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Mercredi 3 janvier 2024, SMART IMPACT reçoit Laurent Bataille (Président, Schneider Electric France)

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00:00 *Générique*
00:06 En entretien, nous faisons le point aujourd'hui avec vous, Laurent Bataille, sur les engagements environnementaux et sociaux de Schneider Electric.
00:12 Bonjour et bienvenue, Laurent Bataille.
00:13 Bonjour.
00:14 Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Je le disais en préambule de l'émission, la feuille de route de Schneider Electric était plutôt claire.
00:20 Zéro nette émission sur l'ensemble de vos activités d'ici à 2030. Vous vous imposez désormais de nouveaux objectifs. On va en parler.
00:27 En 2021, je le disais aussi, vous êtes élu par le magazine Corporate Night à l'occasion du forum de Davos, je crois.
00:33 Entreprise plus durable au monde, comment on en arrive là ?
00:37 Alors c'est beaucoup de travail puisque nous, en fait, le travail qu'on fait sur la sustainability ou le développement durable,
00:44 on l'a démarré il y a plus de 15 ans, vers 2005. C'était le premier plan stratégique qui incorporait complètement des objectifs au niveau de l'entreprise.
00:53 Donc ça fait 15 ans de pratique. Ce qu'on trouve intéressant, c'est que depuis 2009, on a mesuré nos économies d'énergie sur l'ensemble de nos propres opérations.
01:02 Entre 2009 et 2022, on est à peu près à 40% d'économies d'énergie. Et puis maintenant, on se vote des plans tous les 3 ans pour en économiser 10 à 15% de plus à chaque fois.
01:14 On va revenir justement sur les outils que vous utilisez pour calculer ces réductions d'émissions.
01:20 Est-ce qu'on peut revenir, Laurent Bataille, pour ceux qui nous regardent, sur ce que vous proposez en termes de solutions numériques
01:25 destinées donc à optimiser l'efficacité énergétique des bâtiments publics, entre autres ? Expliquez-nous un peu en quoi consiste votre activité.
01:33 Oui, parce qu'effectivement, c'est notre métier. Alors qu'est-ce que c'est que Chainez Électrique ?
01:36 On est le leader mondial de la gestion de l'énergie et également des automatismes industriels.
01:41 Donc à peu près 140 000 employés dans le monde, une forte présence des origines en France où on est très établi.
01:48 Et effectivement, ce qu'on propose à nos clients, c'est un certain nombre de solutions, de technologies qui leur permettent de rendre plus efficaces
01:56 ou de décarboner leurs opérations. En faisant quoi concrètement ? Des systèmes de pilotage.
02:03 Donc là, c'est toute l'intelligence qui permet de mieux gérer nos infrastructures, en particulier nos infrastructures énergétiques.
02:08 Vous songez par exemple à un bâtiment. On appelle ça une GTB, gestion technique du bâtiment.
02:13 C'est ce qui va couper le chauffage quand il n'y a plus personne, gérer la ventilation en fonction de l'utilisation des salles de réunion.
02:20 Donc ça a un vrai impact sur l'efficacité énergétique. Deuxième grand pilier pour nous, c'est le support à l'électrification.
02:28 Dans le mouvement de l'économie française vers le net zéro à l'horizon 2050, il y a une très grosse phase d'électrification.
02:35 Donc nous, on est le leader mondial sur ce qu'on appelle la moyenne tension, la basse tension, l'ensemble des équipements qui permettent de protéger
02:42 et de distribuer l'énergie. Donc ça, c'est également très important. Et puis, dernière chose, on aide beaucoup nos clients sur la digitalisation.
02:53 Donc là, c'est vraiment... On peut réfléchir par exemple aux usines. C'est le déploiement de software qui permet de mieux gérer les actifs et les process industriels
03:02 de façon à éviter en fait... Voilà. On évite du gâchis, on évite des rebuts en fin de ligne. Et ça permet vraiment d'utiliser tout simplement moins de ressources,
03:12 moins d'eau, moins d'énergie, etc.
03:14 - Une question que je me suis posée aussi en préparant cette émission, est-ce qu'avoir de l'impact, ça passe forcément par le fait de travailler avec des grands comptes ?
03:21 Je sais qu'aujourd'hui, vous avez des clients comme ST Microelectronics par exemple. Voilà, ça passe aussi par là ? On aura de l'impact parce qu'on travaille avec des clients de taille importante ?
