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Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 Mais d'abord, Gaspard Proust nous a rejoint. Bonjour Gaspard.
00:03 - Bonjour. - Bonjour.
00:04 - Alors Jean-François Copé, restez pour vous écouter.
00:07 Comment ça va ce matin, Gaspard ?
00:08 - Écoutez Dimitri, en ce moment, j'essaie de regarder un peu ce qui se dit,
00:10 de m'intéresser aux autres, de sortir de ma bulle,
00:13 "get out of my bubble" comme ils disent dans "Silicon Valley".
00:16 Et je me rends compte, arrêtez-moi si j'éteure,
00:17 mais j'ai comme l'impression qu'en ce moment,
00:19 Macron n'a pas trop la côte.
00:20 - Vous croyez ?
00:21 - Je le dis avec des pincettes, mais j'ai vraiment l'impression
00:23 qu'il est sur le chemin qui mène à la popularité de Hollande,
00:26 - Sans les avantages, c'est-à-dire ?
00:27 - Bah, Hollande était un peu pulaire, mais au moins il faisait pleuvoir.
00:29 Et il ressemblait à rien, avec ses chaussures retroussées comme des palmes,
00:32 sa cravate tordue, sa buée derrière lunettes,
00:34 mais au moins, les nappes phréatiques lui disaient "merci".
00:37 Et là, ça va peut-être se débloquer au niveau météo.
00:39 - Ah ouais, pourquoi ?
00:40 - Comme le président s'est mis à brailler des champs pyrénéens dans les rues avec des Gaulois,
00:44 ça commence à sentir le barde attaché à un arbre lors du banquier final.
00:48 Non mais je vous assure qu'il y a un truc anti-Macron dans l'air.
00:50 Hier, je prends un taxi,
00:52 et bon, ça c'est un conseil que je donne aux auditeurs de province qui nous écoutent
00:55 et qui pensent monter à Paris prochainement.
00:57 Si vous voulez vous mettre le chauffeur de taxi dans votre poche,
00:59 il y a deux mots de passe, Hidalgo ou Macron.
01:01 - Ah oui ?
01:02 - Tu entres dans le taxi, au premier rebouteillage, tu commences à râler
01:05 "ouais, c'est encore autre coup de l'autre Hidalgo,
01:06 elle nous pète les couilles avec ses Jeux Olympiques,
01:09 comme si Paris n'était pas assez connue,
01:10 qu'on ait besoin de se taper cette purge d'intervilles mondiales".
01:13 Tu déverses comme ça, dans 99% des cas, le chauffeur de taxi se retourne et te dit
01:17 "oui, elle est folle cette femme".
01:20 Là, en une phrase, tu viens te faire un ami pour la vie.
01:22 - Et vous répondez quoi ?
01:24 - Moi, je surfe sur la vague, je rebondis direct.
01:26 Hamdoulilah mon frère, on est tellement d'accord, vous vous rendez compte,
01:28 être incapable de se faire élire dans le moindre arrondissement parisien et être maire,
01:32 elle aurait pas dû s'appeler Anne Hidalgo mais Miss 49.3.
01:35 Et là, elle me dit "je vais vous dire la vérité, Monsieur Proust,
01:37 une fois Hidalgo, elle m'a arrêté pour une course, je lui ai dit
01:39 "désolé madame, je prends pas les gens bourrés".
01:42 Et en ce moment, si t'évoques Macron, ça fait un peu le même effet.
01:45 - Alors, vous connaissez un peu, j'imagine que vous avez provoqué le chauffeur, non ?
01:48 - Pas du tout, au contraire, quand je lance les gens sur le président,
01:50 c'est toujours en bienveillance.
01:51 - Ah, vous en bienveillant ?
01:53 - Oui, je lui dis toujours "mais par rapport à Macron, vous trouvez pas quand même que
01:57 c'est un bel exemple d'avoir au sommet de l'État quelqu'un
01:59 qui est toujours en couple avec la femme qu'il a rencontrée à l'école ?"
02:03 Et là, en général, ça part en cacahuète.
02:05 Il te parle du président de la République, t'as l'impression que Macron a été élu
02:08 par des extraterrestres qui l'ont déposé à Elysée dans une soucoupe volante,
02:11 que si les Men in Black, ils débarquaient,
02:13 derrière le costard, on verrait la créature de Roswell...
02:15 - J'imagine que vous laissez pas dire ce genre d'ineptie, là ?
02:17 - Si, si, moi j'aime bien les taxis complotistes, ça me berce.
02:19 Mais j'ai une pirouette pour les faire arrêter.
02:22 - Ah, comment faites-vous ?
02:24 - À un moment, je balance "ah mince, j'ai oublié un truc,
02:26 il faut qu'on change de direction, on va à l'hôpital,
02:27 les mecs, qu'est-ce qu'il y a, il y a une urgence ?"
02:28 Oui, je viens de me rendre compte que j'ai oublié de faire la 25e rappel pour la Covid.
02:32 Là, le mec, tout de suite, "merci monsieur, au revoir",
02:36 là, c'est... quelque chose s'est brisé.
02:39 - Pas un mot sur notre invité ce matin, sur Europe 1, Jean-François Copé,
02:43 qui est resté pour vous écouter, n'est-ce pas ?
02:44 - Oui, et je tenais à dire que c'est vraiment sympa,
02:46 parce que je lui dois une sorte de "mea culpa".
02:48 - Ah, de "mea culpa" ! - C'est pas vrai !
02:49 - Oui, oui, parce que, comme on dirait dans "Rabbi Jacob",
02:52 "Arcôme Copé, mon président", je veux dire,
02:54 vous savez, quand j'officiais à "Salut les Terriens",
02:56 j'ai fait une chronique où je surfais sur l'idée honteuse
02:58 que dans l'élection du président de l'UMP,
03:00 eh ben, c'était pas Jean-François, la brebis blanche.
