L’humoriste Artus interprète un agent immoblier incompétent, fainéant et sans filtre. Un régal !
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00:00 Bonjour Eric Laveine, cette série raconte les péripéties d'un agent immobilier qui
00:04 porte bien son nom, il s'appelle Benoît Génant, c'est aussi le titre de la série
00:09 et il l'est Génant tellement il est bête, nul, lourd, sûr de lui.
00:13 C'est Artus qui l'interprète extrêmement bien, je trouve ça très très drôle.
00:17 On va le découvrir avec cet extrait.
00:19 Benoît Génant dort encore quand des clients arrivent pour une visite.
00:22 - Monsieur Génant ? - Benoît ? Benoît ? - Pardon, on avait rendez-vous pour visiter l'appartement ?
00:30 - Hein ? - Mais c'est pas ton appart ? - Si si, enfin c'est un appart quoi.
00:38 - Voilà, on avait dit 9h, il est 9h. - Ah ouais, l'exactitude est la punitesse des dieux.
00:43 - You want short ? - Vous nous aviez bien dit que l'appartement était libre ?
00:49 - Ah oui, il est libre. Enfin là, on va libérer.
00:53 - On a compris qu'on n'est pas chez lui, qu'il squatte les appart' qu'il gère.
01:00 Cette scène-là, comment elle vous est venue à l'esprit ?
01:03 - C'est la première scène qui a un peu débloqué l'écriture.
01:08 Puisqu'en fait, le nerf de la guerre, en dehors du génie d'Artus, d'Esteban et d'Ornella Fleury,
01:14 c'est quand même l'écriture qui est le moment le plus angoissant pour moi.
01:20 Puisque quand on a fait les 12 épisodes de 26 minutes, ça représente 380 pages de vannes.
01:26 Là par exemple, j'en ai pas une, vous me demandez une vanne, je crois que j'ai tout donné.
01:30 - Tout est dans Benoît Génon. - Mais cette première séquence d'ouverture présente bien le mec qui en a rien à foutre de rien.
01:36 C'est un personnage qui me plaît et qui donnait un peu le ton de la série.
01:41 - Mais qui vous a inspiré ce personnage improbable ?
01:44 - Alors, qui ? Pas Stéphane Plaza que j'aime beaucoup.
01:47 Déjà, il y a un truc particulier chez les agents immobiliers.
01:51 C'est que des agents immobiliers, c'est quand même une des seules professions avec peut-être acteurs ou réalisateurs
01:57 où on peut se décréter agent immobilier du jour au lendemain.
02:00 Et il y a donc un nombre de charlots dans ce métier.
02:04 C'est quand même la profession des menteurs numéro un.
02:07 Et donc, je trouvais que ça m'a été inspiré par plein de personnes.
02:11 - Oui, mais pas par Stéphane Plaza, on est bien d'accord. C'est l'idole de Benoît Génon.
02:15 - C'est l'idole absolu de Benoît Génon. Et d'ailleurs, Benoît Génon se dit "Stéphane a réussi grâce à la télé,
02:20 et moi je vais réussir grâce aux réseaux sociaux".
02:22 - Benoît Génon, ça vous va si je dis que c'est un mélange de Marc Delaflamme et du flambeau, Jonathan Cohen,
02:29 et Jacques Villerey dans "Le Dîner de cons" ?
02:30 - C'est merveilleux. Que ce soit Jonathan ou Villerey, c'est tellement génial.
02:36 J'adore, je prends.
02:38 - Cette série, vous l'avez imaginée avec Maurice Barthélémy, un ancien Robin des bois.
02:43 On sent bien sa patte, son côté complètement fêlé. Vous êtes aussi barré que lui ?
02:47 - Non, en fait non. Moi je suis beaucoup moins barré que Benoît Génon et Maurice également.
02:52 Mais ensuite, de temps en temps, oui. Mais je pense qu'on a tous un côté Benoît Génon en nous.
