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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:27 Premier arrêt de ce Club de la Presse, la Cannes 2023.
00:31 Quelles sont les perspectives de l'après-Cannes 2023 ?
00:35 Analyse de Davis Oyo dans un montage de Beautiful Money.
00:38 [Musique]
00:44 Le rideau est tombé sur la 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations.
00:49 Une Cannes remportée par le Pays Haut.
00:52 La Côte d'Ivoire vient de décrocher sa troisième étoile.
00:56 Émotions, suspens, surprises et rebondissements étaient au menu.
01:01 La Cannes Total Energie 2023, baptisée Cannes de l'Hospitalité,
01:05 est une réussite selon les observateurs du football.
01:09 D'autres certifient que c'est la plus belle Cannes jamais organisée.
01:13 Réussite au plan organisationnel, de la mobilisation, de l'engouement
01:18 et surtout sportif, avec des infrastructures sportives de qualité aux normes internationales.
01:25 Côte d'Ivoire 2023, c'est aussi la Cannes de tous les records.
01:29 5 000 accréditations délivrées, plus de 2 milliards de téléspectateurs,
01:33 plus de 70 nationalités et plus de 2 millions de visiteurs officiellement enregistrés.
01:38 Et la série sur le gâteau, 4 milliards de français forts,
01:41 troyaux et vainqueurs, du jamais vu dans l'histoire de cette compétition.
01:46 La Cannes 2023 a permis de voir un peuple uni, parler le même langage,
01:51 un peuple sans clivage ethnique, sans appartenance politique et religieuse,
01:55 mais plutôt les enfants d'un même pays poussant les éléphants à la victoire.
02:00 Prochain défi, la gestion des infrastructures sportives,
02:03 sans oublier la consolidation des acquis.
02:06 Un sac à verre Oula nous a rejoint.
02:11 Bonsoir et bienvenue dans le club de la presse.
02:13 Alors messieurs, je vais vous demander à tous les quatre,
02:16 comment humainement avez-vous vécu, avant que vous ne rebondissiez sur l'analyse de Davis Oyo,
02:22 comment vous avez senti vécu ce bout de compétition, Félix ?
02:26 - On l'a vécu avec beaucoup de fierté,
02:30 parce qu'on avait annoncé à grande pompe que ce serait la Cannes jamais organisée en Afrique.
02:37 C'était un défi qu'il fallait relever.
02:40 Et avec fierté, on a vu que notre pays a pu relever ce défi,
02:43 parce que c'est la première fois que la Cannes passe de 16 équipes à 24 équipes.
02:48 Alors il fallait vraiment être capable de relever ce défi,
02:51 parce que c'est huit équipes de plus dont il fallait avoir les infrastructures nécessaires,
02:55 la liaison routière ou aérienne, tout ce qu'il fallait pour pouvoir partir d'un endroit à l'autre,
02:59 les stades, le respectif en termes d'hébergement, de nourriture.
03:06 Alors notre pays a pu répondre à tous ces défis.
03:09 C'est une fierté pour nous.
03:10 Et la plus grande fierté, c'est qu'au bout de cette Cannes, nous l'avons remporté.
03:15 Malgré les difficultés de départ, qui sont vite à oublier, nous l'avons remporté.
03:19 Parce que le plus important en matière de sport, c'est le score final.
03:23 Et au score final, la Côte d'Ivoire est la vainqueur.
03:25 - Cinq laveroules, alors et vous, humainement, comment vous avez vécu cela ?
03:29 - Avec beaucoup d'émotion.
03:33 Le sentiment de pouvoir relever les défis, les grands défis.
03:40 Et vous voyez, le président de la République lui-même, il ironisait au palais.
03:45 Vous voyez, là où on pensait qu'on était désespérés, qu'on avait tout perdu,
03:52 et c'est en ce moment où personne ne nous attendait à ce grand rendez-vous
03:59 que nous avons ressurgi, et de la plus belle des manières.
04:04 Donc vraiment, c'est une leçon que personnellement,
04:07 je tire de cette carte qui a été organisée dans notre propre pays,
04:10 et qui nous a permis de montrer qu'avec la volonté, avec l'engagement,
04:17 on peut parvenir à relever des grands défis.
04:20 - Relever des grands défis, Valentin Zahoui, votre sentiment humainement,
04:24 partagez-nous vos sentiments.
04:27 - Côte des citoyens ivoirien, il est clair que le dimanche dernier,
04:30 c'était une joie indécisible.
04:33 J'avoue qu'au départ, je fais partie des Ivoiriens
04:36 qui n'y croyaient pas trop. - Pourquoi ?
04:38 - Non, je ne suis pas un expert du football, en plus,
04:41 les types que je voyais, je me disais, est-ce qu'on allait y arriver ?
04:43 Non, je vais être en toute honnêteté, et puis au fil des matchs,
04:48 on a vu une équipe qui s'est sublimée, qui était vouée aux gémonies,
04:53 qui s'est relevée, et qui nous a donné une fierté,
04:57 mais vraiment, comme j'ai dit, indécisible.
04:58 Et ça, je pense que c'est une belle image.
05:02 Ils nous ont montré le chemin, c'est croire en soi,
05:04 ça se bat pour le pays, vraiment, on pourrait tout à l'heure
05:07 revenir sur cet un point, mais vraiment, le tableau,
05:10 il est riche d'enseignements.
05:11 Bravo aux éléphants, bravo à M. le Président Ouattara
05:14 qui a voulu de cette canne, qui a mis les moyens en notre nom.
05:19 Bravo à tous les acteurs qui nous ont permis...
05:22 - Y compris les médias. - Bien entendu.
05:23 - Et la RT.
05:25 L'ensigné Bakayeko, alors, humainement, votre ressenti ?
05:30 - Oui, comme les autres, j'ai ressenti un sentiment de fierté.
05:34 C'est vrai que moi, mes inquiétudes, au départ,
05:36 c'était la capacité de la Côte d'Ivoire
05:38 à régler des questions infrastructurelles.
05:41 Comment héberger tout ce monde ?
05:42 On a parlé de près d'un million cinq cent mille visiteurs
05:46 qui allaient déferler sur la Côte d'Ivoire.
05:49 Il fallait trouver des moyens de restauration,
05:52 de locomotion à toutes ces personnes.
05:55 Il fallait leur réserver un accueil chaleureux,
05:58 digne de la Côte d'Ivoire.
05:59 Et ça, ce défi-là n'était pas gagné d'avance.
06:03 Mais les Ivoiriens, dans une solidarité jamais égalée,
06:09 sont parvenus à se mettre ensemble pour pouvoir accueillir les visiteurs
06:14 et sauver l'image de la Côte d'Ivoire.
06:16 - Mais pourquoi sauver l'image de la Côte d'Ivoire ?
06:18 - Sauver l'image de la Côte d'Ivoire, parce que si les choses se passaient mal,
06:21 je pense que c'est l'ensemble de la Côte d'Ivoire qui serait aujourd'hui,
06:25 si vous voulez, pas insultée, mais pas humiliée non plus, mais mal vue.
06:31 Donc je pense que la Côte d'Ivoire a quand même réussi à sauver son image
06:35 parce qu'accueillir, Félix l'a dit, 24 équipes sur le sol ivoirien,
06:38 ce n'était pas donné d'office.
06:40 Mais au-delà des questions infrastructurelles, c'est surtout au niveau du jeu
06:44 que moi j'ai été complètement sublimé.
06:47 Au regard des rebondissements sur le terrain, du suspense,
06:51 tout cela a donné du piment, du sel à la compétition.
06:56 Et aujourd'hui, on voit bien que c'était une compétition,
06:59 en tout cas selon les aspects, moi je n'en suis pas un,
07:01 c'est une compétition particulièrement relévée,
07:04 tout simplement au regard du nombre de buts.
07:06 Moi j'ai eu l'occasion d'être au stade pour une dizaine de matchs,
07:10 je pense que c'était pas mal comme compétition.
07:14 Et aujourd'hui, la Côte d'Ivoire tire le glorieux de cette compétition
07:18 et bien plus, c'est le gâteau, elle a remporté le Graal, l'objet d'art.
07:22 - Alors, est-ce qu'on a vu les hommes politiques, les religieux,
07:25 tout le monde, ils sont tous réunis autour de la mère patrie.
07:31 Est-ce que concrètement, vous pensez que cela peut permettre
07:34 de renforcer le tissu social ?
