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00:00 *Générique*
00:13 Bonsoir à tous, Emmanuel Macron ne remontera pas sur le ring, pas de grand débat avec tous les acteurs de la chaîne agricole et alimentaire.
00:21 Le président renonce après une journée, on va dire chaotique, suite à l'invitation ou pas.
00:27 On verra des soulèvements de la terre, il donne rendez-vous en tout cas aux syndicats agricoles avant l'inauguration demain matin.
00:34 Au menu des informés également, deux ans de guerre demain en Ukraine.
00:38 France Info est à Kiev pour une journée spéciale demain avec tous nos envoyés spéciaux,
00:43 c'est les Ukrainiens qui manquent d'hommes, de moyens, guerre de communication aussi avec les fake news côté russe
00:50 où Vladimir Poutine montre les muscles ces derniers jours, mais aussi les Ukrainiens qui ne sont pas en reste.
00:56 Et puis les Césars ce soir, ceux du MeToo du cinéma français avec les mots attendus de Judith Godrej.
01:02 On en parle avec nos informés qui sont ce soir Amdane Mostafavi, directrice adjointe de la rédaction de L'Express,
01:08 Quentin Calmet, journaliste politique et parlementaire à Public Sénat et Véronique Ressult,
01:13 notre experte réseau sociaux très précieuse notamment sur les fake news, présidente de Backbone Consulting et auteur,
01:20 je rappelle votre livre, "L'ultime pouvoir, la face cachée des réseaux sociaux".
01:23 C'est aux éditions du CERF. Bonsoir et bienvenue à tous.
01:26 - Bonsoir.
01:26 - Et direction la porte de Versailles, Benjamin Elie, l'un des envoyés spéciaux de France Info est au salon de l'agriculture.
01:34 Quelle est l'atmosphère ce soir sur place après cette journée, on le disait, un peu chaotique, dirons-nous ?
01:40 - Alors, bizarrement, l'atmosphère à l'heure actuelle est assez festive puisque les agriculteurs qui ont manifesté une partie de l'après-midi
01:47 à travers le 15e arrondissement ont installé des petits barnum, ils boivent quelques bières.
01:52 Là, on a entendu Claude François dans les enceintes. Donc voilà, on se détend un petit peu après un après-midi où la colère s'est exprimée.
01:58 Beaucoup de frustration de la part de ces agriculteurs qui estiment que toutes les mesures promises par le gouvernement,
02:04 eh bien, ils n'envoient pas trace dans leurs exploitations, que rien n'est concret pour l'instant.
02:08 Et c'est pour ça qu'ils continuent à se mobiliser. Vous avez sans doute noté que l'information de l'après-midi,
02:15 c'est-à-dire que le débat, le grand débat qui était prévu demain autour du président de la République a été annulé.
02:20 Je vous propose juste de faire réagir Christine qui a 58 ans, qui vient de Haute-Loire, qui est productrice de lait.
02:24 Que ce débat soit annulé, comment vous le percevez ? Bonne, mauvaise nouvelle ? Comment vous jugez les choses ?
02:29 Alors c'est une mauvaise nouvelle parce qu'il y avait quand même beaucoup de gens qui comptaient le rencontrer
02:36 pour pouvoir avoir un vrai dialogue parce qu'on manque de dialogue avec ce gouvernement et avec, entre autres, nos politiques
02:44 parce qu'il y a un réel malaise dans le métier. Ce n'est pas de l'utopie. Les gens sont vraiment malheureux actuellement
02:51 parce qu'ils n'arrivent pas à vivre de leur métier. Et vous voyez, j'ai 58 ans, j'ai mon fils qui est sur la ferme,
02:57 et puis je me dis "Est-ce qu'il va pouvoir faire toute sa carrière ?" Parce que s'il ne gagne pas sa vie, il fera autre chose.
03:02 Donc voilà, ce malaise, vous l'entendez à travers les mots de Christine. Mais juste pour revenir sur ce débat,
03:07 la FNSE ne voulait pas y participer de toute façon parce que, considéré que c'était un exercice de communication,
03:14 vous voulez quand même ce dialogue avec le président d'une manière ou d'une autre ?
03:18 Alors oui, voilà. Il faut vraiment arriver à établir un vrai dialogue avec le gouvernement pour que toutes nos revendications,
03:24 et puis moi je ne suis pas une syndicaliste dans l'âme, mais je suis agricultrice et je vois sur le terrain que tout ce qui est porté
03:36 par les syndicats, n'importe quel syndicat que ce soit, c'est une réalité. Ce n'est pas de l'utopie ce qu'ils racontent.
03:42 Il y a vraiment un vrai malaise des gens qui sont malheureux sur leur ferme, qui n'arrivent pas à vivre de leur métier.
03:46 Et ça, c'est inadmissible.
03:48 Et toutes les mesures qui ont été annoncées, à votre niveau, simple productrice de lait, est-ce que vous avez déjà vu une différence
03:54 ou vous attendez toujours ?
03:55 Non. Pour le moment, sur ma ferme, je n'ai vu aucune différence. Le prix du lait, on ne m'a pas annoncé une hausse du prix du lait
04:03 sur la ferme. On ne m'a pas annoncé une baisse des coûts de production sur ma ferme. Le fioul coûte de plus en plus cher, au contraire.
04:11 Permettez-moi une question sur les aides de la PAC qui étaient très attendues. Les versements avaient pris du retard.
04:15 Est-ce que vous, vous avez perçu ces aides ?
04:16 Oui. Alors nous, on les a perçues. On a été contrôlés parce que tous les agriculteurs, à un moment ou à un autre,
04:23 ont été contrôlés. On a eu un contrôle sur la ferme, mais a priori, il n'y avait pas d'anomalie. Donc ça n'a pas retardé le versement des primes.
04:31 Mais ça reste des primes. Et nous, ce qu'on voudrait, c'est du revenu sur nos produits.
04:38 Merci beaucoup, Christine, qui va donc participer à ce salon de l'agriculture et qui attend le président dans les allées.
04:44 Le président de la FNSA a bien prévenu Emmanuel Macron. Tout à l'heure, il a fait un discours à la tribune. Arnaud Rousseau, il a juste dit
04:50 « avant d'aller faire des photos dans les allées du salon, le président devra se confronter aux agriculteurs qui l'attendrant demain
04:56 à l'entrée du salon. Certains vont passer une partie de la nuit ici ».
04:59 Voilà, ça se confiait en ça aussi, Benjamin ? C'était prévu avant l'annulation, mais ils vont quand même dormir là pour être sûrs de l'accueillir, c'est ça ?
05:07 Alors, vous n'attendez pas à ce que des tentes soient installées devant l'entrée du salon. Certains vont se reveiller, peut-être que le barnum va rester.
05:14 Certains vont passer une partie de la nuit ici, devant l'entrée du salon de l'agriculture. Mais l'essentiel, quand même, c'est le rendez-vous de demain matin
05:22 à 7h30 pour accueillir le président de la République. Les agriculteurs nous l'ont dit, très franchement, il faut que le président vienne au contact,
05:30 et lui, directement, et avec du concret, de l'immédiat, car nous, on n'en peut plus. Vous l'avez entendu à travers le témoignage de Christine, le malaise est toujours là.
05:38 Merci beaucoup, Benjamin Elie, au salon d'agriculture avec les moyens techniques de Geoffrey Marianne. On a bien entendu Christine.
05:45 On va écouter le vice-président de la FNSEA, pour le syndicat majoritaire, évidemment, Luc Smessard, qui était l'invité de France Info à 18h20, qui est agriculteur dans le Nord.
05:56 C'est une très bonne nouvelle, très bonne nouvelle pour l'agriculture, parce qu'on n'avait pas besoin de cette provocation supplémentaire d'hier soir.
06:04 On lui avait déjà dit qu'on n'avait plus besoin de grands débats. Ici, ça aurait été l'anarchie demain, alors qu'on a besoin d'un dialogue de vérité,
06:12 on a besoin d'un échange avec lui, pour lui dire qu'il est temps de passer des paroles aux actes. Il peut nous dire que cette loi EGalim,
06:19 il peut demander aujourd'hui à l'ensemble des gens de se mettre autour de la table, grandes distributions, industrie agroalimentaire, agriculteurs.
06:25 C'est-à-dire que ce n'est pas le lieu, ce salon. C'est-à-dire que c'est de se dire on se donne rendez-vous dans une semaine, on réunit tout le monde,
06:30 et on dit à tous qu'on peut être aussi mieux disant.
06:33 – Voilà, Luc Smessard, les informés, on va laisser passer le fil informé d'un mot, juste avant cette journée, vous là, c'est quoi ?
06:40 C'est quoi le mot pour qualifier ce qui s'est passé ?
06:42 – Oui, fiasco, oui, je crois que fiasco… – Prend ta calme.
06:46 – Oui, c'est clairement un fiasco de la part de l'Élysée. Ils ont bien invité les célébrants de la terre,
06:51 on pourra rentrer précisément dans ce qui s'est passé, mais ils l'ont dit aux journalistes hier dans un brief presse,
06:56 et aujourd'hui il rétropédale, parce qu'il y a eu cette réaction énorme de la FNSEA, et qu'effectivement…
07:01 – Ce n'est pas le seul loupé, on va en parler aussi, Amda Moussafavi, vous voyez ça comment, vous ?
07:05 – Oui, c'est forcément un fiasco, il n'y a rien d'autre à dire,
07:07 mais il y a aussi beaucoup de paradoxes dans toute cette séquence qui s'est passée,
07:11 je pense qu'on pourra creuser là-dessus.
