Verdict - 1964 - Episode 7 - Un Parmi des Milliers

  • il y a 9 mois
DB - 24-01-2024

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00:01:50 - Ah, je me demande s'ils vont se décider à planter
00:01:52 des arbres et du gazon comme c'était prévu.
00:01:55 - Tu sais que tu commences à raloter, ma pauvre mère.
00:01:57 Tu nous répètes ça tous les matins.
00:01:59 - Ah, parce que j'arrive pas à me faire à ce décor.
00:02:01 Pourquoi, je ne sais pas.
00:02:02 Je me dis qu'avec un peu de verdure,
00:02:03 ce serait peut-être plus gai.
00:02:04 - Ah, mais rue d'Alésia,
00:02:05 t'avais pas de verdure non plus.
00:02:06 On était entassés à quatre
00:02:07 dans un logement de deux pièces.
00:02:08 - C'est possible.
00:02:09 Mais rue d'Alésia, au moins, il y avait des gens.
00:02:11 Avec le concierge, avec les locataires,
00:02:13 avec les commerçants, on parlait.
00:02:14 On se disait bonjour.
00:02:16 Ici, nous sommes 20 000, paraît-il,
00:02:17 et je connais personne.
00:02:19 Y a même pas de commerçants.
00:02:20 Seulement le supermarché.
00:02:22 Et si tu y vas en oubliant de prendre de l'argent
00:02:24 comme ça m'est arrivé hier,
00:02:25 eh ben, t'as plus qu'à remonter.
00:02:27 - Ah, ben, je vois pas le rapport.
00:02:29 - Ben, si.
00:02:30 Quand ça m'arrivait à rue d'Alésia,
00:02:32 l'épicier me disait,
00:02:33 "Oh, ça fait rien, Mme Rougier, vous paierez demain."
00:02:36 Eh ben, c'est ça qui me manque.
00:02:38 Ici, Mme Rougier, ça n'existe pas.
00:02:40 Je suis une fourmi dans une fourmilière comme les autres.
00:02:43 Tu n'as qu'à regarder par la fenêtre, tu comprendras.
00:02:45 - On dirait que Mme Rougier n'est pas de très bonne humeur aujourd'hui.
00:02:48 Hein?
00:02:49 - Pour vous, évidemment, c'est pas pareil.
00:02:50 Vous n'êtes pas là de la journée.
00:02:52 Moi, le matin, vous êtes à peine partis
00:02:53 que je commence à attendre votre retour.
00:02:55 - Mais tu n'es pas toute seule en ce moment, petite mère.
00:02:57 Il y a Christian.
00:02:58 - Ah, oui, ça, c'est vrai.
00:02:59 Il sert au moins à quelque chose.
00:03:00 Il tient compagnie à sa mère.
00:03:02 - Au fait, Catherine, tu rentres déjeuner à midi.
00:03:05 C'est samedi, aujourd'hui.
00:03:06 - Non, maman, je vais déjeuner avec Jacqueline.
00:03:08 Elle vient me chercher au bureau, et cet après-midi, on fera des courses.
00:03:11 - Ben, moi, cet après-midi, si j'avais du courage de laver la voiture...
00:03:16 Elle est tellement sale que j'en ai honte.
00:03:20 Christian pourrait m'aider, si ça ne l'ennuie pas trop, évidemment.
00:03:23 - Pourquoi veux-tu que ça l'ennuie?
00:03:25 Si tu lui demandes gentiment, il le fera gentiment.
00:03:27 - Parce qu'en plus, il faut lui demander gentiment
00:03:29 de faire quelque chose.
00:03:30 - Oh, écoute, je t'en prie, Albert.
00:03:32 Ne recommence pas avec Christian.
00:03:34 Hier, tu nous as déjà vachés toute la soirée.
00:03:37 Ça devient une obsession, chez toi.
00:03:39 - Je suis prête.
00:03:40 - Si ça devient une obsession, on sait que ça fait trop longtemps
00:03:42 que je le vois traîner sans rien foutre.
00:03:44 - Encore en train de vous disputer à propos de Christian, hein?
00:03:51 - Ça te choque pas, toi, qu'il soit encore en train de dormir à côté
00:03:54 pendant que nous partons travailler.
00:03:56 Je suppose qu'il va se lever à midi.
00:03:58 Tu vas lui porter son petit déjeuner au lit.
00:04:00 - Pourquoi pas?
00:04:01 Vous aussi, demain matin, vous aurez votre petit déjeuner au lit.
00:04:03 - Oui, oui, oui, le dimanche. Mais alors l'huile, c'est tous les jours.
00:04:06 - La vérité, c'est qu'il est jaloux.
00:04:08 Au revoir, maman.
00:04:09 - Au revoir, ma petite fille.
00:04:11 - Tu ne me dis pas au revoir, Albert?
00:04:20 - Au revoir, maman.
00:04:22 - Au revoir, maman.
00:04:24 - Il était encore en train de gueuler après moi.
00:04:36 - J'ai entendu.
00:04:39 - Je vais aller me coucher.
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00:05:27 - Tu te lèves déjà?
00:05:29 - Je n'ai rien à faire, mais il vaut mieux que je fasse de bonheur.
00:05:31 Ça fera plaisir à papa.
00:05:32 - Je vais te donner ton petit déjeuner.
00:05:34 - Il ne faut pas en vouloir à ton père, Christian.
00:05:36 Il se fait d'habitude à ton sujet.
00:05:37 - Je ne lui en veux pas, maman, mais il m'emmerde à la fin.
00:05:40 - Je n'aime pas t'entendre parler comme ça, Christian.
00:05:42 - Je te jure que si je pouvais, j'aurais déjà foutu le camp.
00:05:45 - Idiot. Pour aller où?
00:05:47 - Heureusement que je pars dans six mois, tiens.
00:05:49 La caserne, ce sera sûrement des roses à goûter de la maison en ce moment.
00:05:53 - Tu dis des bêtises, tiens.
00:05:55 - J'en ai marre de me faire engueuler.
00:05:57 - Ton père a tort d'être toujours après toi, je suis d'accord.
00:06:00 Je n'arrête pas de le lui répéter.
00:06:02 Ça ne sert à rien qu'à vous dresser l'un contre l'autre.
00:06:05 Mais il a raison de s'inquiéter.
00:06:07 Moi, je ne te dis rien.
00:06:08 Je ne te reproche pas de ne pas travailler en ce moment.
00:06:11 Mais je suis inquiète aussi parce que tu n'as pas de métier.
00:06:14 Quand tu reviendras du service militaire, il faudra bien que tu travailles.
00:06:17 Qu'est-ce que tu feras?
00:06:19 - Je n'en sais rien, maman. On verra bien.
00:06:22 Je me débrouillerai.
00:06:24 Au pire, avec un bac, je pourrais toujours devenir comptable, comme papa.
00:06:29 Et gagner des nefs en passant mes journées à compter les millions des autres.
00:06:33 - Mange ton autre tartine, tiens.
00:06:36 - Merci.
00:06:38 - Christian!
00:07:01 - Salut, René. Ça va?
00:07:03 - Où tu vas?
00:07:04 - Au supermarché.
00:07:06 - Tu veux un petit café?
00:07:08 - Si tu veux.
00:07:10 Tu nous auras peut-être reçu une nouvelle disque.
00:07:13 - Qu'est-ce qu'on se souhaite?
00:07:15 - Je n'en sais rien.
00:07:17 - Si tu veux.
00:07:19 - On est allé à la petite boîte l'autre soir. C'était marrant.
00:07:22 - Oui.
00:07:24 - Mon père veut me prendre la bagnole.
00:07:27 - Il est en pétard?
00:07:29 - Oui, il arrive.
00:07:31 - Il faut avoir du fric.
00:07:33 - Dans la bagnole, on s'en va.
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00:07:55 - Tiens, t'as vu celui-là?
00:08:20 Y en a un?
00:08:23 - Y a rien.
00:08:28 - Merde.
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00:08:42 - Merci.
00:09:03 - Casse-toi. - Oh, ça va?
00:09:08 ...
00:09:10 - Tiens, y en a un pour toi.
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00:10:12 - Qu'est-ce que tu veux que je te dise?
00:10:15 J'ai rien à raconter.
00:10:17 - Bon.
00:10:19 Je crois qu'on a bien travaillé, hein?
00:10:22 Ça a l'air un peu plus propre, maintenant.
00:10:25 - On aura beau la pointer pendant 15 ans, ça nous fera pas une voiture neuve.
00:10:32 - Il faut se contenter de ce qu'on a.
00:10:35 Si tu travaillais avec trois salaires au lieu de deux,
00:10:38 on aurait peut-être pu en fin d'acheter une autre.
00:10:41 - Ça te fera plaisir de prendre le volant?
00:10:44 - Je veux bien. Merci, papa.
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00:11:28 - C'est pas très bien, toi, de conduire comme ça, toi. Hein?
00:11:32 C'est au moins une chose que tu sais faire.
00:11:37 Si tu te conduisais aussi bien toi-même, ça serait parfait.
00:11:41 Je te fais pour te rapprocher. Tu pousses trop le moteur avant de passer les vitesses.
00:11:46 C'est une 403, pas une Ferrari. - Non, papa.
00:11:49 C'est toi qui conduis trop mollement. C'est comme ça qu'il faut l'amener.
00:11:53 Avec un veau pareil, si tu pousses pas tes vitesses, t'as pas de repris.
00:11:57 - Je suis bien content de l'avoir quand même.
00:12:00 Elle m'emmène au bureau le matin, me ramène à la maison le soir,
00:12:04 et nous fait faire un tour le dimanche. Je lui en demande pas plus.
00:12:08 Ah, la, la, la, la, la. Je me demande quand tu te décideras à comprendre.
00:12:12 J'ai été obligé d'attendre jusqu'à 40 ans pour l'acheter, ma première voiture.
00:12:17 La 4 chevaux d'occasion, elle aussi.
00:12:19 Pour moi, c'était la plus belle du monde, parce que c'était celle que j'avais pu me payer.
00:12:24 Et tu t'installes et tu décrêtes que c'est un veau.
00:12:28 Si tu continues comme ça, mon petit vieux,
00:12:34 j'ai peur que plus tard tu sois même pas capable de t'offrir la même.
00:12:38 À moins de m'avoler comme ton copain René.
00:12:41 - Ça m'aurait étonné que ça finisse pas comme ça.
00:12:47 Plus d'une heure sans me faire engueuler, c'était trop beau.
00:12:49 Je préfère rentrer à pied.
