La colère des agents immobiliers qui n'ont pas encore de ministre du logement

  • il y a 8 mois
Avec Loïc Cantin, président de la FNAIM, fédération nationale de l'immobilier.

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00:00 (Générique)
00:04 On a annoncé les ministres, les surprises. Catherine Vautrin au travail et à la santé,
00:09 Rachida Dati à la culture. Mais tiens, il y a un ministère qui n'existe pas encore,
00:13 ou en tout cas qui n'a pas été réoccupé par son ministre.
00:16 C'est le ministère du logement, en pleine crise du logement justement.
00:20 On en parle avec notre invité Loïc Quentin. Bonjour à vous.
00:23 Bonjour.
00:24 Bienvenue sur Sud Radio, président de la FNAIM, la Fédération Nationale de l'Immobilier.
00:29 Les agents immobiliers qui n'ont toujours pas de ministre, est-ce que ça vous choque ?
00:34 À grande déception de tout le secteur de l'immobilier et du logement.
00:37 On s'attendait à la nomination d'un ministre en plein exercice,
00:40 et non pas un ministre délégué ou un secrétaire d'État,
00:43 pour répondre à l'urgence de la situation que nous connaissons aujourd'hui.
00:47 Alors, un sixième homme, pourquoi faire ?
00:49 Parce qu'en réalité, ce sera le sixième ministre depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République.
00:55 Ceux qui étaient en place étaient là depuis six mois,
00:58 mais ce n'est pas un homme qui changera les choses,
01:01 c'est plutôt la vision du président de la République,
01:03 la vision du chef de l'État sur une vraie politique du logement.
01:07 En réalité, le président de la République n'aime pas l'immobilier.
01:11 Il se contente de faire des déclarations.
01:13 Je crois qu'au mois de mai, il a dit "l'immobilier, le logement,
01:17 c'est de la surdépense publique pour de l'inefficacité collective".
01:21 Ou le précédent ministre dit "il faut sevrer l'immobilier de la drogue fiscale".
01:26 Voilà des paroles à la hauteur de l'enjeu et de la problématique logement
01:31 auxquelles se confrontent les Français aujourd'hui.
01:34 Et pourtant, l'immobilier, c'est 93 milliards de recettes,
01:39 avec une redistribution de 39 milliards.
01:42 Et je crois qu'aujourd'hui, dans ce contexte,
01:44 on aurait besoin d'une redistribution d'urgence.
01:47 Vous savez, dans quelques semaines, on aura l'anniversaire de l'appel de l'abbé Pierre,
01:54 février 1954, février 2024.
01:58 Je crois que l'abbé Pierre se retournerait dans sa tombe aujourd'hui,
02:01 compte tenu qu'il y a toujours 300 000 SDF qui dorment dans la rue,
02:05 et dont 30% d'entre eux, je le dis souvent, ont un travail.
02:09 C'est bien le logement qui est le facteur d'exclusion.
02:12 Et on ne peut pas se contenter, dans une société comme la nôtre,
02:15 de prendre le sujet du logement de façon aussi légère,
02:18 et de ne pas prendre les bonnes mesures qu'il faut.
02:21 L'exercice est compliqué, vous savez, parce que les recettes de l'État sont exemptes.
02:25 On n'a plus les moyens.
02:26 Et pourtant, les prélèvements des collectivités et de l'État
02:29 ont été multipliés par quatre en dix ans sur les recettes fiscales.
02:33 Qu'est-ce que vous attendez de votre prochain secrétaire d'État ou ministre délégué ?
02:37 Je rappelle, le prédécesseur était Patrice Vergritte, l'ancien maire d'Yvergauge de Dunkerque.
02:44 Est-ce que vous avez un favori ?
02:47 Ce n'est pas une question de favori, c'est une question de feuilles de route
02:50 et de moyens mis à disposition, et de conscience de la situation.
02:53 Vous savez, on a eu toutes les conférences, les audiences,
02:57 on a eu un Conseil national de la refondation,
02:59 et dans tous les cas, qui n'a abouti sur rien.
03:02 Mais que ce soit la santé, que ce soit la justice, que ce soit le logement,
03:05 la problématique, elle est la même, c'est une vision politique, stratégique,
03:08 et des moyens adossés.
03:10 Aujourd'hui, la santé souffre beaucoup plus que le logement, il y a urgence aussi.
03:13 Je crois que c'est une question de prise de conscience,
03:15 et de feuilles de route politique que nous attendons.
03:17 Sauf que vous n'y croyez pas ?
03:19 Ce n'est pas qu'on n'y croit pas, il faut avoir une volonté affichée de changer les choses.
03:23 Sauf que vous avez expliqué précisément que, de votre point de vue,
03:26 l'exécutif, c'est-à-dire Emmanuel Macron, n'aimait pas l'immobilier.
03:29 Ça veut dire que vous n'attendez pas grand-chose du prochain ministre délégué
03:32 ou secrétaire d'Etat au logement ?
03:33 Non, tant que le ministre, le président de la République
03:36 n'affichera pas une volonté déterminée d'agir pour le logement,
03:39 il ne se passe rien dans ce pays.
03:41 Le pays continue à s'effondrer et aller vers une crise qui va être très grave.
03:45 Même le précédent ministre Olivier Quint disait
03:48 "le logement, c'est la future bombe sociale de demain".
03:50 Il avait raison, et on y va.
03:52 Et on va droit dans cette stratégie,
03:54 parce qu'on n'agit pas sur les leviers comme il faudrait le faire,
03:57 mais il faut une prise de conscience.
03:58 L'immobilier vaut mieux que d'autres placements,
04:00 mais surtout le logement est indispensable au parcours résidentiel des Français.
04:03 Il faut les accompagner.
04:04 Il y a des gens qui souffrent, des locataires qui ne trouvent pas de logement,
04:07 le parc social qui est encombré, l'accession à la propriété qu'on leur promise,
04:10 et on ne produit plus assez de logement en France.
04:12 - Et on va en parler d'ailleurs dans quelques minutes avec Sylvain Lévy-Valency et toute son équipe.
04:16 Qu'est-ce qu'un bon ministre du logement devrait annoncer en premier, pour vous ?
04:21 - Pour moi c'est une vision, d'abord vous savez aujourd'hui il y a un grand désaccord.
04:26 Je vais vous donner l'état.
04:28 L'état évalue les logements à construire à 250 000 unités par an.
04:32 Le mouvement social fait une évaluation à 517 000.
04:36 La fondation Hébert-Pierre dit qu'il faudrait au moins un million de logements.
04:39 Alors déjà, mettons-nous autour de la table, mettons-nous d'accord sur comment,
04:43 quel objectif de production, comment on va les produire, où il faut les construire,
04:47 avoir les entreprises adaptées, avoir une fiscalité adaptée, avoir un foncier disponible.
04:51 Nous avons toutes les solutions pour avoir une vraie politique
04:55 et une construction de logement à la hauteur des besoins de la population.
04:58 Je crois que c'est une fonction essentielle.
05:00 Un pays qui n'arrive pas à loger ses habitants n'est pas un pays en paix avec lui-même.
05:05 On le répète, on le martèle, et je crois qu'il faut bien comprendre
05:08 que la politique de logement n'est pas uniquement une ligne budgétaire dans une loi de finances.
05:12 Merci beaucoup Loïc Quentin, président de la FNAIM, Fédération Nationale de l'Immobilier.

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