07:13 – Fiasco, plein de paradoxes, Véronique Réussaut.
07:15 – Une année, une année pardon, une journée… – Oui, ça suffit, une année aussi.
07:18 – Une année aussi, enfin là, pour la journée, c'est plus brouillon,
07:22 et il y a une forme de raillerie de la part de l'opinion, en particulier sur ce sujet,
07:29 le fait d'attaquer, de dire que c'est un stagiaire en gros, et de se défausser,
07:33 c'est le point qui a été souvent le plus retenu.
07:35 – C'est ce que vous voyez, vous, sur tous les réseaux sociaux que vous avez observés,
07:39 toute la journée, 20h10, le Fil info, et on reprend cette conversation, Emmanuel Langlois.
07:43 [Musique]
07:45 – Emmanuel Macron annule le grand débat qu'il proposait demain matin
07:48 à l'ouverture du Salon de l'agriculture, il faut dire que la proposition du chef de l'État
07:52 avait vite tourné à la polémique, trois des principaux syndicats agricoles français
07:56 refusaient d'y participer, l'Élysée annonce qu'Emmanuel Macron
08:00 invitera à la place demain tous les syndicats avant l'ouverture officielle du Salon.
08:06 Cette annulation du grand débat est une très bonne nouvelle
08:10 pour l'agriculture réagit sur France Info, Lux Messart,
08:13 le vice-président du principal syndicat agricole, la FNSEAR.
08:17 À l'étranger, Washington annonce sa plus importante salve de sanctions
08:22 depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il y a tout juste deux ans,
08:25 les États-Unis qui ciblent plus de 500 personnes et organisations de 26 pays
08:30 dont trois responsables russes en réponse aussi à la mort vendredi dernier d'Alexei Navalny.
08:37 En Espagne, le bilan s'alourdit encore où l'incendie d'un immeuble à Valence
08:41 a fait au moins 10 morts selon un dernier bilan communiqué par les autorités.
08:45 Selon des témoins, le feu attisé par des vents violents s'est propagé
08:49 à l'ensemble du bâtiment de 14 étages en à peine plus d'une demi-heure.
08:54 Et puis Sébastien Courts, condamné lui à huit mois de prison avec sursis,
08:57 l'ancien chancelier conservateur autrichien était jugé pour faux témoignages,
09:02 accusé d'avoir menti devant une commission parlementaire lorsqu'il était encore en fonction.
09:07 [Générique]
09:16 On poursuit le décryptage de ce que nos informés tous unanimement qualifient de fiasco,
09:21 ce grand débat qui n'aura pas lieu donc demain au Salon de l'agriculture.
09:26 On est avec Amdame Mostafa Videlexpress, Quentin Calmet de Public Sénat,
09:29 Véronique Ressoud de Backbone Consulting.
09:32 Quentin Calmet, je me tourne vers vous.
09:34 Donc c'est l'invitation du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre,
09:38 qui est au cœur, on va le rappeler, des manifestations contre les méga-bassines à Sainte-Soline.
09:43 C'est cette invitation qui a mis le feu aux poudres.
09:47 La FNSE a dit "c'est une provocation".
09:50 Il y a eu un doute dans la journée, est-ce qu'elle a eu lieu cette invitation ?
09:52 Est-ce qu'elle n'a pas eu lieu ? Vous avez juste glissé que oui.
09:55 Oui.
09:56 Ils ont bien été invités.
09:56 Effectivement, puisque l'Élysée a fait savoir ensuite qu'il y avait eu une erreur de communication
10:01 avec les journalistes puisque cette information avait été distillée aux 150 journalistes
10:05 qui étaient inscrits pour faire un "brief of".
10:07 Quand il y a un grand déplacement, un événement important,
10:10 les journalistes sont réunis dans une boucle et on leur donne des éléments
10:13 sur ce qui va se passer, le programme, etc.
10:16 Lors de cette réunion avec les cadres de l'Élysée…
10:19 Qui a eu lieu hier soir.
10:21 Hier après-midi.
10:22 L'Élysée explique aux journalistes que ce grand débat sera organisé sur un des rings.
10:29 Ils expliquent comment ça va se passer.
10:30 Ring où a lieu le concours sur les animaux, etc.
10:35 Il y en a quatre des rings dans le hall 1.
10:37 C'est là où il y a le concours général agricole.
10:40 On fait défiler les animaux, etc.
10:42 Ils décident de mettre un grand débat dans cet endroit-là.
10:44 Qui d'autre était annoncé ?
10:46 C'était tous les acteurs.
10:47 Tous les acteurs, les distributeurs, les producteurs, les transformateurs.
10:51 On nous dit qu'il y a une liste qui a été faite,
10:55 y compris qui a été transmise aux organisateurs du salon
10:58 pour les prévenir de comment ça se passe, etc.
11:01 avec les soulèvements de la terre et aussi possiblement Extinction Rebellion.
11:05 L'Élysée se dit, plutôt que d'avoir des jeunes qui vont venir…
11:09 Autre organisation écologiste plutôt radicale.
11:12 Plutôt que d'avoir ces jeunes qui viennent sur le salon avec des pancartes
11:15 ou qui vont jeter de la peinture sur un stand, etc.
11:18 Je pense que l'Élysée se dit, on va essayer de les inclure
11:21 avec cette espèce de débat qui sera aussi quelque chose
11:25 qui sera un acte de communication fort, de les inclure dans la discussion.
11:29 Sauf qu'en face vous avez des organisations syndicales agricoles
11:32 qui sont très organisées, qui depuis un mois
11:34 attendent des précisions sur les dernières lignes des annonces.
11:37 Ils se disent, d'un seul coup on repart sur un exercice de communication
11:39 qui n'a rien à voir et on s'en fiche de nous.
11:42 C'est ça qui a jeté hier le feu aux poudres hier soir et ça est très vite.
11:45 – Amnade Mossafavi ?
11:46 – Oui, justement je parlais de paradoxe parce qu'on voit que…
11:51 on entendait le secrétaire de l'adjoint de la FNSA qui disait,
11:54 on veut lui parler, ils veulent parler à Emmanuel Macron,
11:56 ils ont très envie de lui parler directement.
11:58 Et d'ailleurs c'est ce qu'ils ont dit tout le long,
12:00 ça ne suffit pas entre guillemets, les second couteau, Gabriel Attal…
12:05 – Même c'est ça, même lui à 48 heures avec les mesures de Gabriel Attal.
12:07 – Ça, ça ne suffit pas, on veut parler directement à celui qui a le pouvoir.
12:12 Pourquoi ? Parce que comme l'éducation nationale,
12:14 l'agriculture c'est aussi un peu un domaine réservé du chef de l'État,
12:18 là où quand même il imprime sa marque et d'ailleurs Emmanuel Macron
12:22 a toujours été très sensible à cette question, dès 2017 à Rungis,
12:25 il dit déjà "les agriculteurs ne sont pas payés au juste prix".
12:28 C'est pour ça que c'est aujourd'hui encore plus un fiasco,
12:31 puisque c'est quelque chose dont il a voulu se saisir depuis longtemps,
12:34 qu'il a essayé depuis le début de toute cette séquence
12:36 de maîtriser sans jamais réussir à le maîtriser.
12:38 Là aujourd'hui il pensait reprendre la main avec ce grand débat,
12:41 on le sait à la manière un peu de ce qu'il avait fait avec les gilets jaunes.
12:44 Je pense que c'était voulu, on mélange tout le monde ensemble,
12:49 - Façon de renaître l'environnement.
12:51 - Voilà, façon de renaître l'environnement, façon aussi d'être disruptif,
12:55 et aussi preuve qu'il y a autour d'Emmanuel Macron,
12:58 et en général au sein de l'exécutif, des tendances assez différentes.
13:03 On a un cercle proche de Macron, ses conseillers, dont on a pas mal parlé,
13:07 qui ont quand même des tendances écologistes affirmées,
13:11 et qui veulent que ces gens-là fassent partie de la discussion.
13:14 On a aussi du côté du ministère de l'agriculture et aussi de Matignon,
13:18 des tendances plus agriculture à l'ancienne,
13:21 et la compréhension envers les agriculteurs.
13:24 Et c'est la preuve de la difficulté à résoudre ce débat,
13:27 qui ne peut pas se résoudre par des formules,
13:29 on voit bien que c'est des questions compliquées.
13:31 Il y a un moment donné, il faut aussi le dire,
13:33 c'est qu'on ne peut pas résoudre ces questions qui sont des histoires de normes,
13:37 qui sont des histoires liées à l'Europe,
13:38 qui sont des histoires liées à la mondialisation,
13:40 en quelques coups de communication.
13:43 Pour être encore plus précis, vous dites plusieurs conseillers,
13:47 il y a notamment le conseiller principal de tous ces sujets à la Elysée,
13:50 c'est quelqu'un qui était à la fondation Nicolas Hulot,
13:52 au moment justement du grenelle de l'environnement qui est Benoît Farrako.
13:56 Ça, on peut imaginer que c'est...
13:58 Qu'est-ce qu'il a voulu faire lui ?
13:59 Après tout, est-ce qu'il n'a pas voulu rééditer
14:02 une sorte de grenelle de l'environnement,
14:04 avec des voix écolo, pour qu'on ne dise plus,
14:08 ce gouvernement évacue ces questions-là sans arrêt, après tout ?
