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00:00 *Musique*
00:05 Bonjour Manuel Bompard.
00:06 Bonjour.
00:06 Le gouvernement est enfin au complet, 20 nouveaux ministres ont été désignés hier soir.
00:11 Est-ce qu'il y a dans cette liste des bons points, des bonnes nouvelles selon vous dans ce remaniement ?
00:16 Bah non, moi je suis inquiet pour mon pays, je le dis franchement quand je vois
00:20 cet attelage brinque-ballant dans lequel vous retrouvez des macronistes fanatisés
00:26 et des mercenaires sans principe et sans conviction.
00:29 Des mercenaires ?
00:30 Oui bien sûr.
00:31 Et des macronistes fanatisés ?
00:33 Des gens qui défendaient, comme Madame Belloubet il y a quelques années de ça,
00:38 le fait qu'il fallait s'opposer au port de l'uniforme, que c'était quelque chose de ridicule,
00:45 qui défendaient la réforme du collège de Monsieur Hollande
00:48 et qui maintenant sont prêts à prendre en charge un programme politique qui s'est fixé.
00:54 J'ai écouté le Premier ministre, Monsieur Attal et le Président de la République,
00:58 des propositions qui sont des propositions totalement opposées et totalement contraires.
01:02 Donc oui, je ne comprends pas la cohérence politique de ces personnes
01:06 qui sont capables de dire une chose et quelques mois ou quelques années plus tard
01:10 de rejoindre un gouvernement pour faire l'inverse.
01:12 Et je crois que les Français sont d'accord avec moi et ne le comprennent pas non plus.
01:15 Et il n'y a même pas une bonne nouvelle, par exemple, vous avez eu la dent dure contre Amélie Oudéa Castera,
01:20 vous jugez récemment qu'elle incarnait le mépris de la caste au pouvoir pour l'école publique.
01:24 On imagine que vous vous félicitez du fait qu'elle ne soit plus à l'Éducation nationale, non ?
01:29 Oui, bien sûr, ça c'est vrai. Mais il s'était difficile de trouver pire.
01:35 Je pense que Mme Oudéa Castera a menti à plusieurs reprises
01:40 qu'elle a exprimé un mépris pour l'école publique et qu'effectivement elle était
01:44 sans doute le symbole le plus pur de, comme elle l'a dit elle-même d'ailleurs,
01:48 cette caste déconnectée et privilégiée.
01:53 Et donc effectivement c'est une bonne nouvelle qu'elle quitte ses fonctions au ministère de l'Éducation nationale.
01:58 Et il y a quand même quelque chose qui me surprend, c'est que apparemment en Macronie,
02:04 quand on ment, on ne peut pas être ministre de l'Éducation nationale,
02:07 mais on peut quand même être ministre de la Jeunesse et des Sports. Je trouve ça assez surprenant.
02:10 Donc elle est remplacée, vous en parlez, par Nicole Belloubet.
02:13 Nicole Belloubet, elle a été rectrice des académies de Limoges et Toulouse,
02:17 notamment, donc elle connaît les sujets de l'éducation.
02:20 Est-ce que, à minima, vous reconnaissez qu'elle a une légitimité pour exercer cette position ?
02:24 Moi je ne conteste pas l'expertise personnelle des uns et des autres.
02:28 Mon opposition, elle est politique, donc elle concerne le cœur du programme
02:34 qui a été exprimé par le président de la République et par le Premier ministre en matière d'éducation.
02:38 Je faisais remarquer tout à l'heure à quel point le cœur de ce programme était contradictoire
02:43 avec les engagements et les prises de position précédentes de Madame Belloubet.
02:47 Elle était au Parti Socialiste à la même époque que Jean-Luc Mélenchon, ça peut vous rapprocher ?
02:51 Non, je ne crois pas.
02:52 Ah si, elle y a milité pendant 30 ans.
02:54 Sans doute qu'elle y était, mais ça ne nous rapproche pas.
02:56 Mais à la limite, bon, le problème ce n'est pas Madame Belloubet, la question c'est de savoir
03:01 comment on va faire en sorte que la France ne soit plus comme elle l'est aujourd'hui,
03:05 la championne d'Europe des classes surchargées ?
03:08 Comment on fait en sorte qu'en France, enfin, nos enseignants soient rémunérés
03:11 au moins à la hauteur de ce qu'on observe dans les autres pays de l'OCDE ?
03:15 Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
03:16 Comment on fait en sorte qu'il n'y ait pas des milliers de personnes
03:20 qui manquent lors des concours de recrutement
03:22 parce que le métier d'enseignant est devenu si peu attractif
03:25 que les gens ne veulent même plus le faire ?
03:27 Elle a quand même une feuille de route.
