La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 On se place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bienvenue et bonjour Catherine Vautrin.
00:05 Bonjour Sonia Malbrouk.
00:06 Merci de votre présence, merci aussi de nous accorder votre première prise de parole.
00:11 Vous êtes la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
00:14 C'est un ministère XXL, incluant madame la ministre des domaines très importants
00:19 avec de fortes implications pour les Français qui nous écoutent sur Europe 1
00:22 et nous regardent sur CNews.
00:23 On va beaucoup insister sur cela évidemment.
00:26 Et puis on va essayer de mieux vous connaître.
00:28 C'est peut-être la première fois que certains Français vous découvrent ou écoutent votre voix.
00:33 Mais tout d'abord Catherine Vautrin, au lendemain de la conférence de presse du président de la République,
00:36 les oppositions de droite comme de gauche ont dénoncé beaucoup de bavardage,
00:40 un cap qui n'est pas clair à leurs yeux.
00:42 Le président, lui, a voulu réarmer son quinquennat avec une phrase en particulier,
00:46 « pour que la France reste la France ».
00:48 Qu'est-ce que la nouvelle ministre que vous êtes a compris de cette phrase et de ce cap ?
00:53 Vous savez, hier soir, le président de la République a été extrêmement clair,
00:57 rendre la France plus forte, rendre la France plus juste.
01:01 C'est dire s'il y a cette volonté de donner à notre pays la place qui est la sienne
01:07 et surtout de donner à nos concitoyens ce message tellement important
01:12 qui est celui d'être en capacité de travailler sur les sujets
01:16 qui sont les sujets de l'ensemble des Français.
01:19 En d'autres termes, la France des proximités, pour être très concrète,
01:23 et le ministère dont j'ai l'honneur d'être en charge aujourd'hui,
01:27 est précisément une déclinaison très concrète.
01:29 Vous l'avez vu, mon ministère va des tous premiers jours de la vie
01:33 jusqu'au tout dernier jour de la vie avec des sujets qui préoccupent chacun d'entre nous.
01:38 Bien évidemment, la santé, ce capital qui est un capital qu'il faut à la fois prévenir,
01:43 c'est-à-dire faire de la prévention, le garder,
01:46 chacun est propriétaire de son capital quelque part.
01:49 Et puis, bien évidemment, le soin. La France soigne très bien.
01:52 Évidemment, toute la partie des métiers du social, du médico-social
01:56 et le travail dans sa grande globalité.
01:58 Quand vous vous êtes occupé de votre travail, de votre famille,
02:02 aussi bien de vos enfants que de vos parents,
02:04 et quelquefois de celles et ceux qui sont en situation de handicap,
02:07 vous avez déjà touché beaucoup des sujets de votre famille.
02:10 On va en parler. Donc, vous retenez le cap de la proximité
02:13 et aussi le mot qu'on a beaucoup entendu, de l'ordre, de l'autorité.
02:17 Et là, je m'adresse à la personnalité que vous êtes issue de la droite,
02:20 avec des convictions, je suppose, qui viennent de cette partie de l'échiquier politique.
02:24 Le président a donc insisté, Catherine Vautrin, sur les plus jeunes,
02:26 avec l'uniforme à l'école, l'instruction civique, la marseillaise et la primaire,
02:31 et l'autorité plus largement.
02:32 Le tout pour une véritable école de la République.
02:35 Les mots peuvent sonner juste, Catherine Vautrin,
02:37 mais pourquoi tout cela n'a pas été fait avant ?
02:40 Est-ce que vous, vous croyez vraiment, et avec votre entrée,
02:43 que ce qui vient d'être énoncé hier va désormais être fait ?
02:46 Est-ce que vous vous souvenez que nous sortons d'une crise
02:51 qu'aucun pays dans le monde n'avait connue,
02:53 que tous les pays du monde ont connue aujourd'hui, qui est celle de la Covid ?
02:58 Et si vous regardez ce qui s'est passé,
03:00 notamment dans le premier quinquennat du président de la République,
03:03 le sujet, ça a été celui-là.
03:05 Gérer, je prends le dernier, et gérer cette fameuse crise,
03:09 qui était du jamais vu, il n'y avait pas de modèle,
03:11 et la France a été au rendez-vous, aussi bien sur...
