• il y a 9 mois
Le prix du cacao a atteint 5.874 et 5.386 dollars la tonne sur les marchés de Londres et de New York. Deux fois plus cher qu'il y a 18 mois. Du jamais vu depuis près de 50 ans. La cause? Une mauvaise récolte dans les pays producteurs. Conséquence: un impact sur les prix de nos tablettes de chocolat.

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Transcription
00:00 On a peur de manquer, même si PAC est encore loin, le carême ça a commencé qu'hier, mais il y a une peur de manquer.
00:05 On atteint les 6 000 $ la tonne sur les fameux marchés à terme où ça se négocie.
00:09 En un an, ça fait fois deux la tonne de cacao tout simplement et on n'est peut-être pas au sommet.
00:13 Les analyses du marché se disent, arrivé à 6 300 $ la tonne d'ici deux mois, c'est parfaitement possible et on va regarder les récoltes du printemps.
00:21 Et ils sont formels, si les récoltes du printemps sont aussi pourries que les précédentes, il n'y aura pas de baisse du prix du cacao avant l'année prochaine.
00:27 Le prix normal d'une tonne de cacao dans une vie normale, c'est plutôt 2 500 $ la tonne, pas 6 000.
00:33 Eh bien, certains disent qu'on est peut-être aussi là encore, comme dans plein d'autres endroits, on entre peut-être dans un nouveau monde
00:40 où le prix normal, ce sera plus de 2 500, mais peut-être 3 500 $ la tonne. À 3 500, tu seras content parce que ce sera un prix axi.
00:47 Mais elle vient d'où cette peur de manquer ?
00:48 D'un risque de pénurie qui est réel pour deux raisons. Vous avez des récoltes absolument catastrophiques.
00:54 Il faut en fait une perfection climatique pour que le cacao puisse prospérer.
00:58 Il y a eu des pluies diluviennes en Afrique de l'Ouest, là où principalement il est produit, qui a provoqué une maladie des plantations.
01:05 Et là-dessus est arrivée la sécheresse qui est liée au phénomène El Niño. Résultat, les exportations sont tout simplement en train de reculer de près de moitié, plus de 40 %.
01:14 Et la deuxième particularité du cacao, c'est un marché où vous avez deux producteurs qui font la planète. Côte d'Ivoire, Ghana, 60 %, ils sont tous en Afrique de l'Ouest.
01:21 Donc les conditions de météo, ils les partagent pas mal. Et puis vous alloutez le Nigeria, qui est un producteur important, qui en plus a perdu 30 hectares avec un incendie au début du mois.
01:29 Ça fait que vous avez effectivement un vrai risque de pénurie totale. C'est typiquement cette matière première où il est très difficile de diversifier ses fournisseurs.
01:37 Quand on peut diversifier ses fournisseurs en Afrique, en Asie, en Amérique latine, on s'en sort.
01:41 Mais quand tout le monde est au même endroit et qu'il n'y a pas de diversification possible, c'est compliqué.
01:45 Pourquoi le sucre est si cher aujourd'hui ? C'est exactement le même phénomène.
01:48 Vous avez un trio Brésil-Inde-Thaïlande, vous pouvez pas faire sans œufs.
01:52 Si les récoltes de cannes sont pas bonnes, vous avez du sucre cher et vous pouvez pas diversifier pour faire baisser les prix.
01:57 Donc on comprend la crainte d'une pénurie mondiale.
02:00 Ce que je vous ai décrit, c'est la troisième année consécutive où vous avez une demande qui est très supérieure à l'offre.
02:06 Trois années de déficit mondial, ça vous fait un marché qui, de 2 500 dollars la tonne, passe à 6 000 dollars la tonne.
02:12 - Parlez-y de Pâques, est-ce que ça veut dire que le lapin, les poules et les œufs vont coûter plus cher ?
02:15 - Évidemment que ça va coûter plus cher. Ça va pas être immédiat parce que là, les industriels, les confiseurs ont des stocks qu'ils ont achetés à des prix normaux.
02:21 Ils produisent avec des stocks achetés à des prix normaux.
02:23 Mais quand les nouvelles productions vont arriver avec des stocks achetés à 6 000 dollars la tonne, vous allez forcément avoir un effet sur les prix.
02:29 - Ça va taper les chocolats de Noël en fait.
02:31 - Ça va taper, probablement pas à Pâques.
02:33 Mais il est certain que le reste du... Il y a pas que le chocolat, il y a la pâte à tartiner, il faut y avoir le cacao, des quantités de produits.
02:39 Et on risque effectivement d'avoir un vrai choc de marché, un choc d'offre délirant, qui pourrait alimenter ces fameuses shrinkflations et cheapflations que l'on a vu apparaître dans nos vies.
02:50 Shrinkflation, je baisse les quantités. Cheapflation, je baisse la qualité.
02:54 Voilà, parce que là, à ce prix-là, il va forcément se passer des choses.
02:57 Si on veut éviter d'avoir des prix qui font fois 2, fois 3, on va réduire les quantités.
03:00 - On va mettre moins de fèves de cacao dans le cacao.
03:02 - Par exemple, tu peux avoir une pâte à tartiner où il y a un peu moins de cacao.

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