Avec Julien Duponchel, journaliste et le supplément média avec Lillian, candidat « The Voice »
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NewsTranscription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Christine Bouillaud, Gilles Gansman.
00:04 Bonjour à tous, bonjour à toutes, bonjour Gilles.
00:07 Bonjour.
00:08 Alors c'est une journée particulière aujourd'hui parce que cette émission nous ne la ferions que tous les 4 ans.
00:12 Ah oui parce que nous sommes le 29 février.
00:14 Mais oui.
00:15 Ah là là.
00:16 Moi ça m'a, moi ça me plaît ce jour d'info.
00:18 Ah bon ?
00:19 Voilà.
00:20 C'est un peu exceptionnel.
00:21 On se retrouvera en 2028 alors.
00:22 Et c'est ça, voilà, il y a un hébicex style à cette occasion.
00:25 On va vous parler avec notre invité qui est journaliste à France Télévisions ce soir sur France 2, envoyé spécial, Julien Duponchel.
00:33 Bonjour.
00:34 Bonjour.
00:35 Alors vous signez ce soir une enquête sur l'arnaque au faux conseiller bancaire.
00:39 Avec Gilles, on a vu l'enquête que vous avez réalisée.
00:44 Alors on connaissait les arnaques au faux mail, au faux SMS, etc.
00:49 Vous avez un colis d'arrivée.
00:50 Mais le faux conseiller bancaire, j'avoue que, qu'est-ce qui vous a mis la puce à l'oreille ?
00:54 De savoir que quelqu'un peut se faire passer pour son conseiller bancaire.
00:58 Parce que nous-mêmes dans l'équipe, en fait, une personne a été victime.
01:01 Et donc du coup, ça nous a alerté de savoir mais qu'est-ce qui se cache derrière ?
01:04 Comment ils arrivent à nous appeler et à savoir déjà tout ça sur nous ?
01:07 Et comment on craque en fait au final ?
01:09 Quel est le processus et la méthode qui est derrière pour nous faire craquer et pour nous faire faire quelque chose
01:15 qui, une fois fait, on se dit mais qu'est-ce qui nous a pris en fait ?
01:18 On a été débile.
01:19 Et pas du tout.
01:20 Pas du tout parce que c'est extrêmement bien fait.
01:22 On va le voir avec vous dans un instant.
01:24 Mais c'est surtout surprenant de facilité.
01:26 Oui.
01:27 En fait, ils sont très organisés.
01:29 Et puis entre eux, en plus, ils cèdent.
01:31 C'est-à-dire que celui qui ne sait pas du tout comment ça marche, il a juste à intégrer les groupes qu'on a nous-mêmes espionnés.
01:37 Et en fait, on arrive très facilement à récupérer de l'argent.
01:41 On peut dire qu'ici, souvent, on reçoit Jean-Jacques Latour
01:45 qui s'occupe du site gouvernemental de Cyber Matveillance.
01:50 Et on a parlé de ces arnaques.
01:53 Mais là, moi ce que j'ai aimé dans ce reportage, et on va en parler après,
01:57 c'est qu'en fait, on voit toute la chaîne, toute l'histoire.
02:00 Et c'est extrêmement bien fait.
02:02 Et contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas ce qu'on appelle les brouteurs au Sénégal.
02:06 Encore moins des arnaques organisées en Russie ou dans les pays de l'Est.
02:11 Mais c'est fait par des petits Français, bien Français, et qui nous arnaquent.
02:16 C'est machiavélique, on va le dire.
02:18 Et c'est bien, effectivement, de le poser comme ça publiquement
02:21 et pour tout simplement informer le grand public.
02:24 Parce qu'on va rapidement résumer, puis on va passer au zapping.
02:27 Ils se font vraiment passer avec le numéro de téléphone
02:30 par le numéro de votre propre banque.
02:33 Donc c'est effectivement très difficile de sentir qu'au bout, il y a une arnaque.
02:38 - Oui, parce que le nom de votre banque s'affiche.
02:41 - Sur votre téléphone, c'est terrifiant.
02:43 Mais il y a d'autres répercussions qui pourraient y avoir.
02:45 On va y revenir dans un instant avec vous, Julien.
02:47 Et pour l'instant, c'est l'heure du zapping, Gilles.
02:49 C'est fait, c'était sur toutes les chaînes Info cette nuit.
02:56 Le Sénat a voté pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
03:00 Le droit à l'avortement était déjà garanti par la loi Veil.
03:04 Quand le Sénat a adopté.
03:06 50 ans plus tard, il s'apprête à l'être aussi dans la Constitution.
03:10 Par 267 voix contre 50, les sénateurs viennent de voter comme les députés
03:15 pour inscrire le droit à l'IVG dans le marbre de la Constitution.
03:18 Émotion intense ce soir.
03:20 - Ce vote est historique.
03:21 Nous serons le premier pays au monde à inscrire dans la Constitution.
03:26 - J'imagine qu'avec vos débatteurs à 11h, vous allez revenir sur ce vote qui a eu lieu au Sénat.
03:33 Alors restons dans les chaînes Info,
03:35 où quotidien, c'est moquer des interviewers, des matinaliers.
03:38 Vous savez, désormais, on ne cherche que la politique de machin qui répond à machin
03:43 depuis que machin a dit que machin.
03:46 C'est plutôt bien vu, écoutez.
03:48 - L'interview politique se résume par "il y a machin qui a dit ça sur vous".
03:52 Vous répondez quoi ?
03:53 - Gabriel Attal qui ce matin, sur RTL, accuse Marine Le Pen et Jordane Bardella
03:57 d'être les passagers clandestins de la crise agricole.
04:00 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
04:01 - Est-ce que le Premier ministre préfère autre chose que polémiquer ?
04:04 - Et puis alors après, "il y a machin qui a dit ça sur vous".
04:06 Vous répondez quoi ?
04:07 - Jordane Bardella affirme que le président de la République
04:10 n'a manifestement plus les capteurs du pays. Que répondez-vous à ça ?
04:14 - J'aimerais bien que M. Bardella fasse un débat comme a fait le président de la République.
04:17 - Et puis "il y a machin qui a dit ça sur vous". Vous répondez quoi ?
04:20 - Sébastien Chenu, le vice-président du parti, lui a répondu
04:23 "c'est révélateur d'un président de la République perdu, qui n'assume rien".
04:26 Vous répondez quoi à ça ?
04:27 - Je réponds que regardez ce qu'a fait le président de la République.
04:29 - Et puis il y a gnagnagna, gnagnagna, gnagnagna.
04:32 - Qu'est-ce que vous en pensez en tant que journaliste ? C'est pas triste ?
04:35 - Il faut qu'il parle.
04:38 - Il faut qu'il parle et puis nous, je parle pour ce que je connais,
04:41 à Envoyé Spécial on ne rentre pas forcément là-dedans.
