimiser ce danger, parce qu'il est là, il existe,
00:14:06 et il serait extrêmement néfaste pour une commune comme la nôtre,
00:14:10 faite de catégories populaires et moyennes, dont on a besoin de prendre soin chaque jour.
00:14:16 – Et que cette stratégie, elle ne vaut pas également pour les scrutins nationaux ou internationaux ?
00:14:20 On a les européennes dans quelques mois, pour l'instant,
00:14:23 ni le PC ni les autres parties de gauche prennent cette direction de l'union,
00:14:27 on y va en ordre dispersé.
00:14:28 – Oui, ils n'ont pas réussi à s'entendre, après là on est sur un scrutin à la proportionnelle,
00:14:33 donc je pense que chacune des organisations a regardé son propre intérêt aussi,
00:14:36 il ne faut pas se leurrer.
00:14:38 Moi je n'ai pas d'impact malheureusement sur l'union au niveau de l'Europe,
00:14:44 mais ce que je constate, puisqu'on parle des européennes,
00:14:47 c'est que ce scrutin à la proportionnelle fait qu'on a une trentaine de listes aujourd'hui,
00:14:52 et que si on regarde très précisément, la droite est plus morcelée que la gauche,
00:14:56 puisqu'on a plus de 15 listes de droite différentes.
00:15:00 – On verra le résultat au 3 juin.
00:15:02 – Oui, on verra le résultat qui, pour l'instant, présage…
00:15:05 – Une victoire assez nette du Rassemblement national.
00:15:07 – Du RN, et ça c'est un vrai danger.
00:15:11 – Alors juste avant votre élection, l'ancien maire Renzo Sully
00:15:15 avait retiré ses fonctions à un des adjoints, Mohamed Makhni,
00:15:20 adjoint à la propriété urbaine, après des posts publiés sur sa page Facebook
00:15:24 dans lesquels l'élu avait qualifié les actes commis par le Hamas
00:15:26 de résistance palestinienne, tout en cataloguant le gouvernement israélien de fasciste.
00:15:31 Vous auriez fait la même chose que Renzo Sully si vous aviez été maire à ce moment-là ?
00:15:35 – Oui, tout à fait, puisque cette décision n'était pas celle de Renzo Sully seule,
00:15:40 mais bien de la majorité municipale,
00:15:42 puisque nous nous sommes réunis pour prendre une décision collective.
00:15:46 – Ce n'était pas une décision évidente, j'imagine,
00:15:48 il n'est pas forcément très connu du grand public, Mohamed Makhni,
00:15:50 mais c'est une figure de la ville de Chirol et notamment du conseil municipal,
00:15:54 je crois qu'il était élu même avant vous, à nos sujets de toute l'équipe.
00:15:58 Comment vous avez vécu ce moment ? Quelles relations vous avez aujourd'hui avec lui ?
00:16:02 Je précise qu'il était membre du Parti Socialiste,
00:16:04 qu'il a été exclu aussi à l'issue de ses propos.
00:16:06 – Oui, il a été exclu du Parti Socialiste, plus de relations du tout avec lui,
00:16:09 moi j'en ai eu immédiatement après son poste,
00:16:12 en lui disant que ce n'était pas des choses à penser et à écrire.
00:16:17 Voilà, je n'ai pas été entendue, il n'a pas retiré son poste,
00:16:20 non, je n'ai pas de relation là aujourd'hui avec lui.
00:16:25 – Vous lui avez demandé de démissionner de son poste ?
00:16:27 Parce qu'il siège toujours au conseil municipal aujourd'hui ?
00:16:29 – Il siège toujours au conseil municipal,
00:16:31 de toute façon on attend le jugement définitif là qui va être à la fin du mois.
00:16:35 Bon, il a été élu, donc moi je n'ai pas à lui demander de démissionner ou de ne pas démissionner.
00:16:40 Après on verra le jugement, parce que là pour l'instant,
00:16:42 il y a une peine d'inéligibilité qui est en suspens, donc on verra.
00:16:47 – La justice s'est prononcée fin février pour effectivement une amende de la prison avec sursis
00:16:51 et une peine d'inéligibilité, le verdict sera connu le 26 mars.
00:16:55 – À la fin du mois, oui.
00:16:56 – Et Chirol, on l'a dit, c'est la troisième ville du département, 37 000 habitants,
00:17:00 une ville qu'on qualifie souvent de banlieue, en tout cas elle est parfois affublée de ce titre,
00:17:06 j'imagine que vous n'êtes pas forcément d'accord avec cette qualification ?
00:17:09 – Non, pas du tout, parce qu'il y a une mauvaise connotation derrière ce mot banlieue,
00:17:14 moi j'ai l'habitude de dire qu'on est en périphérie de Grenoble, voilà.
00:17:19 Parce que malheureusement il y a de mauvais qualificatifs derrière ce terme de banlieue.
00:17:24 Et Chirol c'est quand même aussi le deuxième bassin d'emploi, on a plus de 20 000 emplois,
00:17:28 c'est une ville qui est dynamique, je parlais tout à l'heure de sa vie associative,
00:17:33 mais sa vie économique aussi est extrêmement riche et c'est une ville qui est attractive.
00:17:39 – Alors qu'est-ce qui va changer à Chirol avec votre arrivée à tête de la ville ?
00:17:42 Ou pas changer, je ne sais pas si vous inscrivez complètement dans la même ligne que Renzo Sully
00:17:47 ou si vous avez des priorités, des ambitions particulières ?
00:17:50 – C'est le changement dans la continuité, on va dire.
00:17:53 Le changement parce que je ne suis pas Renzo Sully, forcément, je suis Amandine de Mort.
00:17:57 La continuité parce qu'on reste la même équipe municipale, plurielle.
00:18:02 Moi j'ai deux sujets qui me tiennent à cœur, les gens le savent très bien,
00:18:08 j'avance sur deux jambes, l'écologie et les solidarités, mes deux moteurs politiques.
00:18:15 Voilà, après on a la poursuite de grands projets sur Echirol, dont on aura, je suis sûre…
00:18:22 – On va en parler au fur et à mesure.
00:18:24 – … j'ai l'occasion de revenir. – On va les détailler.
00:18:27 – Moi ce qui m'importe c'est d'être dans la proximité, d'être une élue de terrain et de proximité.
00:18:32 Et ce n'est pas des paroles en l'air, j'ai essayé de mettre en place un certain nombre de choses
00:18:36 pour aller sur ces questions-là, j'ai mis en place des permanences,
00:18:41 les mercredis après-midi, je rencontre les habitants qui souhaitent me voir,
00:18:44 et ils sont très nombreux.
00:18:46 – Ah le maire a toujours du succès auprès des habitants.
00:18:48 – J'ai déjà plusieurs mois d'attente et pour moi ça m'importe d'être présente pour eux,
00:18:54 de les aider dans un quotidien qui n'est pas toujours évident,
00:18:58 dans la période de crise sociale et économique qu'on traverse,
00:19:01 et puis de multiplier les endroits où les rencontrer,
00:19:04 parce que je suis aussi présente auprès des associations,
00:19:08 on essaie de, via les réseaux sociaux aussi, on a monté une foro question,
00:19:12 d'aller le plus possible de différentes façons d'être le plus proche d'eux.
00:19:17 – Alors vous parlez de proximité, ça passe aussi par le maintien des services publics
00:19:21 sur un territoire ou sur une commune, c'est pas toujours évident,
00:19:25 j'ai vu que récemment vous avez été obligé de fermer par exemple quelques jours La Butte,
00:19:30 qui est une maison des jeunes, parce que le climat était plus propice
00:19:34 à ce que les salariés viennent travailler sereinement,
00:19:36 ça j'imagine que le maire est confronté aussi à ces réalités de terrain ?
00:19:41 – Oui on est, et Chirol comme beaucoup d'autres villes,
00:19:45 on est confronté à ces problèmes d'insécurité,
00:19:48 mais sur la question des services publics et de leur maintien,
00:19:53 la plus grosse des difficultés elle reste quand même financière, j'ai envie de dire,
00:19:58 parce qu'un État qui nous accompagne quand même de moins en moins,
00:20:02 voire qui nous abandonne par moment, en 2015,
00:20:06 c'est 5 millions en moins sur le budget de la ville.
00:20:09 – De dotation de l'État ?
00:20:11 – Oui, de dotation en moins sur le budget de la ville,
00:20:13 5 millions ça correspond à tout ce qu'on mène par exemple sur la petite enfance
00:20:17 ou encore à destination de nos aînés,
00:20:19 c'est énorme sur un budget communal comme celui des Chirol.
