• il y a 10 mois
Avec Virginie Joron, députée RN du groupe Identité Démocratie au Parlement européen ; Alexandre Lazarègue, avocat spécialisé en droit numérique et de la presse.

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##CA_BALANCE-2024-02-20##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio dans tous ses états.
00:02 Ça balance pas mal !
00:04 Le Parti de la Population Mondiale votera en 2024.
00:08 Le monde occidental est sur les dents.
00:11 Évidemment, comment éviter les manipulations, la désinformation
00:15 qui peuvent clairement influer sur une élection.
00:18 Du coup, ça légifère à tout va, mais à trop réguler.
00:22 Attention à ne pas glisser vers la censure.
00:25 Nous sommes avec Alexandre Lazéregg,
00:29 avocat spécialisé en droit de la puissance et en droit numérique.
00:32 Bonjour Alexandre Lazéregg.
00:34 Et également Virginie Joron, députée RN du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen.
00:39 Bonjour Madame Joron.
00:41 Vous avez beaucoup travaillé sur ces sujets au Parlement européen.
00:46 Précisément un Parlement qui légifère beaucoup, Digital Service Act,
00:51 adopté en fin 2022.
00:53 On parlera également du Média Freedom Act qui va venir au printemps.
00:58 Première question, justement, ces votes 2024 à la moitié de l'humanité
01:04 qui va se rendre aux urnes, est-ce que c'est ça qui rend un petit peu nerveux tout le monde
01:08 et à juste titre, la désinformation peut peser sur une élection ?
01:13 Oui, tout à fait, effectivement, il y a derrière ce spectre d'appel à la démocratie.
01:18 On l'avait vu, puisque là on va parler de ces deux dossiers,
01:21 Média Freedom Act et aussi le DSA.
01:24 Puis il y en a d'autres aussi, il y a la publicité des partis politiques aussi.
01:28 On rappelle l'importance de lutter contre la désinformation.
01:31 Et un autre dossier, le rapport Covid, moi j'appelle le rapport Pfizer,
01:34 où on avait plus d'éléments concernant la lutte contre la désinformation
01:37 mais que finalement sur le vaccin ou sur les effets secondaires.
01:40 Donc on voit bien que depuis le départ, par rapport à cette mandature de Madame Van der Leyen,
01:44 et elle l'avait annoncé en 2021 dans son discours,
01:46 qu'il y avait une volonté effectivement de lutter contre la désinformation
01:50 sans jamais la définir.
01:52 Et on le voit au fur et à mesure des années qui se sont passées
01:55 depuis son élection à la Commission,
01:58 qu'il y a eu plein de rapports qui visent finalement à contrôler la pensée et le drame.
02:04 Et elle l'a annoncé là, début 2024,
02:07 c'est que la volonté c'est de contrôler l'électorat, j'ai envie de dire, et le vote.
02:12 Puisque dans tous les rapports que nous avons, en préambule,
02:15 pour justifier ces nouvelles législations,
02:18 c'est la peur des résultats de vote.
02:21 Je vous rappelle, Brexit et l'élection de Donald Trump
02:26 ont vraiment été pour eux un tremblement de terre ici au sein des institutions.
02:31 Et pour finalement contrecarrer ces résultats,
02:34 ils mettent en place tout un arsenal législatif pour limiter l'expression orale.
02:40 On le voit maintenant par la presse écrite,
02:43 mais on le voit aussi avec le DSA, avec les services du numérique.
02:47 Donc ils ne s'en cachent pas ?
02:48 Non, ils ne s'en cachent pas du tout.
02:49 Et puis, tout à fait, ils ne s'en cachent pas.
02:51 Et puis après, je ne sais pas si on en a encore parlé,
02:52 mais le meilleur exemple, c'est ce qui se passe aujourd'hui en Pologne.
02:55 Oui, on en parlera Virginie Joron, mais Alexandre Lazarek, bien sûr on en parlera.
03:00 Vous vouliez ajouter quelque chose sur ce que disait Virginie Joron ?
03:04 Ajouter ou plutôt contredire,
03:05 parce que je n'ai pas la même interprétation des textes
03:08 qui sont en train d'être discutés, même si on peut regretter.
03:12 Je suis tout à fait d'accord que l'Union européenne se charge
03:15 de réguler par le haut le monde de la presse et la diversité des opinions à travers les médias.