04:43 Il parle déjà beaucoup ailleurs, les politiques,
04:45 c'est pas forcément ce qui nous intéresse le plus.
04:47 - Comment vous avez regardé le débat sur les chaînes qui ont un parti pris ?
04:52 Est-ce que vous vous sentez que France Télévisions ou Envoyé Spécial est très à gauche ?
04:58 - A chaque fois, à gauche on dit qu'on est trop à droite,
05:01 et à droite on dit qu'on est trop à gauche.
05:03 Donc de ce point de vue-là, je pense qu'on fait le travail.
05:06 Après je vous défie de nous dire qu'on est trop à gauche.
05:09 Nous en interne, en tout cas, il y a assez de débats,
05:12 dans les conférences de rédaction qu'on a,
05:14 il y a assez de débats pour que toutes les idées soient assez représentées
05:17 et qu'on ne penche pas plus d'un côté que de l'autre.
05:19 - Donc vous vous sentez complètement indépendant quand vous êtes dans la rédaction d'Envoyé Spécial ?
05:23 - Oui, totalement.
05:24 - Elle est belle, elle a une belle carrosserie, mais elle est vieille.
05:27 Vous voyez donc que je ne parlais pas de vous et de Julien.
05:31 - C'est pas possible.
05:33 - Et donc en 1972 naissait ?
05:37 - La Renault 5.
05:38 - Et oui, la première R5.
05:40 Et 52 ans plus tard, la R5 version moderne a fait son apparition.
05:45 Je vous propose un tour du propriétaire.
05:47 - Un R de famille avec son ancêtre de 1972.
05:52 La nouvelle R5 100% électrique affiche elle aussi une bouille rondouillarde,
05:57 des phares verticaux à l'arrière et des yeux rectangulaires à l'avant.
06:01 Et quand on présente ce modèle de série dans la rue,
06:04 certains adhèrent tout de suite.
06:06 - Moi j'aime bien, ça rappelle l'ancien temps.
06:08 Nous on a connu, moi j'ai connu la R5.
06:11 D'autres sont plus circonspects.
06:13 - Moi ça me chagrine, j'aime pas ses formes, j'aime pas ce qu'ils ont en fait.
06:18 C'est dommage.
06:19 - Moi j'en ai eu une, c'était ma première voiture.
06:23 - Ça ne vous rajeunit pas ?
06:25 - Non ça ne me rajeunit pas, mais il y avait beaucoup de R5.
06:28 - On a passé la R5, on en a tous eu plus ou moins pour démarrer la conduite.
06:32 - Allez pour vous-même.
06:33 - Vous conduisez pas Gilles, vous avez pas de voiture, vous circulez qu'en taxi.
06:37 C'est la différence.
06:38 - Mais il y aurait pu y avoir, je sais pas s'il y avait des taxis R5 à l'époque.
06:42 - Ça je sais pas, ça je sais pas du tout.
06:43 - Donc voilà, on va parler évidemment avec Julien du vol de votre argent via votre portable.
06:48 Mais le venteur de France 2 s'est intéressé aussi au vol d'ordinateurs et de portables physiques.
06:53 Ils se sont même rendus à Dakar au Sénégal, où la majorité des 600 000 portables qui sont volés par an,
07:00 il y a 600 000 portables qui sont volés par an en France, sont vendus sur le marché.
07:04 C'est une enquête du venteur de France 2.
07:06 Sur ce marché très fréquenté de Dakar, des stands à perte de vue et sur les étals des dizaines de téléphones prêts à être vendus.
07:14 Des réseaux bien établis et organisés selon un réparateur sur le marché,
07:18 ils confirment la présence de téléphones volés qui arrivent par avion sous les yeux des douaniers, parfois complices.
07:24 - Ils viennent dans le barge en mai, ils viennent dans les valises.
07:27 Mais forcément, les douaniers, ils vont savoir qu'il y a des téléphones parce qu'ils vont vérifier tous les valises.
07:33 Tu décartes qu'il y a 10, 15 téléphones.
07:36 Voilà, ils vérifient si c'est 10, 15 téléphones.
07:39 Ils te donnent un prix, tu paies et voilà, tu rentres.
07:42 Le business serait même plus rentable que par le passé avec des appareils de plus en plus perfectionnés.
07:48 - Et si vous pensez que les petites puces ou les autres poursuivent votre portable, vous êtes, c'est la première chose qui les active.
07:55 - Peut-être qu'il y a l'ordinateur des plans de la sécurité de Paris qui sont déjà là-bas.
07:59 - Les clés USB sont déjà parties.
08:02 - À 10h30, on va recevoir Lilian, vous savez, ce candidat pour qui la musique n'existe plus après 1970
08:11 et qui a fait sensation dans The Voice, il sera notre invité.
08:15 Alors pour faire patienter d'ici là, vous savez ce que j'ai fait, je vous ai ressorti un petit 78 tours de Lucienne Delisle.
08:22 Et vous allez voir, c'est magnifique.
08:28 C'est magnifique.
08:32 Des jours tout veuleux, des baisers lumineux.
08:40 C'est magnifique.
08:47 - C'est une autre époque. J'en profite d'ailleurs pour dire qu'il y a un montage, le montage que vous allez voir ce soir d'Envoyé Spécial,
08:54 du reportage de Julien Duponchel est juste incroyable.
08:59 Une modernité d'images, de rythmes.
09:02 Et il faut le remarquer parce que souvent on voit des sujets qui ne sont pas forcément modernes
09:10 et le vote est extrêmement moderne dans les images, dans la façon dont c'est monté.
09:14 - C'est gentil pour Adrien Mello au montage et Cyril Théophile qui a tourné le sujet.
09:20 - Dans le travail de documentaire, il y a cet aspect-là des choses.
09:24 On pense souvent que c'est une enquête au long cours et qu'il suffit de juxtaposer tout un tas d'éléments.
09:29 - Mais il y a un tas d'effets. Le graphisme est incroyable.
09:32 - Oui, et puis on n'est pas tout seul. Ils sont tous les deux avec moi et c'est aussi grâce à eux qu'il y a ce reportage ce soir.
09:38 - Allez, on revient avec vous dans un instant Julien Duponchel. Vous êtes journaliste.
09:41 - Restez avec nous, je vais vous diffuser un extrait qui va vous faire froid dans le dos.
09:45 - Il y a des messages qui m'arrivent où des gens nous disent "ça m'est arrivé il y a une dizaine de jours".
09:51 Peut-être que le phénomène est en train de prendre une telle ampleur que nos politiques vont peut-être s'en saisir.
09:56 Parce que moi ce qui m'a étonnée c'est que les autorités n'ont pas beaucoup de parade par rapport à tout ça.
10:02 C'est plutôt inquiétant. Ne bougez pas dans un instant.
10:05 On vous parle de cette arnaque au faux conseiller bancaire.
10:07 C'est une enquête très fouillée, ce soir diffusée sur France 2 dans Envoyé Spécial.
