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L'inflation est au cœur des préoccupations des Français. Le prix sur les produits alimentaires a augmenté près de 20% en un an. Le gouvernement s'est engagé à prendre des mesures pour redonner aux Français du pouvoir d'achat, comme le panier anti-inflation. Mais est-ce que cette mesure est une vraie solution pour lutter contre l'inflation? 

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00:00 sur le plateau de première édition, le 7 minutes pour comprendre, pour comprendre
00:03 l'intérêt disons plutôt contestable apparemment du panier anti-inflation.
00:10 Et pour en parler, Cécile Denré du service économie de BFM TV sur ce plateau.
00:19 Bonjour Grégory Carret, vous êtes également avec nous, vous êtes directeur
00:23 de l'observatoire de la consommation de l'UFC Que Choisir.
00:27 Mais d'abord la viande, Cédric Fech est chez un boucher du 15e arrondissement ce matin.
00:32 La viande, un symbole de nos nouveaux modes de consommation, on consomme moins de viande en France.
00:39 58% des français en consomment moins parce que c'est trop cher.
00:43 Cédric, est-ce que c'est ce que le boucher avec qui vous êtes constate ?
00:47 Est-ce qu'on mange moins de viande mais mieux ?
00:53 Vous avez vu, il est en train d'essayer de m'apprendre à couper une escalope.
00:57 Je vous le fais à la fin, je vous le fais pour de vrai.
00:59 Romain, est-ce que même vous, vos clients, donc qui sont des mangeurs de viande,
01:03 est-ce qu'ils achètent moins de viande ?
01:06 - Ils achètent peut-être un petit peu moins de viande mais ils en profitent peut-être plus.
01:12 C'est-à-dire que c'est vraiment un acte où on y réfléchit, on va inviter des copains
01:17 et on va faire un beau morceau.
01:19 - Mais pourquoi ils achètent moins ? C'est pour l'argent ?
01:20 C'est parce qu'on leur dit que, écologiquement, c'est pas bien ?
01:22 Ou que pour la santé, c'est pas bien ?
01:24 - Alors évidemment, on a pris une augmentation mais comme quasiment tout en ce moment.
01:30 Peut-être aussi un aspect un petit peu écologique mais je pense que...
01:34 - Vous répondez quoi à ça d'ailleurs ?
01:35 À ceux qui disent que manger de la viande, c'est pas bien à notre époque,
01:37 on ne peut plus manger de viande.
01:39 - Alors sur ça, il faut faire vraiment le distinguo
01:45 entre la production mondiale et notre production française.
01:48 - Et on fait mieux que les autres en gros ?
01:49 - Ah mais clairement, en France, on a des élevages qui sont vraiment à taille humaine.
01:53 Un élevage moyen, en France, c'est 50 bêtes.
01:55 On compte une bête par hectare et puis elles sont 95% élevées en liberté.
02:00 - Est-ce que j'ai le temps de couper mon escalope de ce midi avec vous ou pas ?
02:04 - Non, on va le faire après. On va te regarder, tu vas t'y préparer
02:06 puis on va revenir vers toi dans quelques instants.
02:08 Mais je voudrais qu'on se tourne vers Cécile Doré parce que le cas du boucher
02:11 illustre bien ce que nous vivons en ce moment.
02:14 Le panier anti-inflation est notre sujet ce matin.
02:17 Est-ce que ce panier anti-inflation qu'on nous a vendu à grand renfort
02:20 de communication gouvernementale depuis des mois
02:22 est aujourd'hui une réussite ou un échec ?
02:25 - Sur place, ce qu'on constate, c'est qu'il y a effectivement des produits à prix bloqués
02:30 dans quasiment toutes les grandes surfaces où je me suis rendue.
02:33 Il y en a un et la bonne nouvelle, c'est que ce sont des produits de qualité.
02:36 Il y a quand même du lait bio, des œufs bio, des pâtes bio,
02:40 du papier hygiénique double épaisseur à 18 centimes le rouleau.
