Joelle Meskens/ Birgit Holzer / Juan José Dorado/ Alberto Toscano refont la France. Au sommaire
- Elisabeth Borne: Stop ou encore?
- Hommage à Delors: une certaine idée de l'Europe.
- Inondation dans le Nord: un jour sans fin...
- Depardieu: un feuilleton français
- L'étrange classement des personnalités du JDD
Regardez Ils refont la France du 05 janvier 2024 avec Anaïs Bouton.
- Elisabeth Borne: Stop ou encore?
- Hommage à Delors: une certaine idée de l'Europe.
- Inondation dans le Nord: un jour sans fin...
- Depardieu: un feuilleton français
- L'étrange classement des personnalités du JDD
Regardez Ils refont la France du 05 janvier 2024 avec Anaïs Bouton.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il refond la France sur RTL.
00:08 Avec Anaïs Bouton.
00:11 Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Il refond la France.
00:14 C'est tous les vendredis soir, vous le savez, c'est l'actualité française vue par les correspondants de la presse étrangère.
00:19 Un peu notre Erasmus à nous aurait dit Jacques Delors.
00:23 On va parler de Jacques Delors ce soir.
00:25 Et ce soir on va parler de Jacques Delors avec qui ?
00:27 Avec Joël Mesquens, le soir de Bruxelles.
00:29 Bonsoir.
00:30 J'ai dit Holzer, je suis une journaliste allemande.
00:32 Bonsoir.
00:33 Alberto, un journaliste italien.
00:36 Bonsoir et bon anniversaire.
00:38 Bon anniversaire, merci.
00:39 Juan José Delado, un journaliste espagnol.
00:41 Bonne fête et bon anniversaire.
00:43 Un truc de générique de Zorro.
00:48 Vous parlez comme si vous ne l'aviez pas connu ça.
00:51 C'était sur France 3 à 20h.
00:53 C'était merveilleux.
00:54 Quand on vous entend parler avec le réalisateur Damien Duchamp, on a l'impression qu'on a Don Diego de la Vega.
01:00 On vous a mis ça maintenant.
01:02 Merci à tous les 4 d'être là pour refaire la France avec ce soir à la Une.
01:07 Elizabeth Borne, Stop ou encore ?
01:10 L'hommage à Jacques Delors, une certaine idée de l'Europe.
01:12 Les innovations dans le Nord en France un jour sans fin.
01:15 De Pardieu, un feuilleton français qui vous a intéressé.
01:18 Et puis l'étrange placement des personnalités du JTD.
01:23 Jusqu'à 20h.
01:24 Ils refont la France sur RTL.
01:27 Voilà, C'est oui ou bien c'est non, une chanson d'Angèle.
01:45 C'est la chanson qu'Elizabeth Borne pourrait chanter au président Macron.
01:48 Tant les bruits d'un remaniement se feront de plus en plus nettes.
01:51 Pendant les voeux du 31, il lui a même rendu un vibrant hommage.
01:55 Et ça, c'est pas forcément bon signe.
01:57 En 2023, la France est sans doute l'un des pays occidentaux qui, en dépit du contexte,
02:02 a pris le plus de décisions, conduit le plus de transformations.
02:06 Certaines, comme la réforme des retraites, étaient, je le sais, impopulaires.
02:10 Je les assume.
02:11 Car je m'y étais engagé et elles étaient nécessaires au pays.
02:14 Tous ces mois passés ont donc été bien loin de l'impuissance qu'on nous prédisait.
02:19 Et c'est heureux.
02:20 Et je veux ici, tout particulièrement, en remercier la première ministre et son gouvernement.
02:24 Ça, cet hommage appuyé, ça ne vous a pas échappé, Joël Mesquette ?
02:29 Ça sent le sapin pour vous.
02:30 Si c'est oui ou bien c'est non, je crains pour elle que ce soit non.
02:34 Je crains que ce soit non, effectivement.
02:36 Un hommage appuyé, ça sent pas bon.
02:39 Et puis on voit mal comment, effectivement, après la séquence catastrophique qu'il a suivie au mois de décembre,
02:46 la loi immigration, on voit mal comment Emmanuel Macron pourrait redémarrer l'année
02:51 avec le même gouvernement, avec la même première ministre,
02:55 même si elle va payer un peu pour l'ensemble de la méthode, parce que ce n'est pas personnel.
03:00 Je pense que c'est une défaite collective, en fait, de beaucoup de monde, ce qui s'est passé.
03:06 Et qu'il faut, effectivement, une nouvelle impulsion pour redémarrer ce quinquennat
03:12 qui semble embourbé, faute de majorité absolue, et surtout dans le contexte qu'on connaît,
03:16 à cinq mois d'élections européennes qui sont très importantes
03:21 et pour lesquelles le camp présidentiel part très largement défait, pour l'instant, par le RN.
03:27 Vous croyez qu'il n'y aura pas plus de majorité avec Sébastien Corbière ?
03:31 Il n'y aura pas plus de majorité, il cherche un peu le profil idéal.
03:35 Je crains, on connaît les noms qui circulent, mais je crains qu'il n'y ait pas de profil idéal
03:40 pour emmener suffisamment de gens à droite pour créer,
03:45 comme Emmanuel Macron a toujours dit qu'il aimait bien Gérard Majac, c'est la prestidigitation,
03:50 je crains qu'il n'y ait pas de baguette magique pour avoir suffisamment d'élus de droite à l'Assemblée nationale
03:56 pour constituer une majorité stable pour voter les réformes.
03:59 La poudre de Perlempermperre !
04:03 Oui, parce qu'en plus l'Elysée a reporté d'une semaine le Conseil des ministres,
04:07 qui était initialement prévu le 3 janvier, donc il n'en a pas fallu beaucoup plus
04:12 pour relancer l'hypothèse de ce "chamboule tout".
04:15 Mais pourquoi faire, Alberto Toscano ?
04:17 Vous pensez, comme Joël, que c'est pour relancer un peu une dynamique ?
04:20 Tout à fait. Aujourd'hui, il y a une vraie crise des institutions.
04:25 Ce n'est pas la crise d'une première ministre, Elisabeth Borne.
04:31 Il y a une situation où en France il n'y a pas de majorité absolue,
04:37 comme vient d'être dit par Joël,
04:41 et il n'y a pas la possibilité ni la volonté de négocier au Parlement
04:47 un accord entre partis pour trouver une majorité absolue.
04:51 Parce qu'on pense que les institutions exigent le fait qu'il y ait quelque part une majorité,
04:57 même si il n'y en a pas.
04:59 Les pouvoirs du président de la République ne sont pas suffisants à créer une majorité.
