• il y a 9 mois
 La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au montage publié par la France insoumise après la constitutionnalisation de l'IVG

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Transcription
00:00 Quand Mathilde Panot se prend pour Simone Veil. Le contexte c'est la constitutionnalisation de l'IVG hier.
00:08 Alors on va l'avoir, ce tract partagé par le groupe La France Insoumise.
00:12 A droite de l'image, Mathilde Panot tout sourire et qui lance un regard un peu tendre à Simone Veil à sa gauche.
00:20 17 janvier 1975, 4 mars 2024, on l'a fait.
00:26 Je dois dire que cette affiche a suscité l'indignation et elle suscite mon indignation.
00:32 Jean-Luc Mélenchon avait ouvert les hostilités avec un tweet d'une violence inouïe,
00:40 attale, minable petit, invisibilise le rôle des assoumis et de la présidente Mathilde Panot dans la décision d'aujourd'hui,
00:50 sexisme et sectarisme typique d'un homme sans consistance.
00:54 J'ai rarement vu le débat politique arriver à ce niveau simplement parce que le Premier ministre n'avait pas cité Mathilde Panot.
01:04 - C'est elle qui a été à l'origine de cette constitutionnalisation ?
01:08 - Il n'a pas cité le nom d'une opposante politique qui lui crache à la figure de façon continue.
01:14 Il a cité le nom d'Annie Ernaux qui est un soutien majeur de Jean-Luc Mélenchon.
01:20 En plus, évidemment, cette comparaison est de toute façon insoutenable et irrecevable
01:29 parce que Simone Veil se déplace dans un contexte il y a 50 ans de très grandes difficultés politiques.
01:36 Madame Panot a fait preuve d'aucun courage dans cette affaire.
01:39 Elle a été l'objet d'aucune attaque, d'aucune difficulté.
01:45 Et mettre "on l'a fait" en face de Simone Veil, c'est une captation de mémoire qui est absolument insoutenable.
01:54 D'ailleurs, le petit-fils de Simone Veil, Aurélien Veil, a dit ce rapprochement, il l'a qualifié "quelle indignité".
02:01 Et je crois que plus que personne, il avait le droit de le dire.
02:06 Mais en plus, évidemment, les Insoumis ont quelques péchés à se faire pardonner.
02:14 Quand on a soutenu, comme elle l'a fait, Mathilde Panot, Adrien Quatennens,
02:19 puni, enfin sanctionné par la justice pour des violences conjugales,
02:24 alors que Simone Veil a tant fait pour les femmes,
02:27 et également un parti politique qui a refusé de reconnaître le caractère de l'attaque du 7 octobre, de l'attaque du Hamas,
02:37 je rappelle la phrase de Simone Veil, "on dira le kaddiche sur ma tombe",
02:41 et c'est cette phrase que je veux retenir devant cette affiche.
02:44 Alors je vous lis simplement la réponse de la France Insoumise qui dit "regretter la polémique".
02:48 Mathilde Panot n'a pas la prétention de se comparer à Simone Veil.
02:52 L'illustration met en scène Mathilde Panot qui s'adresse à Simone Veil et qui lui dit
02:56 "ça fascine que le combat pour le droit des femmes se poursuit depuis 50 ans".
02:59 Voilà ce qu'on a fait à la France Insoumise.
03:00 – Il se rend compte un peu tard de la grossièreté de l'image.
03:04 – Les victimes du 7 octobre pour lesquelles Mathilde Panot a considéré
03:09 que le Hamas n'était pas un mouvement terroriste mais un mouvement de libération,
03:12 face à Simone Veil, il y a un petit déséquilibre qui est très gênant,
03:16 je vois le sens du dessin, on peut dire que c'est une forme de vénération,
03:20 Madame, nous autres députés de la Vème République en 2024 avons porté
03:25 à la Constitution votre oeuvre, mais de mettre ces deux personnages
03:29 face à face à l'égalité, il y avait peut-être une façon visuelle
03:31 de présenter la chose différemment, en tout cas Simone Veil,
03:34 sur ce qui s'est passé le 7 octobre et sur Gaza, aurait eu une attitude
03:39 beaucoup plus courageuse, beaucoup plus réaliste et beaucoup plus politique
03:44 que n'a fait la France Insoumise et en tout cas Mathilde Panot.
03:46 – Nora Amadi.
03:47 – Ce qui est aussi gênant dans ce montage, c'est que pour le coup
03:50 c'est une victoire collective et transpartisane, donc le fait de mettre
03:55 en avant exclusivement Mathilde Panot, alors dans un montage qui est
03:59 effectivement plus qu'incongru, là on sait qu'il y avait aussi
04:04 Mélanie Vogel, sénatrice élevée au Sénat, qui était à l'origine
04:10 de la proposition de loi, tout ceci a aussi été ensuite porté du côté des LR,
04:16 il y avait effectivement Mathilde Panot, on était dans une dimension
04:20 transpartisane, un combat de femmes pour une constitutionnalisation,
04:24 ce qui est un vrai combat, après on pourra revenir sur la réalité
04:29 de l'accès au droit, parce qu'il n'y a pas tout de constitutionnalisé.
