• il y a 9 mois
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00 -Oui, alors justement, je voulais...
00:01 D'abord, ça touche 2 millions de personnes en France,
00:03 c'est un trouble très fréquent.
00:05 C'est ce que l'on a tendance à appeler les enfants hyperactifs.
00:09 Alors, je voudrais qu'on revienne là-dessus.
00:10 C'est un trouble neurodéveloppemental.
00:14 C'est un trouble que l'on connaît depuis le 18e siècle.
00:16 Donc, c'est pas lié ni aux écrans, ni aux enfants rois,
00:19 ni à un problème d'éducation.
00:21 Il faut arrêter avec ça.
00:22 Le TDAH, c'est un véritable trouble neurodéveloppemental
00:26 qui existe, qui est fréquent,
00:28 qu'il faut savoir diagnostiquer,
00:30 et surtout, maintenant, on sait de mieux en mieux le prendre en charge.
00:34 Alors, de quoi s'agit-il ?
00:36 On le voit là, des troubles de déficit de l'attention,
00:39 avec ou sans hyperactivité.
00:42 En fait, il y a 3 critères essentiels pour poser ce diagnostic.
00:46 Je vous en ai mis plusieurs.
00:48 On va y revenir tout de suite sur ces troubles pour le diagnostiquer.
00:52 Ça commence dans l'enfance, mais attention,
00:54 ça touche aussi pratiquement 3 % des adultes,
00:57 parce que ça peut persister chez à peu près la moitié d'entre eux
01:00 à l'âge adulte.
01:01 Donc, des problèmes d'attention.
01:03 C'est-à-dire, ce sont des enfants qui ne peuvent pas rester attentifs,
01:06 qui ne peuvent pas écouter une consigne,
01:09 qui ne peuvent pas écouter quelque chose pendant un petit moment.
01:13 Mais ça peut être à l'école, à la maison, n'importe où.
01:16 Ils n'oublient leurs affaires, ils les perdent,
01:19 ils ne savent pas où elles sont.
01:20 Des troubles réels de l'attention,
01:22 c'est impossible pour eux de rester attentifs plus d'un certain temps.
01:27 La pulsivité.
01:28 Ils arrivent, vous êtes en train de parler,
01:30 ils viennent vous couper la parole,
01:31 ils répondent avant que vous ayez fini de poser votre question.
01:33 Ils sont très impulsifs.
01:35 Donc, vous imaginez la vie avec ces enfants-là,
01:37 que ce soit à l'école, avec leurs petits camarades,
01:40 ou dans la fratrie, ou dans la famille, c'est compliqué.
01:42 Et ils peuvent être atteints ou pas d'hyperactivité,
01:45 c'est-à-dire de ne pas tenir en place des ébullons
01:48 qui bougent tout le temps, qui cassent tout.
01:51 C'est un enfer, je vous le garantis.
01:53 Il y a des degrés divers, bien entendu.
01:56 Mais c'est quand même un enfer.
01:57 Je vous ai précisé dans le diagnostic
01:59 qu'il faut que ça existe aussi bien à l'école qu'à la maison.
02:04 Parce que si à l'école, on vous dit qu'il est parfait
02:07 et que c'est qu'à la maison que ça arrive,
02:09 c'est qu'il y a sûrement un problème à la maison.
02:11 Il essaye de vous faire payer quelque chose.
02:14 Donc, oui, mais c'est important.
02:16 Ça peut être juste parce qu'il y a l'arrivée d'un petit frère
02:18 ou d'une petite sœur ou n'importe quoi,
02:21 ou parce que vous êtes partis en vacances et qu'il vous le fait payer.
02:23 Donc, il faut vraiment que les troubles existent aussi bien
02:26 à l'école qu'à la maison et inversement,
02:28 que ça dure depuis plus de six mois.
02:31 Quand c'est une petite crise qui dure 15 jours,
02:34 voilà, ça peut arriver.
02:35 Non, là, il faut que les troubles existent depuis plus de six mois
02:38 et que le début...
