Les informés de franceinfo du dimanche 28 janvier

  • il y a 8 mois

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00:00 *Générique*
00:08 20h21, France Info, Les Informés, Benjamin Sportouche.
00:14 - Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Les Informés.
00:17 Ce soir autour de la table, nos informés, Isabelle de Goldman, bonsoir.
00:20 Rédactrice en chef de La Croix, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, bonsoir Arnaud.
00:25 - Bonsoir.
00:26 - David Bouheri, éditeur réaliste économique à France Télévisions, bonsoir Arnaud.
00:29 - Et Gaspard Ganzer. - Qu'est-ce que je dis ?
00:31 - David Bouheri bien sûr, et Gaspard Ganzer, là j'ai bien pensé le bon prénom, président de Ganzer à Jeannesie.
00:37 Vous étiez ancien conseiller communication de François Hollande à l'Elysée.
00:42 Merci à tous les quatre d'être avec nous ce soir.
00:44 On va bien sûr parler de la crise agricole qui perdure et qui semble se radicaliser avec des agriculteurs, on l'a entendu,
00:50 qui veulent notamment bloquer Paris et Lyon.
00:53 Ils attendent plus du gouvernement un exécutif sur le qui-vive avec une mobilisation massive des forces de l'ordre
01:00 qui vient d'être annoncée ce soir par Gérald Darmanin.
01:03 Alors est-ce le début d'un bras de fer ?
01:05 On se posera la question.
01:06 Un climat de tension à deux jours seulement du discours de politique générale de Gabriel Attal.
01:11 Ce sera mardi, grand oral déterminant, moment de vérité.
01:15 C'est ce qu'on a pu lire ce matin dans la presse.
01:17 Mais est-ce vraiment si crucial dans le parcours d'un Premier ministre ?
01:21 Enfin, on avait eu la joconde entartrée, on a désormais la joconde ensoupée.
01:26 Des militantes écolo en brocheté ce matin du potage sur Mona Lisa.
01:31 La radicalité peut-elle être tout de même utile à la défense d'une cause ?
01:36 On en débattra ce soir.
01:38 Vous avez le programme des informés de ce dimanche soir.
01:40 C'est parti !
01:41 Alors les syndicats agricoles ont donc annoncé le blocage de Paris et Lyon.
01:48 Notamment en réponse Gérald Darmanin a annoncé ce soir la mobilisation de 15 000 policiers et gendarmes.
01:55 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé juste après une réunion interministérielle de crise à Beauvau.
02:01 Une grande organisation du ministère de l'Intérieur pour éviter que le pays se bloque et singulièrement la capitale parisienne.
02:08 Des lignes rouges que sont l'occupation du marché de Rungis, des aéroports parisiens,
02:12 et la ville de Paris et des grandes villes de province qui ont été dites et redites
02:15 et je crois acceptées par les organisations syndicales que je remercie.
02:18 Et des moyens, si jamais malheureusement le mouvement devait échapper aux uns ou aux autres,
02:23 pour pouvoir faire des interpellations si jamais c'était le cas mais qui n'est pas la volonté du ministère de l'Intérieur.
02:28 Alors Arnaud Benedetti, je commencerai avec vous.
02:30 Lignes rouges aussi a dit Gérald Darmanin, c'est des mesures de précaution ou un changement de ton de la part du gouvernement ?
02:37 C'est un affléchissement de ton, c'est vrai que par rapport à ce qu'on avait entendu du ministre de l'Intérieur
02:42 et d'ailleurs de la plupart des responsables du gouvernement dans cette première semaine de mobilisation,
02:48 c'était de dire finalement on ne va pas contraindre des gens qui souffrent pour aller très vite.
02:54 Là on voit que suite à la visite du Premier ministre dans cette ferme de Haute-Garonne
03:01 qui n'a manifestement pas donné satisfaction aux organisations syndicales,
03:05 d'ailleurs toutes réunies dans une sorte de frustration,
03:12 le ministre de l'Intérieur face à une mobilisation qui s'annonce quand même assez massive.
03:16 On annonce par exemple, je regardais la coordination rurale de l'Haute-Garonne qui est une des plus actives,
03:21 annonce 300 tracteurs sur Paris.
03:22 Alors imaginons si tous les départements ruraux envoient 300 tracteurs autour de Paris,
03:26 on peut imaginer que la mobilisation sera massive.
03:28 Donc on a un ministre de l'Intérieur qui tient quand même un discours assez modéré malgré tout,
03:33 mais qui veut montrer qu'il n'y a pas de poids à deux mesures comme ça lui a été reproché la semaine dernière.
03:39 Isabelle de Gollin, c'est vrai qu'il avait dit, le ministre de l'Intérieur, il y a quelques jours à peine,
03:44 il avait assumé un certain laissé-faire pour les agriculteurs.
03:48 Oui alors il ne faut quand même pas oublier qu'il y a eu deux mortes,
03:50 et puis il y a eu quand même pas mal de violence en région.
03:54 Donc il y a peut-être aussi un petit point d'alerte qui a été franchi et qui fait qu'il durcit les choses.
04:01 Donc je pense qu'effectivement le risque ce n'est pas tant,
04:05 parce qu'on voit bien qu'il organise ça avec les syndicats, c'est tout ce qui est hors syndicats.
04:09 Et on voit que dans cette mobilisation, il y a beaucoup d'agriculteurs,
04:13 on en reparlera peut-être après, qui effectivement doublent les syndicats,
04:16 et du coup sont beaucoup moins encadrés.
04:19 Et c'est là où ça peut être beaucoup plus dangereux, parce qu'on a bien vu,
04:23 un coup de tracteur, un coup de voiture, ça arrive très vite.
04:26 Donc je pense qu'il y a par rapport à cette mobilisation un peu informelle,
04:30 une crainte de ne plus rien maîtriser, alors que c'est vrai qu'on avait vu sur les barrages la semaine dernière,
04:36 au contraire beaucoup de discussions et même d'amitié entre les gendarmes,
04:42 les policiers et les agriculteurs, c'était plutôt bon enfant.
04:45 On a vu là des blindés de la gendarmerie, déjà positionnés aux alentours de Rungis.
04:50 David Boehry, est-ce que ça ne risque pas quand même d'attiser la colère des agriculteurs,
04:53 de voir un tel dispositif ?
04:56 A priori, pour l'instant non, puisque encore une fois, ça se fait dans le dialogue et la discussion.
05:01 Les représentants syndicaux sont au courant des mesures qui sont prises pour éviter justement les débordements.
05:09 Après le changement de ton, il n'est pas très étonnant en réalité,
05:12 parce qu'il y a un pas de plus en s'attaquant, avec une mobilisation qui devient très symbolique,
05:19 bloquer le marché de Rungis du côté de la coordination rurale,
05:23 bloquer les accès plus à Paris ou dans les grandes villes.
05:28 Donc ça force le gouvernement à revoir un peu sa copie,
05:33 sachant qu'en fait l'idée je pense c'est de protéger des deux côtés.
05:36 C'est aussi pour éviter que sur de nombreux barrages autour de Paris,
05:41 il peut y avoir de la tension avec des automobilistes ou des routiers qui se retrouvent bloqués,
05:46 et donc d'éviter des dérapages.
05:49 – Gaspard Ganser, vous avez été dans le CERAI, vous connaissez tout ça.
05:52 Est-ce qu'il y a aussi une stratégie du "good cop bad cop",
05:54 j'allais dire "good cop" pour Gabriel Attal, je fais les annonces,
05:57 et "bad cop" de la part du ministre de l'Intérieur qui doit assurer l'ordre ?
06:01 – Le "bad cop" pour l'instant, il n'est pas très dur,
06:04 parce qu'on l'a vu la semaine dernière, je vous rappelle que pour désigner,
06:07 ce qui était déjà quand même des attaques contre les biens,
06:10 il avait parlé de coups de sang légitimes, une pensée pour les gilets jaunes,
06:14 une autre pensée pour les manifestants des retraites,
06:17 ou pour tous les jeunes qui ont manifesté l'été dernier,
06:20 il y a clairement eu une forme de complaisance quand même beaucoup plus ouverte
06:23 vis-à-vis des agriculteurs que vis-à-vis de toutes les autres catégories de la population.
06:27 Donc là il y a une petite évolution, mais ça reste quand même très cool et très soft.
06:31 Il y a une volonté de bien faire, certainement de ne pas attiser aussi,
06:34 parce que je pense que les agriculteurs, pour ce qu'on a pu en voir, sont quand même très chauds,
06:38 et j'ai pu assister, voire subir des manifestations agricoles
06:42 quand j'étais de l'autre côté du miroir du collège de services de l'État.
06:45 Ça peut très très vite dégénérer avec des moyens très impressionnants,
06:48 et malheureusement les organisations syndicales, la FNSEA, la Confédération Rurale,
06:52 la Coordination Rurale, la Confédération Paysanne, jouent un rôle d'encadrement,
06:55 mais ne tiennent pas tout le monde.
