Apolline de Malherbe reçoit Patrick buisson, essayiste, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce mercredi 19 avril 2023.
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00:00 Je ne dis pas du tout que la droite a remporté cette séquence, au contraire, je crois que la gauche sort très renforcée de cette séquence.
00:07 Et je voudrais parler de ce qui s'est passé ces trois derniers mois, qui est quand même, à mon avis, le commentariat ne vient pas du tout sur ce terrain.
00:14 On a assisté à un jeu de rôle, à un théâtre d'ombre, j'appelle ça une exposition vintage en plein air,
00:22 dans lequel il y a une complicité objective entre le pouvoir et l'intersyndical.
00:26 Ça ne vous est pas apparu, mais c'est la réalité.
00:28 – Ils ne sont pas très copains en ce moment.
00:30 – Bah écoutez, chacun est gagnant-gagnant dans un jeu de rôle qu'on connaît de chaque heure.
00:33 – Chacun est dans son rôle.
00:34 – Chacun est dans son rôle et chacun tire un profit.
00:37 L'objectif commun, c'était d'en tirer le mouvement des gilets jaunes.
00:40 La protestation incontrôlable qui a donné tant de surfroides à la fois à l'exécutif et aux syndicats,
00:45 puisqu'ils sortaient des canons ordinaires de l'action, de la revendication sociale.
00:49 Et ils ont parfaitement réussi, et l'un et l'autre.
00:51 Les syndicats ont retrouvé du lustre, ont été relégitimés,
00:55 dans quoi après le 1er mai, ils vont replier les calicots jusqu'à la prochaine.
00:59 Mais ils ont retrouvé une force et une légitimité.
01:02 Et le pouvoir a pu surjouer la fermeté, attirer à lui le parti de l'ordre et en tirer évidemment un profit.
01:11 Donc tout ça est un jeu de rôle que l'on connaît bien.
01:14 Les syndicats parlent de mobilisation historique, il n'en est rien.
01:17 En 95, c'était beaucoup plus important.
01:19 Et même en 2010, où j'étais auprès de Nicolas Sarkozy à l'Élysée.