Mardi 27 février 2024, SMART MORNING SOUMIER reçoit Alain Borle (Président, Pac Team Group)
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00:00 Salut à tous, on va rentrer au cœur, enfin, comment est-ce que je vais dire ça d'ailleurs ?
00:12 Alain Borle nous accompagne.
00:13 Bonjour Alain.
00:14 Bonjour Stéphane.
00:15 Pacteam, j'ai envie de dire, c'est l'envers du décor du retail.
00:17 Absolument.
00:18 Pacteam, c'est l'envers du décor.
00:20 C'est un rêve.
00:21 On fait du rêve, on vend du rêve à nos clients.
00:23 Oui, parce que tu es spécialisé sur le luxe.
00:24 Mais d'abord, pourquoi je dis envers du décor du retail, tu fais la mise en scène en fait.
00:31 On fait la mise en valeur et la mise en scène du produit pour les secteurs du luxe.
00:34 Présentoir, animation vitrine, packaging, agencement de magasins.
00:39 Donc, alors, je veux savoir exactement le périmètre de ton métier, même si tu le
00:46 fais énormément évoluer en fait, ce qui est aussi très intéressant.
00:49 Mais en gros, je dis l'entreprise de luxe a choisi son flagship sur les Champs-Elysées.
00:55 C'est parti.
00:56 Alors nous, notre périmètre, ça part du plus grand au plus petit.
01:00 Donc, on peut faire l'agencement intérieur du magasin.
01:03 Mais toi, tu débarques le premier jour.
01:05 L'entreprise, on ne va pas citer de nom, te dit, voilà, c'est 47 Avenues et Champs-Elysées.
01:10 Et toi, tu débarques avec ton équipe.
01:11 On va débarquer plutôt avec l'architecte de l'entreprise, l'archi ou le décorateur
01:16 d'intérieur qui nous fait visiter, qui nous amène dans son monde.
01:20 Et nous, après, c'est à nous de le faire rêver.
01:22 On va lui proposer soit du plus grand au plus petit, de l'agencement, on va lui proposer
01:27 des animations vitrines, des présentoirs de vitrines, éventuellement du packaging pour
01:32 ces produits.
01:33 Donc, c'est aussi l'environnement du groupe Actim.
01:36 Et c'est là que c'est extraordinaire parce qu'on est dans un 360 degrés.
01:39 On est du plus petit au plus grand et on peut faire rêver, on peut s'amuser.
01:43 On se prend surtout, on ne se prend pas au sérieux.
01:46 C'est ça qui est magnifique.
01:47 Avec tous les corps de métier.
01:48 Avec tous les corps de métier, ébéniste, métallier, pasturgie.
01:53 Voilà, c'est ça.
01:54 Tu peux refaire des plâtres, tu peux refaire des moulures.
01:56 On peut faire des moulures, on peut faire du bois, on peut faire du métal.
01:59 Donc, on est un peu les chefs d'orchestre et on coordonne tous ces métiers extraordinaires,
02:05 souvent avec beaucoup, beaucoup d'artisans.
02:06 Donc, on aime beaucoup l'artisanat.
02:08 Plus dans la production de masse quand il faut produire en série, donc dans nos usines
02:13 en Chine.
02:14 Mais c'est extraordinaire parce qu'on a différents métiers, différentes coordinations et beaucoup
02:18 de problèmes, beaucoup de soucis, des temps, des délais à respecter, des qualités à
02:21 respecter, du compliance à respecter.
02:23 Et c'est ce qui fait le challenge de Pactim.
02:26 Tu es obligé de faire du sur-mesure ?
02:27 On fait du sur-mesure.
02:28 On n'a pas de catalogue.
02:29 On n'a pas sur notre site internet de catalogue ou quoi que ce soit.
02:33 Il y a quand même des démos, non ?
02:34 Non, absolument.
02:35 On n'est que sur du sur-mesure.
