• il y a 10 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce jeudi, c’est Miou-Miou, comédienne, pour le téléfilm "Flashs" qui sera diffusé sur France 2 le vendredi 16 février à 21h10 et pour son rôle dans le film "Je verrai toujours vos visages" dans lequel elle est nommée pour les Césars dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 Mais on est toujours avec Miu Miu qui sera sur France 2 demain soir dans le téléfilm Flash
00:05 et alors j'ai moi-même encore quelques flashs sonores à partager avec vous.
00:09 On a parlé tout à l'heure de votre période café-théâtre
00:13 et alors ça marche pas mal pour vous du coup le cinéma commence à s'intéresser à vous avec ça par exemple.
00:19 Vous incarnez la fille de Louis de Funès dans Ravie Jacob.
00:26 Quel souvenir vous gardez de ce tournage et de Louis de Funès en particulier ?
00:30 Bah moi j'ai pas tellement vu Louis de Funès en fait.
00:33 Il m'a dit un homme très gentil et tout, oui très très gentil.
00:36 Je me rappelle que je devais dire une phrase "mon voile, rendez-moi mon voile"
00:42 Ah oui c'est vrai.
00:43 Donc j'ai répété ça bien sûr beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup
00:46 et puis Gérard Houry en fait il regarde pas avant au moins la 20e prise quoi.
00:50 Après il fait beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de prises
00:53 et c'est pour ça aussi que j'avais des amis, enfin j'avais des copains
00:57 qui devaient jouer ou faire de la figuration.
00:59 J'ai dit "faites-vous payer à la journée parce que ça dépasse énormément".
01:02 Très bon plan, très bon plan.
01:05 Et moi comme j'étais mariée, je jouais une mariée
01:09 et on était sur l'hôpital Les Invalides, je sais pas quoi, je crois.
01:14 Et il y avait des blessés, on me faisait visiter les gens des blessés
01:16 on me disait "un bisou de la mariée, un baiser de la mariée"
01:19 et je l'ai dit "ah c'est..."
01:21 Très agréable.
01:22 Non mais c'était bien.
01:25 Et alors le film qui fait vraiment de vous une star, c'est bien sûr "Les Valseuses".
01:29 J'aimerais bien savoir où on va, comme ça.
01:32 Simple curiosité.
01:34 Mais il t'a dit qu'il en savait rien, que tu l'emmerdais alors...
01:37 T'en fais pas de soucis vieux, dans la vie tout s'arrange.
01:40 T'as jamais de vraies raisons de se bider.
01:42 Ils peuvent pas nous faire un trou au cul, on en a déjà un.
01:45 "Les Valseuses" de Bertrand Billet, sorti en 1974, donc il y a 50 ans,
01:50 qui a vraiment marqué son époque, celle d'un cinéma libéré, débridé même.
01:56 Pareil, oui.
01:57 À la lecture du scénario, vous avez pas hésité à jouer dans ce film
02:00 qui a choqué beaucoup de monde à l'époque ?
02:02 Ben je crois pas, non.
02:04 Surtout à la lecture du... c'était un livre.
02:07 Oui, c'était un livre de Bertrand Billet d'abord.
02:10 Non je crois pas.
02:11 Il l'a adapté lui-même.
02:13 Ça vous a pas choqué, vous ?
02:14 Je crois pas.
02:15 Et alors vous formiez un trio avec Gérard Depardieu, Patrick Devers,
02:19 qui était, paraît-il, intenable sur le tournage.
02:22 Qui ça ?
02:23 Tous les deux.
02:24 Tous les trois ?
02:25 Tous les trois même.
02:26 Ah vous aussi ? Vous étiez intenable ?
02:27 Mais c'est vrai qu'il y a eu pas mal de bagarres, notamment, autour de ce film.
02:31 Ouais, il y a eu des bagarres, puis le soir on partait avec la voiture du film,
02:35 c'était des fausses plaques, enfin des trucs comme ça.
02:37 Oui on faisait des trucs, mais aussi on nous demandait des choses.
02:40 Des fois, on m'avait demandé d'être au bord de la route, tout d'un coup il y a Billet qui...
