Les pompiers peuvent-ils encore intervenir en toute sécurité dans certains quartiers ?

  • il y a 8 mois
Avec Michel Santamaria, Lieutenant-Colonel de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.

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Transcript
00:00 *Musique*
00:13 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16 La scène est rare, la scène est grave, mais elle se comprend.
00:21 A Mante-la-Jolie, vendredi dernier, Mante-la-Jolie, des pompiers coursent des émutiers dans une cité, la cité du Val-Fouré.
00:28 Pourquoi, comment on en arrive là ? On en parle tout de suite.
00:32 *Musique*
00:33 Sud Radio André Bercov.
00:35 *Musique*
00:37 Bercov dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:40 Voilà, ça c'est gentil, c'est une comptine, voilà, la maison qui brûle.
00:45 Oui, il faut se rappeler pourquoi sont là les pompiers.
00:47 Les pompiers arrivent sans armes, les pompiers arrivent pour sauver, sauver des gens des incendies, sauver des incendies de forêt, sauver les gens.
00:54 Ils sont là, c'est leur métier, c'est leur vocation, ils sont là pour ça.
00:58 Et puis ça fait des années et des années, il faut le dire, c'est pas nouveau, qu'ils se font caillasser, qu'ils se font quelquefois piéger,
01:03 qu'ils sont appelés pour un incendie, pour un incident, pour un attentat ou quelque chose, et puis ils se font piéger, massacrer.
01:12 Et là, il y a eu quand même quelque chose d'étonnant, en vente de l'histoire, dans le quartier du Val-Fouré.
01:17 Très simple, des pompiers ont été, ils faisaient une intervention, après plusieurs incendies volontaires déclenchés vendredi, donc, il y a quelques jours.
01:27 Et puis les hommes ont été pris à partie, leur camion a été attaqué par des inconnus, qui leur ont lancé des projectiles dans le secteur des Garennes.
01:34 Mais là, les pompiers ne se sont pas laissés faire, ils ont poursuivi leurs assaillants, je ne sais pas s'ils les ont attrapés ou pas.
01:40 Bonjour Michel Santamaria.
01:42 Bonjour.
01:44 Bonjour, vous êtes lieutenant-colonel, vous appartenez à la Fédération Nationale des Sapports Pompiers.
01:49 Dites-moi, cette situation-là, ça fait combien de temps qu'on a vu vraiment quelque chose qui se passe,
01:55 alors que les pompiers étaient depuis toujours accueillis avec, je ne dirais pas les honneurs du Halloran, mais enfin, comme des sauveteurs.
02:03 Qu'est-ce qui se passe, cette espèce d'animosité qui arrive au stade où il y a des incendies volontaires, et où on vient et on se fait caillasser ?
02:10 Oui, je voulais peut-être juste revenir sur votre présentation en introduction avec la chanson "Au feu les pompiers".
02:19 Aujourd'hui, les pompiers, c'est les pompiers de la vie, puisque 80% de nos interventions sont de secours à personne.
02:25 Et donc, au-delà des feux qu'on voit parce que c'est plus visible, aujourd'hui, nos sapports pompiers interviennent 80% du temps sur le secours à personne.
02:36 Ceci étant dit, ça fait plusieurs années qu'on voit une montée de violence dans notre société, et impactée aussi chez les sapports pompiers.
02:50 Aujourd'hui, plus de 1072 actes d'incivilité ont été recensés sur le territoire national, et pas exclusivement dans les zones sensibles ou les quartiers sensibles.
03:01 Donc, on voit que cette agressivité couvre l'ensemble des départements de France, voire ultramarins.
03:10 Et donc, aujourd'hui, cette problématique de violence, on peut la mesurer à pratiquement plus de trois interventions par jour.
03:20 Vous vous rendez compte ? Trois interventions par jour, les sapports pompiers sont caillassés pour...
03:26 Vous voulez dire trois fois par jour, sur trois interventions par jour, pardon, du truc qu'on a l'air, les pompiers sont caillassés ?
03:33 C'est-à-dire, il y a trois interventions par jour auxquelles ils sont acteurs, et ils se font agresser ?
03:41 Exactement, c'est pas que caillassés, c'est 48% de nos interventions pour agression aux sapports pompiers, 48% sont des agressions verbales,
03:53 mais 38% sont des agressions physiques.