03:28 Tout le monde est inquiet par le fait qu'à l'Éducation nationale,
03:31 on a besoin au moins un minima que nos enfants aient des professeurs en phase 2
03:37 pour pouvoir mener leur éducation dans des bonnes conditions.
03:40 Manuel Bompère-Nicole Belloubet, elle a néanmoins une feuille de route
03:43 qui a été en réalité dictée par son prédécesseur Gabriel Attal,
03:48 notamment la question des groupes de niveau.
03:50 Oui.
03:52 Est-ce que ça, ça peut aller dans...
03:54 Non, mais enfin écoutez, c'est pareil.
03:55 C'est une manière d'aller chercher ce qui décroche.
03:57 Mais non, mais pas du tout.
03:57 C'est une manière d'imposer, d'instaurer une forme d'école à deux vitesses.
04:02 C'est une théorie, une proposition qui, en fait,
04:06 toutes les études en pédagogie montrent que ça ne fonctionne pas.
04:10 C'est quelque chose qui a été rejeté et qui est rejeté par l'ensemble des organisations syndicales.
04:15 Écoutez, j'avais cru comprendre que le fait de mettre en place Madame Belloubet
04:19 visait notamment à renouer le lien avec les syndicats enseignants
04:24 qui avaient été très refroidis à juste titre par les propos de Madame Oudéa Castera.
04:28 Et là, vous m'interrogez précisément sur une proposition qu'ils combattent.
04:31 Il y a eu deux manifestations, une ce mardi et une jeudi dernier.
04:34 Elles concernaient notamment cette question et ce sujet.
04:36 - Mais, Manuel Compar, sur ces groupes de niveau, le dernier rapport de l'OCDE PISA
04:42 estime qu'une relation positive entre la performance en mathématiques
04:45 et le regroupement d'élèves est observée si ce regroupement est limité à quelques matières.
04:49 Or, là, ça va être regroupé sur les mathématiques, en français, trois groupes de niveau par classe.
04:54 Est-ce que, finalement, ça ne va pas dans le bon sens ?
04:56 Est-ce que ce n'est pas une opportunité pour ces élèves qui arrivent moins vite ?
05:01 - Non, je ne crois pas. Et encore une fois, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
05:05 c'était un rapport avec une formule assez alambiquée, d'ailleurs.
05:09 Moi, ce que je vous dis, c'est qu'à minima…
05:11 Et d'ailleurs, j'observe que M. Bayrou, qui était sur ce plateau hier,
05:14 disait des choses pas très loin de ce que c'est que je vais dire à cet instant.
05:17 - Vous êtes d'accord avec moi, M. Bayrou ?
05:18 - Pas surtout, hein. Mais sur ce point, en tout cas,
05:21 ou en tout cas, il a dit sans doute tout haut ce que beaucoup de gens pensaient tout bas,
05:24 qui était que vous ne pouvez pas faire avancer l'éducation nationale dans notre pays
05:29 sans écouter, sans dialoguer, sans discuter avec ceux qui la font vivre au quotidien.
05:34 Donc, madame, si vous pensez que c'est une si bonne idée que ça,
05:37 comment vous pouvez expliquer que l'ensemble des personnels de professeurs,
05:40 mais aussi de responsables d'établissement, vous disent qu'il ne faut pas aller dans cette direction ?
05:46 Donc, les priorités de l'école aujourd'hui, c'est de faire en sorte que, je le disais tout à l'heure,
05:51 le métier soit enfin attractif, redevienne attractif,
05:55 pour que vous n'ayez pas des professeurs qui manquent,
05:58 de faire en sorte, puisque selon Mme Moudéa Castera, et c'est observé,
06:02 il y a parfois des difficultés de remplacement. Pourquoi il y a des difficultés de remplacement ?
06:05 Parce que, tout simplement, il n'y a pas suffisamment d'enseignants,
06:07 donc il faut faire en sorte qu'il y en ait davantage.
06:10 Bon, de faire en sorte que nos élèves puissent étudier dans des bonnes conditions,
06:16 je ne sais pas, ça me paraît être une évidence,
06:18 et pour ça, il faut débloquer les moyens financiers nécessaires pour le faire.
06:21 Or, c'est ce que refuse de faire le gouvernement.
06:23 Donc non, bien évidemment, c'est une proposition que je conteste, que je combats,
06:27 et que je continuerai à combattre, qu'elle soit portée par Mme Moudéa Castera,
06:30 M. Attal ou Mme Belloubet.
06:31 - Manuel Beauport, coordinateur national de la France Insoumise, député de Marseille,
06:34 on vous retrouve dans un instant, juste après le Fil info de Valentin Letece à 8h39.
06:39 - Votre consultation chez le médecin à 30 euros contre 26,50 euros aujourd'hui.
