• il y a 10 mois
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Robert Ménard, maire divers droite de Béziers, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la colère des agriculteurs qui se répand en France, de la responsabilité de Bruxelles, de l'augmentation de 300 euros dans les indemnités de nos députés et de la décision du Conseil Constitutionnel attendu aujourd'hui sur la loi Immigration.

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News
Transcription
00:00 [Générique]
00:06 On se place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:09 Bienvenue et bonjour Robert Ménard.
00:11 Bonjour.
00:11 Merci de votre présence.
00:12 Vous êtes le maire de Béziers.
00:14 Robert Ménard, avant d'évoquer l'ampleur de la colère des agriculteurs,
00:18 de quelle France parlons-nous ?
00:19 Est-ce que vous pourriez nous décrire ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
00:23 la France des agriculteurs et de leur soutien ?
00:26 C'est celle de mes copains.
00:27 Ils m'ont appelé juste avant de venir en plateau
00:31 parce qu'ils sont en train de manifester autour de Béziers,
00:35 de bloquer pour dire la circulation.
00:38 J'espère qu'ils ne vont pas trop la bloquer non plus.
00:40 C'est ce que je vois toute l'année.
00:42 C'est ce qu'ils font quand je vais dans l'arrière-pays.
00:45 Si les paysages sont comme ça, c'est leur boulot.
00:48 C'est des mecs qui bossent tout le temps.
00:50 C'est des gens qui partagent ce que j'aime.
00:53 C'est-à-dire qu'ils aiment leur pays.
00:55 Ils aiment leur province.
00:57 Ils aiment leur terre.
00:59 Ils aiment tout ce qu'on aime.
01:00 Et puis, ils vous renvoient tous.
01:02 Je suppose que vous êtes pareil que moi.
01:03 Ça nous renvoie à des trucs d'enfance.
01:06 Moi, j'aime les agriculteurs, les paysans.
01:09 C'est joli le mot paysan.
01:10 Il faut arrêter de ne pas l'employer.
01:11 J'aime les paysans comme t'aiment les pompiers,
01:13 comme t'aiment les infirmières.
01:15 Un, ils te nourrissent.
01:16 Les autres, ils te soignent.
01:17 Les autres, quand tu as une merde,
01:18 c'est quand même eux les pompiers que tu vas chercher.
01:20 C'est cette France-là.
01:21 C'est cette France qui est celle de toujours,
01:25 d'une certaine façon.
01:26 Et vous savez, les hommes politiques,
01:28 ils se trompent sur ça.
01:30 Ils vous disent, ils sont 400 000.
01:32 Oui, ils sont 400 000.
01:34 Mais ils représentent tellement pour nous,
01:36 tellement plus que nous.
01:37 Ils sont ancrés dans le cœur des Français.
01:39 Et puis, il y a toute une France rurale.
01:42 A Béziers, on a 80 000 habitants.
01:44 Et tout l'arrière-pays, c'est des petits villages.
01:46 Mais comment faut-il leur parler, Robert Ménard ?
01:48 On va parler dans quelques instants des mesures
01:50 éventuelles annoncées demain par le Premier ministre.
01:52 Mais comment il faut parler à cette France-là ?
01:55 Il faut les écouter, Madame.
01:56 Ça n'a pas commencé il y a 15 jours.
01:58 En février dernier, on était 15 000 à Montpellier
02:03 à manifester avec les chevaux de Camargue
02:05 pour la corrida, pour la pêche, pour l'agriculture.
02:09 Où sont les politiques ?
02:10 Où ils écoutent ?
02:11 Ils écoutent.
02:12 Cette France-là, elle existe.
02:14 Au mois de décembre, j'étais avec des viticulteurs à Narbonne
02:19 parce que vous ne pouvez pas vivre du vin.
02:21 Vous ne pouvez pas vivre du vin.
02:23 Une bouteille de vin de chez moi,
02:24 alors attendez, ce n'est pas du vin à 25 euros la bouteille.
02:27 C'est le vin que tu bois comme ça,
02:29 que tu vas acheter dans les hypermarchés.
02:31 Mon copain, Marcial Bori, me disait,
02:34 regarde cette bouteille, on me donne 70 centimes
02:38 pour le vin à l'intérieur.
02:39 Tout le reste, c'est autre chose.
02:41 Il me disait, comment tu veux que je vive ?