00:12:51 Merci pour la promenade.
00:12:54 - Je t'aime.
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00:22:20 - Je t'aime aussi.
00:22:22 - Lève les mains.
00:22:24 - Recule.
00:22:26 - Encore.
00:22:28 - Tourne-toi.
00:22:30 - Toi, prends le fric.
00:22:33 - Mais grouille.
00:22:50 - Mais prends tout, nom de Dieu. Il y en a encore ?
00:22:54 - Allez, fous ton camp.
00:23:03 - Salope.
00:23:13 - Tu fous ton...
00:23:15 - René. René.
00:23:38 Mais... Mais qu'est-ce qui t'arrive ?
00:23:42 - Qu'est-ce qui t'arrive ?
00:23:44 - Mais réponds-moi, René. René !
00:23:48 - Mais réponds-moi, René. René !
00:23:51 (Trompette)
00:23:53 (Trompette)
00:23:57 (Trompette)
00:24:00 (Trompette)
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00:24:22 (Musique douce)
00:24:28 (Musique douce)
00:24:56 (Trompette)
00:24:58 (Trompette)
00:25:06 - Il a l'air d'être malade.
00:25:16 - Il y a quelque chose qui ne va pas, jeune homme ?
00:25:19 - Ça va, monsieur.
00:25:21 - Ça va, je vous remercie.
00:25:26 - Ça va bien, je vous assure.
00:25:28 - Vous êtes sûr ?
00:25:31 - Oui, j'ai l'impression que ça n'est pas bien grave. Il est simplement saoul.
00:25:36 (Il souffle.)
00:25:38 (Il souffle.)
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00:29:47 (Il sonne.)
00:29:49 -Voilà, voilà, j'arrive.
00:29:51 (Il sonne.)
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00:30:10 (Il sonne.)
00:30:12 -Tu es déjà debout, habillé ?
00:30:15 La maman d'René veut te voir.
00:30:22 -Qu'est-ce qui se passe, Christian ?
00:30:24 -Qu'est-ce qui se passe, Suzanne ?
00:30:26 -Je ne sais pas.
00:30:28 -Entrez donc, madame Moutet.
00:30:40 (Il toque à la porte.)
00:30:43 (Il toque à la porte.)
00:30:46 (Il toque à la porte.)
00:30:49 (Il toque à la porte.)
00:30:52 -René est mort.
00:30:54 C'est ça que je suis venue t'apprendre, Christian.
00:30:59 Je suis venue aussi pour te dire que je n'ai rien dit à la police.
00:31:08 Ils m'ont demandé si je savais avec qui René était sorti hier soir.
00:31:13 J'ai répondu que je ne le savais pas.
00:31:18 Tu entends, Christian ?
00:31:20 Je ne sais pas.
00:31:22 Je ne sais rien.
00:31:24 Je ne veux plus rien savoir.
00:31:27 -Asseyez-vous, madame Moutet. Reposez-vous un peu.
00:31:32 (Il pleure.)
00:31:34 -René est mort.
00:31:39 La police ?
00:31:41 J'ai peur de ce qu'il nous reste à apprendre.
00:31:46 -Qu'est-ce que vous avez fait, mon petit ?
00:31:57 Quelle bêtise avez-vous fait ?
00:32:00 Dis-le.
00:32:02 On peut peut-être encore t'aider ?
00:32:07 -Oh non, maman.
00:32:10 Plus maintenant.
00:32:12 Oh, c'est trop tard !
00:32:14 -Ah oui, c'est trop tard.
00:32:17 Pour René.
00:32:19 -Mais pour moi aussi, c'est trop tard.
00:32:23 Et quand vous avez sonné,
00:32:26 j'ai cru que c'était déjà le jour de la mort.
00:32:30 -C'est déjà la police.
00:32:32 Le patron du café m'a vu.
00:32:34 Tout le monde sait que René et mon copain consortaient ensemble.
00:32:39 -Tant qu'elle venait dans la cité, on leur dira.
00:32:44 -On a fait une connerie, papa.
00:32:54 On a fait une connerie.
00:32:58 -Oui.
00:33:00 Mais quelle connerie, mon copain ?
00:33:02 -On a attaqué le patron à l'huistange.
00:33:05 Je ne sais plus où.
00:33:07 On lui a pris sa caisse.
00:33:10 -Quand je me faisais du souci à ton sujet,
00:33:17 que j'imaginais le pire, je pensais quand même pas à ça.
00:33:21 Je craignais que tu sois malheureux.
00:33:25 Que tu sois obligé de faire n'importe quoi pour gagner ta vie.
00:33:30 J'avais peur que tu te mettes à boire,
00:33:33 que tu deviennes épave.
00:33:36 J'ai jamais imaginé que t'attraquerais les gens pour leur prendre leur argent.
00:33:41 Je te voyais pas en prison.
00:33:47 -Je veux pas aller en prison, papa.
00:33:50 -Il fallait y penser avant, mon gars.
00:33:54 -Qu'est-ce que tu veux que je fasse, moi, maintenant ?
00:33:58 Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
00:34:02 -Il ne faut pas qu'il aille en prison, madame.
00:34:05 Ils vous prennent un gosse qui fait des bêtises et ils vous rendent un bandit.
00:34:10 C'est pour ça que je n'ai rien dit ce matin.
00:34:13 Je ne voulais pas qu'un autre garçon de 20 ans aille en prison à cause de moi,
00:34:18 à cause de René.
00:34:20 À cause d'un scooter volé.
00:34:23 Je suis allée le voir, le propriétaire du scooter que René avait volé.
00:34:28 Je l'ai supplié, je voulais le rembourser.
00:34:32 Il a refusé.
00:34:34 Il fallait que René aille en prison pour apprendre à vivre.
00:34:39 C'est pour ça qu'il est mort.
00:34:42 Quand il est sorti de la prison, ce n'était plus le même.
00:34:52 Avec moi, il était toujours gentil, mais...
00:34:56 il parlait des gens, de la vie, avec des yeux, un ton...
00:35:02 Une expression qui me faisait peur.
00:35:06 -Christian...
00:35:12 -C'est René qui a eu l'idée.
00:35:20 -Je ne voulais pas.
00:35:23 Je te le jure, maman.
00:35:28 Je lui ai dit...
00:35:33 Il m'a répondu que quand on n'avait pas de pognon, il fallait en prendre d'où il y en avait.
00:35:39 Il m'a traité de con, de dégonflé.
00:35:43 De toute manière, il l'aurait fait tout seul.
00:35:48 Je voulais rentrer à la maison.
00:35:51 Je n'ai pas osé le laisser tomber.
00:35:54 -Christian...
00:36:08 Comment ça s'est passé avec le patron du café?
00:36:13 -J'en sais plus rien, papa.
00:36:16 Je n'en sais plus rien, papa.
00:36:19 On a attendu dans la voiture en s'engueulant.
00:36:25 Depuis, le bonhomme est sorti.
00:36:28 On a acheté des cigarettes, on a bu un verre.
00:36:33 René a sorti son revolver et...
00:36:36 et je lui ai pris l'argent dans la caisse.
00:36:39 -Mais qu'est-ce que vous vouliez en faire?
00:36:42 -Rien.
00:36:44 J'ai voulu aller à l'hôtel, à l'hôtel de la mer.
00:36:47 Inviter des filles, aller danser.
00:36:49 Payer les taxis.
00:36:51 -Je t'avais pourtant donné de l'argent.
00:36:58 Catherine aussi.
00:37:00 -Mais qu'est-ce que tu voulais qu'on foute avec quinze cents balles, maman?
00:37:03 -Mais enfin, fallait m'en demander.
00:37:06 -Tu m'aurais encore engueulé.
00:37:09 -C'est maintenant que je devrais t'engueuler, tu sais.
00:37:14 -Oui.
00:37:16 -Ce revolver, d'où il sortait?
00:37:21 -C'est un jouet, papa.
00:37:23 Qui ressemble à un vrai.
00:37:25 Tous les gosses de la cité en ont.
00:37:29 René m'avait dit, avec ça, si on se fait piquer, on risque moins.
00:37:42 -Ca y est, tu es prêt? -Une seconde, j'ai fait le point.
00:37:45 -Et le son, ça va?
00:37:47 -Alors, M. Beauchard, c'est la gloire?
00:37:50 -C'est pour la télé? -Oui, mais vous êtes dans le champ.
00:37:53 -Ah bon? -Vous pouvez nous garder de silence, s'il vous plaît?
00:37:57 -Eh ben, putain, c'est un drôle de bazar, votre truc.
00:38:00 -Quand tu voudras. -Allons-y.
00:38:02 -Ca tourne.
00:38:04 -Aggression au café tabac, première fois.
00:38:07 M. Beauchard, vous êtes le propriétaire de ce café tabac.
00:38:10 Vous avez été victime, hier soir, d'une agression, vers 22h.
00:38:14 Deux voyous vous ont emporté le contenu de votre tiroir-caisse.
00:38:17 Combien vous ont-ils pris, environ?
00:38:19 -Je sais pas, moi. Environ 200 000 francs.
00:38:22 Enfin, je veux dire, 2 000 nouveaux francs.
00:38:25 J'ai deux caisses.
00:38:27 Une pour le comptoir et une pour le tabac.
00:38:30 C'est la caisse du comptoir qu'ils ont emporté.
00:38:33 -Et comment ça s'est passé?
00:38:35 -J'étais en train de fermer mon rideau de fer, comme je fais tous les soirs.
00:38:39 Et, là, il y a deux jeunes qui sont arrivés.
00:38:42 Ils m'ont demandé deux demi et un paquet de cigarettes.
00:38:45 C'est au moment où je les servais qu'il y en a un qui m'a mis le rideau de fer sous le nez.
00:38:49 Et l'autre n'était pas très rassuré.
00:38:51 Son copain a été obligé de l'engueuler parce qu'il osait pas passer derrière le comptoir.
00:38:55 -Vous aviez vous-même une arme dans votre tiroir.
00:38:58 Vous leur avez tiré dessus, lorsque ce sont enfuis.
00:39:01 -Oui, vous savez, j'ai tiré de la porte au jugé.
00:39:04 Enfin, il faisait nuit.
00:39:06 Et j'étais le premier étonné quand j'ai vu la voiture faire des zigzags
00:39:11 et s'écraser contre un arbre un peu plus loin.
00:39:14 -Il y en a un que vous avez blessé. Il est mort cette nuit à l'hôpital.
00:39:18 -Oui, oui, je sais.
