Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1
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00:00 - Bonjour Gaspard Proust, bonjour Gaspard ! - Bonjour !
00:02 - Vous avez vu que Jordan Bardella est resté pour votre chronique ?
00:05 - Quel sens de l'observation Dimitri ! Heureusement que vous me prévenez parce que sinon je débutais ma chronique par "mais qu'est-ce que vous foutez là ce matin Edoui Plenel ?"
00:12 Bon on m'a dit que ça serait Bardella, je suis totalement insurpris et en tout cas sachez M. Plenel que je trouve très courageux que vous ayez accepté de vous exposer au feu nourri des questions affûtées de Sonia Mabrouk et des alertes d'orage d'Anissa Haddadi.
00:23 Parce qu'on va être honnête M. Plenel, la dernière image forte qu'on a de vous c'est quand même l'image de Maïwenn en train de vous faire pipi sur la tête dans un restaurant devant tout le monde avant de vous étaler du crottin de poney sur le moustache avec un presse-purée.
00:33 - Non mais Gaspard, n'importe quoi ! C'est vraiment votre côté bourrin qui s'exprime là. En plus Maïwenn ne serait jamais allée jusque là, elle aurait attrapé Edoui Plenel par les cheveux et elle aurait fait semblant de lui cracher au visage.
00:44 - Dimitri, mais laissez-moi rêver ! Si vous me castrez à chaque fois que mon imaginaire s'envole et que je laisse parler sans peur du jugement de l'autre l'enfant qui est en moi et qui lui ne demande qu'à être dans le festif, comment pourrais-je contribuer à transmettre à cette matinale cette joie de vivre qui est ma signature ?
00:59 Pensez un peu à nos auditeurs Dimitri ! Pensez à cet auditeur là qui n'a pas allumé les infos depuis un mois, il saute du matelas, il allume la radio, c'est encore la pénombre, il se colle le gros orteil contre le pied de la table basse, il est en train de hurler comme un goret.
01:10 Mais au milieu de ce moment de détresse, il entend le mot "presse purée" et là soudain, il a cette vision magique d'Edoui Plenel en train d'errer comme un Gilbert Montagné à moustache dans une salle de restaurant à la chaise d'un mouchoir.
01:20 Et là avec cette image, l'auditeur il se dit "Yes, merci Europe 1, la radio du feel good". Heureusement qu'ils sont là, Pavlenko, Proust, Ducrot, Mabrouk, Haddadi, moi aussi j'ai droit à ma part de bonheur, à ma part de rêve.
01:31 - Mais oui, vous avez tout à fait droit, votre imagination est quand même débordante, mais vous noterez malgré tout ce matin, nous ne recevons pas Edoui Plenel, mais bien, je le répète, Jordan Bardella.
01:39 - Et on fera avec Jordan, on va l'accepter tel qu'il est. On ne va pas lui demander de retourner en loge et de revenir que lorsqu'il aura signé la pétition, la baïa ne passera pas pour moi.
01:48 La vérité Dimitri, c'est qu'on sent que Jordan est soulagé d'être là ce matin.
01:51 - Ah bon, comment vous savez ça ?
01:52 - Mettez-vous à sa place, ça fait un moment qu'il n'est pas venu, ce qui signifie qu'est-ce qu'il a fait entre temps ? La matinale de France Inter, France Info, LCI, peut-être c'est à vous quotidien ?
02:00 En gros, le soldat russe qui doit traverser cinq lignes de front pour retourner à la maison, puis d'un coup il débarque dans nos locaux, qui y croise ?
02:06 Mathieu Bocoté, Charles Dornelas, Louis Dragnel, il retrouve un peu de légèreté.
02:10 Pour lui, ce matin, il ne va pas dans une matinale, mais dans un spa. Il arrive en loge, il ne demande pas un café, mais ben alors, ils sont où mes claquettes et mon peignoir ?
02:17 - On a l'impression que vous le connaissez bien aussi.
02:19 - Oui, très bien, on a servi sur le même bateau.
02:21 - Sur le même bateau ?
02:22 - Oui, à une époque, on a été tous les deux vigiles sur l'Ocean Viking.
02:25 - Mais racontez-nous ça.