02:42 Comment ma cave coopérative peut vivre de ça ?
02:45 Il faut les écouter.
02:46 Il faut juste les écouter.
02:48 Pourquoi on ne les a pas écoutés ?
02:49 Parce qu'on connaît leur revendication.
02:51 Vous pensez qu'il y a une France moins bien lotie qu'une autre ?
02:57 Je ne veux pas opposer,
02:57 mais une France qui est écartée des banlieues plus écoutées ?
03:01 Parce qu'on passe sa vie, compris dans les médias,
03:03 à parler que des banlieues.
03:05 C'est plus facile de vivre dans une banlieue du 93
03:09 que de vivre dans le fin fond de la Lauser ou de la Véron.
03:13 Vous plaisantez.
03:13 C'est plus facile.
03:14 Mais bien sûr, parce que vous avez plus d'attention,
03:17 parce que tous les médias courent dès qu'il y a un problème.
03:19 Vous allez voir les problèmes au fin fond de la Lauser.
03:21 Vous allez dans l'oubraque pour savoir les conséquences
03:24 du changement climatique.
03:26 Jamais, jamais, jamais, jamais.
03:28 C'est ça, ils n'en peuvent plus de ça.
03:30 Il y a toute une partie de cette France qui est ignorée.
03:33 Mais ce n'est pas ignorée que de Paris,
03:35 ignorée de Montpellier, ignorée de Toulouse,
03:37 ignorée de Nice, des grandes villes.
03:39 Vous avez deux pays ici.
03:41 Je ne comprends pas qu'on ne le comprenne pas.
03:44 Je ne comprends pas.
03:45 Attendez, ça va du Rassemblement national à la France insoumise
03:50 en passant par tous les autres.
03:51 Ah bon, ça va, ça couvre tous les aspects politiques.
03:53 Parce que là, vous avez vu Robert Menard,
03:54 tous les responsables politiques au chevet,
03:56 comme on dit, des agriculteurs et chacun qui se dit
03:58 je suis leur porte-voix, leur porte-parole.
04:01 Il n'y a pas, selon vous, quelqu'un qui capte davantage leurs doléances ?
04:07 Je ne vais pas leur reprocher d'aller auprès des agriculteurs.
04:10 Si ils n'y allaient pas, vous seriez la première à dire
04:13 mais qu'est-ce qu'ils foutent ?
04:13 Ils ne vont pas sur les barrages.
04:14 Ce sont les ministres qui accusent le Rassemblement national
04:16 de récupération politicienne et de surfer sur les colères.
04:19 Et eux, qu'est-ce qu'ils font ?
04:21 Ils l'ont découvert, la colère ?
04:22 Ils se sont débrouillés pour la calmer ?
04:26 Sur le gasoil qu'ils mettent dans les tracteurs,
04:30 ils ne se sont pas entendus pour baisser les taxes,
04:32 enfin les franchises ?
04:35 Enfin attendez, je veux bien qu'on donne des leçons.
04:38 C'est vrai que quand tu vois Jordan Bardella,
04:40 tu n'es pas sûr que ce soit un spécialiste de l'agriculture.
04:44 Est-ce qu'il a fait son boulot au Parlement européen ?
04:48 C'est la bonne question qu'il faut lui poser.
04:50 C'est intéressant parce qu'on parlait de ce gouvernement
04:52 comme étant en tout cas la "start-up nation".
04:55 Est-ce que la "start-up nation",
04:57 je ne dis pas qu'elle ne comprend pas ses revendications,
04:59 mais est-ce qu'elle peut entendre et comprendre le pays profond ?
05:02 Je ne sais pas, je vais voir le choix des mots.
05:04 Le choix des mots.
05:05 Mais bien sûr, il faut parler aux gens.
05:08 D'abord, vouloir parler au cœur.
05:09 Attendez, moi je les connais les viticulteurs chez moi,
05:11 je les vois toute l'année, mes copains qui manifestent ce matin,
05:15 ils sont en train de se mettre sur leur tracteur,
05:16 là, pendant qu'on parle, en ce moment.
05:18 D'abord, il a envie que tu le touches,
05:21 que tu lui dises que tu as compris ce qu'il est,
05:23 ce qu'il représente et tout.
05:25 D'abord, il y a ça.