00:20:22 Là cette année on a dû commencer les préparations budgétaires,
00:20:27 il nous manquait 3 millions, avec des décisions de l'État
00:20:31 qui pour la… c'est historique, ne sont pas compensées,
00:20:34 pour la première fois, avec les explosions des coûts de l'énergie
00:20:38 que subissent aussi nos concitoyens et concitoyennes,
00:20:41 voilà c'est ça qui met en danger aujourd'hui les services publics,
00:20:45 c'est qu'on sent le danger des privatisations,
00:20:50 les tentations des privatisations sur certains secteurs,
00:20:53 notamment celui des personnes âgées, qui est très lucratif pour le privé,
00:20:57 mais derrière devient beaucoup moins accessible pour le citoyen.
00:21:01 – Si vous aviez les caisses de l'État et quelques millions comme ça qui tombent,
00:21:05 ce serait quoi la priorité sur les services publics
00:21:07 qu'il faudrait développer sur votre commune ?
00:21:10 – Déjà de redonner les moyens financiers aux communes,
00:21:13 d'apprendre à la libre administration des communes,
00:21:16 ça je crois que c'est important, parce qu'on est en proximité,
00:21:20 on est sur le terrain et on sait ce qui est important.
00:21:26 Mais moi, développer encore plus, on fait beaucoup de choses à Échirol,
00:21:30 autour des questions de la jeunesse de nos aînés,
00:21:33 la question de l'isolement de nos aînés, mais c'est surtout
00:21:36 toutes ces questions-là, où si on avait des moyens supplémentaires,
00:21:39 on pourrait encore agir plus fortement.
00:21:43 – Vous évoquiez tout à l'heure votre poste de 1er adjoint,
00:21:46 où vous étiez en charge de la tranquillité publique,
00:21:49 quelqu'un a repris cette mission au sein du conseil municipal ?
00:21:51 – Non, j'ai souhaité la conserver, parce que c'est un sujet qui est majeur
00:21:55 en ce moment et j'ai souhaité conserver cette délégation.
00:22:00 – Dans ce domaine, Échirol est rarement présenté
00:22:02 comme le bon élève de l'agglomération,
00:22:05 on associe souvent aussi la ville avec la délinquance,
00:22:09 il y a plus de délinquance chez vous que dans la moyenne des communes ?
00:22:13 – D'après l'État, non, parce que chaque fois qu'on a écrit
00:22:17 au ministre de l'Intérieur pour demander un commissariat
00:22:19 de plein exercice sur le sud de l'agglomération,
00:22:22 les réponses sont assez hallucinantes d'ailleurs,
00:22:26 on nous répond "non, il n'y a pas besoin" et puis,
00:22:30 si on regarde les stats, Échirol, vous êtes en dessous de tous les critères.
00:22:36 Donc je ne sais pas, oui, on ne va pas le lier,
00:22:38 on a des problèmes, de gros problèmes de tranquillité publique,
00:22:41 notamment liés aux stupéfiants, mais cette question,
00:22:46 il faudrait que l'État la prenne à bras-le-corps,
00:22:48 parce qu'aujourd'hui, les politiques du tout sécuritaire qui sont menées,
00:22:53 on voit bien que ce n'est pas la seule solution,
00:22:56 parce que ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas.
00:22:59 Toutes les villes vous le diront, tous les points de deal se durcissent,
00:23:03 deviennent de plus en plus compliqués, et moi j'aimerais que l'État
00:23:07 ait le courage politique de poser les vraies questions aujourd'hui,
00:23:10 poser les vraies questions autour de quand est-ce qu'on parle
00:23:14 de la consommation de stupéfiants.
00:23:16 La France reste le premier consommateur de produits stupéfiants.
00:23:19 Ça témoigne quand même d'un mal-être de notre société,
00:23:23 ça on n'en parle pas, on ne le traite pas, cette question-là,
00:23:26 du moins pas assez à mon goût.
00:23:28 Et puis il y a aussi la question du cannabis.
00:23:31 Je ne suis pas spécialiste, ce n'est pas à moi de dire oui ou non,
00:23:34 mais quand est-ce qu'on demande à des spécialistes de travailler
00:23:36 sur cette question-là, et d'aller voir sur la question de la dépénalisation,
00:23:39 par exemple, parce que moi les policiers me le disent,
00:23:42 y compris les policiers nationaux, sur certains points de deal,
00:23:45 c'est 60 à 70% du trafic, c'est le cannabis,
00:23:50 sur lequel on n'a aucun contrôle aujourd'hui.
00:23:53 - Mais pour le contrôler, il faut aller au-delà de la dépénalisation,
00:23:55 il faut carrément que ce soit l'État qui organise la vente de ce produit.
00:23:59 C'est ce que propose d'ailleurs Éric Piolle sur Grenoble.
00:24:02 - Oui, moi je le répète, je n'ai pas d'avis tranché,
00:24:06 je ne suis pas spécialiste de la question,
00:24:08 mais j'aimerais que ce sujet-là soit posé sérieusement sur la table
00:24:12 et qu'on l'étudie, parce qu'il faut qu'on trouve des solutions aujourd'hui.
00:24:16 Les populations où, en point de deal, est à proximité,
00:24:20 vivent aujourd'hui un enfer, un enfer, et ça ce n'est pas acceptable.
00:24:23 Nous, on met tous les moyens nécessaires sur la table,
00:24:26 ils sont limités forcément quand on est une commune,
00:24:29 parce que la responsabilité première dépend de l'État là-dessus,
00:24:32 sur ces questions-là.
00:24:33 Mais Échirol, je le rappelle, est la première ville en Isère
00:24:37 à avoir installé de la vidéo sur son territoire.
00:24:39 Ça fait plus de 20 ans qu'on a des caméras, qu'on les développe.
00:24:42 On en a plus d'une centaine aujourd'hui,
00:24:44 et d'ici la fin du mandat, on en aura installé 25 supplémentaires.
00:24:47 Pas magique, mais c'est un élément supplémentaire pour nous là-dessus.
00:24:53 Et y compris en termes de police municipale,
00:24:56 on a 20 agents aujourd'hui de police municipale,
00:24:58 cinq de plus que depuis le début du mandat.
00:25:01 Donc on met aujourd'hui les moyens.
00:25:03 On va sur tous les secteurs, tous les quartiers, on met les moyens.
00:25:07 Mais on a besoin d'être accompagnés,
00:25:09 on a besoin de courage politique là-dessus,
00:25:12 de travailler sur ces sujets.
00:25:14 - On va vous montrer un peu ce que vous avez fait.
00:25:17 - Je vais vous montrer un peu ce que j'ai fait.
00:25:19 Je vais vous montrer ce problème.
00:25:21 Ce mardi, un homme de 38 ans a été tué par balle dans sa voiture
00:25:24 garé devant chez lui, rue de la Viscose.
00:25:26 On voit les images à Échirol.
00:25:28 Il était connu des services de police pour trafic de stupéfiants.
00:25:31 On est au coeur de ce que vous dites.
00:25:33 Ce n'est pas le premier règlement de compte
00:25:35 à se dérouler en pleine rue sur votre commune.
00:25:37 Il n'y en a pas tous les jours non plus.
00:25:39 En juin dernier, une fusillade avait éclaté
00:25:41 sur la rue principale d'Échirol.
00:25:43 - Vous avez parlé de tous les services,
00:25:45 que ce soit les politiques, la police, la justice,
00:25:47 face à ce trafic de drogue qui se régénère en permanence.
00:25:50 - Oui, qui se régénère.
00:25:52 Il y a le problème de la consommation.
00:25:54 Si on n'avait pas autant de consommateurs,
00:25:56 on n'aurait pas autant de points de deal.
00:25:58 - Oui, le problème par rapport à cela.
00:26:00 - Oui, c'est un vrai sujet d'inquiétude aujourd'hui.
00:26:03 C'est pour ça que j'ai souhaité garder ces questions
00:26:06 de tranquillité publique, parce que c'est un travail
00:26:08 qui est quand même quotidien.
00:26:10 C'est un travail qui est pour vous et pour moi
00:26:13 qui est quotidien.
00:26:15 - Vous parliez des habitants.
00:26:17 Il y a un immeuble qui symbolise un petit peu
00:26:19 ce problème sur votre commune.
00:26:21 C'est l'immeuble du Carrard.
00:26:23 J'ai quelques photos qui ont été publiées
00:26:25 dans un article de France Blues Air le 24 janvier dernier.
00:26:27 Il n'est pas très loin du commissariat,
00:26:29 du poste de police et de la mairie,
00:26:31 mais il est squatté depuis des années
00:26:33 par des trafiquants, quand on fait un peu leur QG,
00:26:35 qui squattent des appartements vides.
00:26:37 Et on n'arrive pas à trouver de solution.
00:26:39 - Alors là, on est sur une copropriété qui est privée.
00:26:41 Donc le pouvoir d'action, pour nous,
00:26:43 était très limité.