02:26 - J'oublierai jamais le jour où on s'est rencontrés devant le bureau de recrutement de SOS Méditerranée à Notre-Dame-des-Landes.
02:30 Ça avait plutôt mal commencé d'ailleurs.
02:32 - Mal commencé entre vous ?
02:33 - Oui, moi je lui ai dit "mais tu viens d'où toi ?" et il me dit "oui, je viens de Californie".
02:36 Californie ? Ah ouais, sympa, Santa Monica, Malibu, Burly Hills.
02:39 Il dit "non, non, Clichy-sous-Bois, c'est entre Bagnolet et le White Manual".
02:44 Je sens le mec un peu perché, je lui dis "mais tu t'appelles comment ?"
02:46 "Oui, je m'appelle Jordan".
02:47 "Oui, c'est ça, et ta sœur elle s'appelle Ermax".
02:49 - C'est parti en embrouille finalement.
02:51 - Eh ben non, parce que comme dirait Karim Zeribi, il est resté "Republicain".
02:54 Et ça c'est bien.
02:56 Il m'a dit "écoute, je suis pas là pour polémiquer, si j'ai postulé comme bénévole, c'est comme toi,
03:00 c'est pour sauver la population de rascasse et de langoustes,
03:02 parce qu'avec le réchauffement climatique, j'ai mal à ma bouillabaisse".
03:05 - J'imagine que vous avez vite déchanté quand vous avez appris que c'était pas trop le projet de SOS Méditerranée.
03:10 - Je vous fais pas dire, je nous vois encore déambuler sur la proue du bateau avec des jumelles accrochées au cou
03:13 et j'entends Jordan me dire "c'est quoi ce plan foireux, moi j'ai pas signé pour le Greenpeace de l'OQTF".
03:18 Et j'ai dit "Jordan, calme-toi, peut-être que dans un premier temps,
03:20 on dépanne juste tous ces mecs partis en excursion en non-mixité,
03:24 et puis un jour, in cha jésus, on ira vraiment sauver les fonds marins".
03:27 Mais le problème c'est que par mégarde, il s'est fait repérer par la capitaine.
03:30 - Ah oui ? Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
03:31 - Un jour on était de garde, on devait transmettre ce qu'on voyait,
03:34 et puis bon la capitaine, une femme vraiment, une bombe atomique dans tous les sens du terme,
03:37 cheveux bleus, sublimes tétons avec des piercings et des tatouages,
03:40 la coco Chanel zadiste, tu vois, et à un moment elle se met à gueuler
03:44 "Eh les deux là sur le pont, qu'est-ce que vous foutez, en un mois vous m'avez toujours pas repéré le moins de bateaux,
03:47 parce que moi d'ici sans jumelles, j'ai l'impression de voir un Zodiac rempli à bas bord".
03:51 Et je me souviens encore Jordan qui prend ses jumelles, qui regarde comme ça et dit
03:54 "Non non, c'est un Baobab".
03:56 Et la capitaine ça la rend folle "Tu te fous de ma gueule, on voit que des mains s'agitent".
03:59 Il dit "Non non, ça c'est le Mistral, ça fait onduler les branches".
04:03 Et du coup même moi ça me met un doute, tu vois, je dis "Jordan, t'es sûr que c'est un Baobab ?
04:06 Parce que moi je dirais que c'est plutôt un Acacia".
04:08 Et là malheureusement, ces origines italiennes qui refont surface,
04:11 il oublie, il commence à hurler "Jamais c'est l'Acacia ! Depuis quand les Acacia ont des moteurs Suzuki ?
04:16 Sur les troncs d'Acacia c'est du Yamaha, ça c'est un Baobab".
04:19 On va pas se mentir, on s'est retourné sur le pont du bateau,
04:22 tous les bénévoles s'étaient roulés en boule comme des lombrics aspergés à l'eau bénite.
04:26 On nous a débarqué à Lampedusa, chacun avait sa vie,
04:29 on se retrouve ici à Europe 1, comme dirait l'autre, l'Europe 1 connecting people.
04:34 A demain !
04:37 Merci Gaspar Pouce, merci beaucoup, c'était imagé.
04:40 Je ferai attention quand je prendrai le bateau cet été, si je vois des Baobabs en pleine mer.
04:45 Merci Jordan Bardella d'être resté avec nous.