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Xerfi Canal a reçu Alexandre de Navailles, Directeur Général de KEDGE Business School, pour parler des dirigeants de grandes écoles.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:09 Bonjour Alexandre Denavaille.
00:10 Bonjour Jean-Philippe.
00:11 Alexandre Denavaille, vous êtes directeur général de Kedge Business School.
00:15 Alexandre Denavaille, vous êtes un dirigeant non académique d'une institution académique.
00:20 On va dire ça comme ça.
00:21 Effectivement.
00:22 Et donc évidemment, ça intéresse beaucoup à la fois le monde académique et le monde extra-académique.
00:27 Je pense aux parents, ça peut rassurer aussi peut-être de se dire, ce n'est pas un académique à la tête, c'est un pro.
00:33 Je ne sais pas si ça les intéresse, en tout cas je l'espère.
00:36 Peut-être un mot sur votre parcours, très rapidement.
00:39 Effectivement, je ne suis pas un académique.
00:41 J'ai rejoint Kedge il y a un peu moins de 4 ans, 3 ans et demi.
00:45 Et auparavant, j'ai travaillé pendant 23 ans pour une société américaine de location de voiture, jaune, Hertz,
00:52 où j'ai eu la chance de faire plein de choses différentes.
00:55 J'avais travaillé un an dans une banque en sortant de Dauphine, mais 23 ans chez Hertz,
01:01 où j'ai travaillé à Londres, à Paris, à nouveau à Londres, un peu à Genève, et re à Paris.
01:06 J'ai eu la chance de faire plein de jobs différents.
01:08 Un groupe suffisamment large pour qu'on puisse s'y épanouir en changeant de job régulièrement.
01:13 Et puis à 45 ans, je me suis dit que ce serait bien que je fasse autre chose.
01:18 Parce que je me projetais, j'aurais pu continuer encore 20 ans dans cette boîte et ce groupe assez extraordinaire.
01:24 Et un peu par hasard, un chasseur de tête m'a appelé pour me proposer une mission.
01:28 Je lui avais refusé 2-3 missions passionnantes auparavant.
01:30 Et celle-là, je ne l'ai pas refusé parce que c'est un job assez extraordinaire.
01:34 Un beau défi pour se fixer les idées, un Kedge chez 120 millions, c'est ça ?
01:38 Un peu plus maintenant.
01:39 Un peu plus ?
01:40 Oui, plutôt 145 millions.
01:41 145 millions.
01:42 C'est la résultante de la fusion de Remed, de BEM, Bordeaux École de Management.
01:48 Il y a 10 ans.
01:49 C'est 4 campus, c'est 15 000 étudiants.
01:51 Il faut un profil comme le vôtre aujourd'hui pour piloter ce qui résulte des mégafusions dans le monde de l'enseignement supérieur.
01:57 Je ne sais pas si moi, personnellement, je suis le profil idéal.
01:59 Je l'espère.
02:00 Ça fait 3 ans que j'y suis, donc je pense que la gouvernance me fait confiance.
02:03 Mais oui, on est aujourd'hui...
02:05 Kedge, c'est une association, étonnamment.
02:08 Une association de loi 1901.
02:09 Ce qui est intéressant, c'est qu'étant associatif, on est à but non lucratif.
02:13 Donc, on ne verse pas de dividende et je ne dois de compte à aucun actionnaire.
02:17 Néanmoins, on est quand même aujourd'hui encore une école consulaire.
02:21 Donc, on dépend des chambres de commerce de Bordeaux et de Marseille.
02:24 Et l'école a grossi.
02:25 C'est beaucoup développé.
02:26 140 millions d'euros de chiffre d'affaires aujourd'hui.
02:28 En tout cas, le budget de 140 millions.
02:30 C'est presque deux fois ce que c'était au moment de la fusion.
02:35 Et je crois qu'il faut savoir effectivement la piloter.
02:38 Vous utilisiez ce mot, c'est le bon mot.
02:39 Plus que de la gérer, c'est piloter.
02:41 Piloter son développement.
02:42 Piloter aussi l'innovation.
02:45 Piloter le développement international de l'école.
02:48 On est aujourd'hui présent en Chine.
02:50 On est présent en Afrique.
02:51 On essaye de s'implanter dans d'autres territoires.
02:55 On a 300 partenaires à travers le monde.
02:57 Partenaires universitaires et académiques.
02:59 Donc, c'est vraiment une boutique qui a besoin effectivement d'être pilotée.
03:03 Et de se structurer.
03:04 Je crois que quand je suis arrivé à Kedge, je ne dis pas que rien n'était en place.
03:08 Il y a beaucoup de choses qui ont été faites.
03:10 Après sept ans de la fusion, évidemment.
03:13 L'école est un stade de maturité qui fait qu'après une croissance importante,
03:18 il faut savoir stabiliser.
03:20 Mais surtout, stabiliser en structurant et en s'assurant que les process sont bien en place.
03:25 Je pense par exemple à des process qui me semblent un peu étranges quand on est dans une école.
03:30 Mais qui sont ceux d'une entreprise.
03:32 Comment on gère la ressource humaine ?
03:34 Comment on la développe ?
03:35 Comment on l'anime ?
03:36 Comment on l'engage ?
03:37 Comment on gère le marketing ?
03:39 Aujourd'hui, on a des programmes qui sont pour certains des produits.
03:43 Ce n'est pas évident d'attirer chez nous.
03:46 On travaille sur la marque.
03:47 On travaille sur la qualité du produit, son contenu.
03:50 Et on fait du marketing.
03:51 C'est peut-être un peu nouveau pour certaines écoles que de faire du marketing.
03:54 En particulier, par exemple, du marketing digital.
03:56 Aujourd'hui, il faut être très présent sur les réseaux.
03:59 Il faut être très présent sur le web.
04:01 Pour pouvoir vendre, en tout cas, pour pouvoir promouvoir nos programmes et la qualité académique de l'école.
04:06 Avec une vraie concurrence.
04:07 Avec une énorme concurrence.
04:08 Et je crois, en fait, c'est sans doute quelque chose auquel je ne m'attendais pas.
04:12 C'est la concurrence de ce milieu.
04:15 C'est très clair.
04:18 C'est limpide.
04:19 Finalement, pour conclure,
04:21 diriez-vous que diriger une institution académique vous a apporté ?
04:25 Intellectuellement, c'est très différent de ce que j'ai pu faire dans le passé.
04:31 C'est extrêmement riche que de côtoyer des professeurs.
04:36 C'est extrêmement riche que de satisfaire, ou en tout cas, de mener à bien cette mission
04:43 qui est d'enseigner, qui est, je ne suis pas moi-même enseignant,
04:47 mais en tout cas d'assurer que le cadre fasse que.
04:49 C'est extrêmement riche de côtoyer ceux qui cherchent et qui imaginent
04:54 ce que sera le monde de demain.
04:56 Même si ce n'est pas de la science dure, la science de gestion,
04:59 c'est une vraie science qui est absolument fondamentale.
05:02 Donc intellectuellement, c'est extrêmement motivant.
05:05 Ça permet certainement de s'ouvrir à un monde un peu différent
05:10 de celui que j'ai pu vivre dans le passé,
05:12 qui était sans doute plus opérationnel, un tout petit peu moins intellectuel.
05:15 Merci Alexandre Denamail.
05:17 Merci beaucoup.
05:19 [Musique]
05:24 [SILENCE]

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