Alors que son parti, devenu incontournable dans la vie politique française, est donné grand gagnant des prochaines élections européennes, Alexis Jolly, le seul député RN de l'Isère commente l'actualité de la semaine.
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00:00 (Générique)
00:18 Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé-Grenoble, avec chaque semaine un élu du territoire
00:25 dont les décisions impactent directement notre vie quotidienne. Aujourd'hui, je reçois Alexis Joly. Bonjour.
00:30 Bonjour.
00:31 Vous êtes le député de l'ISER pour le Rassemblement national, seul député RN du département.
00:38 Vous êtes également élu au Conseil régional. Vous êtes le plus jeune parlementaire ISER-Oie, 33 ans.
00:44 Ça ne changera pas normalement jusqu'à la fin du mandat. Vous avez été élu en juin 2022 sur la 6e circonscription de l'ISER.
00:52 C'est la plus au nord du département. On la voit sur cette carte. Ça englobe Bourgogne, Algiers, Crémieux, Morestel.
00:59 Comment ça s'est passé, cette première année dans cette circonscription ?
01:03 Je dirais qu'il a fallu un petit temps d'adaptation parce que c'est un bouleversement dans une vie.
01:07 Évidemment, lorsqu'on a la trentaine et qu'on a une vie professionnelle qui est existante, il a fallu s'adapter et donc trouver un rythme.
01:17 C'est ce que j'ai fait. C'est vrai qu'on s'est, avec mon équipe, jetés tout de suite dans cette mission-là que les Français m'ont confiée,
01:24 à savoir d'abord être présent sur le terrain le plus possible parce que ma prédécesseur était assez absente.
01:33 Il a fallu montrer aux habitants de la circonscription qu'ils nous ont fait confiance.
01:36 C'est bien qu'un député, c'est aussi quelqu'un qui leur ressemble, quelqu'un qui est proche du terrain.
01:40 Et donc on a cessé depuis un an de sillonner le territoire, d'aller à la rencontre des entrepreneurs, des associations, des gendarmes, des pompiers, des habitants.
01:50 On reçoit beaucoup de monde dans notre permanence pour venir les aider.
01:53 Et puis évidemment, c'est aussi un travail parlementaire important à Paris avec toutes les nombreuses lois qui ont été portées par le gouvernement depuis un an.
02:02 La réforme des retraites, la loi immigration, la loi pouvoir d'achat tout de suite au mois de juillet 2022, qui nous a pris beaucoup de temps.
02:10 Et puis effectivement, tous les rapports que j'ai dû aussi porter dans le cadre de la Commission des affaires étrangères.
02:18 Donc c'est beaucoup de travail, effectivement. Et voilà, c'est un rythme à prendre.
02:23 Mais je crois qu'il faut quand même être dynamique et il faut faire sa jeûne.
02:28 Donc j'ai un peu de mal, effectivement, à comprendre comment est-ce que font les plus anciens pour s'accrocher à leur siège.
02:34 – On reparlera peut-être dans 30 ans. – Je ne pense pas.
02:38 – En tout cas, ce territoire, c'est un territoire très rural.
02:43 Vous avez même retroussé les manches à l'automne dernier pour aller faire les vendanges du côté de Bourguingélieu, je crois.
02:51 – Oui, effectivement. Ah oui.
02:53 – Ce n'est pas une tenue habituelle de député.
02:55 – Non, mais écoutez, moi, je suis quelqu'un de terrain.
02:58 J'aime être à la proximité, j'aime être au contact des gens parce que je crois que je leur ressemble.
03:03 Et ils le savent. Et c'est important pour moi que de montrer qu'un député,
03:08 finalement, c'est aussi quelqu'un qui leur ressemble.
03:11 Je crois que beaucoup de gens prennent la grosse tête lorsqu'ils font de la politique.
03:15 Moi, c'est l'inverse. Je crois que j'ai dégonflé.
03:17 Et je me mets un point d'honneur, justement, à aller au plus près des gens pour d'abord les écouter
03:23 et pour faire remonter, effectivement, leurs problématiques.
03:26 Et c'est vraiment le plus important pour moi.
03:28 – Alors, vous semblez à l'aise sur le terrain.
03:30 Est-ce que c'est la même chose quand vous êtes dans l'hémicycle à l'Assemblée nationale ?
03:33 Ou là, c'est beaucoup plus solennel ? On ne rentre pas en short, a priori ?
03:35 – Ah non, non, on ne rentre pas en short.
03:37 Et vous voyez, voilà, je pense que tout le monde a remarqué, effectivement,
03:41 que je sais aussi m'adapter à toutes les situations et que je porte la cravate à l'Assemblée nationale.
03:49 C'est un travail différent, mais pour lequel je suis aussi habitué depuis quasiment maintenant…
03:55 depuis 10 ans que je fais de la politique désormais.
03:57 Je crois que je suis parfaitement aussi à l'aise à la tribune ou dans les rangs de l'Assemblée
04:02 pour porter les propositions que nous défendons. Et c'est tout.
04:07 – Bon, là, vous interpelliez celui qui allait devenir le futur Premier ministre,
04:12 qui était à l'époque ministre de l'Éducation.
04:15 C'était une question sur l'islamisation de la société.
04:17 On y reviendra peut-être tout à l'heure.
04:19 Vous évoquiez les dossiers que vous avez portés.
04:22 Au cours de l'année, vous avez proposé plusieurs projets de loi.
04:25 Un sur la limitation des frais bancaires. Qu'est-ce que ça a donné ?
04:29 – Eh bien, ça n'a pas donné grand-chose, parce qu'en réalité,
04:32 une proposition de loi, elle est plus symbolique qu'autre chose,
04:35 malgré le fait qu'on ait le droit de présenter ce qu'on appelle une niche.
04:38 C'est-à-dire que pendant une journée à l'Assemblée nationale,
04:41 chaque groupe a la possibilité de présenter en moyenne 4 ou 5 propositions de loi.
04:46 La mienne n'avait pas été retenue par mon groupe,
04:49 parce qu'il y avait des dossiers, des propositions plus importantes
04:53 qui répondaient de manière plus pertinente aux problématiques des Français.
04:58 Ce qui n'en reste pas moins quand même que ma proposition de loi
05:00 a été co-signée par un certain nombre de collègues,
05:03 je crois même par des membres d'autres partis.
05:05 Et donc cette proposition de loi, elle visait justement
05:09 à rendre du pouvoir d'achat aux Français,
05:12 en limitant les AGO que paient les Français tout au long de l'année,
05:16 parce que je crois que ça représente 5 ou 6 milliards d'euros pour les banques,
05:20 des bénéfices nets pour elles,
05:22 alors que les Français ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
05:25 Donc j'ai proposé qu'on limite ces AGO à 1 euro par opération.
05:30 Je crois qu'aujourd'hui ça tourne entre 7 ou 8 euros par opération,
05:33 ce qui est profondément scandaleux, parce que lorsque les gens sont à découvert,
05:36 ils n'ont plus d'argent sur le compte, et on leur prend encore 8 euros par opération.
05:40 Moi ce que je souhaite faire, c'est travailler sur ces questions de pouvoir d'achat.
05:45 J'ai fait une autre proposition de loi pour lutter contre la "shrinkflation".
05:49 C'est ce phénomène en réalité où les industriels diminuent la quantité dans un produit,
05:56 et parfois augmentent le prix de ce produit,
05:58 ce qui est profondément scandaleux, parce qu'on connaît les habitudes des consommateurs.
06:01 Ils ne regardent pas forcément les étiquettes, ils sont habitués à un produit,
06:04 donc par automatisme ils vont aller acheter ce produit-là.
06:07 Et c'est encore une fois une proposition de loi pour rendre du pouvoir d'achat aux Français.
06:11 Je me mets un point d'honneur d'ailleurs à défendre le pouvoir d'achat des Français,
06:15 parce qu'on sait très bien que c'est la première préoccupation des Français.
06:18 Dans ma circonscription, je le vois tous les jours, des habitants qui ont du mal à vivre,
06:22 qui ont du mal à payer leur loyer, à nourrir leurs enfants, à se déplacer,
06:25 à mettre de l'essence pour aller au travail, pour aller se soigner, pour aller voir leur famille.
06:29 Et c'est un point d'honneur pour moi de défendre le pouvoir d'achat des Français.
