• il y a 10 mois
Le ministre de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire de la France était l'invité de France Bleu Armorique ce jeudi 22 février 2024.
Face à une montée des tensions à deux jours du Salon de l'agriculture, Marc Fesneau l'assure : "60% des mesures annoncées sont finalisées."

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00:00 Cette fois le gouvernement a-t-il convaincu les agriculteurs ?
00:03 A deux jours de l'ouverture du salon de l'agriculture et au lendemain d'un point de situation du Premier ministre,
00:08 le ministre de l'agriculture est avec nous ce matin valentin.
00:11 - Bonjour Marc Fesneau. - Bonjour.
00:12 - Est-ce qu'on a assisté hier à un coupe-feu pour avoir la paix au salon de l'agriculture
00:16 ou est-ce que le quotidien des agriculteurs va changer enfin et durablement ?
00:20 - Ah non mais c'est pas du tout la volonté du gouvernement qui essaie de procéder par coupe-feu.
00:25 La crise qui s'est exprimée elle vient de loin, elle vient à la fois parfois d'éléments conjoncturés,
00:30 je pense à la crise bovine, je pense à la crise viticole,
00:33 mais elle va aussi d'éléments plus structurels qui sont des sujets de simplification et d'incompréhension au fond du monde agricole
00:39 de ce que sont les règles qu'on leur fixe et le cap qu'on leur donne.
00:42 Donc je crois pas que le monde agricole aimerait beaucoup qu'on dise simplement c'est un coupe-feu,
00:46 on passe le salon et on fait comme avant après.
00:48 C'est exactement l'inverse qui est notre volonté.
00:51 Simplement il y a des mots qui ont été posés, des actes qui ont été annoncés,
00:56 et il n'est pas normal qu'avant le salon, avant ce moment où c'est la rencontre des professionnels agricoles,
01:01 du monde agricole avec les citoyens mais aussi avec les responsables publics,
01:05 qu'on puisse dire là où on en est et ce qu'on a fait.
01:07 Et j'ai dit depuis le début qu'il y aurait avant le salon, pendant le salon et énormément de choses aussi après le salon.
01:13 La question de la rémunération elle est quand même encore devant nous.
01:16 La question de la simplification, même si on a posé un certain nombre d'actes,
01:19 parce qu'il faut montrer et faire confiance et qu'on puisse nous faire confiance.
01:22 - Pour l'instant les agriculteurs n'ont surtout que le choix de vous faire confiance.
01:27 - Ah non non non non non non, je ne sais pas, pardon.
01:31 Ils n'ont pas que le choix de nous faire confiance.
01:33 Il y a des décrets qui sont posés sur la table, il y a des écritures sur un texte projet de loi,
01:36 il y a des simplifications qui sont déjà à l'oeuvre, ça c'est pas des mots.
01:39 - Le Premier ministre a annoncé qu'il y avait 100% des mesures annoncées...
01:42 - Qui étaient engagées et pour 60% d'entraide déjà engagées et formalisées si je peux dire,
01:48 et donc plus qu'engagées c'est-à-dire finalisées.
01:51 Vous comprenez bien que quand vous avez un décret au Conseil d'Etat,
01:53 il y a un sujet c'est que ça passe au Conseil d'Etat,
01:55 et que le Conseil d'Etat il n'obtempère pas au gouvernement,
01:58 il est là pour donner conseil à l'Etat sur la valeur juridique des actes que vous posez,
02:02 et donc il a besoin de trois semaines ou un mois, mais le texte est au Conseil d'Etat,
02:05 vous voyez ce que je veux dire, c'est comme ça qu'on crédibilise la parole.
02:08 Vous disiez impatience un peu aussi, je comprends bien,
02:10 oui c'est normal qu'il y ait une forme d'impatience,
02:12 mais on a fait sans doute en trois semaines ou un mois,
02:15 beaucoup plus qu'on n'avait jamais fait sur ces questions en particulier de simplification.