06:56 À chaque fois qu'on allait à un salon de l'agriculture avec François Hollande,
06:59 on essayait de faire des deals avec la FNSEA pour que ça se passe bien,
07:02 on essayait d'organiser les prises de parole pour que les choses soient relativement calmes,
07:05 ça ne nous a pas empêché de nous faire littéralement cracher dessus à plusieurs reprises.
07:08 - Vous pensez qu'il y a eu une sorte de deal quand même entre les associations syndicales ?
07:12 - C'est l'organisation, l'organisation.
07:14 - Depuis le début du mouvement, c'est un mouvement qui est très organisé,
07:17 il y a un dialogue permanent entre autorités et syndicats.
07:20 - Même si c'est des fédérations locales, mais on va en reparler juste après le Fininfo,
07:23 il est 20h10, c'est l'heure du Fininfo avec Emmanuel Langlois.
07:26 - Le mouvement de colère des agriculteurs va-t-il gagner la capitale ?
07:30 C'est la question ce soir après une cellule de crise.
07:33 Tout à l'heure, Place Beauvau, Gérald Darmanin annonce que 15 000 policiers,
07:37 gendarmes seront mobilisés dès demain pour anticiper les différents scénarios de la semaine prochaine.
07:42 Le ministre de l'Intérieur prévient déjà que la circulation automobile sera extrêmement difficile.
07:48 Demain lundi, en Ile-de-France, des blindés de la gendarmerie ont, dès ce soir,
07:52 été positionnés aux abords du marché de Gros de Rungis.
07:56 Et alors que plusieurs syndicats agricoles appellent à bloquer Paris à partir de demain,
08:01 Gabriel Attal lui était à nouveau sur le terrain ce matin,
08:04 en visite dans une exploitation d'Indre-et-Loire.
08:07 Le Premier ministre a reconnu que les premières mesures n'ont pas répondu encore aux malaises des paysans.
08:12 De nouvelles annonces doivent être faites dès mardi, précise de son côté le ministère de l'Agriculture.
08:18 A l'étranger, après les Etats-Unis, on a encore l'Allemagne.
08:21 La France annonce à son tour qu'elle prévoit de ne pas de nouveaux versements à l'agence onusienne
08:27 pour les réfugiés palestiniens au premier trimestre de cette année.
08:30 En tout cas, des employés de l'agence pourraient en effet avoir été impliqués dans les attaques du Hamas sur le sol israélien.
08:36 C'était le 7 octobre dernier. La Norvège, elle, maintient son financement.
08:40 Et puis les Bleus qui décrochent l'Euro de Handball.
08:43 Comme en demi-finale, les Français ont arraché une prolongation pour finalement s'imposer au bout du suspense.
08:49 En finale, face au Danemark, 33 à 31. C'était à Cologne tout à l'heure.
08:53 À six mois, des J.O. de Paris 2024.
08:56 La bande de Nicolas Karabacik prend donc sa revanche du Mondial 2023 enlevée en finale par les Danois.
09:03 Le gouvernement se prépare donc à un mouvement qui pourrait durer.
09:16 Ce sont les mots de Gérald Damanin, le ministre de l'Intérieur.
09:19 Le président de la FNSEA, le principal syndicat agricole, n'a pas dit autre chose ce matin.
09:24 Écoutez Arnaud Rousseau.
09:26 Dans la semaine dans laquelle on va rentrer, qui est la semaine de tous les dangers,
09:32 soit parce que le gouvernement ne nous entend pas,
09:36 soit parce que la colère sera telle qu'ensuite chacun prendra ses responsabilités.
09:42 La semaine de tous les dangers, Arnaud Benéti.
09:45 Quand on entend ça, on se dit est-ce que le mouvement est vraiment en train de se radicaliser
09:49 dans une sorte de baroude d'honneur des syndicats qui veulent chacun aussi avoir leur annonce ?
09:54 Parce que je vous ai dit tout à l'heure, c'est vrai que localement, on a eu des fédérations locales.
09:57 C'est parti du terrain tout cela. Comment vous l'interprétez-vous ?
09:59 C'est souvent le cas d'ailleurs dans les mobilisations agricoles.
10:02 Ça part très souvent du terrain.
10:03 C'est parti d'abord de l'Occitanie, du Sud-Ouest.
10:05 Et ça s'est ensuite propagé un peu partout sur le territoire, surtout la semaine dernière.
10:10 Alors d'abord, il y a quand même une concurrence entre les organisations syndicales.
10:13 Ne pas oublier qu'en 2025, il y a des élections dans les chambres d'agriculture.
10:16 Vous pouvez aussi penser que ça joue aussi dans les mobilisations des uns et des autres.
10:21 Même si c'est dans un an.
10:22 Même si c'est dans un an.
10:23 Mais vous savez, je pense que la mémoire de ce mouvement va vraisemblablement rester dans les orientations de vote.
10:28 Donc ça, c'était un premier point.
10:30 Deuxième point, c'est vrai qu'on voit qu'il y a une base qui pousse toujours de manière beaucoup plus forte
10:36 les revendications que les dirigeants.
10:38 Il y a une concurrence très forte dans un certain nombre de départements
10:41 entre la FNSEA et la coordination rurale.
10:43 Encore une fois, vous avez des départements où la coordination rurale est très en pointe dans le mouvement,
10:48 notamment encore une fois dans le sud-ouest.
10:50 Ensuite, force est de constater que, si vous voulez, l'opération de Gabriel Attal
10:55 dans cette ferme du sud-ouest, en Garonne, n'a pas convaincu les syndicats.
11:03 C'est la réalité.
11:04 Et ce que je note, c'est que si vous voulez, même il y a aujourd'hui presque un front commun
11:08 des syndicats qui commencent à réfléchir.
11:10 Ils n'ont pas monté une intersyndicale justement pour avoir un interlocuteur unique,
11:13 enfin un interlocuteur unique, un interlocuteur représentatif de l'ensemble des organisations
11:18 par rapport au pouvoir.
11:19 Donc aujourd'hui, en effet, le risque quand même de dérapage n'est pas négligeable
11:24 compte tenu de ce que l'on sait en plus de la tradition historique des mobilisations de ce type
11:28 dans le monde agricole.
11:29 David Bouillard ?
11:30 Sachant que pour l'instant, les syndicats ne sont pas unanimes sur la même ligne.
11:33 Il y a un seul syndicat qui appelle à bloquer Rangis demain,
11:38 alors que les autres syndicats appellent à bloquer les grandes villes.
11:41 Mais moi j'ai surtout l'impression qu'en fait, jusqu'à maintenant, chacun est un peu dans son rôle
11:46 vis-à-vis de la défense des agriculteurs, mais aussi des propres intérêts syndicaux.
11:53 Donc c'est ça qui explique les différences au niveau local comme au niveau national entre syndicats.
12:00 Et pour l'instant, tout le monde a joué le jeu.
12:04 Parce que quand on regarde ce qui s'est passé la semaine dernière,
12:06 il a fallu attendre que la FNSEA prévienne mercredi que le mouvement allait s'étendre
12:11 dans 85 départements d'ici vendredi, pour que le gouvernement finalement
12:15 attende vendredi pour faire des annonces.
12:17 Donc on comprend bien que chacun joue le jeu de se dire "il y a de la dégo".
12:23 Donc on attend, on présentera nos mesures une fois que vous aurez pu développer votre mouvement, etc.
12:28 Bon, a priori, le compte n'y est pas forcément, même si on a l'impression qu'il y a eu beaucoup de concessions.
12:34 Donc ça se poursuit. Et donc, vis-à-vis de la base, les syndicats sont obligés de poursuivre.
12:39 Isabelle de Goma, est-ce que c'est une partition, j'allais dire, habituelle ?
12:42 C'est-à-dire que Gabriel Atten n'a pas révélé son jeu tout de suite,
12:45 il a gardé dans sa manche quelques annonces parce qu'il savait qu'il allait y avoir d'autres demandes derrière.
12:50 Certains diront sur l'encher.
12:51 C'est ça, et puis peut-être que la crainte aujourd'hui, quand même, c'est de se faire complètement
12:56 finalement exploser son discours de politique générale.
13:00 Alors on va en parler.
13:01 Mais du coup, il y a effectivement un problème régalien qui est de dire
13:04 "on ne va pas parler à l'Assemblée" alors que pareil est encerclé.
13:08 C'est quelque chose qui ne va pas.
13:11 Donc je pense qu'il a aussi envie d'essayer de détacher les choses
13:14 pour ne pas se faire complètement pourrir son discours de politique générale.
13:18 Et puis je pense qu'il y a aussi autre chose, c'est que les agriculteurs,
13:20 les petits exploitants agricoles, dont ce qu'on voit sur le terrain,
13:24 il y en a pas mal qui sont assez désespérés.
13:26 Et quand on est désespéré, on peut faire des actions très violentes.
13:30 Et ça, je pense qu'effectivement, les syndicats ne maîtrisent pas forcément ce désespoir.
13:34 C'est une profession où il y a beaucoup de suicides aujourd'hui,
13:36 où il y a vraiment des situations extrêmement dures,
13:38 pas pour tous les agriculteurs, ce problème,
13:40 mais pour un certain nombre de petits agriculteurs qui sont laminés aujourd'hui
13:43 par la crise économique.
