José Pérez, coprésident de la Coordination rurale 47, a annoncé que son convoi, parti d'Agen et arrivé à Rungis, va "plier bagage" ce jeudi, après la levée des gardes à vue de ses membres interpellés à la suite d'une intrusion dans le marché international. Le maire de Roinville (Essonne) a mis la salle des fêtes de sa commune à disposition des agriculteurs ce mercredi soir et leur a offert à manger
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00:00 Oui, alors beaucoup de nouvelles informations, Juvie. D'abord pour commencer, j'ai voulu vous expliquer
00:04 où est-ce que nous nous trouvons actuellement avec Hortense Gérard,
00:07 dans une salle des fêtes de Rouenville qui a été mise à disposition par le maire
00:11 et qui a offert les pizzas à environ une petite cinquantaine d'agriculteurs d'Agen
00:15 qui se sont retrouvés ensemble dans une ferme de cette commune
00:21 pour y passer la nuit et pour se reposer un petit peu.
00:23 Et là je suis avec José Pérez qui est le coprésident de la coordination rurale de cette région d'Agen
00:32 qui est donc le leader de ce convoi qui a fait la route depuis Agen.
00:37 Et José, ce soir, première question, vous-même, vous allez rejoindre les agriculteurs
00:43 qui ont été interpellés tout à l'heure et placés en garde à vue au commissariat de Créteil, c'est bien ça ?
00:47 Bien sûr, bien sûr, je vais rejoindre, je pars à Créteil, j'attends les derniers qui rentrent ce soir,
00:54 les derniers qui arrivent et je vais rejoindre bien sûr pour être là-bas quand ils sortiront, pour être avec eux.
01:00 Parce que ce que vous me disiez, c'est que parmi les 91 agriculteurs interpellés placés en garde à vue,
01:06 beaucoup viennent de chez vous, est-ce que vous avez plus de précisions ?
01:08 Il y en a au moins 60 qui viennent de chez nous, qui viennent de l'Haut-Egaron, qui ont été placés en garde à vue.
01:14 C'est ceux qui sont rentrés aux mines de Rengis, voilà, c'est les invois que j'ai.
01:20 Je sais actuellement qu'il y en a 4 qui sont ressortis, mais qu'ils n'étaient pas de chez nous les 4.
01:25 C'est les 4 d'autres départements qui nous avaient rejoints à Montaigne.
01:29 Ok, vous savez dans quelles conditions leur garde à vue a été faite ?
01:33 Est-ce que vous avez des informations sur ce qu'on a pu leur demander, leur reprocher ?
01:36 A priori, ça serait des dégradations, mais bon, ils n'ont rien dégradé, puisqu'ils ont rien vidé, tout ça.
01:43 Ça serait peut-être pour l'ouverture, quand ils sont rentrés peut-être ou autre, mais je ne les ai pas eus des fois en avant, donc je ne sais pas.
01:51 Je sais qu'ils avaient demandé un rendez-vous avec le directeur de Rengis, et ils attendaient le rendez-vous,
01:56 sauf que, bon, c'est peut-être pas le directeur qui est venu, c'était la gendarmerie, quoi.
02:02 Ou la police.
02:03 Oui. Ça vous a surpris qu'on les interpelle ?
02:07 Non, non, non, on était prévenus que si c'était la ligne rouge, à pas franchir, bon voilà, nous, Rengis, à la base...
02:13 À la base, Rengis, c'était juste une décision stratégique pour mettre la pression,
02:18 mais le problème, c'est qu'on nous a tellement mis la pression dans tout ce périple, à nous,
02:23 que c'est monté, c'est monté, c'est devenu un objectif, au final, quoi.
02:26 Mais bon, rien de grave, Rengis, vous savez, dans les marchés d'intérêt national, comme ça,
02:31 on y est tous les jours, les agriculteurs, on livre tous les jours, c'est un truc qui est ouvert.