02:40 Généralement, ça commence dès deux ans,
02:43 on s'en aperçoit quand les enfants,
02:45 on commence à leur donner des consignes.
02:48 Ça arrive dès tout petit.
02:49 Mais malheureusement, il y a toujours une errance diagnostique
02:53 et le diagnostic est généralement posé
02:56 vers l'âge de 7 ans.
02:58 Donc, voilà pour ce trouble,
03:01 poser le diagnostic, c'est important.
03:03 Il s'agit, je vous le disais, d'un trouble neurodéveloppemental,
03:06 c'est-à-dire qu'on arrive à le visualiser à l'imagerie.
03:10 Il est essentiellement lié à la génétique.
03:13 Il y a, par exemple, si vous avez des jumeaux ou des jumelles,
03:17 si un est atteint de TDAH,
03:19 l'autre a 80 % de risque d'être aussi atteint.
03:23 Quand vous découvrez un TDAH dans une famille,
03:26 adulte ou jeune d'ailleurs,
03:28 vous êtes quasiment sûr,
03:30 en demandant un petit peu à droite, à gauche dans la famille,
03:32 qu'il y en a aussi d'autres dans la famille.
03:35 - Vous nous disiez tout à l'heure, en introduction,
03:36 que c'est un trouble qui a été diagnostiqué au XVIIIe siècle.
03:40 Il y en a autant aujourd'hui qu'au XVIIIe siècle ?
03:42 - On les diagnostique beaucoup plus maintenant.
03:46 - Mais qu'un siècle, par exemple, il y en a autant ?
03:48 - Il y en a sûrement autant.
03:51 Mais après, vous avez raison, il y a 10 à 15 % aussi...
03:54 - Le fond de ma question, ça n'a rien à voir avec la société.
03:57 - Non, c'est justement pas là que je vais commencer.
03:59 Pour dire, comme on les appelle un peu les enfants hyperactifs,
04:03 on remet souvent la faute sur les parents.
04:05 - Ou des enfants mal élevés. - Exactement.
04:08 Donc ça, on oublie.
04:09 Mais vous avez raison, il y a quand même 10 à 15 %
04:13 d'origine extérieure.
04:15 On sait, par exemple, que pendant la grossesse,
04:17 le fait d'avoir fumé, d'avoir consommé certaines drogues,
04:20 certains produits, de l'alcool, etc.,
04:22 ou d'avoir inhalé des perturbateurs endocriniens,
04:25 ça peut aussi jouer, donc ça pourrait augmenter le nombre.
04:28 Mais surtout, le plus important, c'est qu'il y a maintenant,
04:32 vous imaginez, vu le nombre très élevé,
04:34 il y a maintenant des traitements.
04:36 Et ces traitements ont révolutionné la prise en charge de ces enfants.
04:40 Parce que vivre avec un TDAH, je peux vous assurer
04:43 que pour la famille, pour l'entourage, pour les frères et sœurs,
04:46 pour l'école, pour tout, c'est un enfer.
04:48 Donc là, grâce à ces traitements, que ce soit Ritalin, Concerta,
04:53 on en a tous entendu parler, on arrive à transformer les relations,
04:58 à les rendre beaucoup plus harmonieuses,
05:00 et à l'école, et en famille, et avec les amis.
05:03 Donc voilà, il faut d'abord poser le diagnostic,
05:06 ensuite, il faut prendre en charge,
05:08 il ne faut pas avoir peur de ces traitements.
05:09 Il y a des dosages différents,
05:11 il y a des surveillances maintenant qui sont très pointues,
05:14 et il y a encore de nouveaux traitements,
05:16 puisque vu le nombre, on cherche vraiment à traiter ces enfants.
05:20 Donc surtout, ne laissez pas tomber en disant,
05:24 "C'est rien, ça va passer", on consulte.
05:26 On sait maintenant de mieux en mieux les prendre en charge.
05:29 (Générique)
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