13:45 Et ceux-là peuvent effectivement déclencher des actions un peu incontrôlables.
13:50 Mais du coup, ils sont obligés de le prendre en compte pour la poursuite du mouvement.
13:53 Mais en plus, pour avoir un peu plus de tête, un regard un peu plus politicien,
13:56 vous me permettrez, d'un côté, finalement, le gouvernement est pris dans une contradiction.
14:01 C'est-à-dire que d'un côté, les agriculteurs, c'est plutôt son électorat,
14:04 enfin, c'est devenu son électorat.
14:05 C'est-à-dire que là, de droite, ils n'ont pas envie de se le faire piquer par le RN.
14:08 On a vu Bardella très présent, de début à début, sur ces manifestations.
14:11 Donc, d'où cette idée d'être plutôt doux dans l'approche,
14:16 tant sur la forme que sur le fond, et quasiment tout lâcher tout de suite.
14:19 Ils ont donné droit quand même à la revendication sur les carburants,
14:22 qui était quand même incroyable.
14:23 C'est-à-dire qu'on a eu une crise de transition écologique, et là, on lâche la taxe,
14:26 qui est censée inciter à moins consommer le pétrole.
14:28 – Ils ont trop lâché au début, vous diriez ?
14:30 – Ils ont lâché beaucoup, en tout cas, ils ont lâché beaucoup.
14:32 Ils ont à peu près donné raison à leurs revendications.
14:34 Et de l'autre côté, ils voient bien que ça entre un peu dégénéré,
14:37 sur le fond, on va dire, de l'ordre sécuritaire.
14:39 Alors, je vous rappelle que, de prendre la République,
14:41 dans son fameux rythme ternaire, l'ordre, l'ordre, l'ordre,
14:43 puis après le Premier ministre, l'autorité, l'autorité, l'autorité.
14:46 C'est sûr que si on a du fumier déposé sur les portes de Paris,
14:50 et toute autre matière déposée sur les Champs-Elysées,
14:54 je pense que les Français vont d'un coup d'un seul
14:56 moins supporter les agriculteurs.
14:57 – Arnaud Bénédetti, est-ce que c'est quand même intéressant de savoir
15:00 si le Premier ministre n'est pas trop exposé, du coup ?
15:02 – Non, mais de toute façon…
15:03 – Au début, certains disent qu'il a trop concédé, et du coup, maintenant,
15:06 eh bien, ils reviennent à la charge, parce qu'ils savent
15:08 qu'il peut céder encore davantage.
15:10 – Il est obligé d'aller de toute façon au charbon,
15:12 en plus, c'est une nomination récente, c'est son baptême du feu,
15:15 il est confronté à une situation qu'il n'envisageait certainement pas,
15:19 même s'il y avait quand même des signaux faibles,
15:21 notamment sur le gasoil non routier, depuis quand même quelques semaines,
15:24 quelques mois, on sait que ça remonte.
15:26 Mais si vous voulez, il faut quand même se rendre compte
15:28 de la situation du monde agricole, vous l'avez dit,
15:32 mais pour certains, c'est absolument catastrophique.
15:34 Il y a quand même pratiquement un quart de cette population
15:37 qui vit sous le seuil de pauvreté, donc ça, c'est une réalité sociale,
15:40 une réalité économique.
15:42 Si vous voulez, la vente de leurs produits ne couvre pas
15:46 le coût de production pour un grand nombre d'entre eux.
15:48 Donc cette situation aujourd'hui fait qu'en effet,
15:51 la fureur du désespoir est un vrai problème pour le gouvernement,
15:55 avec un risque quand même d'agrégation au niveau de la ruralité.
15:58 – Mais Isabel de Gaullemin, on va en parler de ce risque d'agrégation,
16:01 mais demain, dans La Croix, vous titrez justement sur cette crise agricole
16:04 et vous dites "une colère européenne".
16:06 Et vous dites "mais ils se trompent de direction les agriculteurs,
16:08 c'est à Bruxelles qu'ils devraient aller et pas à Rungis".
16:11 – Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est vrai, et on voit d'ailleurs
16:13 que Gabriel Attal ne veut pas grand-chose.
16:15 50% du revenu des agriculteurs, il vient de l'Europe.
16:17 Donc c'est vraiment l'Europe qui est maître des choses pour l'agriculture.
16:20 C'est la politique européenne par excellence, la politique agricole.
16:24 Et d'ailleurs, ce mouvement, il est le même dans 16 autres pays européens.
16:27 Donc il n'y a pas que la France.
16:29 Donc il y a un problème global européen qui fait que l'Europe a arrêté
16:32 de subventionner les agriculteurs, comme elle le faisait,
16:35 arrêté de donner des subsides aux agriculteurs,
16:38 et en même temps, les prix ont baissé.
16:40 – Mais donc si j'entends bien, Gabriel Attal ne pourra pas faire plus ce qu'il ne fait.
16:44 Puisque après, c'est l'Europe.
16:46 – Il peut le faire, mais au niveau européen.
16:48 D'ailleurs, Ursula von der Leyen a commencé des conversations, enfin,
16:51 sur le problème agricole en invitant les parties prenantes.
16:54 Mais en fait, le gros problème, c'est qu'il y a cette contrainte économique
16:57 et une contrainte environnementale qu'on leur impose.
16:59 Et on ne peut pas faire de transition locaux, ce n'est pas vrai.
17:02 De toute façon, ça va coûter cher.
17:04 Donc il va bien falloir qu'on paie et qu'on aide les agriculteurs
17:06 à faire cette transition.
17:07 – À 20h20 sur France Info, le Fil Info avec Emmanuel Langlois.
17:10 [Générique]
17:12 – Le président de la FNSEA qui appelle au calme, mais aussi à la détermination,
17:15 ce soir, avant ce qu'il appelle une semaine de tous les dangers,
17:19 depuis un barrage près de Beauvais-d'Anlois,
17:21 Arnaud Rousseau a prévenu tout à l'heure
17:23 que la mobilisation des agriculteurs restait totale.
17:26 Il a exhorté le gouvernement à aller beaucoup plus loin
17:28 pour satisfaire les demandes de la profession.
17:31 Après la réunion d'une cellule de crise, ce soir, place Beauvau,
17:35 et alors que plusieurs syndicats d'agriculteurs
17:37 appellent à bloquer la capitale à partir de demain,
17:40 Gérard Dedarmanin lui annonce que 15 000 policiers et gendarmes
17:43 seront mobilisés pour anticiper les différents scénarios
17:46 de la semaine à venir.
17:47 Le ministre de l'Intérieur qui affirme aussi
17:49 qu'Emmanuel Macron a donné pour consigne de garantir
17:52 que les tracteurs ne se rendent pas à Paris et dans les grandes villes.
17:56 Car les agriculteurs de la FNSEA Auvergne, Gros Nal, Papel,
17:59 eux aussi, a bloqué la ville de Lyon.
18:02 Demain dès 14h, le syndicat prévient que le mouvement
18:04 s'annonce massif et qu'il pourrait s'inscrire dans la durée.
18:08 Par ailleurs, plus de 50 organisations écologistes
18:11 comme Greenpeace, France Nature Environnement ou encore Attaque
18:14 appellent à rejoindre les mobilisations des agriculteurs.
18:18 Et puis outre Kievrain aussi, la colère monte.
18:21 Les agriculteurs belges ont bloqué ce dimanche,
18:23 avec des dizaines de tracteurs, une autoroute dans le sud de la Belgique,
18:27 une mobilisation qui rejoint donc le mouvement en France
18:30 mais aussi en Allemagne.
18:32 Les manifestants en Belgique réclament une réforme de la PAC,
18:35 la politique agricole commune.
18:37 Enfin, dix ans après, les Français décrochent l'euro de handball
18:41 pour la quatrième fois de leur histoire en battant le Danemark.
18:44 33 à 31 en finale ce soir, après prolongation, c'était à Cologne.
19:01 Vous parlez à l'instant de l'Europe et du rôle très important
19:04 qu'elle joue dans cette crise, parce qu'il y a plusieurs pays européens
19:07 où en effet il y a une contestation.
19:08 Ça a commencé en Allemagne.
19:10 Isabelle de Goldman, vous nous disiez qu'en effet, c'est en Europe
19:13 que la PAC, la politique agricole commune, est très importante
19:18 en termes de budget.
19:19 C'est 9 milliards pour l'Europe.
19:20 Donc on se pose la question des marges de manœuvre,
19:23 David Wehry, du gouvernement français,
19:25 pour répondre à cette contestation, à cette colère française pour l'instant.
19:28 Est-ce qu'il y a autre chose à pouvoir négocier,
19:31 alors que beaucoup de gens viennent de Bruxelles
19:33 et ont été négociés avec Bruxelles ?
19:35 Alors, il y a quand même une petite marge sur laquelle
19:37 le gouvernement peut encore faire des choses,
19:39 c'est l'application de la loi EGalim.
