• il y a 10 mois
Députée de la 9ème circonscription de l'Isère, Elodie_Jacquier-Laforge est également vice-présidente de l'Assemblée Nationale. L'élue Modem est l'invitée du QG Politique pour commenter l'actualité de la semaine marquée par la colère des agriculteurs.

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Transcription
00:00:00 (Générique)
00:00:17 -Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG,
00:00:19 le rendez-vous politique de Télégramme.
00:00:22 Chaque semaine, une personnalité du territoire
00:00:24 revient sur ce plateau.
00:00:26 Aujourd'hui, je reçois Elodie Jacquie-Laforge.
00:00:29 Bonjour. -Bienvenue.
00:00:30 Vous êtes députée modem de la 9e circonscription de l'Isère,
00:00:34 une circonscription qui s'étend des portes
00:00:37 de l'agglomération grenobloise, Vaurèpes, Voirons,
00:00:40 jusque sur ces images à la frontière de la Drôme,
00:00:43 avec un pont en Royance, un Marcellin, notamment.
00:00:46 Vous êtes élue sur ce territoire depuis 2017
00:00:49 et vice-présidente de l'Assemblée depuis 2022.
00:00:52 Vous remplacez donc la présidente Gaëlle Brune-Privé
00:00:55 en fonction d'un planning au perchoir.
00:00:58 Comment ça se passe, justement,
00:01:00 cette rotation entre les vice-présidents
00:01:03 et la titulaire ?
00:01:04 -On est six vice-présidents,
00:01:07 et donc on vient donner déjà nos disponibilités.
00:01:10 C'est très bien organisé.
00:01:11 On a un calendrier. Chacun donne des dates.
00:01:14 Et ensuite, c'est la séance,
00:01:16 la direction de la séance,
00:01:18 qui organise tout le planning
00:01:21 avec des séances réservées.
00:01:24 Alors, c'est Gaëlle Brune-Privé.
00:01:26 -Gaëlle ! -Vous avez dit...
00:01:28 Le juge me permet de corriger son prénom.
00:01:31 Elle va présider toutes les séances
00:01:33 de questions d'actualité au gouvernement.
00:01:35 Par exemple, quand il y a eu la déclaration
00:01:38 de politique générale du Premier ministre,
00:01:40 c'est elle qui préside la séance.
00:01:42 Et puis, la semaine dernière,
00:01:44 elle a souhaité présider tous les débats
00:01:47 sur la constitutionnalisation de l'IVG.
00:01:49 Donc, en fait, elle peut décider,
00:01:51 au pied levé, si je puis dire,
00:01:53 aussi de présider une séance.
00:01:55 -Votre première apparition au perchoir,
00:01:58 c'est comme ça qu'on l'appelle,
00:01:59 ce poste qui préside l'Assemblée nationale,
00:02:02 c'était le 13 juillet 2022.
00:02:04 Ca fait maintenant un an et demi
00:02:06 que vous êtes dans cette fonction
00:02:08 de vice-présidente.
00:02:10 Vous savez combien de fois vous avez présidé ?
00:02:12 Vous faites le décompte à chaque fois ?
00:02:14 -Oui, on a un décompte très précis,
00:02:16 puisque le but, c'est que chaque vice-président
00:02:19 fasse à peu près le même nombre d'heures.
00:02:22 Donc, on sait exactement, on a un compteur.
00:02:25 Alors là, je suis désolée,
00:02:27 je suis pas venue avec le dernier compte,
00:02:29 mais ça se compte en centaines d'heures.
00:02:32 -Le rôle de présider l'Assemblée nationale,
00:02:35 c'est d'arbitrer aussi les débats au sein de l'hémicycle
00:02:39 pour qu'ils se déroulent le plus sereinement possible.
00:02:42 Ca n'a pas toujours été le cas ces derniers mois.
00:02:45 Vous arrivez sur une année où c'est plutôt musclé
00:02:47 au sein de l'hémicycle. -Oui, c'est musclé.
00:02:50 On a eu des séances aussi très tendues.
00:02:53 On a...
00:02:55 Un contexte, hein.
00:02:57 Le vote des Français a fait
00:03:00 qu'on est dans une Assemblée
00:03:02 avec une majorité relative,
00:03:05 avec des partis radicaux,
00:03:09 le Rassemblement national,
00:03:11 la France insoumise, qui ont été élues,
00:03:13 qui ont des groupes importants,
00:03:15 et avec des moments extrêmement...
00:03:18 On voit les images, là, tendues, agitées.
00:03:21 Et donc, là, c'est la présidente de l'Assemblée
00:03:25 qui est au perchoir, avec cette nécessité
00:03:27 que, finalement, le débat puisse avoir lieu,
00:03:30 puisqu'il s'agit que chacun puisse s'exprimer,
00:03:34 que la parole de chacun soit respectée,
00:03:36 et ça demande beaucoup d'énergie
00:03:39 à la personne qui préside la séance.
00:03:41 -Vous avez le pouvoir de sanctionner
00:03:43 les députés qui dépasseraient les règles ?
00:03:45 -On a deux sanctions possibles.
00:03:48 Un rappel à l'ordre, simple,
00:03:50 et un rappel à l'ordre avec inscription
00:03:53 au procès verbal, qui induit
00:03:56 une diminution d'un quart des indemnités
00:03:59 du député qui est sanctionné.
00:04:01 C'est une sanction qui est assez forte.
00:04:03 -Une amende, une sorte d'amende ?
00:04:05 -Oui, une sorte d'amende.
00:04:07 Après, il y a deux autres sanctions,
00:04:09 mais celles-ci doivent être prises
00:04:11 en bureau de l'Assemblée nationale,
00:04:13 qui représentent toutes les composantes de l'Assemblée.
00:04:16 Là, il y a un vote, et on vote à la majorité
00:04:19 qui décide d'avoir une sanction plus importante,
00:04:21 qui peut conduire à une exclusion de 15 jours ou de un mois.
00:04:25 -Vous pouvez sanctionner aussi les membres de votre groupe
00:04:28 où il y a un conflit d'intérêts,
00:04:30 et c'est un autre président qui prend en charge ?
00:04:33 -Non, on sanctionne les membres de tous les groupes.
00:04:36 Par exemple, j'ai voté une sanction en décembre
00:04:40 pour un membre de mon groupe.
00:04:42 Il faut être, dans ces cas-là, neutre et impartial.
00:04:45 -C'est vous qui étiez aussi au perchoir
00:04:47 et au déjà qu'il y ait la forge, en mars dernier,
00:04:50 lors d'un épisode un peu surréaliste
00:04:52 avec le ministre de la Justice,
00:04:54 Éric Dupond-Moretti.
00:04:56 On regarde la séquence.
00:04:58 -Maintenant, il n'y a pas un bras d'honneur,
00:05:02 il y en a deux, mais accompagnés de paroles à chaque fois,
00:05:05 qui sont...
00:05:06 -Qu'est-ce qu'il parle ?
00:05:08 -Il s'en va.
00:05:09 -Monsieur le ministre, de quoi vous parlez exactement ?
00:05:12 Vous avez fait deux bras d'honneur ?
00:05:14 C'est ce que vous dites à l'Assemblée ?
00:05:17 -Non.
00:05:18 -Non.
00:05:19 -Je vous demande de préciser vos propos,
00:05:21 parce que si c'est le cas, ça n'est pas admissible.
00:05:24 Je vous laisse finir vos propos.
00:05:26 Vous n'avez pas à faire des bras d'honneur
00:05:28 dans l'enceinte de l'Assemblée ?
00:05:30 -Madame...
00:05:31 -Finissez vos propos, qu'on comprenne ce que vous dites.
00:05:35 -J'ai dit "madame", j'ai dit "madame".
00:05:37 Bras d'honneur à la présomption d'innocent.
00:05:39 Je l'ai dit deux fois.
00:05:41 -Non !
00:05:42 -Non !
00:05:43 -Ca vous ferait un souvenir,
00:05:45 quand vous aurez terminé cette séquence politique.
00:05:48 C'est une scène qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux,
00:05:51 après avoir été diffusée en direct
00:05:54 par la chaîne parlementaire.
00:05:55 Vous l'avez sanctionné, au final, Éric Dupond-Moretti ?
00:05:59 -Je ne peux pas sanctionner un membre du gouvernement.
00:06:02 -Vous avez le droit que les députés, mais pas les ministres.
00:06:05 -C'est la séparation des pouvoirs.
00:06:07 Vous avez l'exécutif, le législatif
00:06:09 et le pouvoir judiciaire,
00:06:11 et aucun n'a de pouvoir sur le gouvernement.
00:06:14 -Il n'a pas de pouvoir sur l'autre.
00:06:16 Donc je ne suis pas en capacité
00:06:18 de mettre des sanctions à un membre du gouvernement.
00:06:22 -Les débats ont été moins houleux en décembre
00:06:25 à l'Assemblée nationale,
00:06:26 lors de l'examen de la loi immigration,
00:06:29 puisqu'il n'y en a pas eu.
00:06:30 Après les débats sans vote, liés au 49-3,
00:06:34 on a découvert les votes sans débat.
00:06:36 Vous étiez rapporteuse de ce texte sur l'immigration.
00:06:40 Comment avez-vous analysé cette séquence
00:06:42 où les députés n'ont pas pu débattre sereinement
00:06:45 dans l'hémicycle ?
00:06:46 -Il faut rappeler pourquoi on n'a pas pu débattre.
00:06:50 C'est parce qu'une motion de rejet a été adoptée.
00:06:54 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:06:55 C'est qu'on a eu une majorité de députés
00:06:59 pour dire "nous refusons de débattre de ce texte".
00:07:03 Et donc, on avait fait tout un travail,
00:07:06 comme vous l'avez indiqué, j'étais rapporteure
00:07:09 sur le premier titre, sur l'intégration
00:07:11 par la langue et par le travail.
00:07:13 On avait fait un travail en commission que...
00:07:16 Vous allez me dire que je suis peut-être jugée partie,
00:07:19 mais en tout cas que je trouve, moi, de bonne qualité,
00:07:22 puisque, au final, le texte tel qu'on l'avait voté
00:07:26 en commission des lois
00:07:28 ressemble quasiment trait pour trait
00:07:32 à ce qui a été finalement issu
00:07:35 suite à la décision du Conseil constitutionnel.