02:43 Non mais ça paraît amusant comme ça, mais pas du tout.
02:46 Non, ce n'est pas si cher que ça.
02:48 Le papier de la marque équivalente est à 62 centimes le rouleau.
02:53 Donc non, c'est hors de prix aujourd'hui le papier hygiénique.
02:55 Donc c'est un vrai sujet.
02:56 Et il y a donc des affaires à faire avec effectivement ces produits
03:00 estampillés dans certains endroits anti-inflation et notamment sur la viande.
03:05 La viande, c'est un vrai sujet.
03:06 Carrefour en particulier, hier, affichait des prix sur ces produits anti-inflation
03:11 avec une bavette d'aloyaux à 13,90 euros le kilo.
03:14 Sauf que moi, je l'ai cherchée cette viande dans les rayons.
03:16 J'ai cherché pendant un long moment et il n'y en avait plus.
03:18 Il était midi, il n'y en avait plus.
03:20 J'ai même fait appeler la chef de rayons et elle m'a dit "revenez demain".
03:25 En fait, je pense que quand ces produits-là sont vraiment très intéressants,
03:28 ils sont dévalisés immédiatement.
03:31 Maintenant, ce qu'il faut savoir aussi, c'est que toutes les grandes surfaces
03:35 ne jouent pas vraiment le jeu avec un tampon anti-inflation,
03:40 comme le voulait le gouvernement.
03:41 Et c'est là où c'est un peu la guerre.
03:42 C'est difficile de les trouver finalement ces produits dans les rayons.
03:44 - Est-ce qu'on crée ou pas les produits anti-inflation,
03:47 le panier anti-inflation, Grégory ?
03:48 - Alors, le problème du panier anti-inflation,
03:51 c'est que vous êtes sur une gamme de produits particulières
03:53 qu'on appelle les marques de distributeurs.
03:54 Si vous allez sur Carrefour, c'est uniquement les produits Carrefour,
03:57 une partie des produits Carrefour qui seront estampillés panier anti-inflation.
04:01 Donc, ça correspond à peu près à 20% du panier d'un ménage.
04:05 Si vous achetez à peu près 100 euros d'enraies alimentaires
04:07 en grande surface toutes les semaines, c'est à peu près 20 euros.
04:10 Et l'engagement, il est sur une modération ou un blocage de la hausse des prix.
04:13 Mais ces produits-là, les marques de distributeurs,
04:15 c'est des produits qui ont le plus augmenté sur les 12 derniers mois.
04:18 C'est ceux qui avaient pris quasiment plus de 20%.
04:21 Et donc, là, ils se sont engagés à bloquer un petit peu les prix sur les mois à venir.
04:25 Mais on est à une période assez compliquée pour les consommateurs.
04:29 - Est-ce qu'ils s'y retrouvent ?
04:31 - Non, ils ne s'y retrouvent pas.
04:32 Non, ils ne s'y retrouvent pas.
04:33 L'exemple de tout à l'heure, ce qu'on nous donnait sur la viande, c'est vrai.
04:35 C'est-à-dire que face à une hausse des prix, on parle de 20% sur un an.
04:38 Il n'y a pas le choix.
04:39 Soit vous achetez moins cher, soit vous achetez moins.
04:41 Et les gens font les deux.
04:42 Acheter moins cher, ça veut dire qu'on baisse en gamme.
04:44 Et ça, ce n'est pas un souhait.
04:45 Par exemple, le bio s'effondre parce que le bio, c'est moins cher que le conventionnel.
04:49 Et acheter moins, ça, c'est vrai.
04:51 C'est ce qu'on constate.
04:51 C'est-à-dire que les gens achètent moins en quantité la viande, par exemple.
04:55 Mais quasiment tous les rayons alimentaires sont concernés.
04:58 - Mais Grégory, est-ce que ces paniers anti-inflation,
05:01 ce n'est pas d'abord une vaste opération de com ?
05:04 - Si.
