Remaniement - Passation entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal / "J’emmène avec moi la cause de l’école. Elle sera une de mes priorités absolues à la tête du gouvernement", déclare le nouveau Premier ministre Gabriel Attal
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00:00 Alors je serai bientôt l'une d'entre eux en tant que députée du Calvados et je me
00:12 réjouis de continuer à servir mon pays à leur côté avec détermination et exigence.
00:21 Et puis je veux remercier aussi les parlementaires des oppositions qui ont fait le choix de
00:29 faire du dialogue et du compromis plutôt que du blocage et de l'obstruction.
00:36 Je tiens aussi à remercier toutes les administrations que j'ai dirigées au cours de ces sept années,
00:46 les équipes de Matignon et tout particulièrement mon cabinet.
00:50 Je mesure le travail qu'ils ont accompli à toute heure du jour et souvent de la nuit
00:59 et j'ai été particulièrement bien entourée donc je veux leur dire un grand merci.
01:04 Je veux également rendre hommage à tous les partenaires qui sont essentiels pour notre
01:16 action au service du pays.
01:18 Je pense aux élus locaux qui s'engagent au quotidien pour nos concitoyens.
01:25 Je pense aux acteurs de la société civile et notamment aux associations qui portent
01:33 des combats essentiels de la transition écologique à l'égalité des chances.
01:39 Et puis je pense aux partenaires sociaux avec lesquels j'ai toujours entretenu des relations
01:47 de confiance et de respect.
01:50 Moi je crois au dialogue, à la co-construction, à la force du collectif.
01:58 Alors il y a eu des moments difficiles mais le dialogue n'a jamais été rompu.
02:03 Enfin je veux dire aux Françaises et aux Français que chaque jour, en tant que ministre
02:14 puis premier ministre, j'ai mis toute mon énergie à les servir.
02:20 J'ai travaillé sans relâche, sans chercher des coups d'éclat et partir du réel vécu
02:33 par nos concitoyens, partir de leur quotidien et chercher à apporter des résultats rapides
02:41 et tangibles.
02:42 C'est ma méthode d'action et je l'assume.
02:46 Alors Monsieur le Premier ministre, cher Gabriel, j'ai parlé de reconnaissance et
02:55 je veux aussi parler de fierté.
02:56 Je suis fière du travail accompli au cours de ces presque 20 mois pendant lesquels je
03:07 me suis, en particulier dans des conditions inédites à l'Assemblée, attelé à faire
03:14 adopter nos budgets, la réforme des retraites, la loi immigration et plus de 50 textes pour
03:24 répondre aux défis de notre pays et aux attentes de nos concitoyens.
03:29 Nous avons réussi à construire des majorités de projets dans l'esprit du dépassement
03:37 porté par le président de la République en 2017.
03:41 Et puis je suis fière aussi que notre pays soit désormais doté d'une planification
03:47 écologique concrète et solide.
03:51 Tout au long de ces années, tout au long de ces mois, je n'ai jamais reculé devant
03:59 aucun obstacle, je n'ai jamais reculé devant aucune réforme.
04:04 J'ai mené les projets qui me semblaient justes et nécessaires pour notre pays et
04:12 j'ai tenu sans trembler le cap fixé par le président de la République.
04:18 Enfin bien sûr, je ressens aujourd'hui beaucoup d'humilité.
04:24 Je suis consciente de tout ce qui reste à accomplir.
04:29 Je connais les enjeux devant nous.
04:32 Nous devons y répondre et rassembler.
04:36 Nous devons plus que jamais veiller à donner sa chance et des perspectives à chacun, bâtir
04:47 une France plus forte et plus juste dans une Europe plus souveraine.
04:53 Monsieur le Premier ministre, cher Gabriel, au moment où je te passe le relais, je suis
05:02 confiante.
05:03 Nous nous connaissons bien.
05:05 Tous les deux, nous nous sommes engagés dès la première heure derrière le président
05:11 de la République.
05:12 Tu as la détermination et l'énergie pour mener une équipe et porter les projets nécessaires
05:21 pour notre pays.
05:22 Tu as aussi cette volonté de tenir, de respecter la parole donnée.
05:28 En te sachant dans cette fonction, j'ai confiance et je t'adresse tous mes voeux
05:35 de succès.
05:36 Tu peux compter sur moi pour t'y aider.
05:40 Il en va de la réussite de notre pays et c'est finalement la seule chose qui compte.
05:47 Et peut-être je voudrais terminer sur un mot plus personnel.
05:52 En prenant mes fonctions, j'avais adressé un message à toutes les petites filles en
06:01 leur disant d'aller au bout de leurs rêves.
06:03 Je pense que mon parcours démontre que quelle que soit son histoire, tout est possible.
06:13 Mais j'ai aussi pu mesurer assez souvent qu'il reste du chemin pour l'égalité
06:22 entre les femmes et les hommes.
06:24 Alors je le dis à toutes les femmes, tenez bon, l'avenir vous appartient.
