La grande interview : Manuel Valls

  • il y a 8 mois
L'ancien Premier ministre, Manuel Valls, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Bonjour Manuel Valls.
00:02 Bonjour.
00:03 C'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
00:06 Je voulais vous entendre sur beaucoup de sujets évidemment ce matin
00:10 et notamment sur l'IVG, cette décision qualifiée d'historique par le président de la République.
00:16 Les sénateurs ont voté pour l'inscription du droit à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
00:22 Est-ce que vous l'auriez voté ce texte si vous aviez été sénateur ?
00:25 Oui, sans aucun problème.
00:26 Si j'avais été député ou sénateur, je leur ai voté dans les termes identiques des deux assemblées,
00:32 ce qui permet en effet une réforme de la Constitution.
00:36 Je crois que c'était quelque chose qui était attendu.
00:38 Il y a une inquiétude générale dans le monde, peut-être à partir de ce qui se passe notamment aux États-Unis
00:43 ou dans des pays comme la Pologne.
00:46 Donc il fallait mettre dans notre Constitution ce qui a été une grande réforme
00:51 et qui date évidemment de la loi Veil.
00:53 Le président de la République, Emmanuel Macron, a parlé d'une victoire historique.
00:56 En quoi est-elle historique selon vous ?
00:58 Et pourquoi est-ce qu'il y avait urgence à graver le droit à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution ?
01:03 Parce qu'il y a ces inquiétudes.
01:05 Oui, il y a eu un débat à la fois juridique et politique sur la nécessité ou pas de l'aggraver dans la Constitution.
01:11 Le droit n'est pas menacé en France à ce jour ?
01:14 Il peut être menacé par des retraits de financement, par des mouvements anti-avortement.
01:19 Il est très ancré dans notre pays.
01:21 Le vote d'hier soir en est évidemment la manifestation sur tous les bancs de l'Assemblée à part quelques extrêmes.
01:27 Il y a un accord sur cette avancée majeure qui a été représentée par la loi Veil et pour les femmes,
01:34 et pour la liberté des femmes.
01:36 Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que c'est un leurre pour détourner l'attention des Français de la crise que l'on vit ?
01:43 Non, heureusement on peut débattre de tous les sujets.
01:47 Évidemment, dans ce moment-là, nous y reviendrons des défis majeurs pour notre pays.
01:53 Mais la vie politique, la démocratie continue.
01:56 Et là, je trouve que le Parlement, avec ses votes très massifs à l'Assemblée comme au Sénat, s'honore et fait son travail aussi.
02:05 Manuel Valls, je voulais vous entendre bien sûr sur l'Ukraine, situation internationale inquiétante.
02:09 Les Français sont inquiets.
02:12 Emmanuel Macron ne veut pas exclure, n'a pas voulu exclure, l'envoi de troupes au sol en Ukraine.
02:17 Il l'a dit en début de semaine.
02:18 Comment est-ce que vous avez réagi quand vous l'avez entendu ?
02:20 Il faut dire la vérité aux Français.
02:23 La guerre n'est pas impossible.
02:25 Et d'une manière ou d'une autre, il faut s'y préparer.
02:28 L'histoire, avec sa part tragique, est de nouveau là.
02:32 Et moi je comprends l'inquiétude de nos compatriotes.
02:35 La guerre en Ukraine, des menaces, ce qui se passe évidemment en Israël et à Gaza.
02:41 La montée de l'antisémitisme, le tsunami qui a balayé le monde,
02:47 la menace terroriste qui est toujours là.
02:50 Donc il y a quelque chose de vertigineux quand on évoque ces sujets.
02:54 Mais ce que je veux dire avec beaucoup de force,
02:56 c'est ce que je comprends des propos du président de la République,
02:58 c'est que notre destin, celui des Français, celui des Européens,
03:02 est lié intimement au destin de Kiev, de l'Ukraine et des Ukrainiens.
03:08 Et nous ne pouvons pas accepter l'hypothèse d'une victoire de Vladimir Poutine
03:14 qui représenterait la fin de la démocratie ukrainienne,
03:17 la défaite stratégique, militaire, politique, morale de l'Europe et de l'Occident.
