Retour sur la déclaration de Politique générale alors qu’on ne connaît pas l’ensemble du gouvernement

  • il y a 8 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Joseph Thouvenel et Nicolas Corato, Président fondateur du think tank Place de la République

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-01-30##

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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 Nous ne sommes pas n'importe quel pays.
00:06 Le discours de politique générale, il a été déjà prononcé par le président de la République il y a dix jours.
00:10 Je n'en attends pas grand chose parce que Gabriel Attal n'est ni plus ni moins qu'un mini Emmanuel Macron.
00:15 C'est en disant sur le degré d'autonomie dont dispose le Premier ministre aujourd'hui.
00:20 Il va nous faire certainement le coup des promesses de la fermeté, de l'écoute, de la co-construction.
00:26 La France n'a jamais été, n'est pas, ne sera jamais une nation qui subit.
00:30 Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain.
00:33 Et donc le Premier ministre a livré son discours aujourd'hui de politique générale.
00:38 Cas exceptionnel, cette allocution survient trois semaines après la désignation du Premier ministre
00:42 tantis que le gouvernement n'est toujours pas entièrement formé.
00:46 Reste quelques inconnus, par exemple le ministre des Transports, du Logement et certains ministres délégués, Philippe.
00:52 Oui, alors d'où cette question. Est-ce que Gabriel Attal a réussi son examen de passage devant les députés ?
00:57 Est-ce qu'il aurait dû demander la confiance ? Au moins pour une question de panache.
01:01 Est-ce que les ministres délégués et secrétaires d'État qui ne sont pas encore nommés
01:05 n'auront pour mâche de manœuvre que la feuille de route énoncée par le Premier ministre au perchoir ?
01:09 Que d'autres questions, faire une déclaration de politique générale alors qu'on ne connaît pas l'ensemble du gouvernement,
01:14 ça ne changera rien pour 55% d'entre vous et c'est choquant pour 31%.
01:18 Vous voulez réagir ? Odatons vos appels au 0826 300 300.
01:22 Et avec Nicolas Corato qui est avec nous, président fondateur du Sympton Place de la République.
01:26 Bienvenue Nicolas Corato, Philippe Bilger.
01:29 Est-ce que certains nous disent que ça ne changera rien à 55% de ne pas avoir un gouvernement totalement complet ?
01:37 Alors, j'ai écouté Nicolas, il y a une... non pas la phrase ne m'a pas choqué,
01:42 peut-être dire que Paris est assiégé, c'est peut-être un peu trop.
01:47 Mais sur le fond, moi je trouve la question de Sud Radio est très bonne.
01:53 Je n'aurais jamais validé un discours de...
01:58 Politique générale ?
02:00 À partir du moment où le gouvernement n'aurait pas été au complet.
02:04 Bien sûr, ceux qui seront nommés seront informés de ce qu'a dit le Premier ministre,
02:10 mais il aurait été préférable que ce discours soit tenu devant l'ensemble du gouvernement.
02:15 À force de vouloir faire des incongruités, un jour le macronisme tombera par terre.
02:21 Mais pour le reste, en une minute, je sais que je suis totalement schizophrénique,
02:27 que je suis partagé, écartelé entre une adhésion personnelle à ce Premier ministre
02:35 qui laisse espérer beaucoup de choses avec une sorte de juvénilité pragmatique et réactive,
02:41 et un macronisme avec lequel je suis en désaccord.
02:46 Je sais que ça peut apparaître contradictoire,
02:48 mais je trouve que son discours de politique générale,
02:52 a priori, n'a rien à voir avec le jugement qu'a porté Jean-Luc Mélenchon,
02:57 qui a osé dire "c'est le discours le plus réactionnaire de la vie incertaine".
03:01 - Merci pour le "qui c'est qui" qu'il a dit, la question était dedans.
03:03 Vous êtes psychanalyste, vous voulez analyser Philippe Bilger, le 0826 300 300.
03:09 - Sa relation à Gabriel Attal, c'est vrai.
03:11 Écoutez, c'est un discours... Nicolas disait tout à l'heure,
03:15 hyper... c'est un discours hyper à droite, ça c'est la réalité.