03:31 - Alors, on doit travailler avec des clients de toute taille. On va dire évidemment, il y a un certain nombre de grands comptes.
03:37 Souvent, ils ont des attentes sophistiquées. Donc, c'est là que ça nous permet nous de mettre en test nos technologies à grande échelle.
03:43 Je vous donne un exemple. Les grands du data center, donc de l'Internet, sont certains de nos clients les plus exigeants parce qu'ils veulent rendre leur data center le plus efficace possible.
03:54 Et donc, quand on travaille avec eux, bien sûr, ils nous font pousser les limites par exemple de nos centrales de mesure, de nos plateformes cloud dans la gestion de leurs actifs.
04:04 Mais par ailleurs, si on veut avoir un impact à l'échelle, il faut travailler avec des entreprises de toute taille.
04:09 Et je dirais même qu'aujourd'hui, moi, une de mes constatations sur le marché français, c'est qu'il y a beaucoup d'ETI, de grosses entreprises moyennes, industrielles,
04:20 qui en fait, prennent des décisions assez vite parce qu'en fait, si vous voulez, elles voient bien le sens de l'histoire, le besoin des carbonés et elles ont une vraie agilité.
04:30 Oui, c'est ça, elles ont plus d'agilité que des grands. Elles peuvent en avoir. Je sais qu'en plus, vous ouvrez depuis cette année vos offres aux acteurs du petit tertiaire.
04:40 Tout à fait.
04:40 Expliquez-nous pourquoi ce virage-là, à ce moment-là.
04:44 Pourquoi ? Parce que... Pour deux raisons. D'abord, c'est un marché qui est complètement sous-équipé.
04:47 Quand on regarde le gros tertiaire, c'est-à-dire les bâtiments de plus de 20 000 m², ils sont plutôt bien équipés en termes de gestion intelligente du bâtiment.
04:56 Le défi qu'on a dans ces gros bâtiments, c'est plutôt de mieux utiliser les outils et les infrastructures qu'on a déjà.
05:02 Déjà.
05:03 Donc c'est des aspects de maintenance, de compétence des gestionnaires. Là où les petits bâtiments, on va dire entre 1 000 m² et 10 000, c'est déjà des bâtiments de taille moyenne,
05:14 sont équipés de l'ordre de 1 % avec des systèmes de gestion intelligente du bâtiment et donc de l'énergie. Donc là, il y a une vraie opportunité.
05:22 Deuxième grand sujet, c'est qu'en fait, la régulation rend obligatoire cet équipement, évidemment dans la trajectoire zéro carbone de l'économie française.
05:32 Mais du coup, il y a à la fois une opportunité et une contrainte.
05:34 Donc le contexte actuel se prête finalement à ces orientations et est favorable à ces orientations.
05:40 Tout à fait. Beaucoup de clients qui étaient peu sensibles, maintenant se rendent compte que ça fait partie des obligations.
05:44 Et puis il y en a qui sont évidemment aussi passionnés par la décarbonation.
05:48 Comme beaucoup d'entreprises majeures, vous vous êtes fixé des objectifs de réduction d'émissions de carbone d'ici à 2030.
05:54 On va parler de vos nouveaux objectifs. Vous, quels moyens vous avez mis en œuvre pour y parvenir ?
06:00 Ne serait-ce que des moyens financiers ? Est-ce que vous avez des chiffres à nous donner sur un pourcentage d'investissement en R&D sur ces sujets-là ?
06:08 Qu'est-ce que Schneider Electric a mis en œuvre comme moyens depuis, vous le disiez, une dizaine, une quinzaine d'années pour arriver déjà...
06:17 On n'est pas encore en 2030, en tout cas, arriver à avoir eu un impact clair, net et peut-être encore plus d'ici à 2030 ?
06:22 C'est une excellente question parce qu'effectivement, vous mentionnez à la fois la R&D.
06:27 Nous, comme c'est notre métier, il faut qu'on puisse continuer d'apporter de meilleures solutions à nos clients, encore plus efficaces pour les accompagner.
06:35 Là-dessus, on a annoncé il y a peu de temps qu'on passait notre taux de R&D de 5% des ventes à, dans les années à venir, de l'ordre de 7% des ventes.