07:37 Valentin, vous êtes sociologue, qu'est-ce que ça peut provoquer justement ?
07:40 Est-ce qu'en termes de renforcement de la cohésion et du vivre ensemble ?
07:44 - Bien écoutez, cet événement, la commune de vivre, convoque beaucoup de choses.
07:51 En fait, il y a un élément, même plusieurs, auquel on ne fait pas toujours attention.
07:56 Nous avons notre hymne national qui s'appelle la Biganese.
08:00 Mais c'est quoi notre hymne national ?
08:02 A la vérité, c'est la vision que nos dévancés ont voulu pour la Côte d'Ivoire,
08:06 pays de l'hospitalité, terre d'espérance,
08:09 travail à la grandeur du pays, pays de la vraie fraternité, tout ça,
08:12 c'est une vision qui est commune à nous tous.
08:16 Et à côté de l'hymne national, il y a nos valeurs qui sont consignées dans nos devises,
08:21 union, discipline, travail.
08:23 Donc quand, à l'occasion de cette compétition, notre équipe nationale,
08:28 en mâcle de poule, les choses se passent bien au départ,
08:30 et puis après, on a connu ce qu'on a connu, et qu'à la fin, les choses se passent autrement,
08:36 il a bien fallu, à un certain moment, incarner ces valeurs-là.
08:39 Notre identité est matérielle.
08:41 C'est vrai, mon voisin d'à côté en parlait tout à l'heure,
08:45 c'est dans notre ADN, l'hospitalité.
08:46 Donc quand on a eu la Côte d'Ivoire, la Câne de l'Hospitalité, ça a été bien vu.
08:49 Et effectivement, les Ivoiriens, on n'a pas forcé pour ça.
08:53 Donc ça, c'était un élément important.
08:55 Mais là, après, il fallait aussi incarner nos valeurs.
08:58 Quand il s'agit d'être unis, et être unis ne veut pas dire qu'on pense tous les mêmes choses,
09:01 bien au contraire, c'est acter nos différences,
09:04 mais se retrouver sur les grands enjeux qui touchent à la nation.
09:08 C'est ce que les joueurs ont fait.
09:10 Parce que quand on attend Kraso, on attend Aller, on attend Sangaré,
09:14 c'est la Côte d'Ivoire en miniature.
09:16 Donc, ils étaient unis, ils ont été disciplinés,
09:19 parce qu'il faut la discipline pour obtenir des résultats.
09:22 Et puis, ils ont aussi travaillé.
09:23 Parce que cette Coupe-là, il a fallu travailler.
09:25 Oui, après, il y a d'autres grilles d'électus,
09:27 il y a des croiants qui pensent qu'il y a Dieu dedans.
09:29 On peut le dire, mais il fallait travailler pour l'obtenir.
09:32 Et je pense que l'équipe nationale a incarné ces valeurs-là,
09:35 que nous devons tous incarner tous les jours.
09:37 - Félix Bonny, alors, est-ce que c'est un déclencheur, justement,
09:40 cette Câne, ce succès, pour une prise de conscience
09:43 quant à la valeur de chacun, de chaque Ivoirien ou chaque Ivoirienne ?
09:48 - Vous savez, dans tous les stades de Côte d'Ivoire,
09:53 combien les Ivoiriens étaient unis, rassemblés,
09:56 combien chacun tapait son voisin, combien ils s'embrassaient.
09:59 Alors, on ne regardait pas d'où venait son voisin, sa voisine,
10:03 mais c'était la Côte d'Ivoire qui était réunie,
10:05 partout, dans tous les stades, et Bimpe, Boaké, et partout.
10:09 Et dans toutes les villes, dans tous les quartiers,
10:11 lorsque les Ivoiriens étaient en difficulté,
10:14 c'est tout le monde qui pleurait.
10:15 Mais à un moment donné, lorsque on remportait aussi la victoire,
10:18 c'est tout le monde qui sortait, qui jubilait, qui s'embrassait, qui criait.
10:22 Et les éléphants, même, comme l'a dit tantôt Valentin,
10:24 c'était la Côte d'Ivoire en miniature.
10:27 Quand ils se retrouvent dans le vestiaire,
10:28 on ne se regardait pas « d'où viens-tu ? ».
10:30 Quand ils étaient sur le stade et qu'ils faisaient les passes
10:35 pour atteindre l'objectif, c'est-à-dire gagner le but,
10:37 remporter la victoire, ils ne se regardaient pas « d'où viens-tu ? ».
10:40 Et c'est cela la grande leçon à tirer.
10:42 Et cette leçon doit partir des acteurs politiques eux-mêmes
10:46 qui doivent comprendre que la Côte d'Ivoire, c'est un tout.
10:49 La nation, c'est un tout, c'est une entité.
10:52 Chaque Ivoirien compte pour le pays.
10:54 Et il a cité le livre national,
10:57 « Fiers Ivoiriens, quand on chante le livre national,
11:02 on nous appelle tous, tous, rassemblés pour ta gloire ».
11:06 Le pays nous appelle.
11:09 Tous rassemblés pour ta gloire.
11:12 Lorsque nous étions rassemblés,
11:14 lorsque nous nous sommes rassemblés pendant cette période de Cannes,
11:17 nous avons pu remporter la gloire à notre nation.
11:21 C'est 173 pays sur 186 nations dans le monde
11:25 qui ont suivi cette Cannes.
11:26 Vous imaginez combien nous avons vendu
11:29 cette image de cohésion, de rassemblement
11:31 à quelques 20 mois des prochaines élections présidentielles.
11:34 C'est une leçon.
11:35 C'est une leçon sans éclairverrouleur.
11:37 Quel est votre avis là-dessus ?
11:38 Est-ce que c'est un catalyseur, un déclencheur
11:40 de cette solidité entre les filles et les fils de Côte d'Ivoire,
11:45 indépendamment des différences ?
11:46 – Oui, bien sûr, bien sûr.
11:48 Je m'inscris dans la même logique que mes prédécesseurs ici sur le plateau.
11:51 Il faut dire que cette équipe-là,
11:53 elle a déclenché une dynamique
11:55 dans laquelle tout un chacun de nous doit s'incruster.
11:59 Tant du point de vue économique ou sociopolitique,
12:02 dans d'autres pays, il ne faudrait pas en sortir.
12:04 Il faudrait que chacun, selon son domaine d'activité,
12:10 selon son domaine de prédilection,
12:12 fasse de telle sorte que l'action qu'il pose
12:14 puisse rejoindre l'action de Pierre, de Paul, de Kofi
12:18 et que ça crée une certaine dynamique
12:20 pour aller de l'avant des plus belles.
12:23 Vous voyez, c'est un signe des temps.
12:29 Au moment où on était complètement dans le gouffre,
12:33 c'est un entraîneur ivoirien qui vient et qui prend l'équipe.
12:37 Donc du coup, nous sommes entre nous.
12:39 Nous sommes entre nous et nous avançons des plus belles.
12:42 L'équipe commence à gagner le cœur de ses supporters ivoiriens.
12:48 Et on avance des plus belles,
12:49 on avance des plus belles tant du point de vue du jeu,
12:53 du point de vue de la cohésion même des acteurs qui sont sur le terrain
12:57 et du point de vue de l'osmose qu'il y a entre les joueurs et le public.
13:03 C'est indécis.
13:04 - J'ai une question à vous poser,
13:05 je veux rebondir sur ce que vous venez de dire.
13:07 Il y avait un désamour.
13:08 Est-ce qu'il y avait un désamour avant que Faïna ne prenne les rênes de l'équipe nationale ?
13:12 Est-ce que sincèrement, profondément, il y avait un désamour entre les éléphants et les supporters ?
13:16 - Je dirais que c'est un dépit amoureux.
13:19 Vous voyez, ça dit, les Ivoiriens aiment tellement leur équipe
13:24 qu'ils ne peuvent pas comprendre qu'ils puissent produire ce jeu-là sur le terrain.
13:29 Au moins, même quand vous êtes battus, vous êtes battus les armes à la main,
13:33 vous-même, vous êtes convaincu de l'effort que vous avez produit,
13:37 mais ce que les éléphants produisaient, ce n'était pas ce qui était attendu par les Ivoiriens.
13:43 - Ce n'était pas attendu par les Ivoiriens.