19:42 Parce que ce qui a quand même été très surprenant,
19:44 c'est la loi qui a été votée il y a maintenant deux ans
19:48 pour garantir les revenus agricoles.
19:52 Juste distribution entre agriculteurs et distributeurs.
19:54 En garantissant un prix juste d'achat pour les matières agricoles.
19:59 Et ce qui est assez étonnant, c'est de découvrir la semaine dernière,
20:02 après 4 ou 5 jours de blocage,
20:06 qu'effectivement on se rend compte qu'il n'y a pas suffisamment de contrôles,
20:08 que donc on va les doubler, qu'on double les contrôles
20:11 et qu'on se rend compte que ça n'est pas appliqué.
20:14 Et que donc, attention, on va prendre des sanctions,
20:16 ça va être très très sévère.
20:18 Je souris parce que c'est vrai qu'on voit souvent,
20:20 sur les plateaux télé au cours des dernières semaines,
20:22 les patrons des grands distributeurs,
20:25 les Leclerc et Consor, qui lèvent le point en disant qu'ils sont pour le pouvoir d'achat.
20:28 Là, d'un coup, depuis deux semaines, on ne les entend plus du tout.
20:30 Parce que visiblement, ils ne sont pas très à l'aise, mon avis sur le sujet.
20:33 Ce que je veux dire, c'est que là, de la part du gouvernement,
20:36 c'est quand même assez étonnant d'attendre une "jacquerie",
20:39 une crise dans la rue,
20:41 pour se rendre compte que la loi qu'elle a fait voter n'est juste pas appliquée.
20:45 Et justement, les oppositions politiques,
20:47 elles dénoncent, elles disent qu'il n'y a pas eu d'anticipation.
20:50 Marine Le Pen, c'est exactement ce qu'elle a dit ce matin.
20:52 On va tout de même l'écouter.
20:54 L'ancienne présidente du Rassemblement National est normalement future candidate à la présidentielle de 2017.
20:58 Elle était en 2027.
21:00 Elle était envisagée dans une exploitation, le temps passe vite, vous savez.
21:04 Envisageée dans une exploitation agricole dans le Nord.
21:07 Combien d'années on dit "Ah, c'est merveilleux,
21:10 le Premier ministre a dit qu'il allait soulager les agriculteurs".
21:13 Je perds sept ans qu'ils sont au pouvoir.
21:15 Pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont pas fait ?
21:17 Pourquoi est-ce qu'ils attendent d'avoir des agriculteurs qui se suicident ?
21:21 Pourquoi est-ce qu'ils attendent que les agriculteurs menacent de tout bloquer
21:25 pour arrêter, encore une fois, la multiplication
21:29 de ce poids que l'on fait peser sur les épaules de nos agriculteurs ?
21:33 Le problème d'anticipation, Arnaud Médici.
21:37 C'est vrai que même nos gouvernants, ils nous disaient "Il y a un malaise".
21:40 On entendait ces chiffres.
21:42 En même temps, ils nous disaient "Mais attendez, les serrelles ont augmenté en France
21:44 parce que malheureusement il y a la crise en Ukraine".
21:46 Donc à un moment donné, on a l'impression qu'ils ont été un peu dans le déni.
21:48 Et puis il y avait la lutte contre l'inflation alimentaire.
21:51 Exactement.
21:52 Il y avait des tas de signaux.
21:54 D'abord, il y avait ce qui se passait en Europe.
21:56 On avait quand même un nombre d'agriculteurs européens, en Allemagne, aux Pays-Bas,
21:59 qui se mobilisaient depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois.
22:03 Et on pouvait imaginer qu'il y aurait une forme de contagion en France,
22:06 au regard du poids de l'agriculture dans notre pays.
22:09 Ça, c'est le point, à mon avis, important.
22:11 Et puis il y avait encore une fois ces revendications sur la détaxation du gasoil non routier,
22:19 qui mobilisaient les fédérations sur le terrain.
22:22 Tout ça, c'était des signaux qui n'ont pas été, récemment, suffisamment pris en compte par le gouvernement.
22:26 Mais le gouvernement a des marges, au-delà de la question européenne.
22:29 Il y a des marges qui existent, qui sont relatives, certes,
22:33 par rapport aux problèmes structurels de l'agriculture française,
22:37 dans le cadre de l'Union européenne, et surtout dans le cadre des traités de libre-échange,
22:40 qui viennent forcément concurrencer l'ensemble de l'agriculture européenne,
22:43 dont l'agriculture française. Il y a des marges. Il y a des revendications.
22:46 La revendication, par exemple, de la coordination rurale, c'est de dire
22:49 qu'il faut qu'on puisse avoir une allée blanche sur nos exploitations,
22:53 pour donner un peu d'oxygène.
22:56 - Asset, taxe. - Oui, de trésorerie.
22:58 - Ça veut dire qu'on ne rembourse pas les crédits bancaires, par exemple, pendant une année.
23:01 - On ne rembourse pas les crédits bancaires sur une année.
23:03 - On rembourse pas les crédits bancaires. - Donc c'est le gouvernement qui paye, dans cette cas-là.
23:07 - L'État peut s'engager auprès des banques pour justement permettre cet échelonnement.
23:13 Il y a la question des charges sociales. Il y a des filières, notamment la filière arboricole,
23:18 qui est une filière très présente dans le Sud-Ouest, où on s'est mobilisés,
23:21 où on peut peut-être jouer sur les charges sociales.
23:24 Donc il y a quand même des marges de manœuvre qui existent.
23:27 - Ça coûte quand même beaucoup d'argent, non ?
23:29 - Oui, mais enfin pour le moment, on a une crise sociale,
23:32 et la crise sociale risque, je veux dire, de coûter encore plus d'argent au résultat.
23:35 On l'a vu avec les gilets jaunes.
23:37 - Et la difficulté, d'ailleurs, la PAC pour ça, n'a rien modifié.
23:40 C'est-à-dire que les agriculteurs et agriculteurs,
23:42 il y en a qui effectivement vivent une situation extrêmement compliquée,
23:45 il y en a d'autres qui vivent très bien en France, notamment dans les CERALI, etc.
23:49 Donc si l'État aide, si l'aide est réservée à certains types d'agriculteurs plutôt pauvres,
23:56 modestes, etc., ça coûtera moins cher.
23:58 Tout le problème est de mesurer, et c'est vrai que la politique agricole commune
24:01 continue à faire une aide à l'hectare, ce qui favorise effectivement les grandes exploitations.
24:06 - Puis il y a un problème encore plus fondamental, pardon, c'est que,
24:09 on l'a évoqué tout à l'heure déjà avec David, c'est la question de la transition écologique à long terme.
24:12 Parce que là, on peut essayer évidemment de mettre des rustines sur des jambes de bois à court terme,
24:16 en reportant des taxes, des prêts bancaires, etc.
24:18 Mais la question fondamentale, c'est que si on veut construire une société sans pétrole,
24:22 sans carbone, il va falloir faire rouler les tracteurs à l'énergie électrique,
24:26 comment, je ne sais pas, mystère, changer la totalité des modes de production,
24:30 et ce n'est pas pour dans 5 ans ou dans 10 ans, ça va venir très vite.
24:34 Et ça, ces questions, elles sont extrêmement puissantes.
24:36 - Mais comment ça se fait qu'il n'y ait pas eu une anticipation ?
24:38 - Mais parce que, juste en un mot, pourquoi ? Parce que notre époque est fascinante,
24:42 parce qu'elle est pleine de contradictions.
24:44 - Tant qu'il n'y a pas de crise, elle ne fait rien.
24:46 - Non mais parce que cette question qui se pose sur la culture,
24:47 elle va se poser sur le logement, elle va se poser sur le transport,
24:49 moi je suis à fond écolo pour faire ces transformations,
24:52 mais il est faux de croire qu'elles ne sont pas douloureuses.
24:54 Elles seront très douloureuses, et elles vont nécessiter beaucoup d'argent pour l'accompagner.
24:58 - David Bouhiri, 30 secondes.
25:00 - Ce que je voulais dire au niveau européen, c'est que cette crise montre les difficultés
25:02 qui nous attendent dans les années à venir.
25:04 Parce qu'on voit, c'était déjà le cas avec les gilets jaunes,
25:06 c'est à nouveau le cas avec cette crise agricole,
25:08 c'est que dès qu'on touche un tout petit peu de la fiscalité sur les carburants
25:12 pour précisément arriver à consommer moins,
25:16 il n'y a jamais suffisamment d'aide pour s'adapter.
25:20 C'est ça qui manque en réalité.
25:22 - Promis Isabelle, je vous donne la parole juste après le journal de 20h30.
25:25 Mais pour l'instant il est 20h28 sur France Info.
25:28 On se retrouve dans quelques instants pour les informer.
25:30 [Musique]
25:40 - Bonsoir à tous, merci de nous rejoindre sur France Info.
25:42 Dans l'actualité, ce soir, plusieurs syndicats agricoles appellent à faire le siège de Paris.
25:47 À partir de demain, à 14h, des blindés, des forces de l'ordre,
25:51 sont déjà positionnés ce soir devant le marché de Rungis.