02:45 On devait pas nous prendre en stop, on devait jouer une scène où on ne nous prenait pas en stop.
02:51 Et puis Billet vient et puis il me dit "regarde, tu vas soulever ta jupe,
02:55 tu vas soulever ton tablier, et là t'auras pas de culottes", enfin tout ça.
02:58 C'était très humiliant, je veux dire, il y avait quelque chose qui était un peu...
03:02 pas humiliant, mais bon.
03:04 Mais heureusement on était tous les trois, on était soudés.
03:06 Et puis là, il y a un camion qui s'est arrêté, il aurait pas dû.
03:09 On est montés dedans, puis on est partis.
03:11 Et donc on a vu une équipe sortir des champs de blé, stupéfaites.
03:16 C'était notre petite...
03:18 - Parce que c'était des vrais automobilistes, c'était pas des figants ou quoi que ce soit ?
03:22 - Bien sûr, bien sûr. - Ah oui, on bloquait pas la route.
03:24 - Ah oui d'accord. - Non, non, c'était des choses improvisées.
03:26 L'équipe était vraiment cachée dans un champ de blé.
03:30 Et quand je vois la tête de Billet, on riait tellement dans le camion.
03:34 - Et vous êtes pareil.
03:36 Et puis alors, douze ans plus tard, vous vous retrouverez avec Bertrand Blier, Gérard Depardieu sur Tenue de soirée,
03:41 autre film culte.
03:43 Vous avez vu d'ailleurs que certains pensent qu'il faudrait plus en ce moment diffuser ces films
03:47 pour ne plus mettre en valeur Gérard Depardieu.
03:49 J'imagine que vous... - Je me suis dit, allez.
03:52 - Non mais je veux pas vous faire parler de Gérard Depardieu, je veux juste vous demander si vous le regrettez
03:56 parce que c'est aussi, vous, votre cinéma.
03:59 C'est aussi votre histoire, ce sont aussi vos films à vous.
04:02 - Non mais moi je suis prête aussi, j'ai fait plein d'autres films sans Gérard Depardieu.
04:05 - Oui, bien sûr.
04:07 - Faut pas exagérer.
04:09 - Et vous pensez qu'il faut encore les diffuser ces films-là ?
04:11 - Oui, bien sûr.
04:13 Je voulais juste vous dire, sur Les Valseuses, il y avait une dame qui avait dit
04:17 "Oh, enfin, un film sur la valse, comme ça va être joli !"
04:20 - Elle a été un peu déçue, je crois.
04:22 - Elle a pas de réponse.
04:24 - Elle est sortie de la salle.
04:26 - Et pour Gérard, en fait...
04:28 Mais non, bien sûr qu'il faut diffuser les films-là,
04:32 je vois pas pourquoi on diffuserait pas les films.
04:35 D'ailleurs, c'est pas ce qu'il y a dans les...
04:37 Alors bon, comme dit...
04:39 Donc on diffuse plus Les Valseuses, on diffuse plus...
04:41 Non, ça c'est...
04:43 Or, c'est vrai que moi aussi j'ai vu complément d'enquête,
04:45 puisque vous abordez ce sujet.
04:48 Donc sur Gérard, j'ai trouvé ce qui m'a moi le plus dérangée,
04:52 c'est vraiment l'attitude qu'il avait avec sa guide nord-coréenne.
04:56 Il ne pensait, là je pense qu'il y a quelque chose qui était fou,
05:01 c'est qu'elle pouvait pas partir,
05:03 il la guettait, il lui parlait que de son sexe, de son sexe, de son sexe.
05:07 C'était très embêtant, et moi j'ai pensé vraiment que ça relevait un peu de la psychiatrie,
05:11 parce que se lever comme ça et ne penser qu'au sexe,
05:13 avec toujours, cherchant un regard de spectacle,
05:16 un regard qui le regarde faire ça et tout,
05:19 il y a quelque chose qui m'a paru très...
05:21 Enfin, plus qu'embêtant, quoi.
05:23 - Et c'est pas celui que vous connaissiez, vous ?
05:26 - Ah non, pas du tout.
05:28 Non, mais ça n'a rien à voir.