03:56 Donc, ça veut dire qu'aujourd'hui, outre les pierres, les objets qui sont lancés sur les véhicules,
04:04 nos sapports pompiers sont agressés physiquement dans les ambulances, dans la cellule de l'ambulance,
04:12 ou dès lors qu'ils portent secours en domicile avec la famille, enfin voilà.
04:17 Donc c'est plus possible, et on peut comprendre la réaction de nos collègues qui, à un moment donné,
04:26 voient, pour venir protéger, pour venir éteindre un incendie, venir sur les lieux et se faire caillasser,
04:34 poursuivre la personne qui lance des pierres...
04:38 On le comprend.
04:39 C'est un ras-le-bol, c'est un ras-le-bol, voilà ce que je veux dire.
04:43 Aujourd'hui, si le message devait passer, c'est ce ras-le-bol que je voulais signaler.
04:48 Donc, depuis trois ans, puisque je suis membre de l'Observatoire national des violences envers les sapports pompiers,
04:56 qui a été mis en place auprès de la Direction générale de la sécurité civile et la gestion des crises
05:01 attachées aux ministères de l'Intérieur, on mesure maintenant cette violence,
05:05 puisque vous m'avez posé la question depuis combien d'années.
05:08 On peut dire que depuis deux ou trois ans, on arrive à quantifier, mesurer,
05:12 parce que jusqu'à présent, les pompiers n'allaient pas faire la démarche d'aller porter plainte
05:16 dans les commissariats ou dans les brigades de gendarmerie.
05:19 D'accord. Alors justement, depuis deux ou trois ans, déjà, même en deux ou trois ans,
05:23 on voit une aggravation et une prolifération, une multiplication de ces actes de violence ?
05:30 Alors, il y a eu le Covid qui est passé entre temps.
05:33 Bien sûr, bien sûr.
05:34 Mais pour les deux dernières années, on est à 1 000, 1 100 agressions envers les sapports pompiers.
05:41 C'est trop.
05:42 Bien sûr.
05:43 Voilà. Même qu'on est sans agression de moins, c'est quand même toujours trop.
05:51 Mais lieutenant Santamaria, est-ce que vous attribuez ça à une montée générale de la violence ?
05:57 Bien sûr, on le voit, on le connaît, on le quantifie depuis longtemps, et ça, ça a été dit partout.
06:03 Est-ce que les pompiers sont les victimes de cette espèce de généralisation et d'aggravation de la violence ?
06:11 Ou bien, parce qu'on ne comprend pas, c'est vrai, comme ça, qu'on a un esprit un peu éclairé,
06:18 ne comprend pas qu'on s'en prenne aux pompiers qui sont là, on sait pourquoi.
06:24 Donc ça fait partie d'un climat général pour vous.
06:27 Il y a des gens qui disent "Allez, on va se faire un pompier, on va se faire un policier,
06:30 comment on se fait faire une fille, comment on se fait se faire je ne sais pas".
06:34 C'est un peu ça ?
06:35 C'est ça, c'est la tenue, monsieur. La tenue qui représente la République,
06:40 comme nos collègues des forces de l'ordre, la tenue, donc les gens qui nous agressent,
06:46 ils agressent à travers ça, c'est ce qu'on veut porter de la République.
06:50 Et donc c'est ça qu'ils souhaitent contester.
06:54 Mais parallèlement, on a nos collègues du SAMU, pareil, qui sont aussi agressés.
06:59 Avec qui on est en quotidien.
07:02 Donc aujourd'hui, dans certains endroits, et suivant la perte qu'on reçoit sur le 18 ou le 112,
07:07 on est contraints, avant d'intervenir, d'attendre nos collègues des forces de sécurité,
07:12 qui sont la gendarmerie.
07:14 Vous voulez dire qu'aujourd'hui, pratiquement, les pompiers ne peuvent plus se déplacer,
07:18 pratiquement, sans qu'il y ait la police ou la gendarmerie ? Quelque part ?
07:22 Dans certains endroits, ça fait partie, effectivement,
07:26 suivant la tension et la violence qui est perçue au niveau du centre de traitement de l'alerte et des secours,
07:31 qui est au niveau du département, suivant cet appel-là,
07:35 il est demandé aux forces de l'ordre de nous rejoindre,
07:40 ou alors on les rejoint à un point de rassemblement pour pouvoir après pénétrer dans ces zones de sang-souris.
