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Le 13/14 reçois aujourd'hui mardi 13 février 2024, Virginie Salmen, cofondatrice et directrice de l’association « Viens voir mon taf » et Ratiba Righi, professeure de technologie de 3ème et référente « Découverte des métiers » au collège Jules Michelet de Vénissieux dans le Rhône.

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Transcription
00:00 Chaque année, 800 000 collégiens de notre pays effectuent un stage en entreprise.
00:04 Stage d'observation, une semaine, obligatoire, et qui génère beaucoup de stress dans les
00:09 familles car sans contact, sans relation, difficile de trouver un point de chute pour
00:13 des élèves qui vivent leur premier contact à ce moment-là avec le monde professionnel.
00:17 C'est aussi souvent la première douche froide.
00:19 Une difficulté qui va les croissant ces prochaines années puisqu'un stage en entreprise est
00:24 désormais obligatoire également pour les élèves de seconde, général et technologique.
00:29 Et ils sont 550 000.
00:31 Alors pourquoi les stages révèlent-ils les inégalités entre jeunes et comment y remédier ?
00:35 Je pose ces questions à nos deux invités.
00:38 Virginie Salmène, bonjour.
00:39 Bonjour.
00:40 Vous êtes la cofondatrice et directrice de l'association « Viens voir mon taf » qui
00:43 a pour objet de venir en aide précisément aux jeunes de troisième qui cherchent un
00:48 stage.
00:49 Nous sommes également en ligne avec Rathiba Righi.
00:50 Bonjour.
00:51 Bonjour.
00:52 Vous êtes professeure principale en classe de troisième, professeure de technologie
00:57 et référente découverte métier.
00:59 Vous enseignez au collège Jules-Michelet de Vénitieux.
01:01 C'est un collège classé REP+ tout près de Lyon.
01:05 J'attends pour vous deux sur ce sujet les questions des auditeurs de France Inter.
01:09 Questions et témoignages aussi sans doute.
01:11 0145 24 7000 que vous soyez parent, élève ou anciens élèves sur vos souvenirs de stage
01:17 par exemple.
01:18 Rathiba Righi, racontez-nous, est-ce que c'est dur tout simplement de trouver un stage pour
01:21 vos élèves chaque année ?
01:22 Oui.
01:23 Oui.
01:24 Pour nos élèves c'est particulièrement dur.
01:26 Comme vous l'avez précisé, nous sommes dans une zone d'éducation prioritaire.
01:30 C'est dur pour plusieurs raisons, pour quatre raisons essentiellement.
01:33 La première raison, inévitablement, c'est qu'ils n'ont pas de réseau varié au niveau
01:39 de la cellule familiale.
01:40 Ensuite, nous sommes en banlieue, donc excentré du centre-ville.
01:44 Ils n'ont pas spécialement de référence sur les entreprises qui existent.
01:48 Ces entreprises en banlieue sont souvent dans des lieux, dans des zones industrielles.
01:53 Ces entreprises n'ont pas de visibilité pour nos élèves.
01:57 Une problématique est la proximité de ces entreprises.
02:01 Nous avons des élèves qui ont du mal à se déplacer.
02:04 Une vraie difficulté de mobilité.
02:07 Cela crée pas mal de difficultés.
02:11 Il ne faut pas oublier que ces élèves, malgré qu'ils aient tous un portable, sont tous
02:15 sur les réseaux sociaux.
02:16 Après, pour faire une recherche sur les entreprises, c'est plus compliqué.
02:21 Ces élèves ont des portables, mais pas d'ordinateur.
02:24 Une vraie fracture numérique dans ces collèges.
02:29 Il y a plusieurs difficultés qui se superposent.
02:32 Vous nous parlez du cadre de ces élèves.
02:34 Éducation prioritaire, banlieue, Virginie Salmène.
02:37 Est-ce que ces difficultés touchent d'autres collégiens ?
02:42 Trouver un stage de 3e, c'est une évidence, une facilité pour personne.
02:47 Mais pour les élèves de l'éducation prioritaire, c'est vraiment mission impossible.
02:51 Ce sont des élèves qui ont des parents à 66% ouvriers ou inactifs.