06:32 Je vois par ailleurs d'autres députés, notamment Élodie Jacquie-Laforge,
06:36 qui est vice-présidente de l'Assemblée nationale, qui a fait une proposition de loi.
06:40 Sa proposition de loi, c'est pour rendre légal le compostage des corps humains.
06:46 Voilà, donc on est totalement dans la déconnexion des problématiques des Français.
06:51 Voilà, donc chacun tirera le bilan de ses députés.
06:56 – La shrinkflation, je ne sais pas si je l'ai bien prononcé.
07:00 – Ou la réduflation en français.
07:01 – La réduflation en français, ce projet de loi, il a réussi à aboutir ?
07:05 – Il n'a pas abouti, parce qu'en réalité, lorsque j'ai fait cette proposition de loi,
07:09 d'ailleurs j'ai été le premier député à la faire,
07:11 Elisabeth Borne, au mois de septembre, je crois, avait annoncé dans la foulée
07:16 une grande proposition de loi pour lutter justement contre ce phénomène
07:21 et pour en fait rendre aussi du pouvoir d'achat aux Français.
07:23 Et à ma connaissance, ce projet de loi qui est émané du gouvernement
07:29 n'a pas été mis en proposition à l'Assemblée nationale.
07:32 Donc aujourd'hui, il n'y a rien qui est fait pour lutter contre la shrinkflation.
07:36 – Vous êtes membre aussi de la Commission des affaires étrangères
07:39 à l'Assemblée nationale, qui est une commission importante.
07:41 Alors les sujets internationaux n'ont pas manqué cette année,
07:45 ils sont toujours d'actualité en ce moment, avec plusieurs conflits que l'on connaît.
07:50 Vous étiez abstenu l'an dernier sur une résolution soutenant l'Ukraine
07:54 et condamnant la Russie.
07:56 Un an après, est-ce que votre position a évolué ?
07:59 – La position n'a pas évolué parce que vous savez, dans cette problématique,
08:04 il n'y a pas les gentils et les méchants.
08:07 Évidemment, il faut condamner l'agression russe de l'Ukraine,
08:12 mais la situation est beaucoup plus complexe qu'on ne le croit.
08:16 Et puis, si nous nous sommes abstenus sur ce dossier-là,
08:20 c'est parce qu'en réalité, derrière, les personnes qui ont pensé ce texte
08:24 voulaient faire adhérer l'Ukraine à l'Union européenne et ensuite à l'OTAN,
08:28 ce qui n'est pas possible en réalité parce que l'Ukraine est en guerre.
08:32 Et si l'Ukraine vient adhérer aujourd'hui à l'OTAN,
08:36 ça veut dire que tous les partenaires de l'OTAN doivent entrer en guerre
08:40 pour aider aux côtés de l'Ukraine contre la Russie.
08:43 C'est évidemment quelque chose qui est impensable.
08:46 Nous considérons que la France doit œuvrer justement à la paix
08:49 et non pas armer l'Ukraine pour précipiter davantage ces deux nations dans la guerre.
08:55 – Donc le soutien à l'armée ukrainienne qui est en discussion
08:58 dans beaucoup d'États aujourd'hui en Europe, vous ne le portez pas ?
09:03 – Je pense qu'on peut aider l'Ukraine en leur proposant des armes défensives
09:07 mais pas des armes d'attaque comme l'a fait la France.
09:11 On a donné, et pas vendu, on a donné d'abord de nombreux canons César par exemple,
09:16 on a donné un certain nombre d'armements qui visaient finalement à combattre
09:23 et non pas à se défendre.
09:25 Et je crois qu'on participe donc à l'escalade des violences.
09:28 C'est vrai que ce conflit a été un petit peu éclipsé par la guerre au Proche-Orient
09:33 entre l'Israël et la Palestine.
09:37 Mais il n'en reste pas moins qu'il est aux portes de l'Europe
09:42 et qu'il a des conséquences effectivement sur les prix du gaz, sur les prix des céréales.
09:48 Mais encore une fois, ce n'est pas si facile que ça.
09:51 Je veux dire, on sait très bien que l'Amérique, les États-Unis derrière,
09:57 souhaitent racheter des terres agricoles, ce n'est pas pour rien.
10:00 On sait très bien que des pays font pression pour que l'Europe
10:05 ne participe plus aux échanges commerciaux en termes de gaz avec la Russie.
10:11 On veut faire couler l'économie russe et alors qu'en fait,
10:15 au résultat c'est qu'au bout de deux ans, l'économie russe se porte mieux
10:18 qu'avant avec les sanctions européennes.
10:21 Donc vous voyez, ce n'est pas tout à fait ce qu'on nous raconte tous les jours.
10:26 – Alors il y a peut-être moins d'enjeux économiques dans l'autre conflit
10:28 que vous avez cité entre l'Israël et la Palestine, la bande de Gaza.
10:33 Là aussi, la classe politique française est un peu divisée
10:36 sur ce qu'il faudrait faire ou quel camp soutenir.
10:39 Quelle est la position du Rassemblement national ?
10:41 – La nôtre, elle n'a pas dévié depuis le 7 octobre,
10:45 c'est-à-dire que la Palestine, en tout cas le Hamas, a fait un attentat en Israël,
10:52 a tué je crois plus de 1000 personnes, peut-être même 2000,
10:56 et que le Hamas est un groupe terroriste qui est reconnu comme tel
11:00 par tous les pays dans le monde et que, effectivement,
11:04 il faut soutenir Israël dans cette agression
11:10 qui a provoqué effectivement beaucoup d'émotions à travers le monde,
11:15 y compris en France.
11:18 Et donc, j'ai du mal à comprendre les certains responsables politiques
11:23 qui finalement sont un petit peu…
11:27 qui n'osent pas nommer les choses et qui au contraire défendent des groupes terroristes.
11:31 C'est le cas de la France Insoumise qui n'a pas voulu appeler un chat un chat
11:35 et qui a tortillé, je ne dirais pas le mot,
11:39 mais pour éviter de condamner fermement les attaques terroristes du Hamas
11:43 qui ont provoqué, qui ont causé la mort de plus de 40 Français, je crois.
11:48 Et puis plus d'un millier de civils.
11:50 Mais de l'autre côté, aujourd'hui, on en est à plus de 20 000 civils tués dans la bande de Gaza.
11:55 Beaucoup de femmes, beaucoup d'enfants qui ne sont pas directement concernés par…
11:59 Encore une fois, en géopolitique, il n'y a pas…
12:01 Vous assumez ces dégâts collatéraux, entre guillemets ?
12:03 Pardon ?
12:04 Vous assumez ces dégâts collatéraux ?
12:05 Non, moi, je n'ai pas à assumer quoi que ce soit.
12:07 Je n'ai pas à assumer que le gouvernement politique n'est pas responsable,
12:10 ni mon gouvernement politique n'est pas responsable
12:12 de la réponse israélienne à cette attaque terroriste.
12:14 Mais vous les comprenez ?
12:15 Mais effectivement, il y a 20 000 morts en face.
12:17 Et c'est vrai qu'on peut se poser la question des nombres de civils
12:21 qui ont été tués par des bombardements,
12:23 qui ont frappé, soit volontairement ou involontairement, des hôpitaux ou des écoles.
12:28 Je ne suis pas sûr, effectivement, que cela soit acceptable.
12:32 Et encore une fois, c'est tout l'intérêt de la diplomatie française
12:35 que devrait à la paix dans le monde, et notamment dans le Proche-Orient.
12:39 Est-ce qu'il faut permettre à la population de Gaza
12:42 de quitter son pays, son territoire, pour éviter les bombes ?
12:45 Oui, je pense que n'importe quelle population doit pouvoir fuir les combats
12:50 et être reçue, être accueillie, alors non pas en Europe,
12:54 mais par les pays qui sont culturellement proches,
12:57 qui ont la même culture que Gaza, justement.
13:05 Je pense à l'Egypte, par exemple, je pense au Liban, à la Jordanie.
13:10 Ce n'est pas très partant dans ce sujet.
13:12 Ils ne sont pas chauds pour ça, mais la France ne peut pas accueillir pour le coup.
13:16 La politique internationale, en tout cas, a été éclipsée ces dernières semaines
13:20 par ce qui se passe au gouvernement, et notamment par le remaniement.