06:46 Le patron de la Sécurité sociale se dit ouvert à cette hausse réclamée par la profession,
06:51 mais l'assurance maladie réclame des contreparties
06:53 dans la nouvelle convention médicale en pleine négociation.
06:57 Ce n'est plus un remaniement, mais la maison des horreurs.
07:00 Déclaration sur France Info de Manon Aubry,
07:03 la tête de liste de la France Insoumise aux élections européennes,
07:06 s'émeut notamment de la nomination de Guillaume Casbarian au logement.
07:10 Porteur de la loi anti-squat, il a criminalisé les sans-abri, selon elle.
07:15 Le parquet de Paris requiert un procès contre le réalisateur Christophe Ruggia,
07:19 accusé par l'actrice Adèle Haenel de harcèlement et d'attouchement
07:23 lorsqu'elle était âgée de 12 à 15 ans.
07:25 Sa plainte, déposée il y a 4 ans, a eu l'effet d'un séisme
07:28 dans le cinéma français en plein mouvement #MeToo.
07:31 À suivre à partir de 21h10 ce soir sur France Info,
07:34 les résultats des victoires de la musique.
07:36 L'une des favorites de cette 39e édition,
07:39 c'est la jeune chanteuse Zao de Sagazan, nommée 5 fois.
07:42 Toujours avec Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise,
07:55 Frédéric Valtou devient ministre délégué à la Santé.
07:58 C'est un proche d'Edouard Philippe, il a présidé pendant plus de 10 ans
08:01 la Fédération hospitalière de France.
08:03 Vous ne lui faites pas de procès en incompétence non plus a priori ?
08:06 Non, encore une fois, le sujet ce n'est pas la connaissance ou pas des sujets.
08:12 Mais puisque M. Valtou était président de la Fédération hospitalière de France,
08:16 peut-être écoutera-t-il ou entendra-t-il ce qu'a dit la Fédération hospitalière de France,
08:22 notamment après le passage par 49.3 du dernier budget de la Sécurité sociale,
08:27 où la Fédération hospitalière de France dénonçait un budget de l'hôpital public
08:33 qui était bien loin, bien en deçà de ses attentes.
08:37 Donc il va se retrouver confronté peut-être à une difficulté
08:40 ou à une sorte de conflit de loyauté entre la réalité de ce qu'il faudrait faire,
08:45 et ce que disait la Fédération hospitalière de France,
08:47 et la réalité de ce que le gouvernement veut faire ou a prévu de faire.
08:50 Qu'est-ce qu'il faudrait faire, Emmanuel Bontemps ?
08:52 Débloquer des financements supplémentaires, reconstruire l'hôpital public.
08:55 Je pense que tous les Français aujourd'hui sont confrontés,
08:59 dans à peu près toutes les régions de France,
09:01 vous avez des services d'urgence qui fonctionnent,
09:03 comme on dit maintenant, en mode dégradé, des urgences qui sont fermées la nuit.
09:08 Chaque semaine, à peu près, dans ce pays, vous avez des manifestations
09:12 pour sauver un service d'urgence qui est menacé de fermeture.
09:14 Ça a été le cas en Bretagne, ça a été le cas à Draguignan dans le Var.
09:18 Et ça c'est une priorité du gouvernement, selon Gabriel Attal, justement,
09:22 désengorger les urgences.
09:23 Il ne débloque pas les financements nécessaires.
09:24 Il annonce des financements qui sont déjà prévus,
09:28 et qui sont insuffisants.
09:29 La Fédération hospitalière de France le dit précisément.
09:32 Donc voilà, par exemple, ce qu'il faudrait faire,
09:34 ou ce qu'il faudrait faire, c'est qu'on ait enfin une politique
09:37 sérieuse pour lutter contre la problématique des déserts médicaux.
09:41 Et notamment, on avait examiné à l'Assemblée nationale une proposition de loi.
09:46 D'ailleurs, je crois que M. Valtour en était signataire.
09:48 Qui visait à faire en sorte qu'on ne permette pas à des médecins
09:52 de s'installer dans des zones qui sont déjà suffisamment pourvues
09:55 pour lutter contre les déserts médicaux.
09:57 Sauf que cette proposition de loi, elle a été rejetée par le gouvernement.
10:00 Frédéric Valtour, qui n'est pas particulièrement connu pour être proche des médecins libéraux,
10:04 et il y a notamment eu récemment une grève suite à une de ses propositions de loi.
10:08 La Sécurité sociale qui négocie actuellement un relèvement du tarif des consultations
10:13 des médecins à 30 euros.
10:15 On passerait de 26,50 à 30 euros.
10:18 Est-ce que vous entendez l'appel des médecins à être mieux rémunérés ?
