• il y a 10 mois

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Amusant
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00:00 [Musique]
00:03 19h20, Place Publique sur Arabelle.
00:07 [Musique]
00:11 - Bonsoir, bonsoir à toutes et à tous, Nicolas De Wellens avec vous.
00:14 Heureux de vous retrouver.
00:16 Soyez les bienvenus dans Place Publique.
00:18 Chaque mercredi entre 19h et 20h, nous nous intéressons aux grandes questions politiques et sociétales.
00:24 Une nouvelle fusillade s'est déroulée lundi soir à Forêt.
00:27 Une de plus, un homme a été agressé à un arrêt de bus.
00:31 Ses ravisseurs ont essayé de le kidnapper, puis l'ont blessé par balle.
00:35 Il s'agit de la septième fusillade en huit jours à Bruxelles.
00:39 Et l'an dernier, 12 personnes ont été tuées à cause du trafic de stupéfiants dans la capitale.
00:45 Est-on encore en sécurité à Bruxelles ? Je vous pose la question.
00:49 Je lis vos SMS au 0488 106 800.
00:53 Et je reçois vos appels au 078 077 088.
00:59 Sont avec nous Place Publique ce soir Vincent Dewolf, MR, bourgmestre d'Eterbeck,
01:04 député bruxellois et président de la conférence des bourgmestres bruxellois.
01:08 Bonsoir. - Bonsoir.
01:09 - Merci d'être avec nous.
01:11 Jean Spinette, PS, bourgmestre de Saint-Gilles, est également avec nous. Bonsoir.
01:15 - Bonsoir. - Merci d'être avec nous.
01:17 Par téléphone, j'accueillerai Philippe Clos, bourgmestre de la ville de Bruxelles,
01:21 et Mariam El Hamidine, bourgmestre écolo de Forêt,
01:24 où s'est déroulée cette dernière fusillade d'une triste série.
01:29 Soyez toutes et tous les bienvenus. Place Publique commence maintenant.
01:32 [Musique]
01:34 Jusqu'à 20h, Place Publique sur Arabesque.
01:38 [Musique]
01:41 Commençons directement cette émission dans le vif du sujet avec vous,
01:46 Mariam El Hamidine, bourgmestre écolo de Forêt.
01:50 Quel message souhaitez-vous adresser aux habitants de votre commune ?
01:55 - Donc, moi, je pense sincèrement que là, on dépasse le petit commerce local,
01:59 et cela dépasse largement le niveau local.
02:02 Je pense qu'il faut donner les moyens à la police.
02:05 Je pense que cela relève du niveau fédéral,
02:08 et que les communes, à elles seules, n'arriveront pas à gérer ce commerce
02:13 qui dépasse, qui dépasse vraiment nos communes.
02:16 - Quelles mesures spécifiques ont été prises pour renforcer la sécurité
02:20 sur le territoire de votre commune Forêt ?
02:23 - Donc, aux habitants de Forêt, je voudrais leur dire que
02:26 je suis moi-même étonnée et choquée par ce qui est arrivé.
02:30 Très vite, le soir de la fusillade, je me suis rendue sur place
02:35 pour voir ce qui s'est passé, pour rencontrer les habitants
02:39 qui étaient là et rencontrer la police.
02:41 Le lendemain, très très tôt, je me suis rendue avec deux gardiens de la paix.
02:48 L'important pour moi, c'est de veiller à la quiétude du quartier
02:52 et à la sécurité du quartier.
02:54 Donc, avec ces gardiens de la paix, nous avons été dans chaque commerce,
02:57 nous avons discuté avec tous les commerçants,
03:00 ainsi qu'avec les personnes que nous rencontrons.
03:03 Nous leur avons donné quelques conseils,
03:06 nous leur avons dit que nous étions là.
03:09 Je leur ai dit qu'ils ne devaient pas hésiter à s'adresser à moi.
03:14 - Peut-être que votre message rassurera certains et certaines
03:18 des habitants de votre commune.
03:19 Néanmoins, quelles mesures ont été prises pour renforcer
03:22 la sécurité sur le territoire de Forêt ?
03:25 - Il y avait déjà pas mal de passages de gardiens de la paix,
03:28 de patrouilles de police dans le quartier de l'Altitude 100,
03:31 mais ailleurs également.
03:33 Depuis les malheureux événements de lundi, cela a été renforcé.
03:37 Il y a plus de passages de police à ma demande.
03:40 Aussi, tous les 15 jours, il y a une plateforme sécurité
03:44 et prévention qui se réunit pour voir ensemble
03:47 quelles réponses donner à toutes les sollicitations
03:52 des citoyens par rapport aux problèmes de sécurité.
03:55 - Merci beaucoup, Mariam El Hamidine, bourgmestre écolo de Forêt,
03:58 d'être intervenue à distance dans cette émission Place publique
04:03 sur Arabelle, suite à ces sept fusillades
04:06 qui se sont déroulées en huit jours sur le territoire
04:09 de la région bruxelloise.
04:11 Jean Spinette, PS, bourgmestre de Saint-Gilles,
04:15 la semaine dernière, une fusillade a éclaté sur le territoire
04:18 de votre commune. Pour celles et ceux qui en ignoreraient
04:22 éventuellement les détails, pouvez-vous nous rappeler
04:24 concrètement ce qui s'est passé ?
04:26 - C'est là que j'ai commencé à évoquer un changement
04:30 de mode opératoire et un changement de fonctionnement.
04:34 Une fois n'est pas coutume, j'étais en vélo et je suis arrivé
04:36 à peu près une demi-heure après les faits.
04:37 On était en plein quartier populaire, on est le jour du carnaval
04:41 et en fait, à l'endroit habituel où les dealers se font arrêter
04:44 régulièrement, on a un peu ce qu'on appelle un pas de porte,
04:46 ce que j'ai qualifié de pas de porte ou de drive-in,
04:49 au coin de deux rues. Depuis des années, des années,
04:52 on a un deal de rue qui est pénible, plutôt local.
04:56 Et en fait, ici, on voit apparaître un nouveau phénomène.
04:59 Après l'été, on a mené un certain nombre d'opérations,
05:01 justement pour mettre un terme à ce genre de pratiques
05:05 sur notre territoire, avec un programme renforcé
05:08 avec mon collègue Danderlecht, de part et d'autre de la gare du Midi.
05:11 On avait fait les plans été. On a beaucoup parlé de la gare du Midi,
05:15 qui à la base devait être un simple moment particulier
05:18 dans ce plan été, mais on avait beaucoup travaillé
05:20 et quelque part mis à mal le réseau local.
05:23 Et en fait, il a été en septembre repris comme ça,
05:28 par des gens que les gens du quartier ne connaissaient pas.
05:30 Ils se sont attribués ces pas de porte, un peu.
05:33 On dirait qu'ils se disputent des pas de porte.
05:35 Et en fait, entre eux, ils se disputent maintenant avec des armes.
05:39 Et la méthode, c'est pour ça qu'on a commencé à évoquer la question marseillaise,
05:43 c'est que se mettre à tirer à la mitraillette en l'air,
05:47 avec un impact de balle qui a fait peur à une dame
05:50 qui était encore halitée dans son lit pour une sieste,
05:53 et une grand-mère du quartier qui était avec sa petite fille
05:55 qui a failli se faire renverser à deux secondes près.
05:57 Elle n'était plus avec nous.
05:59 C'est une restauratrice du quartier bien connue.
06:01 J'organisais une réunion avec les habitants le soir qui étaient tous sans némois.
06:04 C'est vraiment pour faire peur.
06:06 Et le lendemain même, alors que je me rendais chez vos confrères de l'RTBF,
06:10 j'apprends qu'un des guetteurs a été abattu en plein cœur.
06:14 Et donc, c'est deux fusillades, en fait.