05:26 Vous savez, les mots, le choix des attitudes et tout,
05:29 ce n'est pas un supplément d'âme,
05:30 c'est le cœur de ce qu'on peut faire.
05:32 D'abord parce que c'est très compliqué,
05:35 parce qu'il n'y a pas de baguette magique.
05:37 Au moins, il vaut mieux dire, je ne vais pas tout régler.
05:40 Personne ne va régler tous les problèmes des agriculteurs tout de suite.
05:42 Là, je vous le dis tout de suite, c'est des conneries,
05:43 le premier qui vous dit ça.
05:44 Mais au moins, tu es en empathie avec eux.
05:48 On a une classe politique qui est…
05:50 Regardez, moi, ça m'a sauté toujours aux yeux.
05:54 Tous les candidats sérieux aux élections présidentielles,
05:56 ils sont tous parisiens ou ils vivent à Paris.
05:59 Ce pays, il n'y a pas…
06:00 - Là, vous parlez, et aussi dans le gouvernement,
06:02 qui en partie sont des élus franciliens
06:05 et qui ne couvrent pas la partie du pays.
06:08 - Il y a toute une partie de la France.
06:10 Encore une fois, il y a un tiers des Français
06:12 qui vivent dans des villes, dans des agglomérations,
06:15 dans des villages de moins de 10 000 habitants.
06:18 Et ils n'existent pas, ceux-là.
06:20 La ruralité, leurs soucis.
06:22 Regardez les réflexes des agriculteurs.
06:24 Tu as des abrutis, des colos qui en font des monstres,
06:28 qui polluent, qui n'aiment pas les animaux, tu vois.
06:31 - Vous diriez que les agriculteurs sont les premiers écologistes
06:33 parce qu'ils connaissent bien nos pays.
06:35 Vous le diriez ainsi, que ce sont les premiers écologistes ?
06:37 - Quand vous vous promenez, moi, je me promène dans les pays,
06:40 qui entretient les champs ?
06:41 Les écolos de Montpellier ou de Paris
06:45 ou l'agriculteur qui est là à travailler tous les jours ?
06:47 Enfin, tu plaisantes ?
06:49 Je veux dire, les autres, ils ne font rien.
06:51 Et en plus, ils nous pourrissent la vie.
06:52 Il y a des problèmes d'eau.
06:54 Tu veux faire une retenue d'eau.
06:55 Nous, on a besoin de retenue d'eau pour les agriculteurs.
06:58 Comment ils font l'été s'il n'y a pas d'eau ?
07:00 Et tu as 20 mecs qui arrivent comme ça,
07:03 qui savent tout et qui t'empêchent de le faire.
07:05 Et comme les pouvoirs publics, ils tremblent
07:08 à l'idée de dire un mot sur l'écologie.
07:10 Aujourd'hui, il faut te prosterner devant le discours écologique
07:14 dans ce qu'il a de plus rude, dur, sectaire, idéologique.
07:19 - Tu veux parler de l'écologisme ?
07:20 - De l'écologie ? Enfin, de nos écologies.
07:22 Tenez, on a les pires écologistes d'Europe, en plus, nous.
07:24 Même les Allemands, ils sont quand même
07:25 un peu moins timbrés que les nôtres.
07:28 Vous les entendez, ce qu'ils vous disent.
07:29 Et aujourd'hui, tu ne peux pas faire d'eux en même temps.
07:31 C'est ça, le problème de M. Attal.
07:33 C'est que sur ce qui se passe là, tu ne peux pas dire à la fois
07:37 "oui, oui, on aime beaucoup les agriculteurs,
07:40 ils sont les gens importants,
07:41 mais on ne veut pas se fâcher avec les écolos".
07:43 Ce n'est pas possible.
07:44 - Donc il faut trancher, il faut faire un choix ?
07:45 - Il y a des choix à faire.
07:46 - Mais Robert Ménard, est-ce que le cœur de la décision
07:50 est encore en France ?
07:51 Est-ce qu'on a la souveraineté, la capacité de décider sur ce sujet ?
07:55 Ou est-ce que, comme beaucoup le disent,
07:57 ils se sont succédés ici même à votre place,
07:59 la faute est à l'Europe ?
08:01 - Ah mais attendez, oui et non.
08:02 Ça m'exaspère, vous savez pourquoi ?