06:45 Donc on voit qu'on augmente l'intensité de R&D chez Schneider. Pourquoi ? Parce qu'il y a de plus en plus de digital partout.
06:51 C'est ça quand même un très, très gros outil d'automatisation et également d'optimisation. Et donc, on investit assez massivement dans le digital.
07:02 Deuxième grand sujet, c'est nos investissements propres. Par exemple, dans nos usines, c'est les fameux Scope 1 et Scope 2, c'est-à-dire nos opérations en propre.
07:12 On verra peut-être comment on accompagne aussi nos fournisseurs. Mais c'est nos opérations en propre sur lesquelles on fait des vrais investissements,
07:18 justement pour décarboner. Donc j'ai visité un certain nombre de sites cette année pour inaugurer des nouveaux moyens de production,
07:24 de nouveaux moyens de chauffage qui nous permettent d'aller dans cette direction. On pourra en parler.
07:28 On va en parler aussi de vos fournisseurs. Ça, ça va être une question aussi importante. Vous parliez tout à l'heure de ces outils.
07:34 Moi aussi, c'est cette question, je me la suis posée. Quels outils vous permettent aujourd'hui justement de mesurer vos progrès ? Des progrès assez conséquents, vous le disiez.
07:44 Alors on a mis en place tout un tas de ce qu'on appelle KPI, de mesures sur lesquelles on a pris des engagements. De la même façon qu'on a des engagements financiers,
07:52 on a pris des engagements, ce qu'on appelle SSI chez nous, qui sont effectivement une série d'indicateurs de progrès sur tout un tas d'aspects environnementaux,
08:03 mais également sociétaux. Par exemple, on mesure les conditions de travail chez un certain nombre de fournisseurs.
08:10 On a pris un certain nombre d'engagements sur les générations, à la fois l'emploi des seniors, mais également les apprentis, donc sur l'apprentissage.
08:20 Donc il y a aussi cette mesure des impacts sociaux. Tout à fait. Donc c'est très large. Maintenant, là, ce que vous demandiez avant sur l'environnement,
08:30 là, c'est vraiment notre plan de décarbonation et sur lequel on a une mesure très fine parce qu'on est à la fois vendeur de solutions, mais on s'y applique à nous-mêmes.
08:39 On a plus de 200 sites industriels dans le monde, ce qui est quand même une très bonne opportunité de déployer à grande échelle ces outils et d'en mesurer l'impact,
08:48 ce qui ensuite nous permet d'illustrer les cas d'application à nos clients.
08:52 Vous parliez tout à l'heure de vos fournisseurs. On peut dire que ça reste un axe quand même d'amélioration pour vous, parce que la part la plus importante,
09:00 je crois, de votre bilan carbone relève justement des émissions de vos fournisseurs. Tout à fait.
09:03 Vous, comment vous comptez vous y prendre justement pour les amener à zéro ? C'est ça l'objectif d'ici 2050 ?
09:09 Alors, ça va être progressif. On a déjà un premier seuil qui est majeur, qui est l'horizon 2025. C'est qu'on a pris l'engagement sur nos 1 000 premiers fournisseurs,
09:19 donc ceux qui ont le plus d'impact, parce que c'est les plus gros, de diviser par deux leurs émissions carbone.
09:25 Et l'idée, ce n'est pas seulement de leur dire « il faut le faire », c'est de les accompagner dans cette transition.
09:32 Mais donc ça, ça a vraiment été un pari de notre côté, parce que c'est une période très courte pour y arriver.
09:38 Mais ça a permis à tout le monde de réagir en se disant « je ne suis pas sur la bonne trajectoire, comment je fais ? ».
09:44 Et c'est là qu'on les aide ensuite avec des outils qu'on s'est appliqués à nous-mêmes. Par exemple, on va les aider à déployer dans leurs usines
09:53 des outils de pilotage, pilotage du chauffage, de la climatisation, de la ventilation. Ils vont pouvoir économiser typiquement entre 15 et 20 %
10:02 de leurs dépenses énergétiques sur ce sujet. On les aide à électrifier leur process clé. C'est ce qu'on fait également dans nos usines.
10:11 Il y a un certain nombre de nos sites où, cette année, on a remplacé des process à gaz, que ce soit des brûleurs sur des process de fabrication
10:20 ou des chaudières à gaz, par l'équivalent électrique, y compris des pompes à chaleur, de façon à passer sur une électricité décarbonée.