03:14 - Après du retard à l'allumage, sur beaucoup de sujets.
03:17 - Permettez-moi de vous dire qu'aujourd'hui,
03:19 quand vous discutez avec les entreprises,
03:21 elles vous dites toutes que s'il n'y avait pas eu l'accompagnement qu'il y a eu,
03:24 elles ne se seraient pas relevées.
03:26 Et quelque part, déjà, avoir cette capacité à investir sur ce sujet
03:30 avec des accompagnements, comme par exemple le PGE,
03:33 qui a permis... Vous savez, moi, je suis une élue de territoire.
03:36 Je suis élue à Reims, un territoire proche de Paris,
03:39 mais avec de nombreuses activités.
03:41 J'ai vu ces entreprises et la façon dont ces aides les ont aidées à continuer,
03:45 comment nos concitoyens ont, grâce à cela, permis de connaître leur emploi.
03:50 Et aujourd'hui, ce que nous voyons de façon très concrète,
03:52 c'est qu'après une grande période de chômage de masse,
03:55 nous avons une évolution des chiffres de l'emploi qui est tout à fait importante.
03:57 - On va en parler.
03:58 Pour arriver à l'objectif de plein emploi, le chemin est un peu long.
04:01 - On va y aller.
04:01 - Mais qu'est-ce que vous nous dites de la méthode ?
04:03 C'est-à-dire quoi ? Qu'il y a une adaptabilité ?
04:04 C'est ça, la méthode d'Emmanuel Macron ?
04:07 Il a finalement peut-être posé le bon diagnostic et il va y répondre.
04:10 - Mais aujourd'hui, le président de la République a juste titre,
04:13 et l'a rappelé dans des mots très forts hier soir,
04:15 la France, appartenir, faire nation, c'est un élément clé.
04:19 Comment est-ce que l'on fait nation ?
04:21 On se retrouve sur un certain nombre des valeurs.
04:23 Ces valeurs, c'est notre histoire.
04:25 Et ce qui a été expliqué hier soir, c'est la nécessité,
04:28 d'où vous faisiez allusion, par exemple, à l'instruction civique,
04:31 d'où la nécessité, par exemple, que, effectivement, les enfants de notre pays,
04:35 alors les tout-petits, commencent par la Marseillaise,
04:38 avec les symboles de la Marseillaise, qui est notre hymne national,
04:41 que derrière, ils connaissent les grandes étapes
04:43 qui nous permettent de nous retrouver, de nous reconnaître
04:46 dans ce qu'est l'histoire de notre pays.
04:48 Derrière, évidemment, la place de l'école,
04:51 dont on sait combien elle est importante, aux côtés des parents.
04:54 Nous sommes parents, nous savons combien, à la fois,
04:56 nous sommes en charge de l'éducation de nos enfants,
04:58 mais comment il y a ce binôme, quelque part,
05:01 avec l'ensemble des enseignants auxquels je rends hommage ?
05:03 - J'imagine que tout cela résonne, et j'ai dit à la femme politique de droite,
05:07 vous l'êtes toujours, parce que la question est de savoir
05:09 si, en terrain macroniste, on laisse ses convictions vestiaires.
05:12 - Mais est-ce que vous n'avez pas l'impression
05:14 que l'histoire du débat droite-gauche, c'est un peu démodé ?
05:16 - Vous croyez qu'il n'y a plus, aujourd'hui, de convictions de droite ?
05:18 - Moi, je crois qu'aujourd'hui, il y a un socle de valeurs
05:21 sur lesquelles les uns et les autres peuvent se retrouver.
05:23 Et quand nous disions tout à l'heure
05:25 que le président souhaitait rendre la France plus forte et plus juste,
05:29 - Vous vous retrouvez totalement sur cela ?
05:30 - Je me retrouve parfaitement là-dessus, parfaitement.
05:32 - Bien. Vous allez gérer, et rentrons davantage dans les contours
05:36 de votre ministère, Catherine Vautrin,
05:38 vous allez quand même gérer des réformes sensibles.
05:39 La HME, l'Aide médicale d'État.
05:41 L'exécutif a précisé qu'il y aura bien cette réforme,
05:45 sans donner de calendrier.