05:05 Il faudrait vraiment la poudre de Père Limpopo.
05:08 Aujourd'hui, il y a qui plus est une situation de malaise dans l'opinion publique.
05:14 Les Français ont un burn-out.
05:17 Les Français sont en burn-out ?
05:19 Burn-out, ça sera la solution.
05:23 C'était ça le jeu de mots.
05:27 Vous êtes d'accord, Birgit, avec Joël et Alberto ?
05:30 Parce que ce n'est pas en changeant de Premier ministre qu'il va trouver une majorité ?
05:35 Non, il faudrait dans ce cas-là changer le président.
05:38 Vous êtes radicale.
05:40 Non, je pense que de toute façon, le ou la Premier ministre a très peu de marche de manœuvre.
05:45 Parce qu'on sait que ce président est un omniprésident, qu'il décide de beaucoup de choses,
05:49 et qu'il faut aussi un personnage qui ne lui fait pas trop d'ombre.
05:53 Ce qu'on a vu aussi avec Edouard Philippe.
05:57 Effectivement, la situation est compliquée.
06:00 Il ne reste plus beaucoup d'options.
06:04 Ce qui me frappe un peu quand on voit la liste des favoris qui seront pressentis pour ce poste,
06:12 sans vouloir être cynique, mais ce ne sont quasiment que des noms d'hommes.
06:17 Il y a qui ? Sébastien Lecornu ?
06:23 Oui, Richard Ferrand, peut-être Gabriel Attal.
06:26 Il y a même Bapé.
06:29 Je ne sais pas si ça va être le même salaire.
06:33 Je crois qu'Elisabeth Borne a été choisie pour plusieurs raisons,
06:37 mais aussi parce qu'Emmanuel Macron ne pouvait pas ne pas nommer une femme.
06:43 J'ai l'impression qu'il a coché la case.
06:48 C'est bon d'une certaine façon.
06:51 On ne voit pas trop l'envie de s'entourer de femmes.
06:54 Je trouve ça dommage.
06:56 Il a rappelé pendant ses voeux le chef de l'État qu'il avait programmé un rendez-vous avec la nation
07:02 pour rappeler la France à elle-même et redonner une espérance au pays.
07:07 Vous savez ce que ça veut dire, Juan Rosé Dorado ?
07:10 Non, je n'ai pas compris.
07:12 La première des choses, c'est qu'il va faire mieux que Hollande,
07:15 qui a eu trois premiers ministres, lui va être au quatrième au mois.
07:18 Peut-être qu'il va terminer son quinquennat avec cinq premiers ministres différents.
07:22 Si c'est la débandade aux élections européennes, comme c'est prévu,
07:29 est-ce qu'il pourra garder un premier ministre ?
07:32 Tout ça en sachant qu'il ne peut pas se représenter.
07:35 Donc la débandade, elle va commencer.
07:37 C'est vrai ce que disait Alberto Ejuel par rapport à la loi immigration.
07:43 Il a un parti qui est complètement fracturé.
07:47 L'aile gauche s'est posé la question, est-ce qu'on va continuer au gouvernement ou pas ?
07:51 Parce qu'il va peut-être nous saquer.
07:53 Est-ce qu'il va radicaliser Renaissance vers la droite ?
07:57 Vous savez, pour nous les Espagnols, ça nous interpelle.
07:59 Parce que nous, les premiers ministres, on n'est jamais virés.
08:02 On peut virer les ministres, détendons-t'en,
08:04 mais jamais le premier ministre, il n'est jamais viré.
08:07 Ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'avec cette loi immigration,
08:12 l'opposition a goûté au son.
08:15 Ils savent maintenant.
08:17 L'opposition sait qu'ils peuvent mettre en difficulté le gouvernement.
08:20 Et ça, le Front National est conscient.
08:24 Les Républicains sont conscients.
08:26 Vous changez de premier ministre si vous voulez,
08:28 mais attention, ça ne va pas être du tout facile dans les mois et dans les années à venir.
08:32 Bonne analyse, Joël.
08:34 L'opposition a goûté au sang.
08:36 Oui, complètement. L'opposition a goûté au sang.
08:38 Elle sait qu'elle peut renverser le gouvernement.
08:40 Et que la logique de toute cette séquence,
08:42 c'est évidemment la dissolution de l'Assemblée Nationale.
08:45 Sauf qu'on a bien compris qu'Emmanuel Macron ne le fera pas.
08:48 En tout cas, pas pour l'instant, parce que ce serait clairement à son désavantage.
08:51 Il y perdrait encore un petit peu, peut-être même sa majorité relative.
08:55 Donc il ne peut pas le faire.
08:57 Mais l'opposition, elle a saisi ça.
08:59 Donc chacun, évidemment, voit midi à sa porte.
09:01 Avec un paradoxe en plus.
09:03 Parce que dans le passé, il y avait des élections anticipées ou régulières.
09:08 Quelqu'un gagnait et gouvernait.
09:10 Il y avait la cohabitation.
09:12 Aujourd'hui, la cohabitation est impossible.
09:14 Parce que la partie présidentielle n'a pas la majorité,
09:18 mais il n'y a pas une autre majorité potentielle.
09:21 Même en cas d'élection.
09:23 Donc c'est là que la crise devient institutionnelle.
09:26 On trouve la façon de négocier une majorité,
09:29 comme si la France était comme l'Allemagne, comme l'Italie.
09:33 Sinon, c'est vraiment une crise institutionnelle.
09:36 Ça, ça énerve beaucoup Alberto.
09:38 On va parler dans un instant de l'hommage du président à quelqu'un d'autre.
09:45 Mais qui, cette fois, est mort.
09:47 On en parle tout de suite sur RTL.
09:51 Jusqu'à 20h, ils refont la France avec Anaïs Bouton.
09:55 Jusqu'à 20h, ils refont la France avec Anaïs Bouton.
10:01 Limb'n'a la joie avec Joël Mesquens, notre journaliste belge.
10:07 Birgit Holzer, notre journaliste allemande.
10:10 Juan Rosé Dorado de la Vega, notre journaliste espagnol.
10:14 Et Alberto Toscano, notre journaliste italien.
10:18 On parle bien sûr de Jacques Delors, qui est mort fin décembre,
10:22 et à qui le président Macron rendait hommage ce matin.
10:25 Le fils d'un poilu corrézien va tenir entre ses mains le projet d'un continent.
10:31 Réconcilier les peuples désormais.
10:34 Et réconcilier l'Europe avec son avenir.
10:38 Le visage de l'Europe d'aujourd'hui, Jacques Delors a contribué à le dessiner,
10:44 trait par trait.