06:16 C'est un tir en l'air pour impressionner et faire peur à ses concurrents.
06:20 Et le lendemain, puisqu'ils n'ont pas compris,
06:22 parce que c'est ça qui est dingue et qui est un phénomène nouveau,
06:25 c'est que dix minutes après que tous les médias belges soient venus,
06:28 vous avez quelqu'un qui se réinstalle sur une chaise,
06:30 qui se replace au même endroit par provocation,
06:33 en étant masqué comme Zorro,
06:36 et à regarder tout le monde, entoisant tout le monde,
06:38 et en recommençant son activité.
06:40 Et donc, c'est vrai que pour le quartier, le deal était déjà agaçant.
06:43 Mais si en plus, maintenant, entre eux,
06:45 ils se mettent à tirer en sang, s'ils risquent de faire des victimes collatérales,
06:49 on a atteint un sommet qui est inadmissible.
06:52 Et je pense que ce changement de mode opératoire
06:55 c'est que, en plus, les dealers ne sont plus des jeunes
06:58 qu'on essaie de réorienter dans des filières plus honnêtes,
07:01 mais au contraire, manifestement, le pouvoir de l'argent.
07:04 Il y a beaucoup d'argent qui est en jeu pour ces points de deal,
07:07 et où on recrute des gens, qui remplacent d'autres gens,
07:10 qui remplacent d'autres gens, arrestation après arrestation,
07:13 parce que nos services de police n'abandonnent pas le terrain,
07:16 ils n'ont pas le temps d'être là tout le temps,
07:18 mais ils font des arrestations avec les brigades d'intervention,
07:20 tandis que c'est dangereux.
07:21 Donc ce sont des gens équipés, entraînés, qui font ces arrestations.
07:24 Et eux arrêtent, arrêtent, et maintenant sans cesse,
07:27 ils sont remplacés tout de suite par un suivant.
07:29 Et donc c'est ça aussi qui fait dire avec mes confrères
07:32 qu'on parle de chair à canon, et de gens qui,
07:34 en fonction de leur situation de pauvreté,
07:36 sont exploités par ces réseaux de drogue
07:39 pour gagner de menus monnaies en risquant leur vie.
07:42 Et tout ça au péril des gens du quartier.
07:44 Et donc c'est vraiment juste inadmissible.
07:47 Il y a un travail à remonter, parce que cet été,
07:50 en fait, on a fait ce que j'ai appelé "couper les orties",
07:53 sans aller couper les racines.
07:55 Et quand ma consoeur dit qu'il faudrait que ce phénomène
07:58 soit traité à d'autres échelons, c'est un appel à ce que
08:01 la police judiciaire de nos zones soit associée
08:04 à la police judiciaire fédérale, au parquet,
08:06 pour que des enquêtes de fond avec les juges d'instruction
08:09 soient menées pour démanteler les réseaux qui alimentent en drogue
08:12 et qui récupèrent l'argent dans nos quartiers.
08:15 Et qui en plus utilisent des terrains sociaux et populaires
08:19 pour se livrer. En fait, c'est pas endogène,
08:22 c'est un phénomène exogène qui utilise les lieux populaires
08:26 comme théâtre d'opération. Et donc le quartier, on a ras-le-bol.
08:30 Il y a vraiment ici un signal de la population qui dit maintenant,
08:33 ça suffit, aidez-nous et on vous aidera.
08:36 – Voilà qui est dit. Les Bruxellois sont-ils en danger ?
08:40 Peut-être que vous habitez l'un de ces quartiers
08:42 où une fusillade a eu lieu au cours des derniers jours ?
08:45 Dites-le-moi, je lis vos SMS au 0400 88 100 et 6 800.
08:49 On marque une courte pause avec Alex Germis
08:53 et on continue de parler de sécurité et de drogue dans un instant
08:57 avec Jean Spinette et Vincent De Wolff. A tout de suite.
09:01 [Générique]
09:09 All Along, c'était Alex Germis.
09:12 Jusqu'à 20h, place publique sur Arabe.
09:20 – Les Bruxellois sont-ils en danger ?
09:22 C'est la question que je vous pose et je lis et reçois vos SMS
09:26 au 0400 88 100 et 6 800. En 8 jours, 7 fusillades ont eu lieu
09:31 dans différents quartiers de la région bruxelloise.
09:34 La plupart sont connus pour le trafic de drogue.
09:38 Ces règlements de comptes s'opèrent désormais à la vue de tous.
09:41 Comment expliquer cette situation, Vincent De Wolff ?
09:44 – Moi, je n'ai pas vraiment d'explication à vous donner,
09:50 si ce n'est que c'est un constat qu'on ne peut pas nier
09:54 et qu'on ne peut pas accepter.
09:56 Je veux dire, en arrivée à un Far West avec des tirs de mitraillette
10:01 dans les rues, moi j'ai comme de l'ancienneté dans ma fonction,
10:05 ça je n'ai jamais connu nulle part à Bruxelles.
10:09 Et donc, je ne suis pas du style à dire,
10:11 c'est pas de notre compétence, c'est aux autres à régler le problème.
10:15 Il faut dire les choses de manière honnête et juste.
10:18 Je vous rappelle qu'en Belgique, il faut que Dutroux s'évade
10:21 pour qu'on réforme la police en 3 semaines,
10:24 qu'on supprime la gendarmerie, que l'on crée une police à 2 niveaux,
10:29 la police fédérale, la police locale, et que la loi de l'époque
10:34 a clairement défini les compétences des uns et des autres.
10:37 Et donc, moi j'en appelle à une union sacrée.
10:40 Je ne supporte pas qu'on se dispute la veille des élections en politique
10:45 en disant "c'est la faute de l'un, c'est la faute de l'autre".
10:48 C'est pas un discours que les citoyens peuvent entendre.
10:50 Il faut tous se serrer les coudes et rencontrer ce problème.
10:53 Et chacun doit faire sa part.
10:55 Alors c'est vrai que, je vais peut-être faire un exposé un tout petit peu plus long
11:00 pour qu'on se comprenne bien, la police à 2 niveaux,
11:03 c'est une police qui a été créée par la loi fédérale
11:06 et on a modifié fondamentalement la structure de la police
11:11 puisque dans les campagnes, en dehors des grandes villes,
11:14 c'était la gendarmerie qui était installée et pas la police locale.
11:17 Et dans les grandes villes, c'était l'inverse.
11:19 Si bien que les grandes villes ont été au départ déjà défavorisées par cette réforme
11:24 et qu'une norme a été créée par une université, qui est la KUL,
11:28 qui avait dit "sur Bruxelles, vous avez X comme financement de la police
11:35 pour toute la région de Bruxelles".
11:37 Sauf qu'à l'époque, on avait 900 000 habitants,
11:40 sauf qu'à l'époque, il y avait 24 ans de ça,
11:42 et que cette norme n'a pas été modifiée.
11:45 On a entre-temps 1,25 millions d'habitants,
11:47 que les problèmes à gérer dans notre capitale se sont multipliés,
11:51 que le terrorisme s'est installé,
11:54 que les moyens donnés, tant à la police fédérale installée sur Bruxelles,
12:00 qu'à la police locale, qu'au parquet.
12:03 Je rappelle quand même qu'à Bruxelles,
12:05 on est seulement en train d'essayer de trouver maintenant une solution
12:08 pour avoir un procureur du roi définitif,
12:11 monsieur Debolfe, qui n'a rien à voir avec moi au niveau de la famille,
12:14 mais qui porte le même nom,
12:15 a d'ailleurs très bien fait son travail comme procureur du roi faisant fonction,
12:21 mais il manque une trentaine de substituts.
12:24 Donc on a encore ce matin à la conférence des bourgmestres
12:27 discuté des justices de paix qui vont disparaître.
12:29 Donc la façon dont ce pays traite sa justice,
12:32 traite sa police, n'est pas convenable.