02:56 Ils n'ont que très peu de réseaux professionnels.
02:59 Pour eux, trouver un stage de 3e, sachant que la note compte pour la moyenne de l'année,
03:07 c'est une vraie inégalité des chances.
03:09 C'est impossible.
03:10 Quand on va dans un collège, l'équipe devient vraiment taf.
03:12 On voit au départ, avant notre arrivée, quels stages peuvent faire les élèves.
03:17 Ce sont essentiellement en grande majorité des stages par défaut.
03:21 Les élèves, concrètement, vont de chez eux le matin jusqu'au collège.
03:24 Sur le trajet, ils voient une pharmacie, un supermarché ou un petit restaurant de quartier.
03:29 C'est le stage de proximité.
03:30 Exactement.
03:31 C'est l'expression que je n'aime pas beaucoup, mais qui est parlante de stage kebab.
03:36 Comme le disent parfois les élèves.
03:38 C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
03:39 Ça veut bien dire ce que ça veut dire.
03:40 C'est ça, le stage de proximité est vraiment subi.
03:44 Mais je rebondis sur ce que nous dit Ratiba, notamment les difficultés de transport.
03:49 Si je grandis en zone rurale, par exemple, j'ai les mêmes.
03:52 J'ai une offre d'entreprise qui est assez faible aussi.
03:55 Il y a d'autres difficultés pour d'autres collégiens ?
03:57 Ah bien sûr, bien sûr.
03:58 Effectivement, les collégiens qui sont en zone rurale, c'est aussi une très grande
04:02 difficulté.
04:03 La mobilité, c'est une très grande difficulté pour eux.
04:04 Il y a aussi parfois, chez ces collégiens-là, un peu d'auto-censure.
04:08 L'auto-censure qui est vraiment disproportionnée chez les élèves que nous accompagnons.
04:13 Je parle pour eux parce que c'est ceux que je connais le mieux.
04:15 C'est-à-dire que ce sont des élèves qui, au tout début de l'année, ou même en
04:18 fin de quatrième, quand on commence à travailler avec eux, d'abord connaissent assez peu de
04:22 métiers et surtout se projettent dans très peu de métiers.
04:24 C'est-à-dire qu'ils se disent que les métiers qu'ils voient autour d'eux dans
04:27 leur quartier sont des métiers accessibles pour eux.
04:30 Et puis, par exemple, une grande entreprise du centre de Lyon, de Marseille ou de Paris,
04:34 ce n'est pas du tout leur monde.
04:36 Il faut vraiment aller les chercher pour que leurs ambitions s'expriment vraiment et
04:40 qu'ils s'autorisent à rêver finalement et puis à se projeter.
04:43 - Ratti-Baréguier, est-ce qu'ils n'ont pas raison au fond de s'auto-censurer ?
04:45 Parce que ces grandes entreprises n'y arrivent pas ?
04:47 Ou bien au contraire, vous arrivez, à force de solliciter, année après année, à les
04:52 faire sortir du quartier ?
04:54 - Alors, heureusement que nous avons des associations comme "Viens voir mon taf".
04:59 Nous, nous travaillons en partenariat avec "Viens voir mon taf", avec Madame Demeur
05:02 notamment, qui nous aident en fait à ouvrir ces grandes entreprises parce que nos élèves
05:07 envoient des lettres de motivation.
05:10 Mais parfois, ça passe à la trappe et ça crée un peu des frustrations auprès de nos
05:14 élèves.
05:15 - Et comment est-ce qu'ils vivent ces refus ?
05:16 - Et bien, ils le vivent mal quand même.
05:20 Parce que des fois, ils sollicitent, ils sollicitent.
05:22 Et pour nos très bons élèves qui n'ont pas de retour, c'est quand même assez compliqué.
05:26 Mais on les aide, on les accompagne, on leur demande de rebondir.
05:31 Et comme par exemple, cette association "Viens voir mon taf" a pu permettre d'envoyer des
05:35 élèves dans un grand groupe.
05:37 Ce n'était pas imaginable pour ces élèves.
05:41 Ils ont découvert des métiers qu'ils ne connaissaient pas.