14:14 Le Centre de l'agriculture, chaque année,
14:16 on le sait, c'est le moment où,
14:19 entre les distributeurs, les transformateurs, les producteurs,
14:23 tout le monde se renvoie un peu la balle,
14:25 et où on comprend que c'est la faute à personne,
14:28 et que la crise agricole, qui est franchement quelque chose
14:30 dont on entend parler depuis des années,
14:32 chaque fois, ça aboutit un peu à une impasse
14:35 sur le plan de comment est-ce qu'on avance.
14:37 Donc là, l'idée, c'était aussi de dire,
14:39 ces personnes-là, on va les faire dialoguer entre elles,
14:42 avec l'émilie de Macron au milieu, qui lui sera un peu au-dessus,
14:46 mais aussi de pouvoir dire, pourquoi pas le clair,
14:49 de dialoguer directement avec la personne de l'actalis,
14:53 directement avec le producteur de lait,
14:54 pour essayer aussi d'avancer.
14:56 On peut se dire que c'était une démarche intéressante,
14:59 que c'était une initiative de l'Élysée qui pouvait être intéressante,
15:02 sauf qu'on est après un mois où il y a eu cette colère
15:05 des agriculteurs qui s'est répandue partout en France,
15:07 avec une liste de sujets très très longue,
15:10 et où maintenant on attend des réponses concrètes.
15:12 Donc on voit qu'il y a eu cette impossibilité
15:15 à réunir deux idées.
15:17 Mais au final, ce débat n'aura pas lieu en l'État,
15:20 avec les différents acteurs,
15:21 il ne verra que les syndicats agricoles,
15:23 qui voient déjà depuis un mois en fait.
15:24 Oui, sauf qu'il les verra de manière plus publique,
15:28 plus directe, plus mise en scène.
15:32 Véronique Ressi, c'est ça ?
15:32 Juste pour finir, et ces syndicats,
15:34 ils auront aussi l'impression d'avoir remporté une victoire,
15:36 puisque du coup, tous les autres sont exclus de la discussion.
15:40 Véronique Ressi ?
15:40 Il va effectivement discuter avec les syndicats,
15:43 de façon peut-être un peu plus vive,
15:45 mais il va discuter aussi avec les agriculteurs,
15:47 c'est ce qu'ils attendent, puisqu'il va déambuler,
15:50 il va être alpagué sur les associations écologistes.
15:55 Elles avaient annoncé que de toutes les façons,
15:56 elles mèneraient des actions et elles seraient présentes.
15:58 Donc en fait, globalement, je rappelle qu'il y a 91% des Français
16:04 qui soutiennent toujours ce mouvement,
16:05 c'est deux points de plus par rapport à l'accusation.
16:07 C'est le sondage de Backbone Consulting de mercredi.
16:11 Oui, et en fait, les Français sont extrêmement attachés
16:16 à essayer de trouver une solution,
16:17 continuent à soutenir les agriculteurs.
16:19 Ils avaient trouvé que ce débat annoncé
16:22 était très certainement un coup de com'
16:24 en tout cas, ils l'avaient vu ainsi,
16:26 mais en se disant peut-être que ce coup de com'
16:28 permettra de faire avancer les choses,
16:31 même s'ils avaient une forme de doute.
16:33 Et puis, au fur et à mesure de la journée,
16:35 ils se sont dit, bon, en fait, ça n'apportera rien
16:38 parce qu'il y a eu l'histoire effectivement
16:41 du refus de la FNSEA,
16:44 mais vous avez aussi Michel-Édouard Leclerc
16:46 qui a répondu de façon extrêmement virulente.
16:49 Et globalement, les uns et les autres se sont dit,
16:51 bon, si c'est un coup de com',
16:52 c'est sans doute quand même pas la communication
16:54 qui va résoudre, quel que soit le talent d'Emmanuel Macron
16:57 pour animer un débat, qui va résoudre la crise
16:59 parce qu'elle est vraiment profonde.
17:01 On va voir le message,
17:03 pour ceux qui nous suivent sur le Canal 27,
17:05 et je le lis, je n'ai pas attendu
17:07 l'annonce foireuse de ce débat
17:09 pour dialoguer avec les agriculteurs,
17:11 dit Michel-Édouard Leclerc.
17:13 Madame Mossafavi, pour le coup,
17:15 c'est une autre partie
17:18 des interlocuteurs potentiels de cette affaire qui...
17:21 Qui se prend, oui, qui prend une démarche vexée,
17:25 enfin voilà, comme s'il avait été vexé.
17:27 C'est vrai que Michel-Édouard Leclerc,
17:28 nous, on a fait une grande enquête sur lui
17:30 récemment dans l'Express.
17:31 C'est vraiment un symbole, évidemment,
17:33 de la grande distribution,
17:34 mais qui se targue aussi d'avoir un dialogue direct
17:39 avec les agriculteurs, même si on regarde,
17:41 quand on y regarde de près, c'est beaucoup plus complexe
17:43 que ça et beaucoup moins sympathique que ça.
17:46 Ça en a l'air, mais c'est pareil.
17:47 C'est le côté, on n'a pas besoin que l'État
17:49 vienne nous expliquer comment faire notre business.
17:53 Après le Fil-Info, on essaiera de regarder
17:56 comment vous voyez les tweets de l'autre gouvernant,
18:02 de Gabriel Attal, qui était lui aujourd'hui à Royan.
18:07 Loin de tout ça, mais pas si loin à vrai dire.
18:10 20h21 d'abord, le Fil-Info, Emmanuel Langlois.
18:13 Et alors que plusieurs centaines d'agriculteurs
18:16 ont investi la place devant le parc des expositions
18:19 de la Porte de Versailles à Paris ce soir,
18:21 face au boycott des trois principaux syndicats agricoles français,
18:24 Emmanuel Macron renonce à son grand débat
18:27 prévu demain matin à l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
18:30 Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA,
18:33 annonce ce soir sur BFM TV que le syndicat répondra
18:36 à l'invitation républicaine, dit-il, du chef de l'État lors de ce salon.
18:41 Et puis dans un courrier commun,
18:43 les principaux dirigeants de la grande distribution
18:45 appellent à étendre les obligations de la loi EGalim
18:49 aux acteurs de la restauration hors foyer
18:52 ainsi qu'aux grossistes industriels.
18:54 La grande distribution ne peut pas tout se défendre-t-il.
18:58 Une enquête ouverte après des accusations de viols
19:01 et d'agressions sexuelles parfois sur des victimes mineures
19:04 visant Gérard Miller.
19:05 Le parquet de Paris affirme avoir reçu six signalements de femmes.
19:09 Le psychanalyste se dit certain de n'avoir commis aucune infraction.
19:13 Enfin, deux ans après le début de la guerre,
19:16 Volodymyr Zelensky appelle de nouveau les alliés occidentaux de Kiev
19:19 à livrer rapidement des systèmes de défense aérienne
19:23 et des avions de combat à l'Ukraine.
19:24 La chose la plus importante est de débloquer le ciel,
19:28 martèle le président ukrainien.
19:30 À la veille du Salon de l'agriculture,
19:42 on est avec Quentin Calmet de Public Sénat,
19:44 Amdam Mostafavi de L'Express et Véronique Reyssoult
19:47 de Backbone Consulting qui a les yeux sur ces écrans.
19:51 Il y a parlé du tweet de Gabriel Attal,
19:54 on en parlera dans un instant,
19:55 mais vous dites qu'il y a aussi là en temps réel, vous avez...
19:57 Oui, les syndicalistes et les agriculteurs qui portent de Versailles
20:02 sont en train de s'organiser, partagent des images,
20:04 alors des images assez festives ce soir,
20:06 mais en gros, ils annoncent une mie blanche
20:08 parce qu'ils veulent parler au président de la République.
20:10 Ils ont à la ferme l'intention de l'accueillir.
20:12 Évidemment, le ministre de l'Agriculture
20:14 est en train de déambuler à l'intérieur
20:16 pour essayer de, sans doute, détendre l'atmosphère
20:20 ou de préparer l'arrivée.
20:21 Et donc, c'est l'un des intérêts aussi des réseaux sociaux,
20:24 c'est que les uns et les autres films montrent en direct.
20:26 Et donc, la communication, elle ne s'arrête pas à communiquer
20:29 ou à une information.
20:30 C'est intéressant parce que le Salon d'Agriculture Public Sénat
20:33 le couvre depuis la création de la chaîne il y a 25 ans.
20:35 Et donc, on y est tous les ans depuis 25 ans.
20:39 C'est fou de voir avant même le début du salon
20:41 qu'il y a des équipes de télé qui sont dans les allées
20:44 alors qu'il n'a pas encore été inauguré, le salon n'est pas ouvert.
20:46 Plus que d'habitude.
20:47 Il y a des fêtes avant même le début.
20:49 Normalement, les fêtes des agriculteurs,
20:51 ils les commencent...
20:53 Bon, il y a la fête des GIA le jeudi soir.
20:55 Enfin, il y a des codes comme ça.
20:56 J'ai l'impression qu'il y a effectivement cette attente,
20:59 cette énergie et effectivement beaucoup, beaucoup de monde
21:03 autour de la porte de Versailles dès la veille, la veille au soir.
21:07 Et j'ai l'impression que c'est quelque chose d'assez historique.
21:09 Comment alors, pendant que l'Élysée se démène avec ce bazar,
21:13 si on peut dire,
21:15 Gabriel Attal, lui, était au marché de Royan.
21:17 - Mais oui. - Je vous laisse décrire le tweet.
21:20 - Bonjour, Royan. Bonjour, la charrente maritime.