07:46 Quel état, quel état ce pays ! C'est quand même, honnêtement, assez terrifiant,
07:50 c'est assez hallucinant que maintenant, on ne peut plus bouger sans qu'il y ait les forces de l'ordre,
07:55 on le comprend. Mais dites-moi, alors, lieutenant-colonel Santamaria,
07:59 pour vous, qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'il faut faire ? Parce qu'on constate, on voit, on dit,
08:04 mais il y a des mesures à prendre. Enfin, on est un gouvernement, on est un pays, ce n'est pas,
08:08 je ne sais pas, un village perdu. C'est la France.
08:12 Qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'il faut faire, à votre avis ?
08:16 Déjà, il y a des choses qui sont mises en place depuis la loi Matras,
08:20 avec le port des caméras piétons pour les sapeurs-pompiers, on est obligé d'en venir là.
08:24 Dès lors, on arrive sur des endroits sensibles,
08:28 ou à proximité de victimes, où on peut, et on ressent
08:32 qu'on peut avoir une agressivité, donc les sapeurs-pompiers sont équipés de caméras piétons,
08:36 et peuvent, à l'arrivée sur les lieux, signaler
08:40 leur équipement, donc, bien sûr, qui est visible,
08:44 et donc, il y a un enregistrement qui est fait, et donc, dans certains cas,
08:48 je ne dis pas dans tous les cas, mais dans certains cas, il est conduit...
08:52 Il est un peu désuasif, vous voulez dire ? Ça peut être désuasif ?
08:54 Exactement, il est un peu désuasif. De plus, toujours dans la loi Matras,
08:58 des mesures de justice sont en train d'être mises en place,
09:02 et ont porté leur fruit, où,
09:06 dès lors qu'on agresse un sapeur-pompier, comme d'ailleurs nos collègues
09:10 de la Gendarmerie ou de la Police Nationale, les agresseurs
09:14 sont déférés directement, et donc, il y a des pertes
09:18 de prison qui sont prononcées, alors que jusqu'à présent,
09:22 ce n'était pas le cas. Est-ce qu'elles sont déjà prononcées ?
09:26 Pour certains des cas, oui. Pour des cas vraiment
09:30 lourds, on a eu des collègues quand même qui ont été agressés physiquement
09:34 par des armes blanches, et donc, ces personnes-là
09:38 sont prononcées, les peines sont prononcées, sont appliquées,
09:42 et donc, on peut que s'en satisfaire. Le problème, aujourd'hui, on n'est pas
09:46 en mesure de quantifier, de qualifier tout ça, puisque ces mesures sont suffisamment
09:50 récentes, et donc, à l'observatoire, de mesurer ça, dans quelque temps,
09:54 laissons mettre en place ces mesures-là.
09:58 Mais est-ce qu'à votre avis, au-delà de ces mesures, qui sont effectivement
10:02 bienvenues, au-delà de ça, est-ce qu'il faut, à votre avis, compte tenu de la situation,
10:06 aller plus loin ? Et si oui, dans quel sens ?
10:10 Je pense qu'aujourd'hui, il y a un travail au niveau de l'éducation nationale qui doit être mis en place,
10:14 en gardant nos jeunes, et ces jeunes qui,
10:18 bien souvent, on ne sait pas pourquoi, sont dans la rue et vont
10:22 allumer des incendies, allumer
10:26 ou caillasser les appareils pompiers, les intervenants. Je pense qu'il y a quelque chose à faire
10:30 au niveau de l'éducation nationale, et de les accompagner. Aujourd'hui,
10:34 les valeurs de la République sont
10:38 agressées, et donc, on souhaiterait qu'il y ait quelque chose
10:42 qui soit fait auprès de cette jeunesse.
10:44 Merci, merci le député Tamaria. Écoutez, en tout cas, il faut continuer,
10:48 parce qu'il est inadmissible, il est impossible, on le dit à chaque fois,
10:52 mais c'est impossible de continuer comme ça, et c'est un signe de faiblesse, quand même,
10:56 très manifeste, et on espère, effectivement, il a commencé peut-être à
11:00 corriger, espérons que ça continue. Merci encore.
11:03 Je vous en prie. Bonne journée.

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