03:19 Après réactionnaire ou pas, je n'en sais absolument rien,
03:21 je pense qu'on met tout et n'importe quoi dans ce mot de réactionnaire.
03:24 Moi aussi, il m'arrive d'être en réaction à des choses, donc qu'est-ce que c'est réactionnaire ?
03:27 En tout cas, je pense que c'est pas le bon mot, mais c'est un discours extrêmement à droite.
03:31 À droite toute.
03:32 Voilà, avec quelqu'un, moi, qui m'a un peu...
03:35 Pas du tout impressionné, parce que l'enfilage de perles, au début, sur la France,
03:40 ce grand pays qui n'a jamais subi,
03:42 bon, évidemment, toute l'histoire de France démontre que ça n'est pas vrai, c'est inévitable.
03:46 Il y a un passage obligé.
03:47 Moi, je pense qu'on était au paroxysme, si vous voulez, de la folie de la Ve République,
03:52 où vous avez Gabriel Attal qui va faire son discours de politique générale,
03:55 et cinq minutes avant, dans l'écran, vous avoyez Emmanuel Macron qui apparaît
03:59 et qui répond en direct sur la question de la crise agricole.
04:02 Donc, voilà, il y a quelque chose qui me...
04:05 En mode, voilà, le patron, c'est moi.
04:07 Moi, je trouve que c'est un discours très dur sur le plan social.
04:10 C'est un discours très dur avec le RSA, avec une nouvelle réforme du chômage qui est annoncée.
04:15 C'est un discours extrêmement vague sur les mesures, et tant mieux.
04:19 C'est du... C'est un vraiment... C'est mini Macron.
04:23 Et là, où je rejoins Nicolas, ce n'est pas Emmanuel Macron qui veut.
04:26 Moi, j'ai trouvé presque hargneux à la fin.
04:28 Je pense que, quand on a de la hauteur et de la puissance et qu'on a confiance en foi,
04:32 on ne fait pas ce qu'il a fait avec l'Assemblée nationale.
04:34 En gros, il a accusé, finalement, Marine Le Pen de travailler pour la Russie.
04:37 Je trouve que ça gâche le truc.
04:39 On avait l'impression de revoir Gabriel Attal en train d'aboyer lorsqu'il était porte-parole.
04:43 Et je trouve ça assez... Je l'ai trouvé moyen, ce discours.
04:47 Mais bon, il y a bien longtemps que je...
04:49 À part Chambat-de-Ledmas, nous étions trop petits.
04:51 Mais les grands discours de politique générale,
04:53 en fait, il n'y en a pas eu tant que ça dans la Ve République.
04:56 - Joseph Touvenel. - Ce qu'on peut regretter, c'est qu'un Premier ministre,
04:58 normalement, c'est un animateur d'une équipe.
05:00 Même s'il décide... Et là, l'équipe n'est pas complète.
05:03 Ce qui veut dire qu'on est dans une hyper-présidentialisation.
05:07 Macron décide, le Premier ministre va mettre en musique
05:10 et les ministres, de toute façon, ils n'ont pas la parole.
05:12 Je trouve que c'est un peu gênant dans le fonctionnement.
05:15 Après, au moins, il avait du dynamisme de la vie.
05:21 Et ça, c'était bien parce que, par rapport à Elisabeth Borne,
05:24 moi, dès que je la voyais, je tombais en larmes.
05:27 Ils disaient qu'il y avait eu un décès quelque part.
05:29 Donc, là, ça change.
05:31 Mais, je passe les promesses, dont un certain nombre, c'est bien,
05:34 s'il pouvait suivre les faits.
05:35 Enfin, je n'oublie pas que ça fait 5 ans qu'il est, quand même,
05:38 ministre, secrétaire d'État, etc.
05:39 Et que toutes les équipes ont voté des lois
05:41 où, aujourd'hui, ils nous disent "on va les déshabiller".
05:43 Mais, je note deux choses.
05:45 La première, c'est son exemple du ménage.
05:47 Il s'est voulu concret.