10:12 Et on en parle avec l'auteur de ce documentaire.
10:16 Le 10h30 Sud Radio Média.
10:19 Christine Bouillaud, Gilles Gansman.
10:22 Cette semaine, écoutez Sud Radio tous les jours entre 7h et 8h.
10:26 Pour tenter de remporter votre bon pour un séjour d'une valeur de 1200 euros.
10:30 Pour vos prochaines vacances dans les clubs Bellembras, en famille ou entre amis.
10:34 Choisissez parmi 45 clubs de vacances situés dans les plus beaux endroits de France.
10:39 Profitez d'équipes dévouées.
10:41 Des clubs pour les enfants de 4 mois à 17 ans.
10:45 Des repas où vous n'aurez qu'à vous mettre les pieds sous la table.
10:48 Et des animations pour tous.
10:50 Bonnes vacances avec Sud Radio. Parlons vrai.
10:53 Sud Radio Média.
10:55 L'invité du jour.
10:57 L'arnaque au faux conseiller bancaire.
10:59 C'est le reportage que vous signez ce soir sur Envoyé Spécial sur France 2.
11:03 Julien Duponchel, vous êtes notre invité.
11:05 On va peut-être réécouter un extrait pour bien comprendre Gilles.
11:09 Je vais vous expliquer. Julien Duponchel s'est infiltré...
11:12 Je vais vous laisser vous raconter.
11:14 Pour que je vous raconte à la hauteur que vous êtes là.
11:16 Puisque je vous ai dit qu'à l'extrême on a diffusé.
11:18 Vous vous êtes infiltré sur le Dark Web.
11:20 Alors ce n'est pas tout à fait le Dark Web.
11:22 En fait, c'est sur des messageries cryptées type Télégram.
11:26 Il n'y a pas du tout besoin d'aller sur le Dark Web pour les trouver.
11:29 Et on s'est infiltré dans les groupes des arnaqueurs
11:31 pour comprendre comment ils s'organisaient.
11:34 Et puis comment était structuré un petit peu le réseau.
11:37 Et on a rejoint au total une centaine de groupes.
11:40 Et on a fini par réussir à discuter avec un arnaqueur.
11:45 Oui, en fait, vous avez créé un appât.
11:47 Vous avez créé un raconte avec une fausse carte.
11:49 Oui, c'est ça. En fait, on les a piégés.
11:50 En fait, on s'est très vite rendu compte qu'ils étaient assez méfiants.
11:53 Parce qu'on commence quand même à en parler de cette arnaque.
11:55 Notamment parce que Dominique Strauss-Kahn en a été victime.
11:57 Donc du coup, il y a eu pas mal de papiers dans les médias.
11:59 Et donc, ils sont très très méfiants vis-à-vis des journalistes
12:03 et d'éventuels policiers qui pourraient être sur les réseaux.
12:06 Ils ont très vite compris qu'on n'arriverait pas à leur parler.
12:08 Et donc, en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on leur a tendu un piège
12:10 en leur mettant ce qui les intéresse le plus,
12:12 à savoir des données personnelles et des coordonnées bancaires.
12:15 Bien évidemment, qu'on maîtrisait totalement et qui étaient totalement fausses.
12:19 Mais ils ont fini par nous appeler.
12:20 Donc, on en a discuté avec plusieurs.
12:22 Et ils étaient nombreux à vous appeler.
12:23 Ils étaient très nombreux.
12:24 Et ils continuent de m'appeler encore aujourd'hui, en fait.
12:27 Là, ça fait deux mois qu'on a tourné cette séquence.
12:30 Hier encore, j'ai reçu des notifications comme quoi
12:32 ils essayaient de pirater la carte bleue que j'ai donnée.
12:35 Et ils essaient encore de m'appeler pour éventuellement m'arnaquer.
12:37 Et vous avez pu dialoguer avec un des arnaqueurs.
12:40 Je suis en train de vider votre compte.
12:41 Si t'es si fort, vas-y, vide-le.
12:43 Parce qu'en fait, t'es en train de parler à un journaliste de France 2
12:46 depuis tout à l'heure qui a fait fuiter volontairement
12:48 toutes ces informations pour avoir le privilège
12:51 de parler à un arnaqueur au téléphone.
12:52 Mais pourquoi tu fais ça ?
12:55 Moi, ça concerne l'argent.
12:57 Je parle vraiment sérieusement.
12:58 J'ai 17 pives.
13:00 Tu te fais combien par semaine ?
13:01 Ça dépend des cartes que tu reçois, en fait.
13:04 Mais en moyenne, tu te fais combien ?
13:05 Je peux les plus de 3 000 euros facilement.
13:08 De 3 000 euros par semaine ?
13:10 Plus d'années de l'air.
13:11 Avec ça, je peux faire plusieurs choses.
13:13 Je peux acheter des vêtements de luxe ou je ne sais quoi.
13:15 Je peux partir en vacances, qu'on soit dans le Sud ou à Dubaï.
13:17 La police actuellement, aucune preuve comme preuve.
13:20 Déjà, d'une, c'est moi qui passe les paiements.
13:22 Et t'as aucun remords ?
13:23 Essaie de me trouver un métier tout de suite, avec un bon salaire.
13:26 Travailler légalement pour gagner 1 800 euros net par mois, ça ne va pas.
13:29 Mais donc, du coup, tu trouves ça normal de piquer de l'argent
13:32 sur des comptes de gens qui bossent
13:33 et de t'en servir pour acheter des sacs de luxe
13:35 alors qu'eux potentiellement, ils bossent pour bouffer,
13:38 pour payer les factures, etc.
13:39 et qu'ils se retrouvent sans rien ?
13:40 Non, ça ne me pose pas ce problème.
13:41 Je sais qu'un jour ou l'autre, je vais le payer là-haut.
13:43 Julien Duponchel, on va expliquer la mécanique de ce piège redoutable
13:48 qui est tendu, je le disais en début d'émission.
13:50 On connaît tous les liens sur lesquels il ne faut pas cliquer, etc.
13:53 Juste pour revenir, il n'a aucun remords.
13:58 Ça veut dire qu'il peut prendre 5 000 euros, vider un compte.
14:01 Les gens n'ont plus rien pour vivre
14:03 parce qu'ils ne vont pas être remboursés par leur banque.
14:05 Et lui, il a 17 ans.
14:07 Il a 17 ans, en tout cas, c'est ce qu'il dit.
14:10 Après, c'est invérifiable ce qu'il me raconte.
14:13 Mais en tout cas, sur ces réseaux-là et sur ces groupes-là,
14:16 de toute façon, ils sont tous très cruels.
14:18 Et il y a une espèce de course entre eux
14:20 pour savoir qui va réussir à récupérer le plus d'argent,
14:24 qui va réussir à arnaquer le plus de gens.