00:39:20 -Mais l'autre a réussi à s'enfuir. Vous avez pu donner son signalement à la police?
00:39:24 -Vous savez, un signalement très vague.
00:39:26 Il me semblait pas très grand.
00:39:28 Il avait des cheveux longs, comme en ont les jeunes.
00:39:31 Blonds. Il avait un imperméable.
00:39:34 Par contre, celui qui avait le revolver, je l'oublierai pas.
00:39:38 -A propos de ce revolver, M. Beauchard, je voudrais vous poser une dernière question.
00:39:42 La police a révélé ce matin que cette arme était un jouet.
00:39:45 Auriez-vous tiré quand même, si vous l'aviez su?
00:39:48 -Bien sûr que non. On tue pas un homme pour 200 000 francs.
00:39:52 Encore moins un gosse.
00:39:54 -Ca a été? -Ca va.
00:39:56 -Coupé. -Vous pouvez rentrer.
00:39:58 -Merci, M. Beauchard.
00:40:00 -Vous êtes bien bon.
00:40:19 Moi, de jouer ou pas de jouer, le revolver, je l'aurais tiré.
00:40:22 Petit voyou n'a eu que ce qu'il méritait.
00:40:25 -Est-ce que je pourrais vous parler un instant, monsieur?
00:40:28 -Monsieur? Vous écoute? Vous êtes journaliste?
00:40:32 -Oh non. Je voudrais vous parler seul, monsieur.
00:40:36 Si c'est possible.
00:40:38 -Oui, monsieur. -Monsieur, oui.
00:40:40 -Excusez-moi.
00:40:46 -Pardon, monsieur.
00:40:51 -Assignez-vous.
00:40:55 -D'abord, je vais vous rendre ça.
00:40:57 -Qu'est-ce que c'est, ça?
00:40:59 -Ce qui vous a été volé hier soir.
00:41:01 -Vous êtes de la police? On a pu arrêter l'autre?
00:41:04 -Non, pas encore, non. Je suis son père.
00:41:08 Il m'a tout raconté ce matin.
00:41:11 Je suis venu vous rapporter votre argent pour le conduire au commissariat.
00:41:19 -Vous auriez pu aussi bien donné à la police.
00:41:22 -Je l'aurais rendu.
00:41:32 -Je vous plains beaucoup, monsieur.
00:41:42 -Ce n'est pas très laid pour un père de faire ce que vous êtes obligé de faire.
00:41:48 -Je n'aimerais pas être à votre place, si vous n'aviez pas un fils comme le vôtre.
00:42:01 Et si c'était lui qui avait ramassé mon conduit envolvé?
00:42:12 L'autre.
00:42:14 -Vous ne l'avez pas ramassé?
00:42:18 -Non, comme ça, à peine. Je n'aimais pas beaucoup que mon fils le fréquente.
00:42:23 -Je comprends ça.
00:42:27 Au commissariat, on m'a dit qu'il avait fait de la prison. Vous savez pourquoi?
00:42:31 -Avec un vol de scooter.
00:42:35 -Et votre fils?
00:42:37 -Il a jamais eu d'histoire.
00:42:39 -Non, non, jamais. Je ne comprends pas ce qui lui a pris.
00:42:44 -Il a été ramassé par l'attaque à ma armée.
00:42:48 -C'est l'autre qui l'a entraîné?
00:42:50 -Bien sûr. Il est mort. C'est commode.
00:42:52 -Vous l'avez dit vous-même tout à l'heure.
00:42:54 -Qu'est-ce que j'ai dit?
00:42:56 -Vous avez dit que mon fils n'avait pas l'air très rassuré, que son copain l'avait engueulé.
00:43:03 -C'est vrai. Il n'était pas très à son aise. Si vous l'aviez vu, il n'est pas fier.
00:43:13 -On s'en connaissait. C'est pas trop mal débrouillé.
00:43:16 -La prochaine fois, il n'aura plus d'assurance. Je suis sûr qu'il ne le commencera pas.
00:43:20 -Qu'est-ce que vous en savez? Je suppose qu'hier soir encore, vous aviez pu jurer qu'il était incapable de mettre un revolver sur le ventre de quelqu'un.
00:43:27 -Dis donc, papa, c'est pire que pour Brigitte Bardot. Il y a encore un journaliste qui te demande.
00:43:32 -C'est lui qui m'emmerde, ton journaliste. Il va tendre.
00:43:36 -La note fait l'hiver, non?
00:43:40 -Voilà un héros. Parce que j'ai tué un petit crétin qui voulait jouer au dur avec un revolver à bidon. Malheureusement, le mien n'était pas.
00:43:54 -Vous avez d'autres enfants?
00:43:57 -Une fille. Elle a 18 ans.
00:44:08 -Pourquoi vous êtes venu me voir? A quoi ça nous avance, cette conversation, tous les deux?
00:44:23 -Je sais bien que vous avez raison. Mais j'espérais que... Enfin, non, c'est idiot. C'est idiot, je me rends compte, monsieur.
00:44:40 -Si vous croyez que je ne vous comprends pas, à votre place, j'aurais probablement fait la même chose.
00:44:50 -Vous avez l'air d'un brave type.
00:44:54 -Mais qu'est-ce que je peux faire pour vous? Rien!
00:45:00 -Ca serait quand même trop commun de faire le con et prendre les choses sur le mât que l'envoyait papa pour arranger les choses.
00:45:06 -Et si l'envoi avait réussi? Vous croyez qu'ils auraient été remorts, qu'ils n'auraient pas envie de recommencer?
00:45:11 -Qu'est-ce que vous feriez, vous, si mon fils était venu vous mettre un revolver à bruit ou pas sous le nez?
00:45:15 -Vous n'auriez pas envie de le voir en prison pour que ça lui fasse un peu les pieds?
00:45:18 -C'est pas celui qui est mort en sortée.
00:45:22 -C'est peut-être un raison, mais c'est pas mon problème.
00:45:28 -Ca ne me regarde pas. Je ne peux rien faire pour vous aider. Je ne suis ni la police ni la justice.
00:45:35 -Vous avez pourtant été les deux à la fois cette nuit. Vous avez tiré et le gosse a payé.
00:45:41 -On peut peut-être penser qu'il a payé pour les deux, non? Croyez pas.
00:45:47 -Je crois que c'est sa mère qui m'a poussé à venir vous voir.
00:45:52 -Mais même si j'étais d'accord avec ce que vous souhaitez, c'est pas possible.
00:46:06 -Réfléchissez, j'ai porté plainte. J'ai donné le signalement de votre fils à la police, c'est trop tard.
00:46:10 -Vous avez donné le signalement d'un gosse de 20 ans, sans signe particulier, blond, avec un imperméable.
00:46:17 -Vous êtes le seul à pouvoir l'en connaître. Un parmi des milliers.
00:46:21 -Ce soir, à la télévision, il n'y aura pas de fin à cette histoire, qui pourtant est une histoire vraie, et qui dans la réalité a eu une fin.
00:46:31 -La fin, ce soir, c'est vous qui allez en décider. Vous allez en décider en répondant à une question, une question très simple, que je vous pose,
00:46:40 -qui se pose à la fin de l'histoire que nous venons de vous raconter, la voici, à la place du patron du bistrot, accepteriez-vous, comme le suggère le père,
00:46:47 -de ne pas reconnaître votre agresseur sous la seule excuse qu'il est encore presque un enfant ?
00:46:52 -A cette question, je vous demande de répondre très simplement par oui ou par non.
00:46:57 -Nous ne vous demandons pas de commentaire, car SVP va être ce soir très encombré par vos réponses,
00:47:02 -et pour nous permettre de recueillir le plus de réponses possibles, pour nous permettre d'avoir une idée la plus juste,
00:47:09 -la plus précise possible de l'éventail de l'opinion, il nous faut avoir beaucoup de réponses, donc vous décrochez votre téléphone, vous appelez SVP,
00:47:16 -et vous répondez simplement oui ou non. D'ailleurs, je vais me mettre en rapport avec Alain Salmon, qui est à SVP,
00:47:22 -et qui va vous donner plus précisément, que je ne l'ai fait, la manière de vous servir d'SVP. Vous m'entendez Alain Salmon ?
00:47:27 -Oui, Pierre Degrau, je vous entends parfaitement, et je voudrais tout d'abord dire aux téléspectateurs qu'ils ne doivent absolument pas hésiter à nous appeler,
00:47:34 -car la chose est vraiment très facile, vous allez le voir.
00:47:37 -D'abord, en ce qui concerne les téléspectateurs de Paris, de la Seine ou de l'ancienne Sénéoise, qui ont l'automatique, il suffit simplement de composer les trois lettres SVP sur le cadran.
00:47:49 -Les téléspectateurs de province qui ont l'automatique doivent, eux, composer le 16 après la tonalité musicale le 1, SVP 11, 11.
00:48:03 -Je répète, le 16 après la tonalité musicale le 1, SVP 11, 11.
00:48:11 -Enfin, les téléspectateurs de province qui n'ont pas l'automatique doivent demander SVP Paris par l'intermédiaire de l'opératrice de l'Inter.
00:48:21 -Et avant de vous rendre l'antenne, Pierre Degrau, je voudrais ajouter que ce soir, plus de 40 standardistes sont mobilisés ici à SVP pour recueillir le verdict des téléspectateurs qui voudront bien nous appeler.
00:48:32 -Et nous souhaitons qu'ils soient très nombreux. Alors voilà. Et je vous demande une seule chose, c'est de bien vouloir répéter la question qui est posée aux téléspectateurs ce soir, car plusieurs téléphonent pour dire qu'ils ne l'ont pas compris.
00:48:43 -Alors je vais répéter la question. Notez-la bien. A la place du patron du bistrot, accepteriez-vous de ne pas reconnaître votre agresseur sous la seule excuse qu'il est presque encore un enfant ?
00:48:54 -A cette question, encore une fois, répondez simplement oui ou non en usant des méthodes que vient de vous décrire Alain Salmon.
00:49:01 -Cette question d'ailleurs, je ne la pose pas ce soir qu'à vous, téléspectateurs qui nous regardez, qui nous écoutez en ce moment.
00:49:06 -Je vais la poser à plusieurs personnalités qui sont réunies dans le studio, qui sont chacune dans sa spécialité des experts dans des domaines que cette histoire que nous avons racontée ce soir intéresse et implique.
00:49:22 -Je vais vous les présenter. Vous avez d'abord M. Moline, qui est magistrat, juge des enfants au tribunal de la Seine.