13:44 Alors, on a parlé d'hospitalité, il y a aussi eu sur le terrain et durant la canne,
13:51 des jeunes, les volontaires et des bénévoles évidemment.
13:55 Alors, comment vous avez justement, est-ce que vous avez eu l'opportunité de les rencontrer,
14:00 de les voir à l'œuvre ?
14:02 10 000, c'était 10 000 et 20 000 l'an ciné.
14:05 - Oui, j'en ai rencontré beaucoup, puisque j'ai été au stade et c'était le premier rideau,
14:12 parfois avant d'arriver sur l'espace de jeu ou bien si vous voulez, dans la tribune.
14:17 Je vais y revenir, mais je voudrais juste ajouter que Clavert a parlé de
14:23 "les Ivoiriens aiment leur équipe".
14:25 Moi, je voudrais qu'il dise "les Ivoiriens aiment la Côte d'Ivoire".
14:28 Ça dit qu'au-delà de l'équipe, il faut que les Ivoiriens aiment la Côte d'Ivoire.
14:31 Et là, il y a des raisons d'espérer, parce qu'il est arrivé un moment donné
14:35 où on avait pensé que la Côte d'Ivoire était fragmentée en morceaux incollables,
14:40 que c'était une fracture, les positions étaient irréconciliables.
14:47 Mais vous voyez qu'aujourd'hui, autour de l'équipe de la Côte d'Ivoire,
14:52 toutes ces barrières sont tombées, toutes ces frontières artificielles se sont écoulées.
14:56 Et nous sommes aujourd'hui dans une convergence de vues et ça, ça doit continuer.
15:00 – Mais le président de la République l'a dit, lorsqu'il a reçu les éléphants,
15:02 "nous sommes d'abord Ivoiriens".
15:04 – Nous sommes Ivoiriens, il faut que nous le soyons.
15:07 Le président de la République l'a dit, il faut que les actes suivent,
15:09 il faut que de part et d'autre, que ce soit, du coup, c'est vrai,
15:13 les luttes politiques sont logiques, sont normales,
15:16 la conquête du pouvoir, oui c'est normal,
15:18 mais il faut que le fondamental soit préservé, c'est-à-dire la Côte d'Ivoire.
15:23 Maintenant, parlons des volontaires.
15:24 – Il est jeune, c'est jeune.
15:25 – Oui, parlons des volontaires, tout ça dénote du civisme qui est en train de s'incruster
15:29 puisque c'est un appel que, disons, les autorités de la Cannes ont lancé
15:34 et les Ivoiriens, de façon volontaire, se sont engagés dans ce bénévolat-là.
15:38 En principe, c'est un bénévolat, c'est du volontariat, en principe.
15:42 C'est vrai, il peut y avoir quelques encouragements
15:44 parce que tout travail a droit à un petit salaire,
15:46 mais c'est un engagement, les Ivoiriens n'ont pas abouti.
15:49 Près de 25 000 jeunes ont été récoltés.
15:52 – 20 000, 10 000, 30 000.
15:53 – Oui, se sont portés eux-mêmes pour se mettre au service de la nation,
15:57 au service de la communauté.
15:59 Ce civisme-là doit être perpétué.
16:00 Donc, nous pensons que leur apport a été décisif,
16:04 mais beaucoup plus que les volontaires, c'est l'ensemble de la communauté nationale
16:08 qui a fait bloc autour de son équipe nationale.
16:10 Mais moi, comme je l'ai dit, il va falloir désormais
16:12 que l'ensemble de la communauté fasse bloc autour de la Côte d'Ivoire.
16:16 La Côte d'Ivoire qui est la mère patrie.
16:17 – La Côte d'Ivoire est la mère patrie.
16:19 Alors, justement, Félix, l'ACAN est terminé depuis le 11.
16:22 Comment, justement, perpétuer ce qui a été vécu pendant un mois ?
16:27 Et vous avez parlé vous-même tout à l'heure des échéances à venir dans un an.
16:32 – Absolument.
16:34 Et c'est là les leçons qu'il faut tirer de ces images fortes
16:37 qu'on a vécues pendant un mois.
16:39 30 bons jours durant lesquels on a vu un groupe soudé
16:42 et toute la Côte d'Ivoire soudée autour de ce groupe.
16:45 Alors, je pense que pour tirer la meilleure leçon qu'il faut,
16:48 qu'il y a à tirer de cette Câne et de le succès au bout de cette Câne,
16:52 c'est la question de la culture du mérite.
16:55 Et la culture du mérite doit transcender tout ce qui est clan,
16:58 camp, régionalisme, ethnocentrisme, tribalisme.
17:03 Et vous voyez cette équipe, pour qu'elle gagne,
17:05 il a fallu qu'il y ait un entraîneur.
17:07 Et cet entraîneur, c'est celui qui choisit les éléments
17:11 et les meilleurs éléments pour les mettre là où il faut.
17:14 C'est ce qu'on appelle d'abord le choix des éléments,
17:17 c'est-à-dire ceux qui ont le mérite, là où il faut,
17:19 c'est-à-dire de façon tactique pour pouvoir atteindre le but.
17:23 Et c'est ce qu'on appelle, je dirais pour moi, la gouvernance inclusive.
17:29 C'est-à-dire, qui est l'entraîneur ?
17:31 L'entraîneur pour moi, c'est le président de la République,
17:34 c'est le gouvernement, c'est le dirigeant.
17:36 C'est-à-dire, un Ivoirien doit être valable selon son mérite
17:41 pour être là où il faut, pour que l'accord d'Ivoire,
17:43 de façon inclusive, aille à son développement.
17:46 Donc le développement inclusif, la gouvernance inclusive,
17:49 c'est ce qui va nous permettre éventuellement
17:51 de pouvoir atteindre les objectifs qu'on se fixe
17:53 et de pouvoir également restaurer un peuple uni,
17:57 solidaire, dans la cohésion.
17:59 Mais quand la gouvernance, peut-être,
18:00 je ne suis pas en train de stigmatiser qui que ce soit,
18:03 quoi que ce soit, quelques régimes que ce soit,
18:05 parce que je préfère ne pas rentrer dans les jeux politiques d'un régime.
18:08 - Et ce n'est pas le but du jeu aujourd'hui.
18:09 - Ce n'est pas le but de l'émission.
18:10 Mais quand la gouvernance vient sur certains terrains
18:13 où peut-être les gens ne sont pas choisis forcément
18:15 par rapport à leur mérite,
18:16 mais seulement par rapport au fait qu'ils appartiennent
18:19 aux partis politiques, à tel groupe ethnique,
18:21 à telle région ou à telle religion,
18:23 je cite tous ces aspects qui créent les clivages sociaux,
18:27 alors on aboutit à ce qu'on appelle cette diffragration sociale
18:31 qui est que les populations n'arrivent pas à créer ce brassage
18:37 qu'on a eu autour des éléphants.
18:39 Donc après ce match, il faudra tirer des leçons
18:42 pour que la Côte d'Ivoire soit la Côte d'Ivoire du mérite.
18:45 Que chaque Ivoirien, par rapport à son mérite,
18:48 puisse apporter ce qu'il peut apporter
18:51 pour la construction, l'édification de la nation.
18:53 C'est à cela que nous appelle l'hymne national
18:55 que nous chantons tous les jours,
18:56 sans réellement porter attention aux mots que nous prononçons.
18:59 - Qui vous dit que ceux qui chantent ne prêtent pas attention ?
19:02 Ben là, tu voudrais les entendre.
19:04 - Parfois dans la pratique,
19:06 quand vous regardez les différentes gouvernances
19:08 auxquelles on assiste,
19:09 parfois dans la pratique,
19:10 la gestion, la gouvernance est différente.
19:13 Elle va aux antipodes des mots
19:16 véhiculés par l'hymne national.
19:18 - Est-ce seulement au niveau de la gestion de la cité ?
19:20 Mais je vais entendre Valentin à ce sujet justement.
19:24 Comment on capitalise sur ce qu'on a vécu,
19:26 sur les valeurs, sur la solidarité,
19:29 sur l'amour de la patrie,
19:31 Bakayoko le disait tout à l'heure.
19:32 Comment on se sublime dans tous les secteurs ?
19:35 Quel élément va être l'élément fédérateur ?
19:38 Je voudrais après entendre aussi un clin clavier.
19:41 - Oui, mais je pense qu'on ne pourrait pas espérer mieux en fait.