03:24 Plus rien n'arrêterait Poutine, on le voit avec ce qui se passe aujourd'hui en Moldavie,
03:28 mais vis-à-vis des pays baltes par exemple.
03:30 Et cela représenterait d'ailleurs un message aussi pour la Chine d'agir à sa convenance à Taïwan.
03:37 Donc l'arrêt et la défaite de la Russie sont indispensables.
03:42 Et pour cela, il faut agir beaucoup plus fortement et vite.
03:46 Et il ne faut rien s'interdire, il n'y a pas de tabou dans ce domaine-là.
03:50 Il faut en revanche des solutions et la solution d'urgence, c'est le soutien militaire à l'Ukraine.
03:56 Manuel Valls, qu'est-ce que vous dites aux 76% de Français
04:00 qui ne veulent pas que l'on envoie des troupes au sol en Ukraine ?
04:03 Sondage CSA pour CNews Europe 1, le JDD.
04:05 Les Français qui disent qu'on ne veut pas mourir pour Kiev,
04:08 ou en tout cas on ne veut pas que nos enfants meurent pour Kiev.
04:10 Qu'est-ce que vous leur dites ?
04:11 Vous savez, nous sommes dans ces moments de bascule que je ne fais pas de référence au passé,
04:17 parce que les situations sont forcément différentes.
04:20 Mais nous sommes dans des moments où il faut dire la vérité aux Français,
04:23 et il faut leur donner une vision face aux risques.
04:27 Parce que quand je dis qu'il faut se préparer à la guerre, c'est à différents types de guerres.
04:31 Ça peut être une guerre classique, c'est ce qui se passe en Ukraine,
04:34 c'est la guerre hybride, celle de l'information, de la déstabilisation que nous mène la Russie.
04:39 Toutes les notes de nos services de renseignement l'attestent.
04:42 La Russie intervient dans des processus électoraux pour déstabiliser les États-Unis,
04:47 la Catalogne en Espagne, la France.
04:50 Donc nous avons tous ces éléments.
04:53 Donc il faut leur dire la vérité, il faut leur dire que l'urgence,
04:56 c'est de fournir des munitions, des obus, des missiles, des mirages sans doute aux Ukrainiens,
05:05 pour qu'ils résistent.
05:06 C'est de convaincre les États-Unis de soutenir financièrement l'Ukraine.
05:11 Vous le savez que c'est un débat qui divise le Sénat et la Chambre des représentants américains.
05:16 Et c'est surtout, j'étais à Kiev il y a quelques mois,
05:20 c'est se préparer, c'est avoir un plan B si Trump l'emportait.
05:24 Donc l'Europe doit quand même faire une mobilisation.
05:27 Trump qui pourrait fermer le robinet d'aides américaines à l'Ukraine.
05:30 La présidente de la Commission européenne hier, Mme Van der Meyen,
05:33 a tenu un discours je trouve intéressant sur le fait que l'Europe doit avoir sa propre industrie
05:38 et produire ou acheter à des pays tiers des munitions pour l'Ukraine.
05:44 Mais comme il s'agit d'une guerre, qu'elle peut être longue,
05:48 que nous ne pouvons pas la perdre, qu'il faut une autonomie stratégique pour l'Europe,
05:52 qu'il faut préparer l'avenir,
05:54 toutes les déclarations, y compris celles du président de la République,
05:57 doivent faire oeuvre d'une très grande pédagogie pour convaincre les Français.
06:00 Moi je comprends la réaction des Français à travers le sondage que vous citez.
06:04 Il faut bien expliquer les enjeux et il faut que le président de la République
06:08 se consacre à expliquer sa vision et quels sont les enjeux et les défis pour nous.
06:14 Mais je le répète, c'est ma conviction profonde,
06:17 dans ces moments-là, notre destin est lié à celui de l'Ukraine.
06:21 Si les Européens venaient à se substituer aux Américains,
06:24 ça coûterait une fortune d'aider l'Ukraine.
06:26 Oui, mais c'est la démocratie, les valeurs universelles que nous partageons avec les Ukrainiens.
06:34 Vladimir Poutine a perdu la première partie.