00:07:38 Donc, moi, je regrette bien évidemment
00:07:41 qu'on n'ait pas pu débattre de ce sujet,
00:07:44 qu'on n'ait pas pu avoir la position de chacun,
00:07:48 que chacun explique sa position
00:07:51 sur ce qui était proposé par le gouvernement.
00:07:55 Et donc, on s'est retrouvés avec un texte non adopté,
00:08:01 non débattu à l'Assemblée.
00:08:03 Je crois que c'est la deuxième fois
00:08:05 dans l'histoire de la Ve République
00:08:07 qu'un texte n'a pas été adopté par l'Assemblée nationale
00:08:11 et donc par les représentants du peuple.
00:08:13 -Je ne sais pas s'il y aurait eu des bras d'honneur,
00:08:16 mais le débat n'aurait pas été très calme
00:08:18 au sein de l'Assemblée nationale.
00:08:20 -Je vous confirme, je pense que ça aurait été très animé.
00:08:23 Mais c'est à l'image de notre société aussi.
00:08:26 -C'est un projet de loi qui a divisé les députés,
00:08:29 même au sein de la majorité présidentielle.
00:08:34 Il y avait les pours, les contres.
00:08:36 Et ceux qui se sont abstenus, c'est votre cas.
00:08:38 C'était quoi le sens de cette abstention
00:08:41 pour un dossier aussi important que celui-là ?
00:08:43 -Alors, et puis, en plus, avec un sujet
00:08:46 sur lequel je travaille depuis 2017,
00:08:49 puisque j'étais rapporteure pour avis
00:08:51 du budget asile-immigration-intégration
00:08:54 en commission des lois.
00:08:55 C'est un sujet que j'ai beaucoup travaillé.
00:08:58 J'étais aussi porte-parole pour mon groupe,
00:09:01 le MoDem, dans le cadre de la loi de 2018.
00:09:04 Donc c'est un sujet que je crois...
00:09:07 Je commence un peu à connaître.
00:09:09 C'est un sujet qui est éminemment technique,
00:09:12 éminemment politique.
00:09:13 Pourquoi est-ce que je me suis abstenue ?
00:09:15 J'étais donc aussi membre de la CMP,
00:09:18 la fameuse commission mixte paritaire.
00:09:21 Et donc j'ai vraiment... -Ceux qui ont décidé.
00:09:23 -Exactement. J'ai vraiment vécu de l'intérieur
00:09:26 la genèse du texte en commun.
00:09:29 J'étais missionnée par mon groupe,
00:09:32 donc je...
00:09:33 Entre guillemets, mais en tout cas,
00:09:35 j'étais mandatée pour mon groupe, donc j'obéissais.
00:09:38 -Vous n'étiez pas "entièrement libre".
00:09:40 -Eh bien, écoutez, parce que je représentais mon groupe.
00:09:43 C'est important, quand vous êtes mandatée pour faire quelque chose.
00:09:47 J'avais des conditions, et les conditions étaient réunies
00:09:50 pour qu'effectivement le texte soit voté en CMP.
00:09:53 Quand il s'est agi de...
00:09:55 Au final, moi, Elodie,
00:09:58 Jacquie et la Forge votaient ce texte,
00:10:01 et que le Rassemblement national
00:10:04 a décidé à la dernière minute
00:10:07 de dire "c'est super, on a gain de cause sur toute la ligne,
00:10:11 "donc on va tous voter ce texte",
00:10:13 moi, je n'ai pas pu me résoudre à voter
00:10:17 sur un sujet qui est l'immigration
00:10:22 avec le Rassemblement national.
00:10:24 Ça, ça a été, j'ai envie de dire,
00:10:26 la réaction presque spontanée, si vous voulez.
00:10:30 Et après, sur le fond aussi,
00:10:33 je n'ai pas pu voter contre,
00:10:36 je vais vous expliquer pourquoi.
00:10:38 Il y a trois raisons.
00:10:39 C'est que l'aide médicale d'État,
00:10:42 qui avait été transformée par les sénateurs
00:10:44 en aide médicale d'urgence, était supprimée du texte.
00:10:48 Donc ça, c'est un point positif.
00:10:50 Le deuxième point, c'est qu'on a mis fin à la rétention des mineurs,
00:10:53 à la fois dans les centres de rétention
00:10:55 et dans les locaux de rétention.
00:10:57 Et le dernier point, c'est qu'il y avait une mesure
00:11:00 de régularisation des travailleurs sans papier
00:11:02 dans les métiers en tension,
00:11:04 qui n'allait, à mon sens, pas assez loin,
00:11:06 mais il y avait quand même une mesure de régularisation.
00:11:09 C'est pour ça que je n'ai pas voté contre.
00:11:12 Je vais vous expliquer pourquoi je n'ai pas voté pour,
00:11:14 pourquoi je n'ai pas voté contre,
00:11:16 et c'est un choix que je fais très rarement,
00:11:19 puisque je préfère m'engager de façon pour ou contre,
00:11:23 mais j'ai décidé de m'abstenir sur ce texte.
00:11:26 – Un texte qui a ensuite évolué,
00:11:28 puisque le Conseil constitutionnel l'a en partie détricoté,
00:11:33 comme on dit, la semaine dernière.
00:11:35 Alors, il ne s'est pas prononcé vraiment sur le fond,
00:11:37 mais plutôt sur la méconnaissance des règles de la loi
00:11:40 par les parlementaires, comme ça, en tout cas,
00:11:43 ça a été traduit, les parlementaires qui sont censés
00:11:45 faire les lois ne connaissent pas les règles,
00:11:48 ça ne fait pas hyper sérieux.
00:11:50 – Alors, si vous me permettez,
00:11:52 dans les discussions qu'on a eues avec les sénateurs,
00:11:56 puisque c'est ce que je vous dis,
00:11:57 nous, on a fait le travail en commission des lois
00:12:00 et on avait supprimé 35 articles.
00:12:02 – En estimant qu'ils étaient peut-être…
00:12:04 – En estimant qu'ils n'étaient pas,
00:12:06 ça c'est l'article 45 de la Constitution,
00:12:09 en lien direct ou indirect avec le texte.
00:12:12 En fait, quand on vous présente un texte,
00:12:14 je ne sais pas moi, qui va concerner les médias,
00:12:18 eh bien, vous ne pouvez pas faire un amendement sur une autoroute.
00:12:22 Bon, là, je caricature, mais l'article 45,
00:12:24 en fait, il vient circonscrire le champ d'un projet de loi.
00:12:29 Et donc, dans les échanges qu'on avait avec nos collègues sénateurs,
00:12:33 nous n'étions pas d'accord sur l'interprétation de cet article 45.
00:12:38 Sauf que, à notre sens, ça fait aussi depuis 2017
00:12:42 que je suis à la commission des lois, j'ai une formation de juriste,
00:12:46 alors voilà, je ne suis pas constitutionnaliste,
00:12:48 mais on arrive quand même à se forger une certaine expérience
00:12:54 et on sait bien que la jurisprudence,
00:12:56 telle qu'elle a été appliquée la semaine dernière,
00:13:00 elle l'est de façon continue depuis des années.
00:13:04 Sauf qu'il y a une différence d'appréciation,
00:13:08 et d'ailleurs, voilà, on peut se poser la question,
00:13:11 mais en tout cas, en l'état actuel des règles telles qu'elles existent,
00:13:16 voilà, c'est très clair, c'est très, très clair.
00:13:19 Donc, je crois qu'il y avait une volonté politique
00:13:23 de porter sur le devant de la scène des sujets
00:13:27 comme le droit du sol,
00:13:29 comme la fin des allocations,
00:13:34 ou en tout cas, la conditionnée à 5 ans de présence en France,
00:13:37 mais tout ça n'avait aucun lien avec l'intégration par la langue,
00:13:41 par le travail, le droit d'asile, les mesures d'expulsion.
00:13:45 Il n'y avait aucun lien.
00:13:47 Donc, je crois qu'il faut quand même rétablir la vérité sur ce sujet-là.
00:13:50 – Le nouveau texte, donc, après le passage du Conseil constitutionnel,
00:13:53 vous êtes en phase avec ce qu'il propose aujourd'hui ?
00:13:57 – Oui, parce qu'en fait, ça revient au projet de loi initial,
00:14:02 avant l'examen du texte au Sénat.
00:14:06 Sauf, ce que je vous dis, moi, ma déception,
00:14:09 c'est que le dispositif qu'il avait été présenté par le gouvernement
00:14:15 était un dispositif pour la régularisation
00:14:17 qui était beaucoup plus, je trouve, efficace, beaucoup plus rapide,
00:14:23 et là, on a un dispositif qui existe, qui est à la main des préfets.
00:14:28 Le point très positif, et que je tiens à rappeler,
00:14:31 c'est que c'est le salarié lui-même qui peut faire la démarche.
00:14:34 Or, aujourd'hui, dans le cadre de cette circulaire VALS,
00:14:38 c'est l'employeur qui doit faire les demandes,
00:14:42 et on sait que tous les employeurs ne sont pas forcément très allants
00:14:47 pour promouvoir la régularité de leur salarié, malheureusement.
00:14:56 – Elle va vraiment changer les choses ?
00:14:58 Alors, vous pointez, effectivement, cet aspect de régulariser
00:15:01 les travaux sur papier, ce qui est important,
00:15:04 mais est-ce que, fondamentalement, cette loi va changer
00:15:09 l'organisation de la société, l'accueil des immigrés chez nous,
00:15:12 leur gestion aussi ?
00:15:14 – Elle va changer sur plusieurs points, je vous ai dit,
00:15:16 en plus, je me suis particulièrement focalisée
00:15:18 sur l'intégration par la langue et par le travail,
00:15:22 et donc on voit qu'il y a des leviers qui vont être mis en place
00:15:25 pour vraiment accompagner ceux qui souhaitent venir de notre pays
00:15:28 et leur donner tous les moyens pour qu'ils s'intègrent mieux.
00:15:31 On sait que c'est un point important, et ça, c'est vraiment très positif.