21:22 C'était son tweet.
21:23 On le voit en train de déguster derrière des étals, en train d'échanger.
21:28 Et en gros, le pion dit,
21:30 ben voilà, c'est la délocalisation du salon d'agriculture
21:33 parce que ça donne l'impression qu'il est en train de faire la visite
21:37 et une déambulation au salon d'agriculture
21:40 et une communication très positive, très souriant.
21:42 On voit là encore des tas d'images qui ont été filmées sur le terrain
21:46 où ça se passe plutôt bien, où il dialogue.
21:48 Donc c'est une espèce de contraste avec un chaos décrit porte de Versailles.
21:52 Et là, tout est sympathique et tout est plutôt positif,
21:57 en tout cas, dans les images qui sont retranscrites officiellement,
22:00 mais même aussi par celles des gens qui filment,
22:02 puisque c'est toujours la même histoire,
22:04 les uns et les autres ayant des smartphones.
22:08 - Comment vous comprenez ça, les uns et les autres ?
22:11 Gabriel Attal est un homme assez prudent, normalement, assez loyal.
22:16 Là, il y a un petit côté quand même,
22:18 concernant tout se passe très bien avec la FNSE.
22:20 - C'est ce que vous voulez dire.
22:22 Au moment où l'Élysée, en plus, avait publié,
22:25 je ne sais pas si vous l'avez vu, c'est assez rare,
22:27 un paragraphe dans la journée pour expliquer tout ce qui s'est passé
22:30 autour de l'invitation des soulèvements de la terre.
22:31 L'Élysée a fait un explicatif de l'erreur de communication dans l'invitation, etc.
22:37 Donc un message qui a dû être assez pénible à publier pour les équipes de l'Élysée,
22:42 où on est quand même sur un niveau d'exigence dans son travail,
22:46 où c'est rare de devoir le lendemain expliciter et s'excuser
22:49 d'une erreur de communication, etc.
22:50 Et au même moment, il y a ce tweet de Gabriel Attal, très simple, très court.
22:54 Et oui, effectivement, il est en train de manger un bout de pâté.
22:57 - Il a mangé des huîtres, il a mangé plein de bonnes choses.
23:00 - Et puis après, il prend le plateau, puis il commence à le passer au préfet.
23:05 Vous voyez, c'est les images qui sont celles du salon,
23:08 qui sont les plus agréables pour les politiques.
23:11 Il y a l'impression qu'ils sont comme ça, en train d'échanger avec les Français.
23:14 - Mais bon, le coup en reste, avec ce qui est en train de se passer à l'Élysée.
23:17 - Mais ce qui montre, c'est que lui, il n'est pas en train de se faire huer.
23:21 - Ça fait un mois qu'il est à Matignon.
23:25 - Oui, ça montre qu'il a...
23:26 - C'est un Premier ministre en fin de course qui en a vraiment marre
23:29 et qui n'arrive plus à retenir ce...
23:31 Mais là, comment vous comprenez ça ?
23:34 C'est un désaccord réel ?
23:35 - Je ne pense pas que ce soit un désaccord réel.
23:37 Je pense que lui, il a sa partition à jouer.
23:39 Ça fait un mois, en effet, qu'il est Premier ministre.
23:40 Si jeune Premier ministre se confrontait à une crise aussi majeure,
23:46 aussi difficile à résoudre, c'est quand même un défi presque impossible.
23:51 Donc, c'est vrai que ça fait un peu sortie de route
23:54 par rapport à la communication policée et justement le rapport avec Emmanuel Macron.
23:58 Mais ça fait aussi...
24:01 Voilà, je suis à la hauteur du défi, vous voyez.
24:04 Je suis capable d'apaiser une crise et finalement d'aller déambuler là,
24:08 sans me faire huer par les uns et les autres.
24:10 - C'est quelque chose qui ne doit pas être forcément très apprécié à l'Élysée,
24:13 quand on s'est incalmé ?
24:14 - Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup d'infos sur ce sujet.
24:17 Je ne sais pas, est-ce que lui, il n'est pas dans son couloir ?
24:19 Il passe une bonne journée où lui, sa communication se passe comme prévu.
24:22 Bon, ils n'ont pas décidé de changer ce qui était prévu.
24:26 Ils ont fait le tweet qui était prévu.
24:28 Je ne vois pas de fronde de quelqu'un qui dirait
24:31 "le président de la République est dans la panade,
24:34 moi, je vais m'afficher comme étant parfaitement dans une super ambiance".
24:38 Je pense que c'est...
24:39 - De toute façon, il n'allait pas non plus se cacher.
24:41 Il n'allait pas non plus se cacher, ce fiasco n'était pas prévu,
24:44 tandis que ce déplacement-là était prévu.
24:46 À partir de ce moment-là, il faut, entre guillemets,
24:48 essayer de donner une image du gouvernement,
24:49 à minima, de quelque part où ça se passe bien.
24:51 - Bon, encore un mot sur cette...
24:54 - Il est pas mardi, Gabriel Attal.
24:55 - Gabriel Attal, il sera mardi.
24:58 Marion Maréchal, elle s'est montrée au milieu des tracteurs
25:02 qui étaient dans Paris, en route vers la porte de Versailles,
25:05 tête de liste pour les européennes, évidemment, ces circonstances.
25:09 - Je considère que c'est un immense bras d'honneur
25:11 qui a été fait non seulement aux agriculteurs,
25:14 en invitant un groupuscule,
25:15 qui sont des écologistes fanatiques et violents,
25:18 dont le gouvernement lui-même avait demandé la dissolution,
25:20 ce qui n'est quand même pas la moindre désironie.
25:22 Et donc le gouvernement, enfin le président,
25:25 a eu l'outrecuidance d'inviter ce groupe avant de se rétracter,
25:29 et je comprends que les agriculteurs l'aient vécu comme une insulte.
25:33 - Alors, vous aurez compris que c'était avant l'annulation, évidemment,
25:38 et cette colère autour de l'invitation des soulèvements de la terre.
25:43 On a beaucoup décrit à quel point l'extrême droite
25:46 est plutôt le rassemblement national,
25:47 mais là en l'occurrence, Marion Maréchal également,
25:50 c'est un moment fort de campagne, le Salon de l'agriculture.
25:53 - Oui, et en plus, si je ne me trompe pas,
25:55 elle était auprès du syndicat de la coordination rurale,
25:58 qui est le quatrième syndicat après la FNSEA,
26:01 les jeunes agriculteurs et la Confédération paysanne,
26:04 et qui sont très organisés dans le Lotte-et-Garonne,
26:07 dans le sud-ouest de la France,
26:08 et qui sont à la droite de la droite.
26:11 Certains ont résumé qu'ils étaient pro-rassemblement national,
26:14 pro-reconquête, etc.
26:16 En tout cas, ils sont très eurosceptiques, ce syndicat-là.
26:19 Donc, effectivement, elles trouvent ce syndicat qui est organisé à Paris.
26:24 Elle va les rencontrer.
26:25 Ils sont sur une ligne politique qui est proche,
26:26 qui est de remettre en cause beaucoup des choses que fait l'Union européenne.
26:30 Je ne suis pas sûr qu'elles seraient accueillies pareil
26:33 par tous les syndicats ou par tous les agriculteurs.
26:35 En tout cas, là, elle était avec un groupe d'agriculteurs
26:37 qui lui était plutôt favorable.
26:39 – Le vote sondage Backbone Consulting confirme
26:41 qu'ils en profitent plutôt, Reconquête comme RN.
26:44 – Ils en profitent, mais c'est très relatif,
26:45 parce qu'en fait, on voit qu'il n'y a aucun parti
26:48 qui est vu comme une solution et qui apporterait des solutions plus simples.
26:52 Le parti qui est cité comme en haut de tête,
26:55 c'est le RN avec 35%, pour Reconquête…
26:59 – Comme quoi ? Comprenant le mieux ?
27:01 – Comme étant capable d'apporter des solutions
27:03 et défendre bien les agriculteurs.
27:05 Donc 35% pour un parti qui dit être très proche,
27:07 ce n'est pas si fort que ça.
27:09 Et globalement, les Français n'ont pas l'impression
27:11 qu'il y aurait un parti qui ferait mieux.
27:14 Et quant à Marion Maréchal-Le Pen, aujourd'hui, sur sa visite,
27:17 certes, elle était avec des agriculteurs qui étaient plutôt positifs,
27:22 mais globalement, ça n'a pas fait beaucoup de bruit,
27:24 ça a été assez peu repris, c'est un peu un non-événement.
27:27 Et quand on regarde le bruit, il n'est fait pas eux-mêmes.
27:30 C'est-à-dire qu'eux se congratulent du fait qu'elle était sur le terrain,
27:33 mais ça n'a pas imprimé particulièrement.
27:35 – Allez, on va faire un point complet sur la formation,
27:37 et puis après, d'abord les deux ans de guerre en Ukraine.
27:40 Et les Césars, ce soir, en version MeToo du cinéma français,
27:44 20h30 sur France Info.
27:45 [Générique]
27:52 Et bonsoir Mathilde de Romagnon.
27:53 – Bonsoir Bérengère, bonsoir à tous.
27:55 On n'aura pas l'opportunité de débattre des vrais sujets sur la crise agricole.
27:59 On regrette ce soir la Fondation pour la Nature et l'Homme,
28:02 après l'annulation du grand débat voulu par Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture.
28:07 Le chef de l'État rencontrera finalement les syndicats demain matin,
28:11 dont la FNSEA qui boycottait ce grand débat.
