Noël Mamère, ancien maire de Bègles, en Gironde, et ex-candidat des écologistes à l'élection présidentielle de 2002, était l'invité de BFMTV ce samedi soir.
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00:00 L'agriculture de toute façon ne peut pas être séparée de l'alimentation et l'alimentation ne peut pas être séparée de la santé.
00:05 Je vous rappelle qu'aujourd'hui, les deux marqueurs de la pauvreté c'est le diabète et l'obésité, c'est lié à ce qu'on appelle la malbouffe.
00:11 On est d'accord.
00:12 - Mais ça je vous entends mais c'est pas quelque chose que j'entends tout le temps.
00:14 - Écoutez, depuis 1974, nous avons un candidat à l'élection présidentielle, le candidat de 1974, il s'appelait René Dumont, il était ingénieur agronome.
00:22 Et c'est lui qui est le premier à parler de la question de la ressource en eau avec le modèle dans lequel on était en train de s'enfoncer.
00:28 Donc les écologistes ne sont pas du tout les ennemis des agriculteurs, bien au contraire.
00:34 Ils en sont même les alliés parce que nos destins sont liés.
00:38 L'écologie, si elle est accompagnée, si elle est accompagnée pour ceux qui aujourd'hui paient le prix le plus élevé pour s'adapter au réchauffement climatique, c'est cela qu'il faut aider.
00:49 - Elle est trop dogmatique pour les agriculteurs.
00:50 - C'est pas l'écologie qui est en question aujourd'hui.
00:51 - Non, non, c'est l'agriculture.
00:52 - C'est l'agriculture qui justement n'arrive pas à s'adapter.
00:55 - Vous parlez d'accompagner. Comment l'écologie peut accompagner les agriculteurs ?
00:57 - L'écologie, elle ne peut que les accompagner.
01:00 Regardez tout ce qui est écrit, le rapport d'avant-hier du Haut Conseil sur le climat avec l'orientation vers l'agroécologie, et puis sortir d'une logique qui est celle du libre-échange.
01:09 On a quand même un Premier ministre qui nous explique qu'on ne va pas signer l'accord avec le Mercosur, mais ses amis députés de Rignoud ont voté pour l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande.
01:21 On va faire faire 20 000 km, vous voyez ce que ça représente en empreinte écologique, à des agneaux pour aller de Nouvelle-Zélande vers la France.
01:30 - Mais ça paraît presque surréaliste de dire qu'on va faire venir, au-delà du principe, au-delà du concept, mais que ce que l'on va faire venir de 20 000 km sera moins cher que ce qu'on produit à 200 km.
01:40 Ça paraît complètement inenvisageable.
01:42 - C'est ça qui est aberrant. Comme le disaient les jeunes agriculteurs qui renversaient les panneaux de ville, on marche sur la tête.
01:49 - Alors comment on fait pour aller ?
01:50 - On ne peut plus marcher sur la tête, donc ça veut dire qu'il faut revoir complètement la politique agricole commune, et plutôt que de l'orienter vers le nombre d'hectares,
01:57 ce qui ne fait que satisfaire et ce qui ne fait que remplir les poches de ceux qui aujourd'hui ne sont pas des agriculteurs mais des grands entrepreneurs,
02:04 il faut l'orienter vers les territoires et accompagner ceux qui s'inscrivent dans une démarche d'agroécologie et de respect de ceux qui peuvent les conduire à,
02:18 non seulement assurer leur souveraineté alimentaire, mais assurer la souveraineté alimentaire de notre pays.
02:22 Parce que quand on nous dit qu'on ne peut pas assurer la souveraineté alimentaire, la pratique aujourd'hui d'exportation est telle qu'on a beaucoup de réserves et on pourrait nourrir toute la France.