06:31 Et puis plus largement, il reste du chemin pour que chacun, quelle que soit son origine,
06:41 quel que soit son milieu social, quelle que soit son adresse, ait toutes ses chances par
06:49 son mérite et son talent.
06:51 Alors à toutes et tous, je veux le dire, à vos côtés, je continuerai le combat.
06:59 Je vous remercie.
07:00 (Applaudissements) (...)
07:27 - Madame la Première ministre, très chère Elisabeth, mesdames, messieurs.
07:46 Depuis 1936, depuis Léon Blum, c'est d'ici, depuis l'hôtel de Matignon, que nos premiers
07:53 et nos premières ministres ont oeuvré à bâtir la France.
07:57 Chère Elisabeth, pendant près de 20 mois, c'est la France de demain que tu as contribué
08:03 à bâtir.
08:04 Aux côtés du président de la République, tu as été une première ministre d'action
08:10 et de courage.
08:11 Ton histoire personnelle, tout autant que ton éthique politique, ont fait de toi un exemple.
08:18 Pour tes ministres, pour les parlementaires que tu as évoqués, et plus largement, je
08:24 le crois très profondément, pour les Français.
08:27 Nous savons tous ce que nous te devons.
08:30 Elisabeth, madame la Première ministre, merci pour tout.
08:34 À l'heure où je prends mes fonctions, c'est d'abord au président de la République que
08:40 j'adresse mes remerciements les plus sincères.
08:43 Cela a été dit, ces dernières heures, j'ai pu le lire ou l'entendre, le plus jeune président
08:49 de la République de l'Histoire nomme le plus jeune Premier ministre de l'Histoire.
08:53 Je ne veux y voir qu'un seul symbole, celui de l'audace et du mouvement.
08:58 Le symbole aussi, et peut-être surtout, de la confiance, celle accordée à la jeunesse,
09:06 cette génération qui mérite que l'on se batte pour elle sans relâche.
09:09 Ces derniers mois, j'ai consacré toute mon énergie à redonner espoir, à chercher
09:15 à redonner espoir à cette génération, à ses parents, en œuvrant pour l'école
09:19 de la République.
09:20 Je le dis d'emblée, mesdames et messieurs, j'emmène avec moi, ici, à Matignon, la
09:27 cause de l'école.
09:29 Je réaffirme l'école comme étant la mère de nos batailles, celle qui doit être au
09:34 cœur de nos priorités et à qui je donnerai, comme Premier ministre, tous les moyens d'action
09:39 nécessaires pour sa réussite.
09:41 Elle sera l'une de mes priorités absolues dans mon action à la tête du gouvernement.
09:46 Il y aura de ce point de vue une forme de continuité, car en prenant des décisions
09:52 fortes sur la baïa, en prenant des décisions fortes sur la laïcité, c'est pour la liberté
09:57 que je me suis engagé.
09:58 En prenant des décisions fortes sur l'exigence et sur le choc des savoirs, c'est pour l'égalité
10:05 que je me suis engagé.
10:06 En prenant des décisions fortes dans la lutte contre le harcèlement, c'est pour
10:10 la fraternité que je me suis engagé.
10:12 Liberté, égalité, fraternité, cette devise de l'école est aussi celle de la République
10:20 et ce sera toujours ma boussole.
10:22 Mais, mesdames et messieurs, j'ai conscience du contexte dans lequel je prends mes fonctions.
10:27 Trop de Français doutent encore.
10:29 Trop de Français doutent de notre pays, doutent d'eux-mêmes, doutent de notre avenir.
10:34 Je pense en particulier aux classes moyennes, cœur battant de notre pays, artisan de la
10:40 grandeur et de la force de notre nation française.
10:43 Ces femmes, ces hommes, ces familles qui se lèvent tous les matins pour aller travailler,
10:48 qui peuplent notre territoire et que l'on n'entend pas souvent, mais qui sont toujours
10:52 au rendez-vous de leur responsabilité.
10:53 Cette classe moyenne qui travaille et qui finance par son travail nos services publics
10:59 et notre modèle social.
11:00 Ces Français qui, parfois, ne s'y retrouvent plus.
11:03 Des Français doutent, mais au fond, je sais qu'ils espèrent aussi.
11:08 Car au fond de nous, au plus profond de nos consciences de Français amoureux de notre
11:13 pays, nous le savons, la France ne rimera jamais avec déclin.
11:18 Car la France, elle rime avec sursaut, elle rime avec audace, elle rime avec grandeur.
11:24 Et c'est précisément à cette tâche que je vais m'atteler sous l'autorité du
11:28 président de la République.
11:29 Et qu'il a été réélu sur un projet clair, un projet d'action, de transformation,
11:34 un projet de reprise en main de notre destin et de préparation de celui de la prochaine
11:39 génération.
11:40 Avec le président de la République, j'aurai donc un objectif.
11:43 Garder le contrôle de notre destin et libérer notre potentiel français.
11:48 Garder le contrôle de notre destin, c'est lutter pour la maîtrise de notre modèle
11:53 social.
11:54 C'est agir pour la solidarité entre les Français.