00:49:29 -M. Kornec, qui est avocat bien sûr, mais qui est en outre président de la Fédération Nationale des Associations des Parents d'Élèves.
00:49:38 -M. Dubois-Dumé, qui est notre confrère, journaliste.
00:49:41 -Le révérend père Jahouen, qui est ancien aumônier des prisons de Frennes et qui, depuis, n'a cessé de consacrer sa vie à la cause de l'enfance délinquante.
00:49:54 -Et comme ce problème intéresse ce soir beaucoup de monde, comme la question que nous vous posons concerne beaucoup de domaines de l'activité française, il concerne aussi quelques ministères.
00:50:07 -Il y a ici les représentants de deux ministères. M. Abbey, qui représente ici le ministre de la Jeunesse et des Sports, dont il est le directeur de cabinet.
00:50:17 -Et enfin Mme Dromère, qui représente le ministre de la Justice lui-même. Elle est chargée de mission à son cabinet.
00:50:24 -Alors, madame et messieurs, vous avez entendu la question que je posais tout à l'heure aux spectateurs. Je leur ai demandé de répondre par oui ou par non.
00:50:32 -Je sais que tout à l'heure, vous aurez envie d'expliquer et vous aurez largement le temps de le faire à votre vote, en quelque sorte.
00:50:38 -Mais je vais vous demander, pour commencer, vous aussi, de me répondre simplement oui ou non. Alors, Mme Dromère, je vais commencer par vous.
00:50:44 -Je ne rendrai pas l'enfant à sa famille.
00:50:48 -C'est-à-dire que vous répondez oui.
00:50:50 -Oui, je reconnaîtrai le garçon.
00:50:54 -Vous ne reconnaissez pas le garçon ?
00:50:56 -Si, je le reconnais.
00:50:57 -Ah, si vous le reconnaissez, vous ne le rendez pas à sa famille.
00:50:59 -Je ne le rends pas à sa famille.
00:51:01 -Vous voulez dire que vous l'envoyez en prison ?
00:51:02 -Non, je ne pense pas. Vous avez dit que nous nous expliquerions plus tard de notre...
00:51:07 -Je crois que vous échapperez difficilement à ce dilemme. Enfin, continuons. M. Abbey, vous répondez là.
00:51:12 -Je crois aussi que le problème du référendum, dans ce cas particulier, est difficile parce que le oui ou le non ont besoin d'être explicités.
00:51:21 On a toujours besoin d'expliciter un vote.
00:51:24 Dans le cas particulier, je pense que, personnellement, je serais sentimentalement tenté de dire que je ne reconnais pas l'enfant.
00:51:33 Je pense que, dans la situation qui nous a été présentée, le cafetier sera obligé de le reconnaître.
00:51:38 -Donc, vous répondez non.
00:51:40 -Alors, je réponds non.
00:51:41 -Plutôt non.
00:51:42 -Plutôt non.
00:51:43 -Le Révérend Pierre Jahouen, mon père, je vous demande votre réponse.
00:51:46 -Dans la situation actuelle, moi, je réponds oui, je ne reconnais pas l'enfant.
00:51:51 -M. Dubois-Dumé.
00:51:52 -Je crois que je répondrai plutôt non parce qu'effectivement, enfin, nous allons nous expliquer, mais je crois qu'il ne peut pas faire autrement.
00:51:59 -Maitre Cornet.
00:52:00 -Je voudrais répondre non, mais je répondrai oui et je dirai pourquoi.
00:52:04 -Bien. Et enfin, M. Moline, vous êtes juge des enfants, votre réponse est importante.
00:52:09 -Je pense que le patron de Bistrot doit reconnaître le garçon qui lui sera présenté.
00:52:16 -Bien. Eh bien, en somme, le problème qui se pose, c'est celui-ci maintenant.
00:52:21 Selon qu'on interprète votre oui ou votre non d'une manière ou de l'autre, si j'ai bien compris tout à l'heure, Mme Dromère,
00:52:26 nous allons voir ce qui arrive à ce garçon.
00:52:29 Alors, comme celui d'entre vous qui me paraît savoir le mieux, ce qu'il avait envie au début de répondre,
00:52:36 parce qu'il n'a pas hésité une seconde, c'est le révérend père Jarouen, je vais lui passer la parole.
00:52:41 -Moi, je crois que dans la situation actuelle, malgré la bonne volonté de ceux qui auront affaire à lui,
00:52:51 que ce soit la police ou la justice, dans la situation actuelle, le juge des enfants ne peut pas faire autrement que de le mettre en prison.
00:52:57 Après un délit de ce genre, on ne laissera pas un garçon en liberté provisoire.
00:53:01 Et quand on sait ce que c'est que la prison, non seulement la prison le jour, mais même la prison la nuit, on ne met pas un gosse en prison.
00:53:08 -Et je vous demandais ce que c'est que la prison, mon père, vous le savez mieux que moi.
00:53:11 -Je crois que pour savoir ce que c'est que la prison, il n'y a qu'une solution, il faut y aller.
00:53:14 Tout le reste, c'est du roman, il faut le vivre.
00:53:18 Et quand on n'a que 16, 17 ans, 18 ans, c'est un régime qu'on ne peut pas subir.
00:53:25 A mon avis, je sais très bien qu'actuellement, les services, les responsables font ce qu'ils peuvent.
00:53:30 Ils ne peuvent pas renverser une situation d'un jour à l'autre.
00:53:34 Il s'agit de faire le procès de personne.
00:53:36 Mais il est urgent et plus qu'urgent que tout le monde s'y mette, d'ailleurs, parce qu'il faut que tout le monde s'y mette pour qu'on ait d'autres solutions que la prison.
00:53:45 Et ce garçon, actuellement, je suis persuadé, après un délit comme ça, j'en ai vu, je vous dirais, qui avait commis des délits plus graves que ça.
00:53:51 Et après avoir commis leurs délits, eh bien, ils sont convaincus, persuadés eux-mêmes qu'ils sont des pauvres types, qu'ils ont fait une enormité.
00:54:00 Ce qu'il faut, ce n'est pas les écraser, c'est au contraire les valoriser.
00:54:03 Et moi, ce que je souhaiterais, vous voyez, c'est qu'à ce moment-là, au lieu de les écraser, on leur donne l'occasion de faire un exploit.
00:54:09 De se valoriser à leurs propres yeux d'abord, vous voyez.
00:54:12 Quel exploit, par exemple ?
00:54:13 Oh, alors là, il faudra un peu d'imagination, mais les adultes manquent d'imagination.
00:54:16 Vous ne semblez pas en manquer, mon père.
00:54:19 Alors là, je dirais que j'essaie, moi, à mon échelle, de faire ce que je peux, mais je ne peux pas grand-chose.
00:54:23 Mais enfin, il faudrait s'organiser, mais il faudrait, je crois qu'on ne peut pas non plus demander à la justice de tout faire, juste une erreur.
00:54:30 C'est un problème qui touche la jeunesse dans son ensemble, c'est un problème énorme, oui.
00:54:34 Et la justice, dans son, ne peut pas, elle seule, résoudre ces situations-là, oui.
00:54:38 Il faudrait une collaboration étroite et amicale, vous voyez, des différents services intéressés, y compris, d'ailleurs, je regrette de ne pas avoir de représentants là, oui,
00:54:47 même à l'occasion de l'armée. Et il y a certainement des possibilités du genre chantier de jeunesse ou autre, dans un esprit dynamique,
00:54:54 qui pourrait s'envisager. Malheureusement, personnellement, depuis 15 ans, je ne vois rien apparaître.
00:55:01 Je vois toujours les gosses rentrer en prison et en sortir à se quinter, comme disait la pauvre femme, elle a tout à fait raison.
00:55:06 La mère du garçon qui a été tué, ben, j'abolis vous, moi, je souscris entièrement ce qu'elle a dit.
00:55:11 Madame Dromer, vous représentez la justice qui est mise en cause, un peu, je vais vous demander de répondre.
00:55:15 Eh bien, peut-être avant de mettre la justice en cause, je vous dirais bien sûr que comme, sentimentalement, moi aussi, j'aimerais bien qu'on rende ce garçon à sa mère,
00:55:25 si elle était une très bonne mère. Mais alors, je crois qu'en fait, puisqu'il y a un juge des enfants, c'est plutôt lui qui vous répondra.
00:55:34 On a eu l'air de nous mettre devant un dilemme qui est un faux dilemme, ça n'est pas la prison ou la famille, mais il y a peut-être d'autres solutions,
00:55:43 c'est M. Moline qui, juge des enfants, peut vous dire quelles elles sont.
00:55:48 Oui, je voudrais d'abord interroger Mme Kornegay, si vous permettez, parce qu'il me semble qu'il y a un point à éclairer.
00:55:53 On a parlé du juge des enfants, c'est le père Jawen qui a parlé du juge des enfants, Madame Dromer à sa suite.
00:55:59 Ces garçons ont autour de 20 ans, est-ce qu'ils sont du ressort du juge des enfants ?
00:56:04 Non, non, absolument plus. Absolument plus, ils sont des majeurs pénalement, sauf dans la limite de l'ordonnance de 58, si vous voulez M. Moline.
00:56:12 À ce point-là, je pense qu'il y a quand même un point à préciser. En l'état actuel, il est bien certain que notre compétence en ce qui concerne les délinquants s'arrête à 18 ans,
00:56:20 mais qu'en matière d'assistance éducative, elle va jusqu'à 21 ans. Et je n'ai pas en tête les statistiques, mais je sais qu'à l'heure actuelle,
00:56:28 les cabinets de juge des enfants ont en partie, pour moitié à peu près des délinquants et pour moitié des enfants en danger, dont jusqu'à 21 ans.
00:56:36 Dont ils s'occupent après ?
00:56:38 Ah, je t'avais annoncé un cas précis comme celui-ci. Si ce garçon est reconnu par le bistrot, il va passer en jugement. Devant qui selon vous ?
00:56:46 Alors, en l'état actuel, compte tenu de son âge, s'il a plus de 18 ans, il sera nécessairement traduit devant la juridiction des majeurs.
00:56:54 Et alors, il se passe quoi à ce moment-là ?
00:56:56 C'est-à-dire qu'il est présenté à un juge d'instruction qui, lui, compte tenu de son âge actuellement, n'a évidemment que deux possibilités.
00:57:06 Ou le remettre en liberté, ou le placer en maison d'arrêt.
00:57:12 Mais il faut qu'il l'envoie devant un jury pour cela ou pas ?