10:30 Il y a un certain nombre de nos fournisseurs qui opèrent dans des géographies où l'électricité, le mix électrique, n'est pas assez décarboné.
10:37 On les accompagne pour monter ce qu'on appelle des « power purchase agreement », des contrats d'achat d'énergie verte,
10:44 ce qui permet de financer le développement d'infrastructures renouvelables ou, en tout cas, décarbonées de production d'électricité.
10:52 On met à leur disposition une palette de moyens en démarrant par un support à la stratégie de décarbonation.
10:59 Parce que c'est la première question. La première question, c'est par quoi je démarre, comment je fais. Il faut créer une forme de roadmap ou de plan d'action.
11:06 Vous disiez à horizon 2025. Ça, on peut dire que ça fait partie de vos nouveaux objectifs.
11:11 C'est dans nos objectifs. C'est un objectif sur lequel on doit travailler dur parce que le début, la mise en route, a été plus longue que ce qu'on imaginait.
11:19 Maintenant, il faut vraiment que le déploiement s'accélère.
11:22 Pourquoi 2025 ? C'est quoi ? C'est un peu un entre-deux ?
11:26 Non, généralement, on fait des plans sur quatre ans. Dans le passé, on en faisait sur trois.
11:30 Là, pour donner un peu plus de perspectives, on peut le faire sur quatre.
11:33 On se donne des temps qui sont à la fois ni trop courts parce qu'il faut mettre en œuvre, ni trop longs parce qu'il faut vraiment, pour l'ensemble des parties prenantes, se mettre en chemin.
11:44 Je rebondis sur ce que vous disiez sur l'électricité. La part de l'électricité dans la consommation finale d'énergie va doubler dans les 20 ans qui viennent.
11:51 On va devoir investir autant dans l'électricité dans les 20 ans qui viennent que dans tout ce qu'on a investi depuis 150 ans.
11:57 Ce n'est pas moi qui le dis. C'est peut-être pour ça que vous connaissez cette phrase.
11:59 C'est le président du Général Électrique, Jean-Pascal Tricouart. Comment vous accompagnez-vous cette électrification ?
12:04 Vous en avez un peu parlé. Des usages sans pénaliser la transition écologique ?
12:10 Parce que je pense que c'est ça, c'est tout l'enjeu et toute la difficulté.
12:13 Un des challenges, c'est que ça se produit partout dans le monde.
12:17 Oui, tout à fait.
12:18 Parce que ce qu'on voit en France, et on le voit d'ailleurs dans le rapport RTE sur les scénarios énergétiques à l'origine en 2050,
12:25 c'est effectivement peu ou prou un doublement, voire même un peu plus.
12:28 Mais on le voit dans les autres géographies.
12:30 Donc nous, notre implication sur le sujet, elle est beaucoup, parce que 90% de l'activité de Schneider, au niveau de la demande.
12:38 C'est-à-dire que nous, on n'est pas producteur d'énergie.
12:40 On facilite ou on rend possible la demande d'électricité au plus proche des usages.
12:47 Ça veut dire quoi ? Par exemple, on est concepteur et fabricant de bornes pour véhicules électriques.
12:54 D'ailleurs, on a commencé notre transition, nous en France, auprès de notre propre flotte pour nos collaborateurs.
13:01 Mais donc, on vend ces solutions clés en main, y compris les softwares de gestion des bornes,
13:07 de façon à pouvoir piloter la charge et créer de la flexibilité de la demande.
13:12 Donc ça, c'est un exemple sur l'électrification du transport.
13:14 On participe à l'électrification de l'industrie.
13:17 Partout où vous avez des processus de combustion, typiquement au gaz, il va y avoir progressivement des fours électriques.
13:24 Et pour ça, vous avez besoin d'une infrastructure électrique plus puissante, plus de capacité,
13:29 y compris dans les lignes qui vous mènent jusqu'au réseau.
13:32 Et nous, on accompagne les clients sur la conception de leur process
13:37 et la conception de l'infrastructure électrique d'accompagnement,
13:40 de façon à ce que leurs usines puissent complètement basculer en tout électrique.
