Fabien Roussel (PCF) accuse le gouvernement de "culpabiliser les Français"

  • il y a 9 mois
Invité de la matinale de Public Sénat, le député du Nord et secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, est revenu sur le discours de politique générale prononcé hier par Gabriel Attal à l’Assemblée nationale. Le député estime que la vision de Gabriel Attal aura un impact sur le pouvoir d’achat des Français.

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Transcription
00:00 – Un discours qui culpabilise les Français.
00:02 – C'est comme ça que vous l'avez vécu ?
00:04 – Ben oui, s'il y a du chômage c'est à cause des chômeurs,
00:08 s'il y a de la pauvreté c'est à cause des bénéficiaires du RSA,
00:11 et s'il n'y a pas de médecins c'est à cause des Français
00:15 qui prennent trop de rendez-vous et qui ne viennent pas.
00:16 – Ce n'est pas un peu caricatural ?
00:19 – C'est ce que j'ai entendu, excusez-moi,
00:21 si ça va mal c'est à cause de nous et ce n'est pas de sa faute.
00:24 C'est comme la smicardisation de la France,
00:26 le nombre de smicards est passé en France de 12% en 2017,
00:32 quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir,
00:33 à plus de 17% aujourd'hui, ce n'est quand même pas de notre faute,
00:36 c'est quand même un petit peu le résultat de leur politique.
00:38 Donc les Français ont bien du mal à joindre les deux bouts,
00:43 à élever leurs enfants, à payer leurs factures,
00:45 mais c'est toujours de notre faute et ça, ça commence à bien faire.
00:48 – Alors hier vous avez dit, ce n'est pas Gabriel Attal,
00:50 c'est Gabriel Thatcher, on est quand même loin de la Poltac,
00:54 ce qui a été, qui a valu le départ de la première ministre britannique,
00:58 vous ne forcez pas un petit peu le trait sur Gabriel Thatcher ?
01:01 – Mais ce qui m'a marqué dans le discours qu'il a prononcé hier,
01:05 c'est qu'il est allé même plus loin dans le discours libéral
01:08 que celui auquel je m'attendais.
01:11 Par exemple, ils ont décidé, ça je ne l'avais pas vu arriver,
01:14 ils ont décidé de déshabiller la loi SRU,
01:16 la loi qui impose aux communes de construire 25% de logements sociaux
01:20 pour pouvoir répondre à la crise du logement qu'il y a là dans notre pays,
01:24 et si ces communes n'atteignent pas ces 25%, elles payent une amende.
01:28 Et il y a aujourd'hui des communes plutôt tenues par la droite
01:31 et des communes très bourgeoises qui sont fières même de payer cette amende.
01:35 C'est un coup de canif dans le contrat républicain.
01:39 – Alors, qu'est-ce qu'il a dit ?
01:40 – Il a dit qu'il fallait intégrer dans ce calcul les logements intermédiaires
01:43 qui bénéficient aux classes moyennes.
01:44 – Enfin, plus qu'aux classes moyennes,
01:46 ce sont des logements qui ne sont pas subventionnés justement
01:49 pour pouvoir accueillir des familles, des classes modestes,
01:53 des classes populaires, des travailleurs, des aides-soignantes,
01:55 parce que c'est ça aujourd'hui, eh bien, ils n'auront plus l'obligation
01:59 de construire ces 25% de logements sociaux pour ces familles-là.
02:03 Et vous vous rendez compte de la crise du logement qu'il y a dans notre pays,
02:07 je ne sais pas où ils vivent.
02:09 L'année dernière, en 2022, en 2023,
02:12 la France a construit entre 80 000 à 90 000 de logements sociaux
02:16 quand l'objectif était d'en faire 150 000.
02:19 On est en dessous de tout, il y a plus de 2 millions de Français
02:23 qui sont en attente d'un logement social.
02:26 Et on n'en a pas parce qu'ils n'en construisent pas.