00:57:15 Non. Le juge d'instruction peut décider ça de lui-même. Il prend un mandat de dépôt qui permet de placer le mineur à la maison d'arrêt.
00:57:26 Et ce mandat de dépôt est un acte de juridiction dont il est possible d'ailleurs de faire appel ou de demander que la situation soit repris.
00:57:36 Oui. Alors, Mme. Romère nous disait que ce dilemme est un faux dilemme. Je voudrais qu'on expliquait en quoi il est faux, M. le juge.
00:57:42 Le dilemme me paraît faux en ce sens que, pour prendre le juge des enfants, parce que je pense que tout le film porte sur une situation d'un garçon qui est un enfant.
00:57:57 Et il est un enfant, mais on dit qu'il a 20 ans et qu'il va partir faire son service militaire, je vous le rappelle.
00:58:01 Oui. Ce que l'on a voulu, en réalité, c'est regarder la situation d'un mineur, d'un enfant.
00:58:07 En réalité, dans les cas qui sont soumis au juge des enfants, le juge des enfants a de multiples possibilités.
00:58:15 Et il est bien certain que le recours à la maison d'arrêt est le recours ultime. Je crois que ce qui l'importe...
00:58:22 Si nous voyons les autres, alors. Parce que, finalement, on me dit toujours que c'est le recours ultime, que c'est un faux dilemme.
00:58:27 Je voudrais qu'on me dise ce qui peut lui arriver d'autre, que de rentrer chez lui ou d'aller en prison.
00:58:31 Eh bien, il peut rentrer chez lui, bien sûr, mais avec, par exemple, une surveillance éducative, sous le plan de la liberté surveillée.
00:58:39 Une liberté surveillée provisoire, d'observation. Il sera, à ce moment-là, surveillé par un éducateur.
00:58:46 Ou chez lui.
00:58:47 Chez lui. Et cet éducateur aura une action, soit sur le plan familial, dans les relations avec la famille,
00:58:54 et vous avez quand même bien pu juger, d'après les images qui vous ont été présentées, qu'il y avait dans cette famille un problème.
00:59:01 Oui, dans quelle famille il y avait peur.
00:59:03 Quand on voit le mineur partir le soir, n'est-ce pas, eh bien on sent peser une atmosphère vraiment pénible, lourde.
00:59:11 Il y a donc probablement quelque chose à faire. Donc, le juge des enfants aura la possibilité de maintenir l'enfant dans le milieu familial,
00:59:18 tout en le faisant surveiller. D'ailleurs, en règle générale, le juge des enfants va ordonner un certain nombre de mesures d'investigation
00:59:27 qui lui permettront de connaître, non seulement le mineur lui-même, mais tout son environnement, le milieu familial, une enquête sociale, par exemple,
00:59:36 un examen psychologique, éventuellement un examen neuropsychiatrique. Dans le cas d'un adolescent plus âgé,
00:59:45 un examen d'orientation professionnel paraît même s'imposer. Si le garçon ne peut pas être laissé dans son milieu familial,
00:59:53 il pourra être placé dans un centre d'observation. Un centre d'observation, ce n'est pas du tout un établissement pénitentiaire.
01:00:00 C'est un centre de l'éducation surveillée dans lequel on va, pendant une période de trois à six mois, procéder à tous ces examens,
01:00:10 enquêtes sociales qui seront effectuées dans le milieu familial, examens psychiatriques, examens psychologiques et surtout études du comportement du garçon
01:00:19 ou de la fille, puisqu'il y a également des centres d'observation pour filles, dans sa vie de tous les jours, soit en groupe, soit en classe, soit à l'atelier.
01:00:27 – Bien, ça c'est ce que peut éventuellement décider le juge des enfants. – C'est ce que peut décider.
01:00:30 – Je voudrais rendre la parole une seconde au père Jawen parce qu'on vient de nous décrire, par la voix du juge des enfants,
01:00:37 un avenir qui paraît assez acceptable et possible pour ce garçon, avec beaucoup de garanties, des psychologues, nous a-t-on dit, des éducateurs,
01:00:45 peut-être des psychanalystes, qui sait, des centres d'orientation qui ne sont pas tout à fait des prisons.
01:00:50 Je voudrais vous demander, mon père, puisque vous m'avez dit que pour savoir ce que c'était, il fallait y être allé,
01:00:55 si toutes ces belles choses existent en quantité suffisante pour qu'on puisse en parler d'une manière réaliste.
01:01:02 Je vous dirais que pour un garçon comme celui-ci qui va partir au service dans deux mois, je ne connais pas.
01:01:07 C'est la visite sur Orges qui est le centre de la région parisienne qui s'occupe des mineurs dans ce cas-là.
01:01:12 Effectivement, on n'est pas une prison, il n'y a pas de mur, il y a des éducateurs, il n'y a pas le personnel administratif de la pénitentiaire.
01:01:18 Il y a quand même un certain vocabulaire qui est le même, vous voyez, il y a quand même des rapports qui…
01:01:23 Enfin, on n'est pas totalement étrangers et à la prison, quand on arrive de Savigny, on est déjà un peu adaptés.
01:01:28 Mais ça n'empêche que ce n'est pas une prison, ce n'est pas du tout ce que… on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas.
01:01:33 Mais pour ce garçon de 20 ans, il n'ira pas à Savigny et il n'ira… Moi, je vous dirais que…
01:01:38 – Il y aura quoi ?
01:01:39 – Avec l'expérience pratique, je verrai ce garçon-là ce soir venir me trouver en me disant qu'est-ce que je fais ?
01:01:43 Parce qu'à l'occasion, ça m'arrive assez souvent d'en voir qui vient me dire qu'est-ce que je fais ?
01:01:46 Est-ce que je vais me constituer prisonnier ? Est-ce que je vais trouver un avocat ?
01:01:48 Est-ce que… qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je vais faire ?
01:01:50 Je lui dirais, mon vieux, il faut être réaliste. Bon, si tu veux, tu vas aller trouver un avocat.
01:01:54 Si tu es sûr d'être fait, si tu es sûr d'être cuit, il vaut mieux que tu aies l'initiative du geste.
01:01:58 Bon, eh bien, on va trouver un avocat, mais fais ta valise, il ne faut pas compter, il ne faut pas croire au Père Noël.
01:02:04 – Tu ne vas pas coucher chez toi.
01:02:05 – Tu ne vas pas coucher chez toi ce soir, ça, ce n'est pas pensable.
01:02:08 Après un hold-up, ma armée sur un café tabac, ce n'est pas pensable actuellement.
01:02:11 Et d'ailleurs, certaines gens qui écoutent sont tout à fait d'accord pour se dire
01:02:15 que ce n'est pas possible de laisser un garçon comme ça dehors.
01:02:17 Je suis d'ailleurs tout à fait d'accord pour ne pas laisser ce garçon dehors.
01:02:20 Et je suis tout à fait d'accord même pour ne pas le laisser chez lui.
01:02:23 Mais ce que je souhaiterais, c'est qu'on puisse le mettre ailleurs.
01:02:27 Et c'est ailleurs dont il faudrait qu'il soit question.
01:02:29 – M. Kornec.
01:02:30 – Moi, je voudrais qu'on pose la question à ces messieurs et dames de la justice et de la jeunesse et des sports.
01:02:35 Est-ce que sérieusement, ils pensent qu'à l'heure actuelle, les mesures d'assistance éducative
01:02:39 dont parlait M. Moline à l'instant, peuvent être appliquées à l'échelle où on voudrait les appliquer ?
01:02:44 Car si je vous ai bien suivi…
01:02:45 – C'est la question que je posais.
01:02:46 – Si je vous ai bien suivi, pour ce garçon qui s'appelle Christian et qui a 20 ans,
01:02:51 il y a un conflit familial, un conflit familial qui est celui qu'on trouve dans 8 familles sur 10
01:02:57 à un moment quelconque de l'adolescence des enfants.
01:02:59 Il y a un conflit familial, mais parce qu'il y a un conflit familial,
01:03:02 vous dites, avant qu'ils sortent et qu'ils volent la voiture,
01:03:05 il y avait la possibilité pour moi, juge des enfants,
01:03:08 d'appliquer les principes de l'assistance éducative.
01:03:10 C'est vrai, c'est vrai dans les textes, mais dans les faits.
01:03:13 Est-ce que vous vous imaginez que vous avez la possibilité,
01:03:16 alors que vous êtes, vous juge des enfants, avec toute votre bonne volonté,
01:03:19 complètement débordé par tout ce qui vous incombe déjà,
01:03:23 est-ce que vous avez la possibilité de prendre en charge cet énorme ensemble
01:03:27 que nous avons vu là, qui a 20 000 habitants, est-ce que vous avez la possibilité
01:03:30 de les prendre en charge et de sonder les reins et les cœurs de chaque famille
01:03:33 et de dire là, il y a une petite fille de 17 ans qui ne travaille pas comme elle devrait travailler,
01:03:37 on va la prendre au microscope et la regarder.
01:03:40 Est-ce que vous avez sérieusement à l'heure actuelle cette possibilité ?
01:03:43 On a quand même beaucoup de possibilités.
01:03:46 Et il est certain, je vous l'ai indiqué, que dans le cadre de nos secteurs de justice,
01:03:52 tels qu'ils sont actuellement, eh bien on a quand même un certain nombre
01:03:56 qu'il ne faut pas négliger.
01:03:57 Dire qu'on peut répondre à tous les besoins, je ne le pense pas.
01:04:00 Il y a évidemment un gros effort à faire et chaque fois que nous sommes amenés
01:04:05 à poser ce problème, nous invoquons évidemment cette pénurie d'équipements qui nous frappe,
01:04:11 mais il faut quand même constater que de gros efforts et de gros progrès ont été effectués
01:04:16 au cours des dernières années.
01:04:17 Je ne l'en dis pas, mais est-ce qu'on peut parler chiffres ?
01:04:19 Est-ce que vous pouvez nous dire, pour un de vos secteurs,
01:04:21 quelle est la population concernée et quel est le personnel dont vous disposez ?
01:04:25 Alors écoutez, je vais vous donner un exemple pratique.
01:04:28 J'ai personnellement un secteur de banlieue qui comporte à peu près 525 000 habitants
01:04:33 pour lequel j'ai quand même un certain nombre de services et de foyers.
01:04:41 J'ai des délégués à la liberté surveillés, j'ai un service social qui comprend un certain nombre
01:04:49 d'assistantes sociales.
01:04:50 Évidemment, il y en a six actuellement.
01:04:52 Il en faudrait beaucoup plus, mais c'est déjà...