14:26 Et ils partagent même les enregistrements de leurs appels
14:29 où on entend et on le diffuse dans le reportage
14:32 les personnes en pleurs qui viennent de se rendre compte
14:34 qu'elles ont perdu toutes leurs économies,
14:36 les économies d'une vie parfois.
14:38 Et ils s'en fichent un peu de quel est le profil de la personne.
14:41 Et aucune banque va rembourser.
14:43 Ça veut dire que votre compte est à zéro
14:45 et vous ne pouvez plus rien faire.
14:47 C'est-à-dire qu'ils vous prennent tout.
14:49 La majorité des banques ne remboursent pas aujourd'hui.
14:51 Oui, c'est difficile. Il y a peut-être une faille.
14:54 Donc je voudrais qu'on revienne parce que nous,
14:56 on comprend les 40 minutes d'enquête, comment ça fonctionne.
14:59 Donc ça, c'est important pour nos auditeurs.
15:01 Ça commence par des petits messages qui arrivent.
15:03 Parce qu'on s'est fait pirater son numéro de téléphone,
15:07 son identifiant, son numéro de compte.
15:09 Sans nécessairement se faire pirater.
15:11 Oui, c'est ça la subtilité.
15:13 Ils prennent parfois des numéros de téléphone au hasard.
15:16 Ils génèrent des numéros de téléphone,
15:18 ils envoient des SMS.
15:20 On clique sur le lien sur "renouvelez votre carte vitale",
15:22 "réglez votre amende",
15:24 "renouvelez votre vignette critères"
15:26 pour ceux qui habitent en ville.
15:28 Et on clique dessus, on remplit les choses
15:30 et puis après on se dit "ah, on s'est fait avoir"
15:32 et on pense qu'elle est à l'arnaque, alors qu'en fait pas du tout.
15:34 L'arnaque, elle est une fois qu'on nous appelle,
15:36 c'est avec ces sites internet
15:38 qu'ils ont récupéré toutes les données personnelles
15:40 et les coordonnées bancaires.
15:42 Et c'est à partir de ce moment-là qu'ils vont commencer à vider les comptes.
15:45 - Qu'ils vous appellent, physiquement. - Ils nous appellent.
15:47 Parce que ça, il faut bien l'entendre, et on le voit effectivement
15:49 dans votre enquête.
15:51 Le numéro de votre banque s'affiche sur votre téléphone.
15:54 Ils se font passer pour un conseiller bancaire
15:56 en disant "vous avez un découvert,
15:58 vous êtes obligé de faire un virement très très vite".
16:00 En gros, ils disent "voilà, c'est ça,
16:02 votre argent est menacé,
16:04 on est en train de voir qu'il y a des virements qui sont en train d'être faits
16:06 vers l'étranger, etc."
16:08 Donc, la personne qui décroche et qui pense
16:10 parler à son conseiller bancaire, elle est en panique totale.
16:12 Et là, en fait, elle ne réfléchit plus
16:14 et elle suit ce que lui dit cet arnaqueur
16:16 à l'autre bout du téléphone qui se fait passer pour un conseiller bancaire.
16:18 Et qui va lui dire "pour protéger votre argent,
16:20 on va le mettre sur un compte sécurisé,
16:22 vous allez suivre la procédure"
16:24 et il vous donne un RIB et vous vous dites
16:26 "ah bah oui, je vais le mettre de côté,
16:28 comme ça mon compte est à zéro, ils vont voler zéro".
16:30 Mais en fait, ils sont en train de voler l'argent.
16:32 - A partir du moment où sur votre téléphone,
16:34 c'est le numéro de votre banque, que vous êtes persuadé
16:36 de parler à un conseiller bancaire, qu'en plus vous êtes
16:38 dans cet état de stress de "mon argent est en train
16:40 de s'envoler", les gens sont prêts
16:42 à tout et on les comprend ?
16:44 - Alors, la Fédération Française Bancaire a donné ce chiffre.
16:46 18 millions de Français, chaque année,
16:48 en tous les cas, chiffre de 2022, sont
16:50 victimes d'un préjudice. 340 millions
16:52 d'euros qui se sont donc
16:54 envolés des comptes des Français.
16:56 Les banques réfléchissent,
16:58 le gouvernement essaye de
17:00 trouver la parade, ou pour l'instant,
17:02 il y a une énorme faille. - Alors, les banques,
17:04 de leur côté, ce qu'elles nous disent, et ce qu'elles ont
17:06 seulement accepté de nous répondre dans le reportage,
17:08 c'est-à-dire qu'elles mettent le paquet sur la prévention.
17:10 Et on le voit d'ailleurs sur les applications bancaires,
17:12 sur les sites internet, ça fait quelques mois
17:14 qu'on reçoit tout un paquet de messages,
17:16 d'économies, alertes de vigilance.
17:18 Quand on rentre un nouveau bénéficiaire pour un RIB,
17:20 il y a un message qui dit "est-ce que vous êtes en ligne
17:22 actuellement avec quelqu'un qui vous demande de rentrer ce RIB ?"
17:24 Donc les banques, aujourd'hui, elles mettent le paquet
17:26 sur la prévention, mais en revanche,
17:28 rien du tout sur le remboursement, alors qu'elles
17:30 ont, entre guillemets, l'obligation
17:32 notamment de sécuriser notre argent
17:34 et de rembourser en cas
17:36 de problème, et en cas
17:38 de fraude sur notre gouvernement.
17:40 - Mais est-ce que la faille n'est pas parce qu'on s'est fait...
17:42 on a donné, finalement, sans le savoir,
17:44 c'est qu'on a donné, au lieu de
17:46 simplement être piraté ?
17:48 Est-ce que c'est pas ça, la faille ? - La faille,
17:50 elle est là. Sauf qu'aujourd'hui, les banques, elles disent
17:52 "vous avez fait preuve de négligence grave",
17:54 là où c'est contestable, c'est comment on peut
17:56 invoquer la négligence grave quand on s'est, nous-mêmes,
17:58 fait tromper ? C'est-à-dire que
18:00 quand on se fait appeler par sa banque,
18:02 qu'on se fait appeler par des personnes
18:04 qui ont pris des informations qui sont capables
18:06 de vous donner le nom de votre
18:08 conseiller bancaire, et les conseillers bancaires, on les a pas
18:10 tous les jours au téléphone... - Votre date de naissance. - Votre date de naissance,
18:12 les numéros de carte bleue, etc.
18:14 C'est là où la négligence
18:16 grave, elle est discutable, aujourd'hui.
18:18 C'est cet argument que mettent les banques en avant.
18:20 - Que dit le législateur ? Vous avez rencontré
18:22 le ministre en charge du numérique, justement, qu'est-ce qu'il vous dit ?
18:24 - Aujourd'hui, ils sont un peu
18:26 coincés
18:28 sur la rapidité qu'ont les
18:30 escrocs à sans cesse se renouveler.