11:57 C'est assumer de faire de l'autorité et du respect de l'autre une valeur politique
12:00 de premier ordre.
12:01 Et de la sécurité un objectif absolument prioritaire.
12:05 C'est agir pour le renforcement de nos services publics, au premier rang desquels
12:10 l'école, j'en parlais il y a un instant, mais aussi la santé et en premier lieu, évidemment,
12:15 notre hôpital.
12:16 C'est renforcer notre souveraineté nationale et celle de l'Europe en maîtrisant mieux
12:21 notre immigration.
12:22 C'est garantir l'avenir de notre planète qui est le bien commun de notre humanité.
12:27 Libérer le potentiel français, cela veut dire continuer à transformer notre économie
12:33 autour de trois axes majeurs.
12:34 D'abord, la priorité donnée au travail.
12:37 Travailler doit toujours être mieux valorisé que ne pas travailler alors que l'inflation,
12:43 je le sais, continue de peser sur la vie des Français.
12:45 Ensuite, c'est l'acte 2 de la libération de notre économie, notamment avec la simplification
12:51 drastique de la vie de nos entreprises et de nos entrepreneurs.
12:53 Et c'est enfin à l'action résolue que nous devons mener pour notre jeunesse, dont
12:58 le talent ne demande qu'à s'exprimer.
13:00 Dans ce chantier, avec le président de la République, nous ne partons pas de nulle
13:04 part.
13:05 Depuis plus de six ans, tant a été fait, tant a été engagé et déjà des résultats
13:10 sont perceptibles dans la vie des Français.
13:14 Nous avons un taux de chômage historiquement bas depuis un certain nombre d'années et
13:18 tu y as largement contribué en tant que ministre et Premier ministre.
13:22 Mais pour les années à venir, tant reste encore à faire.
13:25 C'est la tâche à laquelle je consacrerai toute mon énergie.
13:29 Avec la même méthode, celle que j'ai toujours utilisée dans mes fonctions, poser des diagnostics
13:36 clairs sans jamais mentir aux Français et mettre en place des actions fortes, concrètes,
13:42 sans tabou.
13:43 Dire la vérité, agir sans attendre, voilà ce que sera mon action à la tête du gouvernement
13:50 de la France.
13:51 Mesdames et Messieurs, avant de conclure, je veux avoir à nouveau une pensée pour
13:56 le président de la République, lui redire toute ma gratitude, toute ma fidélité.
14:01 Je veux avoir un mot pour notre Parlement.
14:04 A la majorité, je dis ma reconnaissance et ma promesse de toujours rester l'un des
14:09 leurs.
14:10 Aux oppositions, je leur dis que nous avons en commun le destin de notre nation, que nous
14:16 ne serons évidemment pas d'accord sur tout, que nous nous opposerons.
14:21 Mais aussi, je leur fais la promesse de toujours les écouter, toujours les respecter, parce
14:27 qu'à travers eux, c'est la voix de millions de Français qui s'expriment.
14:30 Je veux avoir un mot pour nos élus locaux, qui sont eux aussi les garants de notre République,
14:35 pour nos partenaires sociaux.
14:36 Oui, ils sont nos partenaires, avec tout ce que cela emporte d'exigence et de franchise.
14:42 Parce que chaque jour compte, je réunirai toutes ces forces vives du pays dès cette
14:48 semaine pour enclencher ensemble cette nouvelle étape.
14:50 Avant de conclure, je veux avoir une pensée pour Edouard Philippe, qui fut le premier
14:57 à me faire confiance en me nommant au gouvernement il y a plus de cinq ans.
15:00 Une pensée évidemment pour toi, Élisabeth, que je remercie à nouveau pour ta confiance.
15:04 Et je pense évidemment à Jean Castex, avec qui j'ai tant appris ici à Matignon en tant
15:11 que secrétaire d'État auprès de lui, porte-parole du gouvernement.
15:15 J'ai appris ici avec lui à ses côtés le fonctionnement de Matignon, l'exigence
15:19 de la tâche de Premier ministre et aussi l'importance de l'amitié en politique.
15:24 Je veux lui dire que je sais ce que je lui dois, ce que notre famille politique lui doit
15:29 et ce que la France lui doit.
15:31 Je veux pour conclure m'adresser directement aux Français, à tous les Français où qu'ils
15:35 vivent, dans l'Hexagone, dans les Outre-mer ou à l'extérieur de nos frontières.
15:39 Quel que soit leur parcours de vie, quelles que soient leurs opinions politiques, peu
15:43 importe qui ils aiment ou ce en quoi ils croient, je veux leur dire qu'ils pourront
15:47 toujours compter sur moi, leur dire qu'avec le président de la République, chaque jour,
15:53 chaque minute, chaque seconde leur sera consacré.
15:56 Parce qu'il n'y a rien de plus beau, rien de plus fort, rien de plus grand que de servir
16:02 la France et les Français.
16:04 Je vous remercie.
16:05 (Applaudissements)
16:33 (Applaudissements)
16:59 (...)