28:14 Les agriculteurs, eux, ont manifesté aujourd'hui à Paris, à bord de leur tracteur.
28:19 Le procès des attentats de Trebb et Carcassonne prend fin ce soir.
28:22 Verdict attendu dans la soirée pour les sept accusés.
28:26 Six hommes et une femme jugés depuis cinq semaines
28:28 pour association de malfaiteurs terroristes.
28:31 Ces attentats ont fait quatre morts en 2018.
28:34 En Allemagne, le Parlement donne son feu vert à la légalisation du cannabis récréatif.
28:39 Il sera autorisé donc l'achat de cannabis en quantité limitée.
28:43 Et il sera également possible de le cultiver pour son propre usage.
28:47 L'Allemagne est le troisième pays à légaliser le cannabis récréatif,
28:50 après Malte et le Luxembourg.
28:53 Ce soir, c'est la 49e cérémonie des Césars, les récompenses du cinéma français.
28:58 Deux grands favoris, Le règne animal, 12 nominations, et Anatomie d'une chute,
29:03 11 nominations pour le film de Justine Trier,
29:06 qui est déjà auréolé d'une palme d'or à Cannes.
29:09 Et puis l'équipe de France féminine de football affronte ce soir l'Allemagne
29:13 en demi-finale de la Ligue des Nations.
29:15 Les Françaises sont en quête d'un premier titre.
29:18 Le coup d'envoi, c'est à 21h à Lyon.
29:21 France Info.
29:23 20h21, France Info, les informés.
29:27 Bérangère Monte.
29:29 On parle de l'Ukraine avec Amedem Mostafavi, directrice adjointe de L'Express,
29:33 Quentin Calmet, journaliste politique et parlementaire à Public Sénat,
29:36 et Véronique Ressoud, présidente de Backbone Consulting.
29:39 Ça fera donc deux ans, demain, que la guerre a commencé en Ukraine.
29:43 Vladimir Poutine a appelé cela une opération spéciale au départ.
29:47 Et le bilan est extrêmement lourd, s'élève sans doute à des dizaines de milliers de morts et de blessés.
29:53 Direction Kiev, où l'on retrouve Agathe Mahé.
29:56 Bonsoir, Agathe.
29:57 Bonsoir, Bérangère.
29:58 Tout près de Maïdan, exactement, je crois.
30:01 Alors, vous êtes retournée, vous, plusieurs fois depuis deux ans en Ukraine.
30:05 Vous me parliez d'une sorte de fatigue qui s'installe chez beaucoup d'Ukrainiens
30:10 qui ont le sentiment de ne pas voir le bout de cette guerre, évidemment.
30:14 À quel point vous sentez-vous désormais cette fatigue s'installer ?
30:17 On la sent bien, effectivement, cette fatigue, rien qu'à Kiev, où nous sommes de retour,
30:22 oui, depuis le début de la semaine, l'atmosphère a changé au fil des mois.
30:27 L'espoir, la foi en la victoire se sont un peu tassés.
30:31 Et on sent vraiment maintenant que le moral des Ukrainiens n'est pas bon.
30:35 Beaucoup de ceux à qui l'on parle nous disent clairement être en dépression.
30:39 Il y a la crainte aussi désormais de ne jamais connaître l'issue de cette guerre.
30:44 J'ai rencontré par exemple cette femme, Yulia, cette semaine,
30:47 qui avait donné naissance à son petit garçon il y a deux ans,
30:50 au moment où la Russie envahissait le pays.
30:52 Et elle, elle se dit aujourd'hui que son fils sera lui aussi un jour soldat pour défendre la patrie.
30:58 Donc plus personne ne se fait d'illusion sur l'idée que le conflit pourrait finir bientôt.
31:02 Ça semble impossible.
31:04 De fait, la ligne de front est figée.
31:06 Notre consoeur Vanessa Découraud, qui revient de ce front là d'ailleurs, dans le Sud,
31:10 elle nous a fait entendre toute la journée sur France Info,
31:12 cette fatigue des combattants qui réclament d'être relevés, enfin,
31:16 après deux années dans des conditions terribles.
31:19 Et donc ça c'est vraiment l'un des enjeux majeurs depuis plusieurs mois, Bérangère.
31:22 La mobilisation, l'envoi au combat de nouveaux soldats.
31:25 - Sauf que c'est très compliqué, de plus en plus compliqué, de trouver de nouvelles recrues aujourd'hui.
31:30 - Oui, c'est vraiment pas simple.
31:32 L'armée aurait besoin de 500 000 soldats supplémentaires.
31:35 Mais on ne se bouscule plus du tout, pas comme au début de la guerre, pour rejoindre l'armée.
31:40 C'est une image qui avait marqué il y a deux ans les files d'attente devant les bureaux de recrutement.
31:46 Sauf que la situation militaire a changé.
31:49 C'est moins motivant, disons, de partir au front quand son armée essuie des revers.
31:53 Et que l'on sait aussi qu'on va manquer d'armes.
31:55 Donc on a rencontré de jeunes ukrainiens ici à Kiev qui nous disent
31:59 "Je ne peux pas, désolé, je ne peux pas, j'en ai pas le courage.
32:02 Je sais que ce serait trop dur pour moi.
32:04 Et ça, ça donne un pays qui est un peu plus fracturé, sans doute, qu'au début de la guerre.
32:08 Avec ce sentiment assez partagé d'une Ukraine des campagnes,
32:12 parfois plus âgées, qui donne sa vie un peu pour permettre aux jeunes urbains
32:16 de continuer à exister, tout simplement.
32:18 Éventuellement aussi à faire tourner le pays, d'un point de vue économique.
32:21 Parce que ça, c'est aussi une réalité.
32:23 Cette société moderne où, en 2024, à Kiev, on paye partout avec son téléphone portable.
32:28 On se déplace en commandant un Bolt ou un Uber, par exemple.
32:32 Mais potentiellement pour aller danser dans un club,
32:34 où on va reverser les droits d'entrée à l'armée, justement,
32:38 et soutenir les combattants.
32:40 Cette vie qui continue et que vous nous décrivez très bien, Agathe Mahut.
32:44 Cela dit, après deux ans de guerre,
32:46 est-ce que les ukrainiens arrivent à se tourner vers l'avenir, à se projeter ?
32:51 Non, c'est très difficile.
32:53 Les ukrainiens que l'on rencontre en général font des projets au jour le jour.
32:56 Et on donne difficilement rendez-vous à quelqu'un ici, au-delà du lendemain.
33:00 Parmi les préoccupations du moment, disons,
33:03 on a pu constater ces derniers jours une question importante d'actualité.
33:08 Comment enterrer dignement ces morts, au bout de deux ans de guerre ?
33:12 Le souhait des familles, notamment, qui ont perdu un enfant, un proche,
33:15 au combat d'un grand cimetière militaire national,
33:19 pour avoir un lieu digne de commémoration.
33:22 Mais même ça, ce n'est pas tout à fait pour demain.
33:25 Et je crois qu'aujourd'hui, le gouvernement ukrainien a surtout comme priorité
33:28 de garder la confiance de ses alliés occidentaux, d'obtenir des armes,
33:32 et puis d'éviter de retomber dans des scandales de corruption
33:35 qui font beaucoup de mal, vu cet objectif-là.
33:38 Et tout ça d'ailleurs, Bérangère, on a pu l'évoquer cet après-midi
33:41 avec Vitaly Klitschko, le maire de Kiev, qui nous a reçus,
33:44 en insistant sur cette nécessité de conserver l'unité de l'Ukraine.
33:50 Et Vitaly Klitschko qui sera d'ailleurs, demain matin, le grand témoin de France Info.
33:54 Absolument, à 7h40 à suivre sur France Info,
33:58 et également à retrouver en vidéo sur franceinfo.fr.
34:02 Merci beaucoup Agathe Mahué avec Éric Audrat à vos côtés
34:05 pour les moyens techniques et journée spéciale, donc demain,
34:08 sur France Info avec de très nombreux reportages.
34:11 Et rendez-vous, les informés, ce qu'on a entendu là,
34:15 de façon très générale, vous inspirent quel commentaire, Amna Moussafavi ?
34:20 C'est évident qu'après une première année, pour les Ukrainiens,
34:24 qui a été celle de la résistance, ils ont plutôt surpris
34:26 par leur capacité incroyable à résister à cette invasion russe.
34:29 La deuxième année a été clairement celle de l'enlisement.
34:32 Et aujourd'hui même, que ce soit du côté de la population ou du côté militaire,
34:38 on a vraiment un renversement, où on est passé beaucoup plus,
34:41 votre reporter le disait très bien, dans la population,
34:45 on est dans une phase d'attente, on sait que cette année 2024
34:48 ne marquera pas la fin de la guerre.
34:50 Et c'est ça qui est terrible, c'est-à-dire que c'est un peu, j'imagine,
34:53 quand on était dans la première guerre mondiale,
34:55 au moins on a compris que cette guerre allait durer.
34:57 Les Ukrainiens savent qu'aujourd'hui 2024 sera sûrement une année
35:01 plutôt de transition pour essayer de tenir et faire en sorte surtout
35:06 que les Russes ne gagnent pas davantage de terrain.
35:09 On sait que sur le plan militaire, nous à L'Express,
35:11 c'est une question qu'on suit énormément, la guerre en Ukraine,
35:14 et on s'est intéressé, nous, dans notre numéro spécial cette semaine,
35:17 sur la stratégie aussi de l'armée ukrainienne,
35:20 qui est passée dans une logique beaucoup plus défensive.
