• il y a 9 mois
Congrès de l'association TRANS SANTE France - FPATH du 17 et 18 novembre 2023 à la Cité des sciences et de l'industrie.Communications libres
Conseils pour le choix des techniques de chirurgie génitale de masculinisation / Aurélie Schirmann
Déterminants et fréquence du recours à la conservation de gamètes / Mickaël Agopiantz
Conservation des gamètes chez les mineurs / Jeanne Delanous
Prévalence des variances de genre en cas d’autisme – Revue de littérature / Guilhem Bonazzi
Expérimentation d’accueil des personnes trans par les CPAM d’Île-de-France / Dominique Martin, Médecin-conseil de la CNAM
Comment le médecin généraliste peut répondre aux attentes et questionnements / Sophie Gibert
Intérêt de la pairs-aidance dans le cadre d’une approche trans-affirmative / Marie de la Chenelière
Enjeux de l’inclusion des non-binarités dans la prise en charge / Lee Ferrero

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00:00:00 -Donc, on accueille Guilhem Bonazzi,
00:00:06 qui va donc nous parler de la prévalence et l'évaluance de genre
00:00:11 en cas d'autisme.
00:00:12 -Oui, on m'entend. Parfait.
00:00:14 Donc, moi, je suis le docteur Guilhem Bonazzi,
00:00:17 je suis psychiatre à Lyon.
00:00:18 Je travaille dans un service qui s'appelle H.U.A.10.
00:00:22 On accompagne des personnes avec troubles du neurodéveloppement,
00:00:24 notamment des troubles du spectre de l'autisme.
00:00:26 Donc, je n'étais pas spécialement destiné à travailler
00:00:29 dans les variances de genre,
00:00:30 mais c'est au fur et à mesure des rencontres
00:00:32 avec différentes personnes concernées par l'autisme
00:00:35 et la variance de genre que je me suis interrogé sur cette question
00:00:39 avec ma collègue Elodie Perrault, qui est neuropsychologue.
00:00:42 Normalement, on est ensemble, mais du coup, aujourd'hui,
00:00:43 elle m'a abandonné.
00:00:45 Et donc, du coup, on s'est dit qu'il y avait peut-être quelque chose
00:00:48 à travailler là-dessus.
00:00:50 Donc, du coup, on a un petit peu cherché la littérature
00:00:54 et on a effectivement trouvé beaucoup de choses
00:00:57 et on a décidé de, à la fois, travailler en clinique
00:00:59 et en recherche sur cette double diversité.
00:01:01 Donc, on a commencé déjà nos recherches
00:01:05 par faire une revue de littérature systématique
00:01:07 sur cette question-là.
00:01:08 Et pour faire une revue systématique de littérature,
00:01:10 il faut savoir de quoi on parle et utiliser des termes assez précis.
00:01:13 On a décidé de s'arrêter sur celui de variance de genre
00:01:16 pour être le plus inclusif possible
00:01:18 au niveau de ce qu'on recherchait dans l'identité de genre.
00:01:20 Et donc, on cherche à déterminer la prévalence de la variance de genre
00:01:24 dans une population avec troubles du spectre de l'autisme.
00:01:26 On a décidé de faire une révision de la variance de genre au plus large.
00:01:29 Donc, c'est ce qui inclut à la fois... Je sais pas si ça marche.
00:01:34 Non.
00:01:35 A la fois... Ah, non.
00:01:37 A la fois les diagnostics nosographiques de dysphorie de genre,
00:01:40 incongruence de genre, mais aussi des véhicules plus larges,
00:01:43 d'inadéquation entre le sexe enregistré à la naissance
00:01:45 et l'identité de genre perçu.
00:01:47 Et à l'inverse, au niveau du trouble du spectre de l'autisme,
00:01:50 on a décidé de s'arrêter à une définition très précise
00:01:54 qui consiste possible comme une condition neurodéveloppementale
00:01:57 caractérisée par les difficultés de communication
00:01:59 et d'interaction sociale
00:02:01 et des intérêts répétitifs de l'autre côté,
00:02:03 ce qui est la définition au sens du DSM,
00:02:07 et donc qui inclut des personnes avec des diagnostics
00:02:09 faits par des équipes pluridisciplinaires,
00:02:10 des professionnels formés,
00:02:12 et non pas des traits autistiques, des autodiagnostics
00:02:15 ou des GCL psychométriques isolés,
00:02:17 comme souvent retrouvés dans de nombreuses études
00:02:19 qui étudient cette question.
00:02:23 Dans la littérature, qu'est-ce qu'on retrouvait ?
00:02:26 En fait, les papiers étaient plutôt...
00:02:29 cherchaient à définir la prévalence inverse,
00:02:31 c'est-à-dire combien de personnes avec une variance de genre
00:02:34 sont concernées par l'autisme.
00:02:36 Et c'est là qu'on retrouvait beaucoup d'autodiagnostics
00:02:38 ou simplement des mentions de traits autistiques, etc.
00:02:40 Les papiers le plus récent qu'on peut citer,
00:02:43 c'est celui de 2022 de Kalitsounaki,
00:02:45 qui retrouvait une prévalence de 11 %
00:02:47 de troubles du spectre de l'autisme,
00:02:48 encore une fois avec une définition un peu floue
00:02:50 du trouble du spectre de l'autisme,
00:02:51 dans une population qui présentait une variance de genre.
00:02:56 Et l'inverse, c'est-à-dire combien de personnes,
00:02:58 parmi les personnes avec TSA, présentent une variance de genre,
00:03:01 eh bien, c'était plus, mais des choses très imprécises.
00:03:05 Et dans l'ensemble de la littérature,
00:03:06 on ne trouvait pas vraiment de chiffres précis
00:03:08 sur cette prévalence-là.
00:03:09 Donc c'est le travail qu'on a voulu faire.
00:03:11 Donc on avait deux objectifs.
00:03:13 Le premier, c'était de calculer la prévalence de genre...
00:03:16 la prévalence de la variance de genre
00:03:17 chez les sujets avec TSA,
00:03:18 un TSA bien diagnostiqué et solide.
00:03:21 Et la deuxième, c'était d'essayer de mieux caractériser
00:03:22 ce type de variance de genre.
00:03:24 Est-ce qu'elle est particulière
00:03:26 par rapport aux personnes qui ne présentent pas de TSA ou pas ?
00:03:29 Voilà. On a interrogé les bases de données
00:03:31 et on a inclus des études à partir de 2013
00:03:34 pour avoir le bon diagnostic de TSA.
00:03:37 C'est la sortie du DSM-5 en anglais et en français.
00:03:40 On a retenu que des diagnostics de TSA solides.
00:03:43 Et par contre, au niveau de la mesure de l'identité de genre,
00:03:46 on a tout pris.
00:03:47 Donc dès qu'il y avait mention de...
00:03:48 même le mot "genre" dans les abstracts, etc.,
00:03:51 on retenait l'article pour voir
00:03:53 s'il y avait une information d'intérêt à l'intérieur.
00:03:55 Et on excluait les articles
00:03:58 qui ne correspondaient pas à ces critères-là.
00:04:00 En tout, en gros, on a...
00:04:03 on a eu 3 812 articles qui sont ressortis,
00:04:06 notamment parce qu'en étant très lâches sur le genre,
00:04:08 la plupart des articles mentionnaient un ratio,
00:04:11 un sexe-ratio homme-femme,
00:04:12 mais du coup, on se devait de lire l'abstract
00:04:15 pour voir s'il n'y avait pas une donnée supplémentaire sur le genre.
00:04:17 Donc on a tout trié.
00:04:18 Il est ressorti 436 articles
00:04:20 qui parlaient un peu plus de genre
00:04:23 qu'un ratio sexe-homme-femme,
00:04:25 mais sur ceux-là, on a pu inclure seulement 24 articles
00:04:28 qui avaient une donnée chiffrée
00:04:31 de prévalence de nombre de personnes
00:04:33 qui étaient concernées ou pas.
00:04:35 Donc c'était, en fait, 18 + 6 de veille bibliographique.
00:04:40 Mais sans...
00:04:41 Donc les premiers résultats, c'est ceux de la revue,
00:04:45 c'est-à-dire des résultats un peu plus qualitatifs.
00:04:48 Ce qu'on s'est rendu...
00:04:49 Oh, j'ai pas d'écran.
00:04:50 Je me tourne un peu, je suis désolé.
00:04:52 Ce qu'on s'est rendu compte, c'est que...
00:04:54 La 1re chose, c'est que depuis 2020,
00:04:57 le nombre d'articles qui soulèvent cette question
00:05:00 sont beaucoup plus importants
00:05:01 puisque la majeure partie des articles
00:05:04 qui sont intégrés dans la revue,
00:05:06 je crois que c'est 18 de mémoire,
00:05:10 sont publiés après 2020.
00:05:11 Avant ça, les articles étaient beaucoup moins nombreux.
00:05:13 Donc c'est un thème d'intérêt en ce moment.
00:05:17 La 2e donnée, c'est qu'il y a une grande hétérogénéité
00:05:20 entre les études,
00:05:22 surtout sur la définition qu'on donne à la variance de genre
00:05:26 et comment cette donnée-là est recrutée.
00:05:27 Est-ce que c'est des questionnaires ?
00:05:28 Est-ce que c'est du déclaratif ? Etc.
00:05:30 Ce qui fait que les chiffres sont très, très variables
00:05:33 d'une étude à l'autre.
00:05:34 Et la prévalence de variance de genre
00:05:37 varie beaucoup d'un article à l'autre.
00:05:39 Enfin, sur toutes les études qui comparaient
00:05:43 des personnes avec TSA et des personnes sans TSA,
00:05:46 il y en avait 9, et toutes les 9
00:05:48 trouvaient une prévalence plus importante
00:05:50 chez les personnes avec TSA que chez les personnes sans TSA.
00:05:54 Et enfin, il semblait y avoir une surreprésentation
00:05:57 des transidentités dites non-binaires,
00:06:00 puisque toutes les études qui recrutaient des personnes
00:06:06 se disant en situation de transidentité,
00:06:07 il y avait sur plus de 80 % des articles
00:06:11 qui disaient qu'il s'agissait d'une transidentité non-binaire.
00:06:13 Donc ça semblait être surreprésenté.
00:06:15 Maintenant, les chiffres en méta-analyse,
00:06:17 ça faisait 3 894 sujets avec TSA en tout,
00:06:20 si on prenait tous les articles inclus dans la méta-analyse.
00:06:24 Et on trouve une prévalence de 7,37 %
00:06:27 de variance de genre dans une population avec TSA
00:06:29 bien diagnostiquée, ce qui est supérieur
00:06:30 à toutes les estimations en population générale,
00:06:33 même si elles sont plutôt variables.
00:06:35 En tout cas, c'est supérieur.
00:06:36 On ne peut pas dire de combien, mais c'est supérieur.
00:06:38 Notre étude n'est pas designée pour être comparative,
00:06:40 donc on ne peut pas dire que c'est comparativement plus qu'eux,
00:06:43 mais en tout cas, si on regarde toutes les études
00:06:44 qui font pareil en population générale, c'est moins.
00:06:47 Et ensuite, on a essayé de faire un peu des sous-groupes
00:06:52 pour voir s'il y avait des choses qui ressortaient.
00:06:55 Étant donné que les études sont très hétérogènes,
00:06:58 comme je le disais, on voit qu'il y a des grands écarts
00:07:00 d'une étude à l'autre.
00:07:01 C'est difficile de trouver des résultats
00:07:03 qui sont significatifs.
00:07:05 Ce qui était significatif, c'est que les études
00:07:06 qui s'intéressent spécialement à la question du genre
00:07:09 retrouvent des chiffres de prévalence de genre supérieurs
00:07:11 que les études qui s'intéressent à un autre sujet.
00:07:14 Donc ça, on s'est dit, voilà, comme ils le recherchent,
00:07:17 peut-être qu'ils surestiment le chiffre.
00:07:19 Et en fait, quand on regarde plus précisément,
00:07:21 il est probable qu'il y ait un biais dans l'autre sens
00:07:24 et qu'il y ait pas mal d'études qui ne posent pas la question,
00:07:27 ce qui sous-estime ce chiffre dans les études
00:07:29 qui ne s'intéressent pas aux questions du genre.
00:07:31 Et puis, on a regardé la différence
00:07:35 entre les personnes de sexe enregistré,
00:07:37 filles à la naissance ou garçons à la naissance,
00:07:39 et le chiffre chez les personnes assignées filles à la naissance
00:07:41 est plus important, à 14,54 %,
00:07:43 mais la différence n'est pas significative,
00:07:45 8,15 % pour les assignées hommes à la naissance.
00:07:49 Après, nous, on pensait trouver une différence significative
00:07:53 parce que, d'expérience clinique,
00:07:54 on avait quand même beaucoup plus de situations
00:07:56 de variances de genre chez les personnes assignées filles
00:07:57 à la naissance, mais c'est pas ressorti.
00:07:59 Il n'y avait pas assez de sujets.