05:43 Ingénieur design, avocat.
05:46 Donc c'est vraiment une belle ouverture pour nos élèves.
05:50 - Mais quand il n'y a pas de réponse ou quand elle est négative, est-ce qu'ils tombent
05:53 de haut ? Est-ce que c'est une douche froide, comme je le disais tout à l'heure ? Ou bien
05:56 ils ont intégré finalement que ça allait être difficile de sortir du quartier et des
06:03 entreprises voisines ?
06:04 - C'est une douche froide.
06:06 Parce que c'est la première fois où ils sont confrontés à des refus, à le monde
06:11 de l'entreprise.
06:12 Donc c'est vraiment une vraie frustration.
06:15 Donc des refus, c'est quelque chose qu'on est obligé d'accompagner, d'expliciter pour
06:19 nos élèves.
06:20 Parce que tout, des fois, les jeunes, tout leur est dû.
06:23 Donc ils ne comprennent pas spécialement.
06:26 - Vous pensez que ça va être facile ?
06:27 - Oui, bien entendu.
06:29 Mais les portes sont fermées aussi.
06:33 Les portes de certaines entreprises sont complètement fermées.
06:35 Donc je voudrais rebondir sur les stages kebab.
06:39 Bien sûr qu'il ne faut pas non plus dénigrer les tacos, les kebabs qui peuvent aussi prendre
06:46 nos élèves.
06:47 Parce que des fois, on leur montre des belles choses, on leur explique des belles choses.
06:51 Donc c'est très, très important qu'on ait également ces restaurants de proximité qui
06:55 accompagnent nos élèves.
06:56 - C'est ce que j'allais dire.
06:57 On peut apprendre plein de choses dans la boulangerie du quartier, dans la pharmacie.
07:01 Voilà, la réalité du métier, ça doit être très intéressant pour un collégien.
07:09 Même si, évidemment, ça crée beaucoup de frustration de se dire, j'ai envie, par exemple,
07:13 d'être architecte ou avocat.
07:14 Et je vois que certains jeunes arrivent dans ces stages et moi, je n'y arrive pas.
07:17 - Oui, oui, tout à fait.
07:21 Tout à fait.
07:22 C'est vrai qu'il faut avoir le réseau pour.
07:25 On reparlait de Yozo, ce réseau, ils ne l'ont pas.
07:27 Ils n'imaginent même pas de pouvoir faire un stage.
07:29 Certains élèves n'imaginaient même pas.
07:31 Je pense à la petite Fanda qui a eu un stage chez un avocat, chez une avocate plus exactement.
07:37 Cette avocate était ravie.
07:38 Ça a créé un lien incroyable.
07:40 - Comment vous avez fait ?
07:41 - Elle s'est inscrite sur la plateforme "Viens voir mon taf".
07:45 Et donc, cette avocate a accepté sa candidature.
07:52 Et ça s'est très, très bien passé.
07:54 Ça a créé du lien.
07:55 Cette avocate sollicitait même de pouvoir poursuivre ce lien, ce partenariat avec Fanda.
08:01 Donc, c'est des choses comme ça qui sont des belles réussites.
08:03 Et je peux vous assurer qu'en début d'année, elle ne s'imaginait même pas de faire un
08:08 stage chez une avocate.
08:09 Elle est revenue, les yeux qui brillaient, à un autre monde.
08:14 Donc, on y arrive tout doucement.
08:17 - On va parler des solutions dans une minute.
08:19 Mais je voudrais qu'on parle aussi, Virginie Salmène, des parents.
08:22 Parce que la pression, elle est sur les épaules des enfants, mais elle est aussi sur les épaules
08:26 des parents.
08:27 C'est vrai pour les parents du collège de Ratibarigui à Vénissieux.
08:31 Mais c'est vrai pour tous les parents qui ont du mal à trouver un stage pour leurs
08:34 enfants.
08:35 - Ça, justement, c'est une vraie différence de classe.
08:37 Parce qu'en fait, le stage, effectivement, c'est très intéressant ce que vous dites.
08:40 Parce qu'il est trouvé par les parents.