10:20 La Sécurité sociale semble d'accord pour y aller.
10:22 Mais je peux entendre cet appel, mais la question c'est de savoir qui va payer la facture.
10:27 Ce sera la Sécurité sociale et les complémentaires.
10:30 Très bien, mais j'observe que dans le même temps, en même temps que ça, en parallèle de ça,
10:35 le gouvernement nous dit à l'intention de doubler le tarif des franchises médicales.
10:40 Vous en êtes d'accord ? C'est une annonce qui a été faite par M. Attal.
10:43 Je dis que dire aujourd'hui à des Français dont un quart d'entre eux a déjà renoncé à se soigner
10:48 en raison du coût de l'accès aux soins, qu'on va doubler la franchise médicale, est irresponsable.
10:54 Et mieux payer les médecins, est-ce que ça va dans le sens de mieux reconnaître le travail,
10:57 sachant qu'il y a des contreparties, notamment sur l'installation,
10:59 notamment sur prescrire moins d'examens, de certains types d'examens par exemple ?
11:04 Mais je pense que la difficulté auquel on est confronté, c'est celle de l'installation de ces médecins
11:09 dans des zones qui ne sont pas suffisamment pourvues aujourd'hui.
11:12 Vous savez que dans un certain nombre de départements, je parle de départements ruraux en particulier,
11:16 les temps pour obtenir un rendez-vous, pour rencontrer des médecins de telle ou telle spécialité,
11:23 se sont allongés. Parfois, il vous faut 6 mois, presque un an pour pouvoir avoir un rendez-vous.
11:27 Ça, ça devrait être une priorité gouvernementale.
11:29 Donc, s'il faut rémunérer davantage certains médecins, je n'y suis pas opposé par principe,
11:33 mais la question qui est posée, c'est comment on fait en sorte de lutter contre ce problème des déserts médicaux.
11:38 Donc, comment on va conduire, contraindre ou en tout cas encourager ?
11:42 Je trouve que la proposition, elle a été transpartisane, on l'avait signée,
11:45 qui avait été examinée à l'Assemblée nationale.
11:47 À peu près des signataires de tous les groupes parlementaires l'avaient déposée.
11:50 Peut-être que ce n'est pas idéal, ce n'est pas ce que je ferais idéalement,
11:52 mais elle disait, elle ne disait pas "on va les obliger",
11:54 mais elle disait "on va empêcher des médecins de s'installer dans des zones qui sont suffisamment déjà pourvues".
11:58 Au moins, c'était un bon premier pas.
12:00 Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement s'y est opposé.
12:02 – Manuel Bompard, autre secteur en crise et autre priorité de l'exécutif, le logement.
12:07 C'est le député de la majorité, Guillaume Cazbarian, qui hérite du ministère.
12:11 Vous avez partagé l'hémicycle avec lui.
12:13 C'est une provocation, a dit l'insoumise Mathilde Panot.
12:16 Pourquoi une provocation ?
12:17 – C'est une provocation parce que M. Cazbarian a apporté,
12:20 il y a quelques mois de ça, à l'Assemblée nationale,
12:22 une proposition de loi qui visait à faciliter les expulsions,
12:26 qui visait notamment à pouvoir dispenser des peines de prison
12:30 à des personnes qui auraient des impayés de loyer.
12:33 Et je trouve que le fait de le nommer lui comme ministre du logement aujourd'hui,
12:39 quand on sait la difficulté qu'ont les Français aujourd'hui pour se loger,
12:43 quand on est confronté à une inflation sur les prix alimentaires,
12:46 sur les prix de l'énergie, donc des gens qui ont de plus en plus de difficultés
12:49 à pouvoir payer leur loyer, quand on sait la difficulté
12:52 pour pouvoir accéder à un logement social.
12:54 Je rappelle quand même que dans certaines villes,
12:56 c'est le cas par exemple dans la commune de Marseille dont je suis le député,
12:59 il vous faut plusieurs années, parfois quasiment jusqu'à 10 ans
13:02 pour pouvoir avoir accès à un logement social.
13:05 – Mais je vous parlais de protéger les propriétaires de personnes qui ne paieraient pas.
13:09 – Mais vous ne protégez pas, contrairement à ce que vous pensez,
13:11 vous ne protégez pas les propriétaires en menaçant les impayés de loyer
13:17 d'avoir une peine de prison, parce que l'impayé de loyer va rester impayé.
13:21 Par contre, les mesures qui existent, pardon, je termine là-dessus.
13:24 Par contre, les mesures qui existent aujourd'hui,
13:26 qui consistent à dire que quand il y a un problème d'impayé de loyer,
13:29 on a une négociation, on va étaler par exemple l'impayé de loyer
13:32 pour faire en sorte qu'on tienne compte de la difficulté du locataire,
13:35 là vous protégez davantage le petit propriétaire
13:37 parce qu'à la fin son loyer va être payé.