00:26:45 Mais là, je suis très satisfaite,
00:26:47 puisque tout le monde est autour de la table.
00:26:49 La préfecture, la police nationale, le parquet.
00:26:51 Tout le monde travaille sur cette question-là.
00:26:53 Nous, municipalité, on a pris nos responsabilités,
00:26:55 au-delà même de nos compétences,
00:26:57 puisqu'on a racheté un commerce
00:26:59 en pied d'immeuble,
00:27:01 dans le vu de futurs travaux,
00:27:03 parce qu'on a besoin de changer
00:27:05 l'entrée de cet immeuble.
00:27:07 Donc c'était extrêmement important
00:27:09 pour nous de le faire.
00:27:11 Mais voilà,
00:27:13 c'est un dossier qui est suivi de très très près,
00:27:15 y compris par la préfecture.
00:27:17 Parce que c'est assez inacceptable.
00:27:19 On est en plein cœur du centre-ville,
00:27:21 à proximité des transports en commun.
00:27:23 Et ça ne donne pas une très bonne image
00:27:25 de la ville d'Échirol.
00:27:27 - Vous évoquez la police municipale,
00:27:29 dont les effectifs ont été augmentés
00:27:31 ces dernières années.
00:27:33 Est-ce qu'Échirol est armée,
00:27:35 en ce moment ?
00:27:37 - Oui, elle est armée.
00:27:39 On n'a jamais eu à se poser cette question,
00:27:41 puisqu'elle est armée depuis 1945.
00:27:43 - D'accord, depuis la fin de la guerre mondiale.
00:27:45 - Elle a toujours été armée à Échirol.
00:27:47 - Le sentiment qu'a la population aujourd'hui,
00:27:49 vous qui les côtoyez,
00:27:51 les habitants d'Échirol,
00:27:53 est-ce qu'ils sont quand même inquiets ?
00:27:55 Je listais ces faits divers,
00:27:57 qui ne sont pas tous les jours,
00:27:59 mais qui, j'imagine, marquent les esprits,
00:28:01 notamment quand on habite sur la commune.
00:28:03 - Oui, ils sont inquiets de la même façon que nous.
00:28:05 Et puis, on essaie de travailler aussi avec eux,
00:28:07 sur la bonne utilisation de l'espace public,
00:28:09 d'avoir de l'animation dans le quartier.
00:28:11 C'est important aussi,
00:28:13 parce que ça évite les mauvais usages
00:28:15 sur l'espace public.
00:28:17 Nous, on travaille aussi
00:28:19 à des aménagements,
00:28:21 pour sécuriser,
00:28:23 pour éviter les scooters.
00:28:25 Il y a plein de sujets
00:28:27 qui sont travaillés aujourd'hui avec les habitants.
00:28:29 Au travers, notamment,
00:28:31 de la fabrique citoyenne qu'on a montée,
00:28:33 ça nous permet d'aborder vraiment
00:28:35 tous les sujets avec les citoyens.
00:28:37 Et comme je leur dis souvent,
00:28:39 vous êtes les meilleurs.
00:28:41 C'est vous qui sentez
00:28:43 le pouls de votre quartier,
00:28:45 parce que c'est vous qui le vivez 24h/24.
00:28:47 Vous êtes un peu les experts, finalement,
00:28:49 de vos quartiers, et il faut qu'on avance ensemble.
00:28:51 - Vous évoquez la vidéo
00:28:53 "Protection", et le fait qu'Échirol
00:28:55 avait été la première ville de l'Isère
00:28:57 à s'équiper de ce type
00:28:59 de dispositifs.
00:29:01 Pour une ville de gauche,
00:29:03 c'est assez rare.
00:29:05 Grenoble, la voisine,
00:29:07 conteste l'efficacité de ce dispositif.
00:29:09 Vous l'utilisez, qu'en pensez-vous ?
00:29:11 - Ce n'est pas magique.
00:29:13 Ça ne règle pas tous les problèmes.
00:29:15 Mais pour nous, c'est un outil supplémentaire.
00:29:17 C'est un outil supplémentaire,
00:29:19 parce que, comme je vous le disais,
00:29:21 nos policiers municipaux vont dans tous les quartiers
00:29:23 de la ville. Il n'y a pas un endroit...
00:29:25 - Il n'y a pas de zone de non-droit chez vous ?
00:29:27 - Il n'y a aucune zone de non-droit.
00:29:29 Et ça leur tient à cœur.
00:29:31 Ils ont un sens du service public qui est assez incroyable là-dessus.
00:29:33 Ça nous permet de sécuriser,
00:29:35 tout simplement, leur patrouille.
00:29:37 Ça permet aussi le travail
00:29:39 d'enquête de la police nationale,
00:29:41 parce qu'on a beaucoup de saisies
00:29:43 des images qui sont prises un petit peu partout
00:29:45 sur la ville, et ça facilite
00:29:47 le travail de tout le monde, finalement.
00:29:49 - Pour changer l'image de la ville, il y a des grands
00:29:51 projets et des grands travaux d'aménagement
00:29:53 urbain qui sont en cours
00:29:55 dans différents secteurs. Alors on va prendre un petit peu de temps
00:29:57 pour les détailler, parce que je pense que ça concerne
00:29:59 bien au-delà des habitants des Chirol,
00:30:01 notamment le premier
00:30:03 qui est le centre commercial Grand Place
00:30:05 qui a été rénové,
00:30:07 qui a réouvert ses portes
00:30:09 en fin d'année
00:30:11 dernière. Un nouveau
00:30:13 centre commercial avec des nouvelles
00:30:15 enseignes, pas toujours toutes très éco-responsables,
00:30:17 mais bon, c'est important dans l'économie
00:30:19 de la ville, Grand Place ?
00:30:21 - Oui, c'est extrêmement important.
00:30:23 C'est une extension
00:30:25 qui a eu de Grand Place,
00:30:27 avec des mètres carrés supplémentaires,
00:30:29 avec de grandes enseignes, vous le disiez,
00:30:31 qui sont arrivées sur le territoire
00:30:33 assez moteur. Là, on voit, par exemple,
00:30:35 la file d'attente, j'imagine,
00:30:37 pour Primark. - Exactement.
00:30:39 C'était le jour de l'ouverture, où les clients
00:30:41 se sont rués dans le magasin. - Tout à fait, mais j'y étais
00:30:43 ce jour-là, puisque j'ai coupé
00:30:45 le ruban. C'était ma toute première
00:30:47 inauguration en tant que maire.
00:30:49 Cette extension de Grand Place a été un grand moment.
00:30:51 Et l'ouverture de Primark
00:30:53 a été impressionnante.
00:30:55 Le nombre de personnes
00:30:57 qui faisaient la queue pour rentrer dans ce magasin.
00:30:59 Il y a beaucoup de
00:31:01 petits restos aussi
00:31:03 qui ont ouvert, ça fonctionne extrêmement bien.
00:31:05 Pour la commune,
00:31:07 j'y vois deux avantages.
00:31:09 C'est que, pas ce que cacher, c'est des recettes
00:31:11 aussi fiscales supplémentaires
00:31:13 pour financer le service public,
00:31:15 à destination des habitants et habitantes.
00:31:17 Et ça a été aussi la requalification
00:31:19 des espaces publics autour.
00:31:21 Parce que, nous on a le quartier
00:31:23 des Granges, qui se retrouvait finalement à l'arrière
00:31:25 de Grand Place. Et le fait
00:31:27 de reprendre ces espaces publics,
00:31:29 aujourd'hui c'est beaucoup plus beau,
00:31:31 qualitatif. On a
00:31:33 des voies douces de circulation,
00:31:35 piétons, cycles.
00:31:37 Il y a une fontaine, ils ont planté
00:31:39 beaucoup d'arbres. C'est très joli.
00:31:41 Finalement, et ça rapporte
00:31:43 un petit peu de qualité
00:31:45 au quartier des Granges pour nous.
00:31:47 - Vous avez un grand centre commercial qui va ouvrir
00:31:49 juste à côté, chez votre voisin de
00:31:51 Saint-Martin d'Air, normalement
00:31:53 à la rentrée 2024.
00:31:55 N'est-ce pas que ça vous inquiète ?
00:31:57 Parce qu'il n'y a pas forcément de la place pour tout le monde ?
00:31:59 - Non, pas du tout. Parce qu'on n'est pas en
00:32:01 toute proximité non plus.
00:32:03 Et puis, je le vois plutôt comme
00:32:05 complémentaire, parce qu'il n'y a pas les mêmes enseignes.