10:46 C'était un des acteurs majeurs de la vie politique française.
10:50 Le président Macron a donc rendu ce matin hommage à cet infatigable architecte de l'Europe
10:55 qui a été député européen, qui a été ministre des finances de François Mitterrand,
10:58 maire de Clichy un petit peu d'une année,
11:00 et président de la Commission européenne pendant 10 ans.
11:03 Que retenez-vous de lui, Alberto Toscano ?
11:06 Une personne exquise.
11:08 J'ai eu la chance d'avoir un bon rapport personnel avec lui.
11:12 Et vraiment une personne qui expliquait les choses avec une patience,
11:17 avec une cohérence morale, avec une honnêteté intellectuelle.
11:21 C'était vraiment, je crois, le meilleur homme politique ou femme politique
11:28 que j'ai rencontré dans ma vie.
11:29 La meilleure personnalité politique que j'ai rencontrée dans ma vie.
11:32 À ce point ?
11:33 Oui, c'était une personne formidable,
11:36 qui a eu, si nous avons l'héros et aujourd'hui,
11:39 Dieu sait si on peut être heureux d'avoir l'héros.
11:42 Parce que qu'est-ce que serait l'Europe aujourd'hui sans l'héros ?
11:45 On peut imaginer les disputes, l'échange, tout.
11:51 Vraiment, l'héros est la chose qui nous tient unis.
11:55 Et c'est une large partie, une grande partie grâce à lui.
12:00 On lui doit l'héros, on lui doit la libre circulation au sein de l'Union aussi,
12:04 le fait de pouvoir passer avec nos cartes d'identité d'un pays ou l'autre.
12:07 On lui doit aussi Erasmus, les échanges étudiants.
12:10 Juan de Rosé, quel souvenir, quel homme politique pour vous ?
12:14 Alors pour les Espagnols, c'est un tout petit peu particulier.
12:17 D'un côté parce que l'Espagne a signé son addition à l'Union Européenne en 1985,
12:21 l'année où il est arrivé à la tête de l'Union Européenne.
12:25 Et donc les dix premières années de l'Espagne l'ont été avec Jacques Delors.
12:30 Alors Jacques Delors, c'est l'homme qui ne voulait pas être roi.
12:34 Il a été poussé à être eurodiputé, vous l'avez dit, il n'a même pas terminé son mandat
12:38 parce qu'il a été nommé ministre de l'économie.
12:41 Il s'est très rarement frotté au suffrage universel, juste deux fois.
12:44 Et il n'a pas fini d'ailleurs ses mandats.
12:46 Et surtout, c'est l'homme, je me rappelle, être devant la télé,
12:50 en regardant 7 sur 7 la France qui était en train d'attendre.
12:54 On l'a, si Damien veut bien le mettre, c'était fin 1994.
12:58 Jacques Delors faisait cette annonce spectaculaire.
13:01 J'ai décidé de ne pas être candidat à la présidence de la République.
13:04 Autant le dire d'emblée et de la manière la plus claire,
13:07 beaucoup de raisons personnelles me poussaient à dire non.
13:10 Je vais atteindre 70 ans, je travaille sans relâche,
13:14 je suis plus raisonnable dans ces conditions,
13:16 dans l'usage d'un mode de vie plus équilibré entre la réflexion et l'action.
13:20 Alors c'était une vraie surprise pour les 13 millions de Français qui le regardent,
13:23 après six mois suspense quand même.
13:25 Tout à fait, et là on était tous devant la télé, il a dit non.
13:28 C'est pour ça que je disais "l'homme qui n'a pas voulu être roi".
13:31 Mais il a dit non à continuer aussi à la tête de l'Union Européenne,
13:35 parce que ça faisait 10 ans qu'il était là, il a décidé de partir.
13:38 Donc c'est en fait l'homme politique modèle pour tout le monde.
13:44 C'est lui qui est capable de dire non, de laisser sa place et que ça soit quelqu'un d'autre.
13:48 Ça aurait peut-être été bien qu'ils disent oui.
13:50 Oui, absolument.
13:51 Les Skents, non ?
13:52 En tout cas ça avait été effectivement une énorme déception.
13:55 Pour la gauche, pour laquelle il représentait vraiment un espoir.
13:59 Mais je partage tout à fait l'enthousiasme d'Alberto.
14:02 Aujourd'hui c'est l'hymne à la joie, mais c'est l'hymne à la tristesse.
14:04 J'ai eu la chance avec Alberto d'ailleurs de rencontrer plusieurs fois Jacques Delors.
14:08 Et c'était un personnage...
14:09 Combien de déjeuners ?
14:11 Voilà, combien de déjeuners, ça ne nous rajeunit pas.
14:14 C'était des moments exquis, parce que c'était un homme qui était passionné,
14:17 qui pouvait refaire le monde, qui pouvait refaire l'Europe,
14:20 qui pouvait refaire la France aussi.
14:22 Et tout ça en parlant de façon tout à fait aimable, joviale, de jazz,
14:26 qui était sa grande passion, ou de sport, qui était sa grande passion.
14:29 C'était un homme humain, tout simplement.
14:31 Et je dirais que pour l'Europe, justement, il a fait tout ce qu'on a dit,
14:34 le bilan qu'on a retracé, mais il a aussi fait que l'Europe était une idée d'avenir.
14:38 Parce qu'il était incarné, il a incarné l'Europe.
14:41 Et c'est ça pour moi que je retene lui.
14:43 Et pour vous, Birgitti, il était le plus français des Européens,
14:47 le plus européen des Français, je sais.
14:50 Le plus européen des Français.
14:52 Plutôt en Allemagne, il est connu aussi, parce qu'après la réunification,
14:56 il était à la télé allemande et on lui a demandé s'il avait de l'angoisse,
15:00 parce que l'Allemagne allait être beaucoup plus grande que séparément.
15:04 Et il a répondu en allemand "Ich habe keine Angst", ça veut dire "Je n'ai pas peur".
15:09 Et contrairement au président de l'époque, François Mitterrand,
15:12 qui avait, comme on sait, été un peu méfiant, avait des réticences,
15:16 lui, et je reçois tous qui a été aidé, a été un visionnaire, je pense,
15:21 en disant "Non, ça ne me fait pas peur, ça nous rend plus forts".
15:25 Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même un problème avec des hommes politiques
15:29 qui ont comme ça cette dimension vraiment politique pure,
15:33 qui sont des grands seigneurs, des gentils hommes, en fait,
15:37 et qui ne veulent pas y aller, non, Alberto ?