02:19 Et je pense que ce qui est intéressant,
02:20 pardon juste une seconde, le travail qui a été fait avec les préfets,
02:23 avec les organisations agricoles,
02:25 c'est d'abord essayer de regarder et d'embrasser l'ensemble des sujets de simplification,
02:28 de complexité, d'incompréhension, qui était celle du monde agricole.
02:32 - Les agriculteurs ont eu l'impression, c'est eux qui le disent,
02:36 de cette fée bernée par ces premières annonces du Premier ministre au début du mois,
02:41 pourquoi est-ce qu'ils ont repris leurs actions selon vous ?
02:44 Parce qu'apparemment les choses ont avancé, c'est vous qui le dites,
02:47 ils n'ont rien compris ou c'est vous qui l'avez mal expliqué ?
02:51 - Pardon, ils ne se sont pas fait berner,
02:53 la simplification sur les installations d'élevage,
02:57 c'est sur la table et c'est fait,
03:00 il y a des dispositions législatives.
03:02 Il faut que chacun prenne aussi mesure,
03:06 du fait que quand il y a besoin d'un texte de loi,
03:08 c'est ennuyeux sans doute pour certains, mais il faut que ça passe au Parlement.
03:10 Et quand ça passe au Parlement, il faut du temps.
03:12 Par ailleurs, quand on dit qu'on va déployer des fonds sur eux,
03:16 puisque nous sommes en Bretagne sur la tempête Siaran,
03:19 le guichet est ouvert, plusieurs centaines de dossiers ont déjà été déposés,
03:23 donc ça avance.
03:24 - Ils ont été indemnisés sur cette tempête justement les amis ?
03:27 - Les dossiers ont été déposés, le guichet a été ouvert début février.
03:31 Je suis sûr que vous avez beaucoup de respect du travail que font les fonctionnaires,
03:34 quand vous avez 500 dossiers qu'il faut les instruire, ça ne peut pas se faire en une nuit.
03:37 Donc les dossiers sont déposés, il y a eu des premières indemnisations,
03:41 et d'autres viendront dans le délai qui est celui aussi...
03:45 Ça ne s'instruit pas en une heure un dossier.
03:46 Vous voyez ce que je veux dire ?
03:47 Si on n'est plus capable de se dire simplement que de bonne foi on a des dossiers,
03:51 de bonne foi on a mis en place les moyens et les dispositions pour le faire,
03:54 et de bonne foi ça sera fait, parce que moi j'ai engagé ma parole,
03:57 si je reviens aujourd'hui en Bretagne et dans le Finistère,
04:00 c'est bien parce que je considère que nous avons été au rendez-vous des promesses,
04:03 sinon je ne reviendrai pas, parce que je sais comment ça se passe,
04:05 quand les responsables politiques ne tiennent pas leurs promesses,
04:07 ils ne reviennent plus jamais.
04:08 Moi j'ai tendance à revenir, et j'avais dit d'ailleurs que je reviendrais.
04:11 Je tiens promesses pour regarder comment ça se déploie,
04:14 et puis aussi évoquer les difficultés.
04:15 On ne vit pas dans un monde parfait,
04:17 et parfois quand on a des dispositifs qui se mettent à l'oeuvre,
04:19 c'est plus compliqué ou il y a des complexités qui apparaissent.
04:22 - Le ministre de l'Agriculture Marc Faineau est avec nous ce matin
04:24 dans le studio de France Blanc,
04:25 on va que vous nous appelez au 02 99 67 35 35.
04:30 Bonjour Henri Aminiak Soubécherelle.
04:32 - Oui bonjour.
04:33 - On vous laisse poser votre question au ministre.
04:35 - Oui, eh bien moi j'ai compris dans les mesures qui ont été annoncées
04:38 que les protections des victimes des pesticides vont voler en éclats,
04:42 et je voudrais savoir en particulier
04:44 qu'est-ce qu'il a l'intention de faire pour protéger les riverains
04:47 qui ne sont jamais prévenus des épandages,
04:49 et qui ne peuvent jamais connaître
04:52 les produits qui sont épandus auprès de chez eux.