19:44 Pendant près d'un mois,
19:47 on est passé par moultes émotions, moultes sentiments.
19:51 Le sport a cette capacité-là d'avoir un pouvoir fédérateur cohésif.
19:57 Et ça, c'est ce qu'on a vécu.
19:58 Je pense que, comme je l'ai dit,
19:59 il y a mille leçons de compétition de cette compétition-là.
20:02 Et pour avoir écouté le discours du président à la présidence, là au Palais,
20:06 je crois que moi, il a dit, dans les jours, les semaines qui viennent,
20:09 il y a des choses qu'il va annoncer.
20:11 - Absolument.
20:11 - Il faut juste espérer que ce soit des informations
20:15 qui iront dans le sens, n'est-ce pas, de la réconciliation.
20:18 - C'est-à-dire, à quoi vous pensez ?
20:20 - On n'est passé par des crises dans ce pays,
20:22 Eliane, vous le savez très bien.
20:23 - Absolument.
20:24 - Il y a encore des personnes qui sont retenues dans les liens de la prison,
20:27 pour des raisons, enfin, pour tout ce qu'on a connu.
20:29 Donc, je pense que ce serait bien pour ce pays aussi que tout ça soit derrière nous
20:34 et qu'on pense à, comment dire, à entamer une autre étape de notre pays.
20:41 Parce que nous sommes, la Côte d'Ivoire, sans être chauvin, nous sommes un grand pays.
20:46 - Nous sommes un grand pays.
20:46 - Et on a les ressources, on a les ressorts pour aller de l'avant.
20:49 Donc, il nous appartient, nous, d'être conscients de cela.
20:52 Et que, comme disait Sainte-Claver, tout à l'heure,
20:56 parce que ce n'est pas juste le président qui doit faire, ce ne sont pas les ministres,
20:58 c'est chaque citoyen, c'est chacun là où il est, tous les jours, sans rechigner.
21:03 On doit bien faire ce qu'on a à faire.
21:05 Et ces actions là, individuelles, qui mises ensemble,
21:09 font que la Côte d'Ivoire va rester un grand peuple.
21:11 Donc voilà, je pense que c'est cela le plus important.
21:13 Les éléphants, ce sera ma chute, nous ont montré un bel exemple d'union,
21:18 de discipline et de travail, comme je le disais.
21:20 Ce sont nos valeurs.
21:21 Donc oui, il faut qu'on capitalise déjà ça et que tous les jours,
21:25 ce ne soit pas un jour sur deux, une fois par semaine,
21:26 mais que tous les jours, on puisse incarner ces valeurs-là.
21:29 Sainte-Claver, est-ce que vous pensez, justement, après tout ce que vous avez dit ici,
21:35 il est possible d'avoir un changement de comportement spécifique ?
21:39 Par exemple, au stade, peut-être l'ensigné Bakayeko, qui a été au stade,
21:42 pourra peut-être ranchérir tout à l'heure.
21:45 On a vu des jeunes aussi, même les supporters, être très minutieux,
21:50 ne pas jeter des mouchoirs, etc. au stade ou les ramasser.
21:54 Est-ce que dans cet ensemble, on peut avoir un changement de comportement ?
21:57 Un Ivoirien nouveau ?
21:58 – Oui, bien sûr, bien sûr.
21:59 Il peut y avoir un changement de comportement.
22:01 Vous savez, les Ivoiriens s'adaptent très vite.
22:04 Quand vous les conduisez à un fait, ils s'adaptent très vite.
22:09 Il y a des entreprises ici, étrangères qui sont ici,
22:12 allez-y voir la façon de fonctionner au sein de ces entreprises-là.
22:16 C'est des Ivoiriens qui y exercent, allez-y voir un peu l'attitude de ces Ivoiriens.
22:20 C'est possible.
22:21 Vous savez, on a des éléments, on a certaines valeurs dans notre histoire,
22:28 nous-mêmes dans notre histoire.
22:29 Je vous donne un exemple.
22:30 À l'époque, au temps de Félix Oufo-Etboany,
22:34 vous pouvez vous retrouver, c'est Nufo à Korogo,
22:36 quand vous avez votre entrée en 6ème, on vous oriente à l'ouest, à Man, chez les Dents.
22:42 Et les tuteurs que vous avez, c'est les familles Dent.
22:45 Vous êtes dans les familles Dent, vous pouvez être à Man, on vous oriente à l'est.
22:48 Vous allez vous retrouver dans les familles à Bronc.
22:51 Et il y a ce brassage-là, il y a cette cohésion qu'il y a.
22:54 Donc quand on voit aujourd'hui les éléphants se comporter de la sorte,
22:59 ils nous amènent à une certaine rétrospection,
23:04 pour puiser en nous-mêmes les valeurs passées qu'on a mises de côté.
23:11 Et c'est le lieu…
23:12 – Vous voulez dire que les valeurs, elles n'existent plus ?
23:14 – Non, elles existent, mais vous savez, elles ont disparu, si vous voulez.
23:20 Elles disparaissent progressivement,
23:22 à cause de l'attitude d'un certain nombre de personnes
23:25 qui peut-être ont un intérêt dans ce qui se fait, vous voyez.
23:31 Et donc, c'est tout le monde qui doit y trouver son compte.
23:36 – Moi j'ai une question que je pose à vous quatre sur ce sujet,
23:39 et je vais m'adresser à l'ancienne évocative.
23:41 Est-ce que, quand on a regardé les éléphants, on a vu les hommes politiques,
23:45 on a vu… et puis les personnes qu'on ne connaissait pas, tout le monde,
23:47 et Félix l'a dit, les gens s'embrassaient après un but, se congratulaient, etc.
23:52 Est-ce qu'à qui revient aujourd'hui de porter ce message,
23:56 et surtout dans les comportements, à qui revient justement la responsabilité
23:59 de cette cohésion, de ce renforcement de la cohésion,
24:03 et de cet amour de son prochain, et de cette humilité, à qui cela revient ?
24:07 – Moi je pense que les responsabilités,
24:10 en tout cas, la clé des répartitions des responsabilités sont partagées.
24:13 C'est vrai que le chef de l'État qui est la tête, qui est la locomotive,
24:19 qui tire le pays, doit peut-être en prendre le leadership.
24:22 Mais quand il tend la main, il faut qu'il y ait d'autres mains pour la saisir.
24:25 Donc je pense que c'est un tout.
24:28 Il faut que, qu'on soit de gauche, de droite, devant ou derrière,
24:35 il faut qu'on accepte qu'il y a un seuil qu'on ne peut pas franchir.
24:39 C'est-à-dire que moi je sais que dans un certain intervalle de temps,
24:43 nous avons marché sur des questions de morale.
24:49 Je pense que ça, il faut qu'on revienne.
24:51 Sainte-Clavelle l'a dit, il y a des fondamentaux sur lesquels il faut qu'on revienne.
24:54 Des valeurs fondamentales pour ce pays, les valeurs de solidarité, de cohésion,
24:59 de vivre ensemble, du sentiment d'appartenir à la même nation.
25:03 C'est-à-dire qu'il faut créer une nouvelle nation.
25:06 Et moi je pense qu'aujourd'hui, les dés sont jetés.
25:10 Il va être très difficile aujourd'hui de faire "marche arrière".
25:15 Et ça, c'est ce que je peux souhaiter aux populations ivoiriennes.
25:20 Mais je pense que les acteurs politiques sont dans de meilleures dispositions d'esprit.
25:24 Le chef de l'État l'a dit, je vais prendre des mesures dans les semaines à venir.
25:29 On ne connaît pas d'abord le contenu exact.
25:32 Le seul à la boussole, il est le dépositaire de ses décisions.
25:36 Mais on peut présumer qu'il prendra des mesures fortes
25:41 allant dans le sens d'un renforcement de la cohésion sociale et de la solidarité nationale.
25:47 Mais quand on a fini de dire cela, ceux à qui cela va être adressé, ceux qui vont en bénéficier,
25:53 il faut que ceux-là admettent que c'est un acte fort
25:56 et qu'ils fassent preuve de contrition ou qu'ils fassent l'impassus et une rémunécence
26:03 pour regarder dans le même cadre parce que, Valentin l'a dit,
26:06 il nous faut regarder dans la même direction, la direction de la Côte d'Ivoire.
26:09 – Félix, je vous vois, vous avez des questions parce que…
26:13 – Oui, je vous vois.
