Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1
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00:00 Mais d'abord, Manuel Valls, merci à vous d'être resté avec nous pour écouter Gaspard Proust.
00:05 Bonjour Gaspard.
00:06 Bonjour chers auditrices, chers auditeurs.
00:08 C'est Clément Kettlebell, Anissa Monsoleil, Sonia Monjuda, de la garde maliseuse,
00:12 Monsieur le Premier ministre, vous êtes sur Europe 1, première radio de France.
00:16 Calmez-vous, c'est pas encore tout à fait le cas, objectivement.
00:18 Soyez pas rabat-joie, vous avez jamais lu un livre de motivation,
00:21 où on vous apprend les puissances de la pensée positive,
00:23 il faut le marteler et ça va devenir vrai.
00:24 Mais quand vous parlez de livre de développement personnel,
00:27 vous pensez à des auteurs style Fabrice Midal, Christophe André ?
00:31 Non, beaucoup plus fort, Donald Trump.
00:32 We're gonna fix this country.
00:34 And Joe Biden, you see, he will cry.
00:37 Yeah, he will cry.
00:39 Ça c'est mon Donald, croire en soi, impacter le monde.
00:41 Comme disait un de mes auteurs de chevet, le maths mu de Gandhi,
00:44 "Be the change you want to see",
00:46 soyez le changement que vous voulez voir la mer.
00:48 Non, non, c'est "see", S-de-zeu, ça veut dire voir, c'est pas la mer.
00:52 Commencez pas à pinailler, je sais que vous êtes bilingue, Paris-Province.
00:55 En tout cas, quoi qu'il en soit, merci d'être resté, monsieur le Premier ministre.
00:58 Pour tout vous dire, moi je garde surtout le souvenir du premier flic de France.
01:01 Et avec ce qui s'est passé ici depuis deux jours,
01:03 c'est vrai qu'on avait besoin d'un gars de la sécu.
01:05 Non, vous avez pas dit que vous n'alliez toujours pas digérer.
01:06 Vous avez la rancune tenace, vous, c'est pas possible.
01:08 Non, oui, parce que mardi, Rachida, bim, le scud à la fin.
01:11 Hier, Aurore Berger, bim, le tac dans la complicité de mes collègues.
01:14 Vous nous aviez prévenu que vous alliez vous venger, d'ailleurs,
01:16 quand Aurore Berger ne serait pas là.
01:17 C'est pas très élégant, d'ailleurs.
01:19 Vous allez me gêner, tiens.
01:20 Monsieur le Premier ministre, hier, vous savez ce qu'il m'a dit, Aurore Berger ?
01:23 Moi, de manière tendre et délicate,
01:25 enfin imaginez une interview de Sonia, mais avec la bienveillance.
01:27 Pam ! Mambrouk.
01:28 Je lui fais un jeu de mots à la con avec les mots Berger et Aurore.
01:30 Bon, alors on va pas se mentir, c'était pas une vanne très haut de gamme.
01:33 On n'était pas au rayon Grand Cru-Souclet de la Grande Épicerie.
01:35 On était plus dans les rayons centraux des bières de consommation courantes,
01:39 tu vois, entre les flocons d'avoine et le kit pour Farita et le passot, là.
01:42 Enfin, c'est comme si je disais "mais tiens, qui voilà, Manuel, valse de Vienne".
01:45 Bon, voyez, moyenne gamme supérieure, CSP+,
01:47 -Passe-toche. -Ouais, passe.
01:48 Voilà, tu vois.
01:49 Mais qu'est-ce qu'elle a répandu hier, Aurore ?
01:52 Qu'est-ce qu'elle a répandu ? Écoutez bien.
01:54 On me l'a suffisamment fait au vu de mon nom de famille,
01:56 donc c'est pas très nouveau comme vanne.
01:59 On l'a déjà fait, c'est pas très original.
02:00 J'aurais pu faire un effort.