06:38 Il voulait convertir l'Ukraine dans un régime fantoche,
06:41 il testait la résistance des Européens et il ne voulait pas l'OTAN à ses frontières.
06:47 L'Ukraine est une nation qui résiste avec un courage incroyable.
06:50 Les Ukrainiens meurent pour nous, 30 000 d'entre eux meurent pour leur liberté,
06:55 qui est aussi notre liberté.
06:58 La Suède et la Finlande, des pays neutres depuis des décennies,
07:02 c'est un signe majeur, viennent de rentrer dans l'alliance atlantique
07:06 et nous, nous sommes en train d'augmenter nos budgets militaires.
07:09 Donc il ne s'agit pas de faire peur.
07:11 Pour faire peur, il ne s'agit pas d'exagérer, mais il ne faut rien s'interdire
07:16 et il faut expliquer à nos compatriotes que nous avons changé de monde,
07:19 qu'il y a de nouvelles menaces et qu'il faut s'y préparer.
07:22 Pour cela, il faut beaucoup d'explications et beaucoup d'unités nationales
07:26 sur un sujet aussi essentiel.
07:28 Manuel Valls, ancien Premier ministre, invité de la grande interview sur CNews et sur Europe 1.
07:32 Je voulais vous entendre également sur ce procès qui va débuter aujourd'hui.
07:37 C'est aujourd'hui que s'ouvre le procès des accusés de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018.
07:41 Cinq morts, onze blessés, quatre hommes vont passer devant la justice
07:45 pour avoir aidé le terroriste Shérif Sheikhat, délinquant de 29 ans, devenu terroriste islamiste.
07:51 Il leur a aidé à s'être procuré des armes.
07:56 L'une des questions au cœur de ce procès est le profil de ce délinquant multiracidiviste
08:00 qui avait déambulé dans les rues de Strasbourg le 11 décembre 2018
08:05 et qui avait abattu cinq personnes.
08:07 Il était fiché, est-ce ? Ce profil l'interpelle.
08:10 Oui, mais parce que nous faisons face à cette menace.
08:13 En 2012, quand j'avais présenté comme ministre de l'Intérieur
08:18 la première loi antiterroriste du quinquennat de François Hollande,
08:21 j'avais évoqué un ennemi extérieur, l'Al-Qaïda, ce qui n'était pas encore l'État islamique
08:27 et d'autres organisations qui nous menaient une guerre depuis l'étranger,
08:31 mais aussi cet ennemi intérieur, avec tous ces jeunes gens qui sont partis au Levant, en Syrie, en Irak.
08:39 Souvent on les fait passer par la délinquance, ce sont les mêmes profils, et qui nous attaquent.
08:44 Ce sont des compatriotes, ce sont des concitoyens, des gens qui vivent sur notre sol et qui nous attaquent.
08:49 Et cette menace, elle est toujours là. Et nous vivrons longtemps.
08:53 Elle est toujours là. Est-ce qu'elle est plus importante qu'en 2012 ou moins importante ?
08:57 Est-ce que cet ennemi de l'intérieur, ses ennemis de l'intérieur sont plus nombreux qu'en 2012 aujourd'hui ?
09:01 Oui, puisque ce sont plusieurs milliers de personnes radicalisées
09:06 à travers les différents fichiers que nous connaissons.
09:09 Il y a toujours une menace extérieure. Elle peut muter, elle peut changer.
09:13 Ça peut être le Hamas, le Hezbollah, l'Iran, des organisations qui se reconstituent,
09:18 notamment l'État islamique en Afghanistan, mais il y a aussi cette menace extérieure.
09:22 Donc il ne faut pas mentir aux Français. La menace islamique, celle de l'islam politique,
09:26 elle est toujours là, c'est un continuum. Il y a malheureusement parfois des attentats,
09:30 nous l'avons vu tous ces derniers mois, le procès de Strasbourg le rappelle,
09:34 mais là aussi il faut cette résilience, il faut ce message de vérité aux Français.
09:40 Moi je suis souvent déçu par les divisions politiciennes de notre pays face aux enjeux,
09:46 évidemment la crise économique, le pouvoir d'achat, le réchauffement climatique,
09:49 mais face à ce qui se passe en Ukraine et la menace islamique,
09:52 ce qui se passe aujourd'hui en Israël et à Gaza, parce qu'au fond les Israéliens
09:55 sont confrontés à la même menace à travers une guerre.