03:03 - Vous aviez participé à la meute.
03:05 - Oui, et bien, à l'époque, nous autres humoristes,
03:07 on s'est tous fait marabouter par François Fillon,
03:09 tu vois, les sourcils de François, tu vois, on était...
03:12 L'autre, il était là avec sa tête de drop-it de province,
03:14 en chaussette rouge, dans des mocasins bruns, il était rassurant, quoi,
03:17 puis, une fois qu'on est allé lui arracher le sourcil
03:19 et que Pénélope a fait "Aïe, it hurts", tu vois,
03:22 on a déconné.
03:23 Jean-François s'ouvre d'une maladie assez rare et courante,
03:26 le syndrome Wauquiez.
03:28 Tu sais, c'est le délit d'arrogance de l'élève brillant
03:30 qui se voit à la télé, c'est très injuste.
03:32 - C'est bien la première fois qu'on me mélange avec lui.
03:34 - Oui, justement, je me suis dit que ça vous ferait plaisir.
03:38 C'est quelqu'un qui te rappelle à chaque fois qu'il ouvre,
03:39 bon, qu'il en sait plus que toi.
03:40 En fait, tu vois, autant tu te retrouves face à Marine Tondelier,
03:43 Julien Oudoul, bon, t'as l'impression d'avoir fait Polytechnique,
03:46 autant face à Juppé, Le Maire, Copé, bon, t'es plus calme, tu vois.
03:50 - Alors, vous faites amende honorable, en fait, ce matin.
03:52 - Oui, oui, en plus, j'étais témoin de la probité de GFC.
03:55 - Ah bon ?
03:56 - Oui, oui, ça a eu une époque, il y a eu ces pseudo-insignations,
03:59 ces goûts de luxe, ces amis riches, mais des amis riches,
04:01 on en a tous autour de la table ici.
04:03 - Ah oui, autour de cette table-là ?
04:05 - Bah, Anissa, son poste, bah oui, c'est une planque.
04:08 Tout le monde sait très bien que c'est la fille cachée de Mohamed VI.
04:10 Enfin, c'est la Mazarine du bled, on le sait.
04:14 Et je peux prouver que Copé, c'est un mec honnête et droit.
04:16 - Alors, comment vous allez prouver ça ?
04:17 - Une fois, j'ai joué à Mo, donc devant un public de, je sais pas,
04:20 de Moïquan, je sais pas comment on dit.
04:22 Et à l'époque, c'était un spectacle...
04:23 - Ça, c'est les mêles d'oie, hein.
04:24 Si vous voulez faire des jeux de mots, allez-y, mais avec le vrai mot.
04:26 - Oui, mais Moïquan, c'est très bien, ça me va mieux.
04:29 Et à l'époque, bon, c'était un spectacle de musique classique, humour,
04:31 bref, un chef-d'oeuvre d'art vivant contemporain, comme on n'en fait plus.
04:34 Et en revenant dans la loge...
04:35 - Ah bah, vous avez rencontré Jean-François Copé.
04:37 - Non, non, il n'était pas là, ce soir-là, parce que bon,
04:38 comme c'est un spectacle de musique classique, il est plus branché qu'Alipso.
04:41 Tu vois, au programme, on avait quand même le dernier Quatuor de Beethoven,
04:45 ça aurait été gênant de voir le final couvert par les ronflements du mer,
04:47 donc on s'y a dit, c'est peut-être mieux.
04:48 - Oui, donc dans la loge, qu'est-ce qu'il peut se dire ?
04:50 - Alors, j'y arrive, dans la loge, une corbeille cadeau.
04:52 Je vous assure que c'est vrai.
04:52 - Bah oui.
04:53 - Et au début, t'es gêné, tu te dis, bon, le gars, il est en train de te demander un service.
04:56 Tu vois, il veut que tu le mettes en contact avec un impressario,
04:59 Copé, World Tour, Poussez-vous, le nouveau Richard Kledermann arrive, tu vois.
05:03 Et tu vois, après les mots bleus, les débris de mots, enfin, je sais pas, il y avait des jeux de mots à faire.
05:07 - Mais il y avait quoi dans la corbeille ?
05:08 - C'est là où je voulais en venir.
05:09 Alors, la modestie de cette corbeille.
05:11 Du thé en boîte, deux pots de moutarde, des madeleines de commercy.
05:14 Enfin, tu te pointes avec ce panier-là, je suis Omar Bongo pour lui demander un service.
05:18 Tu finis dans sa mare aux crocodiles l'après-midi.
05:20 - Vous pensez quoi de son positionnement actuel ?
05:22 On est quand même loin de la droite dure, de la grande époque.
05:25 - Vous savez quoi, Dimitri ?
05:27 On comprend rien à Jean-François si on voit pas que derrière l'homme politique
05:30 se cache avant tout un jazzman de génie.
05:32 Ce gars-là, c'est le Miles Davis de la politique.
05:35 Il prend un thème, au hasard, tiens, le pain au chocolat,
05:38 il développe, il dérive dans le free jazz, le bebop.
05:41 D'un coup, on voit apparaître la figure de François Bayrou, Macron.
05:44 Et là, les UMP de droiteurs, ils disent "mais qu'est-ce qui t'arrive Jean-François ?"
05:47 "Je cherche les notes qui se modèment", tu vois.
05:49 Et une fois qu'il a épuisé toutes les variations, il revient au thème de départ,
05:52 mais c'est plus un pain au chocolat, c'est une chocolatine.
05:55 Bravo l'artiste !
05:55 - Merci Gaspard Proust, merci.

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