03:20 Jusqu'à présent, c'était plutôt les sociétés, les nations qui se chargeaient de cela,
03:24 parce que chaque nation, y compris au sein de l'Union européenne,
03:27 a sa façon de lire la presse, de organiser des débats contradictoires.
03:31 Et en France, par exemple, on est très attaché aux idées, si vous voulez,
03:34 et on n'a pas le même rapport tout à fait qu'avec nos voisins.
03:37 Donc si vous voulez, une régulation par le haut,
03:39 il y a une défiance qui est tout à fait naturelle.
03:41 Ceci étant dit, quand on regarde les textes,
03:43 je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une véritable volonté de censure,
03:46 au contraire, puisque les textes ont des bonnes intentions.
03:49 A priori, ils proclament...
03:51 Oui, c'est bien ça le problème. Au début, elles ont des bonnes intentions,
03:53 et après, ça finit par taper à côté.
03:55 Absolument, c'est la raison pour laquelle il faut regarder avec un regard critique ces documents.
03:59 Mais je veux quand même faire observer que la pluralité des opinions
04:03 est garantie par ces textes, et qu'il n'y a pas la volonté,
04:08 je dirais, de mettre sur le côté un certain nombre d'idées.
04:11 Simplement, on a eu à déplorer depuis l'avènement des réseaux sociaux
04:15 des idéologies, je dirais, complotistes qui ont été,
04:19 et c'est reconnu à travers par exemple le scandale de Cambridge Analytica,
04:23 la volonté véritablement d'orienter des électorats.
04:27 Et c'est cela, comme d'autres menaces qui existent,
04:30 et contre lesquelles je crois qu'il faut lutter pour que la démocratie puisse s'exprimer pleinement et en conscience.
04:35 Donc il ne s'agit pas de couper la parole des uns et des autres,
04:38 il s'agit simplement de prendre la mesure qu'un certain nombre de capitalistes
04:42 peuvent monopoliser les médias pour orienter une idéologie,
04:47 donc de favoriser absolument la diversité des opinions,
04:50 sans censurer quoi que ce soit.
04:52 Il est très important, en tout cas en France, que la diversité des opinions soit respectée.
04:56 Je pense que ceux qui dirigent l'Union Européenne ont aussi cette volonté.
05:00 Virginie Joron, justement, on le disait, c'est vrai que ça part souvent de bonnes intentions.
05:06 D'ailleurs, ce Media Freedom Act, qui au départ est fait pour garantir le pluralisme et l'indépendance des journalistes,
05:13 vous allez certainement nous en parler, mais qui au final, vous le dites, vous glisse plutôt vers la censure.
05:21 J'emploie vraiment le terme "vers la censure", parce que c'est toujours pareil.
05:25 C'est dans les détails qu'on voit qu'il y a des opportunités pour les institutions de se saisir de crises.
05:32 On l'a vu lors de la crise Covid et on le voit lors de la crise en Ukraine et en Russie.
05:37 Ce sont des exceptions qui deviennent finalement la règle.
05:40 Ils se permettent finalement de censurer de manière autoritariste,
05:45 puisqu'ils sont mis en place par tous ces rapports des comités supranationaux
05:51 pour organiser finalement la gestion du contrôle des opinions.
05:58 Je vous prends l'exemple du Gaël Sark.
06:00 Ils sont en train de mettre en place le contrôle des plateformes numériques,
06:05 notamment pour lutter contre les contenus illicites.
06:08 On soutient effectivement la lutte contre la haine en ligne.
06:12 Interdire ce qui est déjà interdit par la loi, donc ça c'est légitime.
06:16 Effectivement, ça ne change rien.
06:18 Mais en revanche, ils sont en train de mettre en place des systèmes supranationaux
06:22 pour contrôler les opinions et de manière complètement insidieuse et aussi incontrôlable.
06:32 Parce que quand on voit M. Breton qui s'adresse directement à Elon Musk
06:36 concernant les propos, toute la procédure qu'il ne met pas en place pour contrôler tout ce système,
06:45 on voit bien que ce n'est pas dans les textes.
06:47 La dérive c'est qu'on a des commissaires comme M. Breton qui s'arrogent des compétences qu'ils n'ont pas.