05:46 Je le rappelle, soutenu et voulu par la droite,
05:48 mais de nombreux soignants y sont opposés.
05:50 Quelle est votre méthode ?
05:51 Comment vous allez mener cette réforme délicate,
05:54 avec finalement toutes les contestations possibles ?
05:56 - Vous savez, moi, je vais commencer de façon extrêmement simple.
06:00 J'ai rendez-vous avec l'Odéval,
06:02 je verrai bien évidemment Patrick Stefanini.
06:04 Ils viennent de faire un rapport.
06:05 Je ne fais pas partie de celles et ceux qui considèrent
06:08 que les rapports servent à caler les étagères.
06:10 Et donc, très concrètement, je vais commencer par prendre connaissance.
06:13 Il y a quatre jours que je suis là, je ne connais pas le rapport.
06:16 Je vais prendre ce rapport, le regarder, discuter, échanger.
06:18 Et ma méthode, sur l'ensemble d'ailleurs de ces domaines,
06:21 c'est l'écoute, le dialogue et le respect.
06:24 Je vais toucher de très nombreux sujets
06:27 qui sont des sujets qui touchent à l'intime.
06:29 Quand on touche à l'intime,
06:30 je crois que c'est extrêmement important, plus encore qu'ailleurs,
06:33 qu'on sache écouter, dialoguer et respecter.
06:36 Et à la fin, décider.
06:38 Vous allez devoir travailler sur des sujets dits sociétaux,
06:40 vous en avez parlé, Catherine Vautrin, très important,
06:42 majeur, je dirais, comme la fin de vie.
06:45 Alors, de nombreuses voix s'inquiètent,
06:46 Madame la ministre, de votre position,
06:48 que vous n'avez pas d'ailleurs très clairement exprimée.
06:50 Peut-être la question ne vous a-t-elle pas été posée clairement
06:54 sur le sujet de la fin de vie.
06:55 Moi, je vais vous demander très directement,
06:58 quelle est votre intime conviction sur ce sujet ?
06:59 Eh bien, je vais vous répondre tout aussi directement.
07:01 Je vais vous dire que sur un sujet comme celui-là,
07:04 il y a deux éléments.
07:05 Il y a un premier élément dont vous allez me dire qu'il est plus facile,
07:07 qui est celui des soins palliatifs.
07:09 Ça me semble une évidence et on doit avancer rapidement sur le sujet.
07:12 Il y a un deuxième sujet, on va l'appeler par son nom,
07:15 c'est l'aide active à mourir.
07:16 Là-dessus, je n'ai pas de difficultés personnelles à aborder ce sujet.
07:23 Évidemment que nous devrons légiférer d'une main tremblante,
07:26 parce que sur des sujets aussi importants que celui-là,
07:29 comme le disait Montesquieu, il faut être extrêmement vigilant.
07:32 Pour autant, personnellement, je n'ai pas de difficultés.
07:35 Notre société a évolué.
07:37 Nous devons accompagner ces évolutions avec prudence,
07:41 bien évidemment, là encore avec dialogue et respect.
07:44 Madame la ministre, j'entends très clairement que vous dites
07:46 que vous pourriez accompagner l'instauration d'une aide active à mourir en France,
07:49 comme ce pourrait être envisagé par Emmanuel Macron,
07:52 alors que certains vous prêtent des positions, disons plus conservatrices
07:56 et une opposition à l'euthanasie.
07:58 Alors, je n'ai pas d'opposition, pour être extrêmement claire.
08:01 Et derrière...
08:01 Mais avez-vous une position ferme ?
08:03 Je vous le dis, où elle peut évoluer ?
08:04 Non, je vous dis très concrètement que je n'ai pas de difficultés
08:08 à aborder ce sujet derrière.
08:10 Je dis immédiatement qu'un sujet comme celui-là
08:13 devra être extrêmement précis.
08:15 Nous devrons travailler avec beaucoup d'écoute, beaucoup de réflexion
08:19 et bien évidemment, cadrer les choses.
08:21 Je ne vais pas vous dire le contraire,
08:22 mais je n'ai aucun problème à aborder ce sujet à titre personnel.
08:25 Beaucoup d'écoute pour assurer ceux qui pourraient être inquiets.