01:04:54 Six assistantes sociales pour 100 000 familles ?
01:04:57 100 000 familles à peu près.
01:04:59 J'ai également, mais attention, j'ai également un centre d'orientation et d'action éducative
01:05:04 dans lequel il y a également d'autres assistantes sociales.
01:05:07 Comprenez-moi, je ne vous mets pas en accusation, je suis navré de cette situation.
01:05:10 C'est une enquête, disons.
01:05:12 Mais il y a également dans ce centre d'orientation et d'action éducative
01:05:17 un certain nombre d'éducateurs et d'éducatrices.
01:05:19 Actuellement, il y a quand même, je n'ai pas le chiffre exact en tête,
01:05:24 mais il y a quand même plus de 500 garçons et filles qui font l'objet de mesures
01:05:29 d'assistance éducative en milieu ouvert ou de liberté surveillée,
01:05:32 ce qui, quand même, est un chiffre important.
01:05:35 Il y a quand même également, toujours dans le cadre d'un secteur,
01:05:38 et ce n'est qu'un secteur parmi les 14 secteurs parisiens,
01:05:41 il y a également un foyer dans lequel on peut recevoir un certain nombre de garçons.
01:05:46 C'est un foyer qui, actuellement, peut recevoir une trentaine de garçons.
01:05:51 Mais il y a également d'autres établissements d'éducation.
01:05:53 Il faut bien penser que c'est un ensemble, n'est-ce pas,
01:05:57 et qu'on ne peut pas parler raisonnablement, si vous voulez,
01:06:00 d'un secteur déterminé quand on évoque ce problème.
01:06:04 Et je pense qu'il est quand même très important de dire,
01:06:07 et là, je pense que ce serait quand même davantage au représentant direct du ministère
01:06:12 d'expliquer que l'accrochement, si l'on peut dire, de l'éducation surveillée
01:06:16 au plan d'équipement sanitaire et social nous a déjà apporté pas mal
01:06:20 et doit, dans les années qui viennent, nous apporter beaucoup plus,
01:06:24 on a prévu, je crois, à la fin du plan d'équipement actuellement,
01:06:27 un équipement utile de base pour à peu près tous les secteurs.
01:06:32 - Monsieur Dubois-Dumé, vous êtes journaliste, vous êtes catholique,
01:06:35 et cependant, vous avez répondu non, c'est-à-dire qu'on n'avait pas fait la même réponse
01:06:38 que votre voisin, le père Jarouen. Je vais vous demander de m'expliquer pourquoi.
01:06:41 - Oui, eh bien, je pense qu'il faut reprendre le cas précis de Christian,
01:06:44 et peut-être que je suis un peu naïf, mais enfin, il me semble que son cas n'est pas grave
01:06:49 et qu'on est en train de l'augmenter énormément.
01:06:52 Si j'étais pour ma part le juge d'enfant, dans un cas comme celui-ci,
01:06:56 certainement je le renverrais chez lui. Enfin, je n'imagine pas,
01:06:59 peut-être est-ce tord, encore une fois, mais je n'imagine pas qu'on puisse l'envoyer en prison.
01:07:03 Il me semble qu'il y a tellement de circonstances atteignementes
01:07:06 que ce n'est pas lui qui a réellement mené l'affaire,
01:07:09 qu'il a été complètement entraîné par son camarade René.
01:07:12 Ce que je ferais, moi, si j'étais juge d'enfant, pareil cas,
01:07:15 c'est le père, essentiellement, que je ferais venir chez moi
01:07:18 et avec lequel j'essaierais de m'expliquer, car je ne sais pas si on peut en discuter maintenant,
01:07:22 mais pour ma part, enfin je ne sais pas si c'est le moment,
01:07:25 mais à mon avis la responsabilité principale, il y en a beaucoup là-dedans d'ailleurs,
01:07:29 il y a toutes sortes d'éléments qui sont en question,
01:07:32 mais il me semble peut-être que je réagirais en père, moi-même,
01:07:35 et je ne veux surtout pas le condamner, car ces problèmes sont très difficiles,
01:07:39 mais il me semble que ce père est assez extraordinaire, il est d'une faiblesse incroyable.
01:07:43 Il a là un garçon qui ne fait rien depuis six mois, qui a 20 ans,
01:07:48 qui ne fait rien depuis six mois, depuis six mois, rien,
01:07:51 il se lève le matin à midi, il essaie quelquefois, il essaie de le ressaisir,
01:07:56 et toujours il recommence à l'accabler.
01:07:58 - Vous avez des enfants ? - Oui, j'ai des enfants.
01:08:00 - Ils ont quel âge ? - J'en ai de 14 à 23 ans.
01:08:04 - Peut-être qu'il n'est pas tellement facile quelquefois pour un père de famille de faire quelque chose en garçon de 20 ans.
01:08:08 - Mais pas du tout, mes enfants sans doute regardent l'émission et je ne veux pas avoir l'air de faire le malin.
01:08:12 - Je ne parle pas des vôtres. - Je ne veux pas avoir l'air de faire le malin.
01:08:14 Forcément on pense au sien, vous pensez bien,
01:08:16 mais ce père vraiment me paraît d'une faiblesse extraordinaire.
01:08:19 Cet enfant, ce garçon, il a son bac nous a-t-on dit.
01:08:23 Et alors, que fait-il pendant ces six mois, comment n'a-t-il pas pu l'orienter ?
01:08:26 Enfin, il y a un mur, c'est un problème très grave d'ailleurs actuel, je crois, de la démission du père d'ailleurs.
01:08:32 Pour moi c'est ici le problème essentiel, et c'est le père que j'essaierai de changer si c'est possible.
01:08:38 - On pourrait accuser aussi bien d'autres choses, moi j'ai fait une enquête il y a quelque temps dans les prisons,
01:08:42 j'ai vu des jeunes délinquants qui étaient des mineurs, ceux-là qui avaient moins de 18 ans,
01:08:47 les psychologues qui s'occupent d'eux pensent que nous sommes tous un peu responsables
01:08:51 à mesure où notre société est une société de consommation, qu'elle soit capitaliste ou qu'elle soit socialiste,
01:08:57 c'est aussi la consommation qui prime tout à Moscou.
01:09:02 Donc on a habitué les gens à être des consommateurs, être des consommateurs ça veut dire avoir la télévision, le frigidaire, l'auto, etc.
01:09:10 Il est évident que les enfants naissent, viennent au monde aujourd'hui avec l'idée qu'il est normal
01:09:16 que chacun ait sa voiture et quand un pauvre type comme c'est le cas de ce père n'a qu'une vieille voiture
01:09:21 qui dit-il il a pu acquérir péniblement à l'âge de 40 ans, son fils pense que c'est un peu un pauvre type
01:09:27 mais peut-être que c'est nous aussi qui faisons qu'il pense...
01:09:29 - Oui, je me garderais bien de dire que c'est seulement la responsabilité du père, j'ai dit que à mon avis c'était là le problème crucial tout de même.
01:09:35 Il y a un mur vraiment qui les sépare, ce père n'est pas assez proche de son enfant, il n'essaie pas de comprendre,
01:09:41 à chaque instant il revient contre lui, il harcèle, ça me paraît d'une maladresse psychologique étonnante
01:09:48 et c'est un faible, il manque certainement de fermeté.
01:09:51 - En ce moment vous avez répondu non, pourquoi alors ?
01:09:53 - J'ai répondu non pour toute une série de raisons, c'est-à-dire que je me suis d'abord placé au point de vue du cas Barthier lui-même.
01:10:00 Ce qu'on lui demande d'abord c'est de mentir, c'est tout de même un premier problème assez délicat et assez difficile.
01:10:06 - Je crois que ça n'a pas l'air de gêner le père, j'ai en même l'idée qu'on puisse mentir.
01:10:09 - Je considère que ce n'est pas un mensonge d'ailleurs parce qu'il s'agit de savoir qui a le droit à la vérité.
01:10:13 - Il s'agit de le faire connaître.
01:10:14 - Mais qui a le droit à la vérité, vous savez, il n'y a pas...
01:10:15 - Qui a le droit à la vérité, ça va loin si ça va loin.
01:10:17 - Oui, ça va loin, parce que ça va loin pour le gosse si on le met en prison également.
01:10:20 - Mais j'ajouterais un autre argument qui est que, à mon avis, même sur un simple plan de l'intérêt du cas Barthier,
01:10:26 en ne voulant pas reconnaître l'enfant, il court pour lui-même des risques me semble-t-il assez terribles.
01:10:32 - Lesquels ?
01:10:33 - Lesquels ? C'est que l'enfant sera probablement interrogé quand même.
01:10:37 On sait bien qu'il était dans le quartier, qu'il était ami de ce garçon, que c'est une voiture qui a été prise au bas de la maison elle-même.
01:10:44 Il me paraît invraisemblable que le garçon ne soit pas à un moment ou à l'autre interrogé.
01:10:48 - Oui.
01:10:49 - Tiendra-t-il le coup ?
01:10:50 - Il dira quoi ?
01:10:51 - Il peut dire "mais oui, je suis claque, c'était moi".
01:10:53 - Il dira que c'est lui.
01:10:54 - Alors le cas Barthier à ce moment-là n'aura pas reconnu bien sûr.
01:10:57 - Il peut y avoir des cas Barthier qui ont mauvaise vue.
01:11:00 - On peut le dire, bien sûr, qu'il avait mauvaise vue.
01:11:03 - Enfin j'enlève si vous voulez cet argument. Déjà il me semble que pour lui c'est difficile de le dire, voyez.
01:11:09 Et que ensuite alors la démarche du père m'étonne assez quand même.
01:11:13 C'est d'ailleurs la mère qui l'inspire cette démarche.
01:11:15 - Vous n'iriez pas vous faire cette démarche pour vos enfants ?
01:11:18 - Je ne pense pas. Je ne suis pas certain.
01:11:20 C'est très difficile à dire parce que vous pensez que instinctivement on a envie de la faire cette démarche. C'est évident.
01:11:27 Mais je ne suis pas sûr qu'elle soit vraie et qu'elle soit bonne.
01:11:31 Et aussi parce que, je reviens à mon point de départ, je ne peux pas imaginer que cet enfant puisse être mis en prison.
01:11:37 Voilà mon point de départ, le vrai. C'est là la question.
01:11:40 - Mais au fond, on n'est pas d'accord. Je rends la parole à Mme Dromère parce que tout à l'heure elle m'a dit que c'était un faux dilemme.
01:11:44 J'aimerais qu'elle m'explique en quoi. Parce que finalement cet enfant il a 20 ans.