12:35 Alors l'idée, c'est quand même de...
12:37 Moi j'ai été aussi présidé une commission parlementaire au Portugal,
12:41 on peut en parler après si vous voulez,
12:43 sur la façon dont au Portugal ils traitent la drogue
12:46 sur le plan de la prévention, mais aussi sur le plan de la répression.
12:49 Moi je suis un éternel optimiste, sinon je ne serais plus là.
12:52 Et il y a toujours moyen de trouver des solutions.
12:54 Mais pour ça il faut se parler, il faut être honnête,
12:56 pas commencer à surfer sur les débats électoraux à ce sujet-là.
13:00 C'est un problème qui est sérieux, qui est important,
13:03 c'est la vie des Bruxellois, c'est la sécurité des quartiers.
13:06 Si demain les différentes institutions se donnent la main
13:10 et font une union sacrée, il faut voir quoi ?
13:14 Il faut voir la police locale qui a des compétences judiciaires,
13:17 la police fédérale, la police des chemins de fer,
13:19 et tout le problème des métros.
13:21 Il y a les gares, c'est pas Jean qui va contester.
13:23 Il y a toute la compétence de la région sur la coordination et sur la prévention.
13:27 Il y a le gouvernement fédéral, le parquet et la justice.
13:31 C'est tout ça qui doit travailler ensemble.
13:33 Et aujourd'hui ça ne travaille pas bien ensemble.
13:35 C'est très bien, il faut réagir, il faut agir,
13:38 et dans la durée évidemment, pas uniquement pendant quelques semaines.
13:42 Triste constat, Jean Spinette, tous les politiques ont été complices
13:46 de la situation qu'on connaît actuellement.
13:49 Je n'aime pas votre expression sur complices.
13:52 On est vraiment en Belgique.
13:54 Ce n'est qu'une question.
13:55 Mais je rejoins Vincent sur cette question de chacun
13:58 doit prendre ses responsabilités en main.
14:00 Et effectivement les coupes budgétaires qu'on a dû faire,
14:04 et je ne vais pas être polémique sur les législatures,
14:06 qui a fait quoi, c'est vrai que vu nos situations budgétaires
14:09 et notre alignement au niveau européen sur les budgets,
14:12 on a dû opérer des coupes dans des fonctions régaliennes importantes.
14:16 Et que ce soit dans la santé, ou que ce soit dans la justice,
14:20 ou que ce soit dans les frais de l'intérieur,
14:22 il y a des dépenses structurelles qui ont été diminuées.
14:25 Et effectivement ça a des effets, ça a des circonstances.
14:28 On a moins d'effectifs, on a moins de financements,
14:31 on n'a pas tenu compte de ce besoin essentiel
14:34 qui est la sécurité et du financement nécessaire
14:37 pour payer les hommes et femmes qui doivent assurer notre sécurité sur le terrain.
14:41 Et la sécurité est un enjeu fondamental,
14:43 on est vraiment dans les droits fondamentaux.
14:45 Les citoyens, quelles que soient leurs convictions politiques,
14:48 religieuses, de leur origine,
14:50 ils demandent simplement de pouvoir vivre paisible dans leur quartier.
14:53 Et j'ai l'impression que des phénomènes comme celui qu'on a connu
14:56 créent des réveils.
14:57 J'ai en tout cas moi cette semaine pu interpeller un certain nombre de gens
15:01 et eu beaucoup d'écoute.
15:02 On a eu des réunions avec beaucoup de gens,
15:04 c'est vrai qu'il y a pas mal de parties prenantes.
15:06 Le fédéral a sa part à prendre,
15:08 et nous demandons clairement que la justice,
15:10 parce qu'on est pas en train de demander des sous que pour Bruxelles,
15:12 quand on demande que le parquet soit renforcé,
15:14 quand on demande que la justice puisse rendre droit dans un délai raisonnable,
15:19 c'est le moindre des choses qu'on puisse imaginer.
15:21 Si on veut éviter ce sentiment d'impunité,
15:24 de toute puissance que les gens peuvent avoir dans leur quartier,
15:27 il faut qu'une arrestation ait un suivi.
15:29 Une arrestation c'est plusieurs dizaines d'heures pour un policier,
15:32 c'est ensuite un parquet qui doit travailler et faire suivre,
15:36 il faut des solutions.
15:37 Les interlocuteurs sont nombreux,
15:39 il y a aussi les questions sociales pour accompagner les personnes
15:42 qui sont victimes de ces consommations,
15:44 et des politiques de prévention pour éviter que certains sombres
15:47 ou se fassent soit attraper comme dealers dans un processus,
15:51 soit comme consommateurs.
15:53 Donc en fait ça alimente et ça mobilise tellement de ressources
15:57 que ça demande du travail de coordination.
15:59 D'ailleurs le ministre président a convoqué un corres pour nous réunir tous.
16:04 La conférence des bourgmestres avait déjà organisé une rencontre
16:07 avec le ministre de la Justice où cette question a été mise sur la table.
16:10 On a rencontré un ancien procureur très à l'écoute,
16:13 avec ses moyens et ses limites, je pense qu'il demande qu'on réorganise
16:16 et qu'on optimise les moyens existants,
16:18 et qu'on travaille déjà tous dans une collaboration, ça avancera.
16:21 Mais c'est clair que la situation du parquet de Bruxelles
16:24 n'est pas de nature à nous rassurer,
16:26 parce qu'effectivement il y a pas mal de gens
16:28 qui ne font pas l'objet des poursuites nécessaires,
16:30 et parfois c'est assez problématique.
16:32 Donc c'est vrai que les fonctions de police judiciaire
16:35 et de maintien de l'ordre dans les communes
16:37 doivent être intégrées comme c'est prévu dans la loi,
16:40 avec l'émission fédérale.
16:42 Avez-vous peur de vivre à Bruxelles ?
16:44 Avez-vous désormais peur de vous déplacer à Bruxelles ?
16:47 Je lis vos SMS au 0488 106 800.
16:51 On se retrouve dans une poignée de secondes.
16:53 A tout de suite.
16:55 [Musique]
16:58 19h20, Place Publique sur Arabelle.
17:02 [Musique]
17:05 Rebonsoir ou bonsoir, si vous venez de nous rejoindre
17:08 à l'instant sur Arabelle, vous écoutez Place Publique.
17:10 Les Bruxellois sont-ils en danger ?
17:12 C'est la question que je vous pose par SMS au 0488 106 800.
17:17 Sans toujours avec nous, Jean Spinette,
17:19 bourgmestre de Saint-Gilles-PS,
17:21 Vincent Dewolf, MR, bourgmestre d'Eterbeck
17:24 et président de la conférence des bourgmestres bruxellois.
17:27 Vous êtes aussi député.
17:29 Bruxellois, juste avant la pause,
17:31 on parlait des coupes au niveau de la sécurité des Bruxellois,
17:34 des Bruxelloises, mais aussi de tout le pays,
17:37 des coupes dans les budgets de la justice.
17:39 Vincent Dewolf, c'est normal qu'on coupe dans les budgets de la sécurité ?
17:44 Eh bien non.
17:45 Donc moi j'ai toujours dit que quand on fait de la politique,
17:49 ce qu'il faut faire c'est prendre ses responsabilités et décider.
17:54 Les gens peuvent tout accepter,
17:56 les gens peuvent accepter qu'on fasse une erreur,
17:58 on est des êtres humains,
17:59 mais que l'on ne fasse pas les choses et que l'on ne décide pas,
18:01 ça on ne peut pas accepter.
18:03 Et quand on n'a pas assez d'argent pour tout faire,
18:06 alors on crée des priorités.
18:08 Et le premier droit de l'homme,
18:10 c'est ce que je dis à mes étudiants aussi,
18:12 le premier droit de l'homme, c'est la sécurité,
18:14 c'est le droit à la vie, à la sécurité d'existence,
18:16 à l'intégrité physique.