02:37 De plus, avec nos clients, avec nos contrats de confidentialité, on ne peut rien montrer.
02:41 Donc on doit être très discret sur ce qu'on fait.
02:44 Comment est-ce que tu fais la publicité de la marque alors ?
02:47 Ça fait 75 ans que l'entreprise existe, fondée en 1949.
02:51 Oui, mais tu l'as complètement transformée.
02:53 En 40 ans, oui.
02:54 En 40 ans.
02:55 Ça fait 40 ans et les gens ne vous connaissent plus.
02:56 Ce n'est plus la même entreprise, il faut le dire.
02:57 La chance qu'on a, c'est qu'on a des clients extraordinaires.
03:01 La chance qu'on a, c'est qu'on est un groupe de concurrents.
03:03 On n'en est pas 10 000 sur le marché.
03:05 Donc il y a toujours de la place.
03:06 Le soleil brille toujours pour une entreprise qui veut se lancer.
03:09 Si on perd un marché, c'est le confrère qui va le gagner.
03:12 Si je gagne, c'est le confrère qui va le perdre.
03:14 Et on reste néanmoins, on se respecte, on reste copain et on ne se déteste pas.
03:18 C'est ça qui est extraordinaire.
03:19 Parce qu'on a une concurrence, certes, mais on a la possibilité de grandir avec et grâce
03:25 à nos clients.
03:26 Oui, alors tu es en Suisse, tu viens de Suisse.
03:30 Alors nous, on est Suisse, la société est basée en Suisse, créée en Suisse par ma
03:33 tante.
03:34 Moi, je vis à Dubaï.
03:35 J'imagine.
03:36 C'est extraordinaire.
03:37 Nouvel empire du luxe.
03:40 Mais j'imagine que c'est l'horlogerie qui vous a fait démarrer et vous a fait choisir
03:48 le circuit du luxe.
03:49 Alors absolument, à la base, ma tante était décoratrice pour une très, très grande marque
03:54 horlogère suisse de l'époque.
03:55 Et puis elle est devenue le designer privilégié de cette entreprise.
04:00 Et le monde de l'horlogerie et de la joaillerie nous a fait grandir.
04:05 On est parti de l'horlogerie parce que Made in Switzerland.
04:07 Et après, on s'est développé avec les grandes marques du CAC 40 ici dans le luxe, autre
04:11 que horloger.
04:12 Et c'est ce qui a fait notre développement.
04:14 On est basé sur huit pays, onze filiales, deux usines de production en Chine.
04:19 Qu'est ce que tu produis en Chine puisque tu fais du sur-mesure ?
04:22 Alors en Chine, tout ce qui est mass production, les animations vitrines qu'on appelle sur-mesure,
04:28 on en fait des milliers pour les milliers de points de vente qui existent sur le marché.
04:32 Et animation vitrine, c'est quoi ? C'est de l'électronique en fait, embarquée ?
04:34 Les décors de vitrine que tu vois à l'extérieur des boutiques, il y en a des milliers parce
04:38 que les points de vente au départ, il y a 40 ans, c'était quelques points de vente.
04:42 C'était des décors.
04:43 Aujourd'hui, c'est de la production de masse.
04:45 Et donc, il faut produire ça en grande quantité dans des délais rapides.
04:48 L'outil industriel en Chine qu'on a mis en place depuis 25 ans est très, très performant.
04:52 On retourne un peu à nos sources aussi parce qu'on produisait beaucoup en Italie il y a
04:55 35 ans.
04:56 Et on travaille maintenant aussi beaucoup en Europe pour des raisons de compliance et
05:00 d'écologie.
05:01 Et donc, on peut produire en Europe sur l'Europe, en Asie sur l'Asie et on est basé également
05:06 aux États-Unis.
05:07 C'est un de tes grands sujets le carbone qui est d'ailleurs un des sujets de tes clients
05:09 en fait.