18:32 C'est-à-dire qu'ils vont mettre en place
18:34 un filtre, comme nous le raconte
18:36 le ministre de l'époque dans le reportage,
18:38 sauf que ce filtre, il va être basé
18:40 sur les signalements qui ont été faits,
18:42 donc on le montre bien qu'il suffit
18:44 d'à peine une heure pour qu'un site
18:46 internet ait déjà récupéré des centaines de coordonnées
18:48 bancaires. Donc, on n'est pas certain
18:50 que ça va marcher.
18:52 Et puis, ils vont... Alors si,
18:54 le gouvernement va changer dans les mois
18:56 à venir, ces sites internet officiels,
18:58 il va tous les passer en .gouv.fr,
19:00 donc la fin des adresses internet.
19:02 Et ça, c'est la seule chose
19:04 qui est infalsifiable aujourd'hui.
19:06 C'est-à-dire qu'un arnaqueur ne peut pas recréer
19:08 un site internet avec .gouv.fr à la fin.
19:10 Donc, une fois que les personnes se
19:12 connecteront sur un site internet, le site internet du
19:14 ministère de l'Intérieur, par exemple, pour régler son amende,
19:16 s'il finit pas en .gouv.fr,
19:18 là, on sait que ce n'est pas le vrai
19:20 site et que c'est une copie.
19:22 - La chose la plus inquiétante dans votre reportage,
19:24 vous travaillez avec
19:26 un hackeur qui a un petit logiciel
19:28 sur son portable qui fait
19:30 qu'il peut prendre
19:32 n'importe quel numéro et vous appeler avec ce numéro.
19:34 Ça veut dire que moi, demain,
19:36 je peux vous appeler avec le numéro
19:38 de Christine et
19:40 me faire passer pour Christine.
19:42 Et ça, vous me disiez,
19:44 hors micro, qu'on ne peut pas
19:46 identifier
19:48 qui a utilisé
19:50 ce téléphone. C'est-à-dire que moi, je peux appeler
19:52 le patron de Sud Radio
19:54 avec le téléphone
19:56 de Christine et il pense que c'est Christine
19:58 qui l'appelle. - C'est très compliqué d'identifier
20:00 parce qu'en fait, cette méthode-là nécessite
20:02 de passer par des réseaux à l'étranger et donc
20:04 remonter tous ces réseaux pour savoir
20:06 quel est le numéro de base qui vous a appelé.
20:08 C'est très compliqué. Et aujourd'hui,
20:10 les personnes qui se sont faites arnaquer
20:12 déposent plainte, généralement. Elles donnent le numéro
20:14 de téléphone qui s'est affiché sur leur
20:16 téléphone parce que tous n'arrivent pas à usurper
20:18 des vrais numéros de banque. Beaucoup
20:20 appellent avec d'autres numéros.
20:22 Et en fait, quand on appelle ces numéros-là,
20:24 on se rend compte que c'est des numéros de personnes qui n'ont rien demandé
20:26 et qui ne sont absolument pas au courant
20:28 qu'on est en train d'utiliser leur numéro de téléphone pour arnaquer
20:30 des centaines de personnes. - Et ça, il n'y a pas une responsabilité
20:32 des opérateurs téléphoniques ?
20:34 - Si, tout à fait. - Et qu'est-ce qu'ils disent ?
20:36 Free, Orange,
20:38 Assez Vague... - On les a également sollicités
20:40 dans le reportage. Il y a une loi qui leur
20:42 impose aujourd'hui de sécuriser
20:44 les lignes téléphoniques et de
20:46 s'assurer que la personne qui appelle est
20:48 bien propriétaire
20:50 lorsqu'elle passe un appel.
20:52 - Un coup de fil. - Sauf qu'aujourd'hui,
20:54 techniquement, les opérateurs
20:56 ne savent pas comment couper
20:58 les appels et être certains que ces
21:00 appels sont bien des appels frauduleux.
21:02 Parce que le risque qu'ils nous expliquent, c'est que si
21:04 demain on coupe un appel qu'on a détecté frauduleux
21:06 et qu'il ne l'est pas, et qu'imaginons
21:08 que c'est un appel fait à des secours, etc.
21:10 et qu'après on est accusé d'avoir coupé cet appel
21:12 alors qu'il était parfaitement légitime, c'est nous
21:14 qui allons avoir des problèmes. Donc aujourd'hui, il n'y a pas de solution technique
21:16 qui permet de s'assurer que
21:18 le propriétaire de la ligne est bien celui qui vous appelle.
21:20 - C'est faillant. - Voilà, il y a eu,
21:22 on peut aussi dire, des arnaques
21:24 de cette même façon, où c'était
21:26 les enfants qui appelaient
21:28 des parents, je ne sais pas si vous avez suivi l'affaire,
21:30 en urgence, pour recevoir
21:32 de l'argent parce que...
21:34 - C'est via Whatsapp qu'ils font ça,
21:36 c'est qu'ils envoient un message aux parents en disant
21:38 "J'ai perdu mon téléphone, est-ce que tu peux m'envoyer
21:40 de l'argent pour en racheter un directement ?"
21:42 - La parade c'est quoi finalement ? C'est d'être
21:44 extrêmement vigilant, de ne pas se précipiter,
21:46 parce que là on sent bien, Julien,
21:48 qu'il n'y a pas beaucoup de pare-feu
21:50 à tout ça, à part l'extrême
21:52 vigilance et l'extrême méfiance. - La parade c'est
21:54 d'être au courant déjà, c'est pour ça qu'on fait cette enquête
21:56 et qu'elle est d'utilité publique selon nous.
21:58 - On recommande ce soir.
22:00 - Ensuite c'est ces SMS
22:02 qui vous arrivent, etc.
22:04 Vous ne cliquez pas sur les liens,
22:06 vous allez directement vérifier par vous-même. Si vous recevez
22:08 un message de l'assurance maladie, connectez-vous
22:10 directement sur le site de l'assurance maladie
22:12 pour voir s'il y a un problème. Et après si vous recevez
22:14 un appel d'un conseiller bancaire
22:16 qui commence à vous donner vos numéros de carte bleue,
22:18 vous faites directement opposition à votre carte.
22:20 Parce que dès que votre numéro a fuité, il est déjà trop tard
22:22 en fait, parce qu'il y a des sites internet aujourd'hui
22:24 qui existent, qui ne nécessitent pas
22:26 de validation avec
22:28 un code qu'on reçoit par SMS ou sur notre
22:30 application. Et les arnaqueurs peuvent déjà
22:32 faire des achats
22:34 avec votre carte alors que vous n'êtes même pas au courant.