15:40 Oui, sans doute, lui, il était en contradiction avec un système de parti,
15:44 avec une façon de faire la politique, de vivre la politique.
15:47 Lui, il savait qu'il aurait été attaqué, qu'il aurait été objet de tout genre de critiques,
15:55 d'absurdes parfois, construites de façon politicienne.
16:00 La politique d'aujourd'hui est une politique dure et parfois avec des coups sous la ceinture.
16:08 Ça ne date pas d'hier, ça, Alberto ?
16:11 Ce n'est pas une belle politique, la politique que nous vivons depuis...
16:15 Mais ce n'est pas nouveau.
16:16 Ce n'est pas nouveau et...
16:18 Mais il n'en voulait pas, en tout cas.
16:20 Il savait qu'il n'aurait pas les moyens, surtout, de sa politique.
16:23 C'était ça, donc il ne voulait pas non plus trahir sa promesse,
16:27 contrairement à ce que beaucoup d'autres politiques ont fait.
16:30 Je pense que quand Jacques Chirac s'est présenté en 95,
16:35 je crois qu'il savait d'emblée qu'il ne pourrait pas remplir sa promesse
16:39 de lutter contre la fracture sociale.
16:41 Et il y en a plein d'autres exemples comme ça.
16:43 Jacques Delors savait qu'il ne pourrait pas mettre en œuvre son programme
16:47 et c'est aussi pour ça qu'il n'est pas allé.
16:49 Mais ce qu'il faut remarquer, quand même,
16:51 c'est le fait que ceux qui l'ont suivi n'ont pas été non plus à l'auteur.
16:55 Parce qu'il y a eu Barroso, à un moment donné.
16:58 Il y a eu même Juncker, qui est arrivé peut-être trop tard.
17:01 Il aurait dû aller en 94, il n'est pas allé.
17:04 Il y a eu Santerre aussi, qui a été président de l'Union Européenne.
17:10 Et ils n'ont pas été à l'auteur.
17:12 Et donc c'est ça aussi le problème.
17:14 Mais c'est aussi le problème des présidents.
17:16 Je pense là tout de suite à Nicolas Sarkozy,
17:18 qui a quand même fermé les ventes par rapport à l'Union Européenne,
17:21 qui a mis Barroso dans la difficulté.
17:23 Barroso s'est laissé faire.
17:24 Et petit à petit, on a retiré ce pouvoir qu'on disait
17:27 qu'avait l'Union Européenne par rapport au pays.
17:30 Mais le fait est qu'aujourd'hui, effectivement, vous l'avez dit,
17:32 Jacques Delors était un visionnaire.
17:34 Et il a vu tout de suite que si c'était déjà compliqué
17:37 de gouverner une commission avec 12, 14 commissaires,
17:39 imaginez avancer.
17:41 Merci, une pause et dans un instant,
17:44 Inondations dans le Nord, un jour sans fin sur RTL.
17:49 Ils refont la France.
17:51 Avec Anaïs Bouton.
17:53 Ils refont la France sur RTL.
17:59 Et avec moi, Joëlle Mesquens, Birgitte Olver,
18:02 Joan Juan, Rosé Dorado, Della Vega et Alberto Toscano.
18:06 Oui, c'est dur parce que la dernière fois, le lendemain,
18:08 on a pu venir, on a pu pomper,
18:10 il n'y avait presque plus d'eau sur la route.
18:12 Et là, on se voit qu'on est le lendemain et qu'il y a toujours autant d'eau.
18:14 Donc on va attendre encore, je pense, ce week-end
18:16 pour pouvoir faire vraiment quelque chose dans la maison.
18:19 J'espère que le département ou l'Etat vont faire quelque chose
18:21 pour éviter tout ce genre de choses,
18:23 parce qu'il y a un moment où ce ne sera plus possible.
18:25 On ne peut pas vivre ça tout le temps.
18:26 Vous allez rester là, vous ?
18:27 De toute façon, j'ai envie de dire,
18:28 il n'y a plus personne qui va acheter la maison à l'heure actuelle.
18:30 Tout le monde connaît Blendec comme la ville qui est inondée tout le temps,
18:33 donc elle ne va plus se vendre.
18:35 Voilà, c'était le Litogue et une sinistrée de Blendec.
18:38 Situation critique, donc, dans le Nord Pas-de-Calais
18:41 où des inondations répétées ont forcé des centaines d'habitants
18:43 à être évacués par la troisième fois en moins de trois mois.
18:46 Plus de 1300 maisons concernées.
18:48 Les dégâts, évidemment, sont considérables
18:50 et la situation est jugée pire qu'en novembre.
18:52 Tous les secteurs, entreprises, restaurateurs, agriculteurs,
18:54 sont affectés. L'économie locale est paralysée.
18:57 Ça arrive aussi chez vous, Joël Meskens.
18:59 On n'est pas loin de la Belgique.
19:01 On n'est pas loin de la Belgique et on se souvient, chez nous,
19:03 il y a deux ans et demi qu'on a vécu des inondations
19:05 terriblement meurtrières.
19:06 39 morts à ce moment-là.
19:08 C'était vraiment un bilan effroyable,
19:10 des dégâts très considérables.
19:12 Et évidemment, ce qui arrive aujourd'hui,
19:14 ce n'est pas quelque chose d'anecdotique,
19:19 entre guillemets, au sens statistique du terme.
19:21 C'est quelque chose qui se reproduit
19:23 et qui donc veut dire quelque chose.
19:25 On est entré dans une nouvelle dimension.
19:27 Et c'est ça dont il faut se rendre compte aujourd'hui,
19:29 qu'on ne peut plus seulement se contenter
19:31 de réparer, de répondre à l'urgence,
19:35 qui est nécessaire, évidemment.
19:37 Il faut venir en aide à ces habitants sinistrés,
19:39 c'est une évidence.
19:41 Et ne pas aller au-delà et considérer
19:43 qu'on a changé d'époque, qu'on a changé d'air
19:45 et trouver des solutions pérennes
19:47 pour changer de mode d'urbanisation, etc.
19:50 Pour changer les règles.
19:52 On est entré vraiment dans une nouvelle période.
19:54 - Oui, les populations ont exprimé leur frustration
19:56 et leur colère face à la récurrence des inondations
19:58 dont vous parlez.
20:00 Et puis les réponses politiques sont jugées quand même insuffisantes.
20:02 Écoutez le maire d'Andres,
20:04 il était au micro de l'excellent Franck Ransaud
20:06 cette semaine sur RTL.
20:08 - Les gens en ont marre, marre, marre, marre, marre.
20:10 Depuis 2006, il a été vendu du rêve.