00:32:07 Voilà. Donc il n'y a pas de difficulté
00:32:09 là-dessus. - Bon. A côté de Grand Place,
00:32:11 vous parliez du quartier des Granges, il y a aussi le quartier
00:32:13 de la Villeneuve, qui se partage entre
00:32:15 Grenoble et Chirol, avec là
00:32:17 un grand projet de rénovation urbaine qui
00:32:19 a démarré il y a quelques années,
00:32:21 qui se poursuit. Alors on parle plus
00:32:23 souvent de la Villeneuve de Grenoble, mais
00:32:25 vous partagez le quartier sur les deux communes.
00:32:27 - Oui, tout à fait. C'est
00:32:29 le renouvellement urbain des Villeneuves,
00:32:31 qui est financé en partie par l'ANRU,
00:32:33 porté par aussi la Métropole,
00:32:35 sur tout ce qui est espaces publics.
00:32:37 C'est un
00:32:39 chantier d'importance,
00:32:41 parce que la Villeneuve va devenir le premier
00:32:43 écoquartier populaire de France,
00:32:45 avec des marqueurs environnementaux
00:32:47 majeurs sur ce territoire.
00:32:49 Deux
00:32:51 grosses opérations, il y a eu 200 logements
00:32:53 qui ont été détruits sur le
00:32:55 côté chirolois.
00:32:57 Et puis là, on attaque les espaces
00:32:59 publics, donc ça va être beaucoup plus visible
00:33:01 dans quelques mois pour les
00:33:03 habitants et habitantes. Et puis
00:33:05 beaucoup de logements aussi qui sont rénovés,
00:33:07 intérieurs et
00:33:09 aussi thermiquement. Ça c'est quelque chose qui
00:33:11 est extrêmement important.
00:33:13 Plus de 2000 logements qui sont rénovés
00:33:15 sur le côté chirolois.
00:33:17 - Vous évoquez les espaces publics, alors c'est pas
00:33:19 sur la commune des Chirolles, mais ça concerne le quartier
00:33:21 de la Villeneuve, c'est le lac
00:33:23 que la ville de Grenoble veut rendre
00:33:25 accessible à tous, baignable pendant
00:33:27 l'été. Alors ça peut paraître une bonne idée, mais qui est contestée
00:33:29 par une partie des habitants. J'imagine que ça
00:33:31 concerne aussi ceux des Chirolles
00:33:33 qui vivent dans le quartier. Comment
00:33:35 vous positionnez-vous sur ce projet ? La ville vous a
00:33:37 demandé votre avis, vous a concerté ?
00:33:39 - On fait pas d'ingérence,
00:33:41 de commune à commune, c'est un projet
00:33:43 qui est porté par la commune de
00:33:45 Grenoble et je le respecte.
00:33:47 Après les populations,
00:33:49 il y a quand même une barrière
00:33:51 entre, c'est la Villeneuve,
00:33:53 mais les Chirollois vont... - Se mélangent pas
00:33:55 avec les Grenoblois ? - C'est pas très
00:33:57 connecté.
00:33:59 - Pas très connecté non plus.
00:34:01 - J'ai vu que dans les différents projets, il y avait
00:34:03 le projet d'une maison de santé. - Oui,
00:34:05 un projet important, très important, qui nous
00:34:07 tient à cœur. Notamment en ce moment
00:34:09 où les questions de santé
00:34:11 sont majeures, c'est un sujet de préoccupation
00:34:13 extrêmement important pour les habitants
00:34:15 et les habitantes. Et oui, on a
00:34:17 un projet avec la NCT
00:34:19 de galette commerciale
00:34:21 à la raie de chaussée et tout un premier
00:34:23 rattache qui accueillera une maison
00:34:25 de santé. C'est
00:34:27 important, important pour la ville
00:34:29 et pour le quartier. - Pourtant, les Chirolles, il y a déjà
00:34:31 l'hôpital Sud, la clinique d'essai,
00:34:33 on a l'impression que la commune est plutôt bien
00:34:35 dotée en termes
00:34:37 de structures médicales ?
00:34:39 - Oui, on est bien doté en termes de structures
00:34:41 médicales. Ça, c'est une très bonne
00:34:43 chose, mais on a besoin de rester très
00:34:45 attentif aux questions des médecins
00:34:47 puisque un certain nombre de médecins
00:34:49 partent à la retraite, ne sont pas remplacés
00:34:51 et la question de la désertification
00:34:53 médicale... - C'est aussi un problème
00:34:55 chez vous ? - C'est aussi un problème urbain
00:34:57 aujourd'hui. Avant, c'était un problème rural
00:34:59 essentiellement, mais aujourd'hui, de plus en plus,
00:35:01 ça devient aussi un problème
00:35:03 des villes. - Alors,
00:35:05 il y a un autre dossier d'aménagement
00:35:07 qui, je pense, parle à beaucoup de monde
00:35:09 puisqu'il concerne la roquette Sud
00:35:11 où de nombreux automobilistes passent
00:35:13 matin et soir, le secteur du Rondeau,
00:35:15 dont les travaux ont démarré
00:35:17 il y a quelques années, qui est toujours
00:35:19 en cours d'aménagement
00:35:21 avec le projet d'enterrer une partie
00:35:23 de cette roquette Sud pour pouvoir
00:35:25 récupérer l'espace en surface.
00:35:28 - Oui, récupérer l'espace en surface,
00:35:30 c'est un projet qui est en cours
00:35:32 de construction, donc récupérer l'espace en surface
00:35:34 et puis y faire une voie apaisée.
00:35:36 Ça va permettre
00:35:38 aussi de faire un peu un trait
00:35:40 d'union entre Grenoble et Chirol à cet endroit-là.
00:35:42 Ça va être beaucoup plus qualitatif
00:35:44 pour nous, pour tout le quartier
00:35:46 habité du Rondeau.
00:35:48 J'ai eu la chance d'aller
00:35:50 le visiter, de rentrer dans ce
00:35:52 tunnel qui est en cours de construction.
00:35:54 C'est assez impressionnant, je dois dire.
00:35:56 On ne se rend pas compte de tout ce qui est en train de se passer
00:35:58 sous nos pieds.
00:36:00 Et puis oui, hâte que ça se termine.
00:36:02 Je sais que pour les citoyens et les citoyennes,
00:36:04 ça paraît long.
00:36:06 C'est très long pour eux.
00:36:08 Mais malgré tout, il faut qu'ils
00:36:10 prennent conscience que ce chantier,
00:36:12 c'est un chantier qui est titanesque.
00:36:14 On a 100 000 véhicules
00:36:16 le jour, si je ne me trompe pas,
00:36:18 qui passent par ce carrefour du Rondeau.
00:36:20 Et moi, ce que je note, c'est quand même que la circulation
00:36:22 n'a jamais été coupée. Quelques nuits,
00:36:24 mais jamais en journée. Et que c'est quand même
00:36:26 une vraie prouesse d'arriver
00:36:28 à mener ce chantier sans couper
00:36:30 la circulation. Il faut se dire que
00:36:32 demain, ce sera du mieux. Moins de
00:36:34 bouchons, ce sera
00:36:36 moins de pollution aussi pour les
00:36:38 populations qui habitent à proximité
00:36:40 de cette rocade.
00:36:42 Et puis pour nous, du qualitatif
00:36:44 sur la zone du Rondeau, puisqu'il y aura beaucoup de plantations
00:36:46 apaisées,
00:36:48 des voies apaisées, urbaines.
00:36:50 - On voyait les images du tunnel que vous évoquiez,
00:36:52 ces images de travaux. C'est
00:36:54 pour quand la livraison du chantier ?
00:36:56 - Pour la semaine prochaine, 2025.
00:36:58 Ils m'ont promis qu'on couperait le ruban.
00:37:00 - Donc, les planates seront à votre disposition ?
00:37:02 C'est à la ville ensuite d'aménager, de choisir
00:37:04 ce qu'elle fera de ce nouvel
00:37:06 espace ? - On le concerte avec eux.
00:37:08 Ceux qui vont l'aménager. On a déjà travaillé
00:37:10 ces questions-là. Nous, ce qui nous importe,
00:37:12 on travaille beaucoup sur la question des îlots de chaleur
00:37:14 urbains, parce qu'on est dans une
00:37:16 agglomération, on le sait, qui est deux fois plus touchée
00:37:18 sur les questions de réchauffement climatique.
00:37:20 L'impact est deux fois plus fort chez nous.
00:37:22 Donc, ce qui nous importe,
00:37:24 c'est à chaque fois qu'on le peut
00:37:26 de travailler à la végétalisation,
00:37:28 à rendre les sables perméables.
00:37:30 Et c'est tout ce qui va être fait sur ce secteur.
00:37:32 - Il n'y aura pas de projet de construction sur ce
00:37:34 nouvel espace ? - Non.
00:37:36 Non, non, parce que la zone centrale,
00:37:38 je ne vois pas, on ne va pas construire un immeuble
00:37:40 entre deux routes, sera entièrement végétalisée.