00:08:01 Pour ce qui est des perspectives,
00:08:05 je pense qu'il est important de mieux caractériser
00:08:08 l'identité de genre chez les personnes porteuses de TSA
00:08:11 parce qu'ils semblent qu'elles aient des signifiants particuliers
00:08:14 au niveau de la construction de leur identité.
00:08:16 Ca, c'est pas du tout étudié encore.
00:08:18 Nous, on va maintenant faire une étude qualitative
00:08:20 sur le sujet avec des entretiens semi-structurés
00:08:22 de personnes concernées par un TSA
00:08:24 pour essayer de faire ressortir des thèmes d'intérêt
00:08:26 dans ce qui leur est paru très important
00:08:28 dans leur perception de leur identité,
00:08:31 dans la construction de leur identité de genre.
00:08:33 Donc ça, c'est un travail qu'on va faire.
00:08:37 Et puis aussi, ça pose la question de pourquoi on retrouve
00:08:39 cette prévalence plus élevée dans l'autisme.
00:08:41 Ca aussi, des études tentent de trouver
00:08:43 pourquoi il y a cette corrélation.
00:08:44 Il n'y a aucune théorie qui semble satisfaisante
00:08:47 ou en tout cas qui arrive à être prouvée pour l'instant.
00:08:49 Il y avait bien sûr les théories sur le cerveau hypermasculin
00:08:52 et l'imprégnation à la testostérone,
00:08:53 mais ça marche pas bien pour expliquer, c'est peu soutenu.
00:08:56 Les hypothèses qui semblent un peu mieux fonctionner,
00:08:59 mais encore une fois, qui ne sont pas vérifiées,
00:09:01 ce sont celles des moindres...
00:09:05 d'être moins sujet à comprendre
00:09:07 ou à être plus hermétique aux normes sociétales,
00:09:10 les stéréotypes de genre faisant partie des normes sociétales.
00:09:13 Quand on est moins touché par ça, on a peut-être plus tendance
00:09:15 à révéler une identité de genre plus librement
00:09:17 que quelqu'un qui est soumis plus fortement aux normes sociales.
00:09:20 Et la 3e hypothèse, c'était que les personnes autistes
00:09:23 assignées hommes présenteraient moins de caractère masculin
00:09:26 et les personnes assignées femmes à la naissance
00:09:28 présenteraient moins de caractère féminin,
00:09:30 rendant une population plus neutre
00:09:33 sur le plan de l'expression de genre
00:09:35 et de la perception d'identité de genre.
00:09:39 Mais ça, ça reste à prouver, on sait pas.
00:09:42 Et puis, pour la clinique, c'est important de se poser la question
00:09:46 parce que les personnes TSA,
00:09:47 elles peuvent avoir des demandes d'affirmation de genre
00:09:49 qui sont pas pareilles que celles qui sont pas TSA,
00:09:52 notamment avec l'idée qu'il y a plus de demandes non binaires
00:09:55 et d'accompagnement vraiment individualisé
00:09:58 avec des demandes, par exemple, de chirurgie unique
00:10:00 ou d'hormones uniques.
00:10:01 Donc c'est important de le savoir
00:10:03 et de savoir adresser aux professionnels
00:10:05 pour un diagnostic si besoin.
00:10:07 Dans les SOC 8, il y a cette recommandation chez l'enfant,
00:10:10 mais pas chez l'adulte.
00:10:12 Je sais pas pourquoi.
00:10:13 Donc je pense qu'il faudrait
00:10:15 qu'il y ait la même recommandation chez l'adulte
00:10:16 parce qu'avec le retard diagnostique
00:10:18 et notamment chez les personnes assignées femmes à la naissance,
00:10:20 ça me paraît évident qu'il faut aussi soulever cette question-là
00:10:23 chez les personnes adultes qu'on rencontre.
00:10:26 Et voilà.
00:10:28 Je crois que c'est tout.
00:10:30 (Applaudissements)
00:10:32 (...)
00:10:37 -Merci, Guillaume.
00:10:38 Est-ce que vous avez des questions dans la salle ?
00:10:41 -Une première ici.
00:10:43 -Oui, merci beaucoup pour la présentation.
00:10:45 En fait, quand tu présentais la tentative
00:10:50 de voir s'il y avait une différence
00:10:52 entre personnes transmasculines et transféminines,
00:10:56 où il y a une différence, mais qui n'est pas significative,
00:10:59 parce que je pense que l'échantillon n'est pas assez grand,
00:11:01 je me demandais si jamais c'était confirmé
00:11:03 dans un échantillon plus large.
00:11:05 Est-ce que ça ne peut pas être relié
00:11:07 notamment au problème de sous-diagnostic
00:11:11 de l'autisme féminin ?
00:11:13 Je ne suis pas spécialiste,
00:11:14 mais je sais que j'avais lu des choses
00:11:18 sur le fait que, justement,
00:11:19 le modèle de diagnostic de l'autisme
00:11:22 avait été construit sur les garçons.
00:11:26 Je pense sur une construction assez stéréotypique
00:11:30 de l'identité de genre des garçons.
00:11:32 Que ce soit dans le fait que les praticiens
00:11:36 voient ces personnes trans assignées garçons à la naissance
00:11:41 comme des petits garçons qui ne correspondent pas
00:11:43 à ce qu'on attend de l'autisme masculin,
00:11:47 ou le contraire, en supposant que...
00:11:50 En mettant ça dans une logique de parcours transféminin.
00:11:53 Je ne sais pas si c'est quelque chose qui est...
00:11:54 -C'est peut-être ça.
00:11:56 Peut-être que, comme on diagnostique moins,
00:11:59 les filles qu'on diagnostique ont plus de particularités,
00:12:03 que ce soit dans leur perception de genre
00:12:05 et dans leur expression de genre, mais de manière générale,
00:12:07 parce que pour être diagnostiqué,
00:12:08 il faut avoir plus d'atypies dans son comportement,
00:12:10 sinon, on passe un peu à travers.
00:12:12 Donc c'est possible que les variances de genre
00:12:16 soient surreprésentées chez les personnes assignées femmes
00:12:18 parce que celles qui sont repérées sont plus atypiques.
00:12:22 C'est possible aussi que...
00:12:24 Mais ça, c'est les études qualitatives qui le diront.
00:12:25 C'est possible aussi que les stéréotypes de genre féminin
00:12:28 prennent un caractère qui sont parfois
00:12:31 plus inconfortables ou plus absurdes
00:12:34 que pour les stéréotypes masculins.
00:12:36 Et les personnes avec autisme
00:12:40 ne comprenant pas bien le concept de stéréotypes sociaux,
00:12:45 peut-être les personnes assignées filles
00:12:47 ont plus tendance à se séparer de ces stéréotypes,
00:12:51 et du coup, plus questionner leur identité de genre.
00:12:54 Parce que si ça leur paraît complètement absurde,
00:12:58 elles vont moins le faire, donc se poser la question de
00:13:00 "je ne suis pas une fille",
00:13:02 alors que les garçons sont moins soumis à ce genre de stéréotypes.
00:13:07 Mais après, il faut vraiment étudier,
00:13:10 parce qu'il y a rien, en fait, dans la littérature.
00:13:13 -D'autres questions ?
00:13:18 -C'est un peu comme...
00:13:20 -C'est un peu comme...
00:13:22 -C'est un peu comme...
00:13:24 -C'est un peu comme...
00:13:25 -C'est un peu comme...
00:13:27 -C'est un peu comme...
00:13:29 -C'est un peu comme...
00:13:30 -C'est un peu comme...
00:13:32 -C'est un peu comme...
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00:29:15 -C'est un peu comme...
00:29:17 -C'est un peu comme...
00:29:19 -C'est un peu comme...
00:29:21 -C'est un peu comme...
00:29:23 -C'est un peu comme...
00:29:25 -C'est un peu comme...
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00:29:29 -C'est un peu comme...
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00:30:20 -C'est un peu comme...
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00:34:01 -C'est un peu comme...
00:34:03 -C'est un peu comme...
00:34:05 -C'est un peu comme...
00:34:07 -Oui, votre médecin-conseil, là, il a halluciné sur la note.
00:34:11 Je sais pas de quelle note il parle.
00:34:13 Elle n'existe pas.
00:34:15 Bien entendu, la réponse est simple.
00:34:17 Il n'y a pas d'obligation d'être le médecin-traitant
00:34:19 pour obtenir une ALD.
00:34:21 Évidemment, on favorise l'action des médecins-traitants
00:34:24 sur les ALD parce que derrière l'ALD,
00:34:26 il y a l'idée... Je parle des ALD en général.
00:34:28 Il y a l'idée d'une prise en charge globale
00:34:30 et c'est le rôle du médecin-traitant.
00:34:32 En France, on tient beaucoup à cette notion de médecin-traitant.
00:34:35 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:38 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:41 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:44 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:47 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:50 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:53 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:56 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:34:59 On tient beaucoup à la notion de médecin-traitant.
00:35:02 -Allez, la dernière.
00:35:04 -Toute dernière, je vais faire très court.
00:35:06 On rencontre aussi des problèmes dans les renouvellements d'ALD.
00:35:09 Pourquoi ?
00:35:10 Parce que nos besoins d'accompagnement
00:35:13 ne s'arrêtent pas au bout de 5 ans.
00:35:15 -Oui, ça, c'est un sujet global aussi.
00:35:18 Ces questions de renouvellement d'ALD sont un peu particulières.
00:35:20 On est en train, par ailleurs, de travailler
00:35:22 sur des ALD beaucoup plus longues.
00:35:24 Il y a un travail qui est en cours,
00:35:25 parce que souvent, 5 ans, c'est trop court,
00:35:28 surtout pour des situations comme ça.
00:35:30 Donc, de manière générale, je parle sur les ALD,
00:35:33 on travaille sur ce sujet-là.
00:35:35 Après, les difficultés avec les renouvellements,
00:35:37 c'est comme les difficultés avec les ALD.
00:35:38 On revient au fait qu'on a un réseau qui est très vaste.
00:35:41 Il y a 1 500 médecins-conseils, à peu près.
00:35:44 Statistiquement, vous avez des gens
00:35:46 qui sont plus ou moins à l'aise
00:35:48 avec les situations d'ALD.
00:35:50 Par exemple, j'ai une mission nationale sur le Covid long.
00:35:54 On a les mêmes difficultés avec les médecins-conseils
00:35:57 sur la reconnaissance du Covid long en ALD.
00:35:59 Il y a des médecins qui ont du mal avec les choses atypiques.
00:36:02 C'est plus là, mais surtout qu'on est sur une ALD 31.
00:36:06 Ce n'est pas une ALD liste.
00:36:08 Je ne vais pas aller dans la tambouille de l'assurance maladie,
00:36:10 mais vous avez 30 catégories de pathologies
00:36:13 pour lesquelles il y a des ALD.
00:36:14 En dehors de ces pathologies,
00:36:16 vous avez ce qu'on appelle l'ALD hors liste, la 31,
00:36:20 qui répond à des critères particuliers.
00:36:23 Ça peut permettre de traiter des situations
00:36:25 qui ne sont pas dans la liste des 30.
00:36:29 C'est un peu plus compliqué de traiter...
00:36:30 C'est le cas des parcours trans.
00:36:32 C'est un peu plus compliqué de traiter les ALD hors liste
00:36:37 que les ALD liste.
00:36:38 Les médecins sont parfois moins rodés à les traiter.
00:36:42 On a des variabilités chez les médecins-conseils
00:36:45 qu'on essaie de réduire.
00:36:47 Le rôle de la Caisse nationale,
00:36:49 c'est d'harmoniser en permanence,
00:36:51 et on le fait de manière quasi quotidienne,
00:36:54 le fonctionnement des différents échelons locaux
00:36:58 du service médical.
00:36:58 La réponse, c'est qu'il faut qu'on continue à travailler
00:37:01 et à améliorer cette situation,
00:37:02 parce qu'il n'y a pas de raison particulière.
00:37:05 -Merci, docteur.
00:37:07 (Applaudissements)
00:37:09 Merci bien. La question était courte, la réponse était longue.
00:37:11 Merci.
00:37:13 Avant de passer à la suite des interventions,
00:37:16 deux petits messages.
00:37:18 Un qui concerne notre retard avec les petits événements
00:37:21 et le planning qui glisse un petit peu.
00:37:23 On est précisément, à cet instant,
00:37:25 à trois quarts d'heure de retard.
00:37:27 On ne va pas couper les interventions,
00:37:29 nous les allons continuer.
00:37:31 Nous réduirons, pour les adhérents
00:37:33 qui vont rester à l'Assemblée générale,
00:37:35 la durée de l'Assemblée générale.
00:37:37 On va la faire au lance-pierre.
00:37:39 Et pour celles et ceux qui se seraient inscrits
00:37:41 à la séance au planétarium des Pink Floyd à 17h,
00:37:45 elle est à 17h, elle ne sera pas reportée.
00:37:47 Donc si vous préférez les Pink Floyd,
00:37:49 ce qui peut se comprendre à nous,
00:37:52 il faudra quitter la salle en toute discrétion, bien sûr.
00:37:56 Deuxième petit...
00:37:58 C'est maintenant, pardon. C'est maintenant.