04:54 - Vous parlez Henri du plan Eco-FITO,
04:57 dont Gabriel Attal le Premier ministre a annoncé la mise en pause,
05:01 et la fin de l'indicateur Nodus,
05:02 c'est un peu technique,
05:03 que la France utilisait jusque là
05:05 pour mesurer la réduction de l'usage des pesticides.
05:08 - Le ministre de l'agriculture vous répond.
05:10 - De réponse simple,
05:11 l'indicateur qui était utilisé par la France,
05:13 qui s'appelle effectivement Nodus,
05:14 il ne tenait pas compte du risque.
05:16 Donc il tenait compte d'une forme d'équivalence
05:20 entre des produits phytosanitaires sans danger avéré pour la santé,
05:23 ce qu'il était,
05:25 cancérogène, mutagène, sur les questions de reproduction.
05:28 Il y a un indicateur européen,
05:29 alors je sais qu'on pense toujours qu'on est plus fort que les autres
05:31 et qu'il faudrait avoir notre propre indicateur,
05:33 mais pourquoi pas aussi notre propre indicateur de croissance
05:36 ou de réduction des gaz à effet de serre.
05:38 Mais à un moment, il y aura une réglementation européenne.
05:40 - Vous dites que ça fait 15 ans qu'on se trompe si on utilise depuis 15 ans cet indicateur Nodus ?
05:43 - Mais ça fait 15 ans qu'un certain nombre de gens disent qu'il y avait un biais,
05:46 sauf qu'il y a 15 ans, il n'y avait pas d'autre indicateur que l'indicateur français.
05:49 Et que depuis lors, c'est construit un indicateur européen.
05:52 Et si on pouvait sortir du totem de l'indicateur pour dire
05:54 "la trajectoire, vous l'avez entendu, le Premier ministre l'a réaffirmée",
05:57 de réduction des phytos.
05:59 Donc la trajectoire n'est pas mise en cause.
06:00 Mais avoir un indicateur qui tient compte de la toxicité du produit,
06:04 en disant "on incite et on est plus vigilants sur les produits qui sont les plus à risque"
06:08 ou "considérés comme les plus à risque",
06:10 il me semble que de bonne foi,
06:11 et il me semble que d'un point de vue pragmatique, c'est quand même la meilleure solution.
06:14 Il vaut mieux réduire les produits phytosanitaires
06:17 qui présentent ou qui semblent présenter les plus de risques.
06:19 Sinon, on est à l'aveugle.
06:21 Et au fond, ça n'encourage pas à se séparer des produits les plus à risque.
06:25 Et c'est idiot.
06:26 Et par ailleurs,
06:28 comme on va avoir une règle européenne, si elle nous dit "il faut réduire de 30%",
06:31 mais que moi j'ai mon indicateur, et que le voisin italien et le reste de l'Europe a son indicateur,
06:35 ça sert à quoi ?
06:36 Comment on mesure ?
06:38 Donc on va mesurer par le nom de l'expression,
06:40 qu'elle le dire, des choux et des carottes.
06:41 Si vous voulez avoir un indicateur, il vaut mieux que ce soit un indicateur européen,
06:44 et je pense que de bonne foi, c'est quand même la meilleure chose qu'il y avait à faire.
06:47 - Mais Marc Fesneau, sur cet indicateur,
06:50 la doctrine change tout de même,
06:51 puisque avec l'indicateur précédent,
06:53 c'était le nombre de pesticides qu'on utilisait, simplement la quantité,
06:57 tandis que là, ça va être le niveau de dangerosité.
06:59 - C'est pas idiot de se préoccuper de la dangerosité.
07:01 - Le nombre sera toujours le même.
07:03 - Comment ?
07:03 - Le nombre de pesticides sera toujours le même, la quantité.
07:05 - C'est pas le nombre, c'est le volume.
07:07 - Les pesticides seront toujours là.
07:09 - Par nature, vous considérez que les pesticides sont tous de même nature ?
07:13 - Il y a un niveau de dangerosité.