04:33 – Là c'est beaucoup plus compliqué, c'est beaucoup plus compliqué.
04:36 – L'accès à l'avortement reste compliqué.
04:37 – C'est pas parce qu'on constitutionnalise qu'on garantit aussi l'accès,
04:40 mais c'est bien le sujet, donc là, pour le coup, c'est ça que je trouve
04:45 en plus très gênant, c'est que dans cette dimension transpartisane,
04:48 un combat de femmes qui a duré sur plusieurs mois, le fait de se représenter
04:52 seule, on l'a fait, en mode "je l'ai fait", est quand même pire que gênant
04:57 au vu du moment qu'on a traversé, et qui était quand même rare,
05:01 au vu de l'état de nos institutions et du Parlement depuis plusieurs mois maintenant,
05:06 pour une fois qu'on a une victoire transpartisane, jouer en collectif,
05:10 jouer en équipe, c'est une victoire des femmes, c'est pas une victoire d'une femme.
05:14 – C'est quand même l'effet contraire de ce qu'on cherchait,
05:16 je trouve le symbole très fort de faire entrer dans la Constitution cette loi,
05:20 et Roselyne l'a connue, qui fut un combat politique prégnant,
05:25 et je vois que tout le monde est dans la récupération.
05:27 – Mais enfin, rassurez-vous, Simone Veil, tout le monde s'en souviendra,
05:29 Mathilde Pannouilh, c'est peu probable, parce que je veux dire,
05:32 l'inverse ne se produira pas, vous voyez ce que je veux dire,
05:34 je ne vois pas un député dans 25 ou 30 ans…
05:36 – C'est pas ce que je voulais dire, je te dis que c'est une récupération permanente.
05:38 – Je suis d'accord, je dis juste qu'il ne faut pas se…
05:40 – On se demande s'il n'a pas fait ça pour que le 8 mars,
05:43 il puisse faire une nouvelle cérémonie, on pouvait s'en passer,
05:46 celle qui a eu lieu au Congrès suffit,
05:49 la France Insoumise essaie de tirer la couverture à elle,
05:51 finalement cette opération, c'est une opération de communication,
05:54 et tout le monde essaie de la récupérer, je trouve d'une indécence
05:56 par rapport à ce que représente cette loi,
05:58 et la signification politique de cette loi dans la Constitution,
06:01 finalement ça reste une opération politique.
06:03 – Tout le monde, je ne sais pas, parce que tout le monde…
06:05 – Du coup tout le monde tient.
06:06 – Peut-être pour la FI, moi je n'ai pas vu d'autres tentatives.
06:09 – La cérémonie du 8 mars…
06:12 – Je ne sais pas si au départ il y a une récupération,
06:15 là oui il y a une récupération, et ils se sont rendus compte,
06:19 la France Insoumise, qu'ils avaient fait une grosse blédise,
06:23 c'est un tort de bâtouiller.
06:25 – Ce n'est pas une cérémonie parce qu'il y a eu le Congrès
06:26 qui a voté une loi à chaque fois.
06:27 – Non mais il y avait par exemple hier, à l'appel de la Fondation des femmes,
06:30 en fait, sur le Trocadéro, une retransmission en direct,
06:34 enfin c'est une victoire des femmes, et effectivement derrière le 8 mars,
06:38 il y aura d'autres événements qui sont liés en fait à jour et à nuit.
06:42 – Ce que tu as dit tout à l'heure est très important,
06:44 il va falloir par contre que concrètement l'accès soit beaucoup plus…
06:48 – Effectivement, on est là en train de se dire, c'est un grand pas,
06:52 c'est beaucoup, mais à un moment il va falloir garantir l'accès.
06:55 – Et ça c'est un autre chantier.
06:57 – Il y a quand même beaucoup de femmes qui sont obligées
06:59 de passer dans d'autres départements pour pouvoir avoir accès à l'IVG,
07:03 je ne parle même pas des Outre-mer où on en est à un point
07:05 où il y a des associations qui cherchent à mettre en place des bateaux itinérants
07:09 pour permettre d'accéder à ces droits-là, donc on en est quand même loin.
07:12 – On en est loin, on a quand même un peu l'impression,
07:15 pour conclure, que la France Insoumise n'en loue pas une, Roselyne Bassement.
07:18 – En ce moment ils traversent une mauvaise passe, oui,
07:21 mais c'est-à-dire qu'ils essaient de pousser le vieux un petit peu en dehors,
07:24 dans le cimetière des éléphants, mais il barille encore très fort.
07:28 – Ça reste un peu compliqué.

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