00:37:42 - Alors, il y aura des constructions,
00:37:44 par contre, pas très loin, dans le quartier
00:37:46 de la gare, avec un projet qui s'appelle
00:37:48 Connexion. Un projet important
00:37:50 aussi, là, en termes de
00:37:52 économie et d'habitat.
00:37:54 - Oui. Connexion, puisqu'on se trouve
00:37:56 entre le centre-ville et la ville neuve des Chirolles,
00:37:58 à proximité
00:38:00 de la halte ferroviaire, que nous, on appelle gare,
00:38:02 parce qu'on souhaite que ce soit une véritable gare.
00:38:04 Elle le mérite, vu le
00:38:06 nombre de passages/jours sur cette gare.
00:38:10 Un projet
00:38:12 très mixte, avec beaucoup de
00:38:14 bureaux, 6300 m2
00:38:16 de bureaux, avec
00:38:18 du logement pour les étudiants, pour les jeunes
00:38:20 des actifs,
00:38:22 des commerces,
00:38:24 et puis une place pour cette future gare.
00:38:26 On est sur
00:38:28 un espace qui, aujourd'hui,
00:38:30 est entièrement
00:38:32 perméable. On le voit, il y a des parkings,
00:38:34 des immeubles.
00:38:36 Demain, on va aussi
00:38:38 créer de beaux espaces verts.
00:38:40 Link City
00:38:42 travaille à créer ce qu'on appelle
00:38:44 des petites forêts urbaines, c'est-à-dire
00:38:46 de grosses
00:38:48 plantations assez massives sur de petits espaces
00:38:50 d'arbres. Donc, c'est assez
00:38:52 chouette, on a hâte. - Alors, on a vu sur les
00:38:54 images que ça n'a pas encore démarré, les travaux,
00:38:56 contrairement au rondeau.
00:38:58 C'est quoi l'échéance de ce nouveau quartier
00:39:00 connexion ? - L'année prochaine.
00:39:02 - Aussi, 2025 ? - Oui, aussi. Beaucoup de choses
00:39:04 qui vont démarrer l'année prochaine, finalement.
00:39:06 Voilà, on est sur le bouclage
00:39:10 du permis. Les choses vont démarrer
00:39:12 assez rapidement, avec un
00:39:14 cadencement assez rapide sur les différents
00:39:16 îlots. - On parle régulièrement
00:39:18 dans cette émission de l'impact pour les communes
00:39:20 de la Loisane, zéro artificialisation
00:39:22 nette. Est-ce que c'est un problème pour vous
00:39:24 à Échirol ? - Pas du tout.
00:39:26 Il y a eu un classement, là, il y a quelques
00:39:28 mois, et on est plutôt
00:39:30 bon élève à Échirol.
00:39:32 Malgré les mauvaises langues,
00:39:34 ce qu'on peut entendre sur la ville d'Échirol,
00:39:36 on ne bétonne pas à Échirol.
00:39:38 À chaque fois, on essaie de rendre
00:39:40 au contraire de l'espace public.
00:39:42 C'est quelque chose qui nous tient
00:39:44 à cœur, et qui me tient à cœur
00:39:46 parce qu'on sait que ça a
00:39:48 beaucoup d'impact sur les questions de...
00:39:50 On parlait tout à l'heure d'îlots de chaleur.
00:39:52 Donc, non,
00:39:54 j'y serai extrêmement attentive à ces points-là.
00:39:56 Et, voilà,
00:39:58 développer tant que possible les espaces
00:40:00 publics verts pour les habitants et habitantes.
00:40:02 - En évoquant le nombre de logements, là, sur le
00:40:04 quartier Connexion, une centaine, il y aura du
00:40:06 logement social parmi ces nouvelles constructions ?
00:40:08 - Très peu. - Très peu ? - Très peu.
00:40:10 - Alors, la ville fait partie des
00:40:12 villes iséroises qui a le plus gros
00:40:14 taux de logements sociaux.
00:40:16 Le chiffre que j'ai trouvé, c'est 45 %.
00:40:18 Je crois que vous n'êtes pas complètement d'accord avec ce comptage.
00:40:20 - Non, parce que nous, on n'a pas
00:40:22 ce même chiffre, mais je vais l'expliquer. - C'est pas moi qui l'ai inventé.
00:40:24 - Oui, c'est les nouveaux calculs.
00:40:26 Nous,
00:40:28 pour nous, c'est 38 %, parce que dans ces 45 %,
00:40:30 sont comptés les logements spécifiques.
00:40:32 Et ce qu'on compte dans les
00:40:34 logements spécifiques, par exemple, je vais
00:40:36 donner un seul exemple,
00:40:38 c'est les maisons de retraite.
00:40:40 On a à peu près 500 lits
00:40:42 sur Échirol, on est bien dotés, mais est-ce qu'on
00:40:44 compte une chambre de maison de retraite
00:40:46 comme un logement social ? Je ne suis pas
00:40:48 certaine de ça. C'est pour ça
00:40:50 que nous, on s'arrête à 38. Après,
00:40:52 on est fiers de ça, parce que c'est le fruit
00:40:54 d'une histoire aussi, à Échirol.
00:40:56 Dès le quartier de la Vizcose,
00:40:58 qui a accueilli des populations
00:41:00 ouvrières, on a eu des quartiers
00:41:02 de logements publics
00:41:04 sur la commune. Voilà.
00:41:06 - Est-ce que ça veut dire que vous
00:41:08 avez quand même plutôt la tendance à faire baisser
00:41:10 chiffres, même si ce n'est pas 45-38, ça reste
00:41:12 bien au-delà des 25%
00:41:14 imposés par la loi ?
00:41:16 L'idée, c'est de
00:41:18 réduire, de mixer un peu plus, mais dans
00:41:20 l'autre sens, cette fois ? - Oui, on mixe.
00:41:22 On mixe beaucoup.
00:41:24 On ne va jamais à ces 25%,
00:41:26 puisque nous, on n'a pas l'obligation
00:41:28 d'y aller, finalement. Donc, on en fait
00:41:30 aujourd'hui beaucoup moins. Il est beaucoup plus diffus.
00:41:32 Aujourd'hui,
00:41:34 les choses ne se font plus de la même façon que dans les années
00:41:36 60-70. Ça, c'est évident.
00:41:38 J'aimerais quand même revenir sur ce
00:41:40 taux SRU, parce
00:41:42 que j'ai bien
00:41:44 entendu notre Premier
00:41:46 ministre dire qu'il voulait qu'on compte
00:41:48 désormais le logement intermédiaire dedans,
00:41:50 ce qui va faire encore gonfler ce chiffre-là.
00:41:52 Et moi, ce que je regrette,
00:41:54 c'est que ça ne va pas pousser les communes qui, aujourd'hui,
00:41:56 ne respectent pas la loi, à la respecter
00:41:58 demain, puisque ça va
00:42:00 artificialiser... - Elles vont
00:42:02 arriver aux 25% avec d'autres logements qui
00:42:04 ne sont pas considérés comme des logements sociaux. - Exactement.
00:42:06 Et que la question de la solidarité
00:42:08 entre les communes,
00:42:10 finalement, on s'assoit un petit peu dessus.
00:42:12 - Vous les sollicitez, ces communes, parce que
00:42:14 vous les côtoyez notamment au sein de la métropole,
00:42:16 et les communes voisines,
00:42:18 Chirol, de l'autre côté du Drac, Assessin,
00:42:20 où le taux de logements sociaux est beaucoup
00:42:22 moins élevé que chez vous. Comment
00:42:24 vous échangez entre maires
00:42:26 sur ce sujet ? - On vient de passer à la métropole
00:42:28 le PLH,
00:42:30 discuter du PLH, qui va
00:42:32 être arrêté l'été prochain,
00:42:34 et forcément, oui, c'est des sujets dont on parle,
00:42:36 où nous,
00:42:38 on n'a pas à rougir de ce qu'on a fait,
00:42:40 donc on demande un peu aujourd'hui de solidarité
00:42:42 entre les communes. Certaines
00:42:44 jouent le jeu, et c'est tant bien
00:42:46 que mal de rattraper, de remonter
00:42:48 dans ce taux. D'autres, non, préfèrent
00:42:50 payer les amendes. Et ça, je trouve ça quand même regrettable.
