Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré dimanche sur France 3 que les prix de certains produits alimentaires allaient baisser en 2024. "Je suis sûr que certains prix vont baisser", a indiqué le ministre, précisant que ces baisses se verraient "dès que les négociations commerciales auront pris fin", le 31 janvier.
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00:00 L'économie avec Nicolas Dose, on surveille bien sûr les étiquettes des prix en cette nouvelle année.
00:05 Il y aura des baisses de prix dans l'alimentaire, c'est ce que dit Bruno Le Maire, le ministre de l'économie,
00:10 qui a peut-être regardé dans sa boule de cristal pour faire cette prévision.
00:14 Pourquoi est-ce qu'il y croit autant ? Il a raison ?
00:16 Alors il y a plusieurs éléments. D'abord, la cohérence, ça fait quoi, des mois qu'il nous le dit ?
00:19 J'imaginais qu'il nous dise le contraire aujourd'hui.
00:21 Bon, il y a un moment, tant pis, on tient sa ligne, on tient le cap et on tient un discours qu'on essaye de rendre crédible.
00:28 Après, l'inflation alimentaire, elle est en baisse.
00:30 Alors inflation alimentaire en baisse, ça ne veut pas dire que les prix baissent, mais au moins pour le ministre,
00:34 il a une quasi-certitude, c'est que la période d'explosion des étiquettes, celle-là, elle appartient au passé.
00:39 Pour ce qui est des vraies baisses, on verra un peu plus tard.
00:42 Ensuite, prenez bien le choix des mots.
00:44 Si on retourne six mois en avant, c'était « les prix alimentaires vont baisser ».
00:48 « Certains prix alimentaires vont baisser ».
00:51 C'est ça, maintenant, le discours qui est tenu.
00:52 C'est quand même beaucoup, beaucoup plus prudent.
00:54 Le beurre, dit-il, les huiles et la volaille.
00:58 C'est pas tout l'aide, c'est quand même assez limité.
01:00 Le beurre, les huiles et la volaille, ça nous fait un petit poulet rôti.
01:02 Voilà.
01:03 Et quatrième élément qui fait qu'il y croit, tout simplement le discours des grands distributeurs.
01:08 Vous prenez tous les discours tenus par les grands distributeurs aujourd'hui, tous vous disent « certains prix vont baisser ».
01:14 Le dernier en date, c'est dans Ouest-France, hier.
01:16 Il s'appelle Thierry Cotillard, il est le patron des mousquetaires, intermarché notamment.
01:20 Il nous dit « beurre, pâtes et les produits de marques de distributeurs dans les enseignes, oui, effectivement, ça va baisser ».
01:25 C'est un discours qu'on retrouve chez Leclerc, chez Sistébu.
01:28 Donc, le ministre de l'Économie ne fait que reprendre les déclarations des grands distributeurs.
01:32 « Certains prix ».
01:34 Donc, ces déclarations sont crédibles en partie.
01:37 Oui, parce qu'évidemment, il y a des prix qui sont volatiles dans cet univers de la grande distribution.
01:41 Donc, ils peuvent monter ou baisser.
01:43 Alors, évidemment, le plus classique, ou en tout cas, l'exemple le plus marquant, ce sont les carburants.
01:48 Même si ce n'est pas alimentaire, les carburants.
01:50 Oui, il y a des prix qui baisseront.
01:52 Il faudra voir de quelle baisse on parle.
01:54 Enfin, l'idée, quand on passe à la caisse, c'est qu'on a un panier.
01:57 Et, objectivement, il y a un panier.
01:59 Voir un caddie.
02:00 Voir des cajettes.
02:02 Et, objectivement, il ne faut pas se leurrer.
02:03 On sait très, très bien que le panier 2024 ne sera jamais au prix du panier 2021 d'avant Covid,
02:09 ou en tout cas d'avant la pandémie inflationniste.
02:11 Ça n'arrivera pas.
02:13 Il y a des prix qui vont peut-être baisser, mais il y a des prix qui vont monter.
02:16 Et regardez ce que dit d'ailleurs Thierry Cotillard.
02:18 Vous avez vu, on a tous suivi l'histoire PepsiCo Carrefour.
02:21 Eh bien, lui aussi, il cite des groupes avec qui il est en bras de fer.
02:24 Alors, il ne dit pas qu'il va les différencer,
02:26 mais par exemple, les propriétaires des marques Lotus ou les propriétaires des marques Lu et Oréo,
02:30 il dit bien Thierry Cotillard que là, il y a des demandes de hausse de prix qui vont trop loin.
02:35 Donc, en résumé, 2024 sera moins cher que 2023, mais bien plus cher que 2021.
02:40 C'est définitif.
02:41 Les prix d'hier ne reviendront pas.
02:43 D'ailleurs, comme les salaires d'hier, ils ont été augmentés, les salaires.
02:45 On ne va pas vous les baisser.
02:46 C'est la même logique.
02:47 Après, on a deux caractéristiques très françaises qui sont inflationnistes sur l'alimentaire.
02:53 Ces fameuses négociations, il n'y en a qu'une seule par an et pas tout au long de l'année.
02:57 Et puis, on a empilé des lois et des lois et des lois qui doivent défendre les revenus des agriculteurs,
03:02 mais qui sont des lois inflationnistes en imposant un minimum de marge
03:06 ou en freinant la possibilité de faire des promotions.
03:09 Merci Nicolas.