02:29 Et ce n'est pas de la faute des bailleurs, c'est de la faute de l'État
02:32 qui a augmenté la TVA, qui l'a fait passer de 5,5 à 10,
02:35 qui leur ponctionne aux bailleurs plus d'un milliard tous les ans,
02:38 et donc forcément les bailleurs sont étranglés.
02:40 Moi je le vis dans ma commune de Saint-Amand-les-Eaux,
02:43 dans les communes des villages de ma circonscription,
02:45 les bailleurs ont bien du mal à programmer des opérations de logement.
02:48 Donc là, avec les annonces de M. Attal,
02:50 et c'est pour ça que je vous dis que c'est un discours qui est très libéral,
02:54 c'est qu'il est allé plus loin sur des secteurs comme le logement,
02:57 qui était déjà en crise, qui est un des secteurs
02:59 qui doit faire le plus d'efforts, notamment pour le défi climatique,
03:03 c'est-à-dire la rénovation thermique des logements, etc.
03:06 Mais, allez hop, c'est l'économie de marché qui va prendre le pouvoir,
03:11 et je trouve que ça, sur ce sujet-là du logement,
03:14 c'est extrêmement grave.
03:15 – Lui a axé son discours sur les classes moyennes,
03:18 en disant que c'est elles qui ont besoin aujourd'hui,
03:20 qu'on s'intéresse à elles et qu'on les aide.
03:22 Est-ce que la gauche, dans les années précédentes,
03:23 n'a pas un peu oublié ces classes moyennes ?
03:25 Ce qui a nourri par exemple une partie du mouvement des Gilets jaunes ?
03:29 – Vous savez, moi je suis secrétaire national du Parti communiste français.
03:33 – Oui.
03:33 – Et donc je rends compte de la politique et des propositions
03:37 que mon parti a défendu ces dernières années.
03:39 Et j'ai été élu en 2018, à peu près en même temps que Emmanuel Macron,
03:43 lui est devenu président de la République.
03:45 Donc j'ai vu ce qui s'est passé, ce qui se passe dans mon pays,
03:48 depuis cette période, et ce que nous, nous avons défendu,
03:51 ce que nous voulons pour le monde du travail,
03:53 pour les retraités, pour la jeunesse de notre pays.
03:55 Nous, nous battons, nous, pour que l'ensemble des salaires
03:57 soit indexé sur l'inflation, et que pour tous les Français qui travaillent,
04:01 puissent vivre de leur travail.
04:02 Nous faisons de ce combat contre la vie chère,
04:04 et pour la dignité du monde du travail, le cœur de notre projet de société.
04:08 Reconstruire une France du travail, où chacun puisse vivre de son métier,
04:12 de son travail, en tenant compte de l'ancienneté et des compétences.
04:16 On a un gouvernement qui, depuis cette date, depuis 2017,
04:19 depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé,
04:21 qui a complètement déshabillé la France du travail.
04:24 Il a précarisé le travail, il a smicardisé le pays.
04:28 On est à plus de 3 millions de personnes vivant au smic.
04:32 Et ceux qui sont au-dessus du smic, ne voient pas leur salaire augmenter.
04:37 Nous avons aujourd'hui des Français qui doivent travailler
04:40 deux ans de plus avec la réforme de retraite, passés à 64 ans.
04:44 Nous avons combattu ces mesures d'injustice sociale,
04:48 et nous avons fait des propositions pour reconstruire une France du travail,
04:53 et ces propositions ont été balayées d'un verre de main.
04:55 Et le bilan, il est là aujourd'hui.
04:56 Sans parler de notre agriculture, mais je pense qu'on va y revenir.
04:59 – On va y revenir.
05:00 – Enfin, on a un pays qui est complètement passé à la moulinette
05:03 des politiques libérales.
05:04 – Mais pardon, mais…
05:05 [Musique]

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