00:38:00 Voilà. Donc je prends les noms de ceux qui se barrent.
00:38:03 Et puis deuxième petite intervention
00:38:07 qui concerne, on l'a cité tout à l'heure,
00:38:09 enfin, on ne l'a pas cité, justement,
00:38:11 ces associations qui n'ont pas franchement
00:38:14 la même vision que TransSanté France
00:38:17 de l'accompagnement des personnes mineures
00:38:20 en questionnement, en démarrage de transition
00:38:23 ou en parcours de transition.
00:38:25 J'ai appris qu'il y avait aujourd'hui dans la salle
00:38:28 des représentants d'Hippomonie
00:38:31 qui se seraient inscrits, qui seraient là.
00:38:34 Nous les accueillons avec plaisir.
00:38:36 Je regrette juste que ce soit fait
00:38:38 un petit peu de façon sous-marine.
00:38:40 Et je serais ravi de pouvoir entamer,
00:38:45 si ce n'est un dialogue, au moins un débat avec elles.
00:38:49 Et donc je les invite à venir me voir pour en parler.
00:38:53 Voilà. Bonne suite.
00:38:55 Je laisse Arnaud appeler l'orateur suivant.
00:38:59 -Merci beaucoup.
00:39:01 Donc on va pouvoir accueillir le Dr Sophie Gibert,
00:39:04 qui est médecin généraliste
00:39:06 et qui va nous parler du rôle du médecin généraliste
00:39:10 dans les attentes et les questionnements.
00:39:13 -Bonjour.
00:39:17 Je ne sais pas si mon PowerPoint va s'afficher.
00:39:21 Je vais donner la clé en début de...
00:39:24 -Normalement, c'est la régie qui a le...
00:39:29 -Franck. Franck en régie.
00:39:33 -Vous m'entendez ? -Je pense que c'est bon.
00:39:35 -Oui ? Vous m'entendez bien ?
00:39:37 -Voilà. C'est bon.
00:39:39 -Ah oui. C'est ça.
00:39:43 Je vais vous parler de la place du médecin généraliste
00:39:45 à l'accompagnement d'adolescentes en genre
00:39:47 entre 16 et 18 ans.
00:39:49 Je vais vous parler d'une situation clinique authentique
00:39:52 que j'ai vécue à mon cabinet.
00:39:54 Je suis médecin généraliste à Bordeaux.
00:39:56 Voilà. Donc...
00:40:00 Oui, ça s'apparaît. OK.
00:40:02 C'est une patiente de 16 ans qui est amenée par ses parents
00:40:06 pour... J'ai vu. Il y a un an.
00:40:08 Amenée par ses parents pour deux demandes explicites.
00:40:11 Une demande de prescription hormonale féminisante
00:40:14 et une demande d'un parcours dépsycharisé.
00:40:17 Moi, je vais vous repasser rapidement son histoire de vie.
00:40:22 Une enfance...
00:40:24 Les parents me racontent son enfance.
00:40:27 Un petit garçon un peu introverti,
00:40:29 qui est attiré par des jeux genrés féminins,
00:40:31 qui a un peu peur des garçons, qui pleure souvent.
00:40:34 Donc une souffrance qui a été décelée.
00:40:36 Ils l'ont amenée voir un pédopsychologue
00:40:38 pour être aidée.
00:40:40 Le psychologue a été rassurant et a dit que probablement,
00:40:42 leur petit garçon serait homosexuel
00:40:44 et qu'il n'y avait pas d'eux de se... S'inquiéter.
00:40:47 Vers l'adolescence, l'entrée au collège a été difficile.
00:40:50 Le Covid a été plutôt salutaire,
00:40:52 puisque ça a permis un isolement, un apaisement
00:40:54 et un rapprochement de la famille,
00:40:56 avec, après avoir regardé un peu sur Internet,
00:40:59 un partage et un coming-out familial.
00:41:02 Des parents très bienveillants qui ont amené,
00:41:04 naturellement, leur enfant à consulter le médecin de famille
00:41:06 qu'ils connaissaient depuis l'enfance.
00:41:08 Le médecin de famille s'est retrouvé un peu démuni.
00:41:10 C'est une ville qui se situe à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux,
00:41:14 qui a fait des petites recherches sur Internet aussi,
00:41:17 qui a fait la demande à LD qui a été accordée
00:41:20 et qui a pris contact avec un pédopsychiatre aussi de proximité.
00:41:24 Pédopsychiatre qui n'était pas forcément initié non plus
00:41:27 à la transidentité et qui a...
00:41:31 En plus, j'ai les petites lignes qui s'affichent.
00:41:35 Du coup, le médecin traitant a fait la LD.
00:41:38 Le contact avec le pédopsychiatre
00:41:40 qui a un petit peu exposé la réalité
00:41:43 de la prise en charge de la transidentité chez les mineurs
00:41:46 avec un réseau dédié,
00:41:50 mais un temps d'attente de l'ordre de 2 ans
00:41:53 pour pouvoir intégrer ce réseau.
00:41:55 Donc le suivi a été fait quand même avec ce pédopsychiatre,
00:41:59 mais sans vraiment d'adhésion thérapeutique,
00:42:02 puisque l'annonce d'une attente de 2 ans
00:42:05 avant de pouvoir entamer une transition
00:42:07 a aggravé la dysphorie.
00:42:10 Et la famille n'a pas trouvé un bien-être dans la dos.
00:42:15 Donc ils ont consulté un psychologue sensibilisé
00:42:17 à la transidentité à plusieurs centaines de kilomètres
00:42:20 de leur domicile en visio,
00:42:22 mais ce suivi a été interrompu par le psychologue
00:42:24 qui était en arrêt après.
00:42:26 Donc moi, c'est dans ce contexte-là que je vois arriver
00:42:29 la famille à ma consultation.
00:42:31 Moi, je suis médecin de ville,
00:42:33 attachée au CHU de Bordeaux en tant que consultant,
00:42:36 parce que je suis généraliste, mais j'ai un DEU de gynéco
00:42:38 depuis 15 ans,
00:42:40 et donc j'étais attachée à une consultation gynéco
00:42:43 au CHU en pédopsy,
00:42:45 où la référente transidentité Valérie Adriaen exerce.
00:42:50 Et j'ai été sensibilisée à la question de la transidentité
00:42:53 à partir de 2019.
00:42:55 Et j'ai validé le DEU d'accompagnement
00:42:57 en santé soins de santé trans cette année
00:42:59 pour connaître l'ensemble des modalités du parcours
00:43:01 qui est réalisé, mais souvent par d'autres professionnels
00:43:03 de santé que le médecin généraliste.
00:43:06 Donc je voulais aborder ici la notion de gatekeeping
00:43:09 qui me paraît vraiment importante,
00:43:11 puisque c'est dans cette situation-là que j'ai trouvé la famille,
00:43:13 qui est littéralement le seuil d'accès,
00:43:15 le blocage d'accès aux soins, on en a parlé tout à l'heure.
00:43:17 Et effectivement, surtout chez les mineurs,
00:43:20 où il y a peu de professionnels de santé
00:43:24 et le soin relève quand même d'une expertise particulière
00:43:28 dont l'accès peut être long et difficile.
00:43:31 En particulier chez l'adolescent entre 16 et 18 ans,
00:43:33 qui n'est pas assez jeune pour pouvoir attendre ce délai,
00:43:36 et qui est trop vieux pour attendre,
00:43:40 puisque là, il y avait deux ans d'attente,
00:43:42 à 16 ans, deux ans après, il aurait eu 18 ans.
00:43:44 Donc c'était un peu dommage de se mettre sur une liste d'attente
00:43:46 de deux ans.
00:43:48 Donc pourtant, les recommandations savantes
00:43:50 et les grandes instances de santé
00:43:52 recommandent la précocité de l'accompagnement.
00:43:55 L'HAS en 2009, avec des délais raisonnables de rendez-vous
00:43:59 pour une écoute compréhensive et globale,
00:44:02 le rapport de Ligas qui parle de notion de médecin fil rouge,
00:44:06 j'espère que le médecin généraliste sera dans les nouvelles recommandations,
00:44:10 et la SOC 8 qui dit bien que une prise en charge précoce
00:44:14 diminue le risque de suicide et d'échecs scolaires.
00:44:17 Donc il faut un accompagnement précoce chez le mineur,
00:44:21 mais souvent, l'accompagnement recommandé,
00:44:24 qui est un accompagnement pluridisciplinaire, est long.
00:44:27 Décidément, j'ai une chance, moi, aujourd'hui.
00:44:31 C'est inouï.
00:44:34 Je vais dans le...
00:44:35 Ah, ça y est, c'est bon.
00:44:39 Donc, quelle est la place du généraliste
00:44:42 entre le parcours d'expert
00:44:44 et la nécessité de cette prise en charge précoce ?
00:44:47 Donc, en premier lieu...
00:44:49 Je pense qu'il doit y avoir un endroit où il faut viser.
00:44:52 En premier lieu, c'est écouter.
00:45:00 C'est laborieux.
00:45:02 Repérer d'urgence.
00:45:08 On va le voir par éventuellement des échelles.
00:45:11 Détecter les co-occurrences.
00:45:13 Et donc, comme on l'a vu, effectivement,
00:45:17 le trouble du spectre autistique,
00:45:19 mais aussi les troubles de la conduite alimentaire,
00:45:22 les syndromes anxieux, etc.,
00:45:26 mais aussi tout ce qui va être...
00:45:30 Je vais pas tout seul.
00:45:32 Tout ce qui va être ent'accédant médicaux.
00:45:35 Le bien-être global, donc, on pourrait...
00:45:38 Oui. Je pense que j'ai trop appuyé.
00:45:41 Le bien-être global avec des échelles de dysphorie.
00:45:45 On pourrait imaginer comme une échelle de dysphorie
00:45:48 pour le médecin généraliste qui permettrait de checker
00:45:51 tout ce qui est en rapport avec la dysphorie de genre,
00:45:54 mais aussi au niveau corporel,
00:45:56 les signes de puberté.
00:45:59 Les pulsions sexuelles au départ qui peuvent être très mal vécues,
00:46:02 que ce soit les menstruations ou les érections.
00:46:05 La dysphorie aussi sociale, familiale.
00:46:08 Tout ça pourrait être checké par une échelle.
00:46:11 A ma connaissance, il n'y a pas d'échelle
00:46:13 qui permet d'évaluer la dysphorie.
00:46:15 Et surtout, informer sur le parcours de transition possible.
00:46:19 C'est un parcours sur mesure.
00:46:21 Il y a une interrogation du genre,
00:46:23 une exploration du genre chez l'adolescent,
00:46:26 enfin, chez le mineur.
00:46:28 C'est une transition qui peut être imaginée,
00:46:32 fluctuante, revenir en arrière.
00:46:34 Le médecin généraliste doit informer
00:46:37 sur la transition administrative,
00:46:39 sur la transition médicale, hormonale,
00:46:42 mais aussi paramédicale, l'orthophonie, la psychomotricité.
00:46:46 Ce sont des choses dont il faut parler dès le départ
00:46:49 et la conservation des gamètes.
00:46:52 Le médecin généraliste est un optimiste qui est compétent
00:46:56 pour écouter, informer et dépister.
00:46:58 Il a toute sa place dès le départ, dès la première consultation.
00:47:03 Pour un accompagnement transaffirmatif précoce.
00:47:06 Il y a souvent un cheminement de la famille et de l'ado
00:47:10 avant de pousser la porte du cabinet.
00:47:12 Quand la porte est poussée, ils sont dans l'action.
00:47:16 Il faut les accompagner dès le départ.
00:47:19 Mais souvent, il y a des recommandations
00:47:21 qui ne sont pas très claires sur la place du généraliste
00:47:24 dans le parcours de transition.
00:47:26 Ces recommandations sont surtout sur une prise en charge
00:47:30 multidisciplinaire recommandée chez l'adolescent.
00:47:33 Que ce soit la Pediatric Endocrine Society,
00:47:36 la Pédopsychiatrie, la WPAS,
00:47:39 et le réseau Transidér à Bordeaux.
00:47:41 Ce sont des réseaux très bien,
00:47:44 qui répondent à la prise en charge recommandée,
00:47:48 mais qui ne sont pas faciles d'accès.
00:47:50 Comment le généraliste peut-il avoir sa place dans le parcours ?
00:47:54 Il faut se former.
00:47:55 A la fac de médecine, les généralistes ne sont pas bien formés.
00:47:58 Il y a une méconnaissance de la transidentité
00:48:01 parmi les généralistes.
00:48:03 Il faut les former à la fac.
00:48:05 Et aussi en formation médicale continue.
00:48:07 L'OGDPC, l'Organisme de formation et de développement continu
00:48:10 des médecins, ne propose à l'heure actuelle
00:48:12 aucune formation en FMC pour les généralistes
00:48:15 sur le thème de la transidentité.
00:48:17 La transidentité est souvent considérée
00:48:19 comme un phénomène de société versus un champ de compétences.
00:48:23 Ce n'est pas un champ de compétences du généraliste,
00:48:25 pour certains, c'est plutôt un phénomène de société.