20:12 On a dit qu'on allait faire des bassins de tamponnement,
20:14 des fossés de tamponnement.
20:16 - Planter des haies, normalement on doit planter des haies aussi.
20:18 - Ah bah déjà, avant de les planter,
20:20 il faudrait aussi demander à certains agriculteurs
20:22 d'arrêter de les enlever déjà.
20:24 Il faut que le pouvoir public tape du poing sur la table.
20:26 Et donc du coup, du mot, du récellement,
20:28 il y a une délibération pour notre intercommunauté
20:30 qui a été prise en 2013 pour faire l'acquisition de terrain.
20:32 Qu'est-ce qui s'est passé depuis 2013 ?
20:34 Rien.
20:36 Ça discute, des études, et c'est tout.
20:38 Il n'y a pas eu un coup de pelle.
20:40 - Il n'y a pas eu un coup de pelle.
20:42 Raconter ce maire à Vincent Parizeau
20:44 et Agnès Bonfion dans "Elle me dit".
20:46 Alors, est-ce qu'il y a une faute politique ?
20:48 Malgré les mégapompes,
20:50 les fonds de soutien d'urgence de 50 millions d'euros,
20:52 que peuvent les politiques, Birgit ?
20:54 L'Allemagne a été éprouvée aussi récemment.
20:56 - Oui, absolument.
20:58 Il y a aussi de fortes inondations en Allemagne.
21:00 Et aussi, il y a deux ans et demi,
21:02 effectivement, il y a presque 200 morts.
21:04 - 200 morts ?
21:06 - 200 morts en 2018.
21:08 C'est le même problème.
21:10 On entend aussi des reproches vis-à-vis
21:12 des politiques publiques.
21:14 J'ai vu que depuis 2013,
21:16 on a décidé des mesures.
21:18 Et de ces mesures qu'on voulait prendre,
21:20 seulement 15% ont été mis en place.
21:22 Parce qu'il y a,
21:24 comme en France, je pense,
21:26 beaucoup de barrages administratifs.
21:28 Beaucoup de personnes
21:30 qui s'opposent.
21:32 C'est souvent une question des surfaces
21:34 qu'il faut retravailler.
21:36 Et donc, on voit un peu les limites
21:38 peut-être aussi des politiques
21:40 qu'ils doivent aller plus loin.
21:42 C'est sûr, je suis d'accord
21:44 avec ce que dit Joël.
21:46 Et derrière tout ça,
21:48 aussi la question du réchauffement climatique.
21:50 - Oui, c'est ce que disait Joël.
21:52 On est rentrés dans une nouvelle ère.
21:54 C'est faisant.
21:56 Alberto Toscano, je crois que l'Italie aussi
21:58 a été ravagée dans le Nord.
22:00 - L'année dernière a subi
22:02 des inondations catastrophiques.
22:04 Beaucoup de morts, là aussi.
22:06 - Vous aussi, des morts.
22:08 - Et toujours les mêmes polémiques.
22:10 Qui disent qu'en Italie,
22:12 on bâtit partout. C'est vrai.
22:14 Il y a des constructions
22:16 de béton
22:18 dans le lit des fleuves.
22:20 On croit
22:22 qu'on puisse
22:24 construire partout.
22:26 Évidemment, quand il y a
22:28 la période de pluie,
22:30 le fleuve ne peut pas
22:32 parcourir son lit naturel.
22:34 Il déborde.
22:36 Il y a l'inondation.
22:38 Il y a une situation,
22:40 un double phénomène.
22:42 Le premier, le réchauffement climatique.
22:44 Mais l'autre, la totale irrationnalité
22:46 - Ça c'est l'anarchie en Italie.
22:48 Parce qu'en France, c'est assez contrôlé.
22:50 Mais ça n'a pas été contrôlé avant.
22:52 - En Italie, ce n'est pas assez contrôlé.
22:54 Les mêmes populations
22:56 qui, parfois,
22:58 bâtissent
23:00 de façon irrationnelle
23:02 et même illégale,
23:04 ensuite se plaignent contre l'État
23:06 en disant "on a trop construit".
23:08 Mais c'est eux qui ont trop construit.
23:10 - En France, on estime qu'un Français sur quatre
23:12 vit dans une zone inondable.
23:14 Juan Rosé ?
23:16 - Du côté espagnol, la dernière grosse inondation,
23:18 c'était en septembre dernier,
23:20 au centre de l'Espagne. Il y a eu quelques morts.
23:22 Pas autant en Italie ou en Belgique,
23:24 voire en Allemagne.
23:26 Et vous posez la question,
23:28 il y a une responsabilité politique.
23:30 Déjà,
23:32 j'entendais hier que
23:34 des ministres français allaient voir comment ça se passe
23:36 au Pays-Bas. Ah bah ! Apparemment,
23:38 le Pays-Bas, c'est de l'autre côté de l'Atlantique.
23:40 Ils auraient pu aller avant
23:42 voir comment ça se passe du côté
23:44 du Pays-Bas. Et puis, l'Espagne,
23:46 il y a une particularité, c'est que, vous le savez,
23:48 j'ai beaucoup insisté là-dessus,
23:50 un pays très décentralisé.
23:52 Donc, ce sont les régions
23:54 qui gèrent
23:56 ce type d'événement. Et l'Espagne,
23:58 en 2006, a créé
24:00 une unité militaire qu'on appelle "unité militaire d'urgence"
24:02 qui peut intervenir
24:04 à tout moment face à des grosses
24:06 inondations, des fouets de forêt,
24:08 des tempêtes,
24:12 des neiges. Et donc,
24:14 il y a 4000 militaires équipés,
24:16 préparés pour actuer, qui peuvent
24:18 très rapidement se déplacer.
24:20 Et donc, ça évite, entre autres choses,
24:22 que les citoyens aient le sentiment
24:24 d'un abandon.
24:26 Si vous réagissez vite,
24:28 ils vont dire "oui, il y a une responsabilité",
24:30 mais l'État, la mairie,
24:32 la région réagit vite.
24:34 Et là, le problème, c'est qu'en France, on a le sentiment
24:36 que tout le monde arrive
24:38 toujours un peu plus tard.
24:40 Et le maire d'Andres disait depuis 2006,
24:42 on aurait pu construire des bassins, etc.
24:44 Je crois qu'on n'a pas
24:46 fini d'en entendre parler, parce que, comme vous le disiez,
24:48 Joël, on a changé
24:50 d'époque. Allez, une pause,
24:52 et dans un instant, un autre, un feuilleton
24:54 qui vous a passionné à la fin de cette
24:56 année, un feuilleton de par Dieu.