02:58 Oui, même vous. C'est que la manière dont parfois on a des idées qui nous passent à travers la tête,
03:04 la manière des horreurs qu'on peut sortir entre potes. Alors nous, il nous reste un neurone, peut-être à la différence de...
03:09 - Un filtre.
03:10 - Oui, on a un petit filtre. Ce que n'a pas notre ami Gérard, un comédien connu, quand il est filmé.
03:15 - Je ne vois pas de qui vous parlez.
03:18 Il est donc très bien entouré, Artus, vous l'avez dit, Esteban, Ornel Aflori, puis il y a des guests.
03:23 Mathilde Saigné, Franck Dubosc, François-Xavier Demaison et le fameux Stéphane Platza.
03:28 D'ailleurs, Platza, on ne vous a pas demandé de le retirer ?
03:31 - Pas du tout, et puis je crois qu'il est toujours diffusé sur cette grande chaîne de l'immobilier, qui est M6.
03:37 Stéphane, voilà, moi c'est un copain, c'est un mec qui est une bonne personne.
03:45 Et Stéphane, en fait, quand vous regardez, c'est très inspirant les émissions de Stéphane,
03:52 parce qu'en fait, ce qui est génial avec l'immobilier, c'est qu'on rencontre tous les milieux sociaux.
03:57 C'est-à-dire que vous pouvez louer une chambre de bonne à un petit étudiant, mais également, vous pouvez louer un superbe appart à un milliardaire.
04:03 Et vous pouvez rencontrer des gens connus.
04:05 C'est le point commun, d'ailleurs, avec les chauffeurs de taxi, c'est que tous les agents immobiliers, à un moment, ont fourgué quelque chose à une personnalité.
04:12 Donc, ils viennent jouer, que ce soit Dubosc, Mathilde, François-Xavier et autres, ils jouent leur propre rôle.
04:17 Et comme, en plus, Benoît Génan est un espèce de fan absolu des célébrités, ça donne de bonnes situations.
04:24 Je m'attendais à voir Alexandra Lamy, votre actrice fétiche, vous avez tourné quatre films avec elle, elle n'était pas dispo.
04:30 Non, d'abord, elle n'était pas dispo. J'ai commencé à écrire une histoire pour elle et une de ses amies, et finalement, elle n'était pas dispo.
04:39 Donc, peut-être la saison 2.
04:41 Ah, parce qu'il y aura une saison 2 ?
04:42 On espère, là, ça dépend vraiment du public.
04:45 C'est un ton rare à la télé, ce que propose TMC avec Benoît Génan, et je suis assez étonnée de voir ça sur cette chaîne-là.
04:52 C'est TMC qui est venu vous chercher ?
04:53 C'est TF1, TMC. Moi, je trouve que c'est extrêmement courageux de leur part.
04:58 Et c'est vrai que quand on a présenté la série au Festival de La Rochelle, le premier truc que les gens disaient, c'est "TF1, achetez ça !"
05:06 Mais oui ! Ça fait plus série Canal.
05:08 Ça fait série Canal, mais je pense qu'ils ont eu une volonté de renouveler un peu, de rajeunir un peu leur audience.
05:13 Et encore une fois, moi, je trouve ça... Si cette série avait été sur une plateforme ou sur Canal, ça aurait été presque assez logique.
05:20 Et là, je trouve que, soit sur TF1, je trouve ça super.
05:23 Et surtout, ça permet aux gens, notamment via le streaming gratuit sur TF1+, ça permet de voir gratuitement une série drôle.
05:32 Vous, Éric Lavenne, vous avez longtemps travaillé pour Canal, pour la série H, pour les Guignols.
05:37 Vous avez eu la même liberté, là, avec le groupe TF1 qu'avait Canal à l'époque ?
05:41 Ah mais, vraiment, une liberté totale.
05:44 Alors, ils m'ont fait des... Comment dire ? J'avais quand même des notes de la part des...
05:51 Pas des consignes ?
05:52 Non, pas des consignes, mais en termes d'intérêt, de structuration.