13:23 Le chef de l'ATA a pris la parole cette semaine pour répondre aux questions des journalistes.
13:28 Est-ce que vous l'avez écouté ?
13:29 Non, j'ai regardé des replays, parce que j'étais à l'Assemblée, je crois, mardi soir.
13:35 Oui, c'est ça. Mais qu'est-ce qu'il en est ressorti ?
13:38 Peu de choses, en réalité. On continue avec...
13:43 En fait, le président de la République ne prend pas conscience
13:46 des dégâts qu'il cause en France.
13:48 Il ne prend pas conscience de la colère des Français
13:51 et de la désaffection, de la désapprobation que les Français lui portent.
13:57 Il souhaite continuer comme cela.
13:59 Il continue de stigmatiser encore le Rassemblement national
14:03 en expliquant que nous sommes le parti des mensonges, etc.
14:06 Alors que c'est son mouvement politique, c'est sa présidence
14:10 qui a fait croire qu'ils allaient pouvoir résoudre les problèmes des Français
14:13 et qui, en fait, les ont aggravés
14:15 et qui ne défendent pas les intérêts des Français
14:18 mais défendent les intérêts des puissants, des plus gros, des oligarques.
14:22 Et c'est ce qui pose problème aujourd'hui au président de la République,
14:26 c'est de se rendre compte qu'aujourd'hui, nous sommes ultra populaires,
14:30 j'allais dire quasiment majoritaires, en réalité, dans l'opinion des Français
14:34 et que nous allons arriver au pouvoir en 2027.
14:38 Et il continue d'essayer de faire cuisiner cette recette
14:43 de la diabolisation envers le Rassemblement national
14:46 qui ne fonctionne pas, qui n'imprime pas.
14:48 Alors il essaie pour cela de changer un certain nombre de ministres de postes.
14:51 Il essaie de remonter les manches en expliquant qu'il faut combattre
14:56 le Rassemblement national sur le terrain, sur nos idées, etc.
14:59 Mais en réalité, il nous rend service.
15:01 – Alors il a changé un poste important, c'est le poste de Premier ministre,
15:04 avec l'arrivée de Gabriel Attal, 34 ans, plus jeune Premier ministre
15:10 de l'histoire de la République française, à peu près le même âge.
15:15 Là on le voit lors d'une visite ici en Isère il y a quelques années,
15:20 sans remettre en doute ses compétences, certains pointent le manque d'expérience de vie
15:25 pour occuper un tel poste à cet âge-là, qu'est-ce que vous en pensez ?
15:28 – Alors d'abord je ne crois pas que l'âge soit, doit être un élément à mettre en avant.
15:35 Je veux dire, ce n'est pas parce qu'on a 30 ans
15:37 qu'on est forcément meilleur ou moins bon qu'un autre.
15:40 Je crois que tous ceux qui nous ont dirigés, et qui n'ont pas la trentaine,
15:43 qui ont souvent le double, n'ont pas brillé par leurs résultats.
15:47 Vous dire que Gabriel Attal, il faut lui laisser sa chance, bien sûr,
15:52 mais je n'ai pas le sentiment, je ne crois pas qu'il va faire changer
15:58 les choses positivement pour les Français.
16:00 D'ailleurs la première annonce qui va être faite, c'est au 1er janvier,
16:03 donc ça va être d'augmenter les tarifs d'électricité de 10%.
16:07 – Le 1er février.
16:08 – Le 1er février bien sûr.
16:09 C'est une décision du gouvernement d'augmenter la taxe sur l'électricité.
16:13 Ce n'est même pas lié au prix de l'électricité, c'est vraiment une décision d'augmenter.
16:17 – Ils reviennent à la norme.
16:18 – Ils reviennent à la norme parce qu'ils avaient baissé,
16:20 mais ils augmentent donc cette taxe qui était à 20%, elle l'augmente à 10%,
16:24 ce qui va rapporter dans les caisses de l'État, je crois, à 5 ou 6 milliards d'euros.
16:27 Voilà, Gabriel Attal, c'est ça en réalité, c'est de continuer la feuille de route
16:33 du Président de la République, c'est de continuer les actions qui ont été menées
16:36 par ses prédécesseurs, qui sont d'ailleurs dictées et imposées par l'Union européenne.
16:41 Et citez-moi quelque chose qui vous a retenu votre attention de Gabriel Attal
16:48 dans les postes qu'il occupait précédemment.
16:51 On ne se rappelle pas de lui en tant que…
16:54 quand il a mis en œuvre le service national universel,
16:57 on ne se rappelle pas de lui pour avoir baissé les impôts,
17:00 pour avoir mieux géré les comptes publics lorsqu'il était ministre du budget.
17:04 Il n'a pas spécialement brillé en 6 mois, à part avoir annoncé,
17:08 avoir fait une annonce sur la baïa en tant que ministre de l'Éducation.
17:14 Je pense qu'il a un petit peu mis un peu surcôté, un peu survendu
17:18 par rapport à ce qu'il a produit comme résultat.
17:20 Et malheureusement, je crois qu'il n'y a rien à attendre de son action
17:24 en tant que Premier ministre. On va lui laisser sa chance quand même.
17:26 Mais ce que je peux vous dire, c'est que par rapport à d'autres ministres,
17:29 c'est quelqu'un qui reste assez agréable.
17:31 Vous évoquiez son ancien poste à l'Éducation nationale.
17:35 Ça a causé un peu le faux départ de ce gouvernement,
17:38 le ministère de l'Éducation nationale, avec la polémique engendrée
17:41 par sa remplaçante Amélie Oudea Castera, qui s'est mis en une phrase
17:45 tout le corps enseignant et même un peu plus à dos.
17:49 Une polémique qui dure encore aujourd'hui et qui fait ressortir
17:53 sur le devant de l'actualité le financement de l'école privée.
17:56 On s'est rendu compte que certaines écoles privées parisiennes
17:59 pouvaient recevoir plus d'argent public par tête d'élève
18:01 que des établissements publics. Ça vous a choqué ?
18:05 Moi, ce qui me choque, si vous voulez, c'est non pas le fait
18:08 que la ministre de l'Éducation ait placé ses enfants dans le privé.
18:13 Je crois qu'il y a 6 millions d'élèves qui se sont scolarisés dans le privé.
18:18 En réalité, ce n'est pas un scoop que des Français mettent leurs enfants
18:24 dans du privé. Simplement, c'est la justification qui est extrêmement maladroite.
18:28 C'est clairement une faute politique de se justifier de cette manière-là.
18:32 Mais ce qui me choque aussi, c'est le fait de monter en épingle
18:38 une affaire comme celle-ci, de traîner dans la boue une femme, son mari et ses enfants
18:43 dans une espèce de polémique qui, en réalité, est surfaite encore une fois.
18:48 Moi, je l'ai vue mardi après-midi aux questions gouvernement.
18:52 C'est vrai que c'est accablant, c'est même un petit peu choquant.
18:56 On compatit vraiment à la violence des propos qui sont faits contre une femme
19:00 qui finalement n'a rien fait de mal, qui s'est un peu mal justifiée,
19:04 qui a du mal à se dépatouiller d'une situation dans laquelle elle s'est mise, c'est sûr.
19:08 Mais je veux dire, on est à Grenoble, il y a un certain nombre de lycées privés,
19:13 de collèges privés où beaucoup de gens mettent leurs enfants.
19:17 Maintenant, ce qui est le plus choquant aussi dans cette histoire,
19:21 c'est les donneurs de leçons, pour le coup, qui expliquent
19:25 qu'ils mettent leurs enfants dans du privé et qui nous expliquent
19:30 que l'école publique, en réalité, était quelque chose de bénéfique.
19:37 Je ne sais pas comment expliquer ça, mais les grands donneurs de leçons
19:43 qui placent leurs enfants dans du public parce qu'ils vantent effectivement
19:49 le fonctionnement de cette école-là, il ne faut pas oublier
19:53 que dans un certain nombre d'établissements scolaires,
19:56 l'école publique est extrêmement difficile.
19:59 On sait que les résultats sont catastrophiques.
20:01 On l'a vu, le classement PISA qui voit la chute du niveau des élèves.