08:04 Oui, bien sûr qu'ils en rajoutent, les Européens,
08:07 mais en même temps, la PAC, la politique agricole commune,
08:11 heureusement qu'on l'a quand même juste,
08:12 plus de 9 milliards par an pour la France.
08:14 Donc il faut juste s'éviter les discussions.
08:16 C'est tellement facile d'avoir un bouc émissaire
08:20 et de ne pas prendre les respects.
08:21 Je vais vous donner un chiffre.
08:22 Moi, je ne suis pas un spécialiste des problèmes agricoles,
08:24 donc je ne vais pas aller sur des terrains que je ne connais pas.
08:27 Le code rural, en 1965, il fait 700 pages,
08:31 un peu plus de 700 pages.
08:32 Aujourd'hui, il fait 3000 pages.
08:35 Les types, ils sont submergés par ça.
08:38 Ils remplissent des papiers à longueur de temps.
08:41 Alors ça, évidemment c'est Bruxelles,
08:43 mais ce n'est pas que Bruxelles.
08:44 On n'a pas besoin, l'administration française,
08:47 pour être plus bureaucratique que l'administration bruxelloise.
08:50 Il faut arrêter de trouver cette excuse-là.
08:52 Et puis, attendez, moi je suis parfois pour plus d'Europe.
08:55 Je vais vous donner un exemple.
08:56 Plus d'Europe ? Mais quelle Europe ?
08:58 Je vais vous donner un exemple pour que ça reste concret.
09:01 Aujourd'hui, moi, je ne suis pas à 80 kilomètres de la frontière espagnole.
09:04 Béziers, à 80 kilomètres.
09:06 Un certain nombre de produits qui sont interdits chez moi
09:09 pour la viticulture sont autorisés à 80 kilomètres de chez moi.
09:13 Marche sur la tête.
09:13 Aujourd'hui, il y a 4 millions d'hectolitres de vin
09:16 qu'on n'arrive pas à vendre chaque année, de vin français.
09:19 On importe 4 millions d'hectolitres de vin espagnol.
09:23 C'est peut-être un peu caricatural, mais c'est aussi ça.
09:26 Et ça, là, on a besoin de plus d'Europe.
09:30 On a besoin d'une Europe qui dise
09:32 les produits interdits dans un endroit, ils sont interdits ailleurs.
09:35 - Vous demandez l'Europe quel numéro ?
09:37 Comme disait Kissinger, quel numéro ?
09:39 - Oui, que l'Europe quel numéro ?
09:41 - Mais qui parle aujourd'hui sur la scène européenne
09:42 alors que le mouvement est parti d'Allemagne, de Pologne, d'Espagne ?
09:45 - Vous les voyez.
09:47 Vous avez envie même de discuter avec eux.
09:51 Vous avez le sentiment qu'ils vont partager vos sentiments,
09:54 qu'ils vont partager votre vision du monde,
09:56 qu'ils vont partager votre vie.
09:57 - L'Europe de Mme Van der Leyen n'est pas sensible...
09:59 - Vous la trouvez sexy ?
10:00 - Vous voulez dire politiquement, Robert Menard ?
10:03 - Bien sûr, je voulais la dire politiquement.
10:04 Sexy au sens où tu dirais...
10:07 Moi, je suis profondément européen.
10:08 - Vous pensez qu'elle n'est pas du tout sensible à ces sujets-là,
10:11 qu'une Europe supranaturelle...
10:12 - J'en sais rien, c'est comme un aborne.
10:13 Tu ne te disais pas, tu as envie de quelqu'un
10:17 qui ait de l'empathie, de la sympathie, qui comprenne...
10:20 C'est une classe politique dont tu te dis
10:22 que c'est des ovnis par rapport à ce que les gens vivent.
10:25 Mais en même temps, un certain nombre...
10:28 Je veux préciser parce que sinon, c'est de la démagogie.
10:29 Un certain nombre de gens qui leur tapent dessus
10:31 et qui rêvent que de prendre leur place...
10:33 Attendez, ça va être mieux ? On va voir.
10:36 - Et tout cela arrive dans un contexte particulier
10:38 où il y a eu ce drame terrible.
10:40 C'est une immense tristesse après la mort
10:42 de deux membres d'une même famille d'agriculteurs,
10:44 une maman et sa fillette, sur un point de barrage.
10:48 On a appris aussi, Robert Menard, que les occupants
10:50 de cette voiture qui les a fauchés sont sous le coup d'une OQTF.