02:36 C'est un marché qui nous est ouvert, bon, c'est... Il n'y a rien eu du tout, quoi, c'est très minime.
02:42 — En tout cas, vous espérez que tous les autres soient libérés rapidement. C'est quoi, la suite, José ?
02:47 Vous allez rentrer à Agen, demain ? — Alors, la suite... Déjà, on récupère tous les nôtres.
02:52 Ce soir, moi, je pars à Créteil. Je récupère ma coprésidente. On récupère tout le monde, tous nos agriculteurs.
02:59 On nous a demandé, demain matin, de quitter le département, mais vers le sud, vers chez nous.
03:04 Donc on va être escortés par les gendarmeries pour quitter ce département.
03:09 On va retrouver tous nos autres adhérents qui sont un peu plus bas aux portes de la Loire.
03:15 Et après, vous savez, on s'est battus pour monter, on s'est battus pour porter nos revendications.
03:21 Nos revendications, on les a dites dans tous les départements où on est passés. On a été reçus en matinant, aujourd'hui.
03:28 Voilà. Nous, on s'en va. Nous, on descend. Voilà. Ils veulent pas des agriculteurs du sud, ici,
03:35 dans la région parisienne. On l'a bien compris. On les dérange. D'autres, nous ont entendu et montent, demain, pour nous remplacer.
03:44 Donc nous, on va rentrer chez nous. On a du travail. Les mesures annoncées sont pas à la hauteur, pour l'instant.
03:52 Peut-être qu'on continuera à manifester chez nous. Mais ici, voilà, j'ai échangé avec d'autres gars.
03:59 Ils montent. C'est eux qui montent nous remplacer. Et nous, on redescend chez nous.
04:03 — Mais le combat a été beau et le combat est réussi, d'après vous ?
04:06 — Ah, le combat est réussi. Le combat a été très beau. On a mené ce combat. On est fiers d'être arrivés là, jusqu'où on est arrivés,
04:13 malgré... Parce qu'on a été... Ça a été un périple. On a été bloqués de partout. On a eu des blindés de partout.
04:21 Et on est arrivés à Rungis. L'objectif a été atteint. Même si c'était pas l'objectif de base, au final.
04:27 L'objectif de base, c'était monter à Paris par l'autoroute et venir soutenir nos agriculteurs du département.
04:35 Alors les agriculteurs des autres syndicats, je pense que... Nous, on a toujours été correct.
04:43 On a toujours dit qu'on voulait tous les agriculteurs de tous les départements et de tous les syndicats, surtout.
04:48 Je pense que d'autres syndicats nous ont bien savonné la planche un peu. Je trouve ça regrettable, parce qu'on est agriculteurs avant tout.
04:56 Et aujourd'hui, ça a été vraiment très compliqué pour monter. Et nous, c'est pas notre syndicat, c'est pas la CR qui a cramé la MSA,
05:07 c'est pas la CR qui a brûlé le clair de... — Oui, il y a une petite guéguerre avec la FNSEA. Voilà, on va le dire.
05:12 — Non, mais... Non, il n'y a pas de guéguerre. Nous, on a... Plein de gens nous ont rejoints sur notre mouvement qui n'étaient pas syndiqués, quoi,
05:21 ou qui étaient de la FNSEA. On avait des gens de la FNSEA avec nous. On n'a rien contre personne, nous.
05:26 — Bon, en tout cas, le message est passé. Le combat est réussi pour les agriculteurs d'Agin. Vous allez rentrer à la maison tranquillement.
05:32 D'autres vont prendre votre place. Ce soir, vous allez vous rendre à Créteil pour soutenir les agriculteurs de votre convoi
05:39 qui ont été placés en garde à vue. Vous l'avez compris, Julie. Ici, ce soir, en tout cas, pour le reste, c'est repos.
05:44 On mange des pizzas et on réoccupere. Et retour demain dans la région du Sud-Ouest.