13:39 Mais par contre quand vous allez jusqu'à l'idée de dire
13:42 que des gens qui n'arrivent pas à payer leur loyer
13:43 tout simplement parce qu'ils ne s'en sortent pas,
13:45 qu'ils n'y arrivent pas, vous allez les mettre en prison,
13:48 je trouve que c'est un symbole et une provocation qui est insupportable.
13:50 Il n'y a pas que moi qui le pense.
13:51 Toutes les associations de logements disent que la nomination de M. Casbarian
13:56 est une provocation et la loi Casbarian a été rejetée
13:59 par la défenseuse des droits et par des rapporteurs spéciaux de l'ONU
14:02 qui ont dit à quel point elle violait des engagements internationaux de la France.
14:05 Pour vous c'est au propriétaire de prendre en charge le problème du logement.
14:09 Parce que le cœur de cette loi c'était surtout de punir trois fois plus les squatteurs,
14:13 ceux qui s'introduisent dans les domiciles avec des manœuvres de menaces
14:16 ou voies de feu ou contraintes.
14:18 Ça peut sembler de bon sens.
14:20 Ce n'était pas le sujet de cette loi, c'était le truc qu'on mettait devant
14:23 pour essayer d'expliquer aux gens
14:24 "non mais vous n'allez quand même pas défendre les squatteurs".
14:26 La vérité c'est que ça touchait des gens, des locataires
14:29 qui avaient des difficultés à payer leur loyer.
14:32 Et je ne suis pas en train de vous dire "c'est au propriétaire de prendre en charge".
14:36 Je vous dis qu'y compris du point de vue de l'intérêt du propriétaire,
14:40 la solution de la négociation quand il y a des problèmes d'un payé de loyer
14:43 elle est beaucoup plus efficace.
14:45 Mais vous pouvez quand même entendre aujourd'hui
14:47 que les loyers ont augmenté à plusieurs reprises chaque année
14:50 alors qu'on a déjà une inflation grandissante.
14:53 Que quand nous les députés insoumis à l'Assemblée Nationale
14:55 nous avons déposé à deux reprises un amendement
14:58 pour demander un gel des loyers
14:59 pour faire en sorte que ça ne repose pas encore sur les locataires qui galèrent,
15:03 qui n'arrivent pas à payer les loyers,
15:04 ça a été balayé d'un revers de la main.
15:06 Et à l'inverse, au lieu d'aider les gens,
15:08 on leur dit "on va vous sanctionner plus durement".
15:09 Je trouve ça indigne, je trouve ça ignoble,
15:12 mais je ne suis pas le seul à le penser.
15:13 - Emmanuel Montpart, votre collègue Adrien Quatennens
15:15 a fait son retour médiatique ces derniers jours.
15:18 Il avait été condamné en décembre 2022 pour violence conjugale.
15:21 Pourquoi est-ce qu'il revient aujourd'hui dans la lumière ?
15:23 - Il faudra lui poser la question, mais je crois qu'il a eu…
15:26 - Comment voyez-vous alors ce rapport ?
15:27 - Écoutez, moi j'ai entendu les propos qu'il a eus mercredi matin, je crois.
15:33 Je pense qu'il a eu des mots forts pour dire à quel point il avait compris,
15:40 il avait réfléchi à la fois sur l'acte qu'il avait commis,
15:44 à la fois sur les mots qu'il avait employés à l'époque,
15:47 il avait suivi les préconisations qui avaient été fixées à l'époque
15:51 par notre groupe parlementaire,
15:52 notamment le fait de suivre un stage sur ces questions…
15:56 - Il avait été mis 4 mois en retrait par ailleurs.
15:58 - … qu'il y avait appris des choses, oui, mais qu'il avait aussi suivi ce stage,
16:00 qu'il y avait appris des choses, qu'il avait eu le temps de réfléchir à ses actes.
16:03 Et je pense que les mots qu'il a eus montrent qu'il a aussi évolué sur ce sujet.
16:10 Et je pense que c'est une bonne chose de se dire que quand on a fait une faute,
16:12 quand on a fait une erreur, il l'a reconnu,
16:14 c'est aussi important qu'il puisse y avoir un processus de réhabilitation.
16:18 - Pourtant, certains au sein même de la NUPES
16:20 ne voient pas ce retour d'un très bon oeil.
16:22 Mais vous, vous dites qu'il a purgé sa peine
16:25 et il peut même revenir en première ligne de votre parti ?
16:28 - Je ne sais pas ce que ça veut dire en première ligne.
16:30 - Avoir un rôle central, de premier plan ?