26:14 – Vous avez envie de répliquer ?
26:15 – C'est vrai que la responsabilité est partagée,
26:18 mais je crois que celui qui a acquis un comble à primer la responsabilité,
26:22 c'est celui qui est au pouvoir.
26:24 Parce que celui qui imprime le rythme, c'est celui qui est au pouvoir.
26:27 Alors l'État a toujours été fort, l'État est toujours fort.
26:30 Et vous allez voir que ces Ivoiriens qui ont jubilé partout,
26:33 ont transcendé les partis politiques, ont montré aux hommes politiques
26:37 qu'au-delà de la vie politique, on est un peuple et le peuple est toujours au-dessus.
26:41 Alors quand celui qui imprime, à Jalette et Aude, dit le rythme, continue d'imprimer,
26:46 c'est le président de l'Arbît qui a voulu cette canne,
26:48 qui a voulu cette canne avec toutes ces émotions qu'on a vécues,
26:53 c'est lui qui a imprimé cela.
26:54 Mais donc attendons...
26:56 Si on veut confiter cela, cela veut dire qu'on peut toujours continuer dans ce sens.
27:00 Continuer dans ce sens veut dire qu'il faut mettre en place
27:04 toutes ces images qu'on a aujourd'hui dans les archives de l'ARTI
27:07 et de nos médias publics.
27:08 Ce sont des images qui ne doivent pas disparaître,
27:10 qui doivent servir à rappeler chaque fois ce que nous avons vécu pendant ces moments importants
27:16 et que les Ivoiriens continuent d'entretenir cette cohésion,
27:19 ce brassage, cet amour de la patrie qu'on a nourri autour de notre équipe nationale.
27:25 Il ne faudrait pas que ce soit l'équipe nationale,
27:27 ça c'est l'équipe nationale du football,
27:29 mais la vraie équipe nationale, c'est l'équipe nationale
27:31 qui permet à toute la corde d'oie d'avancer dans tous les compartiments possibles.
27:36 Là on parle de football.
27:37 - Félix, tu as parlé de la nécessité pour le chef de l'État
27:41 de prendre le leadership de cette réconciliation.
27:43 Mais je veux dire, l'appel ne se fait pas...
27:46 On ne fait pas l'appel seul, l'appel se fait au moins en deux.
27:49 La gouvernance d'État s'accommode de la gouvernance politique.
27:53 C'est-à-dire la gouvernance politique oriente la gouvernance d'État.
27:56 C'est-à-dire celui qui imprime la dynamique politique,
27:59 c'est celui qui est à la gouvernance d'État.
28:01 Et cette dynamique politique,
28:03 quand bien même peut-être ceux qui sont en face ne suivraient pas,
28:06 il y a un peuple.
28:07 Et le peuple suivra celui qui imprime la bonne dynamique.
28:10 C'est ce que je veux faire comprendre.
28:11 - Félix, je vais juste écouter Valentin sur cette question
28:14 et après je vais vous poser une question concernant la précance
28:18 au niveau des infrastructures qui ont été...
28:20 qui sont magnifiques et les cité-cans.
28:23 Qu'est-ce qu'on peut en faire ?
28:24 Oui, Valentin, et puis après je pense que vous vouliez rebondir là-dessus.
28:27 - Alors, Félix disait tout à l'heure,
28:30 je peux l'entendre, que voilà, nous sommes un régime présidentialiste même.
28:34 - Ce n'est pas textuellement ce qu'il a dit.
28:36 - Non, non, je veux dire, l'important du président...
28:38 Non, non, l'important du président n'est pas à discuter.
28:41 Mais malheureusement, ce n'est pas le président de tout faire.
28:44 On a, par exemple, que je veux dire, le président Matara, on connaît ses qualités.
28:47 Quand on dit qu'il va faire un événement qui commence à 10h,
28:50 10h du jour, ça va commencer, il est ponctuel.
28:52 Malheureusement, on a beaucoup de nos ministres qui ne respectent pas cet exemple-là.
28:55 - Excusez-moi, Valentin, là, je pense qu'on n'est pas sur ce plateau pour stigmatiser
29:00 parce que là... je vais reformuler ma question.
29:03 - Oui, c'est de la balance.
29:04 - Non, je vais reformuler ma question.
29:05 La question était celle-ci.
29:07 Comment peut-on justement capitaliser sur tout ce qui s'est passé ?
29:10 Pour moi, c'est l'ivoirien dans son ancienne...
29:13 l'entièreté de la Côte d'Ivoire.
29:16 - C'est ce que j'allais dire.
29:16 - Président, ministre, gouverneur, etc.
29:18 Tous les Ivoiriens doivent pouvoir s'adapter et copier vraiment les éléphants.
29:23 - Mais, c'est exactement...
29:23 - C'est ça ma question.
29:24 - Non, non, je mets juste ça pour dire qu'il ne faut pas non plus qu'on attende tout du président.
29:26 - Oui, c'est ça ma question.
29:27 - Alors, après, non, ça n'est pas non plus de stigmatiser,
29:28 mais en même temps, les faits sont parfois têtus, les commentaires sont libres.
29:32 C'est à chaque Ivoirien.
29:33 C'est à chaque Ivoirien dit, avec qui on l'a dit.
29:35 Dans l'Union nationale, c'est écrit "fiers attisants de ta grandeur".
29:38 - Et ça s'adresse à qui ?
29:38 - Ben, à tous les Ivoiriens.
29:40 - Voilà.
29:40 - Donc, c'est à chacun de faire ce travail-là, de faire les choses de la meilleure façon qui soit
29:45 pour que le pays aille de l'avant.
29:47 C'est ce qui est important.
29:48 - La Séné, vous voulez ajouter quelque chose ?
29:50 - Non, je voudrais juste ajouter, comme je l'ai dit, que c'est un travail d'ensemble.
29:55 Et je souhaite que le chef d'État emprunte le leadership,
29:59 mais il ne peut pas être le seul personnage dans le train.
30:04 - Tout à fait.
30:05 - Il faut que ce soit la main tendue soit saisie par l'ensemble des Ivoiriens
30:10 et que tout le monde accepte d'aller et qu'au-delà des luttes politiques,
30:14 il faut qu'on préserve la côte d'Ivoire.
30:16 Tout à l'heure, juste digresser un peu.
30:19 - On ne va pas digresser une autre heure.
30:21 Le Sénégal nous attend.
30:22 - On ne va pas digresser, mais vous savez, la gouvernance aussi, c'est pas grave.
30:30 Ça dit que quand un parti vient au pouvoir, il a sa doctrine, il a sa vision, il doit l'implémenter.
30:38 Donc ça, ça ne peut pas être un fourre-tout.
30:40 Ça ne peut pas être un fourre-tout, on l'a dit, pour des raisons ethniques, tribales, des idées communautaires.
30:46 - On a dépassé ça.
30:47 - On a dépassé ça.
30:47 Il faut que le parti qui vient au pouvoir puisse gouverner selon sa vision.
30:52 On ne doit pas n'importe qui pour le mettre là, qui ne partage pas la même vision,
30:56 au motif qu'on doit rester soudé.
30:57 Non, il y a une vision qu'un parti doit avoir et ça doit être suivi sans que cela ne puisse provoquer des casses.
31:03 - Dans l'intérêt de la gouvernance.
31:05 - D'accord.
31:05 C'est un autre débat.
31:07 Nous allons atterrir à Dakar.
31:10 Là-bas aussi, c'est quelque chose qui est suivi.
31:13 Je pense qu'en dépit de la canne, vous avez suivi.
31:15 Alors nous retrouvons Davis Oyo pour son analyse et nous revenons sur ce plateau.
31:21 Davis, c'est à vous.
31:23 Retournement de situation au Sénégal.
31:26 Le Conseil constitutionnel a invalidé le report de la présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024.
31:33 La décision de l'institution rendue le 15 février dernier constitue un désaveu pour le pouvoir sénégalais.
31:40 C'est grâce à la loi adoptée le 5 février dernier par l'Assemblée nationale que le pouvoir avait décidé de repousser le 10 mois,
31:47 la date de la présidentielle et le maintien de Macky Sall à son poste, au-delà de son mandat.
31:53 Pour le président sortant, les conditions d'une élection libre, transparente et inclusive ne seraient pas réunies pour faire triompher la démocratie, d'où le report de la présidentielle.