08:28 Il y a quand même une communauté médicale importante,
08:30 c'est-à-dire que vous allez co-construire quelque chose,
08:33 qu'il y a une sorte de projet de loi qui a été laissé par Agnès Fernand-Lebaudot,
08:38 qui a laissé une sorte de projet de loi.
08:39 Alors, non seulement il y a une communauté médicale,
08:42 mais il y a l'ensemble des Françaises et des Français
08:44 dans le respect des convictions des uns et des autres.
08:46 Catherine Vautrin, continuons sur votre parcours.
08:49 Vos convictions, elles sont importantes, évidemment, dans ce ministère.
08:52 Plusieurs critiques vous concernant ont trait à votre vote contre le mariage pour tous
08:57 et votre participation à la manif pour tous.
08:58 Alors, on va être très clair.
09:00 Depuis, vous avez exprimé vos regrets, estimant, je cite,
09:03 que vous aviez, je vais reprendre votre phrase...
09:05 Vous avez dit le tweet.
09:06 Non, non, vous aviez raté ce rendez-vous qui est devenu une évidence.
09:09 Interrogé à ce sujet, c'est intéressant,
09:11 le Premier ministre Gabriel Attal a répondu,
09:13 Catherine Vautrin est membre d'un gouvernement dont je suis à la tête.
09:16 Chacun me connaît, chacun sait quelle est ma vie.
09:19 Rare allusion à la vie et à l'orientation sexuelle du Premier ministre,
09:22 c'est lui-même qui le fait.
09:23 Est-ce que pour vous, c'est de l'histoire ancienne ?
09:25 C'est effectivement une histoire qui date de 2013,
09:28 pour être extrêmement précis pour chacune et chacun de vos auditeurs et de vos téléspectateurs.
09:32 Ce qui veut dire que qui dans cette société,
09:35 je ne vais pas évidemment me permettre de vous interroger,
09:37 mais pour autant, qui dans notre société n'a pas,
09:40 sur des sujets aussi personnels, aussi intimes,
09:42 évolué dans les convictions qui sont les siennes ?
09:44 Onze ans après, on voit les choses, même douze maintenant,
09:47 on voit les choses différemment.
09:49 Et je pense que c'est tout à fait important d'avoir le courage,
09:52 je pense que c'est un acte de courage et d'honnêteté que de le dire.
09:55 Et vous remarquez que je l'ai dit à un moment où je n'entrais pas au gouvernement,
09:59 si tant est que quelqu'un puisse...
10:00 - On vous aurait posé la question, évidemment, d'avoir adapté votre réponse à votre nomination.
10:04 - Voilà, donc vous remarquez que les choses ne sont pas d'hier,
10:07 et dans ma vie du quotidien, parce que c'est ça qui est le plus important,
10:10 j'étais adjoint-maire, puisque je viens de démissionner...
10:14 - La présidente du Grand Rhin.
10:16 - La présidente du Grand Rhin, Catherine Moutrin, vous avez été ministre,
10:18 vous avez une expérience ministérielle,
10:20 gouvernement Raffarin, gouvernement Villepin également.
10:23 - Tout à fait. Pourquoi est-ce que je dis ça ?
10:24 Tout simplement parce que, comme adjoint-maire, j'étais officier d'état civil.
10:27 Et j'ai personnellement fait des mariages de personnes de même sexe,
10:33 des amis et des gens que je ne connaissais pas,
10:35 quand, comme toute élue, le samedi, vous mariez.
10:38 Donc je n'ai pas de difficultés sur le sujet.
10:41 Et je le redis, je crois que c'est une question d'honnêteté,
10:45 que de dire "oui, j'ai évolué".
10:47 - Écoutez, c'est bien d'entendre ce mot, honnêteté,
10:49 il n'est pas souvent prononcé par les responsables politiques.
10:51 Alors, continuons sur ce rejet, si vous le voulez bien, Catherine Moutrin,
10:54 parce que vos positions également...
10:56 Là, nous sommes vraiment sur des sujets très importants, majeurs.
10:59 L'avortement. En 2017, alors que vous étiez députée,
11:03 vous avez fait partie d'une liste de parlementaires qui avait demandé,
11:07 pour résumer, je vais vite, au Conseil constitutionnel
11:09 de censurer une loi protégeant l'accès à l'avortement.