00:15:35 Sur toute la question de l'asile, il y a une volonté aussi
00:15:38 de rapprocher des personnes la procédure d'asile,
00:15:42 puisque aujourd'hui, alors je suis désolée de rentrer un peu dans les détails,
00:15:45 mais l'OFPRA, qui est l'office qui va analyser les demandes d'asile,
00:15:50 est en région parisienne, et d'ailleurs, c'était un des premiers courriers
00:15:54 que j'avais reçus en 2017 en tant que députée,
00:15:56 c'était justement de dire, mais on a des demandeurs d'asile
00:15:59 qui sont à Grenoble, qui doivent aller à l'OFPRA à 9h,
00:16:04 et donc, comment est-ce qu'ils font ?
00:16:06 Vous voyez, c'est des questions très concrètes.
00:16:07 On s'imagine parfois qu'on fait des choses extrêmement désincarnées
00:16:13 ou qui ne sont pas en lien avec la réalité,
00:16:15 mais la réalité, c'est qu'on a des sujets aussi concrets que ça.
00:16:19 Donc ça, c'est très positif.
00:16:20 Et sur les différentes, je vous prends un autre exemple,
00:16:24 sur les différentes procédures qui existent aujourd'hui
00:16:27 pour contester une expulsion, on va passer de 12 procédures à 3.
00:16:33 Donc c'est très concret, et c'est à la fois mieux intégrer
00:16:37 ceux qui ont vocation à rester sur notre territoire,
00:16:40 et à la fois à expulser plus rapidement aussi des personnes
00:16:44 qui n'ont pas vocation à rester sur notre territoire.
00:16:46 Donc pour répondre à votre question, oui, ce sera un texte utile.
00:16:49 -S'il est appliqué, parce qu'aujourd'hui,
00:16:50 puisqu'on parle des expulsions, les OQTF, 7% seulement,
00:16:55 selon le rapport annuel du contrôleur de privation
00:16:57 des lieux de liberté, 7% seulement des OQTF,
00:17:01 les obligations de quitter le territoire, sont appliquées,
00:17:02 c'est-à-dire 93% de ceux avec qui on dit
00:17:05 "Vous devez quitter le territoire français" y restent
00:17:07 et peuvent y rester, entre guillemets, en toute impunité ?
00:17:11 -Oui, alors c'est vrai que 7%, ça paraît pas beaucoup.
00:17:14 Il faut voir que c'est malgré tout un des meilleurs scores européens,
00:17:18 qu'on n'a pas évoqué ce sujet-là aussi au niveau européen,
00:17:23 mais il y a ce qui s'appelle le paquet "Asile-immigration",
00:17:25 qui devrait, on l'espère, être voté d'ici juin,
00:17:29 et qui vient justement accompagner la France
00:17:33 et les autres pays européens dans ce qu'on appelle le "screening",
00:17:37 je suis désolée parce que c'est un terme européen,
00:17:40 mais où finalement on va pouvoir contrôler beaucoup mieux
00:17:43 qui entre, qui sort et même les personnes en situation irrégulière.
00:17:47 Donc on voit bien qu'il y a la France, qu'elle peut faire,
00:17:50 ce qu'on a fait avec ce projet de loi,
00:17:51 et il y a aussi ce qui doit se faire au niveau européen
00:17:54 et avec une meilleure aussi protection des frontières,
00:17:58 notamment avec Frontex.
00:18:00 Et puis après on a un sujet, justement dans les OQTF,
00:18:04 ce que vous mentionnez, c'est que pour pouvoir
00:18:07 expulser une personne, il faut que le pays
00:18:10 dans lequel on souhaite l'expulser soit d'accord,
00:18:13 et que c'est ce qu'on appelle les "laissés-passer consulaires",
00:18:16 et qu'il y a un certain nombre de pays
00:18:18 qui refusent de donner des "laissés-passer consulaires",
00:18:21 et donc on ne peut pas envoyer une personne sans qu'elle soit...
00:18:24 -Accueillie de l'autre côté. -Oui, mais je veux dire,
00:18:27 il faut aussi qu'on voit que les marges de manœuvre
00:18:31 qui sont celles de la France,
00:18:33 elles sont somme toute limitées aux pays d'origine
00:18:36 et aux personnes qui sont sur notre territoire.
00:18:38 -La première conséquence, j'ai envie de dire,
00:18:41 de ce projet de loi immigration,
00:18:43 en tout cas un des débats qui ont eu lieu,
00:18:45 c'est qu'il a coûté sa place à Elisabeth Borne
00:18:48 en tant que Première ministre.
00:18:50 Il fallait changer ?
00:18:51 C'était plus possible de conserver Elisabeth Borne
00:18:54 à la tête du gouvernement ?
00:18:55 C'était pas votre décision. -Non, c'est pas moi qui...
00:18:59 Non, en tout cas, moi, j'ai trouvé,
00:19:02 lors de sa prise de fonction
00:19:06 et pendant toute la durée de son mandat,
00:19:08 alors je sais pas comment on peut appeler ça,
00:19:11 mais vraiment une femme courageuse
00:19:13 qui a été très solide.
00:19:15 C'est là une nécessité, je pense, aussi, de changement,
00:19:21 malgré tout, que ça soit une équipe politique
00:19:26 ou une équipe sportive, à un moment donné,
00:19:29 c'est important aussi d'avoir des nouvelles personnalités,
00:19:32 parce que ça apporte aussi quelque chose,
00:19:35 et c'est une façon d'incarner
00:19:38 qui est aussi importante et intéressante.
00:19:41 Donc je crois qu'elle a vraiment pas d'émérité,
00:19:44 et que là, on a un nouveau Premier ministre,
00:19:48 jeune, dynamique,
00:19:50 qui apporte autre chose.
00:19:52 Je mets pas en concurrence les uns avec les autres.
00:19:55 Je pense que c'est différent.
00:19:58 Ils viennent tous les deux du PS à l'origine,
00:20:00 Elisabeth Borne et Gabriel Attal,
00:20:02 même si ces nouvelles personnalités
00:20:04 qui ont intégré le nouveau gouvernement
00:20:07 penchent plutôt à droite.
00:20:10 Sept ou huit anciens LR
00:20:12 figurent parmi les 15 ministres de plein exercice,
00:20:14 donc pratiquement la moitié.
00:20:16 Un seul ministre modem, Marc Fesneau,
00:20:19 qui est resté en place à l'agriculture.
00:20:21 L'influence de Nicolas Sarkozy est plus forte
00:20:24 que celle de François Bayrou, auprès d'Emmanuel Macron ?
00:20:27 En tout cas, il y a une nécessité pour nous
00:20:30 de rétablir un équilibre.
00:20:32 On a une majorité présidentielle,
00:20:36 on est sous la bannière "ensemble".
00:20:39 On a une représentation à l'Assemblée nationale
00:20:42 qui est assez facile à mesurer,
00:20:45 puisqu'on a des... -Il suffit de se compter.
00:20:47 -Il suffit de se compter.
00:20:49 Et si on se compte à l'Assemblée et au gouvernement,
00:20:52 même si je vous ai dit que je suis juriste,
00:20:54 je suis pas scientifique de formation,
00:20:57 on voit qu'il n'y a pas un équilibre satisfaisant.
00:21:00 Donc on attend des nouvelles nominations
00:21:04 et on espère que l'équilibre
00:21:07 sera vraiment représentatif de la majorité présidentielle.
00:21:10 -Vous avez eu des explications ?
00:21:12 Le modem est allé demander à Emmanuel Macron,
00:21:14 à Gabriel Attal, pourquoi cette sous-représentation
00:21:17 du parti ?
00:21:19 -Il y a eu des échanges, vous savez,
00:21:23 avec les chefs à plumes, si je puis dire.
00:21:27 Je pense qu'il y avait une volonté du président de la République
00:21:32 d'avoir un gouvernement resserré
00:21:35 et puis de montrer encore
00:21:40 qu'on était en capacité de faire du dépassement,
00:21:43 ce qui est vraiment dans l'origine même
00:21:47 du mouvement de la majorité présidentielle.
00:21:50 Là, passer ce mouvement-là,
00:21:54 je pense que c'est important de rétablir des équilibres,
00:21:57 puisque c'est ce que je vous dis, ils sont assez faciles à compter.
00:22:00 -On verra dans la deuxième mouture du gouvernement,
00:22:03 qui devrait arriver, on n'ose pas trop donner de prédiction,
00:22:06 dans les jours ou les semaines qui viennent,
00:22:09 si le modem rétablit l'équilibre.
00:22:11 Vous évoquiez les chefs à plumes,
00:22:13 le vôtre, François Béroud, est sous le coup d'une condamnation
00:22:16 à 30 mois de prison avec sursis, 70 000 euros d'amende
00:22:19 et 3 ans d'inegibilité.
00:22:21 On aura le verdict ce lundi, normalement,
00:22:23 ça fait référence, pour le patron du modem,
00:22:26 à l'affaire des assistants parlementaires européens,
00:22:29 qui auraient plus travaillé pour le parti que pour l'Europe,
00:22:32 pour résumer cette affaire.
00:22:34 Vous êtes inquiète, ça pourrait marquer,
00:22:37 à la fin de la carrière politique de François Béroud,
00:22:40 une éventuelle condamnation ?
00:22:41 -On attendra la décision.
00:22:44 Moi, je suis très sereine jusque-là.
00:22:48 Je ne suis pas particulièrement inquiète.
00:22:52 Les choses vont être, je l'espère,
00:22:56 très positives lundi.
00:22:59 On a, je crois, beaucoup de choses
00:23:02 à porter au sein de cette majorité.
00:23:05 On a notre représentant, notre président,
00:23:08 qui porte une singularité,
00:23:12 porte une expérience, porte une vision,
00:23:15 qui doit, à mon sens, rester dans cette majorité.
00:23:18 -C'est qui, le plan B,
00:23:20 si François Béroud était condamné et ne pouvait plus rester en place ?
00:23:24 -On ne raisonne pas du tout comme ça.
00:23:27 On ne raisonne pas comme ça.
00:23:29 Vous savez, le mouvement démocrate,
00:23:32 il a été créé en 2007.
00:23:35 Avant, il y avait eu le mouvement de l'UDF libre.
00:23:40 Je ne sais pas si ça parlera à nos téléspectateurs,
00:23:43 qui peuvent remonter jusqu'à cette période-là de 2004.
00:23:48 Donc, il a vraiment quelque chose à apporter
00:23:52 dans la vie politique française.