16:32 - Mais Adrien Quatennens est un député de talent,
16:35 qui porte des propositions, qui mène la bataille à l'Assemblée nationale,
16:40 qui fait le travail dans sa circonscription.
16:42 Et oui, bien sûr, il va continuer à le faire.
16:45 Et je pense qu'il a commis encore une fois une faute,
16:49 il s'en est expliqué, qu'il a beaucoup réfléchi sur ce sujet,
16:53 qu'il a sans doute pris conscience de choses
16:55 dont il n'avait pas confiance avant.
16:57 Et qu'en politique, comme dans la vie,
16:59 quand on a commis des fautes, il faut être capable de les reconnaître,
17:02 il faut être sanctionné pour les fautes qu'on a commises,
17:04 mais ensuite il y a un processus de réhabilitation.
17:06 - Manuel Bompard, l'une des premières prises de position d'Adrien Quatennens
17:09 depuis sa réapparition dans les médias,
17:11 c'est d'approuver l'idée que les athlètes israéliens
17:13 courent sous bannière neutre aux Jeux olympiques,
17:15 c'est-à-dire imposer aux athlètes israéliens
17:16 le même traitement qu'aux athlètes russes.
17:19 Vous jugez que la politique israélienne
17:21 est similaire à celle de la Russie ?
17:23 - Alors moi, vous savez, je suis de manière générale
17:28 pas très à l'aise avec la sanction contre les athlètes,
17:30 de manière générale.
17:31 Ce que je dis, et ce qu'a dit Adrien Quatennens,
17:34 c'est qu'à partir du moment où on a sanctionné les athlètes russes
17:38 en raison de la guerre qui avait été déclenchée par la Russie
17:43 contre l'Ukraine, il était légitime effectivement
17:45 de poser la question d'éventuelles sanctions
17:47 contre les athlètes israéliens en raison de la guerre
17:51 qui est commise aujourd'hui par Israël.
17:53 - Mais c'est pas à nous, on ne peut pas y espérer.
17:55 - La Russie, c'est un régime autoritaire
17:56 qui a envahi une démocratie, l'Ukraine.
17:59 En face, vous avez un État, une démocratie, Israël,
18:02 qui a vu son intégrité territoriale violée
18:04 par un mouvement terroriste, le Hamas.
18:06 Aujourd'hui, certes, il y a une guerre,
18:07 mais vraiment, vous pensez que l'offensive israélienne
18:10 aujourd'hui dans la banque de Gaza
18:12 est comparable à l'invasion de l'Ukraine par la Russie ?
18:15 - Madame, moi, vous savez, je m'en réfère au droit international.
18:19 Peut-être que ça vous a échappé,
18:21 mais il y a eu une saisine de la Cour internationale de justice,
18:24 qui est l'organe le plus important de l'ONU,
18:27 de l'Organisation des Nations Unies,
18:29 qui a pointé un risque de génocide à Gaza
18:34 et qui a demandé, qui a exigé du gouvernement israélien
18:38 que tout soit fait pour prévenir ce risque de génocide.
18:41 Donc, vous pouvez considérer que ce n'est pas grave,
18:43 que ce n'est pas la même chose,
18:44 mais moi, je considère que c'est extrêmement grave
18:46 et que oui, il faut qu'il y ait des mesures qui soient prises
18:48 pour que les bombardements de l'armée israélienne
18:50 contre les populations civiles de Gaza s'arrêtent immédiatement.
18:53 On assiste ces derniers jours à des déclarations de M. Netanyahou,
18:56 qui dit qu'il va désormais déclencher une offensive sur Rafa.
18:59 Rafa, c'est 1,2 million de Palestiniens qui sont réfugiés là-bas,
19:03 là où le gouvernement israélien leur a demandé de se réfugier,
19:07 soi-disant pour éviter les bombardements sur le nord de la banque de Gaza.
19:10 Et désormais, ils vont être l'objet d'une attaque.
19:13 Les gens qui sont là, madame, ce ne sont pas des terroristes,
19:16 ce sont des populations civiles.
19:17 Il y a 30 000 personnes qui sont mortes à Gaza.
19:19 Donc oui, c'est grave.
19:20 Et la France, sur ce sujet, fait l'objet d'un double standard,
19:26 d'un double discours qui est insupportable.
19:28 Si vous lisez la décision de la Cour internationale de justice
19:32 à propos du conflit entre l'Ukraine et la Russie...
19:34 – Je vais vous arrêter là, on va reprendre en quelques instants la discussion
19:37 parce qu'il est 8h52.
19:39 – Mais le double standard, ça doit s'arrêter.
19:40 – On va revenir dans un instant sur cette question-là.
19:42 Il est 8h52, c'est l'heure du Fil info de Valentine Letez.
