Des solutions existent pour décarboner le secteur de la construction, parmi lesquelles celles proposées par la start-up Kompozite. Il s’agit notamment de délivrer une donnée carbone fiable sur de très nombreux produits de construction. Une data qui permet aux différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement (fabricants, distributeurs, constructeurs, ingénieurs ou architectes…) de savoir quels leviers activer pour réduire leur empreinte environnementale.
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00:06 Smart Ideas, notre rubrique start-up. Je vous présente tout de suite mon invité Damien Cuny. Bonjour.
00:10 Bonjour Thomas.
00:11 Bienvenue. Vous êtes le cofondateur de Composite, créé en 2021 avec Boris Gussaroff.
00:17 Et avec quelle idée de départ, dites-moi tout ?
00:19 En 2021, on se plaçait juste avant l'entrée en vigueur d'une réglementation environnementale sur le secteur bâtiment.
00:25 A partir du 1er janvier 2022, on a commencé à mesurer l'impact environnemental de la construction neuve.
00:31 Ok.
00:32 A partir de ce moment-là, tous les architectes, tous les bureaux d'études de France ont dû pouvoir maîtriser l'empreinte carbone des matériaux qu'ils allaient mettre en œuvre sur leur projet.
00:41 Et c'est ce que Composite a voulu proposer en première approche.
00:45 Alors l'idée c'est quoi ? C'est de récupérer les données, les datas, de les analyser et donc de donner une sorte de bilan carbone aux professionnels ? C'est ce que vous faites ?
00:55 C'est ça. Donc à l'origine, on a capté ces données-là, on les a emmagasinées, on les a desservies dans une plateforme qui était plutôt adressée aux architectes.
01:03 Aujourd'hui, on a fait ce qu'on appelle pivot.
01:06 C'est-à-dire qu'on va aller alimenter plutôt les entreprises de la supply chain qui sont pour la plupart de grands groupes qui manipulent des milliards d'euros de chiffre d'affaires en produits de la construction.
01:17 Et donc on va aller se brancher avec cette donnée carbone sur ces flux marchands pour aller les quantifier à l'échelle de leur titre.
01:23 Donc c'est vraiment la logistique, c'est le transport des matériaux nécessaires aux bâtiments, c'est de ça dont on parle ?
01:28 C'est les relations entre les fabricants, les distributeurs et les constructeurs.
01:33 Donc on a des flux ici de matériaux qui sont achetés et vendus par les différentes entités.
01:38 Et nous, on va leur apporter une mesure extrêmement précise des impacts carbone de ces matériaux, ce qui va leur permettre 1) de mesurer leurs impacts,
01:45 2) de piloter ces impacts avec cette mesure extrêmement précise et 3) d'informer notamment le client final.
01:51 D'où viennent ces données ? Ce sont des données publiques ? Ce sont des données fournies par les entreprises elles-mêmes ?
01:56 Alors aujourd'hui, comme je vous disais en présentation de l'entreprise, il y a une réglementation qui est arrivée.
02:01 Et du coup, les fabricants, pour répondre à cette réglementation, émettent énormément de données sur l'empreinte environnementale de leurs produits.
02:08 À côté de ça, pour répondre également à la réglementation, l'État a créé ce qu'on appelle des valeurs par défaut qui viennent en fait combler les trous.
02:15 Là où les industriels n'auraient pas eux-mêmes réalisé les bilans carbone de leurs propres produits, l'État va nous placer une donnée par défaut.
02:25 D'accord. Et donc ça permet quoi ? Ça permet une forme de comptabilité carbone ? Est-ce qu'on peut employer ce terme-là ?
02:30 Exactement. Alors pour les acteurs de la supply chain, on est vraiment à l'échelle de la comptabilité.
02:35 C'est-à-dire que si vous ouvrez vraiment le document, ça va ressembler à un énorme tableau Excel avec beaucoup de chiffres.
02:40 Donc les impacts environnementaux des produits multipliés par les volumes de vente.
02:44 Et donc ça permet vraiment d'avoir une comptabilité fin d'année du flux et des impacts environnementaux qui ont été réalisés autour de la production et de la distribution de tous ces matériaux.
02:55 Et donc ça permet comme un bilan financier en réalité de prendre des arbitrages.
03:02 Oui, alors ça c'est intéressant. On va venir sur la capacité de faire progresser les entreprises.
03:07 Mais vous réussissez à tout, j'allais dire cartographier, c'est un peu ça.
03:11 Tous les matériaux quels qu'ils soient, on peut réussir à comptabiliser leur bilan carbone ?
03:16 C'est là qu'est la force de Composite. C'est-à-dire qu'on va vraiment prendre des catalogues de matériaux et de produits qui peuvent peser des centaines de milliers de références.
03:24 Et on va aller amener une donnée environnementale sur quasiment toutes ces lignes.
03:28 Oui, parce que quand on prend un chantier du bâtiment, je ne sais pas combien de... du boulon au béton, c'est gigantesque.
03:37 Oui, dans nos bases à nous, on est en train de parler de centaines de milliers d'articles.
03:40 Ok, voilà, ça permet de se rendre compte. Et donc c'est un outil de progression, c'est comme ça que vos clients l'utilisent aussi ?
03:46 C'est là qu'on fait la différence en réalité. C'est-à-dire que jusqu'à présent, vous aviez déjà des bilans de carbone qui étaient opérés par des cabinets plutôt,
03:51 et qui allaient étudier justement sur ces grandes entreprises de supply le flux de béton.
03:56 Et on estime par exemple à peu près le bilan carbone de tous ces flux-là en grosses mailles.
04:01 Alors que nous, on va venir injecter de la donnée à une échelle extrêmement fine, qui permet non seulement d'avoir la mesure, une mesure extrêmement précise, mais aussi de pouvoir l'activer.
04:10 C'est-à-dire que là, on va pouvoir éclater son bilan carbone à une maille très fine et dire, voilà, ici par exemple, on a un problème sur cette ligne-là.
04:17 C'est exactement le corollaire de ce qu'on pourrait faire en économie.
04:20 Est-ce que c'est un outil de communication aussi pour vos clients ?
04:23 C'est complètement un outil de communication. Donc par exemple, dans nos clients, vous allez retrouver l'enseigne .p, et sur .p.fr,
04:30 il y a un indicateur environnemental qui est apparu sur les produits, qui est issu de notre donnée.
04:34 Et qui permet aussi aux clients de .p de savoir, d'évaluer en quelque sorte leur bilan carbone.
04:40 Merci beaucoup, Damien Kignier. Bon vent à Composite.
04:45 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
04:48 Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Bismarck, la chaîne des audacieuses et des audacieux.
04:53 Salut, à très vite.
04:54 [Musique]