24:58 RTL,
25:00 ils refont la France. Avec Anaïs
25:02 Bouton.
25:04 Jusqu'à 20h.
25:06 Ils refont la France sur RTL.
25:08 Anaïs Bouton. Et avec moi,
25:10 Joël Mesquens, Béritelzer, Juan Rosé Dorado,
25:12 Alberto Toscano. La lune
25:14 dans le ciel luisait comme une montre,
25:16 quand, soudain,
25:18 je ne sais que le soigneux
25:20 horloger s'est en mise à passer
25:22 un coton nuagé sur
25:24 le boîtier d'argent de cette montre
25:26 ronde.
25:28 Voilà, Sierrano, de par
25:30 Dieu, vous aviez envie de revenir sur
25:32 ce feuilleton français pendant les Fêtes.
25:34 Ça a créé
25:36 un petit débat au sein de la rédaction, parce qu'il y avait
25:38 plusieurs jeunes journalistes qui m'ont dit
25:40 "mais à quoi ça sert de le remettre, etc.
25:42 Alors, est-ce qu'on doit
25:44 effacer
25:46 De par Dieu, Joël Mesquens ?
25:48 - Non, effacer sûrement pas, il faut faire la différence
25:50 entre l'artiste,
25:52 son oeuvre et l'homme.
25:54 Mais ce que je trouvais intéressant,
25:56 c'est vrai qu'on en parle depuis très longtemps, on pourrait se dire
25:58 "il faut tourner la page, maintenant,
26:00 arrêtons d'en parler, etc." Et en même temps,
26:02 il s'est passé quelque chose d'intéressant, je trouve, cette
26:04 semaine, dans le sens où les personnalités
26:06 qui ont spontanément
26:08 manifesté leur soutien à De par Dieu
26:10 et qui toutes étaient
26:12 de la même génération,
26:14 de la même famille, le même statut aussi
26:16 des stars du cinéma,
26:18 beaucoup d'entre elles se sont rétractées,
26:20 ont rétropédalé,
26:22 en retirant leur soutien à cette pétition,
26:24 parce qu'elle avait été initiée par une personnalité
26:26 d'extrême droite,
26:28 mais je crois pas seulement, je pense qu'il y a
26:30 le doute qui s'est immisé, et ça c'est
26:32 important. Vous savez, quand on a
26:34 une révolution qui est entamée, le mouvement
26:36 #MeToo en est une,
26:38 ça avance par secousse,
26:40 on avance un peu, puis on régresse, puis on réavance,
26:42 etc. Et là, je crois que c'est ça qui s'est
26:44 passé, c'est qu'il y a
26:46 une fraction de la société qui était
26:48 très dogmatique par rapport à cette question, qui
26:50 d'emblée, par réflexe, soutenait
26:52 Gérard Depardieu, s'est mise à douter,
26:54 s'est dit "peut-être que non, finalement".
26:56 Et ça, je trouve que c'est un retournement
26:58 de situation assez intéressant.
27:00 - Alors moi, je comprends pas,
27:02 et je suis d'accord avec toi,
27:04 Joël, mais je m'interroge
27:06 on
27:08 proteste, et on se dit
27:10 pourquoi ? Alors, une chose
27:12 est claire, Gérard Depardieu a
27:14 dit des choses dégoûtantes.
27:16 Gérard Depardieu
27:18 s'est comporté d'une façon
27:20 inacceptable à plusieurs titres.
27:22 Une fois qu'on a dit ça... - Ah mais attendez,
27:24 il est quand même accusé
27:26 d'agression sexuelle et de viol. - Je voudrais
27:28 terminer. - Ouais, ouais.
27:30 - Une fois qu'on a dit ça, alors,
27:32 deux choses l'une. Où il y a
27:34 une situation
27:36 juridiquement
27:38 sanctionnable.
27:40 Alors, il y aura la justice qui devra
27:42 faire son cours. Et ça
27:44 vaut pour Gérard Depardieu comme
27:46 pour n'importe quel citoyen. Il est
27:48 mis en examen, il y aura un procès,
27:50 il sera
27:52 acquitté ou condamné, et
27:54 après là, il sera coupable. - On est d'accord,
27:56 il y a cette phase juridique,
27:58 la présomption d'innocence, etc.
28:00 Mais d'autre part, il y a aussi ce débat
28:02 sur... Gérard Depardieu
28:04 rend fier la France. - Non.
28:06 - Le président Macron. - La réponse est non.
28:08 On est absolument d'accord. La réponse est non.
28:10 Gérard Depardieu
28:12 ne rend fière personne.
28:14 Son comportement est dégoûtant.
28:16 Mais une fois qu'on l'a dit,
28:18 on signe une pétition par semaine,
28:20 une contre-pétition par semaine. C'est dégoûtant.
28:22 C'est dégoûtant. On l'a constaté.
28:24 Ensuite, c'est à la justice
28:26 de faire son cours, je crois.
28:28 - Mais la justice, elle est très très lente.
28:30 On écoute l'avocate violente de
28:32 Philippis qui est porte-parole d'Oseille Féminisme.
28:34 - La justice ne tranche jamais.
28:36 Dans plus de 90%, je veux dire,
28:38 80% c'est la stade de classement.
28:40 Pour les viols déclarés, c'est 1% de condamnation.
28:42 Moi, j'aimerais bien qu'on ait confiance dans notre système judiciaire.
28:44 Mais je vous le dis, il est malade ce système.
28:46 - Un système malade,
28:48 Rwanda-Rosie-Dorado, quand même.
28:50 - Oui, le système est malade parce que les agissements
28:52 de Depardieu sont connus depuis très très
28:54 longtemps. Je crois que j'avais déjà eu l'opportunité
28:56 de le dire même ici.
28:58 Les déclarations de la ministre
29:00 de la Culture, quand elle mettait
29:02 son dote, effectivement,
29:04 sa légion d'honneur, ça m'a mis à interpeller
29:06 parce qu'avant d'être ministre de la Culture,
29:08 elle avait été conseillère culture de l'Élysée.
29:10 Donc elle connaissait très bien ce monde.
29:12 Elle connaissait très bien
29:14 de quoi il s'agissait.
29:16 Après, cette pétition
29:18 a soulevé d'autres problèmes.
29:20 - On contextualise un peu.
29:22 Il y a eu le président Macron qui a dit
29:24 qu'il était très fier de Depardieu.
29:26 Ensuite, une tribune
29:28 qui a été
29:30 signée par des amis de l'acteur
29:32 qui défendent le génie de l'acteur et la présomption
29:34 d'innocence. Et puis ensuite, il y a eu
29:36 deux contre-tribunes signées par plus de 9000 artistes
29:38 et personnalités qui critiquent la défense
29:40 de Depardieu en soulignant l'importance
29:42 de ne pas ignorer les victimes d'abus.