00:48:28 Et à partir du moment où ce n'est pas investi
00:48:30 comme un champ de compétences,
00:48:32 le médecin généraliste ne va pas chercher à se former.
00:48:36 Il faut que ces compétences soient reconnues
00:48:40 par les pairs, par les autres médecins experts des réseaux
00:48:45 et par les instances scientifiques et politiques.
00:48:52 Il faut qu'il soit outillé.
00:48:53 Les généralistes aiment bien avoir des outils
00:48:55 car la consultation va vite,
00:48:57 il a un petit nourrisson, un personnage diabétique
00:48:59 et un adolescent trans avec ses familles.
00:49:02 Il faut qu'il puisse savoir qu'est-ce qu'il faut qu'il fasse rapidement.
00:49:06 Il faut des outils adaptés à l'exercice de vie
00:49:09 car il faut que ce soit pratique
00:49:13 et aux compétences du généraliste
00:49:15 qui ne sait pas manier la SIM10 ou le DSM5.
00:49:21 Il doit y avoir des réseaux de proximité.
00:49:23 C'est bien d'avoir des réseaux hospitaliers ou universitaires
00:49:25 mais il faut aussi savoir qui exerce dans sa ville,
00:49:29 qui est impliqué et vers qui on peut s'adresser.
00:49:34 C'est important.
00:49:35 Souvent, on est tout seul dans notre cabinet
00:49:37 et on ne sait pas qui il y a à côté.
00:49:40 Il faut orienter rapidement, partager des situations
00:49:43 et avoir une cohérence avec l'hôpital.
00:49:45 Pour repérer les situations d'urgence,
00:49:47 j'ai trouvé plusieurs échelles adaptées,
00:49:50 comme le photo-questionnaire,
00:49:51 qui permettrait, en quelques questions adaptées,
00:49:53 en particulier à l'adolescent, le questionnaire ADRS,
00:49:56 pour estimer le risque de dépression.
00:49:58 C'est surtout un mal-être quand même.
00:50:00 Je ne dis pas que la transidentité, c'est de la dépression,
00:50:02 mais c'est souvent l'adolescent, quand il vient,
00:50:04 il n'est souvent pas très bien.
00:50:06 Il y a le health questionnaire,
00:50:08 qui est plutôt pour l'adulte
00:50:10 mais qui reprend un peu les mêmes items.
00:50:12 Et le dernier questionnaire, c'était le BITS,
00:50:14 qui est en quatre questions,
00:50:16 qui permet de dépister le risque suicidaire
00:50:19 d'un adolescent qui se scarifie ou qui se met en situation à risque.
00:50:21 Et ce sont les quatre questions qui sont particulièrement adaptées
00:50:24 à la consultation courante autour du sommeil,
00:50:26 avec les cauchemars, autour du stress social scolaire,
00:50:29 du trouble social avec le harcèlement
00:50:32 et l'addiction au tabac.
00:50:34 "Est-ce que le médecin réaliste peut être pourvenir
00:50:39 "au questionnement de la famille,
00:50:41 "primaux prescripteur d'hormonothérapie chez l'ado ?"
00:50:43 Comme on l'a vu, les recommandations ne sont pas forcément en rapport
00:50:47 avec ce qu'on a vu dans l'HAS.
00:50:48 La date disait que l'hormonothérapie chez l'adulte
00:50:51 devait être initiée par un médecin expérimenté,
00:50:54 un endocrinologue, après validation à RCP.
00:50:56 Ce qui se fait toujours à Bordeaux, d'ailleurs.
00:50:59 La SOC 8 recommande chez l'adolescent
00:51:04 une évaluation biopsychosociale vraiment complète.
00:51:07 Donc le généraliste, lui, il ne peut pas,
00:51:10 comme ça, sur une...
00:51:12 Pas tout seul, en mon sens, tout seul,
00:51:16 c'est compliqué d'instaurer la primo...
00:51:18 d'être primo-prescripteur.
00:51:21 La pédiatrique endocrine society a aussi cette approche.
00:51:24 Donc je pense que le généraliste trouverait plutôt sa place
00:51:27 dans un accompagnement transaffirmatif global et précoce
00:51:30 plutôt que dans la prescription médicamenteuse.
00:51:33 Mais on peut prescrire autre chose pour apaiser si besoin.
00:51:38 Je me suis posé la question d'un binôme avec le généraliste
00:51:41 et au moins un psychoklinicien,
00:51:43 c'est-à-dire un professionnel santé mentale
00:51:45 qui pourrait permettre, entre cette première consultation
00:51:48 et l'entrée dans le parcours d'experts
00:51:50 avec la transition hormonale,
00:51:52 cette phase de latence qui peut prendre un an, deux ans
00:51:55 et qui peut être très mal vécue au niveau psychique,
00:51:58 d'avoir un accompagnement transaffirmatif
00:52:01 avec un binôme généraliste et psychoklinicien
00:52:05 pour diagnostiquer les co-occurrences
00:52:07 avec un pédopsychiatre de ville, par exemple.
00:52:10 On pourrait faire des tests neuropsychologiques,
00:52:12 des tests de discernement
00:52:14 pour voir si l'adolescent est apte à prendre des décisions,
00:52:18 des tests projectifs.
00:52:20 Et aussi une réalisation psychoéducative parentale
00:52:22 avec des thérapies familiales.
00:52:24 Ça peut avoir une bonne dynamique avant d'amorcer la transition.
00:52:27 Et surtout une mise en relation avec les associations locales,
00:52:30 avec des groupes de parole.
00:52:32 Le généraliste peut se mettre en relation
00:52:34 avec les assos locales.
00:52:36 C'est son devoir d'informer que ça existe
00:52:38 et qu'il y a des groupes de parole.
00:52:40 En conclusion, la place du généraliste
00:52:42 est essentiellement dans l'accueil.
00:52:44 Déjà, bien genré, bien sûr.
00:52:47 Je ne vais pas revenir sur ça, ça me paraît évident.
00:52:50 L'information du parcours,
00:52:52 les modalités qui sont possibles,
00:52:55 sachant que tout peut être revu à chaque fois.
00:52:58 Et l'évaluation précoce globale,
00:53:00 surtout en termes de santé psychique,
00:53:03 plus que dans la prescription médicamenteuse.
00:53:06 Les perspectives d'avenir, ce serait qu'un investissement
00:53:08 dans ce nouveau champ de compétences du généraliste,
00:53:10 il faut que le généraliste se dise que oui, il peut,
00:53:13 il doit accompagner, il a un rôle important
00:53:18 et il doit se former.
00:53:20 Il faut clarifier la place du généraliste,
00:53:23 j'espère, dans les nouvelles recommandations.
00:53:25 Je dis souvent que je suis là pour tenir la main
00:53:27 dans une renaissance qui doit rester un bon souvenir
00:53:30 dans l'histoire de vie,
00:53:32 et non comme un traumatisme d'impasse.
00:53:34 Je vous remercie.
00:53:36 (Applaudissements)
00:53:41 -Si vous avez des questions.
00:53:43 -On a le temps pour une ou deux questions.
00:53:45 -Merci pour la présentation.
00:53:59 -Et constructive. -Je vous en prie.
00:54:02 J'avais une remarque.
00:54:05 Pour la formation,
00:54:09 je trouve ça difficile des fois
00:54:11 au niveau de l'évaluation de la puberté.
00:54:14 Je ne savais pas bien faire,
00:54:15 et quand j'ai commencé à suivre les ados,
00:54:17 c'est un des points sur lesquels je trouve important d'être formée
00:54:20 si on suit les ados trans,
00:54:22 de savoir à quel stade ils en sont de la puberté.
00:54:25 -C'était la première chose que la famille m'a demandé,
00:54:28 c'était des bloqueurs à 16 ans.
00:54:31 J'ai expliqué qu'on ne pouvait plus bloquer la puberté à 16 ans,
00:54:37 c'était fini.
00:54:39 Les bloqueurs de puberté, c'est au stade 2 de Tanner,
00:54:41 c'est-à-dire vers 11 ans.
00:54:43 Je ne sais pas s'il y a des ando qui me reprennent.
00:54:47 C'était quoi ta question ?
00:54:49 -C'était une remarque par rapport à la présentation
00:54:53 sur les compétences et ce qu'il fallait qu'on fasse un peu.
00:54:58 J'ai trouvé que quand j'ai commencé à faire ça,
00:55:01 les suivis ados trans,
00:55:03 il m'a manqué, en tant que généraliste,
00:55:05 des compétences sur l'évaluation de la puberté,
00:55:08 savoir sur quoi elle est fondée et comment l'évaluer.
00:55:12 -Sur les stades de Tanner ?
00:55:14 -Oui, mais les reconnaître cliniquement.
00:55:16 -Pour les reconnaître cliniquement,
00:55:18 je n'ai jamais examiné cet ado que j'ai suivi tous les mois
00:55:21 pendant un an
00:55:23 et qui n'a toujours pas à l'heure actuelle son hormone de thérapie.
00:55:28 Mais qui va l'avoir ?
00:55:30 Je montre des photos, des schémas qui ne sont pas trop...
00:55:34 Je dis à ton avis, tu te situerais où ?
00:55:37 Ils me disent où il se situe.
00:55:39 Bon. Je ne sais pas ce que ça vaut.
00:55:42 -Oui, c'était ma première remarque.
00:55:44 La deuxième, c'était par rapport au DPC.
00:55:47 Là, je fais un DPC dans le Finistère.
00:55:50 Ils ont trouvé un créneau dans "Patients experts"
00:55:53 au lieu de "Transidentité".
00:55:55 Ce qui a l'avantage de travailler avec les assos locales
00:55:58 pour la construction de la formation.
00:56:00 -J'ai tapé "Transition", "Transidentité",
00:56:02 et il n'y a aucun résultat à chaque fois ?
00:56:04 -Non, "Transidentité", non.
00:56:06 Mais... -Mais "Patients experts", OK.
00:56:09 -Qu'on peut voir dans d'autres domaines.
00:56:12 -Dommage, mais des baskets.
00:56:19 -Merci pour votre intervention.
00:56:24 Je voulais faire une remarque.
00:56:26 Vous parlez beaucoup des équipes pluridisciplinaires.
00:56:29 Mais ça prend beaucoup de temps.
00:56:31 On parle des adolescents de 16 ans.
00:56:33 Le temps qu'ils passent au travers,
00:56:35 ils seront majeurs, ils auraient pu être accompagnés
00:56:38 à cet âge-là par leur médecin traitant.
00:56:40 Est-ce qu'il n'y aurait pas un intérêt
00:56:42 qu'un médecin traitant puisse les accompagner,
00:56:45 sache comment faire et sache comment l'accompagner
00:56:48 sans avoir besoin de passer par une équipe sursargée ?
00:56:51 -Ce n'est pas ce qui est dans la vie de la société.
00:56:54 C'est ce qui est dans les recommandations.
00:56:56 Ça se fait, il y en a.
00:56:58 Il y a des généralistes qui prescrivent de l'hormonothérapie
00:57:01 chez des mineurs.
00:57:03 Mais pour que chaque généraliste, au coin de la rue, le fasse,
00:57:07 il faut que ça passe par des recos,
00:57:09 il faut que ça passe par des sanquillises,
00:57:11 qu'ils se disent qu'ils ont peur du Conseil de l'ordre.
00:57:14 Je pense qu'on en trouve... Il y en a qui le font déjà.
00:57:17 Mais je n'ai pas envie que ça reste
00:57:20 des cas particuliers,
00:57:22 que ça reste quelques généralistes sur les territoires qui le font
00:57:25 parce qu'ils sont concernés ou militants
00:57:27 ou parce qu'ils se sentent compétents.
00:57:29 Mais il faut que ce soit vraiment...
00:57:32 Si ça doit être validé, il faut que ce soit validé
00:57:34 par les autres autorités.
00:57:36 Pour le moment, ce n'est pas ce qui est recommandé.
00:57:40 En même temps, je trouve que c'est introduire une hormonothérapie
00:57:43 sans avoir fait une évaluation chez un mineur un peu global.
00:57:47 Ça peut être un peu touchy.
00:57:50 Pour des cas simples, c'est enviageable.
00:57:53 -Oui. Là, clairement, les gosses sont en danger.
00:57:57 Ils attendent énormément de temps.
00:58:00 S'il y a des médecins généralistes qui le font,
00:58:02 ça veut dire que tous les médecins généralistes
00:58:04 ont le droit de le faire et on a les outils.
00:58:06 En plus, à partir de 16 ans,
00:58:08 et c'est ce qui est revenu dans les groupes de travail de la HAS,
00:58:10 c'est la même chose que chez l'adulte.
00:58:12 Autant avant 16 ans, on peut se poser des questions,
00:58:15 autant il me semble que à 16 ans,
00:58:17 il n'y a pas trop de questions à se poser
00:58:19 et il y a des recommandations sur le plan clinique.
00:58:22 -Oui, à partir de 16 ans, entre 16 et 25 ans,
00:58:25 ça fait partie quasiment de la même catégorie.
00:58:28 -Une dernière question à ma gauche.