25:53 Le ministre de l'Intérieur vient d'achever une réunion interministérielle de crise
25:58 au sujet de cette colère des agriculteurs.
26:00 Il y aura 15 000 policiers et gendarmes mobilisés demain.
26:04 Olivier de la Taille.
26:05 - Des blindés de gendarmerie positionnés devant le marché de Rungis.
26:10 Des camions garés en travers.
26:12 Un aperçu du dispositif de sécurité du premier marché de gros de produits frais d'Europe.
26:18 Car bloquer le marché pour peser économiquement dans la contestation
26:22 voilà l'un des objectifs des agriculteurs.
26:25 - Il faut un symbole et ce frigo-là, qui est le frigo de la France, c'est nous qui l'alimentons.
26:30 Sauf qu'aujourd'hui, nous sommes concurrencés par des produits d'importation
26:34 qui ne respectent pas nos normes environnementales, ni sociales, ni sanitaires.
26:39 Rungis, l'une des cibles des agriculteurs en colère,
26:42 avec l'aéroport de Roissy, Paris, et l'aéroport d'Orly.
26:47 Doit-on s'attendre à une armée de tracteurs qui déferle sur la capitale demain ?
26:52 Combien seront-ils ?
26:53 Une seule certitude, ils sont déterminés,
26:56 suite aux annonces de Gabriel Attal, jugée insatisfaisante.
27:00 Autour de Paris, ce seraient 7 points de blocage envisagés.
27:03 L'objectif est donc de peser dans les négociations,
27:06 une pression supplémentaire sur l'exécutif,
27:09 qui se refuse à voir cela comme un bras de fer engagé entre agriculteurs et gouvernement.
27:13 - Il n'y a pas de bras de fer, puisque la preuve en est,
27:15 quelques jours seulement après les premières revendications,
27:18 le Premier ministre, le ministre de l'Agriculture,
27:21 le ministre de l'Environnement, qu'on voit ici,
27:23 se sont déplacés sur le terrain, non pas pour communiquer,
27:25 mais pour annoncer des mesures concrètes.
27:28 Du côté de l'opposition, ces blocages sont encouragés.
27:31 Les premiers départs d'agriculteurs sont prévus dès demain matin.
27:36 Et parmi les blocages qui persistent ce soir,
27:40 il y a ce barrage sur l'autoroute A16 à hauteur de Beauvais dans l'Oise.
27:43 On retrouve sur place Laura Roudeau.
27:46 - Eh bien oui, un convoi d'une dizaine de tracteurs vient à l'instant
27:49 de passer au niveau du point de blocage de l'A16,
27:52 sous les applaudissements de leurs collègues,
27:54 toujours aussi déterminés à monter à la capitale demain matin.
27:58 Dans l'Oise, il y aura deux points de départ demain,
28:01 ici au niveau de l'A16 et au niveau de Sanlis également sur l'A1.
28:06 Entre 250 et 300 tracteurs vont monter jusqu'à la capitale,
28:09 selon la FDSEA, les agriculteurs qui restent déterminés.
28:13 Leur objectif est clair, mettre la pression au gouvernement,
28:16 car les mesures annoncées par le Premier ministre ces derniers jours
28:19 ne leur conviennent pas.
28:21 Et ils le savent, pour en avoir discuté avec eux cet après-midi.
28:25 Les forces de l'ordre sont situées autour de la capitale.
28:28 Ils le savent, mais eux le réitèrent,
28:30 ils ne veulent pas d'affrontements violents avec la police.
28:32 Ils veulent seulement faire passer leur message.
28:34 Ce soir, sur le point de blocage ici sur l'A16,
28:37 une vingtaine d'entre eux sont encore mobilisés.
28:40 Des jeunes agriculteurs s'apprêtent à dormir dans des bétaillères,
28:44 parfois pour la sixième nuit consécutive.
28:46 Des agriculteurs encore très motivés
28:48 vont prendre la route demain matin en direction de Paris,
28:51 à une centaine de kilomètres d'ici.
28:53 Une image de sport avec le sacre de l'équipe de France de Handball,
28:58 qui a décroché la victoire dans l'Euro ce soir à Cologne, en Allemagne.
29:05 Victoire après prolongation contre le Danemark, 33 buts à 31.
29:10 Les Français décrochent le quatrième championnat d'Europe de l'histoire du handball.
29:17 C'est évidemment de bon augure avant les Jeux Olympiques de Paris,
29:21 où les handballeurs feront partie des favoris.
29:24 Voilà pour l'essentiel, vous restez avec nous à suivre les informés.
29:26 Très belle fin de week-end sur France Info.
29:28 Chaque soir du vendredi au dimanche à 23h,
29:33 retrouvez Soria Khaldoun pour le dernier rendez-vous info de la journée.
29:37 À la une ce soir, la proposition choque.
29:39 Un panorama complet, une synthèse précise et éclairée de l'actualité
29:42 qui a marqué la semaine et le week-end.
29:44 C'est un sujet qui crispe, mais qui intéresse au plus près les Français.
29:47 Pour déjà anticiper les temps forts de la semaine à venir.
29:50 Les débats sont sans fin.
29:52 Le 23h week-end, présenté par Soria Khaldoun,
29:54 du vendredi au dimanche sur France Info, Canal 27.
29:59 France Info, les informés.
30:02 Benjamin Sportouche.
30:05 Avec toujours autour de la table,
30:07 je les en remercie Isabelle de Goldman pour La Croix,
30:09 Arnaud Benedetti pour la revue politique et parlementaire,
30:11 David Woheri, éditorialiste économique à France Télévisions,
30:14 et Gaspard Ganser, président de Ganser Agency
30:17 et ancien conseiller de François Hollande.
30:19 Alors on parlait bien sûr de la situation agricole avant le journal.
30:22 Isabelle de Goldman, on se disait quand même,
30:24 est-ce qu'il y a un risque que les agriculteurs
30:26 perdent le soutien de l'opinion publique ou pas ?
30:28 Parce que vous nous disiez, pendant le journal,
30:31 que Paris ne tenait que trois jours.
30:34 Disons que l'autosuffisance alimentaire de la région,
30:37 Parisienne Marne, là on va mettre ça dans une très grande surface.
30:41 Ça change tout, tout de même, dans la perception du mouvement.
30:44 Oui, mais moi je n'ai pas le sentiment en tout cas qu'on soit prêt
30:47 à basculer vers une image négative pour l'instant.
30:49 Me semble-t-il, après je ne suis pas Madame Soleil,
30:51 mais j'ai quand même le sentiment qu'il y a une grande différence.
30:54 Mais j'ai quand même le sentiment qu'il y a une grande popularité
30:57 dans ce mouvement, d'autant plus que les arguments qu'ils portent,
31:00 parce que quand quelqu'un dit "j'ai trop de bureaucratie",
31:03 "j'ai trop de formulaire à remplir", "je n'en peux plus de cet État",
31:06 "envahissons", etc., bon tout le monde est d'accord.
31:08 D'ailleurs, même Matali, parce qu'il doit lui-même annoncer
31:10 une simplification administrative, ça tout le monde est d'accord.
31:13 Moi je ne dirais pas si rapidement que ça,
31:16 que c'est en train de basculer de manière négative.
31:18 Jean-Luc Mélenchon non plus, il pense qu'il soutient les blocages,
31:21 il l'a dit tout à l'heure, on va l'écouter.
31:24 J'ai dit que j'observais, que je notais, que je m'étonnais de votre surprise.
31:27 Mais donc vous ne les soutenez pas ?
31:29 Mais l'avis pour vous c'est noir-blanc.
31:31 Ah bah !
31:32 Attendez, après c'est tout c'est clair.
31:33 C'est-à-dire que pendant la réforme des retraites, quand il y avait des grèves,
31:35 vous les souteniez.
31:36 Donc là la question elle est assez simple,
31:37 il y a des tracteurs qui vont bloquer un certain nombre d'accès envers Paris,
31:39 est-ce que vous les soutenez ?
31:40 Ah oui, alors attendez, si c'est vu comme ça, c'est vrai que j'ai oublié
31:42 qu'il y a non seulement les paroles que je prononce, mais celles que je ne prononce pas.
31:46 Donc comme je n'ai pas dit que je condamnais, c'est que je soutiens.
31:48 En effet, je ne condamne pas.
31:50 Il ne condamne pas Jean-Luc Mélenchon.
31:52 Donc c'est vrai que ça se lit dans les creux aussi, la parole d'un politique.
31:57 Gaspard ne me contraindira pas sur ce point-là.
31:59 Mais est-ce que c'est aussi, il est un peu à l'image en effet,
32:02 des Français qui aujourd'hui, coûte que coûte, vont être derrière sa griffe,
32:04 c'est 87% d'entre eux qui soutenaient le mouvement, c'était pas rien.
32:07 Vous voyez que ce soutien va se maintenir, ou au contraire un peu s'étioler ?
32:11 Après ça dépend des effets, très concrètement, des opérations de blocage, etc.
32:15 Parce que c'est vrai, on le disait, Paris peut rapidement mourir de faim, entre guillemets.
