Quand la France a du mal à se nourrir, Laurence Bibot craint pour les réserves alimentaire de sa Belgique natale. Imaginez, une horde de Français qui déboule pour vider les rayons des supermarchés belges, quel cauchemar !
Retrouvez toutes les chroniques de Laurence Bibot dans « C'est encore nous ! » sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-laurence-bibot
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AmusantTranscription
00:00 Alors c'est le moment de prendre un petit peu de hauteur sur ce sujet, une hauteur qui vient du Nord même je dirais.
00:05 Je laisse la parole, le micro à Laurence Bibaud.
00:09 [Applaudissements]
00:14 Chers auditeurs, chers publics, il y a peu de choses que je vous envise mais voilà, je suis très friande d'un truc chez vous
00:21 qu'on n'a pas vraiment chez nous. Non, non, pas des ministres mis en examen.
00:27 Non, non, je suis très friande de vos chaînes d'infos en continu et ne le prenez pas mal, c'est pas du mépris
00:35 mais je me suis aperçue que c'était idéal pour faire ma sieste.
00:38 Mais écoutez, voilà, ça me berce, c'est ronronnant, c'est bavard, comme c'est bavard ça me fatigue, comme ça me fatigue je m'endors
00:45 avec la sensation de ne rien rater puisque de toute façon ça passe en boucle.
00:49 Oui, je suis un monstre.
00:52 Oui, mais oui, comment j'arrive à dormir devant les guerres et les horreurs du monde ?
00:57 Cela dit, comment j'arrive à dormir tout court ? Je veux dire, pas besoin de regarder des infos en continu pour voir des trucs effrayants.
01:03 Je vous rappelle que quand j'arrive à Paris, c'est par la gare du Nord.
01:06 Alors, c'est pas la guerre mais il y a quand même des morts et vivants. On dit "Waouh, c'est walking dead".
01:11 C'est affreux. Pour que la France reste la France, il y en a qui ne sortent pas souvent de chez eux ou qui n'écoutent pas la hila.
01:17 Après, attention, attention, c'est pas mieux chez nous. Non, non, non, Bruxelles c'est dégoûtant, la Belgique c'est triste, froid, c'est très sale.
01:24 Ça fait longtemps qu'à la gare du Midi, les odeurs de gaufres ne couvrent plus celle de la pisse.
01:30 Et si vous venez en voiture, non, c'est pas mieux, c'est très dangereux.
01:33 Les panneaux de signalisation chez nous, c'est parfois écrit que en flamand.
01:36 Il y a des français qu'on a vu monter sur le ring, ring, périphérique déjà.
01:40 Eh bien, ces français, on ne les a jamais vu redescendre.
01:43 Non, mais je préfère vous dire la vérité et tenter gentiment, dans un premier temps, de vous dissuader de passer la frontière pour venir faire vos courses chez nous.
01:52 Parce que c'est très inquiétant, ces hordes de français affamés, qui s'extasient devant nos prix, qui pleurent d'émotion en relisant leur ticket de caisse plusieurs fois.
02:02 Vous souffrez d'inflation, ok. Vous enviez notre loi sur l'indexation, ok. Mais on ne peut pas héberger toute la misère de la France.
02:11 On n'est pas contre l'accueil des français quand ils sont riches.
02:16 Si c'est pour venir vider nos rayons. Et puis, on sait tous comment ça va se passer.
02:21 Vous allez vouloir rester. C'est toujours la même histoire.
02:24 M. Harry, d'abord seul, pour acheter des cartouches de cigarettes.
02:28 Il est en Belgique. Oh, tiens, les gens sont sympathiques. Oh, ils disent bonjour.
02:32 Oh, ils m'ont souri, pourtant, je ne suis pas drôle. Et puis voilà.
02:36 Il se plaît tellement qu'il veut rester, puis il fait venir Madame et les enfants. Heureusement que vous n'en faites plus beaucoup.
02:41 Mais on sait comment ça va finir. Vous allez forcément vous regrouper dans le même quartier entre français.
02:48 Et la grande majorité ne feront jamais l'effort de parler belge. Et ça, je ne sais pas vous pardonner.
02:55 [Rires et applaudissements]