19:45 [Générique]
19:46 – L'escrimeuse française Isaura Tibus, testée positive au contrôle anti-dampage,
19:52 est suspendue ce matin provisoirement.
19:54 La fleurettiste sacrée championne du monde en 2022
19:57 est l'une des favorites pour le titre olympique à Paris.
20:00 François Bayrou reste un partenaire fiable, affirme le Premier ministre.
20:05 Interrogé sur France 2 hier soir,
20:06 Gabriel Attal parle d'un simple débat, d'un désaccord avec le président du Modem
20:11 qui a refusé d'entrer dans son gouvernement, dont on connaît enfin le casting complet.
20:16 Joe Biden l'assure, il sait ce qu'il fait.
20:19 Le rapport d'un procureur spécial juge pourtant que le président des Etats-Unis de 81 ans
20:24 a une mauvaise mémoire.
20:25 Ces derniers jours, Joe Biden a confondu le président égyptien Al-Sissi avec celui du Mexique,
20:31 mais aussi Emmanuel Macron avec François Mitterrand.
20:34 Duhange, aujourd'hui sur les routes d'Ile-de-France et de l'Auvergne-Rhône-Alpes.
20:38 Dans ces deux régions, la circulation sera difficile dans le sens des départs, estime Bison Futé.
20:42 C'est le premier week-end de vacances d'hiver pour la zone C.
20:45 Toujours avec Manuel Lebonpart, coordinateur national de la France Insoumise.
20:57 Vous parliez du double standard de la France, mais juste pour terminer,
21:02 vous compariez Israël et la Russie.
21:05 L'armée israélienne ne cible pas volontairement des civils.
21:08 Alors, Madame, moi je ne compare pas tel ou tel pays, ce n'est pas le sujet.
21:12 Je dis qu'en matière de droit international, quand il y a des décisions qui sont prises,
21:16 elles devraient s'imposer à nous.
21:17 Et la France reconnaît la Cour internationale de justice.
21:21 Et donc la décision qui a été prise par la Cour internationale de justice
21:24 après la saisine de l'Afrique du Sud contre le gouvernement israélien,
21:27 elle devrait s'appliquer à la France.
21:28 Or, j'observe que la France a occupé au mois de janvier
21:31 la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies.
21:33 Peut-être que les gens qui nous écoutent ne le savent pas.
21:35 La France présidait le Conseil de sécurité de l'ONU au mois de janvier.
21:39 Elle n'a rien fait.
21:41 Elle n'a pas été capable de déposer une proposition de résolution
21:44 pour obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible.
21:47 Un cessez-le-feu qui inclut bien évidemment la libération des otages
21:50 qui sont détenus aujourd'hui par le Hamas.
21:52 C'est ce dont on a besoin.
21:53 Il y a eu des discussions à Paris de cessez-le-feu.
21:54 Oui, mais c'est ce dont on a besoin le plus rapidement possible.
21:57 Je sais qu'il y a des discussions, mais j'observe qu'en parallèle de ces discussions,
22:00 M. Netanyahou annonce qu'il va y avoir une offensive militaire à Rafah.
22:04 Écoutez, une offensive militaire à Rafah, c'est une nouvelle étape
22:07 d'un projet de nettoyage ethnique.
22:09 Il s'agit de virer la population palestinienne de la bande de Gaza
22:13 pour la pousser en Égypte.
22:15 Pour vous, il y a un nettoyage ethnique en ce moment à Gaza ?
22:16 Il y a un projet clairement qui consiste à expulser la population palestinienne de Gaza.
22:22 Sinon, expliquez-moi pourquoi vous avez demandé,
22:24 pourquoi vous, pas vous, personnellement,
22:25 mais pourquoi le gouvernement de M. Netanyahou a contraint
22:31 la population civile palestinienne à aller au sud, à la frontière égyptienne,
22:36 et pourquoi ils disent aujourd'hui qu'ils vont attaquer le sud,
22:39 si ce n'est pour pousser la population palestinienne
22:42 de l'autre côté de la frontière égyptienne.
22:43 Voilà le projet qui est à l'œuvre.
22:45 Et la France ne dit rien, elle laisse faire.
22:48 Et nous, on devrait ne rien dire et accepter ça comme ça.
22:50 Ben non, excusez-moi, je ne l'accepte pas.
22:52 Et donc la France doit faire davantage.
22:54 Et si il faut sanctionner les athlètes, puisqu'on l'a fait pour la Russie, faisons-le.
22:57 Et s'il faut faire des sanctions économiques contre le gouvernement israélien,
23:00 je demande qu'on le fasse.
23:01 Mais c'est-à-dire qu'Israël n'a plus aucune légitimité pour vous,
23:03 parce qu'aller jusqu'à sanctionner des athlètes, c'est-à-dire le monde du sport,
23:06 vous voulez qu'Israël n'ait plus aucune légitimité ?