00:42:52 - Alors, tous ces projets
00:42:54 d'aménagement urbain, et notamment de logements
00:42:56 sociaux, sont accompagnés par les
00:42:58 bailleurs du territoire, je crois qu'il y a
00:43:00 des problèmes, et je crois qu'il y a des
00:43:02 problèmes, et je crois qu'il y a des problèmes,
00:43:04 notamment avec la mise en place de la
00:43:06 visière Habitat, ou la SDH, qui sont
00:43:08 impliqués dans les projets qui concernent
00:43:10 notamment Échirol. On a beaucoup parlé
00:43:12 de Grenoble Habitat, aussi, dans la politique
00:43:14 locale ces dernières années, j'ai envie de dire,
00:43:16 avec des débats très animés
00:43:18 au sein de la métropole, puisque la
00:43:20 ville de Grenoble avait décidé de vendre
00:43:22 sa structure publique
00:43:24 à une structure nationale,
00:43:26 à une filiale de la Caisse des dépôts et consignations,
00:43:28 aujourd'hui, on semble avoir trouvé un accord
00:43:30 entre la métro et la ville, pour que la métro
00:43:32 rachète Grenoble Habitat,
00:43:34 alors les conseillers métropolitains
00:43:36 se sont positionnés sur le sujet, donc vous avez dû
00:43:38 vous exprimer, vous étiez sur
00:43:40 quelle solution ? - Moi, je suis surtout
00:43:42 contente aujourd'hui qu'il y ait un accord entre
00:43:44 la métropole et la ville de Grenoble,
00:43:46 à mes yeux, c'est le plus
00:43:48 important. - C'était compliqué ? - Ah oui, c'était
00:43:50 des débats compliqués, des débats
00:43:52 qui, moi, en tant que maire d'Échirol, ne m'appartiennent
00:43:54 pas vraiment, donc, plutôt
00:43:56 aux maires de Grenoble,
00:43:58 mais par contre, qui m'intéressent
00:44:00 en tant que conseillère métropolitaine, et je suis
00:44:02 aujourd'hui contente qu'un accord
00:44:04 se trouve.
00:44:06 C'est le plus important pour
00:44:08 cette structure, pour la ville de Grenoble et
00:44:10 pour la métropole. - Alors, la ville de Grenoble avait mis
00:44:12 en vente Grenoble Habitat aussi pour avoir des
00:44:14 rentrées financières, puisqu'elle était en difficulté
00:44:16 au niveau de son budget,
00:44:18 Échirol est aussi
00:44:20 lourdement endettée, il y avait un rapport de la Cour
00:44:22 des comptes l'an dernier qui pointait du doigt,
00:44:24 alors vous n'êtes peut-être pas d'accord avec eux,
00:44:26 mais qui pointait du doigt
00:44:28 en tout cas la gestion
00:44:30 de la ville sur la période
00:44:32 2010-2016, si je me souviens
00:44:34 bien, vous avez dû augmenter aussi,
00:44:36 alors pas à la même hauteur que Grenoble, la taxe
00:44:38 foncière, en 2023, je crois que vous c'est 9%.
00:44:40 C'est un problème
00:44:42 pour une commune comme la vôtre, de trouver
00:44:44 des ressources supplémentaires ?
00:44:46 - Oui, c'est ce que je vous disais
00:44:48 tout à l'heure, si on n'avait pas eu de baisse de dotation
00:44:50 d'État, les communes ne se retrouveraient pas,
00:44:52 on n'est pas la seule, aujourd'hui, toutes les communes
00:44:54 rencontrent des difficultés financières.
00:44:56 - Mais toutes n'augmentent pas les impôts.
00:44:58 - Toutes n'augmentent pas les impôts, mais
00:45:00 on n'en serait pas là quand même.
00:45:02 Moi ce que je peux vous dire, parce que j'ai porté les finances
00:45:04 en tant que première adjointe,
00:45:06 c'est que la ville, chaque année, se désendette.
00:45:08 Chaque année, la ville d'Échirol se désendette.
00:45:10 Aujourd'hui, on est
00:45:12 à un taux de désendettement
00:45:14 qui est tout à fait respectable,
00:45:16 puisqu'on est en dessous des 9
00:45:18 années de désendettement,
00:45:20 ce qui est tout à fait correct,
00:45:22 puisqu'on dit que la limite est de 12 ans.
00:45:24 C'est un peu un seuil...
00:45:26 - Ils ont mal compté, à la Cour des comptes ?
00:45:28 - Non, c'est pas qu'ils ont...
00:45:30 Je ne les accuse surtout pas de ça.
00:45:32 - Lourdement d'été, c'était leur terme, je leur cherchais.
00:45:34 - Je ne les accuse surtout pas de ça,
00:45:36 mais du moins,
00:45:38 ça ne met pas en lumière
00:45:40 tout le travail qui a été mené
00:45:42 depuis 2015, le désendettement de la ville d'Échirol,
00:45:44 qui a été massif, ce désendettement.
00:45:46 Je vous encourage,
00:45:48 je ne suis pas à tous les chiffres en tête,
00:45:50 mais qui a été extrêmement important.
00:45:52 - La semaine dernière, à votre place,
00:45:54 on avait une autre élue du territoire,
00:45:56 Frédérique Pussat, qui est sénatrice
00:45:58 Les Républicains de l'Isère.
00:46:00 La tradition dans cette émission,
00:46:02 c'est la première fois que vous venez dans le QG politique,
00:46:04 c'est de demander à chaque invité
00:46:06 de poser une question à l'invité
00:46:08 de la semaine suivante. Je vous demanderai ça tout à l'heure
00:46:10 en fin d'émission. Là, on va écouter d'abord la question
00:46:12 que Frédérique Pussat vous pose.
00:46:14 - Déjà, je voulais la féliciter de cette élection
00:46:16 et lui souhaiter bon courage et bonne chance
00:46:18 parce que Échirol est une ville importante
00:46:20 et on a besoin, effectivement, que les choses se passent bien
00:46:22 sur cette commune. J'ai lu la presse
00:46:24 quand elle a été élue
00:46:26 et, chère Amandine, vous avez dit que vous souhaitiez
00:46:28 être, effectivement, le maire de tous
00:46:30 les habitants et de toutes les habitantes
00:46:32 d'Échirol, et je vous en félicite.
00:46:34 J'ai le sentiment qu'un certain nombre
00:46:36 de maires ne sont pas forcément
00:46:38 les maires de tous leurs habitants
00:46:40 et qu'ils sont plutôt, et qu'ils sont restés
00:46:42 des militants politiques. Je pense en l'occurrence
00:46:44 à la maire de Grenoble qui, à mon sens, est restée
00:46:46 un militant politique et je voulais avoir son sentiment sur le sujet.
00:46:48 - Alors,
00:46:50 vous la connaissez bien, vous siégez avec elle
00:46:52 au sein de l'Assemblée départementale.
00:46:54 - Oui, nous siégeons ensemble au Conseil départemental.
00:46:56 Eh bien, merci, chère Frédérique,
00:46:58 pour cette question.
00:47:00 Déjà, je n'ai pas de jugement
00:47:02 à porter sur la façon
00:47:04 dont les maires exercent leurs mandats.
00:47:06 Ils sont légitimes pour le faire
00:47:08 puisque, je rappelle, qu'ils ont été élus
00:47:10 par la population. - Ils sont censés représenter
00:47:12 la population. Frédérique, ça pointe un peu
00:47:14 le côté militant, le style
00:47:16 de certains maires qui pourraient jouer uniquement
00:47:18 pour leur chapelle. - Oui, mais j'ai pas
00:47:20 envie de les juger là-dessus parce que moi,
00:47:22 je préfère faire mon
00:47:24 bonhomme de chemin.
00:47:26 Après, moi, je suis issue aussi d'un parti
00:47:28 politique. Je suis communiste, fière de l'être.
00:47:30 C'est mes valeurs.
00:47:32 Je suis, comme je vous le disais,
00:47:34 très attachée au rassemblement des forces de gauche.
00:47:36 On a ensemble
00:47:38 construit un programme politique qui,
00:47:40 forcément,
00:47:42 nous ressemble.
00:47:44 Mais pour autant, moi, je le redis,
00:47:46 ce qui m'importe, c'est d'être la maire
00:47:48 de tout le monde, y compris de ceux qui ne votent
00:47:50 pas pour moi. C'est
00:47:52 important. Je souhaite accompagner
00:47:54 toute la population, être présente
00:47:56 pour eux sur toutes les interrogations
00:47:58 qu'ils peuvent avoir. - Alors, je ne sais
00:48:00 pas si c'est du militantisme, mais puisque
00:48:02 Frédérique Puissa évoque Éric
00:48:04 Piolle,
00:48:06 il est en conflit, en tout cas,
00:48:08 en désaccord fréquent
00:48:10 au sein de la majorité métropolitaine avec
00:48:12 Christophe Ferrari, qui est le président
00:48:14 de la métropole. Vous êtes dans ce groupe, donc j'imagine que
00:48:16 vous êtes aux premières loges pour voir
00:48:18 les joutes entre les deux depuis
00:48:20 quelques années. Ils sont rarement d'accord.
00:48:22 On a parlé de Grenoble Habitat, il y a le projet de
00:48:24 Câbles Urbains, il y a la mise en place de la ZFE, etc.