11:11 Une question se pose dès lors cuide, Catherine Moutrin,
11:14 du projet de faire entrer l'IVG dans la Constitution
11:16 qui doit aboutir dans les prochaines semaines.
11:18 Est-ce que vous êtes à l'aise avec tout cela ?
11:20 - Alors, je pense que vendredi matin,
11:22 vous aviez d'autres choses à faire que de regarder les passations de pouvoir.
11:25 Mais... - Nous les avons suivies avec intérêt.
11:26 - Mais pour autant, j'étais à Duquesne.
11:29 Mes premiers mots, lorsque je suis entrée à Duquesne,
11:33 furent de rendre hommage à Simone Veil.
11:34 Simone Veil était la présidente de mon comité de soutien
11:38 lorsque j'ai mené une première campagne électorale à Reims.
11:44 Aujourd'hui, nous sommes le jour du 49e anniversaire de la loi Veil.
11:49 17 janvier 1975.
11:52 Vous voyez, il a fallu un demi-siècle pour entrer,
11:56 pour graver, en fait, dans notre Constitution, l'avortement.
12:01 - C'est vraiment nécessaire ?
12:02 Il y a un danger aujourd'hui ?
12:03 - Moi, je pense que constitutionnaliser l'avortement,
12:07 c'est une fois pour toutes et définitivement mettre en avant
12:12 l'importance de ce que notre pays reconnaît,
12:15 c'est-à-dire la légalisation.
12:16 Alors, comme vous le savez, c'est un dossier pour aller au fond,
12:19 que je vais porter avec le garde des Sceaux.
12:21 Mais bien évidemment, je serai à ses côtés.
12:24 Et on peut se revendiquer de cette femme
12:27 qui a depuis toujours été mon modèle politique,
12:31 lui rendre hommage 49 ans après.
12:33 Vous imaginez qu'au-delà de l'hommage,
12:35 il y a une émotion à laquelle je suis très attachée.
12:37 - On va continuer avec des questions sur l'hôpital.
12:38 C'est très important, Catherine Vautron,
12:40 d'abord pour tous les Français et pour le personnel soignant.
12:43 - Pas que l'hôpital, les désirs médicaux aussi.
12:45 - Tout à fait, effectivement.
12:46 On en a parlé, le président, hier.
12:48 Il y a deux personnalités sous les projecteurs
12:50 qui sont entrées dans ce gouvernement,
12:51 vous-même et Rachida Dati.
12:53 Et la question que l'on se pose, puisqu'on parle d'honnêteté,
12:55 c'est pour quelle contrepartie ?
12:57 On a appris ce matin que Rachida Dati sera bien candidate pour Paris.
13:01 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
13:02 D'ailleurs, c'est une bonne chose.
13:04 - Moi, je n'ai pas d'avis.
13:05 Pour l'instant, je m'occupe du ministère qui est le mien.
13:07 C'est déjà pas mal.
13:08 - Pas de contrepartie concernant ?
13:10 - Moi, je n'ai strictement aucune contrepartie.
13:13 Le sujet, c'est un honneur.
13:14 Je crois qu'il faut le redire, Sonia Malbrouk.
13:16 C'est un honneur d'être au service des Français.
13:18 Quand vous êtes, vous avez la charge d'un ministère comme le mien,
13:21 qui est celui du quotidien, vous l'avez dit à plusieurs reprises,
13:24 l'hôpital, la santé des Français,
13:27 aussi bien la médecine libérale que le médico-social, que l'hôpital,
13:31 c'est un sujet de tous les jours.
13:33 Je pense immédiatement à tous les soignants.
13:35 Vous avez vu, ce matin, vous parlez tous de la neige et du verglas.
13:38 Je connais, moi, les infirmières qui, ce matin,
13:40 à 5 heures, ont pris leur voiture parce qu'elles sont allées voir les dialysés.
13:44 Parce que c'est ça, la réalité de leur métier.
13:46 C'est le cas de celles et ceux qui ont pris leur service à l'hôpital.
13:49 Entre ceux qui sont partis en fin de nuit, ceux qui sont arrivés.
13:51 Ce sont des métiers du présentiel, de l'accompagnement.
13:54 Et je pense que c'est ça qui les intéresse.
13:56 C'est ce qu'elles ont dû faire pour eux.