32:04 L'argent de main avait provoqué une levée de boucliers de la part de l'opposition et de la société civile.
32:10 Elles ont crié au coup d'État constitutionnel avec des manifestations ayant provoqué trois morts et des dizaines de blessés.
32:18 Des partenaires importants du Sénégal, inquiets du risque de violence, ont appelé le gouvernement à tenir l'élection le plus vite possible.
32:27 Pour l'heure, la décision du Conseil constitutionnel, salue par l'opposition et la société civile, plonge le Sénégal dans l'incertitude,
32:35 même si, dans un communiqué, le président Macky Sall s'engage à organiser les élections dans les meilleurs délais.
32:43 – Merci Davy Soyo, alors Saint-Claver-Roula, vous avez suivi, je pense, l'actualité en dépit de Hakan,
32:49 le président Macky Sall s'engage à organiser les élections dans les meilleurs délais.
32:55 Qu'est-ce qu'il faut attendre justement ?
32:58 – Qu'il organise les élections dans les meilleurs délais en fonction de la date de son départ du pouvoir parce que…
33:05 – C'est le 2 avril normalement.
33:06 – C'est le 2 avril, mais le Conseil constitutionnel a dit qu'il ne fallait pas passer outre cette date
33:13 parce que quand il passe outre cette date, il y a déjà une crise institutionnelle qui se présente.
33:18 Mais tout le monde s'attend maintenant qu'il organise les élections en masse
33:24 et que le 2 avril, il parte tranquillement du pouvoir.
33:31 Mais en fait, vous savez, ce qui se passe aujourd'hui au Sénégal est symptomatique des situations
33:38 que nous voyons un peu dans quelques pays africains.
33:42 Ça dit des présidents, quand leur mandat arrive à terme, ils essayent de manoeuvrer, faire des mic-mac.
33:51 Vous voyez, le parti de Macky Sall restait longtemps sans…
33:57 Lui-même d'abord, il a crispé l'opinion publique sénégalaise
34:00 sans dire exactement s'il partait ou s'il ne partait pas.
34:04 – Il a dit qu'il partait.
34:04 – Il a dit qu'il partait.
34:06 Deuxièmement, quand il ne dit pas, son parti ne choisit pas un candidat
34:10 qui va faire l'unanimité en son sein.
34:13 – Est-ce que c'est la cuisine interne ?
34:14 – Oui, c'est leur cuisine interne.
34:16 Du coup, le problème qui se pose dans son parti politique
34:20 rejaillit sur la société sénégalaise entière.
34:23 Parce qu'aujourd'hui, est-ce qu'à l'heure où nous sommes,
34:28 le candidat de son parti est sûr de gagner à 100% cette élection ?
34:35 – C'est un clavier, je n'ai pas de boule de clé.
34:36 – Oui, mais c'est le débat qui se pose,
34:39 c'est le débat que les opposants soulèvent en ce moment au Sénégal.
34:43 Donc vraiment, essayer d'allonger sa durée au pouvoir à un an après,
34:52 c'est vraiment compliqué tout ça.
34:54 Il faut qu'ils suivent les recommandations du Conseil constitutionnel
35:00 pour ne pas passer outre le délai.
35:05 Il s'est engagé à le faire, dans ce nez.
35:08 – C'est vrai que la situation au Sénégal est très corrosive,
35:12 ça on le sent, mais je pense que les questions que ce clavier soulève,
35:18 moi je pense que ça c'est des questions andogènes.
35:20 Parce qu'il faut dire que c'est une coalition qui est au pouvoir.
35:24 C'est l'APA qui est le parti de Macky Sall,
35:28 mais c'est une coalition Bénéboque-Yaka qui est au pouvoir.
35:30 Donc on ne peut pas choisir ce candidat
35:32 comme si on était dans un parti unique,
35:35 quand j'ai aimé, il faut faire converger différentes factions,
35:40 on va dire, de la coalition au pouvoir.
35:42 Donc forcément ça crée des problèmes, mais cela ne déshonore pas Macky Sall,
35:46 des dérives un peu totalitaires qu'on a senties.
35:50 – Il y a eu des violences, c'est ça ?
35:51 – Des morts, trois morts finalement.
35:54 Donc on ne peut pas, aujourd'hui moi je pense qu'on est dans le factuel.
35:58 Ça dit, c'est un fait.
36:00 Macky Sall a fait toutes ses manœuvres de loisirs
36:03 pour pouvoir peut-être se maintenir,
36:05 ou il a des raisons qui lui sont objectives,
36:07 mais le fait est là aujourd'hui que nous sommes dans l'urgence.
36:12 Donc je pense qu'aujourd'hui la place politique sénégalaise
36:15 ne peut pas faire l'économie d'un dialogue politique,
36:17 parce que techniquement aujourd'hui,
36:20 il serait difficile à mon avis de pouvoir organiser une élection.
36:24 – Mais l'ensigner, après je voudrais entendre Félix sur ce sujet.
36:28 On vous dit, on ne peut pas organiser,
36:30 enfin le Sénégal ne pourrait pas organiser des élections
36:34 en respectant le calendrier.
36:35 Mais justement, il y a des dates,
36:38 et c'est le pays comme le Sénégal est connu pour sa démocratie.
36:42 Elle a été de tout temps donc rappelée et célébrée.
36:47 Le 2 avril, normalement, le mandat de Macky Sall prend fin.
36:53 La Constitution dit que c'est le président de l'Assemblée nationale
36:56 qui devrait assurer l'intérim.
36:57 Le cas échéant, il aurait 90 jours pour organiser des élections.
37:01 Est-ce que le Sénégal ne va pas respecter cela ?
37:04 – Oui, mais il y a l'article 56 aussi de la Constitution sénégalaise
37:07 qui dit également que le président en exercice ne quitte le pouvoir
37:11 lorsque son successeur entre dans le palais.
37:13 Donc ça ce sont des tournées qui peuvent être abrasives,
37:18 mais je pense qu'aujourd'hui, manifestement,
37:21 le Sénégal est dans une crise politique.
37:23 Et cette crise politique-là,
37:25 il va falloir que la classe politique se réunisse
37:28 pour trouver une situation ad hoc, je veux dire, une situation transitoire,
37:32 un accord, un accord peut éclipser la Constitution,
37:36 ce n'est pas l'idéal, mais un accord politique,
37:39 on l'a vu ici en 2007 avec l'accord politique de Ouaga
37:42 qui a mis entre parenthèses la Constitution de Côte d'Ivoire.
37:44 On a vu également l'accord d'Alger et de Medici.
37:46 – Mais les pays ne sont pas les mêmes, ce n'est pas la même chose.
37:47 – L'accord de Medici a été mis entre parenthèses la Constitution malienne.
37:50 Donc je pense qu'aujourd'hui,
37:52 nous sommes dans une sorte d'impasse politique qu'il va falloir juguler.
37:56 Il faut nécessairement un accord politique dans la classe politique sénégalaise.
38:00 – Accord politique dit l'Anthony, Félix, quel est votre avis ?
38:02 – Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec ce que l'Anthony est en train de dire,
38:06 notamment cette question du dialogue national.
38:09 On ne peut pas déjà prévoir le terme de ce dialogue national,
38:14 quand je dis le terme, je veux dire les échéances,
38:17 la durée de ce dialogue national.
38:18 On peut commencer tout à l'heure ce dialogue national,
38:20 si on ouvre cette boîte de pendants, ce sera, Monsieur,
38:23 tout le monde qui va vouloir participer à ce dialogue national,
38:25 la société civile, les partis politiques.
38:27 On sera parti pour, on sera parti, je veux terminer, la semaine dernière,
38:31 on sera parti pour une durée encore indéterminée.
38:33 Alors, on va encore jouer sur cette disposition de l'article 56
38:37 qui dit que le président de l'Armée n'a quitté le pouvoir que lorsque l'Horace s'est dédié,
38:41 alors que nous étions à quelques jours de l'organisation,
38:45 du lancement de la campagne présidentielle.
38:47 Tout le dispositif pour aller aux élections était prêt.
38:51 Voyez-vous, il y a eu...
38:53 Ce sont les modalités de l'organisation des élections,
38:55 ce n'est pas le dialogue national qui va être organisé.
38:57 Ce ne sont pas les conditions, les modalités de l'organisation.
39:01 Vous le laissez, s'il vous plaît.