22:36 - Et d'autres astuces, Julien,
22:38 sur beaucoup de comptes bancaires désormais,
22:40 on peut aussi bloquer temporairement
22:42 sa carte. Et ça c'est immédiat,
22:44 vous allez sur votre
22:46 application. Moi j'ai ça sur
22:48 mes applications. - De plus en plus. Question, dernière
22:50 question, est-ce que vous savez si les banques en ligne
22:52 sont plus, ceux qui sont sur
22:54 uniquement les banques en ligne, sont plus
22:56 fragiles, des clients plus fragiles
22:58 que les banques classiques ? - Non, toutes les banques
23:00 sont touchées, il n'y a pas de banque plus
23:02 ciblée que d'autres.
23:04 C'est vraiment
23:06 toutes les données qui fuitent
23:08 par l'intermédiaire de ces faux SMS,
23:10 elles sont rappelées derrière. - Peut-être qu'on va
23:12 retourner plus facilement dans les agences bancaires
23:14 pour aller vraiment voir son conseiller.
23:16 C'est peut-être la morale de tout ça. Ce soir, sur
23:18 Envoyé spécial, il y a aussi une enquête
23:20 concernant la Fashion Week,
23:22 c'est ça ? - Oui, sur les tops soudanaises.
23:24 - Et une autre enquête, cette fois,
23:26 sur Gérard Miller, qui
23:28 fait écho aussi à la une de nos
23:30 confrères du Parisien, Gérard Miller,
23:32 accusé par plusieurs femmes
23:34 d'agressions sexuelles et de
23:36 viols. Donc, c'est effectivement
23:38 ce soir, dans Envoyé spécial.
23:40 Merci Julien. - Merci. - Merci beaucoup.
23:42 Donc, enquête,
23:44 on va dire, d'utilité publique,
23:46 c'est ce que vous dites, et on est d'accord avec vous, arnaque
23:48 aux conseillers bancaires, c'est dans Envoyé spécial,
23:50 21h10, ce soir,
23:52 sur France 2.
23:54 Merci Gilles, à demain. - Non, non,
23:56 on a l'illusion ! - Ah mais oui, mais oui,
23:58 voilà, je me voyais déjà moins le cas,
24:00 ça y est, j'avais plus vite que la machine.
24:02 Merci beaucoup Julien, et on va passer à The Voice,
24:04 on va voir un jeune homme qui a un talent fou,
24:06 un talent décalé, mais vous allez voir,
24:08 parfois, ça fait du bien. Allez, à tout de suite.
24:22 On va compter les coulisses de l'émission, évidemment,
24:24 puisqu'on devait avoir
24:26 Lilian, qui est le jeune candidat
24:28 de The Voice,
24:30 qui doit être dans un instant,
24:32 c'est ce jeune chanteur,
24:34 d'à peine 18 ans, il est là ?
24:36 Le réalisateur, il est en train de se
24:38 connecter. - Connecter.
24:40 On va poser une dernière question à Julien Dupont-Charles,
24:42 qui a fait la gentillesse de rester avec nous,
24:44 pour Envoyé spécial, puisque c'est ce soir,
24:46 sur France Télévision,
24:48 France 2. - Comment s'organisent les sujets
24:50 Envoyé spécial ? Est-ce que c'est le journaliste
24:52 qui est force de proposition ?
24:54 C'est la rédaction ?
24:56 C'est Élise Lucet ?
24:58 - C'est tout ça, en fait.
25:00 On a des conférences de rédaction,
25:02 tous les lundis, et en fait, l'idée, c'est
25:04 chacun propose les sujets qu'il intéresse,
25:06 qu'il voit émerger.
25:08 C'est à la fois les journalistes de l'équipe,
25:10 les rédacteurs en chef qui ont des envies,
25:12 Élise aussi, qui a des envies
25:14 de sujets, mais tout ça vient, en fait,
25:16 du débat collectif,
25:18 et puis après, il y a aussi une partie
25:20 qui est faite par des boîtes de production,
25:22 vu qu'on a des obligations aussi d'acheter à l'extérieur,
25:24 et là, c'est les propositions qu'ils font, en fait, tout simplement.
25:26 - Oui, c'est une mission, quand même,
25:28 emblématique du service public,
25:30 à donner naissance à d'autres,
25:32 précurseurs de ces enquêtes
25:34 au long cours. Quand on est dans
25:36 ces équipes-là, j'imagine qu'il y a
25:38 une volonté d'être toujours juste,
25:40 d'être toujours au plus près
25:42 de ce que nécessite l'enquête ? - On a la volonté,
25:44 et on nous laisse les moyens de le faire,
25:46 c'est-à-dire, par exemple, sur cette enquête-là
25:48 que j'ai réalisée,
25:50 à un moment, je leur ai dit "je vais avoir besoin d'un peu plus de temps
25:52 parce que là, je sens qu'on va pouvoir
25:54 avoir des gens au téléphone,
25:56 et j'ai trouvé le moyen de les coincer",
25:58 et on a ce luxe à envoyer spécial
26:00 d'avoir le temps d'enquêter, d'avoir le temps
26:02 de travailler, et Elise
26:04 est les rédacteurs en chef qui protègent ce temps-là,
26:06 et c'est hyper important. - Est-ce que,
26:08 par exemple, vous avez eu peur d'avoir
26:10 des représailles ?
26:12 Vous avez peur, après la diffusion, d'avoir des représailles ?
26:14 - Alors, j'ai pris
26:16 mes dispositions avant, déjà,
26:18 avec mon nom,
26:20 de savoir ou pas, qu'est-ce qu'on pouvait retrouver
26:22 comme information, une fois qu'on avait mon nom et mon
26:24 prénom, mais non, j'ai pas spécialement
26:26 peur, et puis s'il se passe des choses, il y a un groupe
26:28 France Télévisions qui est aussi derrière nous
26:30 et qui nous protège de ces choses-là.
26:32 - Merci beaucoup, Julien. - Nous avons enfin
26:34 jugé l'autre de Lilian. - On a notre petit Julien qui est avec
26:36 nous, Lilian, pardon. Julien, merci beaucoup.
26:38 - Merci, Julien. - Merci d'avoir un peu comblé
26:40 tout ça, mais c'est normal, ça fait partie du direct.
26:42 On recommande ce soir, 21h10
26:44 sur France 2, pour votre enquête
26:46 "Arnaques aux faux conseillers bancaires".
26:48 Vraiment, si vous avez peur
26:50 pour votre argent, je vous conseille de le regarder.
26:52 Voilà, merci Julien. - Merci.
26:54 - Il n'y a pas que Lilian qui est
26:56 en retard dans la musique, il est aussi en retard dans la vie.
26:58 Bonjour, Lilian.
27:00 Est-ce que vous nous entendez ? - Est-ce qu'il nous entend, Lilian ?
27:04 - Oui, je vous entends.
27:06 - Ah ! - Vous m'entendez ?
27:08 - Oui, oui, oui ! - Vous m'entendez, déjà, à trois.
27:10 - Mais vous êtes en retard tout le temps, en fait.
27:12 Vous êtes dans le passé, aussi.
27:16 - Je ne suis pas forcément
27:18 dans le passé, mais on va dire que
27:20 le présent m'attire moins que le passé.