18:18 On ne sait pas tout faire, ça on doit en tout cas faire.
18:20 Et donc, parce que c'est Bruxelles et qu'il faut être bilingue,
18:23 et qu'il faut avoir un procureur bilingue,
18:25 on n'a pas de procureur, c'est honteux,
18:27 ça n'a pas de sens, ça n'est pas acceptable.
18:30 Si bien que, moi je vous le dis,
18:33 on a créé un commissaire royal à la drogue,
18:36 c'est une bonne chose, nomination en avril,
18:38 c'est il y a quelques mois, il faut voir les résultats.
18:41 Je pense qu'aujourd'hui on a oublié qu'on a un directeur judiciaire qui existe,
18:45 on a un directeur de coordination fédérale,
18:47 on a un directeur judiciaire fédéral.
18:49 Je n'entends plus quelles sont ses compétences,
18:52 quels sont les moyens qu'il a reçus.
18:54 Je le dis encore une fois, il faut en faire une union sacrée,
18:57 une priorité absolue, c'est une question de dignité.
19:01 Si l'ensemble du monde politique belge ne peut pas s'unir
19:05 pour combattre le marché de la drogue,
19:08 les trafiquants internationaux locaux,
19:10 et qu'on n'a pas les moyens en ce qui concerne la justice et la police,
19:15 là on est vraiment dans le mur,
19:17 et ce n'est pas quelque chose que je peux imaginer.
19:20 J'ai encore un petit exemple à vous donner,
19:22 qui n'est pas dans la drogue, qui est beaucoup moins important,
19:24 mais qui montre à quel point on est mal situé aujourd'hui dans cette problématique.
19:29 On a été victime sur ma commune de Terbik,
19:32 de vols très importants, en grand nombre dans les orodateurs,
19:36 avec des gens qui sont venus de l'Est,
19:39 on a découvert ça après,
19:41 avec des fausses clés qui ont ouvert les orodateurs.
19:44 - Il n'y a plus d'argent dans les orodateurs maintenant ?
19:46 - Alors, ça dépend des orodateurs,
19:48 il y a des orodateurs où il y a encore des caisses avec des serrures,
19:51 et donc ils ont volé pour plusieurs dizaines de milliers d'euros comme ça.
19:56 Moi je n'ai pas apprécié,
19:58 donc j'ai motivé la police pour qu'avec les caméras, les recherches,
20:01 on les retrouve, on a arrêté ces gens.
20:03 Ce sont des gens qui venaient de l'Est,
20:05 ce ne sont pas des gens qui sont domicilés et qui vivent chez nous.
20:07 On les a arrêtés le matin, ce n'est pas une blague,
20:09 l'après-midi ils étaient libérés,
20:11 et le soir ils étaient rentrés chez eux en dehors de la Belgique.
20:14 Ça n'est pas tolérable.
20:16 Alors évidemment c'est beaucoup plus grave la drogue et les crimes de sang,
20:20 mais le parquet aujourd'hui à Bruxelles est dépassé,
20:24 c'est une question belge majeure qui doit être réglée.
20:28 - Et peut-être qu'il y a un peu d'inconscience,
20:30 parce que j'ai la même anecdote avec quelqu'un
20:34 qui est porteur d'une grosse quantité d'argent et de drogue importante,
20:38 et il a été relâché le lendemain également.
20:40 Et donc effectivement on est devant un phénomène
20:43 où peut-être le parquet qui est débordé,
20:45 et on a toujours une certaine tolérance sur la question de la consommation récréative
20:50 et sur le fait qu'il faudrait envisager de légaliser.
20:53 Ici on n'est pas du tout dans ce débat-là.
20:55 On est dans ce qu'il convient de qualifier de bande organisée avec beaucoup d'argent.
20:59 On peut dire mafia, ce n'est pas un mot vulgaire, il faut le dire.
21:02 C'est vrai que ça fait un peu cinéma américain, l'italienne,
21:04 mais en fait on parle d'organisations qui palpent énormément d'argent.
21:10 Et effectivement, nous j'ai l'impression qu'on est encore un peu à l'époque de la Belgique à pas part.
21:15 On a fait une réforme des polices avec une professionnalisation importante
21:19 de nos six zones de police, parce qu'on parle souvent de mauvaise gestion bruxelloise.
21:23 On a six zones avec des chefs de corps qui modernisent leurs institutions,
21:26 qui collaborent assez bien entre elles, qui échangent, qui ont des réunions régulières.
21:30 Le Corée, c'est peut-être une institution qu'on souhaite nous plus habiter en tant que bourgmestre.
21:36 On a une conférence où on arrive à aligner quand même un certain nombre de divisions.
21:40 D'avoir un processus de collaboration et d'échanger sur les données et sur les missions à opérer.
21:46 Et c'est vrai que dans nos zones, on se rend compte qu'en fait le lien avec la justice
21:53 et les suites rapides qui doivent être données à des arrestations sont des véritables enjeux.
21:58 Et si on veut éviter cette impunité dans les quartiers, il faut que les gens sachent
22:02 qu'il y a des suites qui vont être données.
22:04 Et on est face à une criminalité qui a évolué.
22:07 C'est-à-dire que les phénomènes changent, on n'est plus devant la petite criminalité
22:10 des quêtes qu'il faut essayer de réorienter.
22:13 On est malheureusement sur des gens qui sont instrumentalisés.
22:16 Et de prendre ça en considération et de travailler vraiment aussi sur le fond des enquêtes.
22:22 Parce qu'en plus, il y a un phénomène de violence qui m'inquiète moins,
22:26 c'est que Vincent parlait d'une machine à sous.
22:29 On a eu récemment des agressions à André-la Forêt et à Saint-Gilles sur deux oiserettes
22:35 où ils se mettent à faire péter à coups de pétard les boîtes à monnaie.
22:40 Et en fait, la dernière fois, il y avait deux SDF qui dormaient.
22:43 Et manifestement, les jeunes n'ont pas pris en considération l'existence de deux êtres humains.
22:48 Et donc, ce qui m'inquiète, moi, et c'est là qu'il y a un travail de société à opérer aussi,
22:53 c'est qu'il y a une certaine banalisation de la violence et de l'individualisation.
22:56 C'est-à-dire que j'ai un peu l'impression, en regardant des jeunes enfants jouer à Fortnite,
23:00 où on peut changer d'arme et prendre des armes sophistiquées
23:04 et passer son après-midi à buter des gens.
23:06 J'ai fort peur que ça ait un travers sur le comportement.
23:09 Parce que des jeunes qui se filment en trottinette en tirant sur d'autres,
23:13 ça, on n'avait pas encore vu.
23:15 Et des scènes où ils se punissent à coups de barres de fer en se prenant en otage entre eux.
23:21 Il est temps d'un recadrage de ce point de vue-là,
23:23 parce qu'on a passé une limite de compréhension de la violence
23:27 et où je pense que notre société n'a pas du tout envie de ça et qu'il convient de se ressaisir.
23:32 On respire, on fait une pause musicale, on se retrouve juste après.
23:36 Est-on encore en sécurité à Bruxelles ou plutôt vous sentez-vous en danger ?
23:42 Je vous pose la question.
23:43 Je lis vos SMS au 0488 106 800.
23:47 A tout de suite.
23:49 [Musique]
23:52 Jusqu'à 20h, place publique sur Arabe.
23:57 Cette fusillade en 8 jours à Bruxelles, les Bruxellois sont-ils en danger ?
24:05 On en parle ce soir avec Vincent Dewolf, MR et Jean Spinette, PS.
24:10 Jean Spinette parlait il y a quelques instants de la mafia.
24:14 Vincent Dewolf, la mafia à Bruxelles, c'est qui ?