00:23:55 -Bon. En attendant le verdict et la suite,
00:23:58 le seul ministre modem du gouvernement
00:24:00 a pas mal de boulot, en ce moment.
00:24:03 Il est sur le devant de la scène.
00:24:05 Vous ne pouvez pas le reprocher à Emmanuel Macron et Gabriel Attal.
00:24:08 Avec la crise agricole, Marc Fesneau s'est retrouvé en première ligne.
00:24:12 Cette crise agricole, c'est un peu comme le mouvement
00:24:15 des Gilets jaunes, il y a quelques années.
00:24:18 Comment vous le comprenez ?
00:24:20 -Il faut quand même voir que le monde agricole
00:24:22 traverse des crises successives importantes.
00:24:26 On a vécu le Covid,
00:24:30 où, effectivement, là, tout le monde trouvait super normal
00:24:34 d'aller dans la ferme ou d'aller féliciter
00:24:38 tout le travail qui était fait par les agriculteurs,
00:24:41 parce qu'on se nourrissait local
00:24:44 et on était heureux de pouvoir le faire.
00:24:48 Donc, ces crises, si vous voulez,
00:24:51 elles se sont aussi accumulées.
00:24:53 Et puis, on est dans un temps particulier,
00:24:56 un temps européen particulier,
00:24:58 puisqu'on va avoir des élections en juin.
00:25:01 On est dans un temps international compliqué,
00:25:04 avec la guerre en Ukraine,
00:25:06 les conséquences que ça a pour notre agriculture.
00:25:10 Donc, je crois que c'est toujours difficile
00:25:14 de dire ce qui va faire que le mouvement va se déclencher
00:25:19 et va prendre de l'ampleur.
00:25:20 Mais finalement, on voit bien
00:25:23 qu'il y avait les crises qui avaient été perçues.
00:25:28 Les fameuses lois EGalim,
00:25:32 dès 2018, elles ont été mises en place.
00:25:35 Le début du mandat d'Emmanuel Macron,
00:25:38 c'est les États généraux de l'alimentation.
00:25:41 Je crois qu'il y avait une conscience
00:25:44 de la difficulté de la situation
00:25:46 et que, je vous dis, ce contexte européen,
00:25:49 ce contexte international,
00:25:51 a aussi créé une accélération
00:25:56 ou en tout cas, oui, une irritabilité
00:26:00 qui a dû s'exprimer parce que la coupe était pleine.
00:26:04 -Les gilets jaunes, c'était les ronds-points
00:26:06 qu'ils avaient bloqués pendant des semaines.
00:26:08 Les agriculteurs, c'est plutôt les routes et les autoroutes.
00:26:11 Je suis allé voir à Grenoble, il y a quelques jours,
00:26:13 sur les grands boulevards et après sur l'A400-80.
00:26:17 En gros, ils demandent moins de normes,
00:26:19 moins de contraintes, moins de contrôles.
00:26:21 Vous êtes allée les voir, Élodie Jacquier-Laforge ?
00:26:24 -Oui, je suis allée les voir lundi
00:26:26 à l'invitation d'un agriculteur que je connais
00:26:31 qui m'a dit "Écoute, Élodie, viens nous rencontrer,
00:26:35 viens nous parler."
00:26:37 Ca a été un moment d'échange très courtois
00:26:41 et ça a été, voilà, l'occasion, mais je vous le dis,
00:26:46 après, je suis en contact aussi très régulier
00:26:49 avec les agriculteurs de la circonscription,
00:26:51 donc c'était important pour moi d'aller les voir,
00:26:55 d'aller les rencontrer là où ils étaient
00:26:57 sur les points de blocage pour leur signifier que oui,
00:27:00 j'étais encore et toujours à leur écoute
00:27:03 et qu'on allait faire le maximum pour résoudre cette crise.
00:27:07 -Ils ne vous ont pas accueillie à Brasouère ?
00:27:09 Vous représentez la majorité présidentielle ?
00:27:12 -Non, ils m'ont offert une saucisse, des bières.
00:27:14 Non, non, vraiment, si vous voulez,
00:27:17 il y a le...
00:27:18 Il y a le...
00:27:20 J'ai envie de dire le spectacle,
00:27:23 c'est pas très positif de le dire comme ça,
00:27:25 où on montre un peu les muscles ou quoi que ce soit.
00:27:28 Après, c'est ce que je vous dis,
00:27:30 c'est des personnes avec qui je suis en contact
00:27:33 de façon très régulière, donc il y a beaucoup de respect.
00:27:36 J'ai beaucoup de respect pour eux,
00:27:38 et j'espère aussi que c'est réciproque
00:27:40 et que c'est pour ça que ça s'est bien passé.
00:27:43 -Les blocages se levaient.
00:27:44 On verra comment évolue le mouvement
00:27:46 dans les jours qui suivent.
00:27:48 Tous les syndicats ne sont pas d'accord.
00:27:50 Le gouvernement a été obligé d'ouvrir le portefeuille
00:27:53 des mesures d'urgence annoncées cette semaine,
00:27:56 estimées à 400 millions d'euros, d'après les spécialistes.
00:27:59 C'est pas sûr que ça fasse plaisir à Bruno Le Maire,
00:28:02 ministre du Budget, qui déclarait qu'il n'a plus les moyens
00:28:05 de faire des blocages.
00:28:07 Pourtant, c'est ce qu'on fait avec les agriculteurs.
00:28:09 -C'est ce qu'a dit le Premier ministre.
00:28:12 Il faut mettre les questions agricoles
00:28:14 au-dessus de la pile.
00:28:15 Pourquoi ?
00:28:17 C'est parce que derrière,
00:28:19 au-delà des revendications
00:28:21 qui peuvent s'exprimer,
00:28:24 c'est notre souveraineté alimentaire.
00:28:26 Je vous en parlais pendant la crise du Covid.
00:28:29 On était tous très heureux de pouvoir manger local.
00:28:32 Alors, c'était plus cher, déjà,
00:28:34 parce que c'est plus cher quand on produit en France.
00:28:37 Et donc, c'est comment est-ce qu'on arrive
00:28:39 à garantir cette souveraineté alimentaire
00:28:42 qui, à la fois, préserve l'environnement
00:28:44 et nous permet d'avoir une alimentation de qualité,
00:28:47 puisqu'on sait, la première des médecines,
00:28:50 le premier des médicaments, c'est une bonne alimentation.
00:28:53 Donc, si vous voulez,
00:28:55 c'est pas des revendications catégorielles.
00:28:59 C'est la possibilité de maintenir
00:29:03 une agriculture française.
00:29:04 Et donc, c'est pour ça qu'il est question
00:29:08 d'inscrire la souveraineté alimentaire dans la loi.
00:29:12 Il est question de vraiment...
00:29:14 Alors, ça peut paraître un peu symbolique,
00:29:17 mais les symboles ont leur importance.
00:29:19 Et de dire qu'on doit se mobiliser,
00:29:22 chacun, politique, consommateur,
00:29:26 pour, justement, réussir à passer ce cap,
00:29:30 qui est un cap difficile, j'en ai parfaitement conscience,
00:29:34 parce qu'on voit bien que,
00:29:36 certains mouvements, c'est très difficile
00:29:39 de revenir en arrière.
00:29:40 Et qu'une fois qu'on aura perdu toutes les terres
00:29:45 qui peuvent être exploitées pour l'agriculture,
00:29:48 eh bien, après, ce sera difficile de faire machine arrière.
00:29:51 -J'ai évoqué tout à l'heure,
00:29:53 les agriculteurs demandaient d'être moins contraints,
00:29:56 les normes évoquées pendant cette crise.
00:29:58 La grande perdante, finalement, de cette séquence
00:30:02 et des annonces faites par le gouvernement,
00:30:04 c'est pas la protection de l'environnement.
00:30:07 Le gouvernement a mis en pause le plan Ecofito,
00:30:10 qui visait à réduire de moitié l'usage des pesticides
00:30:13 d'ici 2030. Vous allez me dire, c'est une pause,
00:30:15 mais on sait très bien, dans ce genre de conflits,
00:30:18 qu'une pause, ça veut dire un arrêt.
00:30:20 Il avait mis en pause, à l'époque, des Gilets jaunes,
00:30:23 la fameuse taxe sur le carburant,
00:30:25 qui était censée aller dans le sens de l'environnement.
00:30:28 C'est un plan qui a duré très longtemps,
00:30:30 puisqu'il l'est toujours.
00:30:32 Vous aviez voté, je crois, Elodie Jacquet-Laforge,
00:30:34 contre une avis de votre groupe, à l'époque,
00:30:37 vous étiez contre la réintroduction
00:30:39 des fameux pesticides néonicotinoïdes,
00:30:42 voilà, j'allais dire,
00:30:43 qui avaient fait beaucoup parler, à l'époque,
00:30:46 la santé publique, la santé des Français,
00:30:48 qui était pour vous prioritaire
00:30:50 par rapport à la production ou la productivité des récoltes.
00:30:54 Ca vous gêne, cette mise en pause du plan Ecofito ?
00:30:58 -Ce qui a été annoncé,
00:30:59 c'est une pause jusqu'au salon de l'agriculture.
00:31:02 -Vous imaginez que derrière, si on le remet en route,
00:31:05 les agriculteurs vont l'accueillir à bras ouverts ?
00:31:08 -Non, mais c'est...
00:31:09 Si vous voulez, c'est là où il faut aussi avoir un discours...
00:31:13 -Ca ne sert pas de sens, de faire une pause 3 ou 4 semaines
00:31:16 d'un plan aussi ambitieux qui s'étale jusqu'en 2030.
00:31:19 -Si, puisque c'est pour rediscuter les indicateurs,
00:31:22 rediscuter les zonages, les mesures de simplification.
00:31:25 Donc on ne peut pas à la fois dire que ça ne va pas assez vite
00:31:29 et quand on dit qu'on va aller vite, dire que ça va trop vite.
00:31:33 Vous voyez, il y a des mesures d'urgence,
00:31:36 comme cette pause, qui a été décidée
00:31:39 pour justement rediscuter sur ce que je vous ai indiqué.
00:31:45 C'est beaucoup dit à l'heure actuelle,
00:31:49 beaucoup commenté en ce sens-là.