02:02 Il fallait que je lui écrive un sketch à sa gloire
02:03 avec si possible des références piquées à Schopenhauer, Victor Hugo.
02:06 Alors que moi, si j'avais été rustre,
02:07 si je me donne à fond, je peux l'être, Sonia,
02:09 j'aurais pu aller sur la facilité et tricoter autour du registre le bâton de Berger.
02:12 -Non, non, non, elle est quand même ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes.
02:15 Ça aurait été un peu déplacé. -Ministre de l'égalité hommes-femmes.
02:17 En gros, de la dînette et du GI Joe tant que vous y êtes.
02:20 Mais je sais que ce matin, le Premier ministre ne me fera pas cette crasse.
02:23 Et vous savez pourquoi ? -Non, pourquoi ?
02:24 -Parce que Rachida Dati-Aurore Berger, c'est quoi, leur point commun ?
02:26 C'est des femmes. Solidarité féminine, mais ce matin,
02:29 fraternité masculine et ce bac.
02:31 On se laissera pas marcher dessus.
02:32 Tiens, d'ailleurs, j'ai décidé pour cette année, Dieu sait si c'est pas mon fond de commerce,
02:35 je m'en fous, je me lance,
02:36 j'ai décidé de placer mes chroniques sous le signe du sexisme.
02:39 Je vais créer un hashtag,
02:40 après le hashtag #MeToo, le hashtag #TonToutou,
02:42 hommes opprimés de tous les pays, unissez-vous !
02:44 -Quel programme ! Bon, à propos d'hommes opprimés,
02:46 c'est vous qui le dites, Gaspard, mais vous avez vu que, finalement,
02:49 François Bayrou n'entrera pas au gouvernement.
02:51 -Quelle injustice !
02:52 Après les innocents en main pleine, les relaxés aux mains vides.
02:55 Donc, si j'ai bien compris, la République refuse le retour du fils Prodigue.
02:59 Le pays est au bord du gouffre et on décide de se passer de l'Elon Musk du cahier de texte.
03:03 Bon, après, franchement, c'est pas plus mal.
03:05 -Comment ça ?
03:06 -On vient quand même de s'éviter des interviews du genre,
03:08 Sonia Mabrouk, je pense que, en ce qui concerne l'éducation nationale,
03:15 il faut prendre les problèmes les uns après les autres.
03:21 A priori, il finit sa phrase pile en 2027,
03:24 là on n'aura plus droit à François Bayrou mais à François Biden.
03:27 -Sonia, j'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle
03:33 parce que le pays a besoin de visages nouveaux.
03:37 Je crois que deux quinquennats de suite avec Emmanuel Chirac, ça suffit.
03:43 Et ma priorité sera de rétablir le couple franco-allemand,
03:47 c'est pourquoi mon premier geste sera d'aller à la rencontre de Mikhaël Gorbatchev.
03:52 -Je dois vous avouer, Gaspard, qu'une chose m'a échappé cette semaine.
03:56 -Vous avez dû me faire un signe, on continue ou pas ?
04:00 -Non, je garde pour la prochaine fois.
04:02 -Vous le gardez ? -Oui, je fais des stocks.
04:05 Parce que c'était moins adapté à l'invité du jour.
04:07 -Très bien, mais j'attendais... -Parce que je fais un peu du tailor-made.
04:10 -Gaspard était censé me faire un signe pour me dire "on coupe là".
04:13 -C'est une matinale très synchronisée.
04:15 Et non plus, on gagne du temps, ça prolonge la chronique.
04:17 Demandez-moi le temps qu'il fera demain, la France se découpe en deux, il y a une ligne.
04:22 -Et il fera sans doute trop chaud à Perpignan.
04:23 Merci Emmanuel Valls, merci à vous d'être venu.
04:25 -Merci à vous, toute ma solidarité à Gaspard Proust.
04:27 -Voilà, voilà. -Il n'y en a pas besoin.
04:29 -Vous avez gagné un allié, Gaspard, il est déjà parti.