05:30 Je pense qu'avec l'âge, moi je pense qu'il y a vraiment...
05:32 C'est comme le syndrome, je sais plus comment ça s'appelle,
05:35 ce qui est... ce genre des injures.
05:37 - Gilles de la Tourette.
05:38 - Voilà, et bien j'avais l'impression que ça, sur le sexe, c'était un peu pareil.
05:41 Il se réveille, il a ça dans la tête, il ne pense qu'à ça,
05:44 et c'est un peu, oui, ça retient un peu de la psychiatrie, non ?
05:49 - Allez, on va reparler de cinéma,
05:52 parce que vous serez aussi, Miu Miu, l'une des premières flics de France,
05:55 sur grand écran, dans la femme flic.
05:58 - Oui, c'est vrai.
05:59 - Yves Boisset, ça c'était en 80,
06:01 l'année où vous décrochez votre César de la meilleure actrice,
06:04 et on l'a dit tout à l'heure, le film qui vous a valu un César,
06:06 c'était donc La Dérobade.
06:08 - C'est moi qui t'ai faite.
06:10 Sans moi, tu serais une merde.
06:12 - C'est La Dérobade ?
06:16 - Oui.
06:17 La Dérobade, où vous jouiez une prostituée dans ce film,
06:25 et il y a des scènes comme celles qu'on vient d'entendre,
06:27 qui sont très violentes, avec Daniel Duval,
06:29 qui est à la fois le premier rôle et le réalisateur.
06:31 - C'est ça, c'est ça la difficulté.
06:33 En plus, c'est moi qui l'ai choisi,
06:35 j'avais beaucoup aimé ces films,
06:37 et j'ai dit, tiens, ça va être lui.
06:39 Mais la difficulté, c'était qu'il était metteur en scène et acteur,
06:42 et que tout ce qu'il allait faire en mettant en scène,
06:44 moi je ne savais pas ce qu'il allait faire.
06:46 Et donc j'étais très inquiète,
06:48 parce qu'il peut être capable de violence.
06:50 - Elle est violente, clairement.
06:52 - Mais oui, bien sûr.
06:53 Donc je ne savais pas ce qui allait se passer.
06:56 Donc je me souviens d'une scène où,
06:58 avant, pour profiter de la position de la situation sur le décor,
07:01 j'ai enlevé tout ce qui pouvait blesser.
07:03 Parce que je savais qu'on avait une scène un peu violente.
07:05 J'ai enlevé tout ce qui pouvait être très blessant,
07:08 tatata, je ne voulais pas.
07:10 Et voilà, c'était le mystère,
07:12 je le voyais donner des instructions,
07:15 déplacer des poubelles, faire tout ça,
07:17 et moi j'étais au courant de rien.
07:19 C'était ça un peu la difficulté.
07:21 Mais il a fait un très beau film.
07:22 - Autre film, et c'était vraiment une autre époque aussi,
07:25 une autre manière de tourner à l'époque, visiblement, Miu Miu.
07:29 Merci d'être venue nous voir ce matin, Miu Miu.
07:32 On était très heureux de vous avoir avec nous.
07:33 - Moi aussi, merci.
07:34 - Et j'invite tout le monde à regarder ce film demain soir,
07:37 Flash, sur France 2, à 21h10.
07:40 Et j'invite notamment à regarder les TX Spectator,
07:43 parce que j'espère qu'il y aura d'autres épisodes.
07:45 Vraiment, j'espère que vous allez...
07:46 - Il veut une série, demain.
07:47 - Je veux une série autour de ce personnage.
07:49 - J'espère que France Télévisions a entendu le message.
07:51 Et alors d'ailleurs, dans un instant,
07:52 nous serons avec celui qui joue le commissaire dans Flash,
07:55 Nicolas Briançon.
07:56 - Nicolas Briançon, qui va parler d'autre chose, bien sûr.
07:58 - On va parler d'autre chose,
07:59 puisque ce matin, il est là en sa qualité de metteur en scène,
08:02 du premier seul en scène de la comédienne Mélanie Page,
08:04 qui est avec nous aussi dans un instant.
08:06 On revient. Merci beaucoup, Miu Miu.
08:07 - Merci à vous.