05:56 C'est-à-dire que là où ils ont eu raison, j'ai reçu, sur les six premiers épisodes que j'avais envoyés,
06:00 ils m'ont dit "ça devient super au bout du quatrième épisode".
06:03 Donc, ils m'ont dit "les gens n'iront pas jusque-là".
06:06 À titre personnel, quand on dit une série est bien vers la fin, je ne regarde pas la série.
06:09 Donc, ils m'ont fait réécrire des choses.
06:11 C'était vraiment un échange, mais il n'y a eu aucun diktat sur le contenu et sur les vannes.
06:17 Mais vraiment, une liberté totale.
06:19 Je dis ça sans flagornerie, c'était plutôt sur des histoires de structure et de rythme.
06:23 12 épisodes de 26 minutes, ça aussi c'est étonnant comme format. Pourquoi ce choix ?
06:26 Alors, le 26 minutes, pourquoi ?
06:28 Parce qu'en fait, généralement, quand vous avez une intrigue, un pitch intéressant,
06:33 on peut le développer en 26 minutes.
06:36 Alors que si vous le faites sur une heure et demie, c'est d'ailleurs le problème parfois de certaines comédies au cinéma,
06:40 où il y a un bon pitch, mais un pitch qui en 30 ou 40 minutes serait sorti.
06:44 Donc là, 26 minutes, c'est le bon format.
06:47 Et puis quand même, Benoît Génan est très fatigant, donc c'est bien un 26 minutes avec lui.
06:50 Benoît Fatigant.
06:51 Faire une série plus longue avec des épisodes de 52 minutes, ce serait encore un autre exercice.
06:55 Qui vous tente ou pas ?
06:56 On pourrait, tout à fait.
06:58 Mais là, encore une fois, le temps du 26 minutes, ou le temps d'un film,
07:04 ou le temps d'une pièce de théâtre, les arcs dramatiques sont différents.
07:07 Là, faire du 52 minutes, ça irait.
07:10 Pourquoi pas, si un jour, ce personnage de Benoît Génan, incarné par Artus, cartonne,
07:15 pourquoi pas faire un long métrage ?
07:16 Mais pour l'instant, je trouve que ce format de 26 minutes est bien adapté.
07:19 Votre prochain projet, Eric Laveine, il est pour la télé ou pour le cinéma ?
07:22 Alors, mon prochain projet, il est sans doute pour le cinéma,
07:28 mais je voudrais que ce soit un vrai événement,
07:31 puisque maintenant, le public se déplace que s'il n'y a de...
07:34 Vraiment, que si c'est un événement.
07:36 Comment on crée un événement ?
07:38 C'est ce que j'essaye de...
07:40 Je n'ai pas encore trouvé.
07:41 Vous n'avez pas l'idée ?
07:42 Mais ce sera plutôt pour le cinéma.
07:44 Et puis, peut-être pour la télé, s'il y a une saison 2.
07:46 Vous dites encore que vous êtes le réalisateur d'Intouchables ?
07:49 J'ai vu que vous disiez ça.
07:51 Je dis ça parce que ce qui est toujours très gênant, c'est quand on me demande
07:53 "Quel film tu as fait ?" quand les gens ne me connaissent pas.
07:55 Quand je citais, je m'aperçois que parfois, ils ne me connaissent rien de ce que j'ai fait.
07:59 Donc, autant prendre un grand film.
08:00 Comme les gens ne connaissent pas les réalisateurs,
08:02 encore une fois, je remercie Olivier Nakache et M. Taoult-Alédano
08:05 puisque je me suis attribué à Intouchables de nombreuses fois.
08:08 Pourtant, vous avez fait des films qui ont très bien marché.
08:10 "Barbecue", "Plan de chat", "Retour chez ma mère".
08:13 Oui, c'est vrai.
08:14 Il n'y a pas de quoi avoir honte.
08:15 Non, je n'ai pas honte du tout.
08:16 Tout le monde ne les a pas vus.
08:18 Merci beaucoup d'être venu, Éric Lavelle.
08:19 Merci pour votre accueil.