13:45 On aide également les clients, j'en parlais avant, mais à monter des contrats de sourcing d'énergie verte,
13:53 de façon à ce qu'ils puissent trouver et, on va dire, contractualiser des électrons verts sur les dix prochaines années, etc.
14:00 Donc il y a toute la palette de ces solutions.
14:02 - Mais Laurent Badaille, il y a un sujet sur le prix de l'électricité, quand même.
14:05 - Alors ça dépend des géographies, évidemment, parce qu'il n'y a pas longtemps,
14:08 j'étais avec des collègues du Canada qui ont beaucoup d'hydros très compétitifs.
14:14 C'est pareil dans le nord de l'Europe, avec la Scandinavie.
14:17 Évidemment, la compétitivité des prix de l'électricité est un point important pour la compétitivité de l'industrie.
14:25 Alors ça dépend si vous êtes une entreprise d'assemblage, donc pas très électro-intensive,
14:32 ou si justement vous en utilisez beaucoup.
14:35 Moi, ce qui me frappe aujourd'hui, c'est qu'il y a une vraie créativité sur les différentes solutions utilisées,
14:41 beaucoup d'investissements dans les renouvelables, vous constatez un renouveau des nucléaires avec un vrai travail sur la prévisibilité.
14:49 - Le mix énergétique dont on parle va évoluer ces prochaines années.
14:54 - Il va évoluer. Nous, ce qu'on pense, c'est qu'effectivement, avec un bon mix,
14:58 et on aura la chance en France d'avoir un mix avec beaucoup de nucléaires et des renouvelables,
15:04 mais qui devraient être compétitifs.
15:06 Et puis il y a un autre point, parce que là, on parle de compétitivité coût,
15:09 mais pour moi, il y a également une compétitivité produit.
15:11 C'est-à-dire que la réalité, c'est qu'on voit de plus en plus sur le marché une préférence,
15:16 voire une prime pour les produits décarbonés, qui ont donc été fabriqués, construits grâce à cette électricité.
15:25 - Et ça, ça vous conforte.
15:26 - Et ça, ça nous conforte, parce qu'on voit les clients qui ont commencé à prendre ce virage,
15:31 aujourd'hui, ils ne sont pas en train de faire machine arrière et de se dire "oh là là, ça change complètement mes perspectives".
15:36 Pour beaucoup, ils se disent "il faut que j'accélère encore". Et ça, objectivement, c'est très positif.
15:40 - On parle très rapidement de votre partenariat avec ArcelorMittal, vous pouvez nous en parler ?
15:45 - On peut. Alors, je vous dirais, de façon générale, nous, on accompagne l'ensemble de l'industrie française sur la décarbonation.
15:53 On va dire, généralement, c'est sur le digital et sur l'électrification.
15:58 On travaille avec des gens comme Véralia, quand ils électrifient leur four.
16:03 Avec Arcelor, vous avez vu de très gros projets, aujourd'hui, d'électrification de leur process.
16:10 C'est quelque chose de très excitant, parce que, historiquement, vous aviez une combinaison du process de réduction du fer
16:17 et de fusion du fer au même endroit, dans les hauts fourneaux.
16:21 Et ça va probablement devenir un process qui est électrifié de deux façons, si on veut.
16:27 C'est que vous allez avoir besoin d'hydrogène pour la réduction du fer, et probablement d'hydrogène vert.
16:32 Et puis, de l'autre côté, ça va être des fours électriques qui vont être utilisés.
16:36 Voilà. Donc, Arcelor, comme un certain nombre d'autres synergistes, mais ils sont plutôt en avance de phase,
16:41 a décidé d'investir dans l'électrification de ces fours.
16:44 Et donc, ça demande de travailler avec des spécialistes du métier de l'électrification,
16:48 de façon à définir la taille des infrastructures, les bonnes approches, les bonnes architectures techniques,
16:54 pour faire ça de façon très efficace.
16:56 - Bon, l'idée, c'était de prendre un exemple concret. Voilà. - Oui.
16:58 - Il faut qu'on comprenne bien.
16:59 On en parle un peu moins, mais vous portez, vous le disiez tout à l'heure, des problématiques sociales, aussi, au sein du groupe.
17:04 Sur l'inclusion, d'abord, on va parler très rapidement des seniors, aussi, puisque c'est assez intéressant comme question,
17:10 après, en plus, tous ces débats sur la réforme des retraites.