23:09 Pas de drapeau, pas d'hymne national aux Jeux olympiques, pas de couleur israélienne.
23:13 Madame, il n'y a aucune légitimité à tuer des populations civiles.
23:14 Il n'y en a aucune, strictement aucune.
23:17 Il n'y a aucune légitimité à rentrer dans une démarche qui, selon, encore une fois,
23:24 les organes judiciaires internationaux, fait courir un risque de génocide.
23:27 Pour ça, il n'y a aucune légitimité.
23:29 Manuel Bompard, à votre place, il y a une semaine précisément,
23:31 Clémentine Autain a critiqué, je cite,
23:33 "le profit de la France insoumise depuis un an qui n'a pas permis d'engranger des forces,
23:37 ce qui a coûté au mouvement".
23:39 Elle dénonce certains positionnements du clash et un manque de solennité.
23:44 Qu'est-ce que vous répondez à ce type de...
23:46 D'affirmation, en interne chez vous.
23:48 Je réponds que moi, je suis coordinateur de la France insoumise
23:51 et que, contrairement à Clémentine Autain,
23:53 je n'ai pas l'intention de passer une partie de mes interventions médiatiques
23:58 pour régler des problèmes ou des questions internes.
24:03 Et il me semble qu'au contraire, et je pense qu'elle devrait l'entendre,
24:07 je crois que ce qu'on attend de nous, c'est de...
24:09 Est-ce que c'est du sabotage, comme aura dit Jean-Luc Mélenchon, rapporté dans l'Obs ?
24:13 Mais d'abord, vous ne savez pas si ses propos sont exacts ou pas.
24:17 Et moi, voilà ce que j'ai à vous dire.
24:19 Personnellement, j'ai l'intention de consacrer l'ensemble de mon temps d'expression médiatique
24:23 à faire avancer la France insoumise,
24:25 comme je le fais depuis... Et comme on le fait collectivement depuis plusieurs mois.
24:30 Par exemple, nous avons une campagne des élections européennes qui...
24:32 Alors justement, on va en parler, mais le collectif...
24:35 Si le collectif, il ne contient pas François Ruffin, Raquel Garideau, Alexis Corbière,
24:39 le collectif, il s'émiette.
24:41 Mais je préfère concentrer mes arguments pour convaincre les gens
24:44 de voter en faveur de la liste qui sera défendue par la France insoumise
24:48 et de montrer à quel point la volonté de démacronistes et de l'extrême droite
24:53 de confisquer cette élection européenne serait un problème pour nous.
24:55 – Mais Manuel, bon, sans langue de bois,
24:57 est-ce qu'ils ne doivent pas quitter le parti, ces frondeurs ?
24:59 Est-ce qu'ils ne doivent pas quitter le parti ?
25:01 On a l'impression que vous n'êtes pas d'accord sur rien.
25:02 Vous n'êtes pas d'accord sur la ligne sur le Hamas, pas d'accord pendant les émeutes,
25:04 pas d'accord sur le comportement adopté pendant la réforme des retraites.
25:07 Est-ce que vous leur demandez pas de...
25:08 – Moi je suis membre d'une organisation politique qui s'appelle la France insoumise,
25:13 dans laquelle il y a des moments de discussion collective,
25:15 ça s'appelle les assemblées représentatives du mouvement
25:17 et dans lesquels nos choix, nos orientations stratégiques,
25:20 elles sont votées par les militantes et les militants de la France insoumise.
25:22 – Vous avez dit "votez-la" !
25:23 – Votez, votez.
25:24 Au mois de décembre dernier, nous avons eu une assemblée représentative,
25:28 nous avons eu un texte d'orientation stratégique,
25:31 nous avons eu un texte sur l'organisation du mouvement,
25:34 ils ont été votés, ils ont été adoptés par plus de 90% des gens.
25:37 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise d'autre ?
25:38 Donc c'est l'orientation de la France insoumise
25:40 et c'est cette orientation qui s'applique.
25:42 Et j'appelle les uns et les autres à respecter les décisions
25:47 qui ont été prises collectivement.
25:48 – Et vous êtes coordinateur national de la France insoumise,
25:50 merci beaucoup Manuel Bompard d'avoir été ce matin l'invité du 8.30 France Info.
25:55 Agathe Lambret de retour demain pour une nouvelle interview
25:58 et dans un instant, dans quelques minutes, les informés de Renaud Delis.
26:00 On reviendra sur ce fameux remaniement
26:02 et aussi sur la question des médecins, 30 euros la consultation,
26:05 c'est avec Renaud Delis dans un instant.
26:06 [Musique]