InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI), c’est 28 syndicats locaux et plus de 30 000 internes représentés dans toutes les spécialités. À sa tête, Guillaume Bailly, interne en cardiologie élu en septembre dernier pour un an.
Engagement syndical, objectifs du mandat, évolution des mentalités ou encore santé mentale des internes, il nous raconte.
Engagement syndical, objectifs du mandat, évolution des mentalités ou encore santé mentale des internes, il nous raconte.
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00:00 Les internes qui représentent quand même 40% du personnel médical
00:03 et signent qu'à 70% des prescriptions médicales à l'hôpital
00:07 sont un maillon essentiel de notre système de santé.
00:11 Sans eux, le système de santé n'avancerait pas.
00:13 C'est une occasion unique de porter la voix de tous les internes en France.
00:25 On est 30 000 et aujourd'hui on a beaucoup d'enjeux,
00:27 beaucoup de défis pour notre système de santé, pour la santé de nos patients
00:30 et pour assurer vraiment à notre pays, à notre santé, une formation exemplaire
00:36 et puis une défense de tous leurs droits partout en France.
00:38 Je suis convaincu qu'un interne qui est heureux, un interne qui va bien,
00:42 c'est un médecin qui soigne bien.
00:43 Les combats viennent d'une situation qui est assez claire et alarmante aujourd'hui,
00:52 c'est la santé mentale des internes, des professionnels de santé de manière générale.
00:57 On apporte une réponse assez concrète à ça par la création d'un SOS national
01:01 qui travaillera de pair avec les services de la CNES, les services ministériels.
01:05 Et l'idée derrière ce projet, ce gros projet,
01:08 c'est de se dire que chaque interne partout en France aura une oreille attentive,
01:12 vraiment cette relation de pair à pair envers qui il pourra se tourner.
01:17 Fournir de la data, c'est quelque chose de super important.
01:24 On est en train de mener une enquête sur le temps de travail
01:26 pour essayer justement d'interroger notre rapport au travail.
01:28 Puis j'aimerais bien monter une enquête sur les raisons
01:32 et le taux d'abandon des études en médecine de l'externe vers l'interne,
01:36 pour essayer justement de fournir à tout le monde ces données-là
01:39 et qu'on réfléchisse tous autour d'une table conjointement pour trouver des solutions,
01:43 pour éviter de perdre des effectifs.
01:44 On a aussi un pan de formation, ça c'est super important.
01:48 On essaie de former à la fois notre réseau d'internes syndiqués
01:52 pour que l'ISNI se professionnalise année après année.
01:55 Et puis effectivement, quand l'actualité est compliquée,
01:57 on est amené à organiser des grèves pour porter nos revendications
02:01 et pour faire en sorte que ça avance.
02:02 Parmi les autres champs d'action,
02:04 c'est vraiment ce contact qu'on a envie de nouer avec les internes partout en France.
02:08 Aller les voir dans les territoires, les rencontrer, les écouter,
02:12 faire remonter leurs revendications.
02:14 Les internes qui représentent quand même 40% du personnel médical
02:17 et syndiquent à 70% des prescriptions médicales à l'hôpital
02:21 sont un maillon essentiel de notre système de santé.
02:25 Sans eux, le système de santé n'avancerait pas.
02:27 On organise le congrès européen, l'European Junior Doctor,
02:34 qui aura lieu à Montpellier en mai 2024.
02:36 À ce moment-là, on aura l'ensemble des représentants européens de syndicats partout
02:41 qui viendront le temps d'un week-end à Montpellier
02:44 pour discuter, pour échanger,
02:46 pour comprendre un peu ce qui se fait bien en Europe, ce qui se fait moins bien,
02:49 pour avoir des éléments de comparaison.
02:51 Et puis, à mon sens, envoyer aussi un message de collaboration,
02:55 d'entraide entre jeunes européens.
02:56 Ah bah oui, je ne me suis pas fait que des copains, ça c'est sûr.
03:02 Et quand il fallait gueuler, je gueulais.
03:04 Mine de rien, on reste des gens à qui on valide ou on invalide un stage,
03:08 à qui on valide ou on invalide une thèse,
03:09 à qui on valide ou on invalide un Master 2,
03:11 à qui on valide ou on invalide un poste de chef de clinique ultérieur.
03:14 Ça peut nous causer du tort.
03:16 Moi-même, d'autres gens, je pense qu'on a tous un moment ou un autre
03:19 au cours de notre carrière du syndicat, eu des difficultés, c'est sûr.
03:23 J'ai hésité entre la cardiologie et la cancérologie.
03:28 Et puis, j'ai choisi la cardio parce que ça me passionne,
03:32 en disant que du coup, je ne ferais plus jamais de cancérologie de ma vie.
03:35 Puis, je découvrais une nouvelle spécialité dans la cardiologie
03:37 qui est une spécialité émergente, qui est du coup la cardio-oncologie.
03:41 Donc, c'est le fait de s'intéresser aux toxicités et chimothérapies sur le cœur.
03:49 C'est une bonne question pour un cardiologue.
03:51 En tout cas, il me donne quelques nuits blanches,
03:53 quelques heures supplémentaires de travail
03:56 parce qu'on a tellement, tellement de problèmes à régler.
04:00 On a des montagnes de dossiers qui s'accumulent.
04:02 Donc, ça me donne des palpitations dans le sens où je trouve
04:05 que la médecine est un métier extraordinaire.
04:07 Et j'aime ce métier, je le vis, je l'ai au plus profond de moi-même
04:10 depuis que je suis plus jeune.
04:12 Et puis, en même temps, je l'aime tellement que je me dis
04:14 qu'on doit donner à ce métier toutes les chances qu'il mérite.
04:18 Le modèle est en train d'évoluer.
04:20 Et ce, indépendamment du secteur médical.
04:23 Partout dans la société, les gens accordent un intérêt différent à leur métier.
04:28 Et notamment, un meilleur équilibre de la vie privée et de la vie professionnelle.
04:33 Moi, je comprends tout à fait que le modèle d'antan
04:36 n'est plus celui que plébiscitent les autres.
04:39 Le sens au travail a d'autant plus d'impact
04:41 qui fait qu'on veut soigner, mais on veut bien soigner.
04:44 Et ça, c'est la priorité.
04:45 Je pense de beaucoup d'entre nous.
04:47 Dans la vie, il ne faut pas attendre que la tempête passe,
04:52 mais il faut apprendre à danser sous l'appui.
04:54 Parfois, c'est crise après crise.
04:55 Dans ces moments-là, confronté à la difficulté,
04:57 il faut toujours trouver des solutions et ne pas attendre que ça passe.
05:00 Vraiment, prendre les problèmes à bras corps.
05:03 Et je me dis toujours, un problème, dix solutions.
05:06 Un problème, dix solutions.
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