32:21 Ceux qui nous écoutent vont être affolés, il va y avoir un affût dans les supermarchés de demain.
32:26 Encore une fois, c'est à partir du moment où il n'y aurait plus rien.
32:28 Oui, mais est-ce que le gouvernement est en train d'anticiper cela ?
32:30 On n'en est pas là.
32:31 Le changement de pied de l'opinion.
32:32 Il anticipe, puisque vous avez vu qu'il y a des blindés autour de Rungis.
32:36 Donc c'est une façon de l'anticiper.
32:38 Mais il y a des effets beaucoup plus rapides.
32:41 Si vous fermez, entre guillemets, Rungis, vous avez toute la restauration en région parisienne qui s'arrête immédiatement.
32:50 Enfin, eux c'est au jour le jour que les produits sont en train d'acheter, etc.
32:54 Non, mais vous, les produits sont en train d'acheter.
32:55 Paris est en danger là.
32:56 Non, non, non.
32:57 C'est pas un peu parisiano-centré ?
32:58 Est-ce que tout d'un coup on est en train de se dire que le monde entier va tout s'arrêter parce que Paris va être concernée ?
33:02 Non, ce que je veux dire c'est que ça peut effectivement avoir des effets d'entraînement assez rapides.
33:07 Sachant par ailleurs que Rungis est quand même le principal débouché de la production agricole française.
33:13 Et que donc bloquer Rungis, si vous voulez, au bout d'un moment, pour les producteurs de fruits et légumes frais,
33:19 s'ils n'arrivent pas à les vendre à Rungis, ça pose un vrai problème très rapidement.
33:24 Arnaud ?
33:25 Vous êtes rassuré quand même, nos auditeurs parisiens ?
33:28 Je ne vois pas la famine dans Paris.
33:30 Comment des 1871 ?
33:32 Ça me rendrait beaucoup, puisque d'ailleurs, de toute façon, l'exécutif a pris les mesures qui s'imposent manifestement pour sanctuariser Rungis.
33:39 Et que tous les syndicats ne sont pas favorables, en effet, vous l'avez rappelé tout à l'heure, à bloquer Rungis.
33:43 Mais sur la question de la popularité du mouvement, oui, moi je pense que la popularité est solide.
33:49 Parce qu'il y a un autre sujet au-delà de la bureaucratie, il y a le sujet de la concurrence.
33:53 Parce qu'on voit bien que le problème de l'agriculture française et de l'agriculture européenne,
33:57 c'est qu'elle est soumise à un dumping social et environnemental qui ne lui permet pas, finalement,
34:02 de résister par rapport à une concurrence qui est une concurrence qui la met à mal.
34:05 Et puis, il y a la question de la souveraineté alimentaire, qui est un vrai sujet.
34:09 La souveraineté alimentaire, quand vous avez des chiffres qui montrent que vous êtes en train d'importer 60% de vos fruits,
34:15 40% de vos légumes et 30% de votre viande, ce sont les chiffres aujourd'hui d'importation de l'ensemble de ces denrées,
34:25 vous vous rendez compte que par rapport à il y a 10 ans ou par rapport à il y a 20 ans,
34:30 la France, qui était un pays qui était souverain sur le plan de l'alimentation, ne l'est plus.
34:34 Et ça, c'est un sujet et un enjeu majeur.
34:36 Et d'ailleurs, Gabriel Lattal l'a très bien compris, puisque dans ses éléments de langage, il a largement mis en avance.
34:42 Donc, si vous voulez, c'est un enjeu qui est capable d'agréger fortement une partie de la population.
34:47 – Isabelle Gomart, il n'y a pas une responsabilité aussi des consommateurs, c'est-à-dire de nous aussi, autour de Lattal ?
34:51 – Exactement.
34:52 – On a voulu payer moins cher, tout en ayant du bio.
34:55 Finalement, ils font du bio et c'est trop cher, donc on n'en prend plus.
34:59 Donc, s'il y a des rédondications, c'est un arrêt contradictoire.
35:02 – C'est exactement ce qu'on entend et c'est pour ça que la menace,
35:04 parce que c'est vraiment qu'une menace par rapport à un régime, c'est intéressant.
35:07 C'est un peu ces emplois invisibles dont on parlait pendant le Covid,
35:10 c'est-à-dire que les agriculteurs, ils ne sont plus très nombreux en France.
35:13 N'empêche qu'ils sont très importants pour nous, parce que c'est eux qui nous nourrissent.
35:16 Et c'est vrai que ce qu'on a beaucoup entendu sur les barrages, c'est de dire,
35:19 vous consommateurs, soyez cohérents avec ce que vous demandez.
35:24 Vous ne pouvez pas d'un côté vous demander d'être là,
35:26 et de l'autre côté acheter des trucs pas très bons, mais pas très chers.
35:30 Et ces injonctions contradictoires, elles sont compliquées.
35:33 C'est vrai que la filière bleue est en pleine dégradation,
35:36 parce que c'est trop cher, parce qu'on est en crise économique,
35:38 et que les gens ne sont pas prêts à payer plus cher aujourd'hui pour manger mieux.
35:42 – David Woheri.
35:43 – Oui, c'est la limite de la popularité du mouvement.
35:46 C'est-à-dire qu'on peut soutenir l'agriculture française,
35:49 mais est-ce qu'on le soutient avec notre caddie, quand on fait nos courses ?
35:52 C'est ça la vraie question.
35:54 – On peut même être sûr du contraire.
35:56 Moi je pense que le mouvement restera populaire,
35:58 tant qu'il n'y aura pas de conséquences négatives pour les consommateurs,
36:00 mais aussi tant qu'il n'y aura pas de bougées au sein de l'électorat d'Emmanuel Macron,
36:03 qui est essentiellement composé des personnes de plus de 65 ans.
36:06 – Alors vous êtes le conseiller de Gabriel Attal,
36:08 d'ici le discours politique général, on va en parler juste après le Fil-Info.
36:12 Mais qu'est-ce que vous lui dites de faire là, dans l'instant,
36:14 dans le temps qui le sépare du discours de politique général ?
36:18 Allez, mouillez-vous.
36:19 – Oui, je pense que j'y serai capable de trop.
36:21 – Est-ce qu'il faut qu'il cède encore sur quelques revendications,
36:23 ou temporiser en attendant ?
36:25 – De toute façon, il n'y a rien de définitif qu'il peut faire en 24 heures,
36:27 donc je pense qu'il faut surtout qu'il veille, avec son ministre de l'Intérieur,
36:29 à ce qu'il n'y ait pas de casse très concave.
36:31 – C'est ce qu'il fait là.
36:32 – Moi je pense qu'il met tout pour le faire.
36:34 Parce que si demain il y a des images dramatiques,
36:36 avec de la casse, peut-être des nouveaux blessés, des bâtiments brûlés,
36:39 à la veille de sa déclaration de politique générale,
36:41 ça sera évidemment très mauvais pour lui.
36:42 Donc je pense que ça va être ça la priorité des 40 prochaines heures.
36:44 – Bon, très bien, vous me faites la transition pour le discours de politique générale.
36:47 On en parle dans quelques instants,
36:48 mais il va être tout juste 20h40 sur France Info.
36:51 C'est l'heure du Fil d'Info avec Emmanuel Langlois.
36:53 – À la colère des paysans qui ne retombent donc pas,
36:57 la FNSUA et les jeunes agriculteurs, deux de leurs principaux syndicats,
37:01 maintiennent leur appel à bloquer Paris.
37:03 À partir de demain après-midi, la coordination rurale du Lot-et-Garonne,
37:07 appelle à bloquer le marché de Gros-de-Ringis, dans le sud de la capitale.
37:11 Face à ces menaces, Gérald Darmanin lui annonce ce soir
37:14 la mobilisation de 15 000 policiers et gendarmes,
37:17 afin notamment d'empêcher l'entrée de tracteurs dans Paris
37:20 et les grandes villes de province comme Lyon,
37:23 que la FNSUA ouvert Nieux-Rhône-Alpes menace également de bloquer demain après-midi.
37:28 Le ministre de l'Intérieur, qui appelle aussi les forces de l'ordre à la modération,
37:31 elles ne devront pas, dit-il, intervenir sur les points de blocage,
37:34 mais les sécuriser. Ce soir, des blindés de la gendarmerie
37:38 ont été prépositionnés aux accès au marché de Ringis.
37:42 Lyon, Bordeaux, Marseille, mais aussi Toulon,
37:45 au Nice, des chauffeurs de taxi prévoitent eux aussi de manifester,
37:49 mener demain une opération escargot dans plusieurs villes de France.
37:53 Eux réclament le retrait de la nouvelle convention
37:56 entre leur profession et l'assurance maladie.
37:58 D'après eux, elle modifie notamment les tarifications
38:01 de la prise en charge des frais de transport de patients en leur défaveur.
38:06 A l'étranger, trois militaires américains ont été tués,
38:09 25 autres blessés dans une attaque au drone en Jordanie, annonce Washington.
38:13 Joe Biden menace de représailles.
38:15 Les auteurs, le président américain qui accuse des groupes pro-Iran
38:19 d'être derrière cette attaque.