35:22 Aujourd'hui, ils n'essayent plus de repousser vraiment l'invasion russe
35:27 ou de gagner du terrain, mais essayer de garder les positions,
35:30 tenir, tenir en attendant que l'aide arrive,
35:33 sachant que les perspectives d'aide ne sont pas en train d'augmenter,
35:37 mais au contraire de diminuer.
35:38 Donc c'est vrai que c'est un moment inquiétant pour les Ukrainiens
35:42 et même pour l'Europe derrière les Ukrainiens.
35:45 Les raisons pour lesquelles l'aide n'arrive plus,
35:47 c'est évidemment l'aide américaine qui manque sensiblement.
35:50 Joe Biden a pris la parole aujourd'hui.
35:52 L'histoire nous observe, l'horloge tourne,
35:54 c'est ce que dit le président américain lors d'une allocution à la Maison-Blanche,
35:59 évoquant à la fois l'aide financière et une nouvelle salve de sanctions.
36:03 On l'écoute.
36:04 N'oubliez pas que les États-Unis ont réuni une coalition
36:08 de plus de 50 pays pour soutenir l'Ukraine.
36:10 Nous avons unifié et élargi l'OTAN.
36:12 Nous ne pouvons pas tourner le dos maintenant.
36:14 C'est sur cela que Poutine mise.
36:16 Il parie sur le fait que nous allons nous retirer.
36:19 C'est pourquoi je m'adresserai aujourd'hui aux membres du G7
36:22 et à certains dirigeants de l'Union européenne et de l'OTAN.
36:26 Voilà, Joe Biden, sachant qu'Emmanuel Macron, l'Élysée, a annoncé que lundi,
36:32 Somme mai, pour l'aide à l'Ukraine, il y a cette urgence.
36:37 Mais ça fait des semaines qu'on en parle,
36:39 parce que c'est bloqué au niveau américain et qu'au niveau européen,
36:42 cette crise révèle aussi cette difficile avancée de la défense européenne.
36:47 On sait que les États-Unis sont les premiers pourvoyeurs d'armes à l'Ukraine,
36:51 loin devant les Européens.
36:53 La France est 23e.
36:55 Les États-Unis sont essentiels.
36:57 Avec la campagne présidentielle qui rentre dans le vif aux États-Unis,
37:03 les représentants au congrès américain pro-Trump sont jusqu'au boutiste
37:09 dans le fait de ne pas signer cet accord,
37:12 qui est pourtant un accord négocié entre républicains et démocrates,
37:15 qui a été validé la semaine dernière par le Sénat américain
37:20 et qui bloque toujours à la chambre des représentants,
37:22 puisque c'est là que vous avez les plus énervés des pro-Trump,
37:25 qui refusent toujours de donner cette victoire à Joe Biden,
37:28 alors qu'on le sait, tant qu'il n'y a pas ces livraisons d'armes,
37:30 il n'y aura pas de changement dans le statu quo sur le terrain,
37:34 et les défaites ukrainiennes des derniers jours, AFDIFKA, etc.,
37:38 elles sont la conséquence directe de la fin de la livraison d'armes
37:41 et des attentes d'armes sur le terrain.
37:43 Donc on voit que même la Maison-Blanche le dit,
37:46 ils le reconnaissent et ils l'assument que c'est à cause de ces républicains
37:51 qu'il y a ces défaites sur le terrain.
37:53 Donc c'est le nerf de la guerre.
37:55 – Véronique Hessiou ?
37:56 – Ça sent qu'il y a une communication qui est ce qu'on appelle de la propagande
38:00 sur les réseaux et que c'est un sujet qui continue à beaucoup intéresser.
38:05 Vous avez sur les sept derniers jours, à peu près 8 millions de messages,
38:11 les 8 millions de messages, il y a 50% des messages qui viennent des États-Unis.
38:14 Et quand on regarde ce qui se dit aux États-Unis, c'est que,
38:17 oui peut-être que le fait de ne pas livrer des armes va les faire perdre,
38:21 mais dans le fond, de toutes les façons, pour eux,
38:23 ils considèrent que l'Ukraine va perdre et va perdre avant la fin de l'année.
38:26 Et quand on regarde pourquoi ils disent ça, c'est qu'en fait,
38:29 il y a des tas de messages qui sont des messages de propagande
38:31 qui font passer l'idée que les Ukrainiens vont perdre d'ici la fin de l'année.
38:37 Et donc, ça donne l'impression aux uns et aux autres que, dans le fond,
38:41 les aider ne va pas résoudre le problème.
38:43 Donc en fait, on voit bien que la propagande, elle a changé.
38:45 Elle ne fait plus passer le même message.
38:47 Elle dit juste, ils vont perdre à cause de leurs alliés,
38:51 ils vont perdre parce qu'ils n'ont pas de munitions
38:53 et ils vont perdre parce que même si on leur donne quelques armes, ça ne suffira pas.
38:56 Qu'est-ce qui permet, Véronique Ressoult, de classer ça parmi des messages de propagande ?
39:01 La défaite de l'Ukraine, c'est le journal "L'Opinion" ce matin,
39:05 qui fait aussi ça une et qui qualifie ça de propagande, la défaite de l'Ukraine.
39:10 Là où, de fait, quand même, le manque de moyens, le manque d'hommes
39:14 qu'on décrit depuis ces dernières semaines est une réalité.
39:17 Vous avez trois typologies.
39:19 On en a parlé d'une l'autre jour, qui est l'astroturfing.
39:21 On fait semblant qu'il y a un mouvement spontané sur les réseaux,
39:26 un mouvement d'expression du peuple spontané,
39:28 qui vient généralement d'une campagne avec des faux comptes, des bots.
39:32 Ce n'est pas le cas de cette propagande-là.
39:34 La deuxième, ce sont des fake news et le détournement d'informations.
39:38 Et la troisième, ce sont des nouvelles partielles
39:41 qui s'appuient sur ce qu'on appelle des néo-vérités,
39:44 c'est-à-dire un peu d'informations qui semblent réelles.
39:46 Exemple ?
39:47 Exemple, il n'y a plus beaucoup d'armes.
39:49 Vous avez des témoignages de gens.
39:51 On a entendu votre journaliste expliquer que sur place,
39:54 il y a des gens qui sont lassés, qui en ont marre.
39:56 On va les filmer, on va les partager et on va plutôt pousser
39:59 ce type d'informations et les sponsoriser pour faire en sorte
40:02 qu'elles soient plus vues.
40:03 Pour autant, c'est bien un vrai message, un vrai témoignage.
40:07 Elles n'auraient pas été aussi vues si elles n'avaient pas été poussées.
40:10 Donc c'est là où il y a eu un tournant dans la propagande.
40:13 Et puis il y a aussi…
40:14 Mais la propagande, c'est une expression pour dire
40:16 "communication aussi en temps de guerre"
40:18 parce que vous avez aussi des Ukrainiens qui font de la propagande.
40:22 Alors c'est la question que j'allais vous poser justement.
40:24 Elle est moins forte, ils ont moins de moyens,
40:26 ils sont moins dans un détournement de ces informations.
40:29 Et eux, ils sont plus dans une logique de "non, il ne faut pas baisser les bras,
40:33 on peut y arriver, les alliés vont être avec nous".
40:36 Donc ce n'est pas le même type de propagande.
40:38 Mais dans les deux cas, on voit bien qu'il y a quelque chose
40:40 qui a changé là parce que ça s'installe,
40:42 parce qu'on a de plus en plus d'images, parce qu'on a des données.
40:45 Et vous avez un autre point, la propagande russe,
40:48 où ils poussent beaucoup les informations sur les indemnités
40:50 qui sont données aux veuves,
40:52 qui est la démonstration que les points économiques ne fonctionnent pas
40:57 puisque la Russie est riche, puisqu'elle peut donner autant aux veuves.
41:01 – File info, 20h43, Emmanuel Langlois.
41:04 [Musique]
41:05 – Dont un acte, Emmanuel Macron annule le grand débat
41:08 qu'il avait imaginé demain dans l'enceinte du Salon de l'agriculture.
41:12 Faute de syndicats, les trois principaux refusaient d'y participer.
41:15 Mais le chef d'État propose à ces syndicats agricoles
41:18 de les voir avant une visite qui s'annonce mouvementée.
41:21 C'est une très bonne nouvelle, réagit sur France Info
41:24 l'un des vice-présidents du syndicat agricole majoritaire FTN-SEA,
41:28 Luc Smessart.
41:30 Et puis à la veille de l'ouverture de ce Salon de l'agriculture,
41:33 le gouvernement annonce la mise en place d'un soutien d'urgence
41:36 de 5 millions d'euros et d'un plan d'action
41:38 pour venir en aide aux apiculteurs en difficulté.
41:41 La filière est en effet confrontée à différents problèmes
41:43 comme l'accumulation de stocks ou encore une surmortalité des abeilles
41:47 en raison des pesticides.
41:49 Pas de suppression de postes, la ministre d'Éducation Nicole Belloubet
41:53 tente de rassurer les syndicats d'enseignants inquiets
41:56 quant à l'impact du coup de rabot budgétaire de 10 milliards d'euros
42:00 annoncé hier et imposé par le gouvernement dans le budget de l'État cette année.
42:05 À l'étranger, deux ans après le début de la guerre,
42:08 nous ne pouvons pas tourner le dos. Maintenant à l'Ukraine, insiste aujourd'hui
42:12 le président américain Joe Biden alors qu'une aide de 60 milliards de dollars à Kiev
42:17 est toujours bloquée à la Chambre des représentants au Congrès américain.
