GRÈVE - 3 questions à Guislaine David
Grève à l'éducation nationale : écoutez l'interview de Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 01 février 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 01 février 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL
00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 Bonjour Guylaine David.
00:09 Bonjour.
00:10 Co-secrétaire général et porte-parole du SNUIPPFSU, premier syndicat enseignant dans le primaire, merci d'être avec nous ce matin sur RTL.
00:16 Vous montez donc à bord du train de la colère, grève des profs aujourd'hui, près d'un enseignant sur deux sera en grève aujourd'hui,
00:25 des centaines d'écoles resteront fermées.
00:26 Quel est le but ? C'est poussé au départ votre nouvelle ministre Amélie Oudéa Castera qui a eu des propos maladroits sur l'école publique il y a quelques semaines.
00:33 Alors d'abord le préavis de grève et surtout elle était annoncée depuis
00:38 plusieurs semaines et donc avant les vacances de Noël donc
00:42 sans présager du changement du gouvernement.
00:45 Avant la manifestation des agriculteurs aussi.
00:48 Voilà, aussi avant la manifestation des agriculteurs c'est à dire que
00:51 on avait déjà envisagé cette grève parce que
00:55 on a des revendications
00:57 pour les enseignants mais aussi pour les AESH dans nos écoles sur nos conditions de travail, nos conditions salariales
01:02 qui se sont dégradées ces dernières années et on avait des revendications
01:07 apportées auprès du gouvernement et à l'époque de monsieur Attal, ministre de l'éducation nationale.
01:12 Alors cette grève elle a eu effectivement un écho auprès de certains collègues
01:17 au moment des déclarations d'Amélie Oudéa Castera parce que c'est sûr que les attaques qu'elle a eues contre l'école publique
01:25 les a fait beaucoup réagir et
01:27 ça a été une onde de choc un petit peu dans la profession et forcément on aura dans nos cortèges certainement
01:34 aujourd'hui
01:37 des revendications ou des chansons qui ne seront pas très faciles à entendre.
01:40 Je repose ma question, vous demandez son départ ou pas ?
01:44 Alors nous on souhaite depuis le début avoir un ministère de plein exercice c'est à dire que
01:50 le fait d'englober aussi le ministère de l'éducation nationale dans le grand ministère des sports et des jeux olympiques
01:55 fait qu'on a une ministre qui est à mi-temps sur l'éducation nationale alors que l'école est en crise et nécessite
02:02 un ministre de plein exercice. Donc on demande au premier ministre
02:06 de nous mettre quelqu'un qui soit à 100% sur le terrain de l'école parce que depuis le début que madame
02:14 Oudéa Kastéra est au ministère, on le voit son agenda est
02:20 pris énormément par les jeux olympiques ce qui est normal pour
02:24 un événement si majeur que ça.
02:26 Vous l'avez rencontrée ? Parce qu'aujourd'hui c'est votre interlocutrice de fait.
02:29 Alors nous l'avons rencontrée juste après sa nomination mais on a eu un entretien qui s'est pas très bien passé
02:35 puisque nous avons quitté le rendez-vous parce qu'on était dans un dialogue de sourd avec elle
02:42 et puis nous l'avons rencontrée hier lors d'un conseil supérieur de l'éducation où elle a rencontré
02:48 c'est une instance qui traite de certains sujets.
02:51 Et alors est-ce qu'elle avait l'air ouverte à vos propositions, à vos revendications ?
02:54 Alors pas vraiment on s'est un peu rendu compte que c'était un dialogue de sourd parce que elle déroule toujours sur
02:59 la feuille de route du gouvernement.
03:02 Là j'ai envie de dire les syndicats disent toujours ça, c'est toujours dialogue de sourd, c'est ce que disent les syndicats à chaque fois.
