Apolline de Malherbe reçoit Patrick buisson, essayiste, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce mercredi 19 avril 2023.
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00:00 La Macronie est en train de prendre conscience de la droitisation de son électorat et qu'ils essayent de faire la politique de leurs électeurs,
00:05 y compris en marchant sur les plates-bandes d'Eric Zemmour ou de Marine Le Pen.
00:10 Je voudrais dire quelque chose à propos de Marine Le Pen.
00:12 Le commentariat a oublié que Marine Le Pen, dans les années 2015-2007, était une année gagnante face à François Hollande,
00:18 qu'elle était également à 30 ou 31 %.
00:20 C'est une espèce de consensus autour de l'élection pratiquement annoncée de Marine Le Pen
00:27 qui va relancer ce que Jussman a appelé le carnaval antifasciste.
00:32 On va avoir des sondages alarmistes, on va avoir des prophéties autoréalisatrices parce que ça range tout le monde.
00:37 Quand on dit de plus en plus que Marine Le Pen non seulement pourrait gagner, mais même qu'elle va gagner,
00:44 c'est ce que vous appelez une prophétie autoréalisatrice ?
00:46 Tout à fait, parce que tous ses opposants...
00:49 Ce n'est pas pour s'en inquiéter pour vous ?
00:50 Non, mais c'est pour la matière dans son statut de challenger.
00:54 Il n'y a pas si longtemps, M. Mélenchon disait que n'importe qui peut être élu avec l'élégance qu'il caractérise.
00:58 Je ne sais pas s'il a peur des femmes face à Marine Le Pen, même une chèvre.
01:02 C'était la formule de Mélenchon.
01:04 La gauche pense qu'elle ne peut revenir au pouvoir que face à Marine Le Pen.
01:07 La droite sait que Marine Le Pen sera également pour elle...
01:10 Et alors si je vous prends à votre jeu, Patrick Buisson, vous dites que ceux qui disent qu'elle va gagner,
01:15 en fait c'est parce qu'ils pensent qu'elles ne vont pas gagner et que c'est pas intérêt,
01:18 en fait vous, vous dites qu'elle ne va pas gagner parce que vous avez vraiment envie qu'elle gagne.
01:21 Ah mais pas du tout.
01:22 Moi je suis observateur, j'essaye d'analyser ce qui se passe avec un maximum de neutralité.
01:27 Je pense que Marine Le Pen a fait une option qui l'a conduit à une impasse.
01:30 À une quatrième échec.
01:32 Elle a besoin d'alliés, elle ne peut pas arriver au pouvoir toute seule.
01:35 Elle a plutôt cherché à aller chercher, elle a plutôt cherché pardon, ses alliés à gauche.
01:40 Par deux fois entre 2017 et 2022, dans l'entre-deux-tours, elle a tendu la main à Mélenchon avec le succès qu'on a.
01:47 On sait, elle a tiré 15%, 17% de l'électorat de Mélenchon.
01:52 Alors que je pense que les réserves naturelles sont visuées de croissance, se situent plutôt à droite.
01:56 Il n'y a plus grand monde à droite.
01:58 Ah ben il y a peut-être plus grand monde, mais en tout cas, je ne sais pas, mais précisément ça faisait 12%.
02:01 Les électeurs de Macron sont aussi à droite pour parti que le sont les électeurs de Pétrin-Saint-Louis.
02:06 En fait vous avez le même discours que les élus, mais avec le succès que l'on sait.
02:08 Mais parce qu'elle fait, elle fait une erreur d'analyse.
02:11 Elle pense que la diabolisation vient de sa radicalité.
02:15 La radicalité n'effraie pas les électeurs.
02:17 Zemmour a fait ses meilleurs scores dans les quartiers bourgeois, chez les CSP+
02:21 Ce qui effraie les Français, c'est le problème pour le rassemblement national, c'est celui de la crédibilité politique.
02:27 Les Français savent qu'il n'y a pas d'équipe de gouvernement autour de Marine Le Pen et qu'elle n'a pas l'aptitude à gouverner.
02:34 C'est ça le principal handicap.
02:36 Si elle a tiré les électeurs de droite, et pour partie les cas de droite, peut-être remédierait-elle à cette carence
02:42 qui à mon avis aujourd'hui est plus importante que la radicalité présumée.