09:58 Le Hamas est une organisation créée par les frères musulmans qui démontre tous les jours
10:02 sa haine de l'Occident, sa haine de la démocratie, sa haine des femmes, des homosexuels,
10:07 de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Et nous subissons, nous avons subi les mêmes attaques.
10:12 C'est le même combat, c'est celui que nous mène l'islamisme, et moi je l'ai toujours considéré,
10:16 c'était l'un des défis majeurs de ce début de 21e siècle.
10:19 L'imam Majoubi a déposé un référé liberté, il pourrait donc revenir en France,
10:25 lui qui a tenu des propos contre le drapeau tricolore.
10:29 Quel serait le message s'il pouvait revenir en France ?
10:31 Ce serait un message de faiblesse, nous sommes dans un état de droit,
10:35 donc chacun a droit à ses recours, il faut que les dossiers soient bien ficelés
10:41 par le ministère de l'Intérieur. Mais le message de fermeté qui était celui du ministre de l'Intérieur,
10:47 on ne peut pas tenir ce type de propos quand on est un étranger,
10:51 on n'a rien à faire dans notre pays, c'est un message de haine vis-à-vis de la France et des Français.
10:57 Donc moi j'espère que la justice ira dans le sens de la décision du ministre de l'Intérieur,
11:02 puis il y a des recours, mais en tout cas il faut des messages très clairs,
11:05 ces messages de haine, de l'islamisme, de l'islam politique n'ont rien à faire dans notre pays.
11:10 Manuel Valls, la campagne des européennes a commencé au Salon de l'agriculture,
11:14 comment est-ce que vous avez vécu l'accueil réservé au président de la République, Emmanuel Macron,
11:18 samedi avec des huées ?
11:20 J'étais hier, j'ai passé quelques heures au Salon de l'agriculture, discrètement,
11:25 je parlais avec les agriculteurs, avec les paysans, avec les responsables des filières,
11:29 la viande, le lait, les vignerons, c'est toujours passionnant, c'était calme hier.
11:36 Bon, il y a une très grande inquiétude dans le monde agricole,
11:39 pas seulement en France, dans toute l'Europe,
11:43 notamment cette conciliation entre la nécessité de la lutte contre le réchauffement climatique
11:47 et la préservation évidemment de filières qui sont tout à fait essentielles.
11:52 Je m'inquiète moi de ce climat de violence physique et verbale, de ces tensions.
11:57 Je pense que le rôle du président de la République serait de se concentrer sur l'essentiel,
12:01 j'ai parlé de l'Ukraine, et d'apaiser le Salon de l'agriculture,
12:05 ce n'est pas le lieu, me semble-t-il, pour la campagne des élections européennes.
12:09 J'ai trouvé que les propos du président et du Premier ministre alimentaient trop
12:12 la confrontation avec le Rassemblement national, ce n'est pas le lieu.
12:15 Et on a fait le parallèle avec Jordan Bardella qui a été accueilli comme une rockstar.
12:18 Oui, mais ça nous verrons bien, parce qu'il faut aussi parfois que le Rassemblement national
12:22 sorte de ses ambiguïtés, de ses contradictions sur l'Europe, sur la Russie,
12:27 évidemment, sur ses solutions pour la crise agricole.
12:30 Le RN est ou pas dans l'arc républicain ? Le débat revient régulièrement ?
12:35 Je ne suis pas sûr que ce soit un débat qui intéresse fondamentalement les Français.
12:40 Il faut parler de l'avenir, il faut que les propositions des uns et des autres soient mises sur la table.
12:46 Quel est le projet du RN pour l'avenir de la France ?
12:50 Son projet économique est proche de celui de la France insoumise, et ruinerait notre pays.
12:55 Quelle est la vision du Rassemblement national sur l'Europe et ses relations avec Poutine ?
12:59 Que dit-il sur une possibilité de guerre en Europe ?
13:03 Sinon tenir un message qui me semble défaitiste et très loin de ce qu'il faut.