06:53 On le voit au niveau du DSA, on va le voir demain avec le Media Freedom Act,
06:56 où un comité européen va être mis en place pour que l'ARCOM soit présente.
07:01 On a donc tout un système où la souveraineté et le pouvoir, vous l'avez bien rappelé maître,
07:07 on a déjà un système national qui permet finalement d'encadrer nos médias.
07:11 Et d'ailleurs dans le rapport qui a permis la mise en place de ce Media Freedom Act,
07:16 le Sénat alerte sur ce sujet en disant que nous avons déjà tout ce qu'il faut.
07:22 Avoir intégré ce sujet au niveau européen, c'est une perte de souveraineté, une perte de pouvoir
07:28 et finalement à terme, une censure potentielle.
07:31 Et d'ailleurs M. Breton le dit pour justifier cet acte,
07:34 il parle d'un gendarme européen sur la liberté d'expression.
07:38 Pour bien qu'on comprenne, pardon, excusez-moi Virginie de Jauron,
07:41 mais pour que les auditeurs comprennent parce que c'est assez complexe ce Media Freedom Act
07:46 qui va être voté certainement, peut-être en mars ou avril,
07:51 à l'origine pour garantir le pluralisme,
07:54 mais finalement qui amènerait une séparation stricte,
07:57 notamment entre le propriétaire d'un média et la rédaction.
08:00 Ça veut dire qu'un propriétaire d'un média, il y en a plein en France,
08:04 ne pourra pas dicter, insuffler sa ligne éditoriale à une rédaction.
08:10 Est-ce que ce n'est pas un petit peu hypocrite ?
08:13 Vous le savez mieux que moi, bien sûr que c'est hypocrite.
08:18 Après, je pense que le texte part d'un bon sentiment,
08:24 mais la difficulté c'est qu'on voit, comme je vous l'ai dit,
08:27 que c'est dans un temps de crise qu'il se permet de se dériver,
08:30 et on l'a vu avec ces deux crises.
08:32 On le voit aussi dans le rappel de Mme van der Leyen au sommet de Davos,
08:36 qui dit que 2024 est une année cruciale,
08:39 et que finalement ce n'est pas le problème du climat cette année
08:43 qui pose problème, ou les crises, mais plutôt la désinformation.
08:47 Ils ont conscience que la difficulté, ça va être de contrôler,
08:53 et qui va amener finalement à des votes au mois de juin,
08:59 et surtout, vous l'avez vu, ça c'est au niveau européen,
09:01 mais au niveau mondial il y a d'autres votes importants,
09:03 notamment aux États-Unis, et donc c'est vrai que ce rapport
09:07 d'ailleurs qui doit être voté entre mars ou avril,
09:10 il y a déjà eu un, ça aussi c'est la technique du Parlement,
09:13 il y a déjà eu un vote au préalable,
09:15 donc là on avait voté contre, et je rappelle que nous sommes
09:17 les seuls à avoir voté contre, tous les autres partis ont voté
09:20 pour ce dossier, avec cette difficulté pour nous
09:22 quand on avait vu qu'il y a une perte de souveraineté
09:25 en matière du contrôle de la liberté d'expression,
09:29 et moi j'ai envie de dire, vu l'attendant...
09:32 - Mais concrètement, en quoi les citoyens seront brimés
09:35 dans leur liberté d'expression, pour bien qu'on comprenne,
09:37 parce que c'est vrai que ça ne sert pas à grand chose
09:39 d'aller dans la technique des textes, ça va changer quoi
09:41 pour les citoyens ?
09:43 - Pour les citoyens, le meilleur exemple qu'on a en France
09:46 aujourd'hui, c'est ce qui se passe avec CNews.
09:48 Donc vous avez l'Arkone qui s'est fait alerter par le Conseil d'État,
09:52 parce qu'il considère qu'il y a un manque de diversité
09:55 dans cette chaîne. Donc là on a ce premier niveau
09:58 au niveau national. Au niveau européen, c'est la même chose,
10:01 on le voit avec la Pologne, où suite à des élections
10:04 en Pologne où le parti en pouvoir a été perdant,
10:09 en tout cas il n'a pas pu se mettre dans le gouvernement,
10:11 donc la première chose qu'a fait M. Tusk,
10:13 c'est de l'imoger de directeur d'une des plus grandes
10:18 chaînes de Pologne. Donc là, comment dire,
10:21 l'appréhension, la difficulté pour nos concitoyens,
10:23 c'est de voir finalement des chaînes qui ont pignon sur rue,
10:26 ou alors des personnalités qui vont être imogées.
