Patrick Bénézit vice-président de la FNSEA et Président de la Fédération Nationale Bovine s'exprime sur BFMTV
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00:00 -Ela et moi avons avec nous Patrick Benezie.
00:03 Bonjour monsieur.
00:04 Vous êtes vice-président de la FNSEA, patron de la FNB,
00:07 la Fédération Nationale Bovine.
00:09 Vous avez interpellé le président de la République
00:11 sur la question des clauses miroirs.
00:12 On va y venir dans un instant.
00:14 Mais juste avant, là quand vous entendez ces sifflets,
00:17 que vous voyez ces bras d'honneur, ces doigts d'honneur,
00:20 le président de la République a débattu pendant près de deux heures.
00:22 Est-ce qu'il est logique que pour autant,
00:24 il reçoive cet accueil s'il veut venir inaugurer
00:27 le Salon de l'Agriculture ?
00:28 -Le niveau de tension est extrêmement fort.
00:30 C'était des choses qui étaient extrêmement prévisibles.
00:33 Et donc malheureusement, on préférerait que ce soit différent,
00:36 bien sûr, puisqu'il y a beaucoup d'agriculteurs,
00:39 d'éleveurs qui viennent exposer leurs animaux.
00:41 Mais cette tension, elle répond aussi à une colère qui est là
00:44 et qui est liée au fait qu'il n'y ait pas suffisamment de réponses.
00:48 Effectivement, ce n'est pas un débat qu'on attendait.
00:50 C'est des réponses.
00:51 C'est des réponses aux questions qui sont posées depuis trois semaines,
00:53 qui sont sur le bureau du Premier ministre,
00:56 sur le bureau du ministre de l'Agriculture.
00:58 Et il y en a beaucoup qui ne sont pas là encore.
00:59 -Un mot quand même sur ce qu'on a vu,
01:01 les scènes de violence ce matin, beaucoup plus tôt.
01:03 Souvent, à l'origine, il y a des syndicalistes
01:06 de la coordination rurale.
01:07 On en voit aussi quelques-uns ici.
01:08 Est-ce que vous, à la FNSEA, vous cautionnez ces méthodes
01:11 ou vous dites non, là, ils sont allés trop loin ?
01:13 -Non, en tout cas, moi, je n'ai pas constaté
01:16 de choses diverses et variées.
01:17 -Ce matin, entre le service d'or du Salon de l'Agriculture
01:20 et des syndicalistes agricoles,
01:22 il y avait beaucoup de gens de la coordination rurale.
01:24 -En tout cas, on peut comprendre qu'il y ait des niveaux de tension
01:26 extrêmement forts.
01:27 Bien entendu, les dégradations, on souhaite qu'il n'y en ait pas du tout.
01:30 Mais le niveau de tension, il est là.
01:32 Et effectivement, je ne sais pas comment il s'est exprimé
01:34 partout dans le salon ce matin, mais en tout cas, il est là.
01:36 Et c'est surtout des réponses dont nous avons besoin aujourd'hui.
01:40 Et c'est pour ça que le sujet du débat,
01:42 débattre, ce n'est plus l'heure du débat,
01:44 c'est l'heure d'amener des réponses aux agriculteurs et aux éleveurs.
01:47 -Monsieur Bélazi, pourtant, ce que vous dit Emmanuel Macron,
01:49 il dit, mais les réponses, elles ont été apportées
01:52 et elles vont encore être apportées lundi sur la trésorerie,
01:55 sur toutes les annonces qui ont déjà été faites sur le GNR,
01:59 sur l'abandon d'un certain nombre de phytos,
02:02 ou en tout cas, d'aligner, on va dire plutôt,
02:05 les phytosanitaires qui peuvent être utilisés en France
02:08 par rapport à ceux qui sont utilisés ailleurs en Europe
02:10 avec des productions que l'on importe.
02:12 Tout ça, c'est des choses qui ont déjà été mises sur la table.
02:14 -Ecoutez, Gabriel Attal a annoncé un plan élevage à notre demande,
02:17 par exemple.
02:18 Aujourd'hui, on n'en a pas le détail.
02:20 Moi, aujourd'hui, je ne suis pas capable de vous dire...
02:21 -Vous dites que ça ne va pas assez vite.