08:42 Par exemple, chez les cadres supérieurs, ce sont les parents qui appellent un ami pour
08:46 dire "est-ce que tu peux prendre mon fils ou ma fille sur tel stage ?" en fonction, parfois,
08:51 du souhait de l'élève.
08:52 Chez les élèves de l'éducation prioritaire, ce n'est pas du tout le cas.
08:55 Ce sont les élèves, justement, qui se débrouillent par eux-mêmes.
08:57 - Mais pourquoi ? - Parce que leurs parents n'ont pas de réseau
08:59 et ne pourront pas les aider dans la grande majorité des cas.
09:02 - Mais ils peuvent les accompagner au commerce qu'ils fréquentent, par exemple ?
09:05 - Ah oui, effectivement.
09:06 - Ils peuvent aller à la pharmacie avec son enfant, dire "voilà, mon fils, ma fille est
09:10 en troisième, est-ce qu'elle pourrait venir ?"
09:12 - Effectivement, mais comme en fait...
09:14 - Vous cherchez ensemble sur internet ? - Oui, mais quand il n'y a pas de réseau et
09:16 de lien direct, en fait, ça ne marche pas.
09:18 Enfin, ça marche beaucoup moins.
09:19 Donc ça, c'est une vraie différence.
09:21 - Ça n'empêche pas d'accompagner son enfant ?
09:23 - Ah oui, bien sûr.
09:24 Mais ils le font pour certains parents, bien sûr.
09:26 Mais accompagner, quand on ne connaît pas la personne et demander un service, forcément,
09:30 dans une grande majorité des cas, ça ne fonctionne pas.
09:33 C'est vraiment un stage qui fonctionne sur le réseau, sur "est-ce que tu peux consacrer
09:38 du temps pendant une semaine à mon fils ou ma fille ?"
09:40 Et par exemple, ce qui nous frappe à Viendra Montaf, c'est que les élèves qui, avec aussi
09:46 la plateforme de l'État, mon stage de troisième, de la même manière, candidatent de manière
09:50 vraiment autonome par eux-mêmes, ce sont des élèves à qui on demande quasiment les
09:55 mêmes choses que pour un recrutement pour un adulte.
09:58 On leur demande une carte d'identité, on leur demande un tas de papiers parce qu'on
10:02 ne les connaît pas justement, ce sont des étrangers à l'entreprise, ça ne repose
10:05 pas sur la cooptation et sur le réseau.
10:06 Et donc, ils sont dans une situation vraiment différente d'élèves de collaborateurs,
10:11 qui sont là et c'est tout naturel.
10:13 Et puis on ne leur demande rien du tout, même pas une carte d'identité, parce que, justement,
10:16 c'est la force du réseau.
10:17 - Mais c'est ce que j'allais dire, Rathiba Righi, c'est extrêmement dur pour un jeune
10:21 de 13-14 ans de prendre la parole, de dire "bonjour, je m'appelle ainsi, je suis en
10:28 telle classe, voilà pourquoi je veux venir chez vous".
10:30 Moi j'ai quelques souvenirs à l'époque, j'en aurais été parfaitement incapable.
10:34 C'est difficile quand même de prendre la parole et de se vendre en quelque sorte.
10:38 - C'est exactement ça, ils sont dans l'apprentissage, ces élèves.
10:43 C'est très très difficile, c'est pour ça que cette année, au sein du Collège de
10:47 Michelay, M.
10:48 Ochala a initié une bourse au stage.
10:49 Et on a eu la présence d'à peu près une dizaine d'entreprises de la ville de Vénissieux
10:54 qui sont venues.
10:55 Et ils ont pu avoir des entretiens en direct avec CRH.
11:00 C'était un premier pas dans le monde professionnel.
11:04 Et puis il y a eu des belles choses, il y a eu des ratés forcément.
11:06 A 14 ans on ne sait pas se présenter.
11:09 Mais ils sont là pour apprendre.
11:11 - Question de Gilles, pas très loin de Vénissieux d'ailleurs.
11:14 Bonjour Gilles.
11:15 - Oui bonjour, alors effectivement j'ai entendu qu'il existait des…
11:18 - Vous êtes à Lyon c'est ça Gilles ?