00:31:51 Les premières victimes des pesticides,
00:31:54 ce sont les agriculteurs.
00:31:56 On sait que, par exemple, la maladie de Parkinson
00:31:59 est une maladie professionnelle reconnue pour les agriculteurs.
00:32:03 Donc, si vous voulez, c'est aussi une façon de les protéger.
00:32:06 C'est pas eux qui disent qu'on peut utiliser
00:32:09 telle ou telle substance.
00:32:11 Donc ces normes-là, j'ai bien entendu
00:32:13 et je suis en contact régulier avec eux,
00:32:16 j'ai la Beaucroissance sur ma circonscription,
00:32:19 j'ai le Saint-Marcelin, j'ai la Noix de Grenoble,
00:32:22 je crois vraiment être quasi au quotidien
00:32:26 sur les difficultés qu'ils rencontrent.
00:32:29 Mais on voit, par exemple, la Noix de Grenoble,
00:32:32 il y a une station de recherche qui s'appelle la Senura,
00:32:36 qui travaille depuis 1993 à trouver des solutions.
00:32:39 Et donc, si une filière comme la Noix
00:32:42 peut réussir à développer des moyens alternatifs
00:32:46 à l'utilisation de pesticides,
00:32:49 on peut aussi s'inspirer de ce qui va bien,
00:32:52 de ce qui se passe bien,
00:32:54 et promouvoir, finalement, des solutions,
00:32:58 filière par filière,
00:32:59 pour réussir à faire cette transition.
00:33:02 J'ai envie d'y croire,
00:33:03 c'est ce que je vous disais,
00:33:06 cette souveraineté alimentaire est absolument nécessaire.
00:33:10 -On verra après le Salon de l'agriculture
00:33:12 si le plan éco-phyto est remis sur le devant de la scène
00:33:15 par le gouvernement, mais je ne miserai pas une pièce dessus.
00:33:19 -On en reparlera.
00:33:20 -Pour poursuivre sur ce sujet,
00:33:22 la semaine dernière, on recevait Jean-Pierre Barbier,
00:33:25 président du département de l'Isère,
00:33:27 à votre place.
00:33:28 Comme c'est la tradition,
00:33:30 je lui ai demandé de vous poser une question.
00:33:32 On l'écoute.
00:33:33 -Ma question est simple.
00:33:35 Vous avez participé à cette majorité
00:33:37 qui a voté la loi Egalim.
00:33:39 Je ne me rappelle plus le numéro,
00:33:41 ça doit être la 2 ou la 3, peut-être.
00:33:43 Il y en a un certain nombre.
00:33:45 Quand est-ce que vous pensez faire en sorte
00:33:48 que cette loi s'applique enfin
00:33:51 et que les agriculteurs vivent de leur travail ?
00:33:56 Aujourd'hui, la loi est votée,
00:33:58 les effets ne sont pas là,
00:34:00 il est nécessaire de la mettre en oeuvre de manière réelle.
00:34:05 -Je précise, vous l'avez dit,
00:34:07 2018, c'était la 1re loi Egalim qui a été votée.
00:34:10 Vous étiez député à l'époque.
00:34:12 Pour ceux qui entendent le terme
00:34:14 et ne l'identifient pas,
00:34:16 c'est une loi qui a pour objectif d'éviter
00:34:18 aux producteurs, aux éleveurs, aux agriculteurs
00:34:21 d'être forcés de vendre leurs produits à perte
00:34:24 au-dessous du coût de production.
00:34:26 La grande distribution met la pression
00:34:28 pour faire baisser les prix au maximum.
00:34:31 C'est une des revendications des agriculteurs.
00:34:33 Elle existe, mais on ne l'applique pas.
00:34:36 Comme les OQTF que j'évoquais tout à l'heure,
00:34:38 les textes sont là,
00:34:40 mais dans la réalité, on n'en voit pas les effets.
00:34:44 Alors, moi, je me félicite
00:34:46 que le président du département trouve
00:34:48 que la loi qu'on a votée est bien.
00:34:50 Déjà, je trouve que c'est un point positif.
00:34:53 -Si il veut que vous l'appliquiez, c'est qu'il la colle.
00:34:56 -Un des éléments de cette loi Egalim,
00:35:00 c'est, au sein des cantines,
00:35:03 dans les EHPAD, dans les collèges,
00:35:07 d'avoir une part importante de produits locaux.
00:35:11 Et donc, il y a un site qui est très bien fait.
00:35:13 Chacun peut aller le consulter et aller voir,
00:35:16 dans chaque commune, dans chaque intercommunalité,
00:35:19 dans les collèges, dans les lycées,
00:35:22 si cette loi Egalim est mise en place ou pas.
00:35:25 -Je crois que le département de l'ISER, là-dessus,
00:35:28 est pas mal. -Voilà.
00:35:30 J'invite chacun à aller vérifier.
00:35:33 Pourquoi je vous dis ça ?
00:35:35 C'est ce que je vous disais tout à l'heure.
00:35:37 Chacun, aussi, et c'est ce que vous dites,
00:35:41 le département, aussi, doit prendre sa part.
00:35:44 Il le fait, d'ailleurs, sur les cantines,
00:35:49 les EHPAD, et là, il y a des objectifs,
00:35:51 vous pourrez aller voir, qui peuvent encore être améliorés,
00:35:55 pour qu'on puisse arriver à 100 %
00:35:58 par les collectivités locales de l'application de la loi Egalim.
00:36:02 -Même Gabrielle Lattal a laissé entendre
00:36:04 que cette loi n'était pas appliquée.
00:36:06 Il n'y a eu aucune sanction contre les industriels
00:36:09 depuis 6 ans. Soit ils ont été parfaits,
00:36:12 mais c'est pas ce que disent les agriculteurs,
00:36:14 soit les contrôles ou la façon dont s'applique cette loi
00:36:17 n'est pas efficace. Le gouvernement promet de l'appliquer
00:36:21 ou d'être plus vigilant, de contrôler la grande distribution,
00:36:24 mais comment on peut leur donner crédit alors que ça flotte ?
00:36:28 -Il faut voir que c'était vraiment novateur à l'époque.
00:36:31 Personne n'avait osé s'attaquer
00:36:34 aux négociations commerciales jusque-là.
00:36:37 Donc moi, j'entends que ça n'aille pas assez vite,
00:36:40 et je le regrette aussi personnellement.
00:36:42 Après, c'est comment aussi on brise une certaine omerta.
00:36:47 Les négociations commerciales,
00:36:49 c'est extrêmement difficile.
00:36:52 Et dans l'organisation même,
00:36:56 on voit bien aujourd'hui que c'est un peu
00:36:59 le pot de terre contre le pot de fer.
00:37:01 Donc toute la stratégie aussi,
00:37:04 et je reconnais que ça prend du temps,
00:37:06 toute la stratégie aussi, c'est de pouvoir...
00:37:09 renforcer, donner plus de poids aux producteurs.
00:37:14 Et comment est-ce qu'on peut y arriver ?
00:37:16 Par exemple, pour une structuration de la filière noire.
00:37:19 La noire...
00:37:22 La OP de la noix de Grenoble existe depuis 1938.
00:37:27 C'est pas récent.
00:37:31 Il n'y a aucune filière noire en France.
00:37:34 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:37:36 Les deux dernières années ont été extrêmement difficiles.
00:37:39 La première, parce qu'il n'y avait plus de demandes.
00:37:43 Beaucoup de productions et plus de demandes.
00:37:46 Et cette année, assez peu de productions.
00:37:49 Donc on voit bien que d'une année sur l'autre,
00:37:52 les difficultés ne sont pas les mêmes.
00:37:55 Donc comment est-ce que vous arrivez à créer des filières
00:37:57 qui soient suffisamment fortes
00:38:00 pour maîtriser toute la chaîne de valeur ?
00:38:03 Alors on a des exemples.
00:38:05 Vous êtes une chaîne où on parle de ce qui marche bien.
00:38:07 Alors c'est pas local, mais le comté,
00:38:10 il maîtrise toute sa chaîne de valeur.
00:38:12 Pas très loin, le Reblechon,
00:38:14 il maîtrise toute leur chaîne de valeur.
00:38:16 Donc on a aussi besoin d'outiller les agriculteurs
00:38:21 pour qu'ils arrivent à être aussi plus forts
00:38:24 dans le cadre de ces négociations.
00:38:25 Donc il y a la loi, l'application de la loi,
00:38:28 le renforcement des contrôles et filière par filière.
00:38:32 Comment est-ce qu'on les aide à être plus fortes
00:38:34 pour pouvoir, entre guillemets, se défendre
00:38:36 vis-à-vis de demandes de baisse de prix extrêmement agressives ?
00:38:42 Oui, alors cette loi, si elle commence à être appliquée
00:38:45 avec des contrôles, etc.,
00:38:46 elle va venir en frontale avec la lutte du gouvernement
00:38:49 contre l'inflation, puisque forcément,
00:38:52 les prix de vente des agriculteurs vont être plus élevés
00:38:55 et ça va être répercuté sur le consommateur.
00:38:57 Là, il y a peut-être aussi un petit paradoxe
00:38:59 pour le gouvernement.
00:39:00 En tout cas, je pense qu'il faut qu'on ait conscience,
00:39:04 c'est ce que je disais tout à l'heure,
00:39:06 de l'importance de l'alimentation.
00:39:08 Donc d'être prêts à mettre le prix ?
00:39:10 Eh bien, en tout cas, peut-être...
00:39:14 J'entends, ça fait rigoler quelques personnes,
00:39:17 mais qu'on voit aussi la façon dont on s'alimente,
00:39:22 qu'on voit la part des produits transformés
00:39:25 dans notre alimentation, qui est beaucoup plus chère,
00:39:27 avec beaucoup de sel caché.
00:39:29 Donc voilà, en ce moment, c'est la période des soupes.
00:39:33 Se faire une soupe avec des légumes français,
00:39:36 c'est beaucoup moins cher que d'acheter des plats
00:39:38 tout prêts transformés.
00:39:40 Donc voilà, je vous dis, certaines personnes,
00:39:42 ça les fait un peu rigoler,
00:39:44 mais je crois que c'est extrêmement important
00:39:48 parce que finalement, on est nous-mêmes acteurs
00:39:52 de la défense de notre agriculture française.