17:12 Mais voilà. Sur l'inclusion, quelle est votre politique actuelle ?
17:15 Quels sont vos sujets ? Est-ce que c'est la parité hommes-femmes ? Voilà.
17:19 Quelles sont vos ambitions, là-dessus ?
17:22 - Alors, évidemment, nous, on travaille beaucoup sur la diversité.
17:25 On a pris un certain nombre d'engagements sur des ratios, en fait, tout simplement.
17:32 Donc 30%, 40% et 50%. 50%, c'est notre objectif en termes de recrutement. - Oui.
17:37 - 40%, c'est ce qu'on appelle les front-line managers.
17:39 Donc c'est les managers opérationnels. On aimerait avoir 40% de femmes dans notre population.
17:44 Et puis 30% sur les comités de direction et les exécutives.
17:48 C'est le ratio le plus bas, mais en fait, c'est celui où on fait le plus de progrès,
17:51 parce qu'on parle d'un nombre de collaborateurs qui est plus réduit.
17:55 Donc c'est plus facile de vraiment franchir le pas là.
17:59 Aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est qu'une des difficultés sur la parité au niveau des recrutements,
18:05 parce que nous, on a... - Vous le ressentez.
18:07 Même si vous avez envie d'avoir 50% de femmes... - On progresse beaucoup.
18:11 - Oui, c'est difficile d'y arriver. - Voilà. Je vais vous donner quelques exemples.
18:14 Nous, quand on recrute, par exemple, des techniciens d'intervention en service,
18:18 c'est des pools sur le marché, si vous voulez, d'opportunités,
18:24 où c'est vrai qu'il y a beaucoup d'hommes qui sont candidats, moins de femmes.
18:27 Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut qu'en amont,
18:29 on travaille quand même beaucoup avec les filières de formation,
18:32 de façon à susciter plus de vocations techniques chez les jeunes femmes.
18:34 - Ce qui est votre cas, chez Schneider Electric ?
18:36 - Oui, on le fait beaucoup. Alors, on le fait à la fois en encourageant l'apprentissage,
18:41 on le fait également dans l'écosystème.
18:44 Moi, il se trouve que, par exemple, je suis également président du GIMELEC,
18:48 et dans la fédération de ces fabricants de matériel électrique,
18:52 on réfléchit à comment est-ce qu'on peut accélérer la formation de jeunes femmes
18:57 dans des filières pour l'ensemble de ce métier d'électrification.
19:02 Et on travaille d'ailleurs en écosystème.
19:04 Enedis travaille beaucoup avec l'école des réseaux.
19:06 Donc tout ça, c'est des efforts, on va dire, qui vont au-delà de l'entreprise seule,
19:10 et où on réfléchit en écosystème.
19:12 Mais il y a beaucoup de travail sur ce sujet.
19:13 Donc ça, c'est la diversité.
19:15 Deuxième grand travail, et où on a signé une charte l'an dernier,
19:19 c'est celle de l'emploi des seniors.
19:20 Donc c'est au-dessus de 50 ans.
19:22 Un de nos engagements, c'est de nous assurer que nos collaborateurs
19:26 aient une discussion ouverte avec leur responsable RH et leur manager,
19:32 de façon à réfléchir au type de carrière qu'ils veulent pour les années à venir.
19:36 Parce qu'il faut vraiment qu'on puisse offrir des choix.
19:37 Pourquoi c'est important, Laurent Bataille, de réfléchir justement,
19:39 et d'accompagner cette fin de carrière ?
19:41 Parce qu'en fait, tout le monde... Alors c'est une fin à 50 ans,
19:43 ce n'est pas encore la fin.
19:44 On va dire une deuxième partie de carrière.
19:47 Pourquoi ? Parce qu'en fait, tout le monde n'a pas les mêmes attentes
19:50 ni les mêmes besoins.
19:51 On a un certain nombre de collaborateurs pour qui l'attente et le besoin principal,
19:56 ça va être le transfert de connaissances et de savoir-faire.
20:00 Les gens qui ont une compétence pointue,
20:01 qu'ils ont bâtie parfois pendant les 30 dernières années,
20:05 et sur lesquelles la transmission, elle va prendre 5 ans.
20:09 Et donc il faut, dans ce cas-là, quand c'est leur volonté,
20:12 pouvoir partager, en discuter, de façon à les entourer,
20:15 des jeunes qui vont pouvoir apprendre d'eux.