20:05 Moi, qui ai été élu dans une commune où il y a des grandes difficultés,
20:11 on sait très bien que ce n'est pas un scoop que de dire que le niveau n'est pas le même
20:14 entre une école publique dans les quartiers que dans un privé.
20:19 On verra si la polémique retombe. En tout cas, Gabriel Attal a refusé
20:24 le vote de confiance au Parlement. Vous n'aurez pas à vous prononcer,
20:27 même si là, vous me dites, on lui laisse le gage des premiers mois.
20:32 Vous auriez voté la confiance si ça avait été d'actualité ?
20:36 Je n'ai pas la réponse. Je ne sais pas. A priori, non.
20:40 Mais pourquoi ? Je sais. A priori, non.
20:44 Mais je pense quand même qu'il faut laisser le bénéfice du doute.
20:48 Laisser sa chance. Laisser sa chance, bien sûr.
20:50 Il n'a pas encore annoncé quoi que ce soit, à part cette augmentation des tarifs de 10 %,
20:55 ce qui est vraiment problématique. Mais on aura l'occasion, je pense,
20:58 de le sanctionner dans les prochains mois.
21:01 Il y aura une motion de censure d'ailleurs la semaine prochaine,
21:04 déposée par la France Insoumise. C'est l'occasion aussi de...
21:08 Ça peut être l'occasion de la voter. Je ne sais pas quelle est la position
21:11 de mon groupe sur cette question-là.
21:13 En tout cas, ce remaniement marque aussi un coup d'arrêt dans la carrière
21:16 d'un député iséraux, Olivier Véran, qui après 4 ans de bons et loyaux services
21:21 en tant que ministre de la Santé et puis porte-parole du gouvernement,
21:25 n'a pas été conservé dans l'équipe. Il va redevenir député de l'ISER.
21:29 Dans son discours de passation de pouvoir la semaine dernière,
21:32 il a rappelé que même s'il quittait le gouvernement,
21:34 la lutte contre l'extrême droite restait sa priorité.
21:37 Un poison pour la démocratie, a-t-il expliqué.
21:40 Vous allez le retrouver chez vous, contre vous, ici en ISER,
21:45 maintenant qu'il redevient simple député ?
21:47 Probablement. En tout cas, ma priorité, c'est le bien-être des Français,
21:51 c'est la lutte contre la baisse du pouvoir d'achat, contre l'inflation,
21:54 contre l'immigration, contre l'insécurité.
21:58 Voilà, c'est ça ma lutte principale, ma première priorité.
22:01 Ce n'est pas de lutter contre un adversaire politique,
22:04 même si Olivier Véran, il faut bien le dire, est un adversaire politique.
22:08 C'est l'homme du pass sanitaire, c'est l'homme de la vaccination obligatoire,
22:16 c'est l'homme du mensonge, c'est l'homme de la manipulation.
22:20 Donc aucune leçon à recevoir d'Olivier Véran, et c'est tout.
22:26 Vous évoquez l'immigration, vous avez voté, avec lui d'ailleurs,
22:32 la loi immigration intégration fin décembre.
22:35 Pourtant, quelques jours avant, vous vous félicitiez,
22:38 vous le Rassemblement national, du rejet d'un texte marqué par l'irresponsabilité
22:43 et la poursuite du chaos migratoire.
22:45 C'était les paroles du communiqué de presse, c'était au moment de la motion de rejet.
22:50 Donc on ne comprend pas très bien comment, quelques jours après,
22:52 vous pouvez changer d'avis.
22:54 En fait, ce n'est pas si compliqué que ça.
22:56 J'ai effectivement moi-même voté la motion de rejet préalable de ce texte
22:59 à l'Assemblée nationale.
23:01 Et en réalité, lorsqu'il a été renégocié, enfin lorsqu'il est passé en commission mixte paritaire,
23:06 donc c'est une commission qui réunit 7 sénateurs, 7 députés, qui font un micmac,
23:10 il en est ressorti en réalité un texte qui valide un certain nombre de nos thèses.
23:15 Imaginez quand même que pour la première fois,
23:18 alors même si ce n'est pas marqué noir sur blanc,
23:20 mais on parle de préférence nationale.
23:22 C'est quelque chose dont on se bat et que nous défendons depuis 20 ans, 30 ans.
23:28 J'ai même des amis qui ont été mis en examen parce qu'ils défendaient la priorité nationale.
23:32 Et aujourd'hui, dans un texte de loi, validé par le gouvernement et négocié aussi par les LR,
23:38 on valide nos thèses.
23:39 Mais c'est quelque chose de surréaliste, d'incroyable,
23:41 parce qu'on nous combat, on nous traite d'extrême droite,
23:44 comme nous le verrons à longueur de journée, alors qu'en fait, ils valident nos thèses.
23:47 Donc ça veut dire que ce que nous disons depuis des années,
23:49 c'est à la fois attendu par les Français,
23:52 mais en réalité tout le monde revient à ce que nous disons
23:55 et qu'on apparaît aujourd'hui comme le centre gravitationnel de la politique française.
23:59 Donc c'est une de ces raisons qui nous a poussés à soutenir ce texte-là,
24:03 parce que sur certains éléments, il va dans le bon sens.
24:08 Ce texte, effectivement, issu de la commission mixte paritaire,
24:11 était plus dur, on va dire, que celui qui était présenté à l'Assemblée,
24:14 mais moins dur que celui qui avait été présenté initialement au Sénat
24:17 et pour lequel les sénateurs RN avaient également voté contre.
24:20 Je ne me rappelle pas de cette information-là, pour le coup.
24:23 – Je vous la confirme, que le Sénat avait voté contre, enfin les sénateurs RN.
24:27 Donc il n'y a pas un peu de tactique politique quand même dans ces votes à l'Assemblée et au Sénat ?
24:32 – La tactique politique, elle est aussi du côté des LR à l'Assemblée, d'abord au Sénat,
24:37 parce que les LR, ils sont là… – On n'empêche pas l'autre.
24:39 – Oui, bien sûr, vous avez raison, tout le monde quand on fait de la politique,
24:43 effectivement, on est aussi dans une tactique politique, bien sûr.
24:48 Mais les LR sont quand même assez drôles,
24:50 parce qu'au Sénat, ils votent des propositions qui rejoignent pour le coup 100% du programme du RN.
24:57 Parce qu'en réalité, ils savent qu'ensuite, le texte passe à l'Assemblée,
25:00 mais que ces propositions seront rejetées.
25:03 Ça a été le cas d'ailleurs à l'Assemblée, les propositions, si le texte avait été voté.
25:08 D'ailleurs, quand il est passé en commission des lois à l'Assemblée nationale,
25:13 il a été dénué de tout.
25:14 On est revenu sur l'AME, on est revenu sur la préférence nationale, on est revenu sur tout.
25:18 Donc c'est un petit coup de com' de la part des sénateurs LR,
25:20 de se dire "ah, on va jouer les gros bras".
25:22 Et lorsqu'on sait qu'en fait, les députés LR, eux-mêmes,
25:25 ne validaient pas les thèses portées par les sénateurs LR au Sénat.
25:30 Donc eux aussi, ils jouent un double jeu quand même, qui est assez malicieux.
25:37 Et donc en réalité, on a accouché d'un texte qui valide une partie de nos thèses.
25:42 Et donc il fallait soutenir ce projet de loi,
25:45 qui d'ailleurs, lorsqu'on écoute les Français, le Rassemblement national,
25:50 j'allais dire sort gagnant de cette séquence politique,
25:55 mais je crois que le terme n'est pas le bon,
25:56 mais en tout cas les Français reconnaissent la victoire idéologique du RN.
26:01 – Victoire idéologique, c'est le terme qui a été employé à cette occasion.
26:03 Vous citiez l'AME, qui était effectivement supprimée dans le texte du Sénat,
26:08 et puis qui finalement n'est plus supprimée dans la version définitive
26:11 qui a été adoptée par les députés.
26:14 Ça j'imagine que vous le regrettez.
26:17 L'aide médicale d'État est souvent décriée par le RN.
26:20 – Bien sûr, ça coûte je crois plus d'un milliard d'euros chaque année.
26:23 – Et ça aide aussi une population très précaire.
26:25 – Oui, oui, mais ce que nous souhaitons, c'est une aide médicale d'urgence.
26:27 Nous pourrions évidemment soigner les immigrés qui sont dans le besoin.