05:49 Mais il se trouve que celui qui parle, pendant 2 ans,
05:51 il a été homme de ménage.
05:53 Je n'avais aucune envie,
05:54 même si je me levais tôt,
05:55 pas au milieu de la nuit, comme il l'a dit,
05:57 en premier métro à Paris, c'est 5h du matin.
05:59 - 5h30, par contre.
06:01 - Je n'avais aucune envie,
06:04 pour mon travail et pour les autres,
06:06 d'aller faire le ménage au milieu des gens dans les bureaux.
06:09 Comment je passe l'aspirateur ?
06:11 Comment je fais ?
06:12 C'est une méconnaissance de la réalité du travail.
06:15 Et ça, moi, ça me gêne.
06:18 Deuxième point, méconnaissance de la réalité du travail,
06:21 j'annonce des décisions,
06:23 alors que les partenaires sociaux,
06:25 patronat, syndicat, sont en train d'en décider.
06:27 Moi, je suis de ceux qui considèrent que si patronat, syndicat,
06:30 se mettent d'accord,
06:32 c'est ceux qui connaissent le mieux le monde de l'entreprise,
06:35 c'est ceux qui sont les plus à même de trouver des accords,
06:37 s'ils en trouvent.
06:38 Et le gouvernement, là, il nous dit,
06:40 il a déjà pris des décisions,
06:42 ils n'ont plus qu'à suivre.
06:43 C'est-à-dire saigner les corps intermédiaires.
06:44 Et je crois que la France souffre
06:47 de ne plus avoir de corps intermédiaires
06:49 ou des corps intermédiaires insuffisants.
06:51 Et il nous le démontre en nous disant,
06:52 voilà, pendant des années,
06:53 c'est le haut qui a décidé à la place du bas.
06:55 Est-ce qu'on a nié les corps intermédiaires ?
06:57 C'est ce qu'il vient de faire en direct.
06:58 - Allez, Nicolas Corato,
07:00 voilà, le tour de nos vrais voix.
07:04 - Alors, vous avez les yeux de chimène,
07:05 Philippe Bilger,
07:07 et un peu beaucoup plus critique,
07:08 Françoise Degoy et Joseph Tounel.
07:10 On va dire ça comme ça.
07:11 - Oui, peut-être pour répondre à Philippe Bilger
07:14 sur le fait que j'ai parlé d'une capitale assiégée,
07:17 c'était avec des guillemets, je reprenais souvent,
07:20 l'expression peut-être hasardeuse
07:22 et un peu inquiétante d'ailleurs du président de la FNSA.
07:24 - Oui, c'est Roussan qui a dit ça,
07:25 ce n'est pas Nicolas.
07:26 - Il parle de siège de Paris,
07:28 ce qui est inquiétant quand un président d'un syndicat
07:30 parle de siège et d'opération militaire sur Paris.
07:33 Je pense qu'il aurait été d'un autre bord
07:36 et d'un autre secteur.
07:37 On aurait tout de suite crié
07:39 à la fin de l'état de droit
07:41 ou à la menace sur la sécurité publique.
07:43 Mais, à la parenthèse, j'ai refermé.
07:45 Pour répondre peut-être à la question
07:47 que vous posez à vos auditeurs,
07:49 ce n'est pas la première fois que dans la Ve République
07:51 un discours de politique générale
07:53 est prononcé sans un gouvernement au complet.
07:56 Mais c'est certainement la première fois
07:58 dans l'histoire de la Ve République
08:00 que trois semaines après la nomination du Premier ministre,
08:03 il manque encore des ministres essentiels.
08:07 Vous avez parlé du logement,
08:08 qu'est-ce qui explique que trois semaines
08:10 après la nomination de M. Adama,
08:12 il n'y ait pas de ministre du logement en France ?
08:14 Qu'est-ce qui explique que Mme Vautrin,
08:16 qui a un portefeuille délirant
08:18 de la santé, les affaires sociales, le travail,
08:21 n'ait pas de ministre délégué ou de secrétaire d'État ?