01:11:48 Et je voudrais qu'on me dise d'une manière très précise ce qui peut lui arriver d'autre que de rentrer chez lui libre ou d'aller en prison.
01:11:54 - Oui alors disons puisque le père Michel Chawen a dit que depuis 15 ans il se posait toutes sortes de problèmes.
01:12:01 Disons qu'il y a beaucoup de gens heureusement qui se posaient ces problèmes.
01:12:06 Tout à l'heure Maître Kornec a parlé d'équipement et il était revenu un petit peu en arrière en parlant des moins de 18 ans.
01:12:13 Alors si vous permettez j'aimerais dire deux choses. L'une puisque nous parlions équipement et pour reprendre la discussion précédente.
01:12:21 - Je voudrais que vous arrivez à répondre à ma question avant de répondre aux autres. Parce que je vous ai demandé où il pouvait aller ailleurs qu'en prison.
01:12:28 - Et bien de toute façon est-ce que vous vous placez dans un immédiat ou est-ce que c'est un vœu ?
01:12:33 - Ah moi c'est pas un vœu. Voilà ce garçon a 20 ans. Si le cabartier le reconnaît il va aller devant un juge. Qu'est-ce qui va lui arriver ?
01:12:44 - Et bien il y a quand même des juges d'instruction qui connaissent tout de même les problèmes psychologiques et autres.
01:12:51 - Mais d'accord mais il va pas l'envoyer au cinéma par exemple. Tu vas l'envoyer où ?
01:12:54 - Il peut effectivement le rendre à ce moment-là à sa famille comme vous l'a dit M. Moline.
01:13:00 Mais alors M. Moline a une possibilité c'est que s'il y a une bonne liaison entre un juge d'instruction et un juge des enfants.
01:13:08 C'est que M. Moline a le droit en matière d'assistance éducative de se saisir lui-même et de dire que ce garçon est en danger moral.
01:13:15 - Même s'il a 20 ans ?
01:13:17 - Même s'il a 20 ans. Alors je crois que de toute manière même juridiquement étant l'état des textes si vous voulez.
01:13:24 S'il y a une bonne liaison ce que nous souhaitons tous dans l'état actuel des textes il y a une possibilité de ne pas le mettre en prison.
01:13:32 Et éventuellement d'avoir une action sur sa famille ou à l'intérieur de sa famille.
01:13:37 - Marquès je suis très obus j'ai toujours pas compris où il irait s'il n'allait pas en prison.
01:13:41 - Bien je vous dis on peut de toute façon le remettre dans sa famille. Vous avez posé au public et vous nous avez posé.
01:13:47 - En répondant oui on obtient le même résultat beaucoup plus rapidement.
01:13:50 - Non parce que je ne suis pas du tout de votre avis parce qu'à ce moment-là on le remettra dans cette famille qu'il a amené comme l'a dit M. M.
01:13:56 pratiquement par une certaine forme de démission peut-être une démission de la société en général mais finalement de ce père
01:14:03 qui n'ose pas se juger lui-même parce que tous les pères souhaitent que leur fils réussisse mieux que lui c'est ça.
01:14:08 Et finalement il a été déçu ce fils ne réussit pas mieux que lui il a peut-être son premier bac on ne sait pas si le père l'a mais après ça il s'est arrêté.
01:14:15 - Mais moi je vous trouve très sévère avec cette famille d'une part et d'autre part je vous demande si vous êtes sûr que dans le système actuel vous pourrez lui offrir mieux que cette famille.
01:14:22 - Alors je crois que c'est ce que M. Molline vous disait il le remettrait dans cette famille s'il s'était saisi lui-même et à ce moment-là il y aurait peut-être un certain nombre de possibilités.
01:14:33 Donc qu'on a contesté si vous voulez en tant que nombre d'assistantes sociales de possibilités disons d'une tutelle généreuse et n'entrons pas dans le détail des termes juridiques.
01:14:47 Mais je crois et alors là je fais une réponse de mère de famille il n'y a pas tellement de familles qui aiment dans leur liberté voir arriver une assistante sociale même pour savoir si on a fait un vaccin.
01:15:01 N'est-ce pas quand on vous rappelle à l'ordre les familles n'aiment pas ça alors je crois qu'il faut une donc une décision judiciaire pour que finalement l'assistante sociale le délégué ou autre puisse éventuellement entrer dans cette famille.
01:15:13 C'est ça que j'entends par là c'est pour ça que je me place à ce point de vue et l'autre problème et je crois que ça n'est pas révélé de très grands secrets c'est que pratiquement puisque vous dites il n'y a pas d'autres possibilités.
01:15:27 Disons qu'à l'heure actuelle nous nous penchons très activement sur ce problème des 18 à 21 ans et que ce qui est le grand problème du père Michel Jaouen de monsieur Missouf que présente.
01:15:39 C'est justement de trouver des solutions qui ne soient pas la prison qui ne soit pas l'assistante sociale c'est-à-dire qu'on nous a dit qu'est-ce qu'il a fait qu'est-ce qu'il va faire pendant ces 6 mois.
01:15:48 Alors en attendant il va peut-être vous laisser chez lui.
01:15:50 Pardon.
01:15:51 En attendant que ces solutions soient trouvées parce que vous me parlez de solutions que il a plutôt futures.
01:15:55 Il suffit simplement de nous donner des possibilités législatives.
01:15:59 Oui mais en attendant.
01:16:00 De dire pratiquement que ce garçon vous dites en attendant mais ce garçon.
01:16:05 C'est hier qu'il a fait son coup c'est pas dommage vous dire madame Gromère.
01:16:09 Si c'est hier il y a les possibilités que monsieur Moline se ressaisisse lui-même parce qu'il aura été averti grâce à ce système parce que les juges d'instruction s'il y en a qui ne sont pas toujours avertis nous en connaissons bien sûr.
01:16:21 Mais il y en a aussi tout de même et le père Michel Chahouen en connaît qui sont des juges d'instruction avertis et qui éventuellement prendront justement pas la solution de la prison.
01:16:32 Il y en a peut-être mais pas tous.
01:16:35 Monsieur Abbé je vous vois très songeur depuis un moment et je ne vous ai pas donné la parole je m'en excuse mais tout le monde a tellement de choses à dire que je n'ai pas pu la donner à chacun d'entre vous encore.
01:16:44 Vous représentez ici le ministre de la jeunesse et des sports donc la jeunesse est votre problème.
01:16:49 Vous avez même la chance qu'il ne s'agisse pas d'une jeunesse délinquante dans votre cas mais il me semble que dans ce cas là nous sommes à la limite de la délinquance et il me semble que ce problème vous intéresse directement.
01:16:59 Le père Chahouen tout à l'heure a évoqué même la possibilité de faire appel à l'armée je pense que même avant de faire appel à l'armée on pourrait faire appel à des formations qui s'occuperaient des jeunes sans pour autant être militaires.
01:17:09 Vous avez dit maître Kornec ?
01:17:11 J'ai dit ça vaudrait mieux.
01:17:12 C'est votre opinion. Monsieur Abbé.
01:17:14 Je voudrais malgré tout souligner à ce sujet que maître Kornec qui estime scandaleuse la pénurie de moyens dont dispose la justice.
01:17:26 Et la jeunesse et les sports.
01:17:28 Et la jeunesse et les sports et me semble-t-il président d'une fédération de parents d'élèves. Or ce qui me semble à moi considérable dans le problème qui nous a été posé c'est qu'à aucun moment ne s'est apparu le rôle de ce qui est quand même en France
01:17:42 l'éducation nationale. Cette éducation nationale comporte...
01:17:47 Je n'ai pas encore parlé. Je te disais tout à l'heure à pouvoir m'expliquer.
01:17:51 Si mes connaissances sont exactes, par loin de 500 000 éducateurs, on nous présente un garçon qui est bachelier, qui a passé par conséquent par le cycle complet de formation le plus, enfin le meilleur dont nous disposions à ce niveau et on prétend que bien des pays étrangers nous l'ont envie même.
01:18:11 Or vous nous posez aujourd'hui un problème qui est celui-ci alors que nous disposons en principe d'un milieu éducatif aussi puissamment organisé.
01:18:23 Qu'est-ce que la justice, qu'est-ce que la jeunesse et les sports, qu'est-ce que l'armée peut présenter comme structure éducative et vous mettez en cause alors les insuffisances de ces structures.
01:18:35 Alors je pense que le problème peut être traité sous cette forme, c'est de savoir qu'est-ce qui va se produire après, après que l'événement que nous avons vu se soit produit.
01:18:44 Mais moi ce qui me semble surtout important c'est de savoir pourquoi on en est arrivé là et plutôt que de prévoir des moyens de guérison prévoir des moyens de prévention au sens très large du terme.
01:18:56 C'est-à-dire nous interroger pour savoir ce qui ne va pas dans nos systèmes d'éducation. Vous avez mis ici les uns et les autres en cause le père.
01:19:03 Je relève d'ailleurs que ce que vous reprochez surtout à ce père c'est une certaine forme de lâcheté. Or est-ce que ce n'est pas une certaine forme de lâcheté de notre part de dire que nous ne livrerons pas ce garçon à la justice.
01:19:15 Il nous faut tout de même une certaine logique. Nous avons fait des lois, elles doivent être appliquées dans l'état que nous leur avons donné.
01:19:22 Alors il me semble que par souci d'homogénéité personnelle il nous faudra répondre effectivement que ce garçon doit être livré aux bras séculiers.
01:19:32 Ah mais je crois que vous posez très bien le problème. Effectivement c'est un problème philosophique disons tout de même qui est posé là. C'est-à-dire il existe des lois devons-nous les violer.
01:19:41 Je demanderai au père Joulène d'ailleurs de nous dire pourquoi il pense que dans certains cas il faut les violer.
01:19:47 Mais je vous ouvre une simple parenthèse pour dire que je suis persuadé que tous les gens qui sont autour de cette table n'auraient pas fait la demarche du père parce que je pense que ni l'un ni l'autre ne peut être accusé de lâcheté et je suis à peu près certain que les uns et les autres nous aurions conduit notre galopin du garçon avec tous les regrets que ça comporte au commissariat de police.
01:20:06 Vous l'auriez amené où ? Chez le commissaire ?
01:20:08 Allô Pierre Desgrompes ?
01:20:09 Oui.
01:20:10 Allô vous m'entendez Pierre Desgrompes ?
01:20:11 Mais fort bien, pas d'une seconde.