24:18 C'est pas Carico le gang comme chantait mon ami le grand Jojo.
24:22 Non, écoutez, ce n'est pas des sujets avec lesquels il faut rire.
24:26 Je pense qu'il faut, je vous dis toujours être honnête, sincère,
24:29 prendre des décisions, agir et dire les choses.
24:32 Il ne faut pas confondre ceux qui vendent la drogue, qui s'enrichissent,
24:36 qui ont des trafics et qui sont effectivement des mafieux
24:40 pour qui la vie humaine n'a aucune valeur.
24:42 Vous savez, j'ai ma grande fille, Émilie, qui vit au Mexique, à Oaxaca,
24:46 dans une ville qui est proche de Mexico.
24:49 Moi, je sais ce qui se passe là-bas.
24:52 Je veux dire, là-bas, on tue les gens à 98% en taux d'impunité.
24:58 Ça veut dire que sur 100 personnes, 98 sont tuées,
25:03 ou 98 crimes sont commis, on arrive à élucider 2 crimes sur 100.
25:09 Vous imaginez ? On en est là, là-bas.
25:11 La police est corrompue, la justice est corrompue.
25:14 On n'est pas dans cette situation-là chez nous.
25:17 Mais c'est ça la dérive vers laquelle on pourrait aller
25:20 si on laisse prendre le pouvoir de l'État
25:23 et infiltrer le pouvoir de l'État par ce genre d'individus.
25:27 Donc, moi, je crois qu'il faut très clairement distinguer
25:30 le réseau, le réseau mafieux, le réseau de vente de drogue.
25:34 Là, il faut taper extrêmement fort.
25:37 Il faut taper aussi où ça fait mal.
25:39 Il faut saisir les immeubles où il y a des laboratoires,
25:42 où il y a des trafics.
25:43 Il faut saisir les biens financiers, les comptes bancaires, l'argent.
25:49 Et toutes ces saisies doivent servir à alimenter
25:52 la lutte contre la drogue de manière directe.
25:55 C'est faisable, il suffit de le décider
25:57 et de donner les moyens aussi en la matière.
26:01 Par contre, en ce qui concerne ceux qui sont uniquement des consommateurs,
26:06 la police me disait, j'ai encore été dans les stations de métro
26:09 avec la police lundi dernier,
26:11 j'ai parlé avec des drogués qui étaient par terre,
26:14 j'ai parlé avec un gars qui fume du crack,
26:18 qui faisait sa pipe de crack aluminium là devant moi,
26:22 et qui était intellectuellement tout à fait clair,
26:25 il était intelligent.
26:26 Il me dit "Monsieur, dans une heure, sans doute que je ne saurai plus vous parler".
26:29 Mais je lui ai parlé, et j'ai même téléphoné le lendemain à Jean à ce sujet.
26:34 Il me disait "Moi j'essaye de m'en sortir,
26:37 et quand je suis des éducateurs, quand j'essaye de prendre des rendez-vous,
26:42 quand j'essaye de me faire hospitaliser,
26:46 après deux mois, on me dit il faut attendre six mois
26:48 avant d'avoir une place dans un hôpital.
26:50 Vous comprenez que nous, on a un besoin physique terrible
26:54 de prendre notre drogue, et je me dégueule dessus,
26:57 il me disait "Ce n'est pas rire de parler comme ça,
26:59 tellement je suis honte de moi quand je prends ça,
27:01 mais je ne sais pas m'empêcher de le faire,
27:03 et quand je demande de l'aide, les délais sont tels qu'on ne sait pas m'aider".
27:05 Donc ça c'est l'aspect des usagers.
27:08 Les usagers, s'ils ne sont pas vendeurs de drogue, ils sont victimes.
27:11 Ceux qu'il faut pourchasser, et ceux qu'il faut condamner et saisir sévèrement,
27:15 c'est ceux qui vendent.
27:17 Les usagers qui ne vendent pas, il faut s'inspirer du Portugal,
27:20 je peux en parler si vous voulez,
27:22 sur la façon dont là-bas, depuis un grand nombre d'années,
27:25 ils arrivent à récupérer une personne sourde.
27:28 Mais les drogues qui sont là aujourd'hui détruisent le cerveau,
27:31 et parfois il est trop tard pour encore aider les personnes.
27:34 C'est aussi une crise humaine, ce sont des enfants qui vont être contaminés.
27:38 C'est des adolescents qui peuvent devenir des petits dealers et prendre de la drogue.
27:43 On y viendra.
27:45 La mafia de la drogue à Bruxelles, c'est qui concrètement ?
27:52 C'est des Belges ? C'est des Bruxellois ?
27:54 Qui se cache derrière cette mafia dont on parle, la mafia bruxelloise ?
27:59 Il y a toutes les spéculations sans permises,
28:01 sur lesquelles on a évoqué Marseille, avec les méthodes où on essaie de faire peur.
28:05 Je pense qu'il faudra laisser le temps à la police judiciaire d'opérer son travail,
28:08 plutôt que de commencer à spéculer.
28:10 Le fait d'appeler un phénomène de grand banditisme par son nom est une chose première.
28:15 Commencer à faire des spéculations et de présumer sur les réseaux
28:18 qui pourraient être démantelés et travaillés, c'est autre chose.
28:21 Vous ne voyez pas un papier à cigarette entre Vincent et moi sur ces questions ?
28:25 Peut-être une petite nuance sur les biens qui pourraient être confisqués à la mafia.
28:30 Je dois reconnaître que cette prise de conscience est récente chez moi,
28:33 pour avoir rencontré des gens en Sicile,
28:35 et une Sicilienne de Saint-Gilles qui se bat avec Iabasta,
28:39 qui est une succursale de Libera,
28:41 qui est née après l'assassinat des juges Falcon et le second, je l'oublie aujourd'hui.
28:46 Pourtant, il faudrait lui rendre hommage.
28:48 Clairement, ce sont des gens qui se sont battus
28:51 et qui ont essayé de désincruster les réseaux de drogue et le financement
28:55 et la corruption généralisée en confisquant les biens
28:58 et en les affectant à des fonctions sociales et aussi des fonctions de réduction des risques.
29:02 Donc confier une ville à un grand narcotrafiquant
29:05 pour le transformer en espace de rééducation ou d'accompagnement
29:09 ou de financement des structures d'accueil,
29:11 et pour la lutte et pour le soin.
29:13 Et c'est vrai que cette connaissance des phénomènes qu'on peut voir ailleurs en Europe
29:18 a manqué chez nous.
29:20 On a encore eu beaucoup de chance jusqu'à présent.
29:23 Donc est-ce qu'on est en sécurité à Bruxelles ?
29:25 En fait, bizarrement, on était une ville de province,
29:27 encore jusqu'à pas tellement longtemps.
29:29 Malheureusement, la mondialisation, l'immobilier, le développement de plein de choses
29:33 qui ont des tas d'avantages ont aussi des inconvénients.
29:36 C'est-à-dire que malheureusement, Bruxelles est devenue une place un peu plus mondiale
29:39 et donc on a les ennuis qui vont avec et qu'il nous faut aujourd'hui prendre en charge.
29:43 Et donc c'est vrai que l'institution bruxelloise,
29:45 avec son réseau de communes, son réseau de zones de police
29:49 et sa région chargée de coordination,
29:51 doit vraiment ici prendre à bras-le-cœur un phénomène qui prend une ampleur.
29:57 J'ai l'impression que les réunions que nous ont
29:59 et qu'il y a un relatif consensus là-dessus,
30:02 même s'il y aura peut-être un peu de political spell,
30:04 comme on dit, entre le fédéral, la région,
30:06 les qui fait mieux que quoi.
30:08 Mais en tout cas, sur les objectifs à poursuivre,
30:11 les citoyens nous attendent.
30:12 Il y a vraiment une légitime inquiétude.