29:44 L'art n'est pas un totem d'immunité.
29:46 - Et dans la tribune signée
29:48 en faveur, entre guillemets, de Depardieu,
29:50 il y avait notamment une signataire qui s'appelle
29:52 Victoria Abril, l'actrice
29:54 espagnole qui
29:56 s'est vue tout de suite
29:58 interpellée par une autre actrice française,
30:00 Lucy Lucas, qui jouait
30:02 avec elle à Glemm,
30:04 disant "mais c'est bizarre que vous
30:06 signez cette pétition, vous qui avez
30:08 harcelé des hommes lors des tournages".
30:10 - Et donc Victoria Abril a porté plainte.
30:12 - Voilà, ou a porté plainte
30:14 dans quelques jours.
30:16 Mais ça montre
30:18 de toute façon, effectivement,
30:20 qu'il faut peut-être faire
30:22 la différence entre l'acteur
30:24 et l'homme. Moi j'ai du mal
30:26 maintenant à voir un film
30:28 de Gérard Depardieu sans penser,
30:30 sachant ce qu'on sait
30:32 maintenant, de la même façon que j'ai du mal
30:34 à lire un roman des PPDA,
30:36 de Patrick Poivre d'Armor,
30:38 après ce qu'on sait de lui.
30:40 - Un tableau de Caravage,
30:42 tu le regardes quand même.
30:44 Caravage a tué quelqu'un.
30:46 - Et Louis Ferdinand Céline.
30:48 En Belgique et en Suisse,
30:50 c'est carrément, les chaînes ont
30:52 annoncé qu'elles ne diffusent... - Oui, absolument.
30:54 - Les films dans lesquels Gérard Depardieu
30:56 tient le premier rôle ne seront pas
30:58 diffusés sur les antennes de la télévision publique.
31:00 - Birgit Hörser, vous avez regardé ça
31:02 avec un oeil interrogatif.
31:04 Vous m'avez dit
31:06 "mais pourquoi tant d'emballement, non ?"
31:08 - Ah non, je comprends l'emballement.
31:10 Oui, et il y a beaucoup de tribunes,
31:12 de contre-tribunes, mais je pense
31:14 qu'il y a beaucoup de questions de base.
31:16 Déjà, est-ce qu'on peut dire,
31:18 parce que c'est un grand acteur,
31:20 on ne peut pas le critiquer
31:22 d'une certaine façon, ce qu'a dit d'une certaine façon
31:24 Emmanuel Macron en disant
31:26 qu'il confiait à la France. Mais c'est aussi
31:28 le débat autour de tout un système
31:30 qui a fonctionné pendant des dizaines d'années comme ça.
31:32 C'est-à-dire, Gérard Depardieu,
31:34 indépendamment des reproches
31:36 de viol et des
31:38 enquêtes en cours, a eu un comportement
31:40 absolument déplacé. Ce qu'on sait
31:42 aujourd'hui, il y a eu
31:44 une enquête dans Mediapart
31:46 au début de l'année dernière
31:48 qui avait recueilli plein, plein,
31:50 plein de témoignages. Donc, c'est
31:52 tout un système, en fait, et tout un système
31:54 dans lequel il a pu faire tout ce qu'il
31:56 voulait, et dire tout ce qu'il voulait
31:58 et mettre sa main où il voulait.
32:00 Personne s'est opposé.
32:02 Aujourd'hui, c'est cet ancien monde
32:04 duquel il est question
32:06 dans une de ces tribunes
32:08 qui s'importe d'une certaine
32:10 façon, qu'on n'ose
32:12 le critiquer, mais je pense qu'il est vraiment grand temps
32:14 de faire une
32:16 sorte de ménage, sans dire
32:18 "il faut effacer Gérard Depardieu"
32:20 ou le génie qu'il était sur scène.
32:22 - Merci beaucoup, Birgit.
32:24 - Allez, une pause et dans un instant, on tire les rois
32:26 sur RTL, comme tout le monde.
32:28 - RTL, Remaking France.
32:30 - Avec Anaïs Bouton.
32:32 - Jusqu'à 20h.
32:34 - Ils refont la France sur RTL.
32:36 - Anaïs Bouton. - Et avec moi,
32:38 Joanne Mesquette, Birgit Tolzé, Rondre Zédorado
32:40 et Alberto Toscano. Et on vient,
32:42 les amis, de couper,
32:44 de couper la galette, la galette que nous a
32:46 apportée Alberto Toscano.
32:48 Grazie mille.
32:50 Et vous nous avez dit, Alberto, que si
32:52 on avait des galettes, c'était
32:54 parce que
32:56 c'était italien la frangipane.
32:58 - Oui, s'il y a des galettes, c'est parce qu'il y a la frangipane.
33:00 S'il y a la frangipane, c'est parce qu'il y a des amandes.
33:02 S'il y a des amandes, c'est parce que
33:04 traditionnellement,
33:06 historiquement, elle arrivait de Sicile
33:08 et donc, la Sicile
33:10 fait partie de l'Italie.
33:12 - Et voilà. Alors, pourquoi on a Jean-Jacques Goldman ?
33:14 - Pourquoi ?
33:16 - Parce que vous aimez Jean-Jacques Goldman.
33:18 - J'adore.
33:20 - Je sais, on va au zédorado.
33:22 Mais surtout, parce qu'il est encore,
33:24 toujours, pour la 35ème fois presque,
33:26 le numéro 1
33:28 du baromètre Iphop JDD
33:30 des 50 personnalités
33:32 préférées des Français.
33:34 Envoie-le-moi, Jean-Jacques Goldman.
33:36 Comment vous expliquez ça, bien vite ?
33:38 - C'est une très bonne question.
33:40 J'ai juste remarqué
33:42 qu'il y a quelques années, c'était
33:44 Houmarsi, avant c'était toujours Yannick Noir
33:46 pendant des décennies, des centaines d'années presque.
33:48 C'est peut-être
33:50 quelqu'un de consensuel, aussi,
33:52 qui fait de la musique qui plaît
33:54 à Juan Rosé.
33:56 - Et à tous les auditeurs de RTL.
33:58 Et à Joël. Pour vous, s'il y a un côté
34:00 de nostalgie, vous allez tous manger votre galette.
34:02 Moi, je veux savoir qui est le...
34:04 - Oui, je ne m'explique pas parce que
34:06 c'est quelqu'un
34:08 qui s'est retiré
34:10 d'une très grande discrétion depuis des années.