00:39:55 -En tout cas, cette séquence de blocage de route
00:39:58 n'a pas fait que des mécontents,
00:40:00 notamment ici à Grenoble, sur la 480.
00:40:03 Je ne sais pas si vous avez vu ces scènes assez insolites
00:40:06 de gens qui ont profité du blocage.
00:40:08 -Même du parapente, je crois.
00:40:10 -Il y a eu des essais de décollage en parapente
00:40:14 depuis les rampes de lancement.
00:40:16 On a vu des groupes de musique improviser comme ça un concert.
00:40:19 Qu'est-ce que ça vous inspire, ces images ?
00:40:22 -Ecoutez, moi, ce qui m'a frappée
00:40:25 quand je suis allée voir les agriculteurs
00:40:28 sur les barrages,
00:40:29 c'est le plaisir qu'ils avaient à être ensemble.
00:40:33 Et que finalement, ce qui est peut-être aussi difficile
00:40:37 et ce dont on ne se rend pas forcément compte,
00:40:40 c'est la solitude et parfois le poids
00:40:43 de devoir gérer une exploitation agricole tous les jours,
00:40:47 qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente,
00:40:49 et que malgré tout, ils avaient du plaisir à se retrouver
00:40:53 et que, voilà, là, je crois que la nature aussi a horreur du vide
00:40:58 et que même si c'est sur une route,
00:41:00 il y avait cette curiosité de voir
00:41:03 ce que ça donnait une A480 sans voiture.
00:41:07 -Oui, ça n'arrivera pas souvent, je pense,
00:41:10 cette deux fois, trois fois, comme ça,
00:41:12 offerte aux piétons et à la population.
00:41:14 Il n'y avait pas que les agriculteurs dans la rue.
00:41:17 Cette semaine, les professeurs ont manifesté jeudi
00:41:20 dans les rues de Grenoble, notamment.
00:41:22 Ils étaient un millier à venir devant, notamment le rectorat,
00:41:26 pour porter leur revendication.
00:41:28 Est-ce que, comme les agriculteurs, vous comprenez leur colère ?
00:41:32 -Écoutez, là, je vois sur la banderole
00:41:34 "Nom aux suppressions de poste".
00:41:36 Alors, je suis un peu étonnée,
00:41:38 parce qu'en Isère, on n'a pas eu de suppression de poste.
00:41:43 On a un nombre d'élèves qui diminue.
00:41:46 Alors, c'est en fait la succession de la baisse de la natalité,
00:41:50 comme celle de cette année, qui a baissé de plus de 7 %.
00:41:54 Il y a eu, ces dernières années, une baisse de la natalité.
00:41:57 Il y a beaucoup moins d'élèves.
00:41:59 Et il y a un nombre de professeurs qui reste stable.
00:42:02 Donc, voilà.
00:42:03 -On a quand même, même en Isère, des cas de figure de collège,
00:42:07 notamment à Domaine, où il n'y a pas de professeur
00:42:10 depuis plusieurs mois dans une matière
00:42:12 et où le rectorat part en capacité,
00:42:15 malgré ce que promet Gabriel Attal,
00:42:17 de mettre un prof devant chaque élève.
00:42:19 -Oui, après, j'ai eu le cas dans un collège à Pont-en-Royant
00:42:23 où il y avait un internat d'excellence
00:42:25 où ils ont réussi à trouver des remplaçants.
00:42:29 Vous me parlez de situations qui perdurent,
00:42:31 et je le regrette,
00:42:33 et je pense que ça n'est pas acceptable.
00:42:36 En tout cas, tout est fait pour pouvoir trouver des remplaçants.
00:42:39 Après, on a des disciplines
00:42:42 qui, malgré tout, n'attirent plus.
00:42:45 Donc, je crois qu'il y a là aussi peut-être des questions
00:42:49 à travailler avec les enseignants
00:42:52 pour essayer de trouver des solutions.
00:42:56 Parce que, voilà, s'il y a des disciplines
00:43:00 qui n'arrivent plus à recruter,
00:43:02 je pense qu'à un moment donné, il faut y réfléchir sérieusement.
00:43:05 Ça ne veut pas dire qu'il faut supprimer la discipline,
00:43:09 mais en tout cas, on peut essayer de trouver des solutions
00:43:12 pour arriver à, peut-être, je ne sais pas,
00:43:14 je vous dis ça de façon très spontanée,
00:43:17 mais peut-être essayer de trouver
00:43:19 des systèmes un peu plus souples de remplacement,
00:43:23 même si je sais que c'est un sujet très sensible.
00:43:26 Donc, voilà, c'est juste une proposition.
00:43:28 -En tout cas, la colère de ces enseignants dans la rue
00:43:32 a été attisée, on peut le dire,
00:43:34 par les premiers pas en tant que ministre
00:43:36 de l'Education nationale, Damédi Oudea Kastera,
00:43:39 qui a critiqué l'école publique,
00:43:41 a un peu menti aussi sur l'absentéisme d'une enseignante,
00:43:45 qui a avoué avoir contourné les règles de parcours sub
00:43:48 pour ses enfants, qui fréquentent en plus des classes non mixtes.
00:43:51 Ça a fait beaucoup de choses en quelques jours
00:43:54 pour la ministre.
00:43:55 Est-ce qu'elle est encore crédible à son poste ?
00:43:58 -Elle s'est exprimée ce matin en disant
00:44:00 qu'elle reconnaissait qu'elle avait commis des erreurs
00:44:03 et qu'elle souhaitait pouvoir continuer ses missions.
00:44:07 Moi, c'est...
00:44:08 Oui, c'est difficile de commenter après,
00:44:10 une fois qu'elle s'est exprimée.
00:44:12 -On peut continuer sur un sujet aussi important
00:44:15 que l'éducation nationale, avec une ministre
00:44:17 qui a en quelques jours les syndicats,
00:44:19 les enseignants et l'opinion publique.
00:44:22 Elle est à 6 % de popularité
00:44:24 dans le dernier baromètre publié par Ipsos.
00:44:28 C'est pas un ministère secondaire, l'éducation nationale.
00:44:33 Il faut que le ministre soit en capacité d'exercer sa fonction.
00:44:36 -Oui. Là, si vous voulez,
00:44:38 c'est pas une décision qui m'appartient, de toute façon.
00:44:42 C'est vrai que le démarrage est compliqué.
00:44:45 Elle l'a même reconnu elle-même ce matin.
00:44:49 Elle souhaite rester à ses fonctions.
00:44:52 Après, je pense que ce qu'il faut aussi prendre en compte,
00:44:55 c'est le collectif, le gouvernement dans son ensemble.
00:44:58 A un moment donné, c'est au-delà de la mission que vous avez
00:45:01 par rapport au gouvernement,
00:45:03 ce que vous apportez à ce gouvernement.
00:45:07 Donc là, c'est... Voilà.
00:45:09 -Auquel moment, on va continuer de s'améliorer ?
00:45:12 -Au Premier ministre, de faire des choix.
00:45:14 -On la voit à l'Assemblée nationale.
00:45:16 On a l'impression qu'elle est selée,
00:45:18 qu'elle est plus soutenue, même, par les députés de son camp.
00:45:22 Maintenant, il faut qu'elle dégage.
00:45:24 C'est un député de la majorité qui s'est confié quelques jours
00:45:27 à BFM. C'est quand même violent.
00:45:30 Vous la connaissez, personnellement, Amélie de la Cassera ?
00:45:34 -Non, parce que je travaille pas sur son ancien portefeuille.
00:45:38 -Elle était au sport. -Oui, je suis à la commission
00:45:41 des lois, donc...
00:45:43 Voilà, donc je la connais pas...
00:45:45 Personnellement. Après...
00:45:49 Moi, j'ai toujours beaucoup de réticence, voilà,
00:45:53 à tirer sur l'ambulance.
00:45:55 Ce qui compte, c'est le fond.
00:45:59 Est-ce qu'elle est en capacité de travailler sur le fond ou pas ?
00:46:02 Et ça, à ce stade, c'est pas à moi d'en juger.
00:46:05 Mais bon, c'est ce que je vous dis.
00:46:07 Elle a reconnu elle-même
00:46:09 qu'elle avait eu un démarrage très compliqué.
00:46:12 -Emmanuel Macron avait été plus prompt à remplacer François Bayrou
00:46:16 en 2017, quand il avait été nommé ministre de la Justice.
00:46:19 -C'est François Bayrou qui lui avait souhaité partir.
00:46:22 -Mais on imagine que la démission avait été sûrement discutée
00:46:25 avec le chef de l'Etat.
00:46:27 -Pour connaître un peu François Bayrou, non.
00:46:30 -Il l'avait pris de lui-même. -Oui.
00:46:32 C'est qu'il voulait justement pouvoir se défendre
00:46:35 et ne pas avoir...
00:46:36 Que ça ne puisse pas se répercuter sur le gouvernement.
00:46:39 -C'était en 2017, et on aura l'épilogue ce lundi.
00:46:42 Sept ans après, ça prend du temps, la justice.
00:46:46 En tout cas, ce climat de contestation,
00:46:48 les profs, les agriculteurs,
00:46:50 profitent arrinquant.
00:46:51 C'est le Rassemblement national, qui surfe en ce moment
00:46:55 sur la tête, en tête des sondages.
00:46:59 Leur arrivée à la tête de la France,
00:47:01 qui pouvait paraître utopique à beaucoup de monde,
00:47:04 il y a encore quelques années, semble aujourd'hui possible.
00:47:07 Il est promis de faire baisser l'extrême droite
00:47:10 quand il a été élu, à deux reprises.
00:47:12 Finalement, il l'a confortée.
00:47:14 C'est un des grands échecs du président.
00:47:17 -Alors, moi, ma vision des choses, si vous voulez,
00:47:20 c'est que j'ai vraiment le sentiment
00:47:22 que le Rassemblement national aime danser sur les braises.
00:47:25 Et finalement, profite de chaque crise,
00:47:29 de chaque difficulté, pour faire croire,
00:47:32 parce que je pense que c'est un mensonge extrêmement important,
00:47:36 que si lui, il était en responsabilité,
00:47:38 bien évidemment, tout irait beaucoup mieux.