42:21 En compagnie ce soir de Quentin Calmet, de Public Sénat,
42:34 Madame Mostafavi de L'Express, Céverine Christou de Backbone Consulting,
42:37 on va écouter le secrétaire d'État en charge des Affaires européennes,
42:40 Jean-Noël Barrault, qui était l'invité du 8.30 France Info ce matin
42:45 et qui évoque justement cette question de la propagande et des fake news.
42:49 Écoutez.
42:50 Qu'est-ce que veut faire Vladimir Poutine ?
42:52 Avec des manœuvres informationnelles, la diffusion de fake news,
42:57 il veut d'une part affaiblir le soutien dans l'opinion publique à l'Ukraine.
43:01 Ensuite ce qu'il veut faire, c'est affaiblir la démocratie elle-même.
43:05 Et comme il l'a fait par le passé, on peut craindre que dans la période électorale qui s'ouvre,
43:09 il vienne par des manœuvres informationnelles tenter de fausser la sincérité du scrutin.
43:15 Vous avez déjà des éléments qui vous permettent de l'affirmer ?
43:17 Mais on en a plein.
43:18 Donc moi je souhaite qu'on érige un bouclier démocratique pour protéger le scrutin.
43:24 J'ai demandé cette semaine à Bruxelles, à la Commission européenne,
43:27 d'obtenir un engagement ferme de la part des plateformes,
43:30 que ces plateformes fassent en sorte de déviraliser, de neutraliser un contenu
43:33 qui serait diffusé pendant la période de science-fait-loi.
43:35 Vous savez combien ?
43:36 Voilà, bouclier démocratique, ça veut dire quoi, Mme Mossad-Favier ?
43:40 Ça veut dire en fait, ce que ça dit en creux, c'est qu'on est très mal armés, nous justement,
43:45 les démocraties, face à l'ampleur des machines de propagande,
43:49 qu'elles soient russes, qu'elles soient chinoises, qu'elles soient iraniennes, indiennes,
43:53 et que de toute façon, la place qu'on accorde au débat public et aux différentes opinions,
43:59 on voit bien ce qui arrive aux gens qui ont des opinions différentes en Russie.
44:03 Donc c'est vrai qu'on est mal armés et qu'on est aussi, face à des plateformes,
44:07 et Véronique connaît le sujet par cœur, qui ne savent pas, elles aussi, réagir à temps et suffisamment,
44:12 et les phénomènes sont complexes.
44:14 Après, il ne faut pas non plus s'avouer perdant, je dirais,
44:17 il faut quand même nous mettre en place tous les outils qu'on peut,
44:21 et aussi se dire que ce n'est pas une fatalité d'être submergé sous la propagande russe.
44:27 - Non. - Véronique Ressoult ?
44:29 - Non, ce n'est pas une fatalité.
44:31 - Il y en a déjà des outils, comme disait Amdam ?
44:33 - Non, enfin, je ne sais pas ce que veut dire cette expression.
44:35 - La presse, c'est un outil, par exemple, la presse, et le fait d'être bien informée, c'est un outil.
44:40 - On est d'accord, mais ce n'est pas ce à quoi fait référence Jean-Noël.
44:42 - Non, justement, mais à la limite, la presse est un excellent outil
44:45 parce que ça permet aux uns et aux autres de relayer des informations de ce type.
44:48 Mais on voit bien que ça fonctionne.
44:50 Quand nous évoquions le fait qu'il y ait un sondage qui est sorti cette semaine
44:53 qui dit que seulement 10% des Européens pensent que les Ukrainiens vont gagner,
44:57 comment est-ce qu'ils se font cette opinion ?
44:59 Eh bien parce qu'ils regardent les informations qui circulent sur les réseaux.
45:02 Après, autant vous pouvez une campagne d'astroturfing,
45:05 une fois que vous l'avez repérée, vous pouvez faire débrancher,
45:08 autant une campagne de fake news...
45:10 - Ça ne vous dit pas davantage quelle est la réalité.
45:12 - Non, mais vous pouvez au moins débrancher.
45:14 - Vous pouvez identifier une propagande, mais vous ne savez pas quelle est la réalité pour autant.
45:16 - Non, vous pouvez identifier des fake news,
45:18 mais quand ce sont des réalités qui sont poussées,
45:21 mais qui sont basées sur des informations qui ne sont pas fausses,
45:24 c'est extrêmement compliqué.
45:26 Donc en fait, le seul moyen que vous avez, c'est pousser des vraies informations au maximum à côté,
45:30 que les médias jouent leur rôle, que les politiques jouent leur rôle,
45:33 et que les citoyens soient vigilants aussi entre eux,
45:37 mais c'est très compliqué.
45:39 Et j'entends bien le propos de M. Barrault, mais c'est quand même très compliqué.
45:42 - Quentin Quelmet ?
45:43 - Au plan européen, depuis l'an dernier,
45:45 il y a un paquet qui a été adopté qui s'appelle le Digital Services Act, le DSA,
45:49 et qui est porté maintenant par Thierry Breton, le commissaire.
45:52 - Pour expliquer, oui.
45:53 - L'idée, c'est de faire respecter en ligne exactement la même chose que ce qui se passe dans la vie réelle.
45:59 Et il y a des mesures qui, par exemple, obligent à retirer promptement, c'est ce que dit le texte,
46:04 tout contenu illicite, ou également faire la transparence des algorithmes,
46:08 et qui permettent aussi à l'utilisateur de désactiver ces algorithmes.
46:11 Donc là, clairement, on voit qu'il y a la fin d'une forme de naïveté aussi au niveau européen,
46:15 de muscler un peu la réglementation européenne.
46:19 Et d'ailleurs, on a vu cette semaine Thierry Breton se mettre en scène dans un appel
46:23 avec la présidente de Twitter pour lui dire "il faut que vous enleviez vos contenus immédiatement
46:29 alors qu'ils sont problématiques".
46:30 Donc on voit qu'il y a quand même cette initiative, cette volonté européenne d'être moins naïf.
46:36 - Oui, mais en face aux GAFA, c'est compliqué.
46:38 - Oui, mais la volonté... Enfin c'est bien, on va dire que politiquement ça envoie un signal
46:41 qui est "nous sommes mobilisés", mais je suis bien certaine que si je vous demande
46:45 quels sont les algorithmes qui sont utilisés sur votre téléphone,
46:47 et puisque vous êtes censé les choisir, vous êtes un foutu de le faire.
46:50 Donc c'est n'importe quoi, on annonce des trucs.
46:53 Ensuite, je viens de vous prendre un exemple.
46:55 Le témoignage d'un jeune soldat ukrainien qui dit qu'il est désespéré.
46:59 C'est une fake news ? C'est pas une fake news ? Non, c'est pas une fake news.
47:02 Donc vous ne pouvez pas demander que ce soit retiré.
47:04 En revanche, vous pouvez interdire le sponsoring, et vous pouvez être extrêmement vigilant sur ce point-là.
47:08 Et là, pour le coup, le DSA ne le prévoit pas.
47:10 Enfin, c'est bien parce qu'il y a une intention, mais c'est beaucoup plus compliqué que simplement ces mots-là.
47:16 Et en plus, ça donne l'impression que...
47:18 Sachant qu'en plus Twitter, ils ont mis en place des systèmes qui sont plutôt bien faits,
47:22 avec de l'intelligence artificielle, qui vous rappellent que certains messages sont hors contexte,
47:26 vous pouvez les signaler, etc.
47:27 Donc, il y a un effort de tout le monde, mais c'est compliqué,
47:30 parce que je vous dis, les informations ne sont pas forcément fausses.
47:32 C'est une façon de présenter l'information.
47:34 - Amedam, juste pour conclure là-dessus ?
47:36 - Un mot pour dire qu'on ne peut pas toujours faire tout ce qu'on veut contre la propagande russe,
47:39 mais il y a quand même encore des solutions.
47:41 Il y a des paquets de sanctions qui ont été votés.
47:43 Il y a encore des sanctions possibles.
47:45 On en parle cette semaine dans l'Express.
47:46 Il y a beaucoup de sanctions qui sont encore possibles,
47:48 pour justement changer un petit peu le cours de cette guerre.
47:51 - Et c'est clair que quand Vladimir Poutine se montre hier au volant,
47:54 à bord d'un bombardier stratégique nucléaire, ça installe...
47:57 - Une image.
47:58 - Et c'est fait pour. C'est une forme de terrorisme intellectuel
48:02 qui fait qu'un style a peur chez les Européens.
48:04 - Allez, on parle des Césars, juste après le Fil Info.
48:06 20h51, Emmanuel Langlois.
48:08 - Et c'est donc à l'Olympia à Paris que se tient ce soir la 49e cérémonie des Césars
48:14 sur fond de libération de la parole autour des violences sexuelles dans le cinéma français.
48:18 À quelques heures de l'ouverture de la cérémonie, dans la revue Le Film français,
48:23 la ministre de la Culture, Rachida Dati, a dénoncé un aveuglement collectif
48:27 qui a duré des années dans le milieu du cinéma.
48:30 Le procès des attentats de Trebb et Carcassonne en 2018 tira sa fin.
48:35 Les 7 accusés jugés depuis 5 semaines par la Cour d'Assise spéciale de Paris
48:40 devraient être fixés sur leur sort dans les heures qui viennent.
48:43 Dans la soirée, les attaques avaient fait 4 morts au total, dont le gendarme Beltrame.