34:12 Et donc, j'ai du mal
34:14 à comprendre
34:16 pourquoi il est choisi par les Français aujourd'hui
34:18 comme la personnalité de l'année alors qu'il est
34:20 complètement effacé.
34:22 Je m'étonne aussi de voir qu'il faut
34:24 attendre la 15ème place pour voir une femme
34:26 dans les personnalités préférées des Français.
34:28 - Sophie Marceau !
34:30 - Ça ne fait rien, laissez tomber.
34:32 De toute façon, vous en avez rien à foutre.
34:34 Vous pensez qu'à vous. Vous n'êtes même pas
34:36 aperçus que j'ai paumé ma gourmette en or, que j'ai raccourci ma frange.
34:38 Je ne vous l'avais même pas vue.
34:40 Je n'ai plus rien à mettre, je n'ai plus de chausette dans mon tiroir.
34:42 Vous n'avez même plus le temps de me faire réciter mes sonnets
34:44 ni de me faire à bouffer.
34:46 Ça vous est bien égal de savoir si je suis heureuse ou malheureuse.
34:48 - Mais qu'est-ce qu'elle a ?
34:50 - 13 ans.
34:52 - On se souvient tous de ce film.
34:54 - La bourre ? - Oui, la bourre. C'est génial.
34:56 - Oui, mais c'est vrai que 15ème,
34:58 première femme et 15ème, c'est vraiment extrêmement rageant.
35:00 Vous avez raison.
35:02 Juan Rosé, Alberto, à moins que vous n'ayez
35:04 un commentaire lumineux à faire sur ce classement,
35:06 on vous a surtout demandé qui était votre personnalité française préférée de l'année.
35:12 Et donc j'attends, j'attends, en mangeant ma galette.
35:16 - Alors pour moi, c'est clair, c'est Thomas Pesquet.
35:20 Mais pourquoi ? - Parce qu'on a tous envie d'aller en l'air avec lui.
35:24 - Oui, mais à chaque fois qu'il parle, on a envie de l'écouter.
35:28 Il respire de la tranquillité, il est charismatique.
35:32 Écoutez, il pourrait faire une pub de détergent pour machines à laver,
35:37 et je regarderais !
35:39 C'est vraiment un plaisir de le voir, il n'est pas orgueilleux.
35:43 C'est quelqu'un qui respire des bonnes ondes à tout le monde.
35:46 - Un peu comme Jacques Delors.
35:48 - Comme Jacques Delors, voilà. C'est quelqu'un qui peut être un référent.
35:51 Et qu'il soit très bien classé, d'ailleurs, dans ses baromètres, c'est tout à fait logique.
35:55 Et c'est de l'espoir quand même pour les enfants, pour les jeunes qui voient un petit jeune.
35:59 - Il a dit qu'il avait étudié parce qu'il n'avait pas de réseau dans son enfance.
36:03 Si il avait eu les réseaux, il ne s'était pas du tout sûr qu'il soit devenu astronaute.
36:06 Faites gaffe avec les portables.
36:08 - L'année 23, dont ma personnalité est Jacques Delors,
36:13 je rajoute quand même...
36:16 - Est-ce qu'on peut rajouter un vivant ?
36:18 - Oui, mais en 23, il était vivant.
36:20 - D'accord.
36:21 - Je rajoute un hommage à des personnalités
36:26 qui sont les médecins de l'Institut Curie et les infirmiers de l'Institut Curie,
36:31 qui sont aujourd'hui en difficulté parce que la ministre de la Culture a pris une décision
36:37 qui met l'Institut Curie en difficulté.
36:39 Et moi, je veux dire, l'Institut Curie,
36:42 d'ailleurs, je suis moi-même soigné à l'Institut Curie,
36:45 est un endroit formidable qui doit être encouragé et certainement pas boycotté.
36:51 - Attendez, vous parlez de quoi ? Du pavillon des sources ?
36:53 - Exactement.
36:54 - Ah oui. - Exactement.
36:56 Cette décision est, à mon sens, une décision injuste.
36:59 - Le pavillon des sources, c'est radioactif, c'est là où Marie Curie entreposait les déchets radioactifs,
37:04 c'est un pavillon où on ne peut pas, mais qui a une valeur historique et qui est défendue par Stéphane Bern.
37:08 - Mais quelle est la valeur ?
37:09 - Et les scientifiques et les médecins de l'Institut Curie veulent bâtir à la place...
37:13 - Veulent faire de la recherche à l'avantage des malades de cancer.
37:17 Et je crois que les malades de cancer en France ont droit à ça,
37:20 plutôt qu'à garder un endroit totalement inutilisable.
37:25 - Birgitte, rapidement.
37:27 - Moi je choisis Thierry Marx. - Thierry Marx ?
37:30 - J'ai eu la chance de le rencontrer deux fois en 2023,
37:32 parce que c'est un homme qui ne se contente pas seulement d'être un très bon cuisinier,
37:36 mais qui veut changer un peu son monde autour de lui,
37:40 en créant des écoles où il fait rentrer des personnes qui n'ont pas forcément des diplômes
37:46 ou eu beaucoup de chance dans leur vie.
37:48 Et en essayant, en ayant un discours avec beaucoup de valeur,
37:53 et en voulant créer un système plus solidaire.
38:01 - C'est vrai. Et vous Joëlle ?
38:04 - Je partage totalement la vie de Birgitte.
38:06 Moi aussi j'ai rencontré Thierry Marx cette année,
38:08 et j'étais totalement sous le charme de cet homme engagé et militant pour de très belles causes.
38:14 Et moi, ma personnalité de l'année, c'est plutôt une femme.
38:16 C'est Delphine Orvilleur, la femme rabbin,
38:18 qui dans le contexte de chaos que l'on vit aujourd'hui,
38:21 et de grandes tensions que l'on vit aujourd'hui en France,
38:24 avec l'importation du conflit entre Israël et le Hamas,
38:27 a su tenir un discours de nuance qui est très appréciable,
38:31 et aujourd'hui pas assez entendu.
38:33 - Merci beaucoup à tous les quatre.
38:35 "Il refond la France" revient vendredi prochain même heure.
38:37 Vous pouvez retrouver l'émission sur rtl.fr et sur l'appli dans un instant.
38:40 RTL Foot avec Baptiste Durieux, mais avant l'essentiel de l'actualité,
38:42 avec Rachel Sadodine.
38:44 - Passe-moi la couronne. Je sais pas moi.
38:46 Passe-moi la couronne Joël.
38:48 - Bah qui a gagné? - Qui?
38:50 [SILENCE]