10:31 Après au niveau du contenu, ça effectivement,
10:34 les éditoriales sont choisies par les rédacteurs
10:37 ou par le journaliste, j'ai envie de dire,
10:40 parce qu'il y a encore heureusement cette liberté.
10:42 Mais concrètement, pour eux, ça va être effectivement
10:45 peut-être par rapport à ces interférences au niveau national
10:50 et au niveau européen, d'un changement ou d'une fermeture,
10:54 on l'a bien vu là en Pologne, il y a eu une fermeture
10:57 des médias il y a quelques jours.
10:59 Vous restez avec nous, je vous donnerai la parole
11:01 évidemment Alexandre Lazarek dans quelques instants,
11:03 juste après la pub.
11:05 Et puis avec vous, 0826 300 300, ça vous fait réagir en tout cas,
11:08 sur les réseaux sociaux, il y a des commentaires
11:10 comme le ministère de la pensée, dites-nous ce que vous en pensez
11:13 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
11:16 Et on continue nos débats sur l'obsession de la régulation
11:33 en matière de désinformation.
11:35 Alexandre Lazarek, vous vouliez rajouter quelque chose
11:38 et répondre à Virginie Joron.
11:40 Oui absolument, je vous remercie, parce qu'il est quand même important,
11:42 je m'inscris tout à fait en faux quand même dans ce qui a été dit.
11:45 Encore une fois, d'abord l'Union Européenne ne s'acquiert pas
11:48 une part de souveraineté nationale, puisque ça fait partie
11:51 de ses compétences, c'est la raison pour laquelle
11:53 elle est compétente pour réguler sur ce point.
11:55 Encore une fois, je regrette que l'Union Européenne
11:57 se charge de cela, j'estime que la régulation aurait dû
12:00 se faire par la voix des nations, mais ceci étant dit,
12:02 elle est compétente pour cela, c'est prévu dans les textes.
12:04 Ensuite je voudrais rassurer vos auditeurs,
12:07 parce que le texte garantit le pluralisme des opinions.
12:10 Il propose aux États de financer et de protéger
12:15 le pluralisme des idées à travers la presse.
12:18 Il simplement souhaite mettre en garde le fait
12:23 qu'il puisse y avoir un propriétaire d'un organe de presse
12:26 qui oriente de façon idéologique un média,
12:30 si bien qu'on ne puisse plus entendre des contradicteurs.
12:32 Donc plus de presse d'opinion, c'est terminé.
12:34 Pas du tout, il faut ça.
12:36 Je suis tout à fait d'accord avec vous, je veux faire observer
12:39 que l'organe de presse n'est pas une institution,
12:41 une entreprise comme les autres.
12:42 Elle est une part de la démocratie, je dirais qu'elle a un pouvoir
12:46 important sur l'influence des opinions.
12:48 Il est tout à fait possible pour un capitaliste d'avoir un organe,
12:51 et le cas échéant, de diffuser des informations telles qu'il les entend,
12:54 orientées telles qu'il les souhaite.
12:56 Mais ceci étant dit, il doit quand même laisser une place
12:59 à des contradicteurs.
13:01 Et c'est simplement ce qui a fait remarquer, par exemple,
13:05 le Conseil d'État qui a été critiqué par la parlementaire
13:08 que nous avons entendue.
13:10 Et à cet égard, simplement, il y a la nécessité de faire vivre
13:15 la diversité.
13:16 Mais il n'y a véritablement pas la volonté d'abolir
13:22 toute expression publique.
13:23 C'est tout à fait possible d'avoir un organe, comme vous le dites,
13:26 d'opinion, et je voulais rebondir sur la possibilité, par exemple,
13:29 pour l'humanité d'avoir interviewé le président de la République
13:32 récemment, ce qui montre bien que tout le monde doit pouvoir
13:34 s'exprimer dans tous les organes, même si ces organes peuvent avoir
13:37 une empreinte idéologique.