03:06 Non pas toujours, des fois on arrive à avoir des avancées parce qu'on a une écoute mais là quand
03:11 les personnels eux-mêmes et notamment il y a une grande enquête du ministère qui est sortie la semaine dernière qui a recueilli
03:17 70 000 réponses des enseignants et 3000 des AESH et qui montre qu'il y a une vraie insatisfaction professionnelle
03:24 des enseignants et des personnels de l'éducation nationale
03:27 et qu'ils ont des revendications sur leur salaire, sur leurs conditions de travail et que quand on lui dit ça elle, elle nous répond
03:33 autorité de l'enseignant, uniforme à l'école,
03:37 choc des savoirs, vous voyez qu'on n'est pas dans une préoccupation qui est celle du terrain. Donc on a une ministre qui est hors sol et
03:44 qui n'est pas
03:45 proche de ce que l'on vit tous les jours à l'école et de ces enseignants qui portent l'école à bout de bras.
03:50 Et pourtant...
03:51 On voit bien que là on n'est pas sur le même terrain.
03:55 Donc il faut vraiment qu'elle fasse un pas vers nous, sinon elle n'aura pas la confiance des personnels, ça c'est sûr.
04:01 Mais à Matignon vous avez Gabriel Attal qui a été
04:03 ministre de l'éducation nationale et qui a promis l'autre jour que l'école serait la mer des batailles.
04:07 Ça ne vous rassure pas ?
04:09 Non alors il le dit, effectivement il a dit emporter à
04:11 Matignon le sujet de l'école mais on voit bien qu'il n'est pas présent sur le sujet de l'école puisque là il est sur le
04:17 terrain des agriculteurs, il est sur d'autres
04:19 d'autres
04:22 actions, d'autres projets pour le gouvernement et il n'a pas
04:25 l'école dans le viseur. Et nous on ne veut pas d'un premier ministre qui serait ministre de l'éducation nationale parce que nous voulons avoir des réponses
04:33 concrètes régulièrement
04:35 avec une interlocutrice ou un interlocuteur qui nous les donne.
04:37 Question concrète Guylaine David ce matin, il y a combien de classes qui aujourd'hui sont sans enseignants attitrées ?
04:44 C'est difficile de le dire parce que ça change tous les jours et parce que vous savez la question des remplacements elle est compliquée dans
04:50 le premier degré parce que quand on a par exemple
04:52 nous on est beaucoup dans le de femmes, 86% donc il y a des congés maternité. Quand un congé maternité n'est pas remplacé on le sait
04:59 quelques jours avant, ça veut dire que les enfants sont quand même
05:02 accueillis à l'école, ils sont répartis dans les autres classes, ça remplit les autres classes, ça dégrade les conditions de travail, les conditions
05:09 d'apprentissage. Donc attendez, aujourd'hui en France on ne sait pas combien il y a de classes qui sont sans enseignants.
05:13 On va dire que ça bouge tous les jours parce que quand vous avez
05:16 un enseignant qui n'est pas là pendant plusieurs jours, ça râle auprès des
05:19 enseignants, les parents d'élèves râlent donc on va déshabiller une école pour un habiller une autre et donc on va
05:26 mettre un enseignant remplaçant dans une autre école et le nombre bouge tous les jours. Mais on sait qu'on a des difficultés de remplacement
05:32 et qu'on a des classes non remplacées tous les jours dans tous les départements.
05:38 Et ça c'est pas normal en 2024 de ne pas avoir les conditions d'apprentissage des élèves qui soient
05:44 optimales et qui permettent à tout le monde d'apprendre correctement. Merci beaucoup Guylaine David, c'est une grève qui va durer ou pas ?
05:51 Pour le moment c'est un avertissement mais ça en appellera d'autres, ça appellera d'autres mouvements certainement.
05:55 Guylaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNU IPP FSU, merci d'avoir été avec nous ce matin sur RTL, bonne journée.
06:02 Retrouvez cette interview sur RTL.fr
06:06 ♪ ♪ ♪
06:07 [SILENCE]