00:58:32 -Merci. Parfait. J'avais trois remarques.
00:58:35 La première vient d'être dite, c'est-à-dire que 16-18 ans,
00:58:39 je suis d'accord sur tout ton propos,
00:58:41 pour les moins de 16 ans.
00:58:43 Sur les 16-18 ans, ils devraient rentrer
00:58:45 dans le parcours adulte directement.
00:58:48 En tout cas, à Nancy, c'est ce qu'on fait.
00:58:50 La discussion a pris moins de huit minutes
00:58:52 avec nos collègues pédiatres.
00:58:54 Ils ont dit que 16 ans, on ne fait pas ce parcours adulte.
00:58:57 Je pense que ça devrait être comme ça partout.
00:59:01 La deuxième remarque, c'est par rapport à ton propos
00:59:07 sur la formation.
00:59:08 C'est très vrai ce que tu dis.
00:59:10 Il n'y a quasiment pas de formation initiale sur le domaine.
00:59:14 On avait fait une étude avec un mémoire,
00:59:18 avec un interne de médecine générale,
00:59:20 qui n'était pas à Nancy, mais à Marseille,
00:59:22 sur la région de PACA, où une très grande majorité,
00:59:24 plus de 80 %, disaient ne jamais avoir été formés
00:59:27 sur les questions.
00:59:29 Plus de la moitié souhaitaient être formés.
00:59:33 D'où l'intérêt du DPC en termes de rattrapage.
00:59:36 Ça confirme, c'est des données de terrain
00:59:39 qui confirment complètement ton propos.
00:59:42 Le troisième point, c'est...
00:59:45 -Vous croyiez qu'il n'y en avait que deux ?
00:59:46 -Non, j'ai dit trois.
00:59:48 -Avec la TVA ?
00:59:49 -C'est une remarque, du coup, j'ai dit trois.
00:59:51 La dernière remarque, c'était par rapport
00:59:53 à la place centrale du médecin généraliste.
00:59:56 Et pour nous, en tout cas, c'est ce qu'on a mis en place à Nancy.
01:00:02 On a même, dans le consentement qui est signé
01:00:05 par les personnes demandeuses,
01:00:07 le fait qu'elles savent que le médecin généraliste
01:00:11 est leur premier recours de proximité
01:00:14 et que nous, en tant que spécialistes,
01:00:16 on intervient en deuxième intention.
01:00:18 C'est vraiment comme ça qu'on a mis en place les choses.
01:00:22 Je suis à 1 000 % d'accord avec ton propos
01:00:24 et j'espère que la première recommandation d'HAS
01:00:27 qui va arriver sortira un peu des corporatismes,
01:00:31 "moi, je suis de telle spécialité", etc.,
01:00:33 et remettra le médecin généraliste et les gynécologues
01:00:36 au centre des prises en charge, comme la préconise Ligas.
01:00:39 -Merci. C'est terminé pour les questions des Olélie.
01:00:43 On va passer...
01:00:45 Merci beaucoup, Sophie.
01:00:47 Nous allons accueillir Marie, Marie de La Chenelière.
01:00:50 Tu es sur scène, Arnaud. Je te laisse faire le boulot.
01:00:54 -On a accueilli Marie de La Chenelière
01:00:57 qui va nous parler de l'intérêt de la pérédence
01:00:59 dans le cadre d'une approche transaffirmative.
01:01:02 -C'est un PowerPoint en un slide.
01:01:05 -Voilà, exactement.
01:01:07 Je viens de me présenter. Je suis Marie de La Chenelière.
01:01:11 Dans la vie, j'ai fini ma carrière comme directrice honoraire
01:01:18 de centres sociaux, médico-sociaux et sanitaires du public.
01:01:23 Mais ici, je vais parler comme patiente.
01:01:26 Je vais parler de mon métier.
01:01:29 Voilà.
01:01:31 Il y avait un...
01:01:36 -Il faut viser par là. -D'accord.
01:01:38 La première slide, c'est pour vous mettre en comparaison
01:01:46 les trois approches des transidentités
01:01:50 telles que je les ai connues dans le déroulé de ma vie
01:01:53 et d'un autre côté, les trois grands agendas trans.
01:01:57 Mais j'ai piqué ces agendas
01:02:00 qui correspondent tout à fait aux nôtres.
01:02:05 J'ai un monsieur qui s'appelle Corrigan
01:02:08 qui travaille aux États-Unis, qui est un psychiatre
01:02:11 et en même temps, quelqu'un de bipolaire.
01:02:14 Il s'est beaucoup intéressé aux dégâts de la stigmatisation
01:02:19 et qu'il a vécu aussi bien du dedans
01:02:22 en tant que personne ayant un trouble mental
01:02:26 et en même temps, en tant que professionnel.
01:02:29 Vous voyez, dans les approches de la transidentité,
01:02:33 la première approche était la proche corrective.
01:02:36 La première approche corrective est celle qui est arrivée
01:02:40 avec l'apparition de la transidentité,
01:02:46 donc le transvestitisme,
01:02:49 quand c'est arrivé dans le DSM II et dans la CIM VIII.
01:02:53 À cette époque-là, on ne pensait pas que c'était un problème d'identité de genre,
01:02:59 on pensait juste que c'était un problème de transvestisme.
01:03:02 Puisque je n'étais au départ rien du tout,
01:03:06 et que j'ai vu à 12 ans que je suis rentré dans l'Emmanuel de Psychiatrie,
01:03:10 je suis devenu transvestitiste, transvestite,
01:03:14 puis transsexuel en deux mots, puis transsexuel en un mot,
01:03:17 puis personne atteint d'un trouble de l'identité sexuelle,
01:03:21 puisque ce n'était pas de genre en France,
01:03:23 et enfin, atteint de dysphorie,
01:03:26 et maintenant atteint d'incongruence de genre.
01:03:30 La première approche, l'approche corrective,
01:03:32 c'était une approche par rapport à la pathologie.
01:03:34 Il s'agissait de rendre la personne normale.
01:03:38 À mon époque, quand j'étais enfant, ce n'était pas compliqué.
01:03:43 On disait quelque chose que vous pourriez lire tout à fait maintenant
01:03:47 dans les livres de madame Eliat-Chef et Masson,
01:03:50 on disait aux enfants, de toute façon, tu es un enfant,
01:03:53 tu verras peut-être plus tard,
01:03:55 mais ce n'est certainement pas maintenant que tu vas décider, ça ne se fera pas.
01:03:59 Pour moi, ça a traîné jusqu'à mes 18 ans,
01:04:03 jusqu'à ce moment où j'ai fait une tentative de suicide.
01:04:08 Mais ça, c'était l'approche corrective.
01:04:11 Il s'agissait de prendre les gens et de les rendre normaux.
01:04:14 Mais à la fin de l'approche corrective,
01:04:16 quand on est arrivé dans les années 90,
01:04:20 on commençait à avoir des associations militantes
01:04:23 qui se sont érigées en réaction à cette approche corrective.
01:04:28 Les mouvements trans ont commencé à dire que ça suffit,
01:04:32 qu'on n'est pas si fou que ça.
01:04:36 Il y a eu un premier agenda des droits qui est arrivé.
01:04:42 Cet agenda des droits recoupe à peu près
01:04:45 l'agenda des personnes qui ont des troubles mentaux.
01:04:50 C'est-à-dire de dire qu'on a besoin de bons logements,
01:04:55 d'un accès à des bons métiers,
01:04:57 qu'on règle tous nos problèmes sociaux.
01:05:01 C'est ça, l'agenda des droits.
01:05:03 L'agenda des droits est venu,
01:05:06 plutôt que sur un autre agenda médical,
01:05:11 parce que, dans l'entre-deux-guerres,
01:05:14 le grand mot, c'était le génisme.
01:05:17 Il fallait arriver à améliorer la race humaine.
01:05:20 Mais à l'amélioration de la race humaine,
01:05:22 on s'est rendu que ceux qui se reproduisaient les plus,
01:05:25 c'est les classes considérées comme étant les plus atteintes.
01:05:30 Il y a eu une méfiance vis-à-vis de ce que pouvait donner le génisme.
01:05:36 On a bien vu ce que ça donnait,
01:05:38 puisque par dérive successive, on a éliminé tout ce qui pouvait s'écarter de la norme.
01:05:43 Mais on en est arrivé, finalement, au nazisme et aux camps de concentration.
01:05:48 Dans les camps de concentration, on y était sous triangle rose,
01:05:53 comme les homosexuels.
01:05:57 Il s'est cristallisé l'agenda des droits,
01:06:04 en tout cas chez les personnes trans.
01:06:06 On s'est battus pour ça.
01:06:08 Dans un deuxième temps, les médecins ont commencé à douter
01:06:13 que c'était aussi simple que ça,
01:06:16 et qu'on était simplement des personnes qui avaient des problèmes de santé mentale.
01:06:20 En tout cas, c'était un problème de santé mentale,
01:06:23 mais pas que.
01:06:25 Ce n'est certainement pas ça qui est le fond du problème.
01:06:28 Il y a eu une approche attentiste.
01:06:31 C'est-à-dire qu'on vérifiait, et en désespoir de cause,
01:06:36 on accédait au désir de la personne de faire cette transition.
01:06:41 Vous pouvez prendre toutes les étiquettes de fromage
01:06:46 qu'on nous a mis depuis le DSM II,
01:06:50 et la seule demande qui était des personnes trans,
01:06:56 c'était la transition.
01:06:58 Ça a fini par faire réfléchir.
01:07:00 Cette approche attentiste, celle de la SOFECT en France,
01:07:05 a été simplement attendre,
01:07:08 et voir si la personne reste stable dans son désir ou pas.
01:07:15 Le constat était de toute façon très...
01:07:19 Il a été consternant.
01:07:24 Il n'y avait pas de gens qui venaient sans demander de transition.
01:07:28 Il y a eu l'idée d'arriver à jouer sur l'éligibilité.
01:07:32 Pour arriver à rentrer dans le parcours,
01:07:37 il fallait être blond, aux yeux bleus, faire 1,80 m,
01:07:41 avoir fait l'ENA plus la science po,
01:07:43 et à ce moment-là, on avait peut-être une chance d'y arriver.
01:07:46 Mais il y en a qui se sont posé des questions,
01:07:49 qui se sont dit qu'on ne peut pas arriver à des choses comme ça.
01:07:52 Quand j'ai fait ma demande, c'était pas compliqué.
01:07:54 Il fallait être hétérosexuel dans le genre d'arriver,
01:07:57 ne pas être marié, ne pas avoir d'enfant, avoir moins de 35 ans.
01:08:01 Je ne vous dis pas, quand j'ai demandé,
01:08:04 c'était quasiment pas possible.
01:08:07 Et c'était possible que pour très peu de gens.
01:08:10 Donc, l'approche attentiste,
01:08:13 en face, on peut mettre l'agenda des services.
01:08:16 C'est-à-dire que la question est plus médicalisée.
01:08:20 Maintenant, l'agenda des services,
01:08:22 ce n'est plus une question de savoir quelle est notre pathologie,
01:08:25 mais plutôt de savoir comment dépathologiser.
01:08:28 C'est un peu ça ce qui travaille le corps médical.
01:08:31 Comment présenter quelque chose qui amène les gens
01:08:34 à aller chercher les soins dont ils ont besoin.
01:08:38 Comme je vous ai dit, l'approche attentiste, ça a foiré.
01:08:42 On en est arrivé à l'approche transaffirmative.
01:08:45 J'ai lu en France beaucoup de bêtises dessus.
01:08:49 Ce que je peux vous dire,
01:08:51 c'est qu'en avant rencontré Annie Poulen, de son façon,
01:08:56 Denise Medico, et toutes ces personnes au Canada
01:09:00 qui ont beaucoup travaillé là-dessus,
01:09:02 c'est quelque chose qui a été établi
01:09:04 suite à une bâche monumentale qu'ils se sont prise,
01:09:07 parce qu'il y a eu une époque où on leur a donné énormément de fonds
01:09:11 pour pouvoir s'occuper des personnes trans,
01:09:14 et elles pensaient qu'avec leur savoir, elles y arriveraient.
01:09:17 Finalement, ça a complètement capoté,
01:09:19 entre autres parce qu'il y a eu le problème
01:09:21 des gens appartenant aux Premières Nations,
01:09:23 qui avaient également des personnes trans.
01:09:25 L'approche était tellement calamiteuse
01:09:27 qu'ils se sont dit qu'on efface tout, on recommence,
01:09:30 et qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:09:32 C'est là où ils sont venus à écrire une charte
01:09:36 de prise en charge des personnes trans.
01:09:39 Il faut combien ?
01:09:41 -9 minutes sur 10. -D'accord.
01:09:43 On va changer de slide.
01:09:45 C'est là où on est arrivé.
01:09:47 À une nouvelle approche qui était globale,
01:09:50 qui était également respectueuse
01:09:53 et qui s'inscrivait dans une approche de consentement éclairé.
01:09:57 J'ai mis qu'il y avait l'agenda de l'estime de soi,
01:10:02 parce que quand vous êtes soumis
01:10:04 à une discrimination et à une stigmatisation,
01:10:10 il n'y a pas d'anti-stigmatisation.