07:14 - Donc il vaut mieux supprimer ceux qui sont les plus dangereux ou pas ?
07:17 - On va garder ceux qui sont moins dangereux.
07:18 - Est-ce qu'il faut supprimer les plus dangereux ou pas ? C'est ça la question.
07:21 Sinon, il y a des produits phytosanitaires chimiques qui ne sont pas toxiques.
07:24 Cette salle est remplie de chimie.
07:26 Vous portez des vêtements qui sont remplis de chimie.
07:28 On boit dans des verres qui sont remplis de chimie.
07:30 Dans notre alimentation, il y a de la chimie.
07:32 Et vous dites à l'agriculture "zéro chimie" ?
07:34 Moi je dis à l'agriculture et aux agriculteurs,
07:37 réduisons les produits qui portent leur...
07:40 Il y a des études qui le disent parfois, leur part de toxicité.
07:43 C'est ça la priorité.
07:44 Le reste, dans une trajectoire plus longue, oui.
07:47 Mais à l'aveugle, dire "je me fiche que ça soit à toxicité avérée ou pas,
07:51 c'est pas grave, c'est juste par principe".
07:53 Ça ne peut pas marcher comme ça. C'est pas une question de principe, c'est une question de risque.
07:57 Ou alors on raconte des balivers à nos gens.
07:59 - C'était effectivement une des demandes principales de la FNSEA.
08:02 - Merci à vous Henri, Aminia Ksoubechrel, Ornille et Villeine pour votre appel.
08:06 On va prendre maintenant Pierre dans le Morbihan.
08:08 Non, dans Ornille et Villeine également, à Brux sur Af.
08:11 À la limite avec le Morbihan. Bonjour Pierre.
08:13 - Oui bonjour, bonjour monsieur le ministre.
08:15 - Bonjour.
08:16 - Moi j'avais juste une petite question.
08:19 Elle a son impact.
08:21 Si on parle des prairies permanentes et des prairies temporaires,
08:24 t'as vu qu'au bout de 5 ans, la prairie temporaire passe vers les permanentes.
08:27 Moi j'ai 18 hectares, je fais de l'élevage d'étiers,
08:30 à la porte de ma stabule que je retourne tous les 5 ans,
08:33 pour qu'elle passe pas en prairie permanente,
08:36 pour m'assurer l'avenir si j'arrête l'élevage un jour.
08:39 L'avantage c'est que, en fait, la prairie quand on l'implante,
08:43 à partir de la 4ème année, c'est là où elle est la plus productive.
08:46 Jusqu'à sa 10ème année.
08:48 Donc qu'est-ce que je fais ? J'implante du maïs ou des céréales,
08:51 juste pour garder un quota de droits de productivité demain.
08:55 Est-ce que vous trouvez ça logique aujourd'hui, quand on nous parle d'environnement,
08:58 comme on parlait tout à l'heure, celui d'avant, qui dit qu'on met trop de produits phytos dans les parcelles.
09:02 Là, si je pouvais ne pas le faire, je le ferais pas.
09:06 Qu'est-ce que vous pensez faire demain par rapport à ça ?
09:08 - C'est la question ici, monsieur le ministre, de ce principe de prairie permanente.
09:12 Est-ce qu'il est possible de suspendre cette disposition européenne ?
09:15 - Alors il y a plusieurs questions dans la question, si je peux me permettre.
09:17 Il y a la question des prairies permanentes et de l'impossibilité à l'aveugle, d'ailleurs.
09:21 Parce qu'il y a des prairies et il y a des haies, en particulier dans une région comme la Bretagne,
09:26 parce qu'il y a de l'élevage.
09:27 Alors c'est bien d'abord de rappeler que là où il y a de l'élevage, il y a des prairies et des haies.
09:32 Et que les prairies et les haies ont des vertus de biodives, de stockage du carbone, etc.
09:36 Un truc un peu curieux qui a été inventé par l'Union Européenne,
09:39 et après tout nous y avons participé, puisque ça avait été...
09:42 C'était avant que j'arrive, mais reconnaissons qu'il y avait un problème.