26:31 Évidemment, on ne laisse pas les gens comme ça, c'est important de les soigner.
26:35 Mais est-ce que l'AME doit servir à refaire les dents des immigrés ?
26:41 Je ne le crois pas.
26:43 Donc cette AME, on rediscutera de l'AME dans les prochains mois à l'Assemblée nationale
26:49 puisque lors de cette commission mixte paritaire,
26:52 les LR ont obtenu effectivement un débat sur cette AME par Elisabeth Borne.
26:59 Maintenant qu'elle n'est plus Première ministre, est-ce que ce débat va avoir lieu ? Je ne sais pas.
27:02 En tout cas, si ce débat a lieu, nous nous demandons la suppression de l'AME, bien sûr.
27:05 Comme nous le demandons d'ailleurs depuis 20 ans peut-être.
27:10 Dans les dossiers liés à cette loi, il y avait la régularisation ou pas, d'ailleurs, des travailleurs sans papier.
27:16 Il y a aussi un principe de réalité, la main-d'œuvre étrangère, même illégale, est utile pour une partie de l'économie française.
27:24 En tout cas, c'est ce que certains chefs d'entreprise ont porté pendant ces semaines de débat.
27:30 Moi, j'ai du mal avec ces chefs d'entreprise, et j'en suis un d'ailleurs, qui brandissent l'illégalité en réalité.
27:38 Parce qu'il est illégal en France de faire travailler des clandestins sans contrat de travail.
27:44 Parce que les gens dont on parle, ce sont des gens qui travaillent sans contrat de travail.
27:48 Ça veut dire que c'est de l'esclavagisme. Parce qu'ils travaillent, ils sont sous-payés, ils n'ont aucune couverture médicale,
27:54 aucune couverture sociale, ils ne cotisent pas pour la retraite.
27:56 Donc en réalité, ces chefs d'entreprise voudraient légaliser une nouvelle forme d'esclavagisme.
28:04 – Je crois qu'aujourd'hui, on a… – Vous voudrez les régulariser pour ne pas les exploiter dans ces conditions.
28:10 – Ce que nous leur proposons, c'est de former du personnel.
28:12 On a 6 millions de chômeurs en France, catérori A, B et C, ce qui est plus qu'en 2017.
28:18 On a 6 millions de chômeurs, et il faut former ces gens-là.
28:21 Il faut leur proposer des formations aux chômeurs, aux gens qui n'ont pas de travail,
28:25 pour justement les guider vers une sortie du chômage et obtenir un travail.
28:30 Il faut évidemment revaloriser un certain nombre de métiers en tension.
28:34 Je vous rappelle quand même que lorsqu'il y a quelques années, on parlait des métiers des éboueurs.
28:39 On disait qu'il n'y avait que les immigrés qui voulaient faire ce travail-là.
28:42 Et bien ce qu'ont fait les collectivités, c'est qu'elles ont augmenté les salaires de ces métiers-là.
28:47 Et aujourd'hui, on s'aperçoit que les Français qui ne sont pas issus de cette immigration illégale,
28:51 sont revenus dans ces métiers-là, et qu'aujourd'hui, ce n'est plus du tout un métier en tension.
28:57 C'est un métier qui a été revalorisé, psychologiquement de la part des Français,
29:03 et évidemment qui a été revalorisé en termes de salaire.
29:07 C'est le modèle qu'il faut porter dans l'ensemble des métiers qui sont en tension,
29:11 dans les cuisines, dans la restauration, dans le bâtiment.
29:13 Moi, je ne crois pas que les Français soient des fainéants.
29:16 Il faut simplement proposer de meilleures formations et évidemment des meilleurs salaires
29:21 dans ces métiers qui sont en tension, et peut-être aussi parfois s'adapter
29:24 à des nouveaux modes de consommation, j'allais dire, en tout cas dans la restauration.
29:28 Aujourd'hui, il y a beaucoup de jeunes, de gens qui traînent dans la restauration
29:32 et qui ne veulent pas des contrats.
29:34 C'est bizarre, c'est comme ça, mais qui n'ont pas de CDD ou de CDI,
29:36 mais qui travaillent à leur compte, en one-shot, dans un restaurant le mardi,
29:41 dans un autre le mercredi.
29:42 Je crois qu'il faut aussi s'adapter, et pas forcément reprendre le modèle d'il y a quelques années,
29:47 mais sans évidemment régulariser des gens qui sont venus de manière illégale quand même
29:52 sur le territoire français en leur disant "Venez travailler, vous serez régularisés".
29:57 Ça, ce n'est pas possible, ce n'est pas entendable.
29:59 On a évoqué tout à l'heure les vendanges, votre collègue du RN, député Grégoire de Fournasse,
30:04 s'est retrouvé à employer des travailleurs étrangers dans son vignoble en Gironde.
30:10 Donc parfois, la difficulté entre la réalité du terrain et puis les discours dans l'hémicycle
30:17 est compliquée à rejoindre.
30:19 Et il a porté justement un amendement qui visait à remettre la responsabilité,
30:24 non pas sur les entreprises qui emploient parfois des immigrés illégaux,
30:32 mais sur l'État et sur la préfecture.
30:35 Le débat, en tout cas sur l'immigration, est arrivé dans un climat de regain de tension,
30:42 notamment après le drame de Crépole, dont on a beaucoup parlé à l'automne,
30:47 ce jeune Romois qui était tué dans un bal dans son village,
30:52 avec les groupuscules d'extrême droite qui se sont sentis un peu légitimés
30:57 par la polémique qui a suivi ce meurtre.
31:01 On a vu beaucoup de réactions politiques, notamment à droite et à l'extrême droite,
31:06 à l'issue de ce féliver tragique.
31:09 On se rend compte avec un peu de recul aujourd'hui que finalement,
31:12 ce n'est peut-être pas aussi simple que ça,
31:14 que c'était plus une bagarre d'après-balle qu'un crime raciste,
31:18 comme il avait été dénoncé au début.
31:20 – Moi, je n'ai pas l'information, je ne connais pas les éléments de manquette.
31:23 – C'est ce que la justice a communiqué ces dernières semaines.
31:26 – Mais la justice, je crois, d'après…
31:28 – Peut-être parler un peu vite, quand on est politique,
31:30 c'est parfois aussi le défaut de réagir à chaud avec une idée très précise.
31:34 – En tout cas, moi, je m'efforce de réagir en fonction des éléments
31:37 que nous avons, qui sont donnés par la presse.
31:40 Effectivement, il y avait eu des témoignages qui ont été mis en avant
31:45 par un certain nombre de vos collègues, qui déclaraient que
31:50 les agresseurs de Thomas avaient donné des propos racistes.
31:55 Après, ce n'est jamais anodin non plus de venir dans une salle,
32:00 dans une fête dans laquelle nous ne sommes pas invités, avec des couteaux.
32:04 Et ce drame qui est particulièrement choquant,
32:07 parce qu'il s'agit de la mort d'un ado de 16 ans,
32:10 dans une petite commune de campagne.
32:13 Moi, je me dis que ça peut arriver dans n'importe quel territoire.
32:17 C'est arrivé déjà en ville, ça arrive maintenant à la campagne.
32:20 Ça peut très bien arriver dans ma circonscription.
32:22 Et en fait, on se rend compte que la violence, elle est partout,
32:24 elle est gangrénée, parce que les racailles se déplacent,
32:27 parce qu'ils n'ont plus peur de rien, ils se sentent quasiment protégés.
32:30 Ils savent qu'ils ne risquent rien.
32:31 Et vous avez toujours des gens de la gauche,
32:33 ou parfois des magistrats qui sont politisés,
32:35 qui viennent toujours trouver des circonstances atténuantes.
32:39 Et c'est dramatique, alors que ce qui s'est passé là
32:42 devrait éveiller tous les Français sur le niveau de violence,
32:46 sur le niveau d'ensauvagement de la société française,
32:49 qui n'est pas acceptable.
32:51 Et je pense qu'au-delà des politiques, de savoir qui a sorti le couteau le premier,
32:56 c'est quelque chose… on a parlé de rixes.
32:58 Ce n'est pas une rixe, c'est un meurtre, c'est une agression,
33:01 ce n'est pas anodin, et même l'utilisation du langage
33:06 devrait remettre en question un certain nombre de commentateurs politiques
33:12 qui banalisent presque ce genre de faits.