38:20 La Jordanie assure ce soir que l'attaque n'a pas eu lieu sur son sol, mais en Syrie voisine.
38:25 [Musique]
38:36 - Sur fond de tensions agricoles, mardi ce sera le jour J pour Gabriel Attal
38:41 qui prononcera donc son discours de politique générale,
38:44 bien après d'avoir été nommé.
38:46 C'est vrai qu'il y a un laps de temps assez important,
38:48 je ne sais pas si ce n'est pas assez inédit de ces 30 dernières années.
38:51 Il ne me semble pas avoir souvenir d'un tel laps de temps entre la nomination.
38:54 - Quasiment un mois, c'est inédit.
38:56 - Bon d'accord, ça fait une information de plus, on est désinformés, ça tombe bien.
38:59 L'heure de vérité titre ce matin la tribune dimanche.
39:02 Est-ce que c'est vraiment Isabelle de Gaullemin un moment aussi crucial ?
39:06 À chaque fois on dit la même chose, mais qui se souvient des discours de politique générale
39:10 des prédécesseurs de Gabriel Attal ?
39:12 - Les premiers discours de politique générale quand même, on s'en souvient.
39:15 Donc là quand même il est attendu avec toute cette difficulté
39:18 qu'Emmanuel Macron lui a un petit peu brûlé l'herbe sous le pied
39:21 parce qu'il a quand même déjà annoncé pas mal de choses.
39:23 Donc qu'est-ce qui va lui rester lui à dire ?
39:25 Je pense qu'il est en train de chercher peut-être des slogans
39:28 pour être écouté par ce qu'il appelle les classes moyennes,
39:31 mais c'est un concept un peu vague en tout cas de montrer l'autorité,
39:36 les services publics, je pense qu'il va en remettre une louche sur l'éducation, etc.
39:39 Mais c'est vrai qu'il n'a pas beaucoup de marge de manœuvre,
39:42 on est quand même très endetté,
39:44 on va avoir une hausse des tarifs d'électricité,
39:47 on va avoir tout ce problème sur l'assurance-maladie, etc.
39:51 Donc qu'est-ce qu'il va pouvoir inventer pour…
39:54 Tout le monde dit qu'il faut qu'il trouve son abaya.
39:56 - Exactement.
39:57 - Voilà.
39:58 - J'ai vu ça dans la presse ce matin, dans la tribune,
40:01 je ne pourrai pas la citer à nouveau,
40:03 mais il cherche son effet abaya.
40:05 Bien évidemment c'est l'annonce qu'avait faite Gabriella Attal
40:07 du temps où il était ministre de l'Éducation nationale,
40:09 qu'il avait vraiment installé et qui avait été assez populaire,
40:11 on avait dit il a trouvé le mantra.
40:13 - C'est l'annonce performative,
40:14 c'est-à-dire une annonce qui peut être suivie des faits.
40:16 - Qui ne coûte pas cher en plus.
40:17 - Qui coûte pas cher.
40:18 Donc là je ne sais pas bien ce qu'il va pouvoir dire,
40:21 si ce n'est peut-être dans l'éducation,
40:22 mais là c'est pareil, on ne se souvient pas,
40:24 mais la semaine dernière on était en plein scandale sur l'éducation.
40:26 Donc le terrain est quand même sacrément miné.
40:29 - Arnaud Benéti, qu'est-ce que…
40:30 - Parce qu'il faut éviter le catalogue tout de même,
40:32 c'est aussi ça à chaque fois.
40:33 - Et puis alors la difficulté, c'est que vous l'avez rappelé,
40:35 c'est que le temps entre sa nomination
40:38 et ce discours politique général
40:40 ne facilite pas finalement l'effet performatif
40:42 de ce discours politique général,
40:44 d'autant plus qu'encore une fois que le président de la République
40:46 s'est prononcé, enfin beaucoup parlé
40:48 lors de la conférence de presse il y a 15 jours.
40:50 Ensuite c'est vrai qu'il arrive dans un jeu,
40:53 dans un champ de contraintes
40:54 que vraisemblablement qu'il n'imaginait pas,
40:55 parce qu'il y a quand même plusieurs mauvaises nouvelles.
40:57 Il y a évidemment cette crise agricole,
40:59 vous avez un déficit qui manifestement
41:01 est plus important qu'on ne l'attendait,
41:03 vous avez aussi un redressement malheureux
41:07 de la courbe du chômage,
41:08 donc vous voyez qu'il y a un certain nombre de paramètres
41:10 qui rendent très difficile l'exercice qui va être le sien.
41:13 Et puis le sujet quand même majeur pour lui au Parlement,
41:15 il va falloir qu'il trouve les moyens
41:17 d'avoir une majorité peut-être un peu plus confortable,
41:20 parce qu'il reste trois ans et demi,
41:23 et ça va être compliqué quand même,
41:24 on l'a vu cette année.
41:25 - Alors moi j'avoue que je ne suis pas journaliste politique,
41:27 mais j'ai absolument pas compris
41:29 pourquoi attendre tout ce temps.
41:31 L'émission d'Elisabeth Borne c'est le 8 janvier,
41:34 il est nommé le 11, puis...
41:36 - Oh le bon moment est tiré, le 16 janvier...
41:38 - Alors c'était pour consulter les Français,
41:40 il y avait cette idée de sorte de grand débabie,
41:42 s'il est allé sur le terrain,
41:43 je vais recueillir votre parole pour adapter mes engagements.
41:46 - Oui mais sauf que du coup,
41:48 quand on prend un peu de recul,
41:49 on a l'impression que du coup,
41:51 le changement de cap il n'est pas vraiment calé,
41:54 qu'on cherche encore, qu'on ne sait pas très bien.
41:56 - Et le gouvernement n'est pas monté au pli.
41:57 - Oui voilà, il n'y a toujours pas de vrai gouvernement,
41:59 c'est-à-dire qu'il y a plein de portefeuilles
42:00 qui n'ont pas de titulaire.
42:01 Alors ce qui peut lui permettre d'avoir le soutien...
42:03 - Si, on a des ministres,
42:04 mais on n'a pas les secrétaires d'État.
42:05 - Oui mais il y a même des ministres...
42:06 - Je pense qu'on n'est pas habitué aussi en France
42:07 à avoir des gouvernements pléthoriques.
42:08 - Non, il y a quand même des postes qui sont importants,
42:10 qui sont le numérique, qui sont le budget,
42:12 qui sont les transports, qui sont la santé.
42:15 - Ah ben c'est Christophe Béchut officiellement.
42:16 - Il n'arrête pas de dire qu'il est débordé, qu'il n'a pas le temps.
42:18 - Il y a quand même là des postes importants,
42:20 mais qui lui permettent aussi, quelque part,
42:22 d'avoir des soutiens côté centristes, etc.,
42:25 qui espèrent bien avoir un de ces portefeuilles.
42:28 - Mais vous ne me dites pas que c'est trop tard.
42:30 - Non mais la réalité, c'est qu'ils ont cherché
42:32 à étirer le temps au maximum pour occuper le terrain
42:35 et développer un peu l'effet positif médiatique,
42:38 en tout cas reçu par les nominations de Gaëlle Natal.
42:40 Mais ça s'est un peu retourné contre eux.
42:42 D'abord parce qu'il y a eu des polémiques politiciennes
42:44 autour d'Amélie Oudea Castera,
42:46 qui ne sont pas totalement terminées.
42:48 Puis maintenant cette crise agricole.
42:50 Et puis d'autres difficultés qui apparaissent,
42:52 on l'a cité beaucoup tout à l'heure,
42:53 mais je rajouterais une qui est très importante pour les Français,
42:55 c'est la crise du logement, qui est absolument épouvantable
42:57 et qui est très angoissante pour les Français,
42:59 comme le chômage et le pouvoir d'achat.
43:01 Donc les Français commencent l'année pas très en forme.
43:03 - Est-ce que ce n'est pas un discours d'urgence, j'allais dire ?
43:05 C'est-à-dire là pour l'instant, en deux semaines,
43:08 depuis sa nomination il s'est passé beaucoup de choses,
43:10 ça fera trois semaines quand il la fera.
43:12 C'est finalement d'éviter cette contagion dont on parlait tout à l'heure.
43:15 Est-ce que ce n'est pas ça finalement l'objectif principal,
43:18 avec peut-être une annonce aussi pour faire causer, j'allais dire ?
43:21 - Justement, moi j'aurais tendance à dire que ce calendrier
43:24 très très bizarroïde, qui donc encore une fois pour moi
43:27 donne l'impression que on va changer,
43:29 mais on ne sait pas très bien quoi.
43:31 Donc il faut prendre le temps de savoir qu'est-ce qu'on va changer,
43:33 comment et pourquoi.
43:35 En fait, ce qui a priori sauve les apparences,
43:37 c'est la crise agricole.
43:39 Parce que précisément, il est déjà dans l'action.
43:42 Et que donc ça peut, entre guillemets,
43:44 justifier le fait que, bah voilà,
43:46 il a d'abord cette crise à gérer,
43:48 avant de prononcer son discours de politique générale.