08:24 Qu'est-ce qui explique que Mme Oudéa Castella,
08:26 qui fait preuve d'une entrée en matière
08:28 parfaitement remarquable et remarquée,
08:30 elle aussi ne bénéficie pas de soutien
08:33 de ministre délégué ou de secrétaire d'État ?
08:35 Personne ne peut l'expliquer.
08:37 Qu'est-ce qui se passe ?
08:38 La question que sont en capacité de se poser les Français,
08:41 ce n'est pas est-ce que M. Attal a prononcé
08:43 un bon ou un mauvais discours,
08:44 c'est qu'est-ce qui explique concrètement
08:46 que ce gouvernement ne soit pas au complet
08:48 trois semaines après la nomination du Premier ministre ?
08:51 Qu'est-ce qui ne va pas au sommet de l'État ?
08:53 - Un vrai sujet, trois semaines, c'est très long quand même.
08:56 - Mais Nicolas, vous avez la réponse,
08:58 vous savez très bien ce qui ne va pas,
08:59 c'est la grogne interminable de François Bayrou
09:03 et la colère interminable d'Édouard Philippe.
09:06 Alors je sais très bien qu'Emmanuel Macron a dîné avec eux,
09:09 mais le tour de rattrapage,
09:11 c'est sur les secrétaires d'État,
09:12 c'est sur les ministres délégués
09:14 et qu'il y a un problème d'équilibre complet politique.
09:18 Nous sommes coincés,
09:20 vous savez très bien que c'est ça qui se passe.
09:22 Quand on disait il y a 15 jours,
09:24 autour de cette table,
09:25 "François Bayrou ne décolère pas",
09:26 c'est tout à fait exact, il ne décolère pas.
09:29 Et la menace de porter une liste,
09:32 la menace de ne pas voter parce que sans Bayrou,
09:35 alors là il n'y a plus de majorité,
09:36 Macron c'est terminé,
09:38 et sans horizon, elle est réelle.
09:40 Et donc ça n'est pas suffisant,
09:42 et je pense que Bayrou et Édouard Philippe font monter les enchères,
09:45 je pense que Macron ne veut pas qu'on lui torde le bras,
09:48 il a horreur de ça,
09:49 et voilà pourquoi ça traîne.
09:50 C'est de la politique aérie au plus haut niveau,
09:52 c'est mon explication.
09:53 - Mais François c'est inquiétant,
09:55 parce qu'on avait jusqu'à présent une majorité relative,
09:57 qui avait du mal, à Gouvernon, on l'a vu,
09:59 en tout cas en dehors du 49-3,
10:01 on a maintenant une majorité relative
10:03 qui est en risque d'influsion,
10:05 effectivement entre un hémisphère droit,
10:07 un hémisphère du centre,
10:08 et un hémisphère de gauche,
10:10 ça fait trois hémisphères,
10:11 il y en a peut-être un de trop d'ailleurs,
10:12 mais on voit bien qu'aujourd'hui,
10:14 Emmanuel Macron a du mal à garder sa propre majorité,
10:17 dans un schéma classique.
10:20 Et vous vous y remarquez effectivement,
10:22 la tonalité très à droite du discours de politique générale,
10:25 de M. Attal,
10:26 ce qui est le cas,
10:27 je crois que ça fait longtemps qu'on n'avait pas entendu
10:29 un discours de politique générale aussi à droite,
10:31 même du temps des premiers ministres de Nicolas Sarkozy,
10:33 il y avait toujours un peu plus de sociables qui traîneront,
10:35 et je pense que le pôle de gauche,
10:38 l'hémisphère gauche de la majorité présidentielle,
10:40 qui est traumatisé par la loi immigration,
10:43 et qui a été sanctionné dans le dernier gouvernement,
10:46 dans le remaniement,
10:48 va devoir se poser des questions existentielles.
10:51 Est-ce que c'est encore normal,
10:53 classique,
10:54 que des gens comme M. Houllier,
10:56 ou M. Bohn,
10:58 restent sur cette ligne politique,
11:01 qui est une ligne extrêmement libérale,
11:03 extrêmement à droite ?
11:04 - Allez, 0826 300 300,
11:06 avec Christophe qui nous appelle du Val d'Oise.
