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Philippe Chérel, référent Mémoire et Citoyenneté à l'académie de Rennes, invité de France Bleu Armorique, mardi 20 février.
Transcription
00:00 Ce matin, on parle devoir de mémoire avec l'entrée au Panthéon, demain, du résistant
00:05 Missak Manouchian et 23 de ses compagnons d'armes, 80 ans jour pour jour après leur
00:09 exécution.
00:10 Philippe Chérel, référent mémoire et citoyenneté à l'Académie de Rennes est notre invité.
00:14 Bonjour Philippe Chérel.
00:15 Bonjour.
00:16 Avec la panthéonisation de Missak et sa femme Méliné Manouchian demain, Emmanuel Macron
00:22 veut rendre hommage aux résistants communistes et étrangers qui ont combattu les nazis.
00:26 On en parle peu.
00:27 Est-ce qu'un événement comme celui-ci, c'est aussi l'occasion pour les enseignants
00:31 de s'appuyer sur des événements comme celui-ci pour enseigner et travailler avec les élèves?
00:38 Pouvoir aborder le devoir de mémoire dans le cadre des cérémonies, a fortiori lorsqu'elles
00:45 sont l'objet d'un hommage national, est évidemment une belle opportunité pour travailler
00:50 l'histoire et par voie de fait envisager la transmission du devoir de mémoire.
00:58 Même si au-delà de ces temps forts, le devoir de mémoire est aussi, par l'enseignement
01:06 de l'histoire et les projets qui sont menés, des sujets qui sont largement traités déjà
01:11 dans les classes.
01:12 Mais bien évidemment, ça donne une résonance particulière.
01:14 Alors justement, comment on fait?
01:16 Quels sont ces projets?
01:17 On entend depuis ce matin ces élèves de CM2 d'une école, Lucie Aubrac, qui partent
01:22 à Paris pour assister à cette cérémonie.
01:24 Il y a d'autres projets comme ça qui sont mis en place?
01:26 Est-ce que vous pouvez nous en parler?
01:27 Il y a beaucoup de projets qui sont organisés dans les écoles, dans les établissements
01:34 scolaires.
01:35 On pourrait parler notamment du concours national de la résistance et de la déportation.
01:41 On peut évoquer aussi la flamme de l'égalité.
01:44 Les initiatives sont nombreuses.
01:48 Et puis, au-delà de ces aspects qui font l'objet de concours nationaux, il y a aussi
01:55 quantité de projets qui sont déclinés en local autour de figures, de l'histoire,
02:03 des communes, de l'histoire de l'école et qui permettent de donner du sens à cette
02:07 histoire.
02:08 Est-ce qu'aujourd'hui, c'est comme ça qu'on intéresse les élèves?
02:09 À travers des projets comme ceci?
02:11 C'est évidemment une entrée pertinente parce que travailler à partir de lieux, à
02:19 partir d'acteurs, c'est travailler dans le cadre d'une histoire incarnée autour
02:28 de lieux qui sont dans la proximité des élèves.
02:32 Et on sait tout l'intérêt de ce qu'on appelle nous en histoire des démarches inductives
02:38 qui permettent justement de travailler à partir de figures locales pour envisager ensuite
02:46 à une échelle plus large la compréhension de faits de dimension nationale ou internationale.
02:52 On parle souvent de ces élèves qui ne connaissent plus ces grands événements de l'histoire.
02:56 Il y avait un sondage qui était paru en début d'année qui disait que 18% des 16-24 ans
03:00 ne savent même pas ce que c'est que la Shoah.
03:02 Comment vous expliquez ça et comment on fait pour remédier à ça?
03:06 Ce questionnaire est régulièrement posé à des élèves.
03:13 Bien entendu, au-delà de la question, on peut évidemment déplorer les difficultés
03:19 de certains élèves, mais il faudrait sans doute poser la question de manière un petit
03:23 peu plus large parce que les professeurs sont évidemment très attentifs à toutes ces
03:27 questions-là.
03:28 L'aspect de l'événement, mais aussi l'aspect de la compréhension des périodes plus larges.
03:34 Or, si on rentre sur des entrées comme l'antisémitisme par exemple, la question de la tolérance,
03:43 la question du vivre ensemble, ce sont des entrées qui sont très largement travaillées
03:47 en histoire et pas seulement dans le cadre de projets aussi de vie scolaire parce que
03:52 c'est aussi apprendre à vivre ensemble.
03:53 Rapidement, est-ce que de manière générale, vous avez l'impression que les élèves restent
03:57 intéressés par ces périodes de l'histoire?
03:59 On constate d'année en année que ces projets permettent effectivement de fédérer un groupe
04:07 au-delà de la compréhension du passé.
04:09 C'est aussi l'occasion pour les professeurs de mettre en place des projets à dimension
04:15 d'éducation artistique et culturelle.
04:17 Et dans l'Académie de Rennes, on est particulièrement attentifs à justement permettre aux élèves
04:23 de fréquenter des œuvres, de rencontrer des partenaires, de rencontrer dans des démarches
04:27 où ils vont construire effectivement des raisonnements, des productions qui auront
04:31 du sens.
04:32 Merci beaucoup Philippe Schirel, je rappelle, référent mémoire et citoyenneté à l'Académie
04:36 de Rennes.
04:37 Merci d'avoir été avec nous ce matin et bonne journée.

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