30:14 Et c'est vrai que l'inquiétude aussi vient des consommateurs,
30:17 parce que les consommateurs dans les stations de métro,
30:19 qui sont dans un état terrible,
30:21 j'étais tout à l'heure dans le parc de la Porte de Halles,
30:23 on a un Medibus qui est en train de faire du outreach,
30:26 c'est-à-dire qu'ils vont à la rencontre des gens
30:29 et essayer de proposer les soins.
30:31 Je discutais avec eux, la salle de consommation à moindre risque a été faite,
30:34 on s'est battus pour sa création.
30:36 En fait, elle a d'excellents résultats, mais il faut que les gens y aillent.
30:38 Donc il faut aller chercher les gens pour les conduire là
30:40 et que ce ne soit pas juste une salle de consommation,
30:42 mais qu'ils soient intégrés dans une ligne de prise en charge
30:45 et des lits suffisants.
30:47 Donc Vincent, qui est militant en cette matière,
30:49 et Philippe Clos, qui a été chercher des moyens chez Vandenbroek
30:52 pour qu'on ait des prises en charge en santé mentale
30:55 et en consommation en réduction des risques.
30:57 Mais le nombre de places à Bruxelles est nettement insuffisant.
31:00 Comme la question de la crise de l'accueil,
31:02 où tous ces gens dans une désespérance,
31:04 qui n'ont ni emploi, ni travail,
31:06 ni possibilité de régulariser leur présence sur le territoire,
31:09 sont soit exploités dans les filières,
31:11 soit victimes et consommateurs,
31:13 parce qu'ils sont dans la désespérance.
31:15 Et ils sont dans nos rues.
31:16 Et donc on a nos citoyens qui sont confrontés
31:18 à des gens en décomposition,
31:20 parce que Vincent parlait d'inconvénients,
31:22 de déjections en tout genre.
31:24 Les voisins du parc de la Porte d'Ale
31:26 n'ont de cesse que d'appeler au secours aujourd'hui.
31:28 Et des gens qui sont, à ma foi, fort sympathiques.
31:30 On n'est pas chez des militants anti-étrangers,
31:32 anti-pauvres, on est plutôt chez le Bruxellois
31:36 bienveillant et humaniste,
31:38 qui dit "désolé, mais je commence à avoir peur
31:40 pour moi et mes enfants".
31:42 - Cette fusillade en 8 jours à Bruxelles,
31:45 vous sentez-vous en sécurité à Bruxelles ?
31:47 Sommes-nous tous en danger désormais dans notre capitale ?
31:51 Avez-vous peur de vivre à Bruxelles ?
31:53 Toutes des questions que je vous pose,
31:55 vous m'envoyez vos SMS au 0488 106 800.
31:59 On se quitte quelques secondes,
32:00 et on se retrouve juste après. A tout de suite.
32:02 [Musique]
32:06 - 19h20, place publique sur Arabelle.
32:10 [Musique]
32:13 - Les Bruxellois sont-ils en danger ?
32:15 C'est la question que je vous pose par SMS au 0488 106 800.
32:20 C'est aussi la question que je pose à mes invités.
32:22 Vincent Dewolf, MR, est toujours avec nous en studio,
32:25 de même que Jean Spinette, PS.
32:28 Avec nous à distance, Philippe Clos,
32:30 le bourgmestre de la ville de Bruxelles.
32:32 Il ne s'est pas encore produit de fusillades à Bruxelles.
32:36 Gageons que cela ne se produise pas.
32:39 - Ah si, si, si, géographiquement,
32:41 la première avec les tirs en trottinette,
32:43 c'était juste, on a dit Port de Halle,
32:45 mais c'était juste chez Philippe.
32:46 Donc ça se joue à un fifrelin.
32:48 - Voilà, voilà, voilà qui est dit.
32:51 Le bourgmestre de la ville de Bruxelles
32:54 qui souhaite adresser un message
32:56 afin de rassurer les Bruxellois et les Bruxelloises.
32:59 Philippe Clos, quel est ce message ?
33:01 - Les Bruxellois doivent savoir que la police
33:04 et le parquet sont mobilisés comme jamais.
33:07 Ce n'est malheureusement pas la première fois
33:09 que nous sommes confrontés à des problèmes de violence pareils.
33:12 Et notre action a toujours été la même.
33:14 Concertation avec les différentes autorités judiciaires et policières
33:18 afin d'enrayer le problème.
33:21 - Voilà, qui rassurera peut-être certains Bruxellois
33:24 qui sont à l'écoute de places publiques sur Arabelle
33:27 comme chaque mercredi soir.
33:29 Le bourgmestre de la ville de Bruxelles, Philippe Clos,
33:31 qui est toujours avec nous et qui souhaite aussi ce soir
33:34 s'adresser directement aux trafiquants de drogue
33:37 de la région bruxelloise.
33:39 Philippe Clos, quel est le message que vous leur adressez ?
33:42 - La peur doit changer de camp.
33:44 C'est les trafiquants qui doivent avoir peur.
33:46 Regardez, aujourd'hui à Bruxelles se passe un grand procès,
33:49 le procès Sky ICC,
33:51 où nous avons démantelé une énorme mafia
33:54 entre la Hollande et la Belgique.
33:56 C'est la preuve que cela est possible.
33:58 Pour le reste, nous sommes, avec les enquêteurs,
34:01 occupés à identifier les auteurs
34:04 et je suis convaincu qu'ils le feront.
34:06 - Merci beaucoup Philippe Clos d'avoir été avec nous ce soir
34:10 dans places publiques pour la première fois
34:12 depuis le début de la saison.
34:14 Jean Spinette, PS, une réaction à ce que vous venez d'entendre ?
34:17 Philippe Clos qui s'adresse directement aux trafiquants de drogue,
34:20 c'est quelque chose que vous souhaitez faire vous aussi ?
34:24 - Comme j'habite tout près des points de deal les plus célèbres,
34:29 j'ai l'occasion de m'adresser assez souvent à eux.
34:31 Ils ont des termes peu choisis à mon égard
34:34 et j'ai l'occasion de leur dire,
34:36 en tout cas aux jeunes dealers qui sont là,
34:38 qu'ils sont l'instrument de ce capitalisme de la drogue
34:40 et que j'aimerais leur proposer autre chose.
34:42 Alors ils me disent que du coup,
34:44 que moi en fait ma vie est plus simple
34:46 parce que je suis, comment on dit aujourd'hui,
34:49 cisgenre, blanc, presque cinquantenaire.
34:52 Et effectivement par rapport aux discriminations
34:54 qu'on vit dans les quartiers qui sont aujourd'hui
34:56 le théâtre de l'instrumentalisation de ces quartiers,
34:59 par l'argent de la drogue,
35:01 je vais avoir une analyse marxiste,
35:03 le capitalisme de la drogue envahit nos quartiers
35:05 et détourne nos jeunes.
35:07 Et j'aimerais leur demander surtout de ne pas se faire embarquer dans cette chose.
35:10 L'argent facile comme on trouve sur Instagram,
35:13 ça n'est pas une réalité.
35:15 C'est vrai que les jobs qui sont proposés par les communes
35:17 sont moins bien rémunérés,
35:19 mais on peut avoir une vie de famille,
35:20 on peut avoir un droit à la vie, à l'existence,
35:22 et être respecté dans son quartier et apprécié.
35:24 C'est vrai que dans les quartiers où ils recrutent,
35:26 en fonction de son origine, de son patronyme,
35:29 on aura plus difficile à trouver du boulot,
35:31 on ne va pas se mentir,
35:32 plus difficile de trouver un logement.
35:34 Et donc c'est vrai qu'il y a un sentiment de rejet
35:36 par notre société qui n'est pas une réalité.
35:39 Parce qu'en fait, dans le quartier où je vis,
35:41 il y a des milliers de jeunes qui font des parcours.