33:15 – Alors ça engendrait, je le disais,
33:17 des manifestations de groupuscules d'extrême droite.
33:20 Depuis des années, le RN essaie de se dissocier de ces groupes, de ces images.
33:26 Vous les avez condamnées ?
33:28 – Nous on n'a rien à voir avec ces gens-là,
33:31 je ne sais même pas qui sont ces gens qui ont manifesté.
33:33 Très honnêtement, je ne me sens d'aucune…
33:35 – Ça c'était dans les rues de Valence.
33:37 – … aucune sensibilité particulière avec ces groupuscules pour le coup.
33:45 D'ailleurs je pense qu'ils nous combattent, ces gens-là.
33:48 – Alors pour clore le chapitre de la loi sur l'immigration,
33:51 le Conseil constitutionnel doit se prononcer d'ici la fin du mois de janvier
33:54 sur certaines des mesures que vous avez votées qui seront peut-être retoquées.
33:58 Vous craignez que finalement la loi soit complètement édulcorée ?
34:02 – C'est un risque que cette loi soit modifiée par le Conseil constitutionnel,
34:06 mais vous savez, dans tous les cas,
34:08 cette loi-là ne va pas casser trois pattes à un canard.
34:11 C'est le début d'un commencement,
34:13 c'est des petites crottes de bique de quelque chose.
34:15 Nous, lorsque nous serons au pouvoir, nous proposerons un vrai référendum
34:18 où les Français auront la possibilité de se prononcer réellement
34:21 sur ce qu'ils attendent au nom de la politique d'immigration de la France,
34:26 avec évidemment des mesures qui seront bien plus drastiques, j'allais dire plus dures,
34:31 en tout cas plus contraignantes contre l'immigration illégale.
34:34 Voilà, donc il n'y a pas grand-chose à attendre en réalité.
34:37 Je vous lance peut-être un scoop là-dessus,
34:39 mais vous n'attendez pas grand-chose de cette loi.
34:41 – Si vous avez voté de concert avec les LR et les Macronistes sur la loi immigration,
34:47 ce n'est pas toujours le cas à l'Assemblée nationale.
34:49 La semaine dernière, je recevais Yannick Neder, député LR de l'Isère.
34:53 Je lui ai demandé de vous poser une question.
34:55 Alexis Joly, c'est le principe de cette émission, on l'écoute.
34:58 – Bonjour Monsieur Joly, je voulais vous poser la question suivante.
35:04 Le Rassemblement national veut incarner la France qui travaille
35:09 et la lutte contre l'assistanat.
35:11 Mon groupe parlementaire, Les Républicains, a déposé un amendement
35:15 qui globalement obligeait un travail de 15 heures ou une formation de 15 heures
35:21 pour toucher le RSA.
35:23 Vous avez voté contre cet amendement.
35:25 Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ?
35:27 – En réalité, moi je crois qu'on ne vit pas d'abord avec un RSA.
35:34 Je ne connais personne qui vit avec 300 ou 400 euros par mois.
35:37 Donc d'expliquer que ceux qui vivent avec le RSA sont des profiteurs
35:41 ou des… comment est-ce que c'est le terme ?
35:44 – Des assistés.
35:45 – Des assistés, moi je réfute totalement cette idée-là.
35:48 Croyez-moi, dans ma circonscription, les gens vivent avec le RSA,
35:50 et ils en ont besoin.
35:52 Et ce ne sont pas des profiteurs.
35:54 Maintenant, on a voté contre parce qu'on n'est pas pour la précarisation
35:58 davantage encore de ces personnes qui ont besoin de ces aides sociales.
36:02 Alors évidemment, il y a des gens qui profitent.
36:04 Il y a des gens qui profitent.
36:06 Mais il y a aussi des gens qui sont dans la difficulté
36:09 et ils ont besoin aussi qu'on les aide, qu'on les accompagne vers des travails
36:14 qui soient mieux payés.
36:17 C'est pour ça que tout à l'heure je vous parlais de meilleure revalorisation des salaires.
36:20 C'est ce que nous défendons.
36:22 Une meilleure formation.
36:24 C'est comme ça qu'on va tirer les gens vers le haut.
36:26 Ce n'est pas simplement en stigmatisant les gens,
36:28 leur disant "vous êtes des fainéants, vous profitez, vous êtes des profiteurs,
36:31 allez bosser et finalement ce qu'on vous a donné, il faut le mériter".
36:35 Je crois que les gens, on doit leur permettre un travail décent.
36:38 On doit leur permettre des formations qui les tirent vers le haut
36:42 et qui leur permettent de vivre dignement.
36:45 Mais je pense que c'est assez facile de s'attaquer encore aux classes populaires
36:49 en leur disant "allez bosser parce que vous êtes des fainéants".
36:52 Je crois que ce n'est pas juste.
36:53 Et puis des économies, on peut en faire énormément sur d'autres domaines que celui-ci.
36:58 – Augmenter les salaires, notamment des profs,
37:01 c'était une des propositions de Marine Le Pen pendant la campagne.
37:04 Elle avait baissé l'âge de la retraite aussi à 60 ans.
37:07 – 62 ans, mais est-ce que nous…
37:09 – Elle était même allée plus loin dans certaines propositions.
37:11 – En réalité c'est un peu plus complexe que ça,
37:13 mais c'est 60 ans pour les personnes qui ont commencé très jeunes
37:17 et ensuite 62 ans, il y a un glissement.
37:20 – Est-ce que ce ne sont pas des propositions qui sont faciles à faire
37:22 quand on n'est pas en responsabilité, mais qui pourraient devenir compliquées
37:25 à mettre en place si vous accédez au pouvoir ?
37:27 – Ce qui est facile à faire et qui est facile à mettre en place,
37:29 c'est de dire aux gens "vous allez bosser deux ans de plus".
37:31 Ça c'est fastoche.
37:32 Mais ce qui est plus difficile à faire, c'est de trouver des économies à réaliser
37:36 sur tout un tas de choses, sur l'immigration,
37:38 sur la participation française à l'Union européenne.
37:41 C'est 26 milliards net de contributions, aide de la PAC comprise.
37:45 C'est-à-dire que la France perd chaque année 26 milliards d'euros
37:48 pour l'Union européenne, qu'elle ne revoit jamais.
37:50 C'est tout un tas de choses sur lesquelles nous pouvons faire des économies
37:53 pour aider le système social français.
37:56 Moi ce que je voulais dire également, c'est que nous souhaitons revaloriser les salaires.
38:00 Alors le SMIC a augmenté, c'est bien, mais ça crée une injustice
38:04 avec les personnes qui sont payées à peine plus que le SMIC
38:07 et qui elles ne voient pas leur salaire augmenter.
38:09 Et en tant que chef d'entreprise, j'en étais confronté à cette problématique-là.
38:13 Moi j'ai une vendeuse qui veut travailler davantage parce que c'est difficile.
38:18 Elle a 24 ans ou 25 ans, elle gagne 1372 euros au SMIC.
38:23 Moi j'aurais adoré la mettre à 1500 euros ou la mettre à 1600 euros net par mois.
38:29 Mais si je fais ça, je me fais assassiner de charge.
38:32 Et donc ce que proposait Marine, et c'est évidemment du bon sens,
38:36 et ce que réclame un certain nombre de patrons de PME,
38:38 c'est de pouvoir augmenter les salaires sans augmenter les charges patronales qui y sont liées.
38:45 Voilà, ça c'est une mesure de bon sens, ça permet aux patrons d'augmenter
38:48 sans être assassinés de charge.
38:50 Alors on évoquait tout à l'heure l'âge du Premier ministre.
38:52 On pourrait avoir encore plus jeune si le Rassemblement national arrive au pouvoir
38:57 puisque Marine Le Pen a annoncé il y a quelques jours
38:59 que si elle était élue présidente de la République en 2027,
39:02 c'est Jordan Bardelard qui serait son Premier ministre.
39:05 Elle aurait alors tout juste 30 ans.
39:09 Vous le connaissez personnellement, Jordan Bardelard ?
39:11 Vous êtes de la même génération, j'imagine qu'il y a des liens entre vous.
39:14 Quelles relations vous avez ?
39:16 Elles sont professionnelles, mais on a été très proches il y a quelques années, bien sûr.