09:44 C'était de dire "s'il n'y a plus d'élevage, il faudra quand même que les prairies restent".
09:48 Bah non, il faut corréler quand même, les mêmes d'ailleurs qui disaient au niveau européen qu'il fallait réduire l'élevage.
09:53 Donc si on veut des prairies, il faut de l'élevage,
09:55 et quand l'élevage est réduit, qu'est-ce qu'on fait des prairies ?
09:57 C'est quand même de bon sens, parce qu'un agriculteur, on ne peut pas lui demander de garder des prairies pour rien.
10:00 Ça c'est un premier sujet sur lequel nous travaillons avec l'Union Européenne.
10:03 La boîte s'est ouverte sur les questions de la PAC.
10:05 Question de bon sens.
10:07 La deuxième question que pose notre interlocuteur, c'est le statut de prairie temporaire.
10:13 Parce que c'est vrai qu'on a décidé que c'était 5 ans.
10:15 Mais ça ne veut en fait rien dire 5 ans, moi je considère.
10:19 Alors ça c'est très ancien, cette dénomination,
10:21 parce qu'il y a des prairies qui ont besoin de faire une rotation à 3 ou 4 ans,
10:23 d'autres qui ont besoin de faire des rotations à 7, 8 ou 9 ans.
10:25 C'est ce que dit notre interlocuteur.
10:27 Et après tout, se dire que du Massif Central à la Bretagne,
10:31 en passant par la Normandie et les Hauts-de-France,
10:33 ce sont les mêmes prairies, ce sont les mêmes contraintes, ce sont les mêmes sols,
10:36 c'est dénier la réalité géologique, pédologique, climatique.
10:40 - Il faut faire du cas par cas ?
10:41 - Du cas par cas je ne sais pas, mais en tout cas il faut juste repenser l'objectif environnemental.
10:45 Pourquoi on veut des prairies ?
10:47 Pour des raisons de stockage d'eau, de biodiversité parfois,
10:49 quand c'est des prairies sensibles ou à haute potentielle,
10:52 et pour stocker du carbone.
10:54 Si la question c'est pour stocker du carbone,
10:56 favorisons des cycles de prairies qui permettent de mieux stocker le carbone.
11:00 Et pas juste le principe de la prairie.
11:02 Le principe ça ne sert à rien.
11:04 Mais il faut être pragmatique, on a besoin de stocker du carbone.
11:06 Les prairies c'est très puissant en termes de stockage carbone.
11:09 Donc est-ce qu'on ne peut pas regarder dans le cycle, y compris en dérèglement climatique,
11:13 quel est le meilleur cycle pour une prairie,
11:15 en se disant que ce qui se passe à Aurillac, ce n'est pas ce qui peut se passer à Rennes.
11:18 - Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, vous qui êtes invité de France,
11:21 Boer-Morinck, ce matin passons à un autre sujet qui concerne évidemment au premier plan les agriculteurs,
11:26 ce nouveau texte de loi pour renforcer le dispositif EGALIM,
11:31 présenté hier par le Premier ministre.
11:33 Un EGALIM 4, donc le quatrième en 6 ans.
11:36 La loi EGALIM, elle existe déjà, Marc Fesneau, qu'est-ce que ça va changer cette nouvelle loi ?
11:40 - Alors d'abord je vois ce que vous voulez dire en disant 4 en 6 ans, et vous n'avez pas tort.
11:43 C'est-à-dire qu'on peut avoir le sentiment qu'on...
11:45 D'abord c'est pas mal que les parlementaires et les gouvernements disent
11:48 "le texte doit être ajusté, on l'ajuste".
11:50 Moi je ne suis pas choqué de ça, sinon c'est une espèce de sentiment qu'on aurait toujours raison.
11:53 Deux, nous avons face à nous des enseignes de grande distribution,
11:56 principalement parfois de la transformation,
11:59 qui ont des batteries d'avocats et qui à l'intérieur de la loi soivent contourner.
