La journaliste Karima Brikh revient sur la situation des agriculteurs en France: «Le malaise est profond et il s'accumule».
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00:00 - Oui, et vous le dites, je pense que c'est le bon terme,
00:02 la tragédie, parce que le malaise, il est profond,
00:05 il s'accumule et ce malaise, donc, année après année,
00:07 on a l'impression, justement, que ça empire,
00:10 qu'il n'y a pas de solution.
00:11 Et cet effet d'entraînement aussi des agriculteurs,
00:13 donc on l'a vu en Allemagne, on l'a vu aux Pays-Bas,
00:16 bien, on voit que maintenant, les Français,
00:18 les agriculteurs français aussi s'y mettent parce que,
00:21 justement, le message n'est pas nécessairement entendu.
00:23 Oui, il y a du soutien, on a vu au fil des années,
00:26 il y a des mesures qui ont été proposées, mais on voit
00:28 que sur le fond, on n'arrive pas à régler le problème.
00:31 Donc oui, sur les conditions de vie décentes,
00:33 on a entendu ce témoignage de cet homme qui travaille
00:36 donc sept jours sur sept, qui n'a jamais de vacances.
00:39 Effectivement, quand vous avez des animaux, ça n'attend pas,
00:41 donc vous n'avez pas le choix d'être là. Il n'a jamais,
00:44 jamais, jamais de répit. Et c'est ça aussi. Et moi,
00:47 ce qui me frappe, c'est pas une entreprise comme une autre.
00:50 On a parlé tout à l'heure, il y avait sur ce plateau
00:52 un politique qui disait, bon, vous savez, ce sont
00:55 des chefs d'entreprise, oui, mais c'est pas une entreprise
00:58 comme une autre, comme d'autres, parce qu'on est ici
01:01 sur un territoire, donc on est sur les terres en France,
01:04 donc il y a un territoire aussi à préserver.
01:06 Il y a un terroir, donc aussi ce qui fait, disons,
01:09 la spécificité de la France à travers ces différents produits
01:12 qu'on a tendance même à oublier. Il y a la question
01:15 des revenus, effectivement, donc la rémunération.
01:18 Est-ce que les agriculteurs de France peuvent vivre
01:21 justement avec leur travail?
01:22 Manifestement, non, parce que quand on regarde aussi
01:25 les chiffres de l'INSEE, c'est pas une entreprise
01:28 qui est en INSEE, on voit que c'est même pas un tiers
01:30 de leurs revenus qui provient véritablement de l'agriculture.
01:33 Le reste, souvent, c'est quelqu'un dans le couple
01:36 qui doit travailler à l'extérieur, donc il y a
01:38 vraiment un problème là-dessus.
01:40 Et si on rajoute en plus toute la question des normes
01:43 environnementales aussi, parce que ça, ça pèse,
01:45 on le dit pas assez, on leur met la pression, notamment,
01:48 par exemple, avec le Green Deal européen, donc cette idée
01:50 de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre
01:53 au fil des années, on leur met cette pression-là,
01:55 mais il y a pas vraiment d'appui, si vous voulez,
01:58 ou de soutien comme tel pour y arriver.
02:00 Juste, regardez ce qui s'est passé aux Pays-Bas,
02:03 par exemple, dans le cas d'éleveurs de bêtes.
02:06 On leur dit, bien, écoutez, coupez la moitié de votre
02:08 cheptel parce qu'il faut faire baisser les taux d'azote.
02:11 Je veux dire, c'est complètement déconnecté de la réalité
02:14 du terrain.
02:15 - Oui, il y a un manque à gagner crillon derrière.
02:18 [Musique]
02:20 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]