• il y a 10 mois
Après le désastre de la Seconde Guerre mondiale, les Européens ont ardemment voulu l’Europe pour la pacification, la démocratisation et la prospérité du continent. 

Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - En toute subjectivité avec ce matin le directeur de la fondation pour l'innovation politique.
00:05 Bonjour Dominique Régnier.
00:06 - Bonjour Simon Le Baron.
00:07 - Vous vous demandez si les européens ne sont pas en train de rejeter l'Europe ?
00:11 - La question se pose Simon.
00:12 Après le désastre de la deuxième guerre mondiale,
00:15 les européens ont ardemment voulu l'Europe pour la pacification, la démocratisation
00:20 et la prospérité du continent.
00:22 C'est pourquoi dans tous les états membres,
00:24 les électeurs ont fortement soutenu des gouvernements pro-européens.
00:27 Ce soutien se manifeste dès les premières élections européennes en 1979
00:32 où 84% des députés élus sont favorables à la construction européenne.
00:37 Après la mise en place du marché commun,
00:39 l'Europe confirme son ambition avec l'adoption du traité de Maastricht,
00:43 instituant l'Union Européenne en 1993
00:46 et annonçant la création de l'euro à la place des monnaies nationales.
00:50 Cette ambition enthousiasme les peuples d'Europe.
00:52 Lors des élections de 1994, ils élisent le parlement le plus pro-européen de son histoire
00:58 avec 87% de députés pro-européens.
01:01 Mais la tendance s'inverse ensuite.
01:03 Au fil des scrutins, les électeurs semblent de moins en moins pro-européens.
01:07 Ainsi, le point le plus bas de toute l'histoire du parlement européen
01:11 est enregistré en 2019 avec 68% de députés pro-européens,
01:15 soit un recul de 18 points par rapport à 1994.
01:19 - Comment expliquez-vous cet effondrement ?
01:21 - Incontestablement, Simon, les Européens sont déçus.
01:24 Leur enthousiasme initial répondait à une Europe ambitieuse,
01:28 clairement tournée vers la défense de leurs intérêts, de leur sécurité, de leur prospérité.
01:33 Aujourd'hui, 90% des Européens ne veulent pas que leur pays quitte l'Union.
01:37 69% des citoyens de la zone euro estiment que l'euro est une bonne chose pour leur pays.
01:43 Mais les Européens sont devenus critiques à l'égard de l'Union.
01:46 Seuls 47% disent lui faire plutôt confiance.
01:49 45% répondent ne pas lui faire confiance.
01:52 Il y a donc un paradoxe dans l'opinion.
01:54 La volonté de conserver l'Union est manifeste, de même que le soutien massif à l'euro,
01:59 mais la défiance est grandissante à l'égard de la manière dont l'Union est gouvernée.
02:03 L'Europe est populaire lorsqu'elle offre aux Européens protection, puissance et fierté.
02:08 Or, loin de répondre à des attentes pourtant fondamentales
02:12 par la promotion de son industrie, de sa recherche, de ses frontières, de ses capacités militaires,
02:17 l'Europe ne déploie sa volonté que pour sauver la planète,
02:21 comme si elle ne voulait pas sauver les Européens,
02:23 leur niveau de vie, leur style de vie, leur liberté dans un siècle menaçant.
02:28 Les Européens ne sont pas en train de rejeter l'Union, du moins pas encore.
02:32 Ils cherchent à faire entendre leur demande de protection et de puissance
02:35 dans un monde globalisé, spectaculairement porté par l'esprit de conquête.
02:40 Cet esprit qui fait aujourd'hui tant défaut à l'Union européenne.
02:43 (N) Dominique Gregnier, merci beaucoup. 7h23, Musical.in

Recommandations