00:47:41 Moi, je voudrais quand même dire que,
00:47:43 finalement, c'est plus difficile
00:47:48 d'être dans l'action, de prendre des risques,
00:47:51 de négocier avec ses partenaires européens,
00:47:54 d'être en contact avec aussi nos partenaires
00:47:57 au sein, dans le monde entier.
00:48:00 C'est beaucoup plus difficile.
00:48:03 Et d'ailleurs, on le voit dans l'exercice
00:48:06 qu'ils ont à l'Assemblée nationale.
00:48:09 C'est plus compliqué.
00:48:12 On voit qu'ils ne sont pas aussi,
00:48:15 entre guillemets, imparfaits
00:48:17 que ce qu'ils voudraient laisser penser, croire.
00:48:21 Et que, finalement, on a aussi,
00:48:24 et c'est ce que je vous disais en début de cette émission,
00:48:28 une radicalité qui s'exacerbe
00:48:31 à la fois avec la France insoumise,
00:48:34 avec des propos, des discours,
00:48:38 notamment suite à l'attaque du Hamas,
00:48:41 qui sont absolument...
00:48:43 Enfin, je veux dire, c'est...
00:48:45 J'ai même pas de mots pour réagir par rapport à ça.
00:48:49 Et on voit, finalement,
00:48:51 un débat, je trouve, politique,
00:48:53 qui devient très limité,
00:48:57 où c'est punchline contre punchline,
00:49:00 où c'est attaque personnelle contre attaque personnelle.
00:49:04 Je me suis pas engagée en politique pour ça.
00:49:06 – Est-ce que le meilleur moyen de lutter
00:49:08 contre le Rassemblement national,
00:49:10 puisque Emmanuel Macron n'a pas réussi,
00:49:12 les Brests, c'est, entre guillemets, son gouvernement
00:49:15 qui les a créés pour que le RN en profite,
00:49:17 est-ce que c'est pas de leur laisser accéder au pouvoir
00:49:20 pour qu'il montre,
00:49:22 ou qu'il montre leur capacité ou leur incapacité
00:49:24 à gérer la France ?
00:49:26 – Par exemple, ils ont un score annoncé
00:49:29 extrêmement important pour les élections européennes.
00:49:33 – 30% ?
00:49:35 – Voilà, il faut voir quel est, aujourd'hui,
00:49:37 le résultat du travail des eurodéputés RN,
00:49:41 qui ne sont pas présents, qui ne votent pas,
00:49:43 qui ne travaillent pas, qui ne produisent pas de rapports.
00:49:45 – Ils ne peuvent pas se cacher sur le fait
00:49:47 qu'ils n'ont pas la possibilité d'agir concrètement.
00:49:50 – Oui, mais là, par exemple, à l'Assemblée nationale,
00:49:52 c'est le deuxième groupe politique.
00:49:55 Donc, ils ne peuvent pas se cacher.
00:49:58 Je crois qu'à un moment donné, pour rebondir par rapport
00:50:00 à ce que vous dites, c'est de les confronter
00:50:02 à la réalité de ce qu'ils font dans leur municipalité,
00:50:06 au sein de l'Assemblée, au sein du Sénat.
00:50:09 C'est la réalité de ce qu'ils font.
00:50:11 Et que, en dehors des discours, et de dire,
00:50:15 "nous, on vous comprend, on sait ce que c'est difficile",
00:50:19 c'est d'ailleurs Marc Rénault qui a fait la réflexion
00:50:21 à Jordan Bardella, en lui disant,
00:50:22 "bah c'est bien, il a pu s'acheter une paire de bottes".
00:50:25 Il ne faut pas que les…
00:50:26 – Oui, à un moment donné, il faut aussi,
00:50:28 et c'est moi ce que je souhaite faire,
00:50:31 je souhaite que les Français, nos concitoyens,
00:50:36 creusent par eux-mêmes, s'intéressent, fouillent un peu sur des sites,
00:50:44 qui sont des sites d'information sérieux, référencés,
00:50:48 parce que finalement, excusez-moi,
00:50:51 mais après, ils se prennent le mur du réel.
00:50:53 Et être en responsabilité, vous disiez,
00:50:56 c'est Emmanuel Macron qui a mis en place les braises,
00:51:01 je pense qu'il faut aussi remettre les choses à leur place.
00:51:04 On a eu une succession de crises, et qui étaient des crises françaises,
00:51:10 des crises européennes, des crises internationales.
00:51:13 On a, dans le monde, cette année, la moitié,
00:51:18 la moitié de la population mondiale qui va voter.
00:51:21 Mais le constat d'ores et déjà, c'est qu'on est passé de,
00:51:24 je crois que c'est 40% de personnes qui vivaient dans des régimes illibéraux,
00:51:28 à 70%.
00:51:30 Donc on voit bien qu'il y a une tentation mondiale de repli sur soi,
00:51:37 et que finalement, un certain nombre de personnes sur cette planète se disent,
00:51:41 "oui, ça on n'a pas testé, on va tester,
00:51:44 donc on va élire un président de la République
00:51:47 qui fait sa campagne avec une tronçonneuse à la main."
00:51:51 -Votre évoqué, le président argentin.
00:51:53 -Exactement, et peut-être qu'on aura aussi le retour de Donald Trump,
00:51:57 qui a pourtant, ça a été quand même prouvé,
00:52:00 qu'il avait manipulé l'opinion.
00:52:03 Donc je pense qu'il faut être extrêmement attentif,
00:52:06 et que notre démocratie, malgré tout, elle est fragile.
00:52:10 -Vous évoquiez la victoire annoncée, en tout cas par les sondages du RN,
00:52:13 aux prochaines élections européennes.
00:52:15 Vous ferez le modem course commune avec Renaissance,
00:52:19 sur ces élections ? Il y aura une seule liste ?
00:52:21 -Je ne suis pas non plus dans le Sénat que des chefs à plumes.
00:52:24 -On est là en 4 mois, donc j'imagine que ça commence quand même à prendre forme.
00:52:28 -En tout cas, je pense qu'on a cette nécessité d'être rassemblés,
00:52:33 parce qu'on a une ambition commune,
00:52:35 qui est de porter une Europe qui protège,
00:52:38 et une Europe qui protège à la fois les agriculteurs,
00:52:42 comme le sujet qu'on évoquait auparavant,
00:52:45 mais qui nous permet aussi, face à ce monde
00:52:49 avec la montée des autocraties,
00:52:53 qu'en Europe, on puisse rester sur un espace aussi démocratique.
00:52:56 Donc j'espère, oui, qu'on fera cette liste commune.
00:52:59 -La tête de liste devait être Stéphane Séjourné,
00:53:02 qui est devenu ministre des Affaires étrangères
00:53:05 lors du remaniement.
00:53:06 Pour l'instant, personne d'autre a été évoqué.
00:53:09 On a vu le nom d'Olivier Véran circuler
00:53:11 pour prendre en main cette campagne des Européennes.
00:53:14 Vous le connaissez bien, les députés de l'ISER comme vous,
00:53:17 même s'il a eu une parenthèse de quelques années,
00:53:20 il va réintégrer dans quelques jours son poste de député de terrain.
00:53:23 Ce serait un bon profil pour manier une campagne comme ça ?
00:53:27 -Oui, après, je sais pas si lui, il est partant ou pas.
00:53:33 J'ai pas eu l'occasion de lui poser la question.
00:53:36 Je pense que ce qui est bien aussi, c'est de manifester son envie
00:53:40 et finalement, la motivation n'est jamais aussi forte
00:53:43 quand le désir est là.
00:53:45 Après, il y a une nouvelle présidente du groupe Renew,
00:53:50 Valérie Hayé, qui est une femme qui a 37 ans,
00:53:53 qui est sortante.
00:53:54 On peut aussi peut-être penser qu'une femme serait bien
00:53:57 comme tête de liste, par exemple.
00:53:59 -C'est une bonne suggestion.
00:54:01 -Elle sera relayée, je l'espère.
00:54:03 -De Renaissance, du Baudet.
00:54:05 Les chefs à plume qui vont constituer cette liste
00:54:08 entendront peut-être, bon,
00:54:10 on devrait être fixés dans pas trop longtemps, normalement.
00:54:13 Pour finir sur des sujets qui ont plus de lien direct
00:54:16 avec notre territoire, il y a le projet de liaison ferroviaire
00:54:20 entre Lyon et Turin, un transport de marchandises
00:54:23 qui a resurgi cette semaine dans l'actualité de la semaine.
00:54:27 L'Etat va engager, je crois, 85 millions d'euros,
00:54:30 130 millions au total avec les collectivités
00:54:33 pour poursuivre des études de faisabilité de ce tunnel
00:54:38 dont on parle depuis... Je vais pas donner le décompte exact,
00:54:41 mais l'idée a été évoquée dans les années 80.
00:54:44 -Oui. En fait, on avait...
00:54:47 C'est un peu technique, mais...
00:54:51 Un point d'étude
00:54:54 qui devait être validé
00:54:58 par la continuation d'études.
00:55:01 Et donc, on avait vraiment une...
00:55:04 -Deadline. -Une deadline.
00:55:06 Je vais chercher un mot en français, mais je vous laisse chercher.
00:55:09 Une date limite. -Une date limite.
00:55:11 -On avait une date limite qui était lundi
00:55:14 pour avoir les financements européens.
00:55:17 Vous l'avez dit, l'Etat français va mettre 85 millions d'euros,
00:55:22 mais on va avoir l'équivalent en fonds européens.
00:55:25 Si on laissait passer cette date limite,
00:55:28 on perdait la moitié de ces fonds européens.
00:55:31 Et donc, ça devenait vraiment urgent.
00:55:35 Et pourquoi ça a traîné ?
00:55:37 C'est parce qu'on attendait
00:55:40 la contribution de la collectivité territoriale
00:55:44 qui est en charge de la mobilité,
00:55:47 qui est donc la région.
00:55:49 Et donc, on a eu, j'ai envie de dire sur le fil,
00:55:52 la décision de la région
00:55:55 de financer également ce projet,
00:55:58 et donc à hauteur de 33 millions.
00:56:00 On a aussi la métropole de Lyon,
00:56:02 le conseil départemental de la Savoie,
00:56:05 celui du Rhône, le Grand Annecy,
00:56:07 la métropole de Grenoble, le Grand Chambéry
00:56:10 et l'agglomération des Grands Lacs.