13:39 - Encore prétentieux que les gens de gauche aillent dans les médias
13:41 de droite et vice-versa.
13:42 - Ecoutez, je ne pense pas que, contrairement à ce qui a été dit,
13:45 qu'ils le refusent.
13:47 - Je peux vous dire, pour l'avoir vécu dans d'autres médias,
13:50 que si ça arrive, très souvent.
13:52 - En tout cas, ce serait leur responsabilité, tout simplement.
13:55 Mais pour le reste, je pense que ce texte européen
13:58 a ses bonnes intentions et je ne voudrais pas laisser
14:01 faire croire, les auditeurs ne doivent pas se laisser envahir
14:06 par l'idée selon laquelle l'Union Européenne veut absolument,
14:09 je dirais, couper la voix de celles et ceux qui ont des opinions
14:14 qui ne sont pas de l'idéologie dominante.
14:17 C'est tout à fait inexact.
14:18 L'opinion diverse est protégée par ce texte.
14:21 - Ça fait beaucoup rire Virginie, le jour où on...
14:24 - Pour terminer, juste...
14:25 - Pourtant, j'ai quelques exemples contraires.
14:26 - Alors, pour terminer simplement sur ce que vous disiez, madame,
14:29 et je vous laisse la parole.
14:31 Quand vous dites, il y a des organes qui vont être chargés,
14:34 le moment venu de sanctionner, mais il y a toujours,
14:36 quand vous avez un texte avec des obligations,
14:38 un organe ou une commission qui est chargée.
14:40 - Vous pensez que l'Europe n'a aucune, sérieusement, Alexandre Nozarek,
14:43 n'a aucune intention de peser sur les élections, sincèrement ?
14:48 - De peser ? Mais dans quel sens ?
14:50 Elle fait vivre la démocratie et à cet égard, il y a eu,
14:53 nous avions eu à déplorer un certain nombre d'incidents,
14:55 y compris dans nos journaux.
14:57 Voyez, par exemple, les mouvements de protestation
15:00 qu'il y a eu au sein du Parisien.
15:01 Est-ce que vous vous souvenez ? Parce qu'on avait reproché
15:04 au directeur de la rédaction d'avoir essayé de censurer
15:08 des informations qui gênaient le propriétaire.
15:11 Je pense que c'est Bernard Arnault.
15:13 Nous avons eu un certain nombre de problématiques.
15:15 Vous avez eu les logiciels espions, avec des journalistes
15:18 qui ont été espionnés, d'après ce qu'on dit, par l'État du Maroc.
15:22 Vous avez eu un certain nombre, comme ça, de choses
15:24 dont il faut prendre en main, qu'il faut protéger.
15:28 Vous avez, par exemple, dans ce texte, la volonté de garantir
15:32 le secret des sources.
15:34 Ça, c'est quelque chose d'important, me semble-t-il.
15:36 Écoutez, tant mieux, si vous y croyez, c'est très bien.
15:39 Sauf exception. Le secret des sources, c'est encore une fois,
15:42 sauf exception. Donc, il y a toujours, je vous dis,
15:44 le diable se cache dans les détails.
15:47 On le sait très bien, on le voit dans les textes.
15:49 Je veux juste rebondir sur le fait...
15:50 Attendez, excusez-moi Virginie, on va aller voir Jérémy Assouz,
15:54 qui est un avocat spécialiste en liberté de la presse également.
15:57 Jérémy Assouz, vous êtes avec nous en direct.
16:01 Bonjour.
16:02 Pour vous, la désinformation, déjà, sur cette notion,
16:06 est-ce que c'est une notion qui vous semble objective ?
16:10 Absolument pas. La désinformation, c'est une notion
16:14 qui est éminemment politique.
16:16 C'est toujours vos adversaires qui disent que vous désinformez.
16:21 Et quand vous relayez une information qui pourrait favoriser
16:25 ou aller dans le sens de votre adversaire, pour vous critiquer,
16:30 vous disqualifier, on dit que c'est de la désinformation.
16:32 Et ça marche dans les deux sens. Pour le moment, là, c'est courant
16:36 en ce qui concerne la Russie. Dès que vous prenez une information
16:39 qui va dans le sens de la Russie, on dit que vous œuvrez
16:42 pour cette dernière, que vous êtes le petit télégraphiste
16:45 de cette dernière, même si ce que vous dites est totalement vrai.