01:10:12 Ça n'existe pas.
01:10:14 Vous avez des attitudes qui sont anti-stigmatisantes,
01:10:17 mais ce n'est pas parce qu'on a dit à quelqu'un
01:10:19 que c'est un sale Juif, ce qui est discriminant
01:10:22 et qui pourrait tomber sous le coup de la loi,
01:10:24 comme on dirait "sale nègre",
01:10:26 qu'il n'y a pas un truc qui dirait "bon nègre" ou "bon Juif".
01:10:29 Ça n'enlèvera pas la stigmatisation.
01:10:31 On ne fera pas un bien équivalent.
01:10:34 On ne fera pas un bien équivalent
01:10:36 en disant quelque chose de positif
01:10:38 par rapport à quelqu'un qu'on a détruit.
01:10:40 Le but, c'est de savoir comment on va gérer l'estime de soi.
01:10:45 Je passe à la suivante.
01:10:47 La paire Aidan, c'est un concept
01:10:53 qu'on fait remonter traditionnellement en France
01:10:55 à Pinel et Puffin.
01:10:57 Pendant la Révolution française,
01:11:03 Puffin était un patient atteint des Cruelles.
01:11:07 Il est rentré au moment de la Révolution à Bicêtre
01:11:14 et petit à petit, on lui a confié des malades,
01:11:17 alors que lui-même était malade.
01:11:19 Il a eu le culot de les déchaîner,
01:11:23 au sens propre du terme, c'est-à-dire d'enlever leur chaîne.
01:11:26 Après, il est arrivé peu de temps après
01:11:29 à un médecin considéré comme le fondateur
01:11:32 de la psychiatrie en France, Puffin.
01:11:35 Pinel, pardon.
01:11:37 Pinel s'est rendu compte très rapidement
01:11:40 de l'intérêt du travail de Puffin,
01:11:43 qui prenait des notes.
01:11:45 Lui, il a formalisé sur le plan intellectuel
01:11:48 le travail de Puffin.
01:11:51 C'est à lui qu'on a attribué le fait d'avoir enlevé
01:11:56 les chaînes vis-à-vis des malades mentaux.
01:11:59 Si vous lisez bien le bouquin de Pinel,
01:12:03 vous verrez qu'il dit qu'il s'est basé
01:12:05 sur les observations de Puffin
01:12:07 et sur les améliorations qui provoquaient
01:12:10 parmi la population des gens désespérés
01:12:13 qu'il nous était confié.
01:12:15 Pour moi, c'est un peu les paires
01:12:24 de ce qu'on pourrait appeler la père et d'enfant.
01:12:27 Ce travail en couple qui existe entre le patient
01:12:31 et des médecins pour essayer d'améliorer
01:12:34 le sort d'une communauté.
01:12:36 Nous nous appartenons à une communauté,
01:12:38 la communauté trans.
01:12:39 On aurait des intérêts à travailler comme ça,
01:12:43 avec les médecins.
01:12:45 On verra ça un peu plus tard.
01:12:47 La définition dialogale, c'est celle que vous avez là.
01:12:50 C'est une définition qui a été élaborée
01:12:53 par la SAMHSA, un organisme américain,
01:12:56 avec des idées de tout ce qui avait été amené
01:13:00 par à peu près 5 000 malades,
01:13:03 5 000 personnes qui fréquentaient
01:13:05 leur centre psychiatrique.
01:13:09 On a vu qu'il y avait des mots qui ressortaient,
01:13:11 comme l'espoir dicté par soi,
01:13:13 des multiples chemins holistiques,
01:13:15 soutien par les pères, le relationnel, le culturel,
01:13:18 la discussion des traumas, les forces.
01:13:21 Tous ces éléments-là étaient importants
01:13:25 et étaient des leviers sur lesquels on pouvait s'appuyer
01:13:29 pour arriver à aider les personnes à récupérer,
01:13:33 à se rétablir, non pas à guérir,
01:13:35 mais à se rétablir en santé mentale.
01:13:38 C'est une question sur laquelle je travaille.
01:13:42 Je ne sais pas ce que ça donnera,
01:13:44 mais je me suis posé la question
01:13:46 de savoir si la transition fonctionnerait
01:13:48 comme un rétablissement en santé mentale.
01:13:50 Rétablissement dans le genre éprouvé.
01:13:54 C'est ce qui est décrit par les personnes
01:13:57 quand elles parlent de leur cheminement.
01:13:59 Elles parlent souvent de se sentir mieux,
01:14:01 mais ça correspond plus à ce que j'étais
01:14:03 quand j'étais plus jeune.
01:14:05 Globalement, il y a un lien à faire.
01:14:07 Il y a quelque chose à vérifier
01:14:09 si ça fonctionne bien comme ça,
01:14:12 si ce schéma est complètement transposable.
01:14:14 Mais c'est l'hypothèse pour le moment
01:14:16 sur laquelle je travaille.
01:14:23 Ça, c'est un schéma tiré d'une étude
01:14:26 à laquelle j'ai participé.
01:14:28 Ce n'est pas moi qui ai conçu ce schéma.
01:14:32 Ce schéma a été élaboré à partir de ce que j'avais écrit
01:14:35 par le Dr Anna Balège.
01:14:37 Ce médecin a bien extrait,
01:14:42 à partir d'une expérience qui avait été faite
01:14:45 à la Maison dispersée de santé,
01:14:47 où on suit à peu près 600 personnes trans,
01:14:50 un peu plus de 600 personnes trans.
01:14:52 Ça se fait très calmement.
01:14:54 Les gens ne connaissent quasiment pas
01:14:56 où ça se trouve.
01:14:58 Ça s'est fait à partir d'aides
01:15:04 offertes par les médecins
01:15:06 à des personnes qui achetaient leurs hormones sur Internet.
01:15:09 C'est simplement ce qui s'est passé
01:15:11 avec la Sofect en France.
01:15:13 Le fait de dire qu'il fallait être plus exigeant
01:15:16 sur les critères d'admissibilité,
01:15:18 ça fait qu'il y a des gens qui se sont dit
01:15:20 qu'ils ne pouvaient pas avoir de prise en charge par les médecins
01:15:23 et donc ils se sont achetés les hormones sur Internet.
01:15:26 C'est là où les médecins de la Maison dispersée de santé
01:15:29 sont allés voir les associations
01:15:31 en leur disant qu'ils ne devaient pas demander de certificat psychiatrique,
01:15:37 mais que si ils prenaient des hormones,
01:15:39 ils devaient venir nous voir,
01:15:41 pour savoir si ils faisaient des bêtises ou pas.
01:15:44 Au bout d'une dizaine d'années,
01:15:46 il y a eu une étude qui a été faite
01:15:48 par un des médecins qui était dans la Maison médicale.
01:15:54 Et il y a plus de la moitié des personnes qui sont...
01:15:58 Il y a plus de la moitié des personnes...
01:16:02 Combien il me reste ?
01:16:03 -On va accélérer.
01:16:04 -Waouh !
01:16:05 Plus de la moitié des personnes ont choisi
01:16:08 de se faire suivre elles-mêmes par un psychiatre ou un psychologue.
01:16:12 Mais quand elles vont à la Maison dispersée de santé,
01:16:15 ce n'est que le suivi médical.
01:16:17 C'est elles qui l'ont choisi.
01:16:19 L'intérêt de ce schéma,
01:16:22 c'est de montrer que plus on monte et plus on se spécialise,
01:16:26 plus le coût des soins est important.
01:16:29 Vous voyez que les premières personnes
01:16:32 qui s'apportent leur preuve aux soins,
01:16:34 ce sont déjà les personnes trans.
01:16:36 Ensuite, ce sont les associations et la communauté.
01:16:40 Elles travaillent souvent en lien avec la médecine de première ligne
01:16:45 et quand elles ont des problèmes, elles vont un peu plus haut.
01:16:48 C'est vrai que vous avez vu dans les interventions
01:16:51 qu'il y avait une porosité qui était souhaitée,
01:16:56 par exemple, entre les spécialistes et les généralistes.
01:16:59 De la même façon que des fois, nous, les médecins,
01:17:01 nous demandons soit de voir des personnes...
01:17:05 -Pour...
01:17:06 -En tout cas, l'idée, c'est de travailler cette porosité
01:17:22 et d'arriver petit à petit à ce qu'on puisse tous travailler ensemble.
01:17:27 -Voilà, c'était ce que je voulais principalement dire.
01:17:33 Maintenant, s'il y a des questions,
01:17:36 l'idée de la paire aidance, c'est de travailler principalement
01:17:40 le lien qui se trouve ici entre le médecin généraliste
01:17:44 et les associations et d'avoir des personnes qui sont bilingues,
01:17:48 capables de comprendre un peu au moins du langage médical
01:17:52 et d'un autre côté, de bien connaître le langage
01:17:55 de la communauté de façon à pouvoir servir d'interprète
01:17:58 entre ces deux étages.
01:18:01 (Applaudissements)
01:18:02 -On va avoir le temps de prendre une demi-question.
01:18:05 C'est-à-dire que vous posez le début, vous sautez la phrase
01:18:07 puis vous mettez le point d'interrogation.
01:18:09 Qui pose une demi-question ?
01:18:11 Une question qui implique une réponse très courte
01:18:13 de la part de Marie. Donc vous visez la question.
01:18:16 Allez. Qui a posé une question ?
01:18:23 J'ai entendu une voix, mais j'ai pas vu de main se lever.
01:18:29 -Est-ce que c'est financé la pérédance ?
01:18:30 C'était la question.
01:18:31 -La pérédance, maintenant, le Dr Roland a réussi
01:18:34 à créer un diplôme en ce qui concerne la pérédance en psychiatrie.
01:18:39 Et oui, les diplômes...
01:18:43 Les personnes sont acceptées en formation
01:18:45 qu'à partir du moment où il y a un poste qui sera créé
01:18:47 ou elles pourront être payées.
01:18:49 C'est également l'idée que j'ai dans la pérédance.
01:18:52 Si on développe quelque chose, si on demande à Transsantef
01:18:55 d'aider à développer de la pérédance,
01:18:58 parce qu'on voit des personnes dans les communautés trans,
01:19:01 je sais pas où on a vu que les LGBT pouvaient financer,
01:19:06 si ça avait pignon sur rue, je peux vous dire que non,
01:19:08 mais je peux vous dire que je connais tout un tas de personnes
01:19:11 qui ont consacré 2 ans, 3 ans, 4 ans, jusqu'à 5 ans de leur vie,
01:19:15 et c'est leur vie professionnelle, et en fait, ils n'en ont rien eu.
01:19:18 L'idée, c'est quand même d'arriver à travailler.
01:19:20 Est-ce qu'elles puissent être rémunérées ?
01:19:22 C'est quelque chose qui est acquis au Canada.
01:19:24 C'est quelque chose qui est acquis en psychiatrie en France.
01:19:28 J'espère qu'on pourrait arriver à faire quelque chose comme ça
01:19:31 de façon à avoir des gens qui soient bien formés
01:19:34 et des gens qui soient rémunérés, ce qui ne serait pas injuste.
01:19:37 -Merci. Du coup, mon PowerPoint est où ?
01:19:42 C'est la régie qui le met ?
01:19:44 La régie, s'il vous plaît.
01:19:46 Les amis...
01:19:53 Je vais faire une intervention sur les non-binarités.
01:19:56 On attend mon PowerPoint.
01:19:58 Mais avant ça, je voulais vous dire qu'apparemment, ce matin,
01:20:01 il y a eu des propos sur la non-binarité
01:20:04 qui ont pu choquer, qui ont introduit une certaine confusion
01:20:07 sur ce concept-là.
01:20:09 Cette intervention va être aussi l'occasion de remettre du clair
01:20:12 sur ces notions-là, qui sont encore mal connues.
01:20:15 Le PowerPoint est pixelisé.
01:20:18 Je m'en excuse.
01:20:20 Voilà. J'espère que c'est lisible.
01:20:23 Est-ce que c'est lisible ?
01:20:25 OK, super. Je suis désolée pour ce manque de professionnalisme.
01:20:28 Donc, la non-binarité, c'est un sujet dont on parle beaucoup
01:20:32 et dont, finalement, pas grand monde sait exactement le définir précisément.
01:20:36 On va reprendre un petit temps de définition très rapide.
01:20:39 J'aimerais avoir mes...
01:20:41 Hop.
01:20:43 Ça, c'est la nouvelle technologie. En même temps, vous voyez, c'est écrit.
01:20:46 Ce sont des personnes qui ne s'identifient ni strictement hommes
01:20:49 ni strictement femmes. Ça veut dire quoi ?
01:20:51 Ça veut dire des personnes qui s'identifient à la fois hommes et autres choses,
01:20:54 à la fois femmes et autres choses,
01:20:56 à la fois hommes et à la fois femmes,
01:20:58 qui s'identifient en dehors de tout ça,
01:21:00 qui pensent que homme-femme ne veut rien dire,
01:21:02 qui pensent que...