39:03 Aujourd'hui, on a eu le cas Sonko qui est quelque part en prison,
39:07 on a eu le cas Karim Ouad qui s'est fait éliminer
39:14 sans avoir déposé à temps sa renonciation à la socialité française.
39:19 Il s'est fait prendre à sa propre tituitude.
39:21 Aujourd'hui, quel dialogue faut-il ?
39:23 On a 20 candidats, c'est-à-dire il y a 20 Sénégalais
39:25 dont la liste a été validée par le Conseil constitutionnel par les élections,
39:29 lesquelles élections devraient avoir lieu ce 25 février.
39:32 Et à quelques jours de la même semaine où la campagne devait commencer,
39:36 il y a eu tout ce auquel on a assisté jusqu'à maintenant.
39:40 Je crois que ce dialogue, ce sera encore un prétexte pour faire durer encore les choses au Sénégal.
39:47 Alors, vous avez suivi le discours de sortie, la déclaration des deux présidents Diouf et Ouad.
39:52 Vous avez vu que la première déclaration de Diouf et Ouad disait qu'il faut qu'on rentre dans le dialogue
39:57 pour qu'on aille aux élections le 15 décembre.
39:59 Et le lendemain, Diouf s'est vu prendre au piège parce que Ouad a intérêt à ce qu'on aille jusqu'au 15 décembre
40:04 pour qu'éventuellement, en ouvrant ce dialogue, son fils puisse revenir.
40:07 Et Diouf qui revient pour dire "J'ai été celui qui a créé le Conseil constitutionnel en 1992
40:12 et je tiens à ce qu'au Sénégal, la décision du Conseil constitutionnel soit respectée".
40:17 C'est ce Conseil qui définit le calendrier des élections et il faudra que les choses soient respectées.
40:22 Alors, à défaut de respecter le 25, je crois que le 2 avril,
40:26 c'est la date à laquelle le président doit quitter le palais, c'est prévu dans la pratique sénégalaise.
40:32 Ce 2 avril, d'ici un mois, il y a les moyens d'organiser ces élections
40:36 pour qu'un président rentre et que celui qui est là sorte.
40:39 Valentin, alors quel est votre avis ? Après, je voudrais entendre Sainte-Claire justement.
40:42 Deux choses. La première, j'observe que dans nos pays francophones, la démocratie...
40:51 Vous parlez de tous les pays francophones ?
40:53 Oui, mais je vais revenir sur le Sénégal.
40:55 On parle du Sénégal.
40:56 ... est mise à mal. Non, non, parce que je veux dire, on a un pouvoir qui est là,
41:00 qui va parfois instrumentaliser la justice, qui va embrigader les opposants.
41:04 C'est un peu le truc classique.
41:06 À la différence qu'au Sénégal, il y a des institutions qui sont fortes.
41:09 La décision du Conseil constitutionnel, j'ai envie de dire, vive la démocratie.
41:12 Si en 2009, je crois, le président Obama a eu un message en visite qui disait que
41:16 l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, mais on a besoin d'institutions fortes.
41:20 Et ce que vient de faire le Conseil constitutionnel,
41:22 il faut être au Sénégal peut-être pour voir ça.
41:24 C'est inhabituel dans nos pays.
41:26 Et donc, le président Macky Sall, c'est quand même dommage.
41:29 Parce qu'en 2012, c'est lui, dans la même situation, qui disait qu'il n'y a aucun président,
41:35 quel que soit son pouvoir, ne peut déplacer la dernière élection présidentielle,
41:39 qu'elle s'est passée depuis 12 ans, pour que lui, il s'accorde ce droit-là.
41:43 Donc, ça pose question.
41:44 – Ça pose question.
41:45 – Voilà, il faut juste que...
41:47 C'est bien de dire que la démocratie n'est pas faite pour nous.
41:49 Non, non, non, la démocratie telle que ça a été inventée par les Grecs, c'est bon pour nous.
41:53 Il faut juste en respecter les règles.
41:55 Et c'est là le problème dans nos pays.
41:56 – Il faut respecter les règles, sans claver ou là ?
41:58 – Ben oui, il faut tout simplement respecter les règles
42:00 parce que le Conseil constitutionnel a planté le décor.
42:04 Et quand on évoque l'article 56 ici,
42:06 je ne pense pas qu'il faut créer une crise politique
42:09 et puis rester dans cette crise-là, attendre que les choses s'allongent et puis bon, voilà, non.
42:14 L'article 56, c'est respecter les délais prévus
42:18 et que une fois les élections organisées, le président, il part et il passe la main
42:24 à celui qui va le suivre, voilà.
42:25 C'est ce que ça veut dire pour ça.
42:26 – Dans une échange déterminé.
42:27 – Dans une échange déterminé, c'est tout.
42:30 Il ne faut pas créer vraiment une crise, une polémique inutile
42:34 et puis bon, on reste dans cette polémique, on patauge, on navigue à vue, non.
42:38 – Alors, face à cette situation de blocage, on va dire,
42:42 c'est vrai que le président Macky Sall a dit qu'il va organiser les élections dans les meilleurs délais,
42:47 il n'y a pas de date.
42:48 Le 2 avril, les opposants, Khalifa Sall a dit ceci,
42:52 il doit partir le 2 avril.
42:54 Donc, quelles sont aujourd'hui les marges de manœuvre du président Macky Sall en réalité ?
43:00 – Moi, je pense que Macky Sall, il devrait avoir un consensus national.
43:07 – Autour de ?
43:08 – Autour d'une date, qui peut-être sera hors constitutionnel, mais il faut un consensus.
43:14 Parce que vous voyez, le conseil constitutionnel lui-même n'a pas fixé de date.
43:18 Quand vous prenez l'arrêt de la cour constitutionnelle, il ne fixe pas de date.
43:26 – C'est dans les prérogatives du conseil.
43:27 – Oui, il offre cette prérogative, il laisse cette prérogative au président de la République.
43:33 – Il a juste à respecter.
43:34 – Mais aujourd'hui, le problème est quoi ?
43:36 Moi, je ne suis pas en train de dire que Macky Sall est dans ses droits,
43:39 mais je dis qu'il y a un fait qui est là, c'est factuel, c'est là.
43:42 Ça veut dire qu'on soit, pour Macky, qu'on ne soit pas pour lui
43:45 ou bien qu'on ait une autre idée de la situation.
43:48 Le fait est là, c'est qu'aujourd'hui, les délais sont très limites.
43:51 – Est-ce que ce n'est pas possible ?
43:53 – Les opérations de déploiement du matériel électoral par exemple,
43:56 l'organisation du personnel électoral lui-même, tout ça met du temps.
44:02 Aujourd'hui, la période de la campagne électorale, c'est deux semaines.
44:06 – Est-ce que ce n'est pas possible de la réduire ?
44:08 – Mais si vous la réduisez, ça veut dire que vous êtes maintenant
44:11 en conflit avec la constitution d'une certaine manière.
44:15 Si on dit que la constitution prévoit deux semaines,
44:17 le code électoral prévoit deux semaines de campagne électorale,
44:20 aujourd'hui, si vous le comprimez en une semaine,
44:23 vous voyez bien que vous êtes en guerre contre le code électoral.
44:27 Donc je pense que dans la situation actuelle, comme je l'ai dit,
44:30 il faut forcément un consensus.
44:32 On ne peut pas faire preuve de rigidité et le juridisme ne peut pas prospérer ici
44:37 parce qu'en fin de compte, c'est l'avenir du Sénégal qui se joue,
44:40 qui est plus important que les hommes, y compris Macky Sall.
44:43 – L'avenir du Sénégal se joue, je vais prendre juste rapidement Valentin
44:47 et je vous écoute Félix.
44:49 – Oui, non, non, juste faire observer que le Conseil constitutionnel est à dessein,
44:55 faire observer justement l'intangibilité de la durée du mandat présidentiel.
45:01 Donc après, il appartient au Sénégalais, on a créé des problèmes inutilement.
45:07 Voilà, les décisions du Conseil constitutionnel ne sont pas suivites de recours.
45:11 Ce n'est pas nouveau qu'en Afrique, il y ait des candidats qui soient récalés,
45:13 la vie continue.
45:15 On n'a rien compris dans la situation du Sénégal.
45:16 Il appartient au président Macky Sall, qui sait, on n'est pas dans sa tête
45:20 pour savoir ce qui l'a motivé, de s'arranger pour que le délai soit respecté.