16:48 Je prends l'exemple, par exemple, de Nord Stream,
16:50 le sabotage de Nord Stream. Il n'y a pas de doute que ce n'est absolument pas
16:54 qui l'a fait, contrairement à ce que tous les médias ont relayé
16:57 dans un premier temps. Ça ne servait absolument pas à la Russie,
17:00 ça ne servait absolument pas à l'Allemagne. Et ça ne peut être que
17:03 soit les Ukrainiens, soit les Américains qui ont fait cette opération
17:08 de sabotage. Et j'en veux pour preuve, c'est qu'à chaque fois
17:12 qu'il y a une information qui est avancée comme exacte
17:16 et qui se révèle totalement fausse, si elle émane du camp allié,
17:20 on en parle très peu ou alors on parle d'imprécision.
17:23 On va dire que c'était des inexactitudes mais qu'on a rectifié.
17:27 Et je prends des exemples anciens pour éviter toute polémique.
17:30 Les couveuses de Koweït City, vous voyez, c'était une opération
17:35 qui était montée de toutes pièces par les Américains à New York.
17:40 Prenons un autre exemple, les 70 000 morts de Timisoara en 1989,
17:46 alors qu'il s'est révélé qu'il n'y en avait pas un seul.
17:48 Et quand Bernard Kouchner, qui à l'époque était extrêmement actif
17:52 dans les médias, quand on lui a dit "mais vous aviez avancé 70 000 morts",
17:55 ce qui justifiait le coup d'État, aujourd'hui il se révèle qu'il n'y en a aucun.
18:01 Et il a dit "mais c'est une excellente nouvelle, il y a 70 000 innocents
18:04 qui ne sont pas morts". Donc vous voyez, c'est toujours la même chose.
18:08 Et je rebondis sur ce qu'ont dit vos invités. Je prends un exemple très simple.
18:14 Déjà l'idéologie dominante, elle n'est pas pro-européenne,
18:16 parce que je vous rappelle quand même que chaque fois qu'il y a eu des élections
18:19 ou des référendums, c'est le camp anti-européen, ou qualifié comme tel,
18:24 qui a gagné ces élections, quand on fait appel à un référendum.
18:28 Mais je prends juste un exemple d'RT, Russia Today.
18:31 Russia Today, vous voyez, nos institutions ne pouvaient rien lui reprocher.
18:35 Et elles ont été consultées, que ce soit le Conseil d'État ou l'ARCOM,
18:38 et on ne pouvait absolument pas interdire Russia Today France.
18:41 Et ça posait un énorme problème au gouvernement.
18:44 - Juridiquement en tout cas.
18:45 - Juridiquement, non non, juridiquement, et d'après les textes nationaux.
18:48 C'est-à-dire que vous savez, on a une autorité indépendante qui s'appelle l'ARCOM,
18:52 et après si on n'est pas satisfait des décisions rendues par cette dernière,
18:56 on peut faire un recours devant le Conseil d'État.
18:58 Russia Today n'a jamais été sanctionnée,
19:00 n'a jamais fait l'objet de la moindre sanction de la part de l'ARCOM,
19:05 et donc on ne pouvait absolument pas l'interdire.
19:07 Et à partir du moment où cette dernière, de manière très équilibrée,
19:10 donnait également la voix et pouvait donner la parole aux partisans du camp russe,
19:18 ce que c'est un peu propre d'un média,
19:20 c'est-à-dire qu'il y a une guerre,
19:22 et il est intéressant de savoir ce que disent les deux camps,
19:25 donc le camp atlantiste, on l'avait,
19:28 et puis elle donnait également la parole au camp russe.
19:31 - J'en sais quelque chose, je vais être très transparente avec les auditeurs,
19:34 sinon c'est un petit peu délicat.
19:36 Moi j'ai été effectivement journaliste présentatrice sur RT France,
19:39 je confirme qu'on donnait l'avis, l'opinion de tout le monde,
19:43 mais enfin on n'est pas là pour nécessairement évoquer cette chaîne.
19:47 - Non, non, mais si, cette chaîne c'est très important de l'évoquer,
19:49 parce qu'elle donnait la parole et l'ARCOM, à l'époque ça devait être CSA,
19:53 avait entériné le fait qu'il y avait un équilibre,
19:56 et que le respect des deux partis,
19:59 c'était vraiment, ce n'était pas une chaîne partiale,
20:01 et que ça se passait très bien.