01:21:04 qui estiment qu'elles n'ont pas de genre, donc ils sont à genre,
01:21:07 qui estiment être du genre neutre
01:21:09 ou des personnes qui vont pouvoir changer de genre au cours du temps.
01:21:12 Moi, je me suis affirmée non-binaire, puis je me suis affirmée homme,
01:21:15 puis je me suis affirmée non-binaire.
01:21:17 J'estime que je suis genderfluide, par exemple.
01:21:20 Après, ça va dépendre de la personne.
01:21:22 La chose avec la non-binarité,
01:21:25 c'est qu'on a tendance à penser que c'est de l'androgynie.
01:21:28 Ça n'a pas de rapport avec l'expression de genre.
01:21:30 Je vous ai mis le petit schéma que j'ai présenté
01:21:32 en communication libre l'année dernière
01:21:34 pour rappeler que l'affirmation de genre
01:21:36 n'a pas de rapport avec l'identité de genre.
01:21:38 C'est pas parce qu'une personne s'habille d'une certaine façon,
01:21:41 demande certaines démarches médicales,
01:21:43 fait certaines démarches administratives
01:21:45 qu'elle a une certaine identité.
01:21:47 L'identité ne dépend que de la façon dont elle se définit.
01:21:50 Les personnes non-binaires, généralement,
01:21:52 elles se sentent encore moins légitimes
01:21:54 que les personnes trans, parce qu'on a tendance à penser
01:21:56 que la non-binarité, ça n'existe pas.
01:21:58 Le petit schéma, vous l'avez en grand.
01:22:00 Si vous voulez le prendre en photo, là-bas,
01:22:02 je l'ai imprimé aussi et plastifié là-bas.
01:22:05 Moi, c'est vrai que je ne suis pas présenté.
01:22:07 Je suis secrétaire adjoint de TransSanté France
01:22:10 et également fondateur de l'association TransAt,
01:22:13 qui est une association de pérédence trans à Marseille.
01:22:16 Voilà, comme j'étais un peu speed.
01:22:18 Donc, en fait, la non-binarité,
01:22:20 c'est pas un schéma qu'on peut penser
01:22:22 comme ce qu'on pourrait penser abusivement
01:22:24 pour les autres sortes de transidentités,
01:22:26 on va dire, comme quelque chose qui irait d'un point AM
01:22:29 à un point ABF, par exemple, ou l'inverse.
01:22:33 Et ça, en fait, c'est vrai aussi pour les personnes trans-binaires.
01:22:36 Je suis désolé, j'en ai peut-être perdu quelques-uns, là.
01:22:38 Mais en fait, même quelqu'un qui s'affirme en tant que femme
01:22:41 ne part pas d'un point où elle était homme
01:22:45 et ensuite, elle va devenir une femme.
01:22:48 Non, généralement, c'est plutôt un processus d'affirmation.
01:22:51 Elle était, elle savait pas trop ce qu'elle était,
01:22:53 puis elle comprend son identité, puis elle s'affirme en tant que femme.
01:22:56 Il y a parfois un point d'arrivée, mais souvent, c'est pas vraiment le cas.
01:22:59 Il y a souvent un point de départ, mais souvent, c'est pas bien le cas.
01:23:02 Pour les personnes non-binaires, c'est simplement plus visible
01:23:05 parce que là, il y a la volonté vraiment de s'affirmer
01:23:08 ni en tant qu'homme, ni en tant que femme, strictement.
01:23:11 Ça peut être parfois en tant qu'homme, parfois en tant que femme,
01:23:14 mais dans la globalité de l'existence vécue,
01:23:16 ça sera ni l'un, ni l'autre, strictement.
01:23:18 Donc c'est pour ça que ça vient interroger
01:23:20 parce qu'il va y avoir des démarches qui sont plus spécifiques
01:23:24 et qui, du coup, apportent cette clarté
01:23:26 de vouloir se présenter en dehors des schémas binaires.
01:23:30 Après, une personne non-binaire peut avoir une apparence très binaire
01:23:33 et des souhaits de transition très binaires,
01:23:35 mais il y a certaines personnes qui vont justement
01:23:38 prendre sur base leur identité pour légitimer des démarches
01:23:41 et les rendre plus visibles.
01:23:43 J'ai mis ce chiffre, ce chiffre de 30 % de personnes,
01:23:49 donc de jeunes qui s'identifiaient NB.
01:23:52 En fait, c'est un chiffre qui n'est pas très étayé,
01:23:54 mais on a tendance à penser que les personnes non-binaires sont minoritaires.
01:23:57 En réalité, c'est pas réellement le cas. On n'en sait trop rien.
01:24:01 Comme la définition de la non-binarité,
01:24:03 elle est souvent confondue avec ce qui va relever de l'expression de genre,
01:24:07 et bien ça rend les personnes confuses,
01:24:10 même parfois quand elles sont concernées.
01:24:12 La plupart des personnes non-binaires que j'ai rencontrées
01:24:15 ne se sentaient pas, par exemple, légitimes,
01:24:17 du moins dans les premiers temps, à se dire trans.
01:24:19 Et ça a été mon cas aussi au début.
01:24:20 Parce qu'on associe la transidentité
01:24:22 à des démarches d'affirmation de genre binaires
01:24:25 avec une identification binaire.
01:24:27 Et donc, on ne peut pas facilement s'identifier en tant que trans
01:24:31 alors que factuellement, on est trans.
01:24:34 "Je dois absolument arrêter dans 10 minutes."
01:24:37 OK, il n'y a pas de souci, j'arrêterai dans 10 minutes.
01:24:41 OK, ça va.
01:24:44 Est-ce que je peux avoir le truc pour changer la slide, par contre,
01:24:48 parce que sinon, tu peux me le changer, j'ai que 4 slides.
01:24:50 Merci, Arnaud, c'est super.
01:24:52 Donc, concrètement, à Transat, par exemple,
01:24:56 on a des bénévoles qui sont en majorité
01:24:59 des personnes trans binaires,
01:25:01 mais on en a quelques-uns qui sont non-binaires,
01:25:05 mais ça n'augmente pas forcément au cours du temps.
01:25:07 Par contre, dans les personnes qu'on reçoit,
01:25:09 on reçoit de plus en plus de personnes non-binaires.
01:25:12 Et donc, ça pose un certain nombre de questions d'accompagnement
01:25:17 alors que nous, on a des concernés dans l'équipe, ça en pose moins,
01:25:21 mais de façon générale, dans les assos, ça en pose.
01:25:23 Et dans les contacts inter-assos,
01:25:25 j'aurais des petites anecdotes à raconter.
01:25:27 C'est vraiment mal compris.
01:25:30 Petite anecdote personnelle,
01:25:33 quand j'ai commencé à m'affirmer,
01:25:35 j'ai commencé par faire un parcours non-binaire,
01:25:37 j'ai commencé par demander aux gens d'utiliser Yale,
01:25:39 il n'y a personne qui l'a fait.
01:25:40 Tout le monde me disait, "Ça n'existe pas."
01:25:42 On est face à une absence totale de modèles.
01:25:44 Soit on est complètement androgyne,
01:25:47 à ce moment-là, on a un peu de légitimité.
01:25:49 Généralement, quand je me présente,
01:25:50 les gens pensent que je suis une femme trans
01:25:52 alors que j'ai été assignée femme à la naissance.
01:25:54 C'est cocasse, moi, ça me plaît, puisque c'est cocasse.
01:25:57 Mais même quand tu fais le maximum d'efforts
01:26:00 pour être parfaitement androgyne,
01:26:02 tu ne passes pas en tant que non-binaire
01:26:04 parce que la non-binarité, ça n'existe pas.
01:26:07 Et par rapport aux personnes trans,
01:26:09 il y a quelques années,
01:26:11 on était invité à la présentation d'une étude d'Accept ST
01:26:15 où on nous disait que des personnes trans
01:26:17 qui utilisent les pronoms qui leur ont été assignés à la naissance,
01:26:20 ce n'est pas des personnes trans.
01:26:22 Là, on a été face à une incompréhension de la non-binarité,
01:26:25 une incompréhension des réalités trans non-binaires.
01:26:28 Reprenons la définition.
01:26:30 Une personne trans est une personne
01:26:32 qui ne s'identifie pas dans le genre assigné à la naissance,
01:26:34 ce qui signifie qu'une personne
01:26:36 ne peut pas être assignée non-binaire à la naissance.
01:26:38 Par conséquent, toute personne non-binaire
01:26:40 est une personne trans,
01:26:42 vu qu'elle ne s'identifie pas à son genre assigné à la naissance.
01:26:45 Donc, même si elle utilise le pronom "elle"
01:26:48 alors qu'elle a été assignée "femme",
01:26:50 cette personne n'est pas une femme,
01:26:52 puisqu'elle ne se définit pas strictement femme.
01:26:54 Elle peut être trans et utiliser le pronom d'assignation.
01:26:57 On est face à des phrases comme ça
01:27:00 qui peuvent paraître toutes bêtes,
01:27:02 mais qui, face à la non-compréhension,
01:27:04 sont assassines pour les personnes concernées
01:27:07 et qui vont se sentir délégitimées
01:27:10 par des communautés qui devraient les représenter.
01:27:14 En fait, il y a aussi de l'ambiphobie,
01:27:16 parce que certaines personnes trans non-binaires
01:27:19 préfèrent s'affirmer d'abord en tant que binaire.
01:27:21 Ce heurt à une impossibilité sociale
01:27:23 d'être reconnue en tant que non-binaire
01:27:26 et donc vont avoir un discours négatif
01:27:28 à l'encontre des personnes non-binaires.
01:27:30 Ce discours, c'est par exemple "ça ne passera jamais",
01:27:33 "tu demandes un prénom, ça ne passera pas à l'état civil",
01:27:37 "tu n'arriveras jamais à avoir une crédibilité sociale
01:27:39 en tant que non-binaire", etc.
01:27:41 Dans les assos, c'est des discours qu'on a pu entendre.
01:27:43 En fait, ça, c'est de la projection.
01:27:45 On va aller dire à une personne qu'elle est crédible ou pas,
01:27:48 pour une certaine façon et sur une certaine base,
01:27:51 mais en réalité, on n'est pas à sa place.
01:27:53 Et l'autodétermination nous permet de garder la boussole
01:27:56 et nous permet donc d'aller ne pas préjuger l'efficacité sociale
01:28:00 de ce qui va se passer pour la personne.
01:28:02 Suivant, du coup, merci beaucoup, Arnaud.
01:28:04 J'essaie de me dépêcher un petit peu.
01:28:06 Donc, l'état des lieux, en fait, administratif,
01:28:09 il est vraiment alarmant, dans le sens où, en fait,
01:28:12 on n'a pas du tout de possibilité d'affirmation non-binaire
01:28:15 en ce qui concerne l'état civil.
01:28:17 On n'a pas du tout de possibilité de mention de genre.
01:28:21 Je parle un peu de la mention de prénom
01:28:23 parce qu'il y a quand même des situations,
01:28:25 il y a des gens qui essayent, par exemple, de demander
01:28:27 un prénom masculin et féminin à l'état civil.
01:28:29 Ça, c'est systématiquement refusé.
01:28:31 Tous les cas de figure que j'ai vus, c'est systématiquement refusé.
01:28:34 En ce qui concerne les prénoms neutres, oui, c'est accepté,
01:28:38 mais c'est parce qu'ils considèrent qu'une personne trans,
01:28:40 elle est entre deux.
01:28:41 Donc, qu'elle demande un prénom épicène,
01:28:43 un prénom qui est dans les deux genres,
01:28:45 en fait, pour eux, c'est normal.
01:28:47 Donc, c'est un peu transphobe, quoi.
01:28:49 Pour ce qui est de la mention de sexe à l'état civil,
01:28:52 qui s'appelle toujours sexe,
01:28:54 qu'on aimerait qu'elle s'appelle genre,
01:28:56 mais voilà, parce que c'est pas très cohérent que ça s'appelle sexe,
01:28:59 il y a eu une demande qui a été faite
01:29:01 auprès de la Cour européenne des droits de l'homme
01:29:03 en France, mais c'était une personne intersexe qui l'a portée.
01:29:06 Et cette personne, elle basait son argumentaire
01:29:08 sur son identité et sur son intersexuation,
01:29:11 ce qui fait qu'en fait, la Cour européenne des droits de l'homme
01:29:13 a considéré que, comme la personne avait une présentation masculine,
01:29:16 on ne pouvait pas lui accorder une tierce mention à l'état civil.
01:29:20 Là, actuellement, il y a des personnes qui sont en train,
01:29:23 dont moi, je vais sans doute faire cette démarche,
01:29:25 d'essayer de gommer leur état civil,
01:29:27 donc il s'agit pas forcément de le faire enlever de l'acte de naissance,
01:29:30 mais de faire gommer des papiers d'identité
01:29:32 et d'expression de sexe à l'état civil,
01:29:34 parce que moi, par exemple, des fois, je me présente comme ça
01:29:36 et des fois, je me présente de façon beaucoup plus masculine,
01:29:38 et le problème, si je me présente comme ça,
01:29:40 c'est que mes papiers sont masculins,
01:29:42 parce que j'ai changé de genre à l'état civil,
01:29:44 et donc, ça me met en danger.