12:02 Parce que, à la vérité, un certain nombre de gens de la grande distribution ne voulaient pas d'EGALIM.
12:07 Un, ne voulaient pas d'EGALIM. Deux, ils ne veulent pas d'EGALIM parce qu'ils ne veulent pas de régulation.
12:12 Donc, on va continuer notre loi, on ne va pas reculer devant ces puissances-là.
12:16 Donc il faut qu'on continue par la loi à faire en sorte qu'on contraigne une chose simple,
12:20 c'est quand même pas incroyable de dire qu'on a besoin que les agriculteurs soient payés à leur coût de production.
12:27 Donc dans EGALIM, il y aura la fin du contournement des centrales d'achat,
12:31 la marche en avant du prix, c'est-à-dire qu'on calcule les prix par la matière première agricole et pas par autre chose.
12:38 Et puis sans doute des sujets autour de ce que sont les tic-taches et les tromperies des tic-taches.
12:42 Très rapidement, on va prendre un dernier auditeur, Bastien.
12:44 Oui, Antoine. Bonjour Antoine.
12:47 Bonjour Monsieur Feneau, Monsieur le Ministre.
12:51 Antoine Hardy, je suis membre de l'AFDSEA d'Ile-Vilaine et en charge du dossier "Manger français".
12:56 Je me permettrais de vous appeler puisque j'ai une question toute simple.
13:01 Pourquoi nos élus et les députés qui ont voté la loi EGALIM en 2017
13:05 n'appliquent eux-mêmes pas cette loi dans les restaurants de l'Assemblée nationale ?
13:09 J'ai interpellé Madame Lefeur en lui demandant des chiffres sur l'approvisionnement de l'Assemblée nationale.
13:15 Nous avons des réponses trop vagues.
13:17 Ça fait cinq ans que je me bats auprès du département d'Ile-Vilaine
13:21 pour inciter le département à mettre du français dans les assiettes de nos collégiens.
13:26 On nous mène en bateau.
13:28 On va avoir un rendez-vous vendredi à ce sujet-là.
13:30 Pourquoi nous, dans nos exploitations agricoles, quand il y a une loi qui est votée,
13:34 nous devons couvrir nos fosses puisque moi je suis en IED, je suis éleveur de porc,
13:38 dans l'année, on a été contrôlés il y a deux ans, dans les six mois qui ont suivi la loi.
13:42 Votre question Antoine, pour le ministre.
13:44 Pourquoi les étudiants qui ont voté la loi EGalim ne respectent pas la loi EGalim
13:52 au niveau de l'approvisionnement dans les restaurants de l'Assemblée nationale ?
13:55 Voilà, Monsieur le ministre.
13:56 Merci beaucoup.
13:57 Peut-être vous dire simplement, oui on a besoin de faire en sorte que la loi EGalim s'applique à l'Assemblée nationale,
14:01 moi aussi, je suis un élu local dans les collectivités.
14:04 Pour ce qui est de l'État, en tout cas, nous on a décidé de faire en sorte que
14:07 ces 120 millions de dépenses supplémentaires que nous respections EGalim à partir de l'année 2024,
14:11 c'est vrai que c'est regrettable. Quand on vote une loi, qu'elle ne soit pas appliquée.
14:14 Et donc on a besoin de le faire, on a besoin d'inciter les collectivités,
14:17 et on a besoin, et j'en finis par là, de transparence.
14:19 C'est-à-dire qu'on a besoin de savoir qui respecte ou pas EGalim,
14:23 parce qu'après il y aura ce que vous dites, une forme de pression collective
14:25 des citoyens, de vous agriculteurs, pour dire "on a voté une loi, c'est 20% de produits bio, 30% de produits locaux,
14:31 débrouillez-vous pour que ça fonctionne".
14:33 Voilà votre réponse Antoine, merci beaucoup.
14:35 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, vous continuez votre journée dans le Finistère,
14:38 je crois savoir dans une exploitation d'élevage porcin,
14:41 elle est y installée, dans une commune du Cap-Cisun.
14:44 Absolument.

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