43:51 D'ailleurs, moi j'ai le sentiment que la crise va forcément modifier
43:55 ce qu'il avait peut-être prévu de dire dans ce discours.
43:58 - Je pense que son discours sera probablement
44:00 centré sur les crises du moment.
44:02 Donc on peut moins s'attendre à un discours très programmatique,
44:05 ce que le Président a quand même dit l'essentiel,
44:07 qu'un discours autour peut-être des circonstances.
44:09 Alors, c'est un très bon communicant,
44:11 et il a un très bon entourage dans la matière.
44:13 Donc je pense qu'il va chercher les formules les plus ciselées,
44:15 peut-être en les répétant à l'envie
44:17 pour qu'elles soient retenues par la presse.
44:19 Mais ne nous voilons pas la face.
44:21 Les discours de politique générale,
44:22 ce n'est pas ce qui imprime dans l'esprit des Français.
44:24 Ça permet de donner une ambiance générale,
44:26 et demain, vous pourrez demander n'importe où en France,
44:28 ou même dans trois jours, ce qu'ils ont retenu,
44:30 ils n'en ont pas retenu grand-chose.
44:31 Ce qui compte, c'est l'action qui découle
44:33 de la déclaration de politique générale.
44:34 - Mais vous qui parlez à un autre électorat de risque de contagion,
44:36 est-ce qu'il ne faut pas cerner ça,
44:38 justement, faire en sorte que ce soit endigué ?
44:40 Est-ce que ce n'est pas ça l'objectif ?
44:42 - Le risque de contagion, par rapport à ce que l'on connaît
44:44 aujourd'hui dans le monde rural,
44:46 j'imagine que l'exécutif l'a forcément en tête,
44:49 surtout que c'est un exécutif qui a vécu
44:51 la crise des Gilets jaunes en 2018,
44:53 c'est quand même un mouvement des retraites assez long
44:55 et assez dur durant l'année 2023, c'est évident.
44:59 Mais il faut aussi quand même se souvenir
45:01 d'une des raisons politiques pour lesquelles
45:03 Gabriel Attal a été nommé,
45:05 c'est non seulement pour essayer d'effacer l'année 2023,
45:07 et essayer de donner un nouveau cap
45:10 à un quinquennat dont on dit qu'il est un peu encalminé,
45:13 mais surtout, c'est que vous avez dans six mois,
45:15 moins de six mois maintenant, une échéance,
45:17 qui est une échéance importante, qui est l'échéance européenne.
45:19 - Donc ça doit être un discours politique pour vous ?
45:21 - Alors après, les discours de politique générale
45:23 sont souvent quand même marqués par l'actualité.
45:25 Moi je me souviens par exemple de Pierre Bérégovoy en 1992,
45:30 qui au moment des affaires avait plutôt tenu un discours
45:34 sur la moralisation de la vie publique.
45:36 - Il est arrivé avec un papier en disant "j'ai signé le liste".
45:38 - J'ai une liste, vous vous en souvenez, la fameuse liste
45:40 qui avait fait hurler les oppositions à l'époque.
45:42 - Vous voyez, il faut remonter 30 ans en arrière
45:44 pour se souvenir d'un discours de politique générale.
45:46 - On se souvient de celui-là.
45:48 - Mais est-ce qu'il va parler à sa majorité du coup ?
45:50 - Si c'est ça, c'est parce que c'est un discours,
45:52 si c'est dans la perspective des élections européennes...
45:54 - Il va parler à la droite. - À la majorité et à l'opposition.
45:56 - Et à la droite aussi.
45:58 - Oui, c'est surtout dans l'Assemblée nationale en fait
46:00 que ça va être très écouté. - Ça va être intéressant d'ailleurs
46:02 de voir s'il bénéficie d'un petit capital de sympathie
46:05 de ces députés, ou pas du tout, si on recommence la guerre
46:09 qui a quand même... Elisabeth Borne a quand même été soumise
46:12 à une pression absolument considérable.
46:14 Donc est-ce que là, il y aura un petit état de grâce ?
46:17 - Et c'est d'élargir sa majorité.
46:19 - Finalement, vous êtes en train de me dire que ça s'adressera
46:21 plutôt à l'hémicycle qu'au-delà et qu'aux Français ?
46:24 - De toute façon, un discours de politique générale,
46:26 il s'adresse d'abord à ceux qui sont dans l'hémicycle,
46:28 c'est-à-dire la représentation nationale.
46:30 Mais c'est vrai qu'on peut penser qu'à partir du moment
46:32 de tout ce qu'a dit le président de la République,
46:34 on peut penser qu'il va essayer peut-être d'élargir sur sa droite
46:36 ce qu'il a dit. Ce qui va être très difficile.
46:38 - Il n'y aura pas de vote de confiance, c'est-à-dire qu'il ne va pas
46:40 solliciter la confiance, mais il y aura probablement
46:42 une motion de censure qui sera déposée par les oppositions.
46:44 Et donc on va recommencer le même cirque, pardonnez-moi,
46:47 qu'au cours des six derniers mois. Parce qu'il n'y a aucune raison
46:49 que les Républicains, qui sont un peu le groupe pivot
46:52 à l'Assemblée nationale, changent d'avis vis-à-vis du gouvernement.
46:55 Surtout dans une phase de crise comme celle-ci,
46:57 dans laquelle on est moins pensé à être constructif.
47:00 Et surtout après la censure de la loi immigration
47:02 qui n'a pas dû réjouir les Républicains.
47:04 Donc ça sera un discours intéressant du point de vue
47:06 de la communication, de la direction qui est donnée.
47:08 Mais je ne pense pas qu'il changera les équilibres politiques
47:10 à court terme. - Bon, on suivra ça sur France Info,
47:12 bien évidemment. Il est 20h50 pour l'instant,
47:14 l'heure du Fil-en-Faux. Emmanuel Langlois.
47:17 - Le mouvement des agriculteurs va-t-il gagner la capitale ?
47:21 C'est la question ce soir, après la réunion d'une cellule de crise.
47:24 Gérald Darmanin annonce que 15 000 policiers et gendarmes
47:28 seront mobilisés à partir de demain pour anticiper
47:31 les différents scénarios possibles. Le ministre de l'Intérieur
47:34 qui prévient par ailleurs que la circulation automobile
47:37 sera extrêmement difficile demain sur les routes d'Ile-de-France.
47:41 Et puis un peu plus tôt, invité de BFMTV, Jean-Luc Mélenchon,
47:44 ne condamne pas les blocages. Le leader de la France insoumise
47:47 regrette en revanche les dégradations sur les bâtiments de l'Etat.
47:50 "La doctrine du maintien de l'ordre doit être la même tout le temps",
47:54 ajoute l'ancien député LFI à Desbouches-du-Rhône.
47:57 A l'étranger, des camions acheminant de l'aide humanitaire
48:00 dans le sud de la bande de Gaza depuis Israël
48:02 ont dû faire demi-tour après des manifestations
48:05 en faveur de la libération des otages israéliens détenus par le Hamas.
48:09 Environ 200 personnes s'étaient réunies aux alentours
48:13 du point de passage que devait emprunter le convoi.
48:16 Et puis dans ce contexte, la marine britannique a déjoué hier
48:19 une nouvelle attaque des rebelles outillés en mer Rouge.
48:22 Cette fois, elle visait un de ses navires. Un drone a été abattu.
48:25 Il n'y a eu ni blessés ni dommages sur le bateau
48:28 selon le ministère britannique de la Défense.
48:31 Enfin, les Bleus qui décrochent l'Euro de handball.
48:34 Les Français ont arraché une prolongation ce soir
48:37 pour s'imposer à Cologne au bout du suspense
48:40 en finale face au Danemark, 33 à 31.
48:43 A six mois des J.O. de Paris, la bande de Nicolas Karabatschik
48:46 prend ainsi sa revanche du Mondial 2023
48:49 qui avait été enlevé en finale justement par les Danois.
49:02 On va faire plaisir à l'un de nos informés, Gaspard Grandin.
49:05 Il voulait absolument parler de cet Euro de handball,
49:08 de l'or pour les Bleus, 10 ans après.
49:11 Que voulez-vous nous en dire ?
49:14 Éventuellement, politiquement, ça pouvait être un moyen,
49:17 quelque chose qui peut être mentionné dans le discours de politique générale.
49:20 J'ai observé que la ministre de l'éducation nationale et des sports
49:23 était en Allemagne pour peut-être se donner un peu du baume au cœur.
49:26 Parce qu'à Paris, c'est peut-être un peu plus difficile.
49:29 On a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:32 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:35 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:38 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:41 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:44 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:47 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:50 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:53 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:56 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
49:59 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:02 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:05 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:08 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:11 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:14 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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50:20 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:23 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:26 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:29 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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50:35 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:38 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:41 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
50:44 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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52:05 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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53:23 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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53:32 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
53:35 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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54:05 on a vu le match de Paris aux Etats-Unis,
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55:47 Merci à tous de nous avoir suivis dans quelques instants.
55:49 Il sera 21h sur France Info.

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