20:17 Donc ça, ça peut être un parcours.
20:20 Vous en avez, ils veulent simplement continuer des parcours verticaux,
20:23 c'est-à-dire prendre encore plus de responsabilités,
20:26 des plus grosses équipes, etc.
20:27 Et il faut que ce soit bien identifié,
20:29 de façon à ce qu'on s'assure qu'il n'y ait pas de biais
20:32 dans nos décisions RH et qu'on continue de les considérer.
20:34 Donc cette charte, c'est un engagement que vous avez signé,
20:37 c'est-à-dire chaque collaborateur aujourd'hui qui passe les 50 ans
20:40 chez Schneider Electric se verra accompagné, proposé,
20:44 d'une manière ou d'une autre.
20:46 - Exactement. Et avec des parcours qu'on a créés,
20:49 enfin quand je dis des parcours, c'est des exemples de parcours,
20:52 mais qui leur permettent de réfléchir effectivement à leur profil
20:56 et où est-ce qu'ils se sentent appartenir,
20:58 où est-ce qu'ils voudraient orienter leur carrière.
21:00 Et ça, le fait d'avoir cette conversation de façon explicite,
21:03 c'est un grand progrès.
21:04 - C'est déjà un progrès.
21:05 Le temps passe extrêmement vite, il reste une minute, juste un point.
21:08 J'ai vu aussi que vous aviez fait beaucoup,
21:11 vous aviez beaucoup investi sur la prévention.
21:13 Vous avez réussi à réduire, je crois, le nombre d'accidents de travail,
21:16 je ne sais pas, je n'ai pas le chiffre exact, de combien ?
21:18 Je trouve que c'est assez impressionnant ces dernières années.
21:20 - On va dire dans les quatre dernières années,
21:22 on a divisé par deux.
21:23 Ce qui me tient vraiment à cœur,
21:26 parce que l'essentiel de nos accidents historiquement
21:28 ont lieu dans nos usines.
21:30 Et là, il y a vraiment une amélioration continue
21:33 dans les dernières années, moi, que je trouve remarquable.
21:36 Je dirais aujourd'hui, notre focalisation,
21:38 elle est sur deux autres environnements.
21:39 La vie de chantier, on a un certain nombre
21:41 de nos opérateurs qui, en fait, vont sur site,
21:46 soit au moment du commissionnement d'une nouvelle installation,
21:49 soit pour faire des services.
21:50 Et là, c'est des environnements qui sont moins maîtrisés.
21:53 Dans le chantier, il y a beaucoup de monde qui va dessus, etc.
21:54 Donc pour nous, ça reste un point d'attention majeur.
21:56 Deuxième gros point d'attention,
21:58 c'est tous les personnels dans le tertiaire,
22:00 et en particulier au moment des transports.
22:03 On continue d'avoir une exposition aux accidents de transport.
22:06 - C'est là où vous faites attention. - Exactement.
22:08 - En 20 secondes, parce que je voulais vous la poser aussi,
22:11 celle-là, on en a parlé dès le début, Schneider Electric.
22:13 On dit souvent que vous aviez 15 ans d'avance
22:15 sur ce sujet de la transition environnementale.
22:18 Comment vous allez la conserver, cette avance ?
22:21 - Alors, en travaillant très dur,
22:23 non, je pense que c'est effectivement,
22:24 il y a eu une très, très forte intuition au début des années 2000,
22:27 et beaucoup portée par Jean-Pascal Tricot,
22:30 et ensuite l'ensemble des équipes.
22:32 Aujourd'hui, de plus en plus,
22:33 on voit que c'est des réponses technologiques.
22:36 Donc, il faut apporter des solutions à grande échelle.
22:38 Et on travaille d'arrache-pied à rendre nos solutions
22:41 plus faciles à mettre en œuvre et encore plus efficaces,
22:44 de façon à résoudre cette équation énergétique.
22:46 - Merci, Laurent Bataille, d'avoir répondu à toutes ces questions.
22:49 Merci beaucoup de nous avoir accompagnés aujourd'hui dans Smart Impact.
22:51 Je rappelle, vous êtes le président de Schneider Electric France.
22:53 Merci beaucoup de nous avoir accompagnés.
22:55 On termine cette émission par la bonne idée du jour.

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