L'Insee a dévoilé ce jeudi sa vision de 2023 pour la France. L'inflation devrait poursuivre son reflux. Mais les prix de l'alimentaire vont-ils vraiment baisser?
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00:00 Il y a un dernier bras de fer qui joue cette semaine, il y a deux dates inscrites dans la loi en fonction de la taille des entreprises,
00:05 fin décembre, mi-janvier.
00:07 Tous les acteurs, industriels et distributeurs, qui pour une fois sont d'accord, disent qu'il y a 22 000 fournisseurs avec qui il faut signer,
00:16 c'est beaucoup trop court, mettez fin janvier pour tout le monde comme date de fin, ça devrait être tranché le 26 octobre lorsque le texte de loi va passer au Sénat.
00:24 Si on avance la date de la négociation, est-ce que ça va faire baisser les prix ?
00:28 C'est toute la question. Vous vous rendez compte qu'il y a une musique qui s'est installée depuis le début, on va avancer les négociations et puis du coup on va avoir des prix qui baissent.
00:35 Il y a un credo autour de cette histoire, négo anticipé = baisse de prix à la clé. Mais qui en sait quelque chose ? Qui peut vraiment l'affirmer ?
00:42 Moi ce que je peux vous affirmer c'est que l'inflation décélère au global en France, elle décélère.
00:46 L'INSEE a donné des prévisions hier, a dit que ça décélère au global, ça risque de monter un peu les prix de l'énergie d'ici la fin de l'année,
00:54 alors les prix alimentaires à priori devraient se calmer. Voilà ce que dit l'INSEE hier.
00:59 Mais on n'imagine pas qu'on négocie pour faire augmenter les prix, on est d'accord quand même Nicolas ?
01:03 C'est comme si on allait négocier une baisse de salaire.
01:06 Mais tous les ans il y a une négociation qui aboutit à quelque chose, qui aboutit à ça ou à ça.
01:13 Mais la négociation elle n'est pas faite pour aboutir à des baisses, elle est faite pour aboutir à un prix.
01:17 Il faut arrêter de s'imaginer qu'on va forcément aboutir à des baisses de prix.
01:21 Vous savez c'est bien, c'est des moyennes, mais les moyennes ça cache de grands écarts, vous avez des prix qui montent aujourd'hui.
01:26 Le porc ça monte, le bœuf ça monte, on a parlé du cacao, on a parlé des oranges, on a parlé de l'huile d'olive,
01:31 alors ça baisse pour les huiles végétales, ça baisse pour les céréales, ça baisse pour la volaille.
01:35 Et puis l'INSEE quand il parle de prix alimentaire, c'est prix alimentaire, mais il y a tous les intrants.
01:39 Le prix du verre augmente, le prix du carton augmente, le prix des emballages métalliques augmente,
01:43 la facture d'énergie de toutes ces entreprises, ils ont négocié quand les prix étaient élevés,
01:47 ils ont négocié des contrats de long terme, donc ils sont en train de payer très cher ce qu'ils ont négocié il y a quelques mois,
01:51 même si les prix de l'énergie ont un peu reculé.
01:53 La main d'œuvre, vous savez qu'il n'y a pas eu de hausse de salaire, la main d'œuvre coûte plus cher,
01:57 ça aussi c'est un élément qui n'entre pas dans la moyenne de l'INSEE.
02:00 Et puis la dette, ils ont tous des dettes, enfin toutes les entreprises ont normalement une dette,
02:03 mais cette dette elle coûte très cher, parce que ça n'emprunte pas à un taux fixe d'une entreprise,
02:06 mais à un taux variable, et la remontée des taux ça leur coûte une fortune.
02:09 L'idée que les négociations anticipées vont faire baisser les prix est à mon avis une idée fausse.
02:13 Enfin en tout cas la certitude que les prix seront plus bas est à mon avis une idée fausse.