13:07 C'est sur ces sujets-là qu'il faut désormais que le débat ait lieu,
13:11 mais si possible avec une certaine hauteur de vue, parce que cette violence physique,
13:16 verbale, ces noms d'oiseaux, cette campagne permanente, nuit, me semble-t-il, à la démocratie et à l'unité du pays.
13:22 83% des Français, Manuel Valls, estiment qu'il faut construire plus de places de prison.
13:28 C'est un sondage qu'on révèle ce matin sur CNews et sur Europe 1 avec le JDD.
13:33 Et vous, qu'est-ce que vous en pensez ?
13:35 Les Français ont raison, et il faut d'autant plus construire de nouvelles places de prison
13:39 qu'il faut des prisons qui soient dignes de ce nom.
13:42 Parce que ce qui est insupportable, c'est qu'évidemment on condamne,
13:45 et la justice, contrairement à ce qu'il dit souvent, condamne sévèrement, mais les conditions d'accueil...
13:50 Mais où est le frein ? C'est un frein économique ou un frein idéologique de certains magistrats qui ne veulent pas être incarcérés ?
13:55 Ça peut arriver, mais le nombre de personnes incarcérées augmente, la justice est dure, elle est sévère,
14:03 et la prison, elle est, me semble-t-il, très souvent indispensable, y compris pour les primo-délinquants.
14:09 Mais il faut aussi que les conditions d'accueil et de réinsertion soient au niveau qu'ils font.
14:13 La prison, c'est une peine, et puis il faut préparer notamment la sortie de prison aussi dans les meilleures conditions possibles.
14:19 Manuel Valls, je voulais vous entendre également sur un sujet dont on parle moins mais qui est très important, la Corse.
14:24 Lundi soir, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a reçu lors d'un dîner les responsables de Corse,
14:28 et on est ressorti une proposition d'écriture constitutionnelle pour accroître une autonomie de l'île.
14:34 Accroître l'autonomie de l'île, ça suppose qu'on touche à nouveau à notre constitution. Qu'est-ce que vous y voyez là ?
14:39 Je suis très inquiet, c'est vrai que ça n'est pas dans l'actualité. Il y a des annonces de réforme de constitution,
14:45 là nous sommes loin de l'IVG que nous avons évoqué au début de notre conversation,
14:49 mais les textes que vous venez d'évoquer sont particulièrement inquiétants.
14:53 Qu'est-ce qui vous inquiète ?
14:54 J'accuse le gouvernement de vouloir mettre en cause, à travers ce texte, l'universalisme républicain et l'unité de la nation,
15:02 et de jouer aux apprentis sorciers en proposant de reconnaître dans notre constitution, puisqu'il s'agit de cela,
15:09 la Corse comme une communauté insulaire, j'ouvre les guillemets, méditerranéenne, historique, linguistique et culturelle,
15:16 ayant un lien singulier avec sa terre, avec un pouvoir législatif au nom de ses particularités culturelles.
15:23 Le pouvoir, l'exécutif, le président, le gouvernement ouvrent là une brèche dans laquelle peuvent s'engouffrer des régions
15:30 ou des communautés, des formes de communautés dans le pays.
15:33 On propose donc de constitutionnaliser le communautarisme.
15:37 Ce n'est jamais vu, il n'y a qu'une seule communauté, c'est la communauté française.
15:42 Ce texte va à l'encontre de nos principes fondamentaux et de ce qu'est la nation française.
15:47 D'autant plus, on a vu des textes, que les autonomistes et les indépendants de Corse en profitent déjà pour évoquer des lois organiques.
15:53 On parlerait du statut de résident, de la co-officialité des langues, du bilinguisme.
15:58 Là, on est en train de défaire le pays. La France, ce n'est pas une addition de tribut.
16:04 Donc je m'opposerai de toutes mes forces à cette idée qui me paraît très dangereuse pour notre pays.
16:09 Là, on joue avec ce qu'est le pays et l'essentiel de notre identité.
16:13 La France n'est pas une addition de tribut, nous a dit Manuel Valls.
16:17 Merci beaucoup Monsieur le Premier ministre d'être venu ce matin sur CNews et sur Europe. Bonne journée à vous.
16:22 (Générique)

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