45:28 Il appartient de rattraper.
45:30 – C'est ce qui va être, parce que le président Macky Sall a fait produire
45:36 une déclaration par la présidence le 15 pour reconnaître qu'il va appliquer
45:40 ce qui a été dit, il a un appris acte et qu'il va l'appliquer.
45:43 – Mais il va l'appliquer dans les meilleurs délais.
45:45 – Bien sûr, dans les meilleurs délais.
45:46 Meilleur délai veut dire qu'il ne dépassera pas les délais prévus par la Constitution.
45:51 Et je précise que cela est possible parce que nous sommes le 18 février aujourd'hui.
45:56 Les meilleurs délais ça court jusqu'au 2 avril.
46:00 Je précise que la crise à laquelle nous sommes en train d'assister aujourd'hui
46:05 relève du report de la présidentielle qui est intervenue à 3 jours.
46:11 À 3 jours de la campagne présidentielle.
46:14 C'est-à-dire à 3 jours du dimanche passé.
46:17 Cela veut dire qu'on a encore un mois et on a presque 45 jours encore.
46:22 Pendant 45 jours tout est possible.
46:24 Si on était à deux doigts de commencer la campagne présidentielle,
46:26 ça veut dire qu'on pouvait déployer le matériel électoral,
46:29 ça veut dire qu'il n'y a pas de problème.
46:31 Et le président Macky Sall, j'en suis convaincu, a une bonne main de manœuvre.
46:34 Encore 45 jours, une quarantaine de jours pour pouvoir rattraper les dates
46:38 et sortir du Parlement le 2 pour passer le pouvoir de façon pacifique et tranquille,
46:41 préserver la belle démocratie sénégalaise qui est le modèle en Afrique de l'Ouest.
46:46 – Sengla Gagoula, qu'est-ce que vous en pensez ?
46:48 – Moi, quand j'ai vu cette sortie de Macky Sall créant une crise,
46:53 je me dis mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête ?
46:55 Parce que lui qui voit ce qui se passe autour de la CDA aujourd'hui
47:00 avec le Niger, le Mali, le Burkina,
47:02 qu'est-ce qui lui est passé par la tête pour poser ce tâte
47:05 qui va susciter une levée de boucliers encore ?
47:07 – Et d'ailleurs, il y a sur la CDA ou l'Union africaine,
47:11 les partenaires stratégiques du Sénégal se sont montés au crâne.
47:15 – Absolument, absolument, Macky Sall ne devait pas agir de la sorte.
47:19 Parce que c'est pas lui, pas lui, pas lui Macky Sall.
47:22 Parce qu'il est à la tête d'un pays qui est cité en exemple,
47:24 Félix Gouni l'a dit tout à l'heure,
47:26 au moment où le Mali, le Burkina, le Niger sont la risée des pays
47:36 qui se disent meilleurs élèves de la CDA ou tout ça,
47:40 auquel Macky Sall appartient, le Sénégal appartient,
47:44 il vient là créer une crise inutile.
47:49 – Alors comment justement, je vais vous reposer la question
47:52 parce que c'est la question justement que tout le monde se pose,
47:56 qu'advient-il demain ?
47:58 Hier, il y a eu une marche autorisée cette fois-ci,
48:02 donc il y a eu des manifestants qui ont demandé l'autorisation,
48:05 donc ont demandé le respect de la date
48:08 et ils ont marché contre le report, ça a été autorisé,
48:11 des prisonniers sont sortis, ont été libérés,
48:13 c'est aussi, je pense, de l'apaisement.
48:16 – 300 personnes ont été libérées.
48:17 – Mais justement, quand on fait ça,
48:18 quel va être le prochain acte en réalité ?
48:21 – Eliane, je pense que, alors on ne va pas faire le fétichisme des dates,
48:26 la constitution dit qu'au plus tard le 2 avril,
48:28 le président Macky Sall doit avoir fini,
48:30 mais je pense que dans l'absolu,
48:32 il ne s'agit plus de faire l'élection présidentielle le 15 avril 2024,
48:38 comme il a souhaité.
48:39 Si je lui ai dit, il faut prendre une semaine, deux semaines en plus,
48:42 je pense que les Sénégalais sont assez intelligents et forts
48:44 pour s'accorder sur un minimum, pour sauver la nation sénégalaise,
48:47 je pense que ça, ils peuvent trouver un consensus.
48:50 – Oui, ils peuvent trouver un consensus.
48:51 Alors, je vais faire un tour de table, il nous reste 5 minutes sur le Sénégal,
48:55 vraiment votre regard pour que le Sénégal sorte de cette situation.
49:00 – Moi, je pense que les Sénégalais,
49:02 au regard de la maturité démocratique de la classe politique,
49:05 ont aujourd'hui les ressorts suffisants pour sortir de cette crise.
49:09 Vous savez, déjà, le simple fait pour Macky Sall,
49:12 de prendre acte de la décision du Conseil constitutionnel
49:15 est une sorte d'avancée, parce que je prends un pays comme la Centrafrique,
49:19 où le Conseil constitutionnel avait donné une décision
49:21 sur laquelle le président Ouadihara a marché.
49:24 Donc, je veux dire, c'est quand même le Sénégal,
49:27 le Sénégal qui a une sorte de vitrine, peut-être avec le Bénin,
49:30 une sorte de vitrine démocratique.
49:31 Et puis, le Sénégal, ce n'est pas n'importe quel pays,
49:34 ils ont une société civile forte,
49:36 ils ont une conscience politique très avancée,
49:39 et je pense qu'ils pourront trouver leurs ressorts.
49:41 Parce que même le médiateur Atteppa Goudiabi,
49:44 qui a été désigné par le président Macky Sall,
49:47 a montré que Ousmane Sonko avait de meilleures dispositions
49:51 pour aller vers un processus.
49:52 Il ne fait pas de sa présence sur la ligne de départ une obsession.
49:57 Aujourd'hui, il faut que la classe politique sénégalaise comprenne
50:00 que ceux qui en veulent à la CEDEAO sont aux alentours
50:05 et qui sont à faire casser la dix qui reste au niveau de la CEDEAO.
50:09 – Félix, rapidement, il est sinclair.
50:11 – Bakayoko l'a dit, il y a des négociations souterraines déjà
50:14 entre Macky Sall et Sonko.
50:17 Tout ceci montre qu'il est dans la disposition
50:18 pour que le Sénégal éventuellement n'explose pas.
50:21 Et je pourrais dire en deux mots,
50:23 Macky Sall ne se paiera pas le luxe de casser cette démocratie sénégalaise
50:27 qui est l'exemple en Afrique.
50:29 – Merci Félix.
50:30 – Moi je me rejouis de la décision du Conseil constitutionnel
50:35 qui a cassé la loi votée à l'Assemblée nationale
50:42 et que les élections ne se dérouleront pas le 15 décembre
50:46 comme le veut Macky Sall pour rallonger son mandat d'un an.
50:49 Et je pense qu'aujourd'hui, même si la date n'est pas tenable
50:53 comme l'ont dit certains ici, c'est la classe politique
50:58 et la société civile au Sénégal qui va s'asseoir
51:02 pour décider d'une date ensemble et qui ne soit pas la date de Macky Sall
51:06 et pour aller aux élections.
51:08 C'est vraiment important ce qu'il faut faire
51:10 pour montrer l'engagement des Sénégalais à sauver leur pays tout un chacun.
51:14 – D'où le dialogue politique.
51:16 – Oui d'où le dialogue politique mais ça sera vraiment
51:20 quelque chose de consensuel parce qu'il y a une crise qui est née
51:23 et il faut… bref consensuel et qu'il y a une crise qui est née
51:27 et qu'il faut sauver le Sénégal.
51:29 – Il faut sauver le Sénégal, ce sera sur ces mots de Seng Taver Oulak
51:34 que je remercie.
51:35 Merci Félix Bonny, merci Valentin Zahoui, merci Nancinem Bakayeko.
51:39 Mesdames et Messieurs, nous sommes donc au terme du Club de la presse.
51:42 Une semaine jour pour jour après le succès des éléphants
51:45 et nous sommes tous très fiers.
51:47 Merci de nous avoir suivis, restez sur RTI 1 pour le jour là
51:51 dans quelques instants qui sera présenté par Fatou Fofana.
51:54 Excellente soirée chez vous.
51:56 [Rugissement]