05:05 Nous, c'est notre avis à l'UFC que choisir.
05:06 C'est véritablement une opération de com.
05:09 Il y a d'ailleurs un logo officiel qui existe, bleu, blanc, rouge, avec un canis.
05:12 - Vous l'avez vu, vous ?
05:13 - Oui, on le voit, mais c'est très, très fort.
05:15 - Il n'est pas partout.
05:15 Moi, je l'ai vu chez Intermarché, je l'ai vu chez Carrefour.
05:18 Système U ne joue pas du tout le jeu.
05:20 Eux, ils ont démarré plus tôt.
05:21 Ils l'ont fait en février.
05:22 Donc, eux, ils appellent ça les produits à prix coûtant.
05:24 Mais en fait, du coup, pour le consommateur, ce n'est pas lisible.
05:26 Ce n'est pas une étiquette où on se dit ça, c'est un produit sûr, c'est un produit pas cher.
05:29 - Et en plus, ce qu'on constate, c'est qu'un produit esthampié anti-inflation dans un supermarché,
05:34 et bien, en fait, dans la même catégorie de produits, produits équivalents,
05:37 on peut le trouver moins cher ailleurs.
05:38 En fait, pour le consommateur, ça continue, c'est la guerre.
05:41 Il faut chercher le produit le moins cher en faisant plein d'endroits.
05:44 Il n'y a pas de solution, en fait.
05:45 - Prix bloqué ne veut pas dire le produit au prix le plus bas.
05:49 - Non, non, non.
05:50 D'ailleurs, ce sont des prix qui ont beaucoup augmenté.
05:51 En plus, ce sont des marques de distributeurs.
05:53 Donc, comment vous pouvez comparer un produit intermarché à un produit au champ ou à un produit U ?
05:57 Ce sont, a priori, différents.
05:59 Donc, c'est assez compliqué de comparer.
06:02 De toute façon, les gens, là, sont en train de jongler.
06:04 On parlait de baisse de consommation, vous parliez du papier toilette.
06:08 Les gens achètent moins de produits d'hygiène en ce moment.
06:10 Donc, voilà.
06:12 Pas tous les gens, bien sûr, ce sont les ménages les plus modestes
06:14 qui sont le plus obligés de procéder à ces arbitrages,
06:16 mais on est sur quelque chose d'assez tendu.
06:20 L'autre question, quand même, qu'on pourrait poser et qui n'a pas été posée,
06:23 c'est comment on explique cette hausse des prix ?
06:25 Il y a eu effectivement quelques flambées d'enraies de matières premières.
06:28 Maintenant, qu'est-ce qui explique que tous les rayons soient concernés ?
06:32 Là, il y a une question vraiment à se poser.
06:33 En plus, ça fait plusieurs mois maintenant que les prix des matières premières se sont décontractés.
06:38 Et ça va continuer.
06:39 C'est la question qu'on se pose.
06:40 Il y a quand même un décalage entre les prix des matières premières et les prix en rayons.
06:44 Et là, je pense qu'il faut vraiment aller regarder parce qu'une hausse des prix,
06:47 on va tous le payer à terme, enfin, toutes les entreprises vont le payer à terme
06:50 parce qu'on parle de déconsommation et derrière, la déconsommation...
06:53 On a 10 secondes pour prendre des nouvelles de la bavette d'alloyaux de Cédric.
06:57 Oui.
06:58 Elle coûte un bras ou pas ?
07:00 N'y laisse pas une main.
07:01 Ça sent pas mal.
07:07 Pas mal.
07:08 Pour une première, c'est pas mal.
07:10 Voilà, je suis pas sûr qu'on ait la réponse.
07:12 Ils parlent entre eux.
07:12 Eh bien voilà, ça nous met en appétit.
07:14 Chez Monsieur Leboeuf.
07:16 Eh bien, ça ne s'invente pas.
07:17 Bouchons à 15 ans d'arrondissement.
07:19 Merci. Merci beaucoup à tous les trois.

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