11:19 - Oui oui je suis à Lyon oui.
11:20 Alors j'ai vu il n'y a pas très longtemps sur internet, parce qu'il y a des sites
11:26 on va dire de voisinage qui existent.
11:28 Et il n'y a pas très longtemps justement j'ai vu une personne qui cherchait un stage.
11:33 Alors il y a des petites plateformes comme ça mais qui sont plus pour les citoyens.
11:38 Pourquoi ne pas envisager au niveau national ? Parce que c'est quand même un sujet national
11:43 même s'il y a des associations qui essayent de faire le relais.
11:48 Que ce soit quelque chose qui soit mis en place au niveau de chaque école et de chercher
11:53 auprès des professionnels, artisans, commerçants etc. qui acceptent des stagiaires.
12:02 Parce qu'en fait là actuellement qu'est-ce qui se passe ? Il faut frapper aux portes.
12:06 Si on connaît quelqu'un en tant qu'habitant, on va voir son boulanger etc.
12:11 On le connaît, on dit « est-ce que tu veux recevoir mon fils ? » ou avec comme ça a
12:14 été expliqué aussi si on connaît dans notre entourage des personnes.
12:19 Mais je dirais qu'il faut que ce soit quelque chose qui soit beaucoup plus encadré parce
12:23 qu'effectivement il y a des jeunes qui se retrouvent sans stage ou alors des stages
12:27 on va dire de fin de parcours.
12:29 Merci Gilles pour cette question et cette proposition que je soumets à Virginie Salmène
12:33 en précisant que en ce moment chaque année c'est 800 000 collégiens qui doivent trouver
12:37 un stage.
12:38 On va rajouter les 550 000 lycéens de seconde à la fin de l'année scolaire.
12:43 1 300 000 stages à trouver par an.
12:47 Je m'interroge presque sur le fait que le gouvernement n'ait pas annoncé une bourse
12:50 nationale au stage dans la foulée.
12:52 Alors c'est pas encore le cas.
12:54 Sauf pour les stages de troisième de l'éducation prioritaire.
12:58 Il y a un portail national qui existe, mon stage de troisième, qui est alimenté justement
13:03 par les offres des associations et également des offres d'entreprises qui les postent
13:08 directement.
13:09 Mais tous les collégiens n'ont pas assez à ce dispositif.
13:11 Seulement les 130 000 de l'éducation prioritaire.
13:14 Alors moi je suis persuadé qu'on va au-delà de 130 000 collégiens qui ont du mal à trouver
13:17 un stage.
13:18 Bien sûr.
13:19 Mais il y a des histoires vraiment, moi je trouve extrêmement tristes de collégiens
13:25 de troisième, énormément de collégiens de troisième qui ne trouvent pas de stage.
13:29 Et qui finalement, par exemple, pour moi le pire c'est les élèves qui sont gentiment
13:34 récupérés par leur collège et qui vont servir le repas à la cantine à leurs camarades
13:37 parce qu'ils n'ont pas trouvé de stage.
13:38 Ça, ça arrive ?
13:39 Bien sûr que ça arrive.
13:40 Il y a des mairies aussi qui offrent dans les dernières semaines de recevoir les stagiaires
13:45 qui n'ont pas trouvé de stage et qui vont faire des tâches.
13:49 Enfin moi j'ai vu des élèves coller des enveloppes dans des mairies, pardon, mais
13:52 ce n'est pas du tout ce qu'ils méritent.
13:53 C'est vraiment pour nous le stage de troisième, en particulier pour les élèves de l'éducation
13:57 prioritaire, c'est vraiment bien plus qu'un stage de découverte.
14:01 C'est vraiment l'occasion de dire à ces élèves "vous êtes les bienvenus dans
14:04 le monde du travail, vous êtes les bienvenus dans tout un tas de fonctions".
14:08 On parlait encore ce matin d'une élève qui est dans un collège rep qui a 15 de moyenne
14:13 et à qui on n'a jamais dit "tu peux aller en seconde générale l'année prochaine".
14:17 C'est-à-dire que ce sont des élèves qui non seulement s'autocensurent, mais ne sont
14:20 vraiment pas accompagnés et qu'il faut absolument aller chercher.