27:22 - Bon, ça va bien ?
27:24 Vous êtes sur un petit nuage, comment ça se passe,
27:26 Lilian ? Alors, je vous vois,
27:28 mais vous n'avez que 18 ans, donc
27:30 presque l'âge
27:32 d'être un de nos enfants.
27:34 - C'est vrai que
27:36 je suis jeune, alors ça fait beaucoup d'informations
27:38 pour un jeune, quand on fait
27:40 cette aventure,
27:42 mais on va dire que je m'en sors bien.
27:44 - Alors, comment vous avez vécu tout ça ? Parce que vous l'avez
27:46 enregistré il y a quelques mois.
27:48 Vous imaginez que vous seriez
27:50 repéré à ce point-là
27:52 et qu'il y aurait un phénomène ?
27:54 J'ai vu beaucoup d'interviews de vous
27:56 dans la presse. Est-ce que vous
27:58 imaginez ça ou pas du tout ?
28:00 - Pas du tout, parce que moi, au départ, je pensais
28:02 même pas que les fauteuils allaient se retourner.
28:04 Je pensais venir, chanter
28:06 ma petite chanson, faire découvrir
28:08 mon petit univers
28:10 et rentrer chez moi.
28:12 - Alors, on dit que Lillian...
28:14 - En fait, ça a fait boule de neige.
28:16 - Quand on fait The Voice, on y fait pour gagner,
28:18 Lillian, quand même.
28:20 Quand on fait The Voice, c'est aussi pour être
28:22 remarqué et gagner. On ne y va pas que
28:24 pour chanter sa chansonnette.
28:26 - Moi, je ne le voyais pas comme ça, parce qu'on
28:28 va dire qu'en plus,
28:30 c'était pas
28:32 via une audition que j'avais passée
28:34 pour faire The Voice et on m'a repéré sur un
28:36 groupe de chants. - Alors, ce qu'on va proposer à nos...
28:38 Lillian, ce qu'on va proposer, parce que peut-être que
28:40 tous nos auditeurs ne regardent pas et ne suivent pas
28:42 forcément The Voice, on va leur proposer
28:44 d'écouter ce qui
28:46 est passé à la télévision
28:48 et qui a fait que vous êtes devenu, ce qu'on
28:50 appelle dans notre jargon, un oeuvni
28:52 dans cette émission de
28:54 Télé-Crochet. On vous écoute lors de l'audition
28:56 à l'aveugle.
28:58 Il avait de grands yeux très clairs
29:00 Où parfois passent des éclairs
29:02 Comme au ciel passent les
29:04 orages
29:06 Il était plein de tatouages
29:08 Que j'ai jamais très bien compris
29:10 - What ?
29:12 Son cou porté, pas vu,
29:14 pas pris
29:16 Sur son cœur, on lisait
29:18 personne
29:20 Sur son bras droit,
29:22 un mot
29:24 Raison
29:26 - Elle avait raison, Zazie, vous roulez
29:28 les airs. - Je sais pas son
29:30 nom, je ne sais rien du tout
29:32 - Comment... Ce qui est bluffant
29:34 et c'est pour ça qu'effectivement vous êtes en
29:36 dehors des codes, finalement
29:38 de ce qu'on connaît de cette émission et de
29:40 tous les candidats parfois qui s'y présentent
29:42 c'est que vous avez que 18 ans, Lillian
29:44 et vous êtes un fan absolu
29:46 de toute la musique, mais avant
29:48 les années 70. Ça vous vient
29:50 d'où ça ?
29:52 - On va dire que déjà
29:54 tout petit, dès l'âge de
29:56 6-7 ans, j'étais fan d'Edith Piaf
29:58 parce que je l'avais entendu dans une pub
30:00 quand il relançait un de ses albums et c'était
30:02 "Non, rien de rien" et je chantais tout le temps cette chanson
30:04 et mon grand-père
30:06 a vu que je chantais tout le temps cette chanson
30:08 il m'a dit "C'est Edith Piaf, si tu veux
30:10 j'ai mon tourne-disque et tous mes 45 tours
30:12 de sa mère et à lui et à ma
30:14 grand-mère au grenier" et il m'a
30:16 tout descendu et dedans il y avait du Brel,
30:18 du Brassens, du Jean Ferrat
30:20 et beaucoup d'Edith Piaf
30:22 et du coup c'est comme ça que tout doucement
30:24 j'ai commencé à écouter que ceux d'Edith Piaf
30:26 au départ et par la suite ceux des autres artistes
30:28 et une fois que j'avais épuisé tous
30:30 ses disques à lui, je me suis dit "Merde,
30:32 il va falloir que j'arrive à faire les brocantes parce que je les ai tous écoutés"
30:34 - Et aujourd'hui
30:36 vous avez une collection, un spirel !
30:38 - Et des gramophones !
30:40 - Ah oui, maintenant il y a plus de 10 000 disques, des gramophones
30:42 en comptant les gramophones
30:44 valises, il y en a bien une vingtaine
30:46 et des tourne-disques une cinquantaine
30:48 - Le public qui vous a découvert la semaine
30:50 dernière, est-ce que du coup il y a des personnes
30:52 âgées, je sais pas, des gens d'un certain âge
30:54 qui vous appellent, qui vous envoient des messages
30:56 qui vous disent "Merci
30:58 de faire honneur à cette partie de la chanson
31:00 française qu'on a un peu oubliée à la télévision"
31:02 - Oui, je reçois
31:04 énormément de messages, que ça
31:06 soit de personnes plus mûres ou
31:08 de personnes très jeunes, j'ai
31:10 énormément des deux, on va dire, il y a beaucoup, je reçois
31:12 beaucoup de messages de jeunes qui me disent
31:14 "Ah bah moi aussi je suis comme toi, j'adore ces époques-là
31:16 j'écoute que de la musique de ces années-là"
31:18 Ils sont contents de voir qu'ils sont
31:20 pas seuls et de voir un jeune
31:22 qui représente un peu la nouvelle
31:24 génération qui écoute
31:26 et qui chante ces chansons-là
31:28 et aussi une
31:30 génération ancienne qui m'envoie des messages
31:32 en disant "Merci de refaire revivre
31:34 ces registres oubliés" etc.
31:36 Mais c'est vrai que
31:38 de tout âge. - Alors est-ce que vous êtes
31:40 devenu une star dans votre EHPAD parce que vous êtes
31:42 infirmier à côté de ça
31:44 et vous travaillez dans un EHPAD, c'est ça ?
31:46 - Oui, je suis en études d'infirmier
31:48 - Alors est-ce que l'EHPAD a
31:50 un vise de voice ?
31:52 - Comment ? - Est-ce que l'EHPAD
31:54 vous a regardé dans The Voice ?