01:20:12 Je pense que la situation évolue très vite ici à SVP car les appels nous parviennent à la cadence de 500 à la minute environ et que d'ores et déjà il se dégage une écrasante majorité de oui puisque 4238 téléspectateurs accepteraient la proposition du père alors que 1673 ne l'accepterait pas. Ce ne sont là bien sûr que des résultats provisoires.
01:20:34 Merci et bien nous reprenons la discussion et ça va me permettre même de la relancer d'une certaine manière car nous étions en train d'étudier le problème du respect des lois dans un pays où les lois existent. Et alors je constate messieurs, peut-être faut-il s'en affliger, que 4328 personnes alors qu'il est contre seulement 1673 sont partisans de violer la loi. C'est pas le point de vue de M.Kornec.
01:20:55 J'ai dit tout à l'heure que j'aurais voulu dire non parce que justement je crois que un des problèmes très graves que pose cette histoire c'est que nous nous trouvons confrontés avec l'idée suivante.
01:21:06 Le bistrot, il devrait répondre bien sûr qu'il reconnaîtra l'enfant car s'il ne répond pas et s'il ne le reconnaît pas, je vais beaucoup plus loin que vous, il va à un moment donné de cette affaire avoir comme témoin à prêter serment et il prêtera serment qu'il ne reconnaît pas cet enfant.
01:21:25 Donc il fera un faux serment, il deviendra lui aussi un délinquant ou un criminel, c'est très grave. Et pourtant je réponds oui, pourquoi ? Vous l'avez un petit peu deviné les uns et les autres.
01:21:36 En réalité ce qui est en accusation ici, et je m'excuse, ce n'est pas le père car le père il est comme nous tous avec ses problèmes et les difficultés que pose l'éducation d'un garçon de 20 ans. Il est mou c'est vrai.
01:21:47 Mais il faut s'y voir. Quand il lave la voiture l'après-midi pendant une heure, il est manifeste qu'il fait attention, qu'il essaie d'être gentil, qu'il essaie de récupérer ce gosse.
01:21:55 Et puis au bout d'une heure, il a la phrase qu'il n'aurait pas dû prononcer. Est-ce que nous nous contrôlons les uns et les autres suffisamment pour pouvoir sur ce point le condamner ?
01:22:03 En réalité ce n'est pas le père qui est en accusation, ce n'est pas l'enfant non plus, c'est la société toute entière. Et tout à l'heure j'ai écouté avec intérêt M. Habi me reprocher en quelque sorte en qualité de président des parents d'élèves de ne pas avoir parlé de l'éducation nationale.
01:22:16 M. le directeur il faut s'entendre. Vous avez été un des éminents hauts fonctionnaires de ce ministère et au moment où vous y étiez et à l'heure actuelle encore, notre fédération n'a cessé de répéter que les carences que je reprochais tout à l'heure au ministère de la justice ou au ministère de la jeunesse, nous les reprochons encore bien plus à l'éducation nationale.
01:22:34 Car c'est toute l'histoire de ce pays. Nous avons à l'heure actuelle une jeunesse qui n'est plus éduquée. Elle est encore instruite dans certains cas et on peut discuter, mais elle n'est plus éduquée.
01:22:45 Et ce qui manque à nos enfants, c'est d'abord cette éducation civique qui est difficile de donner. Et il est bien certain que si ce garçon qui a son premier bac avait reçu dans le lycée où il est allé, non seulement l'enseignement des mathématiques, de l'histoire, de la philosophie peut-être, en tout cas et du latin,
01:23:00 s'il avait reçu aussi l'apprentissage de son métier de citoyen, il ne serait peut-être pas arrivé à ça. Mais il n'y serait pas arrivé non plus si dans cet énorme ensemble, on avait prévu un certain nombre de choses.
01:23:11 C'est l'éducation nationale, c'est la jeunesse, c'est les sports. Tout le monde est concerné. S'il y avait autour de ce grand ensemble des stades, des piscines, et dans les stades et dans les piscines et dans les salles de jeux,
01:23:23 dans les cercles de jeunes, dans les salles de ping-pong, etc., et s'il y avait dans ces salles des animateurs formés, de qualité, des gens dynamiques, non pas qu'ils soient là en train d'imposer à des jeunes un cadre déterminé,
01:23:34 mais qui les aide à susciter toutes les richesses qu'ils ont en eux, tous les moyens d'épanouissement qu'ils ont en eux, ces histoires ne se produiraient pas. C'est ça le problème.
01:23:42 Je voudrais vous poser une question, maître Kornec. Je voudrais me faire l'avocat non pas du diable, mais du bon Dieu pour une fois, voyez. Et vous dites que ce qui manque dans l'éducation aujourd'hui, c'est la partie éducation civique.
01:23:53 Je pense que c'est vrai. Mais vous êtes aussi, non seulement le représentant de la Fédération des parents d'élèves, mais un des avocats les plus brillants de l'école laïque.
01:24:01 Et alors je voudrais vous demander si vous ne pensez pas que dans une large mesure, l'école laïque est responsable de la disparition, non pas d'un enseignement civique, comme vous dites,
01:24:09 mais d'un enseignement moral qui existait autrefois et que vous avez supprimé au nom de la laïcité. Je suis ravi de cette question. Je ne suis pas suspect, je peux vous poser cette question.
01:24:17 Je suis ravi de cette question, car ce n'est pas l'école laïque qui est responsable de cette démission actuelle. C'est le contraire. C'est parce qu'on est en train de démolir l'école laïque que la morale s'en va aussi.
01:24:27 L'école laïque de la Troisième République a su mettre au point une morale dont je crois les uns et les autres, nous devons être fiers. La France a réussi à mettre au point une morale qui dépassait
01:24:38 tous les problèmes de croyance, toutes les confessions et qui proposait aux hommes, dans leur entière, l'humanité toute entière, une morale commune à laquelle nous pouvions les uns et les autres nous rattacher.
01:24:48 Cette morale à l'heure actuelle, parce qu'il y a 45 enfants ou 50 enfants dans les classes, parce que l'éducation nationale n'a pas les moyens dont elle aurait besoin pour fonctionner, parce que le personnel de l'éducation nationale est recruté dans des conditions difficiles,
01:25:01 parce que le personnel de la jeunesse et des sports est recruté dans les mêmes conditions, cette morale on ne l'enseigne plus, car cette morale elle doit s'enseigner de deux manières. Si vous me permettez, j'ai fini.
01:25:12 Vous étiez à l'école ensemble, vous n'avez jamais suivi un cours de morale à quelque époque que ce soit, nous n'avons plus 18 ans. C'est ce que j'allais dire, Degrope, c'est que cette morale elle s'enseigne de deux manières.
01:25:21 Elle s'enseigne dans le texte ou par le livre, mais elle s'enseigne surtout par les actes. Et les contacts que nous avions, nous avons eu Dubois-Dumé, Degrope et moi le même professeur,
01:25:31 les contacts que nous avions avec nos professeurs étaient quelque chose de beaucoup plus porteur que tout ce qu'on peut nous raconter. C'est l'exemple qui vaut. Et bien l'exemple il vaut à condition que ces contacts puissent exister,
01:25:43 à condition que l'école soit humaine, à condition que la société soit humaine. Malheureusement, à l'heure actuelle, elle ne l'est pas, c'est tout un nouvel humanisme qu'il faudrait que nous reconstruisions.
01:25:52 Eh bien mesdames, messieurs, je vois que cette discussion est très passionnante parce qu'à propos du cas, finalement assez anodin, disons-le, du petit Christian, de son père, de sa mère et du patron Lubistro,
01:26:01 nous avons abordé à la fois le problème de l'éducation nationale, de l'éducation surveillée, de l'école laïque et le problème de la morale dans notre société moderne.
01:26:12 Je vais demander au père Jarouen de tirer une petite conclusion, s'il le veut bien, en quelques minutes, deux à peu près.
01:26:18 – Tirer une conclusion, vous me prenez à l'improviste, mais il y a une chose que je regrette malgré tout de ne pas avoir abordé, qu'on n'a pas abordé, c'est que ce revolver qui traînait dans la main du cafetier,
01:26:28 il était trop, voyez, il a... Certainement, il y a une chose qui est... Il n'était pas en état de légitime défense, il n'avait pas le droit de tuer les garçons. Et ça, il faut le souligner.
01:26:37 Il y a trop de revolvers qui traînent en France. Et... Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on a quand même tué un homme. Il y a le cas du petit, celui qui s'en sort, qui sera peut-être massacré par la prison.
01:26:46 Je vous dirais que dans certains cas, on se demande qu'est-ce qui vaut mieux, que le gars soit descendu ou qu'il soit envoyé en taule. Je vous dirais que personnellement, j'aurais été le père de ces deux garçons,
01:26:59 ou bien j'aurais eu le choix, si vous voulez, mais je ne sais pas ce que j'aurais choisi. Mais je n'aurais pas choisi de sang-froid que mon gosse soit mis en prison.
01:27:07 Il aurait peut-être mieux fallu qu'il se fasse descendre par le cafetier.
01:27:10 – Vous supposez toujours qu'il est rare en prison.
01:27:12 – Eh bien, je vous remercie. Le père Jawad dit qu'il ne sait pas lui-même ce qu'il aurait choisi. Il a tout de même répondu oui tout à l'heure.
01:27:17 Et je vais demander maintenant que soit rendu le verdict populaire en appelant SVP, qui doit pouvoir me fournir des chiffres plus importants que ceux de tout à l'heure.
01:27:26 – Absolument, Pierre Degroff, et là encore, écrasante majorité de oui, puisque sur un peu plus de 7500 verdicts que nous avons recueillis ce soir, 5467 oui, contre 2146 non.
01:27:42 Et là encore, ce sont des résultats provisoires, car on continue de nous appeler énormément ce soir à SVP.
01:27:47 – Eh bien, nous allons arrêter ici l'émission sur ces deux chiffres.
01:27:51 Je vous rappelle que la question que j'ai posée à la suite de l'histoire que nous vous contions tout à l'heure était celle-ci.
01:27:55 À la place du patron du bistrot, auriez-vous accepté, comme le demandait le père, de ne pas reconnaître votre agresseur sous la seule excuse qu'il était encore presque un enfant ?
01:28:05 Eh bien, à cette question, qui a beaucoup divisé ce soir nos experts, 5467 personnes ont répondu oui et 2146 ont répondu non.
01:28:17 Qui a eu raison et qui a tort, eh bien, il est encore temps pour chacun d'entre vous d'en décider.
01:28:23 [Musique]
01:28:48 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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