39:20 Il n'y a aucune difficulté avec Jordan, on se voit régulièrement,
39:23 on s'écrit de temps en temps.
39:24 Il est venu à mes voeux au mois de janvier l'année dernière.
39:28 C'est quelqu'un de grand talent.
39:30 Je crois qu'on a commencé ensemble autour de 2014.
39:34 On est de la même génération, donc on a des atomes crochus, on a des points en commun.
39:39 On a, je pense, la même manière un petit peu de s'adresser aux Français,
39:43 de faire de la politique.
39:44 On essaie d'attirer vers nous de nouvelles personnes.
39:47 Et c'est quelqu'un qui a un talent incroyable.
39:51 Moi je suis surprise.
39:54 C'est une star en fait déjà.
39:56 C'est incroyable de le dire, mais c'est déjà une star.
39:58 Il est le premier politique dans le classement préféré des Français.
40:01 Devant Marine Le Pen.
40:02 Et devant Mylène Farmer par exemple, qui est classée 31e et qui a 40 ans de carrière.
40:07 C'est assez incroyable de se dire que ce jeune homme de même pas 30 ans
40:11 a "played the game" comme on dit.
40:15 Quand on a une star en politique, on intéresse évidemment les médias.
40:19 Il était l'objet du magazine Complément d'Enquête cette semaine,
40:23 qui défrait souvent la chronique dans ses enquêtes.
40:26 Si vous avez regardé l'émission...
40:28 J'ai regardé la moitié.
40:30 La moitié ? Vous êtes endormi avant la fin ?
40:32 Non, il y avait un autre programme intéressant.
40:34 [Rires]
40:36 Le Complément d'Enquête qui pointait les liens entre Jordan Bardella
40:41 et la franche dure de l'extrême droite dans ses années de jeunesse,
40:45 même s'il n'est pas très vieux aujourd'hui.
40:47 Si vous voulez, moi aussi on peut me raffiler,
40:50 enfin me tirer le fil.
40:53 J'ai connu Jean-Marie Le Pen, j'ai croisé des gens qu'on a mis à la porte.
40:59 On a 6 mois des élections, Jordan est donné à 30% dans les sondages.
41:03 Le service public fait son travail d'essayer de saper un peu
41:07 le premier opposant au pouvoir.
41:09 Voilà, c'est tout.
41:11 Je ne pense pas que les Français se tombent dans le panneau.
41:14 Vous savez, des reportages comme celui-ci,
41:17 qui ont connu des dizaines et des dizaines,
41:20 ça ne nous empêchera pas de remporter la présidentielle en 2027.
41:22 Le grand remplaçant, comme l'a titré ce reportage de Complément d'Enquête,
41:27 parlait de la victoire en 2027.
41:29 Elle pourrait être compliquée pour Marine Le Pen
41:31 si jamais elle était jugée inéligible.
41:33 Le verdict de son procès dans l'affaire des emplois
41:37 estimés fictifs du Parlement européen, ce sera à l'automne 2024.
41:41 Ça pourrait être un gros handicap pour le chef de file du RN.
41:45 C'est Jordan Barnet qui sera le grand remplaçant dans ce cas de figure ?
41:48 D'abord, Marine Le Pen est persuadée de son innocence dans cette affaire-là.
41:52 Ce n'est pas elle qui va porter le jugement.
41:54 Non, ce n'est pas elle qui portera le jugement,
41:55 mais je vois mal comment est-ce qu'aujourd'hui en France,
41:57 on peut condamner un leader politique
42:00 qui est donné favori à l'élection présidentielle.
42:02 Mais s'il a fauté.
42:03 Ça serait assez incroyable de condamner quelqu'un
42:07 qui est donné comme prochain président de la République.
42:09 Même si les juges estiment qu'il y a des fautes ?
42:12 Les juges décideront et appliqueront leurs décisions.
42:15 Elle sera probablement injuste si Marine Le Pen est condamnée,
42:19 car elle est innocente.
42:20 Et puis ma foi, je crois que depuis un certain nombre d'années,
42:24 Marine a eu la chance de pouvoir choisir son successeur.
42:27 Alors s'il y arriverait un malheur, je pense que...
42:31 Il est prêt ?
42:32 Ah oui, il est prêt, bien sûr.
42:33 Vous savez, on est tous prêts à gagner le pouvoir.
42:37 On s'y prépare, on travaille, on anticipe.
42:39 Donc oui.
42:41 En attendant, Jean-Bertrand Bardella va mener la campagne des européennes.
42:45 Vous savez qui sera la tête de liste sur notre région ?
42:49 Mais il n'y a plus de liste par région, c'est une liste nationale.
42:52 Ah c'est une liste nationale.
42:53 Bon, alors autant pour moi.
42:55 Vous serez sur cette liste ?
42:56 Ah non, non, je ne serai pas sur la liste, non.
42:58 En tout cas, il y a de l'embouteillage à droite et à l'extrême droite
43:02 sur cette campagne, puisqu'il y aura une liste reconquête d'Éric Zemmour,
43:05 une liste "Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan.
43:07 Il n'y a pas d'alliance en vue aujourd'hui ?
43:10 Non, il n'y a pas d'alliance.
43:11 Nous sommes donnés à plus de 30%.
43:12 Vous pouvez gagner tout seul ?
43:13 Ah, on gagnera tout seul, bien sûr, cette élection à un tour.
43:16 Le 9 juin, il est important d'aller voter,
43:18 parce que c'est une élection à la proportionnelle à un tour.
43:21 Donc il n'y a pas de second tour, il faut aller voter dès le premier tour.
43:23 On est donné à 30% dans les sondages, pourvu que ça dure.
43:26 Donc on gagnera sans eux, effectivement.
43:28 Et je crois même que la dynamique qui est lancée par Jordan
43:31 va faire effondrer les candidatures un petit peu dissidentes,
43:33 parce qu'elles n'ont aucun intérêt en réalité.
43:35 Il y a une liste "Alliance rurale" qui est menée par Willy Schrenn,
43:38 président de la Fédération des chasseurs.
43:40 La béquille d'Emmanuel Macron, bien sûr.
43:42 Vous estimez que c'est une torpille envoyée par le...
43:44 Ce n'est pas que j'estime, c'est qu'il a appelé à voter pour Emmanuel Macron
43:47 au second tour de la présidentielle en 2022.
43:49 C'est une liste qui vient vous faire quand même clairement conclure
43:52 sur le milieu rural, non ?
43:53 Pas du tout, parce qu'elle est donnée à 0,5%
43:56 et que les agriculteurs savent qu'ils peuvent nous faire confiance.
44:00 Aucune difficulté là-dessus.
44:01 On verra le verdict au mois de juin.
44:04 Je crois que c'est le 9, la date de l'élection.
44:06 J'ai bon sur la date, j'avais pas bon sur la répartition des listes.
44:09 Mais bon, les campagnes commencent actuellement.
44:12 Pour revenir à un sujet plus régional,
44:15 Lauverne Ronald va organiser les Jeux Olympiques d'hiver en 2030.
44:19 Ce n'est pas encore complètement officiel,
44:22 mais on ne voit pas qui pourrait l'empêcher,
44:24 puisqu'il n'y a pas d'autres candidats.
44:26 Vous soutenez cette candidature ?
44:27 Je rappelle que vous siégez au sein du Conseil régional,
44:29 même si vous êtes dans l'opposition à Laurent Wauquiez.
44:31 Je soutiens cette candidature de toutes mes forces,
44:33 même si je considère qu'on ne peut plus faire les mêmes JO
44:36 d'il y a quelques années, que ce soit en 1992 par exemple.
44:39 Je crois qu'aujourd'hui, ces Jeux Olympiques doivent montrer
44:42 l'excellence de la France en matière d'environnement.
44:46 Je crois qu'on doit peser de tout notre poids pour faire des Jeux verts,
44:50 des JO qui soient respectueux de l'environnement.
44:53 Je pense qu'il faut parfois contraindre la Fédération internationale de le ski
44:56 dans les demandes qu'elle fait.
44:58 Moi, je considère que c'est impossible, inimaginable de faire
45:00 comme en mois d'octobre à Zermatt, où on a envoyé des pelteuses
45:03 sur les glaciers pour trouver de la neige ou pour aplatir le sol.