00:48:26 Comment vous percevez ça
00:48:28 au milieu de ce
00:48:30 groupe censé être uni dans la
00:48:32 majorité métropolitaine ? - Moi, je le regrette
00:48:34 un peu parce qu'on passe
00:48:36 beaucoup d'énergie quand même dans ces
00:48:38 guerres.
00:48:40 Moi, mon énergie, je souhaite la consacrer
00:48:42 à autre chose qu'à être dans la construction.
00:48:44 Après mon groupe, le groupe
00:48:46 CCC, on essaie d'être un peu le
00:48:48 trait d'union entre ces...
00:48:50 - Des médiateurs ? - Oui, oui,
00:48:52 de parler à tout le monde, d'être ce trait
00:48:54 d'union, de leur dire que finalement,
00:48:56 moi, ce que je dis toujours, ce qui nous rassemble
00:48:58 à gauche reste plus fort que ce qui
00:49:00 nous divise. Et que oui, forcément,
00:49:02 on va avoir des points de divergence,
00:49:04 mais est-ce grave ? Est-ce que
00:49:06 c'est pas insurmontable ? Je pense pas.
00:49:08 Je pense que dans l'intérêt des
00:49:10 citoyens et des citoyennes, il n'y a rien qui est insurmontable.
00:49:12 - Est-ce que vous avez l'impression
00:49:14 que le message est entendu ?
00:49:16 - Je sais pas.
00:49:18 Je l'espère.
00:49:20 Je suis de naturelle toujours très optimiste.
00:49:22 Je me dis toujours que
00:49:24 tout est possible. Tout est possible.
00:49:26 - J'évoquais un des points de désaccord autour de la
00:49:28 ZFE. Eric Piolle
00:49:30 voulait une application stricte et rapide
00:49:32 de cette zone à faible émission,
00:49:34 l'interdiction des véhicules polluants,
00:49:36 dans les 13 communes de l'Aglo qui en font partie.
00:49:38 Et Chirol est dans ces 13 communes.
00:49:40 Et vous étiez positionnée l'an dernier,
00:49:42 la municipalité, pour un report de cette
00:49:44 ZFE, de cette mise en place.
00:49:46 Un report de 3 ans, je crois.
00:49:48 - Oui, tout à fait, parce que
00:49:50 il faut qu'on travaille sur les questions de pollution.
00:49:52 Ça, on le nie pas.
00:49:54 On a de vrais
00:49:56 sujets à travailler. Pour autant,
00:49:58 notre préoccupation, ça a été les habitants et les habitantes.
00:50:00 Comme je l'ai dit, et Chirol,
00:50:02 classe populaire, classe moyenne.
00:50:04 Et la question du renouvellement
00:50:06 des véhicules, la question de l'accompagnement,
00:50:08 pour nous, c'était pas suffisant.
00:50:10 C'était pas suffisant
00:50:12 et on allait mettre en difficulté
00:50:14 les habitants et habitantes
00:50:16 pour aller travailler, pour
00:50:18 s'occuper de leurs enfants, pour leurs déplacements
00:50:20 quotidiens.
00:50:22 On avait mis pour nous
00:50:24 un peu la charrue avant les bœufs.
00:50:26 C'est qu'il faut penser quand même aux populations,
00:50:28 aux conséquences de nos décisions
00:50:30 pour les populations, au moment où
00:50:32 on les prend. - Alors vous avez pas été entendue
00:50:34 puisque cette zeu de feu... - Oui, mais en partie.
00:50:36 - En partie. Elle est pas temporaire, mais elle est en application
00:50:38 en tout cas. - Oui, parce qu'elle est pas permanente.
00:50:40 - Sur la grotte, elle est pas permanente. - Ça change
00:50:42 quand même beaucoup de choses.
00:50:44 Une chose essentielle, c'est que les véhicules
00:50:46 ne sont pas verbalisables sur la voie route quand ils sont
00:50:48 stationnés. Et ça, c'est important.
00:50:50 On force pas les gens au renouvellement.
00:50:52 Et moi, je souhaite, par contre,
00:50:54 très vite, qu'on travaille
00:50:56 sur la question de l'accompagnement. - Oui, parce que
00:50:58 le 1er janvier 2025,
00:51:00 si on suit le calendrier, les véhicules de critère 3,
00:51:02 là, ça commence à représenter beaucoup de véhicules.
00:51:04 - Énormément. - Des centaines
00:51:06 et des centaines rien que sur votre commune,
00:51:08 n'auront plus le droit de circuler à part quelques
00:51:10 créneaux horaires, mais n'auront...
00:51:12 - En journée, n'auront plus le droit de circuler. - Voilà, pourront plus circuler
00:51:14 en journée dans l'agglomération et dans
00:51:16 Échirol. C'est dans quelques
00:51:18 mois. Vous pensez que c'est réaliste
00:51:20 cette échéance ? - Non, je pense que
00:51:22 c'est pas réaliste parce que ça va trop vite
00:51:24 et les aides ne sont pas suffisantes,
00:51:26 même si le SMAG
00:51:28 travaille sur la question du report modal,
00:51:30 je les en remercie, et c'est d'accompagner
00:51:32 au mieux
00:51:34 les habitants, habitantes. Après,
00:51:36 voilà, il faut que l'État mette un peu
00:51:38 la main à la poche
00:51:40 pour soulager un peu
00:51:42 nos citoyens, quoi,
00:51:44 sur cette question de renouvellement des véhicules.
00:51:46 - C'est-à-dire que si, au 1er janvier
00:51:48 2025, la loi interdit
00:51:50 ces véhicules, vous demanderez à votre police municipale d'être un peu
00:51:52 indulgente sur les contrôles ? Comment ça se passera ?
00:51:54 - Vous savez,
00:51:56 la police municipale a déjà beaucoup de travail
00:51:58 - Vous allez pas les surcharger avec ça !
00:52:00 - sur les questions de quotidienneté,
00:52:02 sur les... voilà, sur les questions
00:52:04 de quotidienneté parce que ce qui leur tient à cœur, c'est
00:52:06 d'être auprès des habitants et habitantes,
00:52:08 voilà. Après,
00:52:10 oui, ça sera pas une préoccupation première,
00:52:12 je vous le cache pas. - Bon, on va finir
00:52:14 cette émission avec un peu
00:52:16 d'actualité nationale, parce qu'il y en a eu
00:52:18 cette semaine, notamment avec l'inscription
00:52:20 de l'IVG dans la Constitution,
00:52:22 on voit les images
00:52:24 de cet événement,
00:52:26 j'ai compris
00:52:28 que pour vous c'était une bonne chose, vous dites
00:52:30 bravo à Emmanuel Macron qui a
00:52:32 lancé cette initiative ?
00:52:34 - Je dis pas bravo qu'à Emmanuel Macron,
00:52:36 je dis bravo
00:52:38 à toutes et tous pour l'inscription
00:52:40 de l'IVG dans la Constitution, c'est...
00:52:42 les femmes rentrent un peu dans la Constitution,
00:52:44 pour moi.
00:52:46 C'est un point
00:52:48 très important pour moi,
00:52:50 liberté des femmes à disposer de leur corps,
00:52:52 après
00:52:54 ça règle pas le problème de fond,
00:52:56 sur la question de l'IVG. - L'accès à l'IVG ?
00:52:58 - L'accès à l'IVG, ouais,
00:53:00 parce qu'aujourd'hui on a quand même
00:53:02 15%
00:53:04 des femmes qui sont obligées de changer de département
00:53:06 pour avorter,
00:53:08 des délais d'attente qui sont parfois
00:53:10 un peu compliqués avec les délais
00:53:12 légaux d'intervention.
00:53:14 - 14 semaines aujourd'hui.
00:53:16 - Voilà, il faut rester très vigilant là-dessus.
00:53:18 Et
00:53:20 ces questions, c'est
00:53:22 très bien, je suis extrêmement fière
00:53:24 de cette inscription-là,
00:53:26 mais il faut travailler aussi les questions de fond
00:53:28 à côté. - Vous êtes très attachée
00:53:30 à l'égalité femmes-hommes,
00:53:32 et ça tombe bien parce qu'il y a une maison qui existe
00:53:34 sur la métropole, et elle est sur
00:53:36 votre commune, alors je sais pas si c'est un hasard
00:53:38 le fait que ce soit... - Ah non, c'est pas un hasard, c'est la ville des Chirolles
00:53:40 qui m'a laissé... - Qui l'avait créée avant qu'elle soit reprise
00:53:42 par la métropole ? - Oui, oui, oui, qu'elle soit reprise
00:53:44 par la métropole en fin de mandat dernier,
00:53:46 mais c'est la ville des Chirolles
00:53:48 qui a souhaité avoir une maison
00:53:50 pour l'égalité femmes-hommes
00:53:52 sur son territoire, une maison
00:53:54 unique en France pour traiter
00:53:56 de ces questions spécifiques.