00:56:12 -Au fond de vous, j'évoquais les années 80,
00:56:15 c'était l'idée de ce projet qui avait été lancé
00:56:17 par le maire de Chambéry de l'époque, Louis Besson.
00:56:20 On parle d'une mise en service en 2030,
00:56:23 ça fait 20, 25 ans que les études, les débuts de travaux
00:56:27 ont démarré sur ce site.
00:56:29 Vous y croyez, vous ?
00:56:31 C'est une courte échéance de voir aboutir
00:56:33 ce projet de tunnel entre Lyon et Turin ?
00:56:35 -En tout cas, on est mobilisés sur le sujet aussi
00:56:39 depuis 2017.
00:56:41 C'est vrai que c'est extrêmement long à mettre en place,
00:56:45 après, c'est des travaux vraiment d'envergure.
00:56:49 On ne peut pas...
00:56:52 dire d'un côté,
00:56:55 il faut réduire la pollution,
00:56:58 il faut réduire l'émission des particules fines,
00:57:01 il faut arrêter de mettre des camions sur les routes,
00:57:04 et en même temps, ne pas considérer un projet
00:57:07 qui est justement de ferroutage,
00:57:10 qui est justement de pouvoir désengorger des vallées,
00:57:15 les rendre, en termes de qualité de l'air,
00:57:18 beaucoup plus respirables.
00:57:20 Alors oui, ça prend du temps,
00:57:21 mais je pense que ça en vaut la chandelle.
00:57:24 -Puisqu'on parle de déplacement,
00:57:26 il y a un sujet moins important, mais qui semble faire plus de consensus,
00:57:30 c'est la création d'un homicide routier,
00:57:32 qui a été largement voté en première lecture
00:57:35 cette semaine par l'Assemblée nationale.
00:57:38 Qu'est-ce que ça va changer, cette appellation ?
00:57:41 Ca veut dire que les délinquants routiers
00:57:44 seront plus sévèrement condamnés ?
00:57:46 -En fait, aujourd'hui,
00:57:48 c'était considéré comme un homicide involontaire.
00:57:53 Et beaucoup de familles étaient extrêmement choquées,
00:57:56 notamment quand le conducteur qui avait provoqué le décès
00:58:00 avait consommé de l'alcool, des drogues...
00:58:03 Et donc, en fait, on crée un acte mixte
00:58:07 qui peut être à la fois involontaire,
00:58:09 c'est-à-dire que le conducteur ne souhaitait pas tuer la personne,
00:58:13 mais il a volontairement consommé des produits
00:58:16 qui ont fait que ça a altéré sa possibilité de conduire.
00:58:21 Donc, c'est pas uniquement symbolique,
00:58:24 ça permet de prendre en compte
00:58:26 le caractère volontaire
00:58:29 de la prise de stupéfiants ou d'alcool
00:58:32 et de prendre ensuite le volant.
00:58:36 Et donc, ça vient répondre
00:58:38 à de nombreuses demandes d'associations.
00:58:41 C'est une proposition angloise qui est transpartisane,
00:58:44 c'est-à-dire qu'il y avait deux rapporteurs,
00:58:47 un républicain et une autre renaissance,
00:58:49 qui est M. Le Droit, député du Rhône.
00:58:51 Et à cette occasion,
00:58:54 j'avais rencontré une famille
00:58:57 dont le fils a été tué
00:58:59 sur les routes du département
00:59:02 et qui était très choquée de voir continuer à conduire
00:59:06 la personne qui était impliquée dans le décès de leur fils.
00:59:09 Et donc, on a pu travailler un dispositif
00:59:12 qui obligera la personne qui a été impliquée
00:59:16 dans un homicide routier
00:59:19 de faire une visite médicale.
00:59:21 -C'est le médecin qui décidera s'il est apte à conduire ?
00:59:25 -Exactement, pour éviter, dans l'attente du procès,
00:59:28 que la personne puisse reprendre le volant
00:59:30 si elle est à la fois dangereuse pour elle-même
00:59:33 et dangereuse aussi pour les autres personnes sur la route.
00:59:36 -Ce sera le médecin traitant, par exemple ?
00:59:39 -Non, ça existe déjà, dans certains cas.
00:59:43 C'est un médecin qui est désigné par le préfet,
00:59:48 puisque c'est le préfet qui a la compétence,
00:59:51 qui peut retirer le permis, le rendre,
00:59:53 c'est une compétence particulière.
00:59:56 Et donc, là, il s'agit d'avoir un médecin
00:59:58 dont c'est la mission.
00:59:59 C'est pas votre médecin à vous qui va dire
01:00:02 si oui ou non vous êtes apte à conduire,
01:00:04 c'est un médecin dont c'est la mission principale.
01:00:07 -Et l'amendement a été adopté ?
01:00:10 -Et l'amendement a été adopté,
01:00:12 et on espère que le Sénat reprendra rapidement ce dispositif
01:00:15 pour justement...
01:00:17 La violence routière est dans beaucoup de départements,
01:00:20 mais nous, c'est vrai que c'est un sujet
01:00:22 qui remonte dans tous les villages,
01:00:24 notamment la question de la vitesse,
01:00:26 ça préoccupe beaucoup de nos concitoyens.
01:00:29 -Rien n'est moins sûr avec le Sénat sur leur discussion.
01:00:32 -Vous me réinviterez, ce sera le sujet aussi.
01:00:35 -Je les taquine un peu.
01:00:36 On aura une sénatrice la semaine prochaine.
01:00:38 -Vous aurez l'occasion de lui en parler.
01:00:41 -Dernier sujet, parce que vous travaillez dessus,
01:00:44 depuis un an, l'humusation des corps.
01:00:46 On peut rappeler en quoi ça consiste ?
01:00:48 -Alors, aujourd'hui, quand une personne décède,
01:00:52 elle peut soit être inhumée,
01:00:54 soit il peut y avoir une crémation.
01:00:57 Et en fait, l'humusation permettrait
01:01:01 de pouvoir finalement
01:01:03 laisser une dégradation naturelle
01:01:07 se faire des corps
01:01:08 dans un lieu contrôlé, si vous voulez.
01:01:13 Il ne s'agit pas de le faire n'importe où,
01:01:15 ce serait très encadré,
01:01:17 pour pouvoir respecter la dignité des restes humains.
01:01:20 Et donc, de pouvoir offrir, finalement,
01:01:24 une alternative plus respectueuse
01:01:28 de notre environnement,
01:01:29 et qui correspond à de nombreuses demandes.
01:01:33 Depuis que j'ai déposé cette proposition d'expérimentation,
01:01:37 j'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont contactée
01:01:40 pour me demander comment ça avançait.
01:01:43 J'ai des messages quasi tous les jours en me disant
01:01:46 "ça en est où, ça en est où ?"
01:01:47 Donc il y a une vraie envie d'une partie de nos concitoyens,
01:01:52 sachant qu'il faut vraiment dire les choses
01:01:55 de façon très claire.
01:01:56 Il ne s'agit pas d'obliger qui que ce soit.
01:01:59 J'ai des réactions aussi très...
01:02:01 -Oui, c'est un changement culturel
01:02:04 par rapport à la gestion de nos morts,
01:02:07 qui est important.
01:02:08 -Oui, alors c'est un changement culturel,
01:02:10 qui finalement renvoie à une réalité...
01:02:14 Une réalité humaine,
01:02:17 qui est que, finalement,
01:02:19 la matière organique
01:02:22 a toujours été composée de la même façon,
01:02:25 et que, finalement,
01:02:27 il y a toute une réflexion qui peut être faite,
01:02:30 mais qui doit être cadrée juridiquement,
01:02:33 et, je vous le disais, dans le respect des restes humains,
01:02:37 et d'ailleurs, la métropole de Grenoble,
01:02:40 va normalement organiser, d'ici la fin de l'année,
01:02:44 un événement autour des nouvelles pratiques funéraires.
01:02:47 -On peut appeler ça du compost humain,
01:02:49 pour simplifier un peu,
01:02:50 mais ce n'est pas autorisé en France, ce type de...
01:02:53 -Non, ça n'est pas autorisé.
01:02:55 C'est aujourd'hui autorisé aux Etats-Unis.
01:02:58 Il y a des expérimentations en Belgique et en Suède.
01:03:02 Aujourd'hui, ça n'est pas possible,
01:03:04 parce que, notamment,
01:03:06 il y a une obligation d'avoir un cercueil.
01:03:09 Et donc, il ne peut pas y avoir de dégradation naturelle,
01:03:14 on va dire, dans des délais...
01:03:16 Excusez-moi de rentrer dans les détails, mais...
01:03:19 Enfin, courts.
01:03:20 En tout cas, ça prend plusieurs années
01:03:22 dans le cadre d'un cercueil.
01:03:24 Donc, ça ne pourrait pas... Voilà.
01:03:26 On a des freins matériels et réglementaires.
01:03:30 -Je vous réinviterais aussi,
01:03:32 quand le projet de loi aura fait son chemin,
01:03:35 et qu'on pourra expérimenter l'humusation
01:03:37 sur notre territoire,
01:03:39 j'évoquais la prochaine invitée.
01:03:41 Ce ne sera pas la semaine prochaine,
01:03:43 puisque la semaine prochaine, on aura, à 7h,
01:03:46 une retransmission directe d'un match de hockey sur glace
01:03:49 entre l'équipe de France et le Danemark,
01:03:51 notamment, pour un tournoi de préparation
01:03:54 au championnat du monde.
01:03:55 La prochaine invitée sera Frédérique Puysat,
01:03:57 sénatrice de l'ISER, un membre des Républicains.
01:04:00 Je vous demanderai de lui poser une question.
01:04:04 -Très bien.
01:04:05 Et donc, madame la sénatrice,
01:04:07 quand le texte arrivera au Sénat,
01:04:11 allez-vous voter pour la constitutionnalisation
01:04:14 de l'interruption volontaire de grossesse ?
01:04:16 -Ca fait aussi partie des sujets d'actualité du moment.
01:04:19 Elle vous répondra dans la prochaine émission.
01:04:22 Merci, Jacky Laforge, d'être venu dans le QG politique.
01:04:25 -Merci de votre invitation.
01:04:27 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:04:31 Générique
01:04:33 ...
01:04:38 Merci à tous !

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