11:08 Christophe, une réaction ?
11:10 - Oui, bonjour.
11:11 Moi, j'ai plutôt un discours,
11:13 plutôt centre-droite,
11:14 très à droite,
11:15 je ne suis pas trop d'accord,
11:16 bon, dynamique.
11:17 1h20 d'inventaire,
11:18 bon, ça, c'était attendu.
11:19 Alors, il le prononce,
11:21 3 semaines après sa mise en place.
11:24 Certes, il y a des ministres délégués,
11:25 et des secrétaires d'État qui ne se sont pas nommés,
11:27 mais au moins, ils connaîtront,
11:28 ils auront l'avantage de connaître la feuille de route.
11:30 (rires)
11:32 - Ils ont l'humour, nos éditeurs.
11:34 - Ce sera déjà un bon point.
11:36 Et bravo à ce petit sursaut patriote,
11:39 qui m'a beaucoup touché,
11:40 en rappelant l'héritage laissé par nos anciens.
11:43 - Réaction ?
11:45 Philippe Billigère, vous dites que c'est plutôt
11:46 un discours de centre-droite,
11:47 ou un discours très à droite.
11:49 Vous êtes plutôt Nicolas Corato,
11:50 ou plutôt Christophe ?
11:51 - Je vais être très bavique,
11:53 je veux dire,
11:54 sans avoir écouté l'intégralité du discours,
11:57 tout de même, il m'a semblé
11:59 qu'aucune des mesures annoncées,
12:01 en effet, si elles sont réalisées,
12:03 Joseph, je vous rejoins totalement,
12:05 il n'y en a aucune qui offense le bon sens.
12:08 Je veux dire, à un certain niveau,
12:11 je ne me demande plus si c'est de droite ou de gauche,
12:14 je me demande d'abord si c'est ce que les Français veulent,
12:17 et deuxième élément,
12:19 si ça peut faire avancer véritablement
12:22 le progrès de la France.
12:24 - Sérieusement, Philippe,
12:25 le bon sens, ça aussi,
12:27 le bon sens pris de chez vous,
12:28 qu'est-ce que c'est cette nouvelle passion pour le bon sens ?
12:30 La gauche et la droite, ça existe.
12:32 Quand vous décidez que vous allez à nouveau restructurer
12:35 et refaire un tour de vis dans les allocations,
12:38 dans la réforme du chômage,
12:40 vous sous-entendiez, il a été très clair,
12:42 que de toute façon, les chômeurs,
12:44 il faut les remettre au travail
12:45 parce que c'est des vrais feignasses.
12:46 D'accord ?
12:47 Ça, c'est un discours de...
12:48 Mais n'expliquez pas que c'est du bon sens ou pas !
12:49 - Il ne l'a pas dit comme ça.
12:50 - Il l'a dit comme ça !
12:51 Je préfère quelqu'un qui travaille plutôt...
12:53 - Au bout d'un certain temps, ben oui !
12:55 - Mais au bout d'un certain temps,
12:56 c'est six mois maintenant !
12:57 C'est six mois maintenant !
12:58 Mais Philippe, au bout de six mois,
13:00 vous perdez 30% de votre allocation chômage.
13:02 D'accord ?
13:03 Ça veut dire que vous prenez n'importe quel boulet.
13:05 On sait le désastre que ça amène, 20 ans après,
13:07 en Allemagne et en Grande-Bretagne,
13:09 cette façon de fonctionner.
13:10 Quand il nous parle de la...
13:11 J'en ai marre de la smicardisation.
13:13 Mais qui a smicardisé ce pays ?
13:15 Jamais il n'y a eu autant de smicards.
13:16 Philippe David le disait l'autre jour dans un billet.
13:18 17% de smicards dans ce pays.
13:20 7 ans de gouvernement d'Emmanuel Macron.
13:22 Quand vous faites du travail quasiment gratuit
13:24 avec le RSA et les 15 heures,
13:26 vous m'expliquez que c'est le bon sens.
13:27 Mais il n'est pas en charge.
13:29 Mais il y a une différence entre la gauche et la droite, Philippe.