31:56 - Ah bah je pense bien que oui, d'ailleurs je dois
31:58 y retourner chanter, j'ai fait la promesse
32:00 qu'après The Voice j'irai chanter
32:02 à l'EHPAD
32:04 Désirables et je vais le faire
32:06 je vais trouver une patte et j'y vais avec plaisir
32:08 - Et vous après, comment
32:10 vous vous êtes senti ? Alors on va pas déflorer
32:12 ce qui va arriver à la suite, mais
32:14 le fait de devoir après chanter
32:16 peut-être un répertoire qui est un peu plus
32:18 à l'aise que le dernier du vôtre, ça a été difficile
32:20 pas difficile - Ou est-ce que
32:22 Mika a respecté sa parole de pas vous faire chanter
32:24 en anglais ?
32:26 - Mika a respecté sa parole
32:28 je peux vous dire ça
32:30 je peux vous dire aussi que
32:32 j'ai chanté du un peu
32:34 plus récent
32:36 mais que je m'en sors plutôt pas mal
32:38 - Ah !
32:40 - C'est important - C'est important
32:42 et est-ce que cette aventure
32:44 vous montre également
32:46 vous imaginez que
32:48 vous, vous pourriez
32:50 avoir un caractère qui plaît
32:52 vous comprenez ce que je veux dire ? Est-ce que
32:54 vous imaginez
32:56 avoir autant d'affection du public ?
32:58 - Peut-être inconsciemment
33:02 oui parce que je suis
33:04 quelqu'un de très simple, de naturel
33:06 je suis toujours
33:08 à la bonne franquette, je reçois tout le temps plein de monde
33:10 chez moi
33:12 j'ai l'habitude de traîner
33:14 avec plein de monde
33:16 et je passe bien parce que je sais pas
33:18 je suis pas à juger, je suis pas
33:20 enfin je suis
33:22 naturel, simple et
33:24 j'essaye toujours de faire en sorte que tout se passe bien
33:26 - Vous êtes heureux
33:28 - Parce que sinon on a pas beaucoup d'amis
33:30 - Vous êtes heureux dans cette aventure
33:32 Lillian visiblement - Oui
33:34 - Alors qu'est-ce que vous avez
33:36 envie de faire ? Vous avez envie de continuer à être
33:38 infirmier ou quand même la chanson
33:40 ou la télévision
33:42 ou le cinéma
33:44 ou l'artistique est quelque chose
33:46 qui vous titille ou pas ?
33:48 - Si vraiment c'était
33:50 possible, j'aimerais bien
33:52 faire quelque chose dans l'artistique
33:54 chanteur etc. Bon après je laisse pas
33:56 mes petits vieux, j'irai toujours les voir
33:58 à les pattes et chanter dans les états, ça j'adore
34:00 ça je garde
34:02 mais après si je peux faire une carrière
34:04 autre, bien sûr que ça serait
34:06 magnifique et on serait très heureux
34:08 après bon, on verra
34:10 ce que l'avenir me
34:12 garde - Et quand vous dites
34:14 "je lâche pas mes petits vieux"
34:16 pourquoi cet attachement à aller
34:18 voir les personnes âgées ? Je rappelle que vous n'avez
34:20 que 18 ans
34:22 - Bah parce que
34:24 les jeunes ils ont tendance à dire
34:26 "oui les vieux" souvent
34:28 il y a une coupure générationnelle
34:30 on voit beaucoup ça
34:32 et moi je trouve que c'est tellement important de rester
34:34 connecté à tous nos anciens
34:36 parce que c'est nos anciens qui vont nous apprendre
34:38 à nous, les jeunes, comment faire
34:40 dans la vie parce que eux ils ont déjà vécu
34:42 ils ont fait les erreurs qu'on va peut-être faire
34:44 et en fait ils sont là pour nous
34:46 guider et aussi pour... ils ont la
34:48 connaissance que nous on a peut-être pas encore
34:50 à ce moment-là bien sûr
34:52 et je trouve que c'est tellement important, ils ont tellement de choses à nous apporter
34:54 la connaissance
34:56 plein d'histoires
34:58 magnifiques encore à nous raconter
35:00 faut pas perdre tout ça
35:02 et le jour où il n'y en aura plus on sera là
35:04 "ah si on avait su, on leur aurait posé
35:06 des questions, faut les poser
35:08 tout de suite les questions"
35:10 Merci beaucoup Lélien
35:12 Oui gentil, j'ai un petit adore
35:14 Vous ne nous avez pas entendu tout à l'heure
35:16 dans "Moseapping" j'ai mis
35:18 de la Lucienne de Lille
35:20 et donc je vous remets
35:22 Je vous remets un petit peu
35:24 Ah Lucienne !
35:26 Vous voulez un petit bout de Lucienne ?
35:28 Ah oui un petit bout de Lucienne
35:30 78 tours
35:32 C'est magnifique
35:34 Ah oh la la
35:36 C'est beau
35:38 Des jours tout veuleux
35:40 Des élumines
35:42 Oh la la la
35:44 C'est magnifique
35:46 C'est magnifique
35:48 C'est magnifique
35:50 C'est magnifique
35:52 C'est magnifique
35:54 C'est un petit clin d'oeil
35:56 C'est un petit clin d'oeil
35:58 C'est un petit clin d'oeil
36:00 Pour ceux qui n'ont pas l'image
36:02 de Lucienne
36:04 En tout cas merci beaucoup
36:06 Merci à vous Lilian
36:08 Bonne chance dans l'aventure
36:10 On va vous suivre
36:12 On ne dit pas que vous êtes notre préféré
36:14 mais on le pense très fort
36:16 Si vous gagnez
36:18 notre première interview
36:20 On vous mettra toutes les chansons
36:22 que vous voulez
36:24 On vous mettra du Maurice Chevalier
36:26 Ah oui Maurice et Fréhel aussi
36:28 Et Tréné
36:30 Et on vous présentera Jacques Pessis
36:32 Avec plaisir
36:34 Merci Lilian, bonne aventure
36:36 Merci à vous, c'est très offu
36:38 On conseille à nos auditeurs
36:40 et ceux qui nous suivent aussi sur les réseaux sociaux
36:42 de regarder vos prestations
36:44 et cet amour que vous avez pour la musique de l'ancien temps
36:46 mais qui parfois est tellement d'actualité
36:48 Bonne chance à vous Lilian
36:50 Dans un instant on va se retrouver
36:52 Donc à demain
36:54 On sera au Salon de l'agriculture
36:56 avec des candidats de l'amour et dans le pré
36:58 On va parler de la bande d'art maniaques
37:00 Ils seront comme toute équipe de Sud Radio
37:02 sur le site de la coopération
37:04 Faut faire attention de ne pas trop boire
37:06 Non mais non, 10h du matin, vous plaisantez
37:08 Dans un instant on va débattre de l'actualité du jour
37:10 avec nos 4 débatteurs
37:12 et on va tenter de se mettre d'accord
37:14 A tout de suite
37:16 Parlons vrai.
37:17 Parlons vrai.