35:44 Quelles que soient leurs conditions sociales,
35:46 ils sont aidés par le CPS ou par des instructures communales
35:49 pour réussir, aller à l'université, aller à l'école,
35:52 développer un projet professionnel et un projet de famille.
35:55 Je pense qu'il y a une alternative
35:57 à se faire embarquer par de l'argent facile
35:59 pour croire que ça marche comme sur Instagram.
36:01 En fait, je suis désolé,
36:02 c'est comme Fortnite, c'est pas la réalité.
36:05 Il faut redescendre sur Terre, c'est plus dur,
36:08 mais c'est aussi plus chouette et plus sincère.
36:11 - Vincent De Wolf, vous évoquiez les drogués
36:14 que vous rencontrez dans les stations de métro.
36:17 Vous avez des échanges directs aussi, parfois,
36:19 avec des trafiquants de drogue ?
36:21 - Je vais vous répondre sur la question du débat.
36:23 Est-ce qu'on est en sécurité à Bruxelles ?
36:25 Est-ce qu'il faut avoir peur à Bruxelles ?
36:27 Moi, je suis un amoureux de Bruxelles.
36:29 Je suis né derrière la dame qui vend les caricoles, là,
36:32 à l'hôpital Saint-Pierre, à la rue Haute.
36:37 Et je pleure de ce qui se passe aujourd'hui
36:41 où, quand vous parlez à des amis wallons,
36:43 vous parlez à des amis flamands,
36:45 on considère que Bruxelles n'est plus fréquentable,
36:48 que Bruxelles est dangereuse, que Bruxelles est sale,
36:50 qu'on ne s'est plus circulé à Bruxelles, etc.
36:53 Et la presse qui diffuse, c'est normal, les fusillades,
36:57 on alimente alors ce sentiment.
37:00 Moi, je voudrais être clair par rapport à ça.
37:02 Est-ce qu'on est aujourd'hui en sécurité à Bruxelles ?
37:05 La réponse est des oui.
37:07 Je veux dire par là que les trafiquants de drogue
37:10 ne menacent pas de manière directe la vie des gens,
37:14 ce n'est pas donné, et c'est très grave,
37:16 par des balles perdues ou par des gestes
37:18 qui ne vont pas concerner directement les personnes,
37:21 ce sont des gangs entre eux qui se font la guerre.
37:25 Et c'est intolérable, et il faut arrêter ça d'urgence,
37:28 et je l'ai dit.
37:29 Mais il faut aussi dire que nous avons des bourgmestres
37:33 qui sont impliqués, quelles que soient leurs couleurs politiques,
37:35 que nous avons des chefs de zone qui sont compétents,
37:38 et que la police est devenue une police professionnelle
37:41 et qui est assez efficace, et qui arrête pas mal les gens,
37:45 et que jusqu'à présent, on a une sécurité
37:48 qui n'a cessé depuis 10-15 ans de s'améliorer à Bruxelles.
37:52 Quand on voit les statistiques sur les vols,
37:54 les délits, les cambriolages, les agressions,
37:56 ça va de mieux en mieux chaque année.
37:58 Ça doit être dit, parce que c'est vrai.
38:00 Que maintenant, il y ait cette horreur qui arrive
38:04 avec le fentanyl qui va arriver,
38:06 avec les drogues de synthèse qui viennent des États-Unis,
38:08 avec les trafiquants de drogue qui profitent d'un certain laxisme.
38:13 Oui, là il faut vraiment un réflexe salutaire belge,
38:19 montrer que malgré qu'on soit avec des régions différentes,
38:22 avec des langues différentes, on est un pays uni.
38:26 Utilisons l'union, faisons la force,
38:28 pour lutter contre les trafiquants de drogue.
38:31 La police me disait récemment,
38:33 je réponds à votre question avec les dialogues directs,
38:36 je n'ai pas de dialogue avec les trafiquants de drogue.
38:38 Si je peux par la police les faire arrêter,
38:40 je n'ai rien à leur dire, ils vont en prison, et c'est tout.
38:43 Il n'y a pas de dialogue avec ces gens.
38:45 C'est la sanction, rien d'autre.
38:47 Mais ce que les policiers me disaient, vous savez,
38:49 rendez-vous compte, moi quand j'ai commencé,
38:51 ils me disaient, un policier, il y a quelques années,
38:53 les usagers, on devait les interpeller
38:55 s'ils avaient 3 grammes sur eux.
38:57 Aujourd'hui, c'est 20 grammes.
39:00 Et on ne sait même plus les interpeller,
39:02 parce qu'on ne sait pas où les mettre en prison.
39:04 On sait aussi qu'un usager de drogue
39:06 qui est en prison,
39:08 ce n'est pas ce lieu-là qui va le désintoxiquer
39:10 ou qui va régler le problème.
39:12 Je voulais aussi dire très clairement
39:14 que les chambres de consommation
39:16 surveillées,
39:18 ce n'est pas une solution
39:21 qui va supprimer la drogue.
39:23 Mais on ne sait pas être contre
39:25 ces possibilités-là, parce que le but, c'est quoi ?
39:28 Ça se passe au Portugal.
39:30 Ils appellent ça aussi des chambres de dissuasion.
39:32 On prend par la police
39:34 les gens qui se droguent.
39:36 On leur fait le choix. Ou bien tu es poursuivi,
39:38 ou bien tu vas à la chambre de dissuasion.
39:40 Là, on t'accueille. Là, on voit ce que tu prends
39:42 comme drogue. On vérifie si
39:44 ce sont des quantités qui sont dangereuses.
39:46 On évite les overdoses. On analyse.
39:48 On fait un bilan social. On fait un bilan
39:50 de formation. On fait un bilan de santé.
39:52 Et on essaie de traiter la personne
39:54 totalement sur l'ensemble des aspects.
39:56 Ça, évidemment, c'est ce qu'il faut faire.
39:58 On n'y est pas en Belgique. J'essaie avec mes moyens.
40:00 J'ai fait des tables rondes.
40:02 J'ai contacté les uns et les autres.
40:04 On avance.
40:06 Il faut passer à travers toutes les compétences
40:08 et créer, je le répète,
40:10 c'est la quatrième fois que je le dis, mais je suis sûr que c'est la seule solution,
40:12 une union sacrée.
40:14 Pour les uns, c'est la prison.
40:16 C'est la condamnation. C'est la sanction.
40:18 Et c'est la saisie des moyens financiers.
40:20 Et pour les autres,
40:22 qui sont uniquement des victimes,
40:24 il faut les sortir de là et il faut mettre des moyens
40:26 d'encadrement.
40:28 Je ne peux plus permettre ça.
40:30 Ça que servent les salles de consommation.
40:32 Il n'est pas convenable que dans les stations de métro,
40:34 et je l'ai vu encore avant-hier,
40:36 des adolescents qui vont à l'école,
40:38 des personnes âgées,
40:40 des simples usagers du métro
40:42 soient confrontés à des gens
40:44 qui pètent complètement les plombs parce qu'ils sont
40:46 sous la drogue,
40:48 qui crachent,
40:50 qu'ils font leurs besoins là par terre,
40:52 ils se piquent devant les gens.
40:54 Ce ne sont pas des choses qui sont acceptables,
40:56 ni pour ces personnes, ni pour ceux qui sont
40:58 les usagers. Quelle image
41:00 pour notre réseau, quelle image
41:02 pour Bruxelles, le réflexe
41:04 belge à ce sujet,
41:06 unitaire, doit être sanitaire.
41:08 Dans un instant, on parle de solutions.
41:10 Juste avant de marquer une courte pause,
41:12 je lis ce SMS de Karim.
41:14 J'habite à Bruxelles, à côté de la Grand-Place.
41:16 Je n'en peux franchement plus
41:18 de l'insécurité à Bruxelles.