20:03 Tout le monde voulait interdire cette chaîne,
20:05 c'est-à-dire tout le monde, c'est-à-dire le gouvernement.
20:07 Comme ils ne pouvaient pas, ils sont passés par l'Europe,
20:10 et cette chaîne qui n'existe plus, n'existe pas,
20:12 non pas parce qu'elle aurait commis la moindre faute,
20:14 mais tout simplement parce qu'on l'a mis dans le cadre des sanctions,
20:17 et je crois que c'était le bloc 4.
20:19 Donc on voit bien que, en effet, l'Europe ne supporte pas,
20:24 la Commission européenne, les dirigeants européens,
20:27 ne supportent pas toute voix dissonante.
20:29 Et ça c'est quelque chose de nouveau.
20:31 - On le voit d'ailleurs avec l'actualité,
20:33 pour changer, Julien Assange, aujourd'hui,
20:36 qui fait son dernier recours, il est toujours emprisonné,
20:42 et c'était une voix dissonante.
20:44 - Je ne vois pas ce que l'Union européenne a...
20:46 - L'Union européenne aurait pu intervenir auprès de l'Angleterre,
20:50 puisqu'à l'époque quand Assange était réfugié
20:54 dans l'ambassade de l'Équateur,
20:56 l'Angleterre faisait encore partie de l'Union européenne,
20:59 et aujourd'hui l'Union européenne aurait pu soutenir...
21:02 - Vous n'êtes pas d'accord avec votre confrère sur ce plateau ?
21:05 - Non, non, je comprends ce que tu dis, mon confrère,
21:08 et je suis tout à fait...
21:10 - Il y a une chose qui est importante.
21:12 À partir du moment où l'Arkham dit, en ce qui concerne ces news,
21:16 attention, il y a beaucoup trop de personnes
21:19 qui ont une idéologie, ou des idées dites de droite,
21:22 d'extrême droite, versus des idées plus de gauche,
21:26 ou de centristes.
21:28 Moi je l'entends, pourquoi pas ?
21:30 On va faire une espèce de temps-parole, Génâle.
21:32 Mais alors, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
21:34 il faut que les invités viennent.
21:36 Mais s'ils ne viennent pas, dans ce cas-là,
21:38 il faut forcer les invités de gauche à venir.
21:40 - Ah oui, ça c'est difficile, Jérémy Assou, je vous le confirme,
21:43 puisque on a évoqué le fait d'Erteche,
21:45 je peux vous confirmer que beaucoup de gens de gauche ne souhaitaient pas venir.
21:48 - Mais je suis d'accord, et j'ai bien conscience de ça.
21:50 Mais donc vous voyez bien la limite de l'exercice,
21:53 à partir du moment où les partis vont s'organiser,
21:55 et vont dire, par exemple, on boycotte ces news, on n'y va pas.
21:58 Que va faire ces news ?
22:00 On n'aura plus à inviter et donner la parole à des gens.
22:03 - C'est ça, c'est exactement ça.
22:05 - Et donc c'est trop facile, personne n'est vu.
22:08 - Merci Jérémy Assou.
22:09 Et alors désolé Alexandre Lazarek, je vous ai coupé le sifflet,
22:13 Virginie Joron aussi, mais enfin voilà, le débat a été complet,
22:16 on a un peu mélangé les sujets,
22:17 mais tout de même, le dénominateur commun, c'est la désinformation,
22:20 et comment on la traite.
22:22 Au choix, je vous laisse faire votre avis, si vous avez besoin.
22:26 - Merci à tous les trois d'avoir été avec nous.
22:28 On va se retrouver dans quelques instants,
22:29 après les infos de 13h, on parlera de Métaverse, Stéphanie,
22:32 avec Morgane Soulic, qui sera notre invitée.
22:34 A tout de suite sur Sud Radio.
22:35 - Merci à tous les trois.
22:36 - Sud Radio, parlons vrai est aussi à Lyon et Le Grand Lyon
22:39 sur 105.8 FM, le DAB+ et l'application Sud Radio.
22:42 - Sud Radio, parlons vrai.

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