13:57 - Une vision qui n'est pas bureaucratisée.
13:59 Le président de la République a bien insisté sur la dé-bureaucratisation
14:02 hier de l'hôpital.
14:03 Ça reste encore flou.
14:04 Mais on sait que les tableaux Excel ont un peu pris le pouvoir à l'hôpital.
14:08 - Ce n'est pas flou.
14:09 Vous savez, la volonté du président de la République,
14:11 c'est que, très concrètement, on apporte des réponses et qu'on rende du temps médical.
14:14 Qu'est-ce que ça veut dire, rendre du temps médical ?
14:16 Ça veut dire très concrètement qu'un médecin libéral,
14:18 aujourd'hui, a effectivement beaucoup de paperasserie.
14:21 Et on a besoin de son savoir-faire pour s'occuper de ses patients.
14:25 Si on arrive à le décharger avec l'assistant médical,
14:27 qui sera la personne qui va accueillir,
14:29 qui est la personne qui peut peser et regarder ce qu'on appelle les constantes,
14:32 eh bien, le médecin, lui, après, s'occupe de la partie strictement médicale.
14:37 Et peut-être qu'au lieu de voir un patient, il en verra deux.
14:39 Maintenant, il ne faut jamais oublier qu'un patient, ce n'est pas sur un tableau Excel.
14:42 Parce que selon la pathologie, le temps passé n'est pas forcément le même.
14:46 Quant à l'hôpital, en une phrase, ce qui me paraît extrêmement important,
14:50 c'est qu'il y a eu toute l'opération Ségur.
14:52 N'oublions pas ce qui existe.
14:54 Et aujourd'hui, pour l'hôpital, il y a effectivement des engagements financiers.
14:58 Ces engagements financiers, il faut qu'ils deviennent réalité.
15:01 C'est vrai pour le médico.
15:03 Moi, j'entends un avertissement.
15:03 Il faut qu'il devienne réalité.
15:05 Vous attendez que ça vienne en monnaie sonante et trébuchante.
15:07 La monnaie sonante et trébuchante, elle est là.
15:09 Il faut que demain, on ait les constructions qui sont prévues.
15:13 Il faut qu'on avance sur la rénovation des établissements,
15:16 parce que ça n'est pas un sujet de budget aujourd'hui,
15:19 c'est un sujet de réalisation.
15:21 Et donc, ce qu'il faut, c'est réaliser.
15:22 Et n'oublions pas, dans ce champ du médico social,
15:25 tout ce qui concerne le handicap, qui est un sujet absolument majeur,
15:29 et qui fait le lien avec l'emploi.
15:30 Parce que ce que demandent nos concitoyens,
15:33 c'est le plus d'inclusion possible,
15:34 c'est-à-dire l'accès à l'emploi, l'accompagnement.
15:37 Vous voyez, des sujets vraiment très, très concrets.
15:39 Je vais conclure vraiment en quelques secondes, Catherine Vautrin.
15:42 C'est quand même un parcours singulier que le vôtre.
15:45 Et ce matin, les Français vous découvrent.
15:47 Vous êtes la nouvelle ministre du Travail et de la Santé des Solidarités.
15:49 C'était en 2022, vous étiez quasiment Premier ministre, le temps d'un week-end.
15:54 Et finalement, Emmanuel Macron choisit, second choix, Elisabeth Borne.
15:58 Vous étiez Première ministre.
15:59 Vous êtes aujourd'hui ministre de la Santé.
16:01 Mais vous savez, ce qui est important, c'est que je fasse ce que j'adore,
16:03 c'est-à-dire être au service de mes concitoyens et de notre pays.
16:06 C'est pas de la langue de bain, puisque généralement, les ministres...
16:08 Vous pouvez remarquer que j'entre dans mes sujets et que mon sujet,
16:13 comme le dirait le président de la République,
16:15 pas d'État d'âme, des États de service, c'est ce qu'attendent les Français,
16:17 de l'autorité, de l'audace et de l'engagement.
16:19 La méthode Vautrin, donc.
16:20 Voilà.
16:20 Merci, madame la ministre.
16:22 Merci d'avoir accordé votre première interview ce matin sur Europe 1C News.
16:25 À bientôt.
16:25 Merci à vous. Très vite.
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