10:54 Qu'est-ce que ça vous inspire d'une obligation
10:56 de quitter le territoire français ?
11:00 - Je cherche... Je me dis que les scandales, c'est pas...
11:02 Je suis sidéré.
11:04 En plus, on a appris, j'ai lu dans Mindy Lippe ce matin,
11:07 le journal de chez moi, que cette voiture en question,
11:10 une Mercedes qu'il conduisait, il l'avait déjà repérée
11:12 la police parce qu'elle faisait des allers-retours
11:15 entre l'Andorre et Toulouse, parce qu'il ne vous a pas échappé
11:18 qu'en Andorre, le tabac est moins cher.
11:20 Ça veut dire que c'est du trafic.
11:21 Comment vous voulez que je vous appelle ça ?
11:23 Comment vous vous dites ?
11:25 Une OQTF, il ne faut plus dire ça, il faudrait dire ce que vous avez dit,
11:28 une obligation de quitter le territoire.
11:30 Pour insister, souligner, c'est une obligation, madame.
11:33 C'est une obligation.
11:35 Les obligations, on n'en fait jamais aussi peu.
11:37 Moins de 7% des obligations.
11:40 - Et vous connaissez le sujet parce que je vous rappelle
11:41 que vous allez devoir vous expliquer quand même.
11:43 On va préciser cela à nos téléspectateurs de CNews,
11:46 à nos auditeurs d'Europe 1.
11:47 Vous allez, vous, Robert Menard, monsieur le maire,
11:50 devoir vous expliquer devant la police judiciaire
11:53 pour avoir annulé un mariage à Béziers,
11:56 un mariage d'un Algérien sous OQTF, connu de la police.
11:59 Qu'est-ce qu'on vous reproche ?
12:00 Vous allez devoir être auditionné ?
12:02 - Oui, bien sûr, je l'ai appris par la presse.
12:04 Élégance au moment.
12:05 Personne n'a pris la peine de m'appeler pour me le dire.
12:08 Mais enfin, passons sur ce thème.
12:09 Attendez.
12:10 Ce garçon, qu'il soit Algérien, Chinois, ou je ne sais pas quoi...
12:15 - Ou Arménien, comme dans le cas de ces hommes qui sont dans la voiture.
12:18 - Mon problème, c'est qu'on me demande de marier quelqu'un
12:22 qui est connu par les services de police.
12:25 Quand on dit ça, vous avez bien compris que c'est vol avec violence,
12:28 pour parler clairement.
12:29 Vol avec violence.
12:30 Il est cherché, ça s'appelle ça une obligation,
12:34 il est recherché par la police pour être expulsé de France.
12:38 Et on me demande tranquillement de le marier.
12:42 C'est-à-dire, je suis représentant de la loi,
12:44 de le recevoir et je le marie.
12:46 Enfin, attendez, je veux...
12:47 On peut m'expliquer ce qu'on veut.
12:50 Le bon sens, je l'ai vu dans les réactions.
12:52 Vous mariez-vous quelqu'un que la police devrait venir prendre
12:56 et amener au moins dans un centre de rétention administrative
12:59 et en l'occurrence, ils l'ont arrêté et renvoyé chez lui.
13:03 Et moi, je vais le marier.
13:04 Non, mais vous plaisantez.
13:05 Je ne le ferai pas.
13:07 - C'est ce que vous leur direz.
13:08 - Mais ce que je leur ai dit.
13:09 Ils ont entendu...
13:11 Ça ne sert à rien.
13:13 Je ne reviendrai pas sur ça.
13:15 Ils vont me condamner pour ça.
13:16 Ils vont me condamner...
13:17 - Vous risquez une condamnation.
13:18 - Mais bien sûr.
13:19 - Vous avez le soutien de le maire de Cannes, David Dissner,
13:23 à réagir en dénonçant l'absurdisme.
13:25 - Vous savez ce que je risque ?
13:26 Cinq ans de prison.
13:28 Je risque 75 000 euros d'amende
13:30 et je risque de me voir retirer mon mandat de maire.
13:32 Mais vous rigolez.
13:34 - Et vous persistez.
13:35 - Bien sûr que je ne le ferai pas.
13:36 Vous le feriez.
13:37 Enfin, attendez, tu ne peux pas à la fois expliquer
13:40 qu'il faut être sévère,
13:41 même pas qu'il faut appliquer les lois françaises.