14:23 Et le stage de troisième, c'est un formidable outil pour leur dire "voilà tel métier
14:27 et tel parcours, c'est possible pour toi".
14:28 Alors d'un côté ça doit être un tremplin extraordinaire quand justement ces jeunes
14:32 arrivent dans l'entreprise de leur rêve si je puis dire, mais de l'autre côté,
14:36 je rebondis sur ce que vous nous dites Virginie Salmène, comment on se relève de ça ?
14:39 Rathiba Righis, c'est-à-dire des élèves qui se retrouvent sans stage ou à aider à la cantine,
14:45 c'est ce que vous nous dites Virginie Salmène.
14:47 Derrière ça doit être extrêmement dur, ça marque forcément dans un parcours.
14:51 Alors je vais vous parler un peu de ce qui se passe nous au Collège Ville-Michelay.
14:57 On accompagne à peu près 180 élèves en troisième, on les accompagne individuellement
15:04 pour qu'ils aient un stage.
15:05 On essaye au mieux de qualité.
15:08 Après bien entendu je peux entendre qu'il y a des fois des stages de cantine, des stages
15:15 un peu par défaut.
15:16 C'est une vraie problématique et c'est vrai que c'est une très bonne idée.
15:21 Bonne proposition, une bourse aux stages nationales.
15:24 C'est vraiment une très bonne idée.
15:25 Mais non mais 1 300 000 stages à trouver chaque année, ça…
15:28 Et bien oui, on va aller sur des difficultés maintenant avec l'arrivée des secondes.
15:33 Il nous reste une minute trente, est-ce que vous auriez chacune un conseil à donner aux
15:39 parents ou aux élèves qui nous écoutent et qui ont dans les prochaines semaines, dans
15:44 les prochains mois ou même l'année prochaine un stage à trouver Virginie Salmène ?
15:48 Alors pour les élèves de l'éducation prioritaire, en particulier, ma recommandation c'est
15:53 vraiment de vous poser la question de quel métier vous voulez vraiment découvrir et
15:58 ensuite aller trouver la plateforme qui vous correspond, mon stage de troisième ou une
16:01 autre association qui va vous aider à réaliser ce rêve.
16:04 Parce que c'est la seule occasion de voir ce que c'est vraiment qu'une entreprise
16:07 et qu'un métier dans la scolarité jusqu'à la fin du collège et le choix d'orientation
16:12 très très très important qu'on fait à la fin de la troisième.
16:15 Et pour les autres ? J'ai envie d'aller dans telle entreprise mais je n'ai pas de
16:17 réseau, je ne connais personne.
16:18 Alors il y a une plateforme Avenir qui est en cours de construction, aussi une plateforme
16:22 nationale qui va permettre justement de recenser toutes les offres de stages.
16:26 Par exemple, il y a des villes, il y a des départements qui ont aussi des bourses de
16:28 stages.
16:29 Il y a plein d'endroits où les élèves peuvent aller chercher.
16:31 Ça c'est vraiment la façon la plus facile de le faire et sinon c'est essayer de jouer
16:36 sur un petit réseau dès qu'on l'a.
16:38 Ça c'est vraiment ce qu'on dit nous aux élèves qui passent par un stage après le
16:42 stage.
16:43 C'est-à-dire que vous connaissez une personne qui peut vous aider à accéder à un stage
16:46 avec deux trois relations.
16:47 Essayez vraiment de trouver un stage ambitieux qui va changer votre scolarité.
16:53 Et la plateforme dont vous nous parliez il y a un instant, elle est Avenir celle-ci ?
16:56 La plateforme Avenir, elle s'appelle Avenir avec le S entre parenthèses.
17:00 C'est une plateforme du ministère de l'Education nationale.
17:02 Avenir avec S entre parenthèses.
17:04 Merci pour ces conseils Virginie Selmen.
17:07 Je rappelle votre association, viens voir mon taf.
17:09 Merci également à Ratiba Rigi, professeure principale en classe 2/3 au collège Jules
17:14 Michelet de Vénissieux.
17:15 13h47 sur Inter.

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