00:53:58 Et Chirolles a toujours été en avance
00:54:00 sur ces questions-là, sur les questions d'égalité
00:54:02 et très sensibles à ces
00:54:04 questions-là, parce qu'elles sont majeures
00:54:06 aujourd'hui, elles sont diverses,
00:54:08 on parle des différences de salaire,
00:54:10 près de 17%
00:54:12 d'écart de salaire entre
00:54:14 hommes et femmes à travailler égale,
00:54:16 c'est quand même pas... pas normal,
00:54:18 moi ça me scandalise.
00:54:20 Et puis...
00:54:22 on travaille également toutes ces questions
00:54:24 de violence faites aux femmes.
00:54:26 Euh...
00:54:28 On reste dans une
00:54:30 société encore bien violente
00:54:32 à l'égard... bien trop violente à l'égard des femmes.
00:54:34 Une femme sur six
00:54:36 commence sa vie sexuelle
00:54:38 aujourd'hui en France sans consentement,
00:54:40 je trouve que ce chiffre il est quand même
00:54:42 impressionnant,
00:54:44 oui c'est terrible, vraiment terrible.
00:54:46 Sans parler des
00:54:48 violences sexuelles et sexistes
00:54:50 qui touchent
00:54:52 énormément de femmes
00:54:54 dans notre pays, et c'est
00:54:56 des sujets dont il faut qu'on parle.
00:54:58 Je suis très contente de la libération de la parole,
00:55:00 parce qu'aujourd'hui, bah voilà,
00:55:02 on peut en parler sereinement sur un plateau de télé.
00:55:04 Je suis pas sûre que c'était le cas
00:55:06 il y a quelques années en arrière.
00:55:08 On a vu des choses, même parler dans les médias,
00:55:10 et à visage découvert, des violences
00:55:12 qu'elles ont pu subir.
00:55:14 Pour autant, on en parle,
00:55:16 mais on n'a pas forcément l'impression qu'il y ait
00:55:18 des sanctions, des condamnations derrière.
00:55:20 La plupart du temps,
00:55:22 ces affaires, ces paroles contre paroles,
00:55:24 et aujourd'hui le système judiciaire est fait
00:55:26 en sorte que le doute profite
00:55:28 à l'accusé dans des situations
00:55:30 comme ça, est-ce qu'il faudrait inverser la donne,
00:55:32 que la parole de la femme
00:55:34 violentée ou violée
00:55:36 pour avoir une valeur supérieure
00:55:38 à celle qu'elle accuse ?
00:55:40 Je trouve qu'on progresse quand même, on a encore beaucoup de progrès à faire là-dessus,
00:55:42 sur l'écoute
00:55:44 et puis la considération de la parole des femmes
00:55:46 là-dessus, mais
00:55:48 voilà,
00:55:50 moi je reviens sur cette question
00:55:52 de consentement,
00:55:54 quand on parle des questions
00:55:56 du viol à l'échelle européenne,
00:55:58 et qu'on remet en question ces questions
00:56:00 de consentement, y compris avec
00:56:02 l'aval de la France, moi ça me fait honte,
00:56:04 voilà,
00:56:06 on a tous ces sujets-là
00:56:08 aujourd'hui
00:56:10 à travailler,
00:56:12 j'ai pas l'impression que les choses s'améliorent
00:56:14 forcément beaucoup, ou alors
00:56:16 je suis trop impatiente, mais je pense pas,
00:56:18 je pense pas.
00:56:20 - Le cinéma en ce moment est dans le
00:56:22 collimateur.
00:56:24 - Et d'ailleurs juste après, dès que je vous quitte,
00:56:26 je vais à la manifestation.
00:56:28 - Ah bah du 8 mars. - Du 8 mars, comme chaque année,
00:56:30 c'est un moment et un temps fort
00:56:32 annuel pour mettre en lumière
00:56:34 justement toutes
00:56:36 ces sujets-là.
00:56:38 - Elizabeth Bord a dénoncé
00:56:40 justement ce vendredi 8 mars,
00:56:42 un sexisme insidieux
00:56:44 en politique, régi par des codes masculins,
00:56:46 vous êtes d'accord avec
00:56:48 elle ? - Oui, encore un petit peu,
00:56:50 c'est vrai, même si j'ai de la
00:56:52 chance
00:56:54 de pouvoir retourner à Échirol
00:56:56 et d'absolument pas le sentir là-bas.
00:56:58 - Bon, je fais un
00:57:00 clin d'œil à Emmanuel Macron, que vous félicitiez
00:57:02 pour avoir inscrit
00:57:04 l'IVG dans la Constitution, moi j'ai compris que c'était
00:57:06 plus nuancé. - Oui c'est plus nuancé quand même.
00:57:08 - Et Emmanuel Macron qui a fait aussi entrer
00:57:10 au Panthéon, il y a quelques jours,
00:57:12 Missak Manouchian,
00:57:14 qui est un militant communiste arménien,
00:57:16 immigré en France, qui s'est
00:57:18 illustré par ses actes de résistance pendant
00:57:20 la Deuxième Guerre mondiale, il n'est pas rentré seul, d'ailleurs
00:57:22 il était avec sa femme,
00:57:24 c'est le couple qui a été
00:57:26 introduit au Panthéon il y a quelques jours.
00:57:28 Vous étiez présente ce jour-là.
00:57:30 - Oui j'ai été invitée par la présidence
00:57:32 de la République à assister
00:57:34 à cette pantagonisation de
00:57:36 Missak et Emeline Manouchian et ça a été
00:57:38 un moment extrêmement
00:57:40 émouvant pour moi, très fort,
00:57:42 de ces deux résistants
00:57:44 étrangers, apatrides,
00:57:46 communistes, qui
00:57:48 sont rentrés dans ce temple
00:57:50 là où...
00:57:52 Oui c'est un acte
00:57:54 extrêmement fort et puis
00:57:56 ça m'a renvoyé tout le travail que nous on mène
00:57:58 sur cette question-là à Échirol
00:58:02 puisqu'on a inauguré une rue
00:58:04 dès 1981,
00:58:06 c'était
00:58:08 Georges Queloux à l'époque,
00:58:10 qui a inauguré la première rue
00:58:12 Missak-Manouchian à Échirol et chaque
00:58:14 année nous avons une commémoration
00:58:16 pour nous rappeler aussi
00:58:18 que des étrangers
00:58:20 se sont battus pour libérer la France.
00:58:22 Et ça fait écho
00:58:24 à cette période où on a discuté de la loi
00:58:26 immigration. Ça fait écho, j'aimerais
00:58:28 que certains l'entendent.
00:58:30 - En tout cas vous aviez été précurseur à Échirol pour rendre
00:58:32 hommage à ce résistant
00:58:34 arménien qui a donné sa vie
00:58:36 pour la France.
00:58:38 Dernière mission, Amandine Demor,
00:58:40 la semaine prochaine on recevra Christophe Ferrari,
00:58:42 le président de la Métropole dont on a parlé dans cette
00:58:44 émission. Je vais vous demander de regarder
00:58:46 la caméra en face de vous et puis de lui poser
00:58:48 une question. - Très bien.
00:58:50 Cher Christophe,
00:58:52 cher président de la Métropole,
00:58:54 comme je l'ai dit, la Métropole
00:58:56 accompagne les communes
00:58:58 dans les questions de grands projets
00:59:00 qu'elles portent. Sans la Métropole
00:59:02 elles ne pourraient pas les voir aboutir. On a
00:59:04 beaucoup discuté de la question de la rénovation des villes neuves
00:59:06 mais je pense aussi
00:59:08 aux questions des transports en commun,
00:59:10 des mobilités. D'ailleurs on attend
00:59:12 avec impatience la prolongation de la ligne
00:59:14 E sur Échirol. Et je sais
00:59:16 pouvoir compter sur votre soutien là-dessus.
00:59:18 Mais j'avais une question à vous poser sur
00:59:20 la question de la proximité, proximité
00:59:22 avec les métropolitains et les métropolitaines.
00:59:24 Je sais que vous y êtes
00:59:26 extrêmement attaché et comment
00:59:28 comptez-vous améliorer ça
00:59:30 dans les années à venir ?
00:59:32 - Eh bien merci Amandine Demor.
00:59:34 Christophe Ferrari vous répondra
00:59:36 la semaine prochaine. Il sera l'invité du
00:59:38 QG qui est diffusé chaque vendredi à 21h15,
00:59:40 le samedi à 9h15, le dimanche
00:59:42 à 17h30. Et vous pouvez revoir toutes nos émissions
00:59:44 en ligne en replay sur
00:59:46 telegrandop.net. Merci d'être venue. - Merci à vous.
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