45:07 Ça, c'est inimaginable. Moi, je ne veux pas de ça.
45:09 Et puis, on a la chance d'avoir 95 % d'infrastructures existantes.
45:13 Je regrette néanmoins l'absence de l'ISER dans ces JO,
45:16 alors qu'on a le glacier le skiable le plus haut d'Europe, à Haute-Desalpes,
45:19 que l'Alpe d'Huez, c'est la station préférée des Français depuis des années,
45:22 qu'on forme les meilleurs champions de biathlon dans le Vercors,
45:26 qu'on a des infrastructures existantes à Grenoble.
45:29 Donc, je regrette vraiment l'absence de l'ISER.
45:32 Et visiblement, de ce que je comprends, il n'y a aucun homme politique,
45:37 en tout cas, personne n'évoque de nouveau cette possibilité.
45:41 Donc, ça va nous passer sous le nez. C'est dommage.
45:43 Mais je comprends quand même que les CIO souhaitent rassembler,
45:49 regrouper tous les sites pour éviter des nuisances environnementales.
45:54 - Vous évoquez votre carrière de chef d'entreprise.
45:58 Vous avez un commerce dans une station qui a connu les Jeux olympiques en 68,
46:02 un Villars de Lens, puisqu'il y avait des épreuves de luge
46:05 qui étaient dans la station de Villars.
46:08 Il y a un spécialiste montagne au Rassemblement national ?
46:12 - Pas de spécialiste montagne, non.
46:14 Moi, j'avoue que c'est une question qui m'intéresse énormément.
46:16 Je suis membre de la commission montagne à la région depuis 2015.
46:20 Et c'est vrai que lorsqu'il y a des questions qui sont liées aux Alpes,
46:24 à l'Assemblée nationale, on m'y envoie et je m'y attelle avec plaisir
46:28 parce que c'est quelque chose qui m'intéresse.
46:29 Je suis très attaché à la question liée à l'environnement,
46:32 au développement du tourisme.
46:33 Donc, j'aimerais bien travailler effectivement davantage sur ces sujets-là.
46:37 - En tout cas, cette candidature olympique portée par notamment Laurent Wauquiez,
46:41 le président de la région au Viens-en-Lappe, peut lui servir.
46:44 Enfin, j'imagine que dans sa tête, elle va lui servir à construire sa candidature pour 2027
46:49 parce qu'il ne cache pas, le président Eler, qu'il veut être candidat à la prochaine présidentielle.
46:55 Cette loi correspond à des thèmes portés, il faisait allusion à la loi immigration dont on a parlé,
47:00 à des thèmes portés par Eler, le RN et d'autres familles politiques.
47:03 Elle a vu se dessiner un chemin pour la droite.
47:05 C'est ce que déclarait Laurent Wauquiez dans le Figaro il y a quelques semaines.
47:10 On le lit entre les lignes, mais il prône une union des droites pour remporter cette présidentielle.
47:15 Qu'est-ce que vous en pensez ?
47:16 – Je pense que ce n'est pas du tout les signes qu'il envoie, en tout cas depuis maintenant 9 ans, à la région.
47:21 Parce que Laurent Wauquiez n'a jamais fait voter un seul amendement
47:26 qui émanait des rangs du RN alors qu'il défendait exactement les mêmes thèses que les siennes.
47:30 Par contre, il vote ceux des communistes, par contre, ça, il n'y a pas de problème.
47:33 Donc j'ai du mal à imaginer comment est-ce qu'il pourrait supputer une alliance des droites
47:39 que nous, nous refusons.
47:40 Mais peut-être c'est parce qu'il a 5% dans les sondages
47:43 et qu'il souhaiterait éventuellement faire partie d'un gouvernement
47:47 qui appliquera les idées qu'il est venu à défendre finalement.
47:52 – Bon, à suivre aussi ce dossier, on a encore quelques années
47:56 avant que la présidentielle soit vraiment sur le devant de la scène.
47:59 Vous l'avez évoqué tout à l'heure avant d'être élu dans le Nord-Isère,
48:02 votre terrain c'était Chirol, vous avez fait plusieurs campagnes,
48:08 notamment pendant les municipales.
48:10 On parle d'Échirol, c'est que la mairie a changé de maire
48:13 après plus de 25 ans de Renzo Sully.
48:16 C'est Amandine Demors qui a pris la succession il y a quelques semaines.
48:21 C'est le quatrième maire seulement depuis la Deuxième Guerre mondiale à Échirol.
48:25 C'est très stable.
48:26 Vous suivez toujours la politique échiroloise ?
48:29 – Oui, un petit peu, j'ai un œil dessus.
48:31 J'ai laissé un groupe de quatre élus là-bas.
48:33 Donc j'ai présidé le groupe pendant 7 ou 8 ans.
48:36 Donc j'ai mon petit œil là-dessus bien sûr, évidemment.
48:38 Et je souhaite bon courage aux échirolois.
48:40 – En 2026, il y aura les municipales, avant les présidentielles,
48:43 vous pourriez être candidat à Échirol, non ?
48:46 – Non, non, je ne serai pas candidat à Échirol, non.
48:48 – Bon, Alexis Joly, il reste une mission pour vous dans cette émission,
48:53 c'est de poser une question à notre invité de la semaine prochaine.
48:56 Ce sera Jean-Pierre Barbier, qui est le président du département,
48:58 qui fait partie des LR.
49:00 Je vous laisse regarder la caméra en face de vous
49:02 et je vous laisse lui poser une question.
49:04 – Bonjour Monsieur le Président.
49:05 Écoutez, depuis quelques jours, quelques semaines,
49:08 les agriculteurs font face à de nombreuses difficultés.
49:12 Ils le montrent d'ailleurs par un certain nombre de manifestations,
49:15 en retournant les panneaux dans les entrées de villes,
49:17 en organisant des manifestations, des opérations escargots,
49:20 parce qu'ils dénoncent la mise en concurrence déloyale qu'ils subissent,
49:26 les normes qu'ils subissent et qui contraignent leur activité.
49:30 Je voulais savoir Monsieur le Président,
49:32 comment c'est votre position en tant que président du département de l'ISER,
49:37 en tant que membre des Républicains, des LR,
49:40 alors que vous êtes majoritaire au Parlement européen
49:42 et que c'est vous qui avez mis au Parlement européen
49:45 l'agriculture en concurrence déloyale
49:48 vis-à-vis de l'agriculture des autres pays de l'Union européenne.
49:52 Je rappelle que vous avez, les LR ont voté par exemple
49:55 contre la diminution des taxes sur le carburant à l'Assemblée nationale.
49:58 Je voulais savoir comment il était possible pour vous et pour vos amis
50:01 d'aller encore expliquer aux agriculteurs que vous êtes leurs amis.
50:05 – Voilà Jean-Pierre Barbier vous répondra la semaine prochaine.
50:07 Vous faisiez allusion à ces panneaux renversés
50:09 quand on arrive à Villars-de-Lens en ce moment.
50:11 Le panneau est à l'envers.
50:13 – C'est les agriculteurs qui marquent leur désapprobation
50:18 et leurs difficultés liées effectivement
50:20 aux toutes les normes qui les assassinent
50:22 et aux difficultés qu'ils rencontrent.
50:24 On a perdu, il y avait 1 600 000 agriculteurs en 1970,
50:28 aujourd'hui ils sont 400 000.
50:31 On sait que 50% des agriculteurs ont plus de 60 ans
50:35 et que c'est aujourd'hui, c'est ceux qui nous nourrissent
50:38 qui sont mis en concurrence déloyale avec des pays dans le monde entier
50:40 par les traités de libre-échange qui sont votés,
50:42 notamment par les LR au Parlement européen.
50:45 Et qu'il faut évidemment être aux côtés de ces gens-là
50:47 parce que la nouvelle tendance aujourd'hui
50:50 c'est de vouloir diminuer le cheptel français
50:53 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre etc.
50:56 Nous, nous sommes du côté des agriculteurs,
50:58 évidemment ils le savent.
51:00 – Merci Alexeï Lhuire d'être venu dans le QG politique.
51:03 On se revoit donc la semaine prochaine.
51:05 Jean-Pierre Barbier sur ce plateau,
51:07 vous pouvez revoir toutes nos émissions en ligne
51:10 sur le site Télégrenoble.net
51:12 [Musique]