01:29:46 Ça vient m'exposer à de la transphobie,
01:29:48 et ça ne correspond pas à la façon dont je me présente,
01:29:50 qui est fluide, qui n'est pas juste masculine.
01:29:53 Donc, cette stratégie-là, basée sur la CNIL, elle est possible.
01:29:58 Néanmoins, les assos s'y opposent majoritairement.
01:30:01 Les assos considèrent, pour la plupart,
01:30:03 que tout le genre est de la performance sociale.
01:30:05 C'est une construction sociale,
01:30:07 et donc, il n'y a pas à ce que l'État vienne corroborer
01:30:10 une construction sociale.
01:30:11 Ils demandent donc naturellement à ce que les mots "homme" et "femme"
01:30:14 soient gommés de l'état civil
01:30:16 et que les mots non-binaires n'y apparaissent pas.
01:30:18 Ça pose un problème majeur de reconnaissance sociale
01:30:20 des personnes non-binaires, qui, du coup,
01:30:22 n'existent pas d'un point de vue juridique.
01:30:24 Donc, toute la discrimination qui peut leur être faite
01:30:27 n'est pas mesurable d'un point de vue juridique,
01:30:29 et aucune mesure de protection ne peut être mise en place.
01:30:32 Face à ça, il y a une autre approche,
01:30:35 qui est l'approche plus essentialiste ou libérale,
01:30:37 qu'on voit beaucoup dans les milieux non-binaires,
01:30:39 où les gens s'identifient fortement à un mot.
01:30:41 Ça correspond à un fort besoin de reconnaissance sociale.
01:30:43 C'est pas pour se reduire à un mot.
01:30:45 C'est vraiment parce qu'il y a un besoin psychologique de reconnaissance
01:30:48 face à quelque chose qui n'a pas d'existence sociale
01:30:50 dans les représentations.
01:30:52 Et donc, ces 2 stratégies ont des avantages et des inconvénients.
01:30:56 Nous, à Transat, on a essayé de fusionner un peu les 2.
01:30:59 C'est-à-dire d'ouvrir les libertés individuelles,
01:31:02 de faire en sorte que la personne, donc,
01:31:05 puisse choisir déclarativement,
01:31:08 parce que là, il y a une procédure à l'Etat civil,
01:31:10 je vous épargne les détails, mais il faut faire une requête
01:31:12 devant le tribunal de grande instance pour changer de mention sexe.
01:31:15 Là, ce qu'on demanderait, c'est que ça soit déclaratif,
01:31:17 qu'on puisse avoir un F, un M, un X,
01:31:19 ou rien du tout sur les papiers d'identité.
01:31:21 Mais au moins, ça mettrait tout le monde d'accord,
01:31:23 les personnes qui veulent une reconnaissance sociale
01:31:25 et celles qui veulent plutôt ne pas être fichées au niveau de l'Etat.
01:31:28 Mais qu'on ait ces possibilités-là, qui puissent protéger tout le monde.
01:31:31 Du coup, avant-dernière diapo, les démarches médicales.
01:31:35 J'ai essayé d'être bref et concis.
01:31:37 Au niveau de la non-binarité, comme je le disais,
01:31:39 il n'y a pas de démarches spécifiques qui sont associées à la non-binarité.
01:31:43 Néanmoins, les personnes non-binaires vont vouloir avoir, parfois,
01:31:47 des choses qui leur permettent d'afficher ce fait
01:31:50 qu'elles ne sont ni hommes ni femmes,
01:31:52 puisque c'est plus difficile, en fait, à affirmer dans la société globale.
01:31:56 Réellement, on n'est pas du tout pris au sérieux.
01:31:59 C'est vraiment pas considéré.
01:32:02 Donc, quand ça concerne l'hormonothérapie,
01:32:04 c'est juste du sous-dosage.
01:32:06 Comme les médecins, en général, n'aiment pas trop quand ça va trop vite,
01:32:08 ils acceptent très facilement.
01:32:10 Par contre, quand c'est d'autres produits,
01:32:12 il y a plein de produits qui permettraient de cibler,
01:32:14 par exemple, certaines actions hormonales
01:32:17 qui sont illégaux, ennueux. On n'a pas trop de retour là-dessus.
01:32:20 Je suis désolé, je vais très vite.
01:32:21 Pour ce qui est des chirurgies non-normatives,
01:32:23 on a vu, un petit peu, avec l'exposé de Nicolas,
01:32:26 tout ce qui va être nullification.
01:32:29 Je ne vais pas trop en parler,
01:32:31 puisque je n'ai pas grand-chose de plus à dire
01:32:32 concernant l'irréversibilité.
01:32:34 Ça pose question, mais après, ça s'inscrit
01:32:36 dans une démarche d'affirmation de soi.
01:32:38 Derrière, il y a la question de,
01:32:39 est-ce qu'on accorde à l'autodétermination de la personne
01:32:41 la place qui lui est due ou pas ?
01:32:43 Quelle est la modalité de prise de décision médicale ?
01:32:45 Est-ce qu'on met la personne réellement au centre ou pas ?
01:32:48 Toujours avec un accompagnement.
01:32:50 L'autodétermination, ce n'est pas juste de demander à la personne
01:32:52 "Qu'est-ce que tu veux ?"
01:32:53 C'est l'information éclairée.
01:32:55 C'est un processus sérieux d'information.
01:32:58 Par contre, il y a des chirurgies,
01:33:00 où c'est plus questionnant,
01:33:02 qui demandent, plus questionnant par rapport
01:33:04 à l'approche qui en est faite par le corps médical,
01:33:06 où il y a une demande de conservation des organes,
01:33:09 c'est-à-dire de préservation des organes reproducteurs,
01:33:11 mais d'ajout, par exemple,
01:33:13 un ajout de vulve ou de vagin
01:33:15 à une personne qui a un pénis et des testicules,
01:33:18 où moi, ce que j'ai fait,
01:33:19 une métaille de plastique sans perte
01:33:22 du vagin, de la vulve et de l'utérus,
01:33:25 et des ovaires.
01:33:25 Et ça, en fait,
01:33:26 il y a des chirurgiens qui refusent encore aujourd'hui
01:33:29 ou qui n'ont jamais été confrontés à ces demandes,
01:33:31 parce qu'il y a assez peu de personnes qui osent les pousser.
01:33:34 Pour la demande que je cite, la métaille de plastique simple,
01:33:36 ça a fait un grand boom.
01:33:38 Moi, j'ai été une des premières personnes à la demander
01:33:40 et ensuite à en parler beaucoup autour de moi.
01:33:42 Et derrière, il y a eu une espèce d'explosion,
01:33:44 qui n'est pas du cas, moi, c'est un mouvement général,
01:33:46 de personnes qui n'osaient pas avoir cette demande
01:33:48 et qui, derrière, se sont mis à la faire
01:33:50 et à considérer que, ouais, en fait, cette chirurgie-là,
01:33:54 même si elle ne correspond pas aux stéréotypes de corps
01:33:56 au niveau masculin et féminin,
01:33:58 en fait, elle est plus confortable pour eux
01:34:00 et qu'ils soient binaires ou non-binaires, d'ailleurs.
01:34:02 Donc c'est vraiment des avancées qui profitent à toutes les personnes
01:34:05 et on aurait vraiment intérêt à élargir.
01:34:07 Ensuite, au-delà de ces problématiques-là,
01:34:10 donc de mésinformations qui font qu'on est exposé à des jugements,
01:34:14 des remarques de l'errance médicale,
01:34:15 parce qu'on ne trouve pas de professionnels
01:34:17 qui puissent répondre à ces demandes qui sont moins fréquentes
01:34:19 parce que non stéréotypées selon une logique A vers B,
01:34:23 on a aussi le problème que la Sécu...
01:34:24 Je ne sais pas si le docteur Dominique Martin est toujours là.
01:34:27 Si ce n'est pas le cas, c'est vraiment regrettable,
01:34:29 puisque la Sécu, en fait, considère que les parcours,
01:34:33 les protocoles de soins sont pareils A vers B.
01:34:36 On demande une ALD pour les hommes trans,
01:34:39 pour les femmes trans.
01:34:40 D'ailleurs, aujourd'hui, on a très peu parlé de non-binarité.
01:34:42 On parlait des hommes trans, des femmes trans
01:34:43 selon une logique comparative.
01:34:44 Et donc, pour ce qui est des retours arrière,
01:34:48 par exemple, moi, là, ce midi,
01:34:52 j'ai fait un aller-retour dans Paris pour faire du laser
01:34:54 pour enlever les poils de barbe.
01:34:55 Quand je vais au centre de laser,
01:34:56 je me fais passer pour une femme trans,
01:34:58 parce qu'en fait, j'ai aucune garantie
01:35:00 d'avoir le remboursement des soins,
01:35:01 même si j'ai la ALD 31,
01:35:03 puisque c'est pas dans le sens dans lequel je l'ai demandé.
01:35:05 Il y a écrit "épilation laser" sur mon protocole de soins,
01:35:08 mais parce que c'est dans le cas où je ferais une phalloplastie,
01:35:11 donc une épilation laser du bras.
01:35:12 Moi, ce que je demande, c'est une épilation laser du visage.
01:35:15 C'est pas exactement la même chose.
01:35:16 Donc ça pose des problèmes.
01:35:18 En fait, on se censure la sellette.
01:35:20 Là, on me demande le protocole de soins, je suis dans la merde.
01:35:22 C'est le cas. On me demande le protocole de soins,
01:35:24 je suis dans la merde.
01:35:25 Donc je sais pas ce que je vais faire.
01:35:26 Soit je vais falsifier, soit je vais trouver une approche,
01:35:29 soit je vais dire que je fais une détransition,
01:35:31 alors que c'est faux, je fais une retransition.
01:35:33 Tout ça pour vous illustrer que si on était pris en compte,
01:35:37 il y aurait pas de problème.
01:35:38 Là, on a un problème qui est à la fois...
01:35:39 Tu peux passer à la conclusion, je vais conclure en 30 secondes.
01:35:42 Merci beaucoup.
01:35:43 Si on était un peu plus à l'écoute de ces considérations-là,
01:35:48 si on était moins braqué, si on était moins centré
01:35:50 sur un accomplissement de démarche
01:35:52 qui vient valider une expression de genre,
01:35:55 mais plus centré sur les besoins de la personne
01:35:57 dans leur diversité,
01:35:59 eh bien, on serait un peu plus en face avec les besoins réels.
01:36:04 Je ne doute pas qu'on soit tous et toutes
01:36:06 sur cette logique d'accompagnement d'ores et déjà.
01:36:08 Mais on a du mal à s'imaginer ces demandes-là.
01:36:10 Et les personnes qui ont ces demandes-là
01:36:12 ont du mal à les exprimer également.
01:36:14 Il faut donc qu'on appelle collectivement
01:36:17 le déverrouillage de la parole
01:36:19 et qu'en tant qu'association, en tant que TransSanté France,
01:36:21 on puisse mettre ces enjeux aussi
01:36:23 au coeur de nos revendications.
01:36:25 Ne pas hésiter à les amener sur le devant de la scène,
01:36:27 sur le devant de la table.
01:36:29 C'est ce qu'on fait un petit peu avec ce congrès.
01:36:30 Et j'aurais peut-être l'occasion de témoigner un peu plus demain
01:36:33 sur la table ronde, si jamais vous voulez,
01:36:35 des approfondissements sur les enjeux
01:36:37 que ça peut susciter, ce type de parcours
01:36:39 avec des méandres un peu plus tortueuses.
01:36:41 Voilà. Je vous remercie.
01:36:43 Merci. Merci, Lee.
01:36:46 C'est une performance pour Lee de ne faire que 20 minutes
01:36:48 quand il a un quart d'heure.
01:36:50 D'habitude, je fais 30 minutes quand j'ai un micro.
01:36:52 Donc, juste en conclusion de cette journée,
01:36:56 un dernier slide qui va illustrer le propos de Lee.
01:37:01 Franck, si tu peux nous balancer la photo
01:37:04 et qui nous permet aussi de remercier encore une fois
01:37:07 la Cité des sciences et d'industrie.
01:37:10 Franck, la photo.
01:37:12 Ça vient.
01:37:14 Voilà.
01:37:16 Vous êtes peut-être allé, vous aussi, utiliser les sanitaires
01:37:19 de la Cité des sciences.
01:37:21 Eh bien, les sanitaires sont non genrés à la Cité des sciences.
01:37:25 Et vous avez un picto qui va apparaître
01:37:27 dès que Franck va pouvoir lancer le visuel.
01:37:32 Et au fur et à mesure,
01:37:34 un établissement comme la Cité des sciences
01:37:36 fait place à la non-binarité
01:37:39 et, en tout cas, à cette...
01:37:42 ni homme, ni femme,
01:37:44 mais quelque part entre les deux.
01:37:46 Et je trouve ça aussi formidable de leur part.
01:37:49 Rendez-vous pour les membres de l'association
01:37:52 en salle Agora, maintenant, tout de suite.
01:37:54 [SILENCE]

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