13:31 Donc l'idée de le bon sens,
13:33 je ne suis pas d'accord avec vous.
13:34 C'est totalement à droite.
13:35 Mais vous parlez au nom d'une conception de la société
13:38 qui n'est pas supérieure à la mienne.
13:41 Mais je suis d'accord,
13:42 mais c'est pour ça qu'on peut démanteler.
13:43 Mais vous êtes de droite et je suis de gauche.
13:45 Moi, je parle à la question de bon sens.
13:47 Joseph Toutenel qui connaît la casquette patron
13:50 et la casquette syndicaliste.
13:51 C'est très à droite, c'est centre-droite, c'est quoi ?
13:53 Non mais à votre différence visiblement,
13:55 moi avant de parler de droite et gauche,
13:57 j'aimerais qu'on me dise aujourd'hui ce qu'est la droite,
13:59 quelles sont les valeurs de droite,
14:00 quelles sont les valeurs de gauche.
14:02 J'aimerais savoir.
14:03 Parce que c'est beaucoup plus compliqué
14:05 que tout ce qu'on nous raconte.
14:07 La volonté de mettre fin à la smicardisation,
14:11 très bien si c'est pour augmenter les salaires des gens.
14:14 Mais que dit-il ?
14:15 Et il dit, ce qu'on connaît tous depuis des années,
14:18 c'est un constat qui est né de droite et de gauche,
14:19 qu'il y a une trappe à bas salaire.
14:21 C'est vrai, et c'est la remise Fillon
14:22 qui fait pour ne pas y avoir de charges sociales sur le smic
14:24 Alors à la fois, cette trappe à bas salaire,
14:26 ça permet de créer des emplois,
14:28 parce que le coût du travail est inférieur
14:30 pour un certain nombre de métiers.
14:31 Ce qui permet à des entreprises d'embaucher
14:33 et de faire travailler des gens.
14:34 Moi je ne sais pas si c'est une mesure de droite ou de gauche,
14:36 je vois que c'est une mesure qui a un risque,
14:38 la trappe à bas salaire,
14:40 et à un moment donné, comment franchir le cap ?
14:43 Franchir le cap pour moi, c'est du bon sens,
14:45 c'est ni de droite ni de gauche, c'est du bon sens.
14:48 Non, non, non, la gauche elle est trop précise,
14:51 la gauche elle dit, il faut augmenter,
14:53 pour un à quatre, il faut augmenter les salaires de 10%
14:55 pour un à quatre fois du smic.
14:56 - Pardon Françoise, le mot de la fin avec Nicolas Corrateau s'il vous plaît.
14:59 - Bah écoutez, on ne va pas épiloguer sur ce qui est la droite et la gauche,
15:02 je me suis d'accord avec Françoise,
15:04 il y a ces deux notions très différentes qui sont pertinentes aujourd'hui,
15:06 en tout cas, les Français qui attendent du progrès social des services publics
15:11 et de l'action sociale, savent à quel point la gauche ça existe.
15:14 Et ceux qui n'en sont plus bénéficiaires le savent aussi.
15:17 Et je pense qu'on devrait effectivement se repencher un peu là-dessus.
15:20 Moi ce qui m'étonne énormément, je vais vous dire,
15:22 ça ne m'étonne pas mais je pense qu'il faut qu'on en soit témoin,
15:25 c'est que M. Gabriel Attal effectivement,
15:27 qui a commencé comme conseiller dans un gouvernement au Londres,
15:31 finit au quartier de l'Assemblée Nationale avec un prononcé de discours
15:36 qui manifestement aurait bien plu à M. Juppé,
15:40 Premier ministre de Jacques Chirac.
15:42 Donc je pense qu'on doit se poser quand même la question
15:45 de savoir effectivement quelle est la ligne de ce gouvernement.
15:48 Manifestement, elle ne se situe pas à gauche.
15:50 - Merci beaucoup Nicolas Corrato d'avoir été avec nous,
15:53 président fondateur du Think Tank Place de la République.
15:56 Vous restez avec nous dans un instant, le quiz de l'actu.
15:59 A tout de suite.

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