05:10 C'est surtout, c'est devenu le RSE, le carbone, c'est devenu l'incontournable dans notre métier.
05:15 Au départ, on était producteur, on était designer, producteur.
05:18 Après, il y a une dizaine d'années, on a dû se transformer en logisticien pour les
05:21 transports et tout.
05:22 La logistique est également un facteur qui peut avoir des conséquences sur notre marché.
05:30 Et avec cette logistique, on s'est rendu compte qu'il y avait énormément à faire dans le
05:35 compliance, dans le RSE.
05:37 Et c'est nos clients qui ne nous l'imposent pas, qui nous invitent à le faire.
05:42 Et si vous ne le faites pas, vous ratez le train.
05:44 Donc, tu es là, tu ne prends pas cette opportunité de mettre en valeur ton produit avec un compliance,
05:50 avec un RSE performant.
05:52 Tu rates le train et tu resteras le dernier du classement.
05:54 Particulièrement dans ce secteur.
05:56 Ils ont des marges et comme ils ont des marges, ils savent qu'ils seront regardés très près.
06:02 Si jamais ils ne font pas les efforts qu'il faut pour essayer d'être compliance de maximum.
06:07 Mais attends, il y a des très grands noms du luxe.
06:10 Donc, tu ne cites pas tes clients, on ne va pas les citer.
06:11 Mais ils n'ont pas internalisé cette expertise ?
06:14 Les immenses groupes aujourd'hui qui règnent sur le luxe mondial ?
06:18 - Alors, internaliser le compliance, oui, mais pas la production ?
06:22 - Non, je parle de l'agencement des vitrines, de ce qui fait le cœur de ton métier.
06:26 - Ils n'ont pas envie de faire un métier qu'ils ne savent pas faire.
06:29 Ce n'est pas leur métier.
06:31 Ils préfèrent travailler avec des providers externes, des entreprises externes comme Pectim et autres.
06:37 Et ça leur donne plus de possibilités.
06:40 C'est un élargissement.
06:41 - Est-ce que c'est fondamental pour eux quand on voit les flagships qu'ils sont capables de déployer ?
06:47 - Mais parce qu'ils travaillent avec des entreprises performantes.
06:49 Ils ont des entreprises performantes, solides financièrement, solides en général.
06:53 Et qui leur permet de développer leurs produits.
06:56 En fait, c'est un win-win.
06:58 Nous, on réussit grâce à eux, ils réussissent grâce à nous.
07:01 Nous, sans nos clients, on n'est rien.
07:02 Eux, sans leurs fournisseurs, ils ne sont rien.
07:05 - Et spécialiser luxe ou...
07:08 Je crois que derrière tu réfléchis justement, ou tu commences d'ailleurs des activités qui sont parallèles.
07:13 Parce que quand on dit luxe, on pense évidemment à l'hôtellerie, on pense à la restauration.
07:17 - La restauration, l'hôtellerie, ça c'est une autre division dans la construction.
07:20 Effectivement, dans la seconde oeuvre où on peut faire des boutiques, on peut faire des aménagements de spa.
07:25 - Et oui. - On peut faire des chambres, des rénovations de chambres d'hôtel.
07:28 Ça, c'est notre activité qui est très forte à Dubaï et au Qatar.
07:31 Et ça nous permet en fait, cette diversification de produits, de pays,
07:35 qui fait que ça fait 40 ans que je jongle sur plusieurs continents.
07:38 Et c'est ce qui fait que l'entreprise grandit.
07:40 Et on peut offrir à nos clients quelques flèches en plus à leur arc.
07:45 C'est ça qui est extraordinaire.
07:46 - Secteur éclaté, concentré.
07:48 Vous êtes combien d'acteurs à faire comme ça, la mise en scène aujourd'hui des produits de luxe ?
07:53 - Honnêtement, quand on voit les appels d'offres,
07:55 quand on se retrouve à des forums avec mes confrères, nos confrères,
08:00 si on est une quarantaine, je dirais une trentaine, c'est un maximum.