48:48 Plus d'un mois maintenant, après le début d'un mouvement de colère inédit des paysans français,
48:52 Emmanuel Macron annule le grand débat qu'il avait prévu pour tenter d'apaiser
48:56 cette colère à l'ouverture du salon de l'agriculture demain matin.
49:00 Le chef de l'État invite à la place les syndicats qu'il souhaite à venir à sa rencontre
49:05 pour discuter avant l'ouverture du salon.
49:08 Et puis l'équipe de France féminine de football affronte ce soir l'Allemagne
49:12 en demi-finale de la Ligue des Nations, ce soir à Lyon.
49:15 En cas de victoire, les Bleus disputeront la finale mercredi prochain
49:18 contre l'Espagne, championne du monde, ou bien les Pays-Bas.
49:23 France Info
49:25 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
49:30 Avec Amedan Mostassabi de l'Express, Quentin Calmet de Public Sénat,
49:33 Véronique Ressoud de Backbone Consulting.
49:36 Messieurs, dames, que s'est-il passé dans le cinéma français pour que les déclarations
49:40 de Judith Gaudrech provoquent à ce point un changement de ton ?
49:46 Si on récapitule, en décembre Emmanuel Macron nous explique que la fierté du cinéma français,
49:50 c'est Gérard Depardieu. Aujourd'hui on a Rachida Dati qui parle de tout un système
49:55 qui prend conscience de son aveuglement collectif, un aveuglement qui a duré des années.
49:59 Amedan Mostassabi.
50:01 Parce que je pense que c'est quelqu'un qui avait l'air peut-être, Judith Gaudrech
50:06 elle avait eu cette relation pendant des années et elle semblait faire partie du système,
50:10 il l'acceptait tout à fait. Et le fait qu'une victime, la sincérité en fait,
50:14 je pense que la force de la sincérité, comme avec Vanessa Springora et Gabriel Masnèv,
50:19 qui ont fait l'affaire du Hamel, c'est-à-dire qu'à un moment donné,
50:22 quand un témoignage énorme émerge comme ça et rencontre aussi une certaine maturité
50:28 dans la société, cette rencontre fait que soudain, c'est difficile à expliquer
50:33 je pense, quand on est en plein dedans, mais je pense que la conjonction
50:37 entre quelqu'un qui connaît le système et qui le décrit dans une sincérité
50:42 à un moment donné qui fait écho à ce que la société est prête à entendre,
50:45 ça fait ce phénomène et après c'est comme un château de cartes.
50:49 Et c'est tout à fait étonnant parce que quand on relit, nous on a relu cette semaine
50:52 dans l'Express, des interviews justement de Benoît Jacot et d'autres réalisateurs
50:56 des années 90-2000, c'est édifiant à quel point tout est dit et rien n'est entendu.
51:02 - Et on va rappeler que Benoît Jacot et Jacques Doyon, mais de la même façon Gérard Depardieu,
51:06 tous, ni l'effet, non seulement sans présumer une notion pour l'instant, mais ni l'effet.
51:11 Donc qu'est-ce qui a changé, Quentin Quelmet ?
51:16 Et je précise, pour ceux qui ne l'auraient pas entendu, mais que Judith Gaudrech
51:20 va prendre la parole ce soir à la cérémonie des Césars pour évoquer tout ça.
51:24 - Elle est ce soir au César et elle est jeudi matin devant les sénateurs.
51:29 Elle va être auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat.
51:32 - Information Public Sénat.
51:34 - Voilà, d'ailleurs on vous donne rendez-vous à 9h si vous voulez suivre l'audition en direct,
51:36 on va la diffuser sur le Canal 13 de la TNT.
51:39 Et en tout cas, ce que je trouve intéressant, c'est qu'il y a effectivement les journaux qui en parlent.
51:45 On voit que des grands journaux spécialisés font leur une cette semaine,
51:50 pour essayer aussi de faire un bilan de tout ce qu'eux, ils ont pu ne pas voir, laisser passer, etc.
51:57 Ou voir mais pas comprendre.
51:59 Et comme ça, aussi une forme de remise en… de réflexion sur soi-même de la part du monde médiatique.
52:05 Et je vois aussi le monde politique qui s'en empare avec cette audition qui est un exemple.
52:09 Mais d'essayer d'aller au fond des choses, parce que c'est une audition qui va durer sans doute une heure, une heure et demie.
52:12 On va pouvoir à mon avis dire beaucoup de choses.
52:14 Donc on voit que le politique essaye de suivre aussi ce mouvement.
52:16 - C'est une audition spécifique ?
52:17 - Voilà.
52:18 - C'est pas dans le cadre d'une commission ?
52:19 - La délégation aux droits des femmes est comme une commission permanente.
52:21 Elle invite des gens pour faire des points sur un sujet ou un autre.
52:25 Et donc là, face au retentissement de ce qu'avait dit Jude Goresch dans la presse,
52:30 ils l'ont invitée, elle a accepté le principe, elle va être auditionnée.
52:33 - Bernard Griseould ?
52:34 - Ce qui est certain, c'est que tu regardes ce soir, le nombre de messages sur la cérémonie, ça doit être 3000 messages.
52:39 Le nombre de messages sur Judith Goresch, juste sur la même période, là, ce soir, c'est plus de 15 000 messages.
52:44 C'est elle qu'on attend.
52:45 Il y a une forme de sidération qui a été partagée dans l'opinion.
52:52 Et c'est en fait vraiment la force de son témoignage.
52:54 Et les choses basculent, en particulier au moment de son interview dans "Le Monde"
52:59 où elle rentre dans des détails et des descriptifs avec énormément de sincérité, d'authenticité.
53:05 Et en fait, parce qu'elle fait partie du système et que tout d'un coup, elle le dénonce simplement, crûment,
53:11 mais de façon extrêmement sincère, ça a parlé à beaucoup de gens.
53:15 Et depuis, on a l'impression que ça a libéré l'ensemble de la parole.
53:19 Pas tant des victimes par rapport à Me Too, mais de ce monde-là qui, tout d'un coup, se dit "on ne peut plus cacher".
53:27 Et donc comme s'il y avait une forme de déni depuis longtemps et que ce déni sortait tout d'un coup.
53:32 Donc oui, elle aura déclenché quelque chose qui fait que…
53:36 Voilà, c'est quelquefois un papier qui fait que, là, c'est cette interview, ce témoignage qui déclenche quelque chose de vraiment très fort.
53:45 Et il y a vraiment avant et après ce témoignage-là, cet article en question.
53:50 – Ce qui est fascinant, c'est quand même le temps que ça a pris pour arriver jusqu'à chez nous,
53:53 puisque, évidemment, Outre-Atlantique, ça a aussi commencé dans le monde du cinéma avec l'affaire Harvey Weinstein.
53:58 – Mais Weinstein, ça a mis aussi des années à sortir, il y a eu plein de témoignages, personne ne le promet.
54:02 – Au moment où ça s'est produit aux États-Unis, il y avait un peu ce côté "nous, en France, non, c'est pas pareil".
54:06 Parce qu'aussi, en France, il y avait aussi cette glorification, un petit peu, c'est très cinéma français,
54:11 la muse et son Pygmalion, ça fait aussi partie de…
54:15 – Vous voulez dire qu'il y avait quelque chose de particulier, notamment quand on parle de Jacob, d'Oyens, de la Nouvelle Vague, etc.
54:21 – C'est aussi de l'esthétique du cinéma français, d'une particularité de toute une époque.
54:26 Voilà, ça fait partie un peu du glamour à la française,
54:31 mais il faut distinguer entre ce qui est le glamour et ce qui est la culture.
54:34 – Ce qui est le cinéma et la vraie vie, quoi, aussi. – Voilà, c'est ça, bien sûr.
54:37 – Quand on entend et quand on lit, vous avez raison de dire que la presse spécialisée s'y met aussi,
54:41 puisque c'est dans le film français, Rachid Haddadi, la ministre de la Culture,
54:44 qui dit aujourd'hui "ce n'est pas une réalité que je découvre aujourd'hui,
54:47 ce n'est pas pour rien que je suis devenue magistrat".
54:49 Je crois à la justice, il faut que ces crimes soient punis, en temps calmé.
54:54 – Oui, c'est une prise de conscience de la société, je pense aussi à ce qui se dit autour de la civise,
54:59 sur la question aussi de l'inceste, il y a des sujets comme ça qui sont en train de sortir.
55:03 C'est un grand déballage en France et je pense que c'est pour avancer,
55:07 donc accueillons-le et puis accompagnons-le.
55:09 – Et je crois que le mot qui était le plus fort qu'on pouvait voir,
55:12 c'est que toutes ces victimes, elles ont envie qu'on les écoute,
55:14 mais elles ont envie d'entendre "on vous croit".
55:16 – Absolument.
55:17 – Cérémonie dont France Info vous parlera évidemment dans toutes les prochaines éditions.
55:23 Un coup d'œil sur la lune de l'Express de cette semaine.
55:25 – Je vous en parlais tout à l'heure, le faire payer Poutine avec une enquête exclusive
55:28 sur la façon dont le roi Merlan n'a pas vraiment quitté la Russie.
55:31 – Absolument, info de l'Express très intéressante.
55:34 Merci à tous pour cette émission, elle aussi passionnante.
55:37 Ce soir, les informés sont là, bien sûr le week-end, demain à 20h,
55:40 vous retrouverez Victor Maté. Très bonne soirée.
55:43 Très bonne soirée.
55:44 [Musique]