13:45 Attendez, tout à l'heure, on parlait des OQTF,
13:47 les Arméniens en question.
13:49 On en fait moins de 7%.
13:51 Je vous rappelle, je pense que c'était en 2019,
13:54 qu'est-ce qu'il a dit le chef de l'État ?
13:55 - 100%.
13:56 - 100% ! Ils sont où les 100% ?
13:58 Il en fait moins...
13:59 - Ils sont très en colère sur ce sujet.
14:00 - Enfin, attendez, mais je suis scandalisé.
14:03 Comment vous réagissez ?
14:04 Ces gens-là qui conduisaient cette voiture
14:07 et qui ont tué cette maman et sa fille,
14:10 ils ne devraient pas être en France.
14:12 C'est aussi bête que ça.
14:13 Je ne dis pas qu'ils l'ont fait volontairement.
14:15 Évidemment pas.
14:16 Ils ne devraient pas être en France.
14:18 Ils le sont parce qu'on n'applique pas la loi française.
14:21 Moi, je ne demande pas qu'on fasse la révolution.
14:23 Vous savez, si déjà, on arrêtait de faire des lois,
14:27 on appliquait les lois.
14:28 Tout à l'heure, je parlais du code rural qui explose.
14:31 Madame, il faut juste appliquer.
14:33 C'est des mesures de bon sens.
14:34 Quelqu'un qui doit quitter le territoire,
14:36 on se donne les moyens, qu'il quitte le territoire.
14:38 Et comme ça, il ne se passe pas ce qui s'est passé.
14:40 - Une question globale pour conclure.
14:42 Robert Ménard, tout à l'heure, on connaîtra, comment dire,
14:44 l'avis du Conseil constitutionnel sur la loi immigration.
14:48 Peut-être que certaines mesures seront jugées inconstitutionnelles.
14:51 Est-ce que les Français se sentiront dépossédés de quelque chose
14:54 si cette loi était vidée de sa substance ?
14:56 Je parle de dépossession parce que c'est un mot qui a un trait d'union
15:00 avec aussi la crise des agriculteurs.
15:01 Les agriculteurs se sentent dépossédés.
15:03 Les pêcheurs également, après la décision du Conseil d'État.
15:05 Comment, pour finir avec cette question qui rejoint la première,
15:08 comment on parle à cette France de dépossédés aujourd'hui ?
15:11 Les mots que vous, le maire de Béziers, vous utiliseriez.
15:14 Qu'est-ce que vous leur diriez ce matin à ceux qui nous regardent et nous écoutent ?
15:16 L'immigration, c'est ce qui réunit la lutte contre l'immigration massive
15:21 qu'on n'arrive pas à intégrer.
15:23 Ça réunit une immense majorité des Français.
15:26 C'est ça la folie.
15:27 C'est que les gens, il y a 70%, 75% qui pensent qu'il faut qu'ils disent pas
15:32 "on va foutre les immigrés dehors, c'est une connerie".
15:34 Personne ne pense ça.
15:36 Qui dit juste "peut-être que 400, 450 000, on n'arrive pas à les intégrer, les assimiler".
15:42 Et t'as une classe politique qui, je ne sais pas où elle vit,
15:46 qui se déchire sur cette question alors qu'on pourrait enfin,
15:50 enfin se mettre tous d'accord parce qu'écouter les gens sur le Conseil constitutionnel,
15:55 j'en sais rien, ce qui va décider, on le sait ni vous ni moi.
15:58 Mais quand même, Macron, il fait voter une loi et après il vous dit comme ça
16:06 "oh mais finalement je ne suis pas d'accord avec une partie de sa loi
16:08 que ses députés ont voté dans l'immense majorité,
16:11 je me retourne vers leur Conseil constitutionnel
16:13 et je lui demande de faire quoi, le sale boulot qu'il n'a pas été capable de faire".
16:16 Bonjour le courage.
16:18 On verra, ce sera tout à l'heure.
16:19 Merci Robert Ménard.
16:20 Merci.
16:21 C'était votre grande interview ce matin sur CNews et Europe 1.
16:23 Merci Sonia Mabrouk et Robert Ménard
16:25 qu'on va retrouver dans un instant en compagnie des signatures Europe 1 du jeudi 8h29.

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