08:04 Enfin, 30, mais 15 qui sont excellents.
08:06 Nous, on est parmi les 15 et les autres, les secondes acteurs.
08:10 Mais il y a les 15 qui sont toujours là au moment où il faut pour les appels d'offres.
08:15 - Je comprends.
08:16 - Et après les autres, c'est autre chose.
08:19 - Et dans la façon dont tu regardes le secteur,
08:22 parce que, encore une fois, des grands noms, des grandes maisons, des grandes marques,
08:26 et puis des acteurs émergents,
08:28 qui peuvent avoir là pour le coup besoin de ton aide et de ton expérience ?
08:32 - Alors les acteurs émergents, c'est ceux qui...
08:34 En Asie, on en a beaucoup, on en a au Moyen-Orient où on est actuellement.
08:39 L'expérience...
08:40 - Forcément, ils vont vouloir faire naître des marques locales.
08:43 - Locales, exactement.
08:44 - Presque un enjeu de souveraineté.
08:46 - Ils aiment l'expertise européenne, suisse, européenne.
08:48 Donc c'est vrai que quand on arrive avec un passeport suisse, ça aide beaucoup.
08:51 Quand on parle de l'Europe et tout, ils adorent.
08:54 Et ça fait marcher.
08:55 Ça fait marcher.
08:56 - Quand on arrive avec un passeport suisse...
08:58 Mais il y a un grand acteur français quand même ?
08:59 Parce que, mon Dieu, on a des marques considérables, je me dis.
09:03 C'est pas possible.
09:04 - Quand vous êtes dans le domaine du luxe horloger, notamment,
09:06 vous arrivez à voir ces clients qui vont émerger.
09:09 Vous arrivez, vous dites "Ah, on est suisse, on travaille beaucoup sur l'Italie.
09:12 Notre plus grosse filiale est en Italie.
09:15 Italie, Suisse, ça inclut la France, forcément.
09:18 C'est magique.
09:19 - L'automobile n'est pas quelque chose qui t'intéresse aussi ?
09:21 Parce que je regardais, justement, le septembre de 1860...
09:24 - L'automobile, ce sont des stands d'exposition.
09:27 On a eu fait des stands d'exposition.
09:28 Après, ça s'est retourné contre nous parce que les salles horlogers ont fermé.
09:32 Le Covid a fait le reste.
09:33 Donc on a fermé notre usine en Italie qui faisait des stands d'exposition.
09:36 - Ah oui, c'est ça. Ça t'a intéressé à un moment.
09:37 - C'était une grosse usine.
09:38 On faisait pendant 20 ans des stands d'exposition.
09:40 Mais on a arrêté parce que les expositions avec le monde d'aujourd'hui et tout ne marchaient plus.
09:45 Le Covid a fait le reste.
09:46 Et on a pu se retrouver.
09:47 Nous, en fait, la chance du groupe, c'est qu'on peut rebondir.
09:50 On peut rebondir sur...
09:52 On s'est retrouvé en période Covid.
09:54 On a perdu 40%, 50% de notre chiffre d'affaires en 2020, le 16 mars.
09:58 Tout était bloqué.
09:59 On a vendu des masques.
10:00 Donc on a vendu une vingtaine de millions de masques médicaux pour l'armée française,
10:04 l'armée suisse, le ministère de l'Intérieur.
10:05 On a pu rebondir avec ce trading.
10:07 Donc parce qu'on a notre usine en Chine et notre bureau de trading.
10:10 On est très performant pour rebondir.
10:12 Et quand on pense qu'on est au fond du trou, on repart et ça revient très vite.
10:15 C'est le côté de l'entrepreneur, en fait.
10:17 Parfait. Merci Alain Borle, qui nous accompagnait.
10:21 Merci Stéphane.
10:21 Tim.
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