02:22 -Je ne suis pas capable de vous dire le détail du plan élevage
02:25 et d'ailleurs, Emmanuel Macron n'en a pas parlé,
02:28 en tout cas, je ne l'ai pas entendu,
02:30 peut-être qu'il l'a fait depuis que je suis parti,
02:31 mais en tout cas, il n'en a pas parlé à l'occasion du débat
02:35 qu'il a eu avec les agriculteurs en ce moment.
02:36 -Vous, vous l'avez interpellé sur le libre-échange,
02:38 sur notamment l'accord Mercosur,
02:39 en disant que les clauses miroirs, elles n'existaient pas.
02:41 -Les clauses miroirs, pour l'instant, elles n'existent pas.
02:43 -Il vous a répondu "faites-moi confiance",
02:44 au niveau international, je me bats pour vous.
02:47 Vous lui faites confiance ?
02:48 -Il était juste en train d'expliquer
02:49 que les clauses miroirs existaient avec le Canada
02:51 alors qu'elles n'existent pas.
02:53 -Il disait aussi que le CETA
02:54 était globalement favorable pour l'agriculture française.
02:57 -Ce n'est pas ça, la question.
02:58 La vraie question, c'est de savoir si on veut importer chez nous
03:02 des denrées qu'on n'a pas le droit de faire avec des produits
03:06 dont on n'a pas le droit de pratiquer chez nous.
03:08 La question, ce n'est pas la question des échanges internationaux.
03:11 On est tous exportateurs de quelque chose
03:13 ou importateurs de quelque chose.
03:15 Nous, ce qu'on veut, c'est qu'à partir du moment
03:17 où il y a des denrées qui sont importées,
03:19 elles soient aux mêmes normes que les nôtres.
03:20 Donc, ce n'est pas du troc, ce n'est pas échanger du lait européen
03:24 contre de la viande traitée aux farines de viande
03:27 ou qui a été nourrie aux activateurs de croissance.
03:29 Ce n'est pas ça, le libre-échange que l'on veut.
03:32 C'est être conforme aux différentes réglementations
03:35 et qu'on ne soit jamais mis en concurrence.
03:37 Ça doit être ça, le principe.
03:38 C'est ça, le principe des mesures miroirs et des clauses miroirs.
03:41 Et ça, quand il explique effectivement que sur le CETA,
03:44 il y a des clauses miroirs qui ont été mis en place,
03:45 ce n'est pas vrai.
03:46 Bon, après, que la France travaille à ce que ce soit fait,
03:50 c'est ça, c'est là-dessus qu'on attend des réponses.
03:52 - Il vous a dit "faites-moi confiance, on est en train de travailler".
03:55 - Alors, c'est bon tact.
03:57 - Vous lui faites confiance ?
03:58 - Bon tact.
03:59 Ecoutez, si la France ne porte pas ça déjà,
04:01 je ne vois pas quel autre pays européen...
04:03 Ecoutez, on sera convaincu quand on verra les résultats.
04:06 C'est ça le sujet.
04:08 Et sur les prix, c'est pareil.
04:09 C'est-à-dire qu'on parle de prix minimum,
04:11 on a depuis deux ans des indicateurs coûts de production
04:14 qui sont inscrits dans la loi,
04:17 qui sont aujourd'hui inscrits à France Agrimaire.
04:20 Aujourd'hui, si le prix minimum, c'est de reprendre ces coûts de production,
04:23 nous, nous sommes d'accord.
04:24 Si c'est d'aller discuter à nouveau avec Carrefour
04:26 pour renégocier des choses, on sait que ça n'ira pas.
04:29 - Patrick, bien aisi, un tout dernier mot avant de vous laisser partir.
04:32 Est-ce que vous considérez que les conditions sont réunies
04:35 pour qu'Emmanuel Macron puisse venir enfin inaugurer le salon
04:37 et puis faire cette déambulation ?
04:39 - Franchement, je ne connais pas les services de sécurité,
04:42 mais j'ai un doute.
04:44 - Et vous le souhaitez ?
04:46 - J'ai vraiment un doute, là, dans les conditions où les choses se passent.
04:49 Effectivement, je pense que ce n'est pas très possible.
04:52 Mais bon, nous, ce qui nous intéresse, c'est les réponses.