41:20 Voilà qui est dit. Angèle arrive
41:22 et dans un instant on parle de
41:24 solutions pour ramener
41:26 la sécurité, la sérénité
41:28 en région bruxelloise.
41:30 [Musique]
41:32 [Musique]
41:34 [Musique]
41:36 Amour, haine
41:38 et danger, c'était Angèle dans Place publique.
41:40 [Musique]
41:42 Jusqu'à 20h, Place publique
41:44 sur Arabe.
41:46 [Musique]
41:48 Depuis plusieurs
41:50 semaines déjà, Jean Spinette,
41:52 bourgmestre PS de Forêt,
41:54 vous aviez mis
41:56 de Saint-Gilles, bourgmestre
41:58 PS de Saint-Gilles, vous aviez mis en place
42:00 des patrouilles de police supplémentaires,
42:02 mais aussi à Forêt.
42:04 Pour quelles raisons ?
42:06 - Clairement, avec Fabrice,
42:08 Mme Elhamidine et M. Huckum,
42:10 on a des discussions assez souvent.
42:12 Ils disent de rue, on a l'air de tomber des nues.
42:14 En fait, ils polluent nos
42:16 quartiers depuis des plombes.
42:18 À l'été et à l'automne,
42:20 on a fait d'abord ça, le projet était autour
42:22 de la gare du Midi, puis on a fait un plan respect
42:24 qui concernait les trois communes.
42:26 Ce deal de rue, on a 78 hot spots
42:28 à Bruxelles, Saint-Gilles, dans nos trois
42:30 communes Forêt, Anderlecht, Saint-Gilles.
42:32 78 points de deal.
42:34 Et donc, on a demandé aux brigades de passer
42:36 régulièrement et de procéder à des arrestations.
42:38 Donc, quand on dit est-ce qu'on est en sécurité,
42:40 est-ce qu'on a une police, ça ne se voit pas
42:42 parce qu'on n'a pas de policiers au coin de la rue,
42:44 mais par contre, dites-vous qu'il y a deux ou trois arrestations régulières
42:46 dans chaque quartier qui sont faites.
42:48 Donc, le boulot est de harassants,
42:50 mais, donc on a dit, pas de tolérance
42:52 pour ce genre de comportement.
42:54 Donc, des arrestations, des poursuites
42:56 systématiques sont entreprises par nos zones
42:58 de police pour effectuer ce boulot.
43:00 Et là, en plus, on a eu cet épiphénomène
43:02 lié à cette fusillade qui est une escalade,
43:04 un cran de plus, mais on était
43:06 déjà sur le terrain et on continuera
43:08 à l'être. Il n'y a vraiment aucune
43:10 volonté de relâcher la prise.
43:12 - Plus de patrouilles de police
43:14 dans nos rues, ça doit donc nous rassurer
43:16 et pas nous inquiéter.
43:18 Les bourgmestres de la région bruxelloise
43:20 vont se réunir
43:22 pour appeler à une meilleure coordination
43:24 et transmission des informations
43:26 pour lutter contre le trafic de drogue,
43:28 mais aussi la criminalité et l'insécurité
43:30 qui en découlent. Vincent De Wolff,
43:32 concrètement, que demandent
43:34 ou que vont demander les bourgmestres ?
43:36 - Donc, le CORE, c'est un
43:38 organe qui regroupe l'ensemble
43:40 des bourgmestres bruxellois, mais pas seulement.
43:42 Aussi les chefs de corps,
43:44 aussi le parquet, aussi
43:46 l'OCAM, aussi les
43:48 magistrats du fédéral.
43:50 Et donc, c'est un
43:52 organe qui fonctionne bien, c'est un
43:54 organe qui permet d'échanger
43:56 des informations, mais aussi
43:58 de communiquer ce qui
44:00 doit être amélioré. Alors, la demande,
44:02 je prends un exemple. J'avais rencontré
44:04 Mme Milquet il y a 15 ans, elle était
44:06 ministre de l'Intérieur. J'avais demandé des moyens
44:08 pour que, et pas seulement pour Éther Bic,
44:10 mais pour l'ensemble des zones, qu'on ait
44:12 une aide supplémentaire pour qu'on ait
44:14 des policiers, financés en plus
44:16 par le fédéral, dans les trams
44:18 et les bus, en surface.
44:20 Sur la zone Montgomery,
44:22 c'est 23 personnes.
44:24 Voilà. C'est précis. Moi, j'aime bien des choses
44:26 précises. Mais depuis 15 ans,
44:28 ces personnes
44:30 ont une augmentation de revenus
44:32 importante, parce qu'il y a des indexations,
44:34 il y a des barèmes, il y a des évolutions.
44:36 Je crois qu'ils ont
44:38 un salaire qui est augmenté de
44:40 plusieurs... près de 50%.
44:42 Mais est-ce que vous croyez
44:44 que la dotation fédérale pour payer
44:46 ces personnes a été modifiée ? Non !
44:48 Donc, et c'est la même chose en matière
44:50 de prévention, dans les contrats de prévention
44:52 et de société, depuis des années,
44:54 ce n'est pas indexé.
44:56 Chaque année, il y a un gap de différence
44:58 entre ce qu'on doit payer aux personnes
45:00 et ce qu'on reçoit pour les financer.
45:02 Ça, ce n'est pas convenable. Ça, c'est
45:04 des choses qui doivent changer d'urgence au niveau
45:06 du fédéral. Et c'est aussi la même chose
45:08 pour les policiers, pour les normes d'encadrement.
45:10 C'est quelque chose qui,
45:12 évidemment, vous comprenez que ce n'est pas gérable
45:14 de continuer comme ça. C'est ce genre de choses-là
45:16 qu'on va demander. Vincent De Wolff,
45:18 vous regrettez que Bruxelles manque
45:20 de policiers.
45:22 À qui adressez-vous ces regrets ?
45:24 30 secondes.
45:26 Je présidais la conférence quand le ministre de la justice
45:28 est venu. Je rappelle que le précédent
45:30 était sous haute protection,
45:32 il faut quand même le rappeler. Donc, il y a deux.
45:34 Il y a le gouvernement fédéral et essentiellement
45:36 le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur
45:38 et le ministre de la justice.
45:40 Ce sont nos interlocuteurs principaux
45:42 pour augmenter le financement dans l'intérêt public.
45:44 Jean Spinette,
45:46 PS Bourg, maître de Saint-Gilles. C'est donc un métier
45:48 d'avenir, policier ?
45:50 Surtout qu'il faudrait qu'on recrute des Bruxellois.
45:52 J'ai 200 places vacantes. Je disais ça
45:54 tout à l'heure, hier, à l'inauguration
45:56 d'un magasin de l'emploi.
45:58 Faites-vous plaisir. Vous voulez que la police vous ressemble
46:00 un peu plus et que vous l'appréciez un peu plus,
46:02 engagez-vous, qu'il a dit. Effectivement,
46:04 je souhaiterais que des jeunes de nos quartiers
46:06 souhaitent faire partie de cette belle profession
46:08 et assurent la sécurité dans nos quartiers.
46:10 Il y a beaucoup de policiers jeunes, compétents,
46:12 universitaires, dynamiques,
46:14 enthousiastes. Ce n'est pas
46:16 des choses en l'air. C'est comme ça. C'est la vérité.
46:18 Dans un instant, l'appel à la prière.
46:20 C'était Place Publique, une émission à retrouver
46:22 sur arabelle.fm et sur
46:24 les plateformes de podcast habituelles.
46:26 Merci d'avoir été avec nous.
46:28 Merci à tous mes invités, particulièrement
46:30 Vincent Dewolfe, MR et
46:32 Jean Spinette PS avec nous
46:34 dans ce studio. Rendez-vous
46:36 mercredi prochain 19h